« Ce n'est pas l'injustice en soi qui nous blesse, c'est d'en être l'objet. »

Olympe n’avait jamais pensé, étant plus jeune, qu’à peine vingt-deux ans, elle aurait vécu de nombreux événements. A vrai dire, elle n’avait jamais pensé que tout ce qu’elle avait vécu lui arriverait un jour : tomber éperdument amoureuse d’un homme plus âgé, avoir un enfant, quitter l’amour de sa vie, et… perdre son bébé. La vie est cruelle, elle est injuste. Tout le monde le dit. Mais au final qui vit vraiment cette injustice ? Olympe n’avait plus de raison de vivre, elle se sentait seule et déprimait. Mais elle aurait préférait mourir au bûcher plutôt que de parler de tout ce qu’elle éprouvait, même à sa psychologue. Alors, elle sortait avec des amis, elle souriait et arrivait presque à oublier sa peine.

Blaise était un garçon tout à fait charmant, et un père prévenant, complètement gaga de sa petite fille : Hermione. Olympe appréciait leurs compagnies, et elle en fut la première surprise : la jeune femme aurait pensé que de passer du temps avec une petite l’aurait fait pleuré (bon des fois, elle avait fortement envie de pleurer tout ce qu’elle pouvait en imaginant qu’elle pourrait être sa fille) mais le sourire et le rire de cette gamine étaient contagieux, instantanément Olympe ne pensait plus qu’à la serrer dans ses bras et de lui donner tout l’amour qu’elle avait en trop depuis la mort de son bébé. Et puis Blaise n’était pas de mauvaise compagnie, loin de là, il était intelligent et elle trouvait plus agréable de parler avec quelqu’un qui a des priorités, une personne mature. C’est pourquoi Olympe acceptait toujours de sortir avec le père et la fille.

C’était un agréable après-midi du moi de mai, il faisait bon et il n’y avait pas un poil de vent. Olympe et Blaise c’étaient mis d’accord pour aller se promener au parc ensemble ce jour-là, Hermione pourrait ainsi jouer tranquillement avec d’autres enfants. L’endroit était fleuri et charmant à voir, puis il était calme : les nombreux ados qui avaient pour habitude d’y aller étaient surement en cours à cette heure-là. La jeune femme avait dû mal à comprendre tous ces jeunes qui fument, boivent et s’empoissonnent. Elle avait vécu tout ça, et au final elle avait fini chez un psychologue. Mais elle n’irait jamais leur faire la morale, ils se moqueraient d’elle et elle avait d’autres choses en tête. Elle rejoignit le père et la fille qui était assis dans l’herbe, Blaise était plongé dans la lecture d’un de ses cours, supposa Olympe, et Hermione, assise contre ses genoux, jouait avec une poupée. Olympe sourit attendrie par cette image innocente du couple. Puis elle alla s’installer avec eux. « Salut vous deux ! Vous allez bien ? » Elle embrassa Blaise, puis prit Hermione dans ses bras et lui fit un bisou rempli d’amour. « Quelle jolie poupée tu as là ! C’est papa qui te l’a offerte ? » Elle sourit à cette petite bouille qui la regardait avec de grands yeux et qui avait le sourire le plus mignon du monde.

C’était un de ces jours où le temps était au beau fixe et permettait à quiconque le voulait de sortir prendre l’air. C’était bien évidemment le cas de Blaise qui avait remarqué que sa fille fixait l’extérieur, son nez coller à la fenêtre du salon. Ce n’était pas comme s’ils ne sortaient pas souvent, mais Hermione adorait le soleil. La vision de son enfant, plaquée contre la vitre, un regard admiratif poussa Blaise à prendre ses cours et décider de sortir prendre l’air. Le jeune homme avait appelé Olympe, une amie très proche, à se joindre à eux pour ce petit bain de soleil et ils étaient finalement tombés en accord.

Bien sur, ce ne fut pas chose facile d’apprêter Hermione qui courait déjà dans tout les sens pour sortir. A peine avait-il eu le temps de lui enfiler une chaussette qu’Hermione s’aventurait déjà vers l’escalier pour descendre les marches, faisant une nouvelle fois une terrible frayeur à son jeune père. Blaise était quelqu’un de très patient et il savait qu’Hermione ne l’était pas du tout, comme l’était d’ailleurs sa mère. Il avait toujours su que sa fille aurait le caractère de Faustine mélangé au sien, et il savait pertinemment que du haut de ses 13 mois à présent, sa petite Her-mignonne, comme il aimait si bien l’appelé, était du genre précoce.

Enfin habillée, la petite tornade se mit à pleurer lorsque Blaise et elle passèrent le pas de la porte. Malheur à Blaise qui avait involontairement oublié la poupée de sa fille sur le canapé. Bien entendu, l’affaire fut vite réglée lorsque le bien précieux de sa fille se retrouva dans ses petits bras. Ils purent donc enfin s’installer au parc le plus proche où ils avaient rendez-vous avec la jolie Olympe. Blaise s’installa sur l’herbe et posa Hermione contre ses genoux avant de sortir ses cours pour les étudier un peu, il était difficile d’être étudiant universitaire et père de famille, mais il se débrouillait comme il le pouvait.

Olympe ne tarda pas à arriver et s’installa à leurs côtés « Salut vous deux ! Vous allez bien ? » Blaise releva la tête et Olympa lui embrassa la joue. Il sourit en retour et répondit à sa question. « Salut ma belle. Oui ça va et toi? ».. Simple, il était certain, mais toujours aussi souvent employé. Olympe embrassa alors Hermione et Blaise ne pu s'empêcher de sourire à la vue qu'offrait la jeune femme et sa fille. « Quelle jolie poupée tu as là ! C’est papa qui te l’a offerte ? » Et bien entendu, Hermione répondit par un magnifique sourire d'ange tout en ouvrant grand les yeux. « Elle ne s'en sépare jamais, c'est pire que son doudou. ».. Blaise regarda alors Olympe et lui offrit à nouveau un sourire. Elle était de celle qu'il appréciait tant et la voir si heureuse avec sa fille emplissait de joie le cœur du jeune homme, surtout qu'Hermione l'aimait beaucoup. « Comment vas-tu aujourd'hui? ». Car il savait. Il savait qu'Olympe n'avait pas toujours été bien, mais qu'elle s'abstenait de le montrer. Alors il lui demandait toujours si elle allait bien, ne serait-ce qu'une journée.

Hermione était adorable, Olympe comprenait pourquoi son père la surnommait Her-mignonne. Cette petite était à croquer, puis elle était adorable. Elle avait croiser de nombreux enfants et certains n'étaient pas du tout à son goût, des petits garçons violents, impatients et des petites filles qui braillaient. Pour elle, seule sa fille était la plus adorable des enfants. mais aujourd'hui, elle se dit que c'est parce que c'était sa fille et que bien d'autres enfants sont tout aussi sages.

« Salut ma belle. Oui ça va et toi? » Olympe venait de s'installer à côté de lui et avait immédiatement pris la petite dans ses bras. Comme-ci son côté maternel ressortait immédiatement en sa présence et qu'elle ne pouvait s'empêcher de la serrer contre elle. Si cela gênait Blaise, jamais elle ne se serait permis de prendre ainsi la personne la plus précieuse pour lui, mais elle voyait comment il souriait quand Olympe et Hermione étaient ensembles. Elle ne pouvait s'empêcher de penser que Hermione manquait de l'amour d'une mère, et elle-même manquait de l'amour d'une petite fille. « Je vais bien. » Lui dit-elle brièvement, avant d'embrasser la puce et de lui demander d'où venait cette jolie poupée. « Elle ne s'en sépare jamais, c'est pire que son doudou. » Olympe ria, elle imaginait bien Hermione réclamant sa poupée, pleurant dès qu'elle ne la trouvait plus. Après tout, Lily-Rose avait eu aussi un doudou : un petit chat noir en peluche, qu'Olympe avait gardé et rangé avec les autres jouets de sa fille, sous son lit. Elle lui sourit et répondit : « Elle est jolie, je comprends qu'elle ne veuille pas s'en séparer. » C'était un peu une remarque inutile, mais que pouvait-elle dire d'autre ? Que sa fille avait aussi eu un doudou, qu'elle le cachait sous son lit et qu'elle pleurait dès qu'elle le voyait, le sentait et que tant de souvenirs remonter en elle ? Elle ne voulait pas balancer tout ça maintenant, elle ne voulait pas faire le deuil, pas oublier sa fille... Et surtout, elle ne voulait pas plomber l'air, pas devant Hermione. Il fallait sourire, faire rire cette petite, la rendre heureuse et pas pleurer devant elle, pour qu'elle s'inquiète et se met à pleurer aussi. On dit que le rire est contagieux, mais les pleurs peuvent l'être aussi. Elle reposa Hermione près de son père, et lui rendit sa poupée. Elle se remit à jouer, comme-ci elle n'avait jamais été interrompue. « Comment vas-tu aujourd'hui? » Olympe n'était pas sans ignorée que ses amis savaient qu'elle n'était pas complètement heureuse, qu'elle cachait toute cette souffrance. Elle ne les prend pas pour des idiots, elle le sait que c'est impossible de faire croire que tout va pour le mieux, c'est juste qu'elle ne veut pas les embêter... « Bien, bien. J'ai envie de dire comme d'habitude, tu sais. » Elle lui sourit. Elle se pencha et attrapa les cours de Blaise. « Alors, qu'est-ce que tu révises ? » Elle partait sur ce sujet de conversations, afin de ne plus parler d'elle-même, mais de sujets plus banals et les cours était un sujet parfait puisque tous les deux font des études. Hermione jouait sans se soucier des deux adultes, sa poupée parlait avec un être imaginaire et de temps elle finissait abandonnée dans l'herbe seule, car la petite commençait à cueillir des fleurs.

Olympe allait bien. C'était une chose à laquelle Blaise faisait souvent attention. Savoir si son amie avait un coup de blues. Il n'avait jamais vraiment su pourquoi elle allait mal de temps en temps. Il savait vraiment très peu de chose sur son passé, mais après tout, Blaise n'avait jamais rien dit sur Faustine, il préférait toujours dire qu'il avait toujours vécut seul avec Hermione. Ca ne le dérangeait pas de voir sa fille dans les bras d'Olympe, au contraire, il trouvait ça très mignon.

La conversation tourna bien vite sur la beauté de la poupée d'Hermione. La fille de Blaise avait deux objets très précieux. Sa poupée et une vieille chemise de Blaise avec son parfum dessus. L'erreur la plus fatale que Blaise ait fait lorsqu'Hermione était encore un nourrisson, était d'avoir laver sa vieille chemise. Hermione avait pleuré des jours entiers, ne dormait que lorsqu'elle était à côté de son père jusqu'à ce qu'une amie, Olympe à l’occurrence, lui dise qu'il ne fallait jamais laver un doudou, sinon, l'odeur partait et c'était ce à quoi l'enfant tenait tant à cet objet. Le jeune homme avait alors parfumé à nouveau sa chemise et recommençait fréquemment après chaque lavage.

« Bien, bien. J'ai envie de dire comme d'habitude, tu sais. » . Blaise avait demander une deuxième fois, pour être certain. Il ne voulait jamais qu'un de ces proches soit triste. La vie était bien trop longue pour qu'on apitoie sur son existence et ce, malgré les expériences désastreuses que l'on ait vécu. « Tant mieux. Puis cet air frai te fais un peu de bien donc. ».. Donc rien, il ne trouvait jamais les bon mots pour terminer ses phrases alors il préférait se taire. Mauvaise idée cependant puisque Olympe trouva bien vite un échappatoire en lui saisissant ses feuilles de cours. « Alors, qu'est-ce que tu révises ? » . Il sourit avant de jeter un oeil à sa fille qui s'occupait à cueillir des fleurs. Tant qu'elle n'allait pas trop loin, il pouvait toujours discuter tranquillement. « Et bien regarde par toi même. Mais je ne suis pas certains que cela t’intéresse vraiment».. En effet, Blaise avait pris un cursus sur les sciences et la psychologie, mais il aimait bien plus le branche psychologie que le côté sciences. Surtout que, cette matière lui permettait de déceler parfois, un petit quelques choses dans le comportement de ces proches.

Olympe pouvait donc lire qu'il étudiait sur la théorie de l'attachement. Il était d'ailleurs très passionné par cette matière car il découvrait dès chose d'un point de vue qu'il n'avait jamais penser, des choses qu'il avait vécut. « Enfin, pour moi, je trouve ça passionnant».

Blaise et Hermione, le court d'un instant, lui faisait oublier tout ce qu'il n'allait pas dans sa vie. Devoir abandonner l'homme qu'elle aimait vraiment, avoir un enfant et puis perdre cette petite fille qu'elle aimait tant. Suite à l'enterrement de sa fille, elle était restée couchée deux mois et sa seule compagnie étaient ses parents. Olympe savait très bien pourquoi ils lui avaient proposé de revenir ici, pour commencer une nouvelle vie et revoir même quelques amis. Mais au final, elle niait tout ce qu'il lui était arrivé et la souffrance ne partait pas. Elle aurait bien aimé leur dire, mais ce serait alors définitivement y faire face et accepter sa mort...

« Tant mieux. Puis cet air frai te fais un peu de bien donc... » Olympe laissa tomber légèrement sa tête en arrière, il faisait beau et frais, il avait raison. Elle sourit et lui dit : « C'est vrai. C'est agréable une journée comme ça. » Puis pour ne pas rester plus longtemps à parler d'elle, certaines personnes aiment que le monde tourne autour d'elle mais pas Olympe, elle attrapa les cours de Blaise et les feuilleta... Ils étaient intéressant et arrivait même à comprendre plus de la moitié. C'était un cours sur l'attachement et de ce qu'elle avait vécu, elle se retrouvait un peu dans certains exemples. « Enfin, pour moi, je trouve ça passionnant. » Elle lui rendit ses cours. « Je te comprends, ça m'a l'air très intéressant. » Elle allait lui demandait s'il pensait que tout cela était vérifié, histoire de voir, mais Hermione revint vers eux, plein de petites fleurs dans sa petite main d'enfant. « Hermione, il est joli comme tout ton bouquet ! »

C'est là qu'elle se souvint que sur le chemin, elle s'était arrêtée pour acheter quelques friandises pour la petite tête. Olympe attrapa son sac, qui était posé derrière elle, et fouilla dedans. Un vrai bordel, un vrai sac de fille. Elle mit enfin la main dessus mais pas que, elle trouva aussi une peluche lapin... Elle appartenait à sa file, elle ne savait même pas pourquoi elle était dans son sac. Et si ? Et si elle commençait par faire son deuil en se séparant de quelques objets ? Elle aurait bien pleuré rien qu'à cette idée, donner es jouets de sa fille lui paraissait être un geste inconcevable mais les voir lui rappeler tant de souvenirs aujourd'hui douloureux. Puis Hermione serait contente. Et cette peluche n'était pas la favorite de Lily-Rose. « Regarde ma puce, je t'ai acheté ça et j'ai trouvé cette peluche chez moi, je me suis dit que tu t'en occuperais très bien. » Elle regarda Blaise, comme-ci elle attendait qu'il approuve qu'elle offre des cadeaux à Hermione.