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 I can't live without you [ Elizabeth ]

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MessageSujet: I can't live without you [ Elizabeth ]   I can't live without you [ Elizabeth ] EmptyMer 5 Oct - 17:00

Pouvais-je être plus pathétique que je ne l'avais été au cours de ces dernières semaines? J'en doutais fortement. La vérité, c'est que je ne me cherchais même plus d'excuse pour justifier mon comportement dans la mesure où j'avais certainement atteint le summum du ridicule. Parfois, j'avais l'intime conviction d'être un détective privé sauf que jusqu'à preuve du contraire, personne ne m'avait payé pour que je surveille ma propre soeur. Le soucis, c'est que j'avais beau me creuser la tête, je ne voyais aucun moyen pour résoudre l'énigme à laquelle j'étais confronté. Dans l'absolu, deux solutions s'offraient à moi mais je refusais catégoriquement de les étudier pour la simple et bonne raison que je savais déjà qu'elles me mèneraient droit à la catastrophe. J'avais souvent entendu dire que l'espoir faisait vivre mais dans mon cas, à quoi pouvais-je me raccrocher sachant que mon horizon était déjà bouché?

Comment était-il possible que je sois tombé aussi bas? Beaucoup de personnes auraient rêvé d'avoir le dixième de ce que mes parents m'avaient offert durant ma jeunesse et pourtant, j'avais été incapable de saisir ma chance. Certains travaillaient à la sueur de leur front pour gagner leur pain quotidien alors que de mon côté, j'étais le propre spectateur de ma déchéance. Qu'elle me semblait bien loin cette époque où je donnais l'impression de flotter sur l'eau: je n'avais souvent eu qu'à claquer des doigts pour obtenir ce que je désirais. En apparence, je n'avais pas changé, j'avais même la conviction de m'être embelli avec le temps: le problème, c'est que ce qui faisait ma force par le passé était finalement devenue ma plus grande faiblesse. Quand je n'étais encore qu'un adolescent, j'étais convaincu que rien ne pourrait me résister et si je parvenais toujours à mes fins, ce n'était pas forcément que j'étais plus doué qu'un autre mais simplement que je ne doutais jamais de ma réussite. Je partais du principe que tout m'était dû: ainsi, je n'avais eu de cesse d'acquérir ce qui semblait inaccessible aux yeux de mes camarades. Aujourd'hui, je n'étais plus qu'une loque humaine pour la simple et bonne raison qu'on avait piétiné ma confiance. Je n'avais perdu aucune de mes qualités mais j'étais tout bonnement incapable de les mettre en avant.

Ce qui me foutait en l'air, c'était de savoir qu'il avait suffi que je commette un seul faux pas pour précipiter ma chute. J'étais tombé amoureux de la mauvaise personne et ce sentiment qui hantait chaque parcelle de mon coeur était la cause de tous mes désagréments. J'avais beau vouloir le nier, je l'avais dans la peau tant et si bien qu'à chaque fois que j'entreprenais une action, il était évident qu'Elizabeth trottait dans un coin de mon esprit. J'en avais pour preuve que si je me trouvais encore dans la rue à une heure aussi matinale, c'était dans le but de suivre ma petite soeur à la trace. Je n'avais pas fermé l'oeil de la nuit et autant dire que je commençais à piquer du nez. Heureusement qu'un bar se trouvait à proximité de l'hôpital, cela m'avait permis de m'acheter un café pour me réchauffer. Le problème, c'est que je m'étais tout de même assoupi et que j'avais fini par lâcher le verre en plastique dans lequel se trouvait ma boisson. Quand celui-ci s'était répandu sur ma jambe, je m'étais levé en sursaut ne pouvant alors que constater les dégâts: au moins, la méthode avait été efficace pour me réveiller.

Je pestais encore contre ma maladresse quand j'entendis une porte grincer. Relevant la tête, j'aperçus aussitôt ma petite soeur: celle-ci venait sûrement de terminer son service. Comme souvent, je décidai de la prendre en filature tout en veillant à ne pas me faire repérer. A force de pratique, j'avais fini par me déplacer avec l'aisance d'un félin à la différence près que je ne sautais jamais sur ma proie. Jusqu'à présent, ma tactique avait toujours fonctionné comme sur des roulettes mais j'allais vite apprendre à mes dépends qu'elle n'était pas aussi infaillible que je le croyais.

En chemin, Elizabeth passa devant un bar très fréquenté à l'intérieur duquel l'alcool coulait à flot: j'étais bien placé pour le savoir puisqu'il m'était déjà arrivé d'y rester jusqu'au petit matin. Un homme sans doute bien éméché ne tarda pas à remarquer ma petite soeur et il crut bon de tenter sa chance en sa compagnie. Au départ, la situation m'amusa quelque peu mais rapidement, l'individu devint trop collant dépassant allégrement certaines limites. J'espérais qu'Elizabeth soit en mesure de le repousser par ses propres moyens pour prendre ensuite la poudre d'escampette car si j'intervenais, je grillais automatiquement ma couverture. Seulement, il n'en fut rien et lorsque l'homme la bloqua contre un mur tout en se permettant de poser ses mains sur son corps, je démarrai au quart de tour.

- Laisse-là enfoiré ou je te jure que tu vas le regretter.

- C'est quoi ton problème minus? Tu veux tenter ta chance en sa compagnie?

- Je suis son frère pauvre crétin.

Comme je l'imaginais, notre charmante discussion tourna vite à la bagarre. En temps normal, il aurait sans doute réussi à me foutre une raclée mais l'alcool l'avait rendu pour le moins imprécis ce qui fait qu'il frappa souvent dans le vide. Je ne manquai pas d'en profiter et au bout de d'une minute d'une lutte intensive, l'individu plia bagage sans demander son reste. La logique aurait alors voulu que je réconforte Elizabeth mais dès que nos regards se croisèrent, mon orgueil ne tarda pas à reprendre le dessus. Ce n'est pas l'envie qui m'en manquait de la serrer dans mes bras mais je réalisai surtout que si je laissais mes émotions remonter à la surface, je n'aurais d'autres désirs que de l'embrasser fougueusement.

- Tu devrais porter des tenues moins provocantes, cela t'éviterait de te faire violer par le premier venu.

Sarcastique et froid, j'avais lancé cette réplique pour éviter de tendre la main à ma petite soeur. Sans attendre sa réponse, j'avais d'ailleurs repris ma route en espérant qu'elle ne cherche pas à me retenir: néanmoins, je doutais fortement qu'elle opte pour cette solution.
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MessageSujet: Re: I can't live without you [ Elizabeth ]   I can't live without you [ Elizabeth ] EmptyMer 5 Oct - 19:53

Changer de pays a été bien plus dur que ce que je ne le pensais. Je n'étais pas dupe, je savais bien que je n'allais pas effacer les cinq dernières années de ma vie en faisant une centaine de kilomètres, mais j'imaginais mettre un mur entre tout ce que j'avais vécu au Canada, et tout ce que j'allais pouvoir vivre aux États Unis. J'avais tellement tort. Les sensations, les odeurs, les impressions de déjà-vu m'avaient suivie jusqu'ici, et il n'existait pas un jour où je ne pensais pas à Ethan. Parfois dans la rue, dans un amas de senteurs et de voix, il y avait une odeur qui se détachait, qui flottait sous mon nez, et qui, automatiquement me rappelait à quel point j'aimais blottir mon visage dans le creux de son cou ; ou bien parfois j'avais l'impression de le voir devant moi, je le confondais avec une silhouette comme ça, parce que j'espérais véritablement le voir apparaître. J'avais déjà imaginé des centaines de scénarios possibles où il se montrerait, mais je les avais toujours classé entre l'hypnose et la superstition, entre ces choses auxquelles je ne crois pas. D'un côté, je voulais y croire et de l'autre, je me l'interdisais, parce que j'étais venue ici pour le fuir. Et ces quelques mois m'ont paru être un réel enfer. J'étais un appartement avec une fille à qui je ne parlais presque pas, j'étais dans un hôpital rempli de patients bornés, de médecins qui ne servaient à rien, je traînais dans des rues qui m'étaient inconnues alors que je les traversais tous les jours ; ma vie avait pris une tournure affreusement monotone ; et il me manquait. J'étais presque prête à accepter ses insultes, ses regards froids, sa méprise, mais au moins il était là, il était là, tous les jours, je le voyais quotidiennement, et maintenant ? Maintenant il n'y avait plus rien, plus personne pour me traiter de tous les noms et j'étais incapable d'être heureuse. Il fallait qu'il soit là, j'avais besoin de sa présence. L'état moral piteux dans lequel j'étais ne faisait qu'empiéter sur mes études ; j'étais à bout de nerf constamment, et aux bords des larmes à chaque fois que j'avais atteint mes limites. J'étais exténuée de ces journées qui semblaient devenir de plus en plus longues alors qu'on entrait progressivement dans l'hiver, et le comble de tout ça était que je faisais mes gardes. J'étais incapable d'adapter mon rythme de repos à ces horaires totalement inversés, et je rentrais le matin comme un cadavre, usée et fatiguée.
J'empruntais le même chemin tous les jours, toutes les nuits ; passant ainsi devant un bar, dans lequel j'entrais de temps en temps passer quelques soirées desquelles je sortais toujours misérable. Passer devant était un véritable supplice certains jours : l'odeur de l'alcool était tellement forte qu'elle se confondait presque avec celle de l'alcool qu'on utilisait pour désinfecter les outils médicaux. Alors que je passai devant la porte, elle s'ouvrit, et un homme manqua de me renverser. Je m'étais écartée, je voyais bien qu'il était ivre, et je pensais continuer mon chemin, n'ayant qu'une seule idée en tête : dormir. Mais les hommes ivres sont toujours plein de surprise – peu novateurs certes, mais ils ont ce don de te surprendre. Il m'attrapa par le poignet, me fit pivoter, et dit quelques mots incompréhensibles, dont je me serais bien passée. Il continuait à baragouiner, à se rapprocher. Il me faisait peur, il me serrait le poignet, et j'étais incapable de faire quoique se soit. J'essayais bien de me débattre, mais il redoubla de force, me plaqua contre le mur, et sans me lâcher mon poignet, il posait ses doigts sur mes hanches, rapprochait son visage jusqu'à ce que je puisse sentir son haleine fermentée. Je détournai la tête, et tentai de le dégager grâce à ma main libre, mais il fallait bien s'y faire ; ce n'était pas avec mes petits bras frêles que j'allais repousser un homme qui faisait une tête de plus que moi et qui n'avait visiblement pas envie de s'écarter. En sentant que je lui donnais des coups – qui en fin de compte devaient plutôt ressembler à des caresses, il saisit mon autre poignet dans sa main libre, me força à replier mes bras sur ma poitrine, et pendant deux minutes, il me regarda avec ce regard avide des hommes prêts à agresser pour du sexe.
« Laisse la enfoiré, ou je te jure que tu vas le regretter. » Non, non. Ce n'était pas possible. Je restai figée, mes bras devenaient mous, et y voyant ainsi une ouverture, l'inconnu s'empressa de passer sa main autour de ma taille, m'entraînant contre lui. Je tournai la tête, et il était bien là. « C'est quoi ton problème minus ? Tu veux tenter ta chance en sa compagnie ? » Voilà ce qu'il avait dit, mais je n'entendais rien. J'étais comme une poupée désarticulée à qui on pouvait faire ce qu'on voulait, et il l'avait d'ailleurs remarqué. Je ne luttais plus, je ne sentais même plus ses mains monter et descendre le long de mon corps. « Je suis son frère, pauvre crétin. » Je grimaçai. Il n'avait plus dit à quiconque qu'on était frère et soeur depuis... depuis plus d'un an.
Tout ce que j'avais soigneusement enfermé dans une petite boite dans un coin inaccessible de mon esprit était ressorti. J'eus un excès d'espoir soudainement, tout ce que je m'étais interdit refaisait surface, et je peux le dire, j'espérais de nouveau. Je ne savais pas vraiment ce que je voulais car tout se chamboulait, dans ma tête, dans mon ventre, dans ma poitrine, ma respiration s'emballait. Je ne savais pas ce que j'espérai, mais je savais que j'avais retrouvé une once d'espoir. Je ne sais pas vraiment ce qui c'était passé, mais un coup il était là, à me serrer contre lui, et l'instant d'après, il n'était plus là ; et Ethan s'en allait lui aussi, me lançant froidement :
« Tu devrais porter des tenues moins provocantes, cela t'éviterait de te faire violer par le premier venu. »
Je me précipitai, attrapai son bras et me mis devant lui. Je le fixai pendant quelques instants, et je remarquai qu'il avait l'air plus sévère, plus fatigué, beaucoup plus fatigué et ses traits semblaient être plus durs. Son regard s'était lui aussi endurci, mais il ne m'avait plus regardée avec ces yeux tendres depuis bien des mois; on pouvait presque dire que je m'y étais habituée. Je pensais peut-être lire dans ses yeux l'envie que tout redevienne comme avant, mais je n'y voyais rien, et je n'osai pas m'approcher d'avantage de lui. Je voulais me blottir contre son torse, mais en voyant qu'il restait là, immobile, je me résignai. Je détournai la tête : il n'avait décidément pas changé. Pourquoi ne pouvait-il pas me prendre dans ses bras comme le feraient n'importe quels frères et soeurs qui se retrouvent après une longue période de séparation ? Pourquoi ne pouvait-il pas me sourire tout simplement, parce que ça faisait tellement longtemps que je ne l'avais plus vu sourire, pourquoi avait-il ce besoin constant d'en rajouter ? Mais peut-être était-ce la raison pour laquelle je l'aimais aussi. Il ne fallait pas que je pleure, mais à l'instant même où je me disais ça, je sentais mes larmes couler ; quelle ironie.

« Tu... »
Tu m'as manqué, tu m'as manqué putain, Ethan, je t'aime, tu m'as manqué, je voudrais qu'on mette ça de côté, parce que je sais maintenant que je suis incapable de tenir une semaine sans toi, et que ces trois mois ont été terribles. Mais rien de ce que je pensais ou ressentais ne sortait. J'étais là, avec des mots bien préparés et une fois arrivés à la frontière de mes lèvres, ils disparaissaient. « Tu... Qu'est-ce que tu... tu fais là ? » Dis moi que t'es là pour moi, dis moi que tu n'en peux plus, dis moi que je te manque. Dis moi que ça a été aussi dur pour toi que ça l'a été pour moi, j'ai besoin de t'entendre dire ça, ou alors fais le moi comprendre. S'il te plaît, je voudrais juste t'entendre dire que t'es là pour moi. Il fallait que je dise quelque chose, je ne supportais pas la moindre seconde de silence, il fallait que je dise n'importe quoi, quelque chose. « Je savais pas qu'un jean et une chemise pouvaient être provocants. » avais-je dit, d'une traite. Non mais quelle connerie, c'était pas le moment pour sortir quelque chose comme ça. Ça n'avait aucun rapport, ce n'était même pas drôle et ça ne faisait qu'accentuer cette atmosphère tendue. Putain, putain. J'étais censée rentrer, aller dormir, et en fait, je m'étais retrouvée devant un bar dans une journée à peine commencée, des lueurs blafardes, et je ne pouvais pas le laisser partir. Je ne pouvais pas le laisser partir parce qu'il ne reviendra jamais. Je serais alors la folle à qui on conseillerait une consultation psychiatrique – et le fait d'être étudiant en médecine doit sans doute être très avantageux lorsqu'on veut souhaite obtenir une consultation ; qui croit voir son frère à tous les coins de rues et s'invente des agressions pour attirer l'attention des gens. Il fallait absolument qu'il reste, qu'il lui dise où il habitait, il me fallait quelque chose. Je ne pouvais même pas le faire promette de me revoir un jour, car il ne tenait plus ses promesses auprès de moi. Après tout, comme il le disait si bien, je n'étais qu'une pute, une pauvre fille à qui ont ne devait rien. Une fille qu'on prenait et qu'on jetait. « Ne t'en vas pas Ethan... »
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