ℵ les histoires de coeur : ❝ J'ai eu pas mal d'échecs sentimentaux dans ma vie, j'essaye de tirer des, hum, leçons de mes erreurs, enfin non pas que je crois que ça soit moi qui fais, ou fasse, enfin bref, je pense pas que ça soit franchement foncièrement ma faute mais force est de constater que toutes mes histoires de coeur se finissent mal. Je vais pas tirer de conclusions hâtives là dessus. Je crois que j'ai juste pas de chance. Du tout. Je veux dire, je suis une personne entière, sincère, qui n'a pas peur de ses émotions, je suis passionnée, j'ai tellement à offrir et... Je sais pas. Je pense que les mecs ont juste peur d'oser admettre qu'ils ressentent autant de choses que moi, parce que, les mecs, c'est vraiment une espèce particulière qui croient en des théories bidons genre pleurer c'est montrer qu'on est faible et tout le patatra, et c'est un peu pathétique et j'essaye de leur pardonner mais franchement, parfois ils me laissent foncièrement pas la tâche facile. Après je sais que j'ai un paradigme qui m'est propre, tout le monde ne conçoit pas les choses telles que je le fais et j'essaye de rester ouverte à tous les états d'esprits, mais franchement, honnêtement, l'état d'esprit masculin craint parfois. D'ailleurs j'ai jamais eu beaucoup d'amis masculins, je crois qu'ils arrivent pas vraiment à capter sciemment la complexité de notre esprit, et je crois pas trop en l'amitié fille/mec. Et puis je sais pas, mais moi quand je parle à un mec, je suis trop à l'affut du moindre signe, je me demande toujours s'il pense à moi avec des arrières-pensées en tête, s'il me trouve séduisante, si son coeur bat plus vite quand il arrive à me faire rire, ce genre de trucs, et je m'imagine comment ça serait, si on était mariés, et tout, enfin c'est très inoffensif, ça ne casse pas trop pattes à un poulet, mais je peux pas m'en empêcher, faut toujours que j'évalue, genre, le degré d’ambiguïté d'une relation. C'est sûr, depuis que j'ai appris qu'on pouvait être lesbienne, je suis encore plus perturbée parce que du coup j'évalue ça aussi avec les filles et c'est très déstabilisant, genre je me demande si elles y pensent aussi et tout, mais franchement, j'essaye de pas trop foncièrement y penser parce que sinon ça me perturbe de trop et je rougis et tout. Mais oui, ces derniers temps j'envisage de plus en plus sérieusement de passer de l'autre côté de la barrière. J'ai affronté tellement de déconvenues avec des mecs que je m'en demande si en vrai je serais pas genre lesbienne, sauf que je le sais pas. Vous croyez que c'est possible ? Moi je me penche sur la question. Je sais pas, une partie de moi trouverait ça génial de pouvoir regarder Grey's Anatomy et partager ses impressions avec l'être aimé. Et clairement, c'est pas avec un mec que tu peux faire ça. ❞ ℵ star trek : ❝ Je parle Klingon. Et ouais. En fait, y'avait ce mec à l'université, qui me plaisait vraiment. Et il prenait des cours de Klingon - y'avait ça en option. Au début je croyais que c'était, genre, un truc qui existait vraiment, vraiment parlé. Genre, en Afrique. Et du coup j'ai voulu suivre ce cours. Et puis j'ai compris. Enfin, pas tout, directement. J'ai pensé initialement que ça venait d'une série. Mais en fait ça vient de 5 séries ! J'ai pas dormi pendant plusieurs nuits pour rattraper tout ça. Mais ça a payé, j'ai réussi à sortir avec le type. Sauf qu'en fait, il avait un nom de famille atroce, alors j'ai rompu, parce que je voulais pas me marier avec un type si c'est pour me retrouver à me faire appeler "Avaleigh Snork" et je prévisualise pas mal, c'est à dire que je me projette dans l'avenir, alors je lui ai dit que ça n'allait pas être possible entre nous. Rétrospectivement, je regrette un peu, parce qu'entre temps on m'a dit qu'on n'était pas obligé de prendre le nom de famille de l'époux. Si j'avais su... ❞ ℵ les ronds-points : ❝ En vrai j'avais pas prévu de travailler dans un magazine féminin au début. J'étais pas spécialement portée sur, hmm, le journalisme, tout ça. Mes études, pour faire simple, étaient plus dirigées vers l'urbanisme, mon dada c'était les ronds-points. Je pourrais vous raconter mille et une anecdotes à leur sujet, le plus grand, le plus petit, le plus beau, et puis je connais tout de leur histoire. Mais bon, c'est la crise, blablabla, et je trouvais pas de boulot. Puis je sais pas, je foirais toujours les entretiens d'embauche. Bizarrement. C'est là qu'une amie qui venait d'être nommée rédactrice en chef d'un magazine féminin m'a proposée de m'embaucher, comme ça, sans contrepartie. Ça faisait très Carrie Bradshaw alors ça me tentait carrément, et d'après elle j'avais tout à fait le profil pour l'emploi et sincèrement, en toute véracité, c'était la première fois qu'on m'a disait ça, et comme j'étais très émue et que j'avais besoin de fric, j'ai dit « Ok ma biche, c'est une affaire qui rouuule ! » et ça va faire maintenant plusieurs années que je bosse là dedans. Enfin, si on peut parler de bosser, c'est plus un divertissement pour lequel je suis payée qu'autre chose. ❞