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 La séduction est une forme de violence ♔ TONIA

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MessageSujet: La séduction est une forme de violence ♔ TONIA   La séduction est une forme de violence ♔ TONIA EmptyMar 11 Oct - 15:22


La violence sucrée de l'imaginaire console
tant bien que mal de la violence amère du réel.

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Couché dans mon grand lit vide, je ne parvenais pas à émerger. Il y avait cette voix lointaine, je l'entendais mais impossible de comprendre d'où elle venait. C'était une voix faible, enfantine, elle m'appelait. J'entendais "Lydéric, Lydéric" mais ne bronchait pas. Quelques vapeurs d'alcool venaient titiller mes narines, jusqu'à ce que je comprenne que j'avais encore trop bu la veille. Je grognais, ronchonnais. Pourquoi m'emmerdait-on si tôt bon sang ? Voilà qu'on se mettait à me secouer maintenant ! Je finissais par ouvrir un œil, les traits tordus par un mal de tête affreux. Isadora... Bordel mais qu'elle emmerdeuse celle-là ! Elle n'était pas censée être en cours ou un truc du genre ? On était lundi, ou peut-être mardi je ne sais plus trop... Mais en tout cas, elle ne devrait pas être là. Je soupirais, mécontent et articulais un « Mm quoii ? » un peu vaseux. La môme me regardait avec ses grands yeux tout embrumés. Putain, qu'est-ce qu'elle avait encore fait comme connerie ? « J'ai loupé le bus pour aller à l'école... » Ouais, cool, et .. ? C'était censé m'intéresser d'une façon ou d'une autre ? Je grimaçais et haussais un sourcil, lui faisant bien comprendre que je n'en avait rien, mais alors, rien-à-foutre ! Sa voix se fit plus discrète et hésitante : « Tu... tu peux m'emmener ? » PARDON ? AH-AH ! Très drôle celle-là. Non mais qu'est-ce qu'elle croyait ? Que j'étais son chauffeur attitré ? Elle avait loupé le bus ? Et bien elle allait devoir assumer les conséquences. C'était ça être père aussi : enseigner la vie ! Grincheux, je rétorquais donc : « Dieu t'as fait des pieds, alors sers toi en ! » Oh non, elle va se mettre à chialer en plus. MERDE ! Y en a qui voudrait décuver ici. « Mais je... c'est loin et... » Blablabla ! Un peu de sport ça n'avait jamais tué personne. Agacé de la voir trainer dans mes pattes alors que je voudrais me reposer EN PAIX, je lui file un coup de pieds pour l'inciter à dégager et reprend de plus belle : « Fallait pas louper le bus. Maintenant t'y vas et tu m'fou la paix avant que j'm'énerve. » Ah bah voilà ! Elle s'en allait enfin. Qu'elle pot de colle celle-là. Comment sa mère faisait pour la supporter franchement ? J'étais certain qu'elle était bien contente d'être morte finalement. Je soupirais, me retournais et me rendormais. Le pied.

Je me réveillais trois heures plus tard, les yeux gonflés et un mal de ventre assez désagréable. Je m'extirpais de mes draps, direction la salle-de-bain pour remédier à tout ça. Après une longue douche et un grand bol de café, je me sentais déjà beaucoup mieux et paré pour affronter une nouvelle journée de merde. Sur mon téléphone, je vis que j'avais un nouveau message sur mon répondeur. Au bout de quelques instants, je me décidais à l'écouter. Mais rapidement, je l'effaçais. C'était l'école d'Isadora qui m'indiquait qu'elle avait été très en retard aujourd'hui et sans raison et ils voulaient m'en informer, voir si j'étais au courant, si je pouvais justifier ça... Ouais je le pouvais, pas de soucis ! C'était très simple : elle avait trainée, loupée son bus et apprenait la vie. Pas difficile. Mais ma nouvelle vie était déjà suffisamment ennuyante pour qu'en plus je n'ai pas à devoir me soucier des problèmes inexistants de ma "fille". Les professeurs étaient toujours emmerdants et ils n'auraient jamais le plaisir de me rencontrer, ça non ! Je savais qu'il y avait une rencontre parents-profs bientôt, et Isa voulait que je vienne. Franchement ! Moi ? Aller à ce genre de conneries ? Quelle idée folle ! Elle pouvait bien fumer un joint dans les toilettes que ça ne me ferait ni chaud ni froid. Qu'ils se démerdent entre eux, je n'étais pas papa. Enfin, en théorie si, puisqu'Isa était vraiment ma fille. En fait, j'étais un géniteur, voilà tout. Et tout le monde allait devoir se mettre ça dans le crâne.

C'est lorsque je vis qu'il était déjà 14h que je réalisais que j'étais en retard. Oui, parce que dorénavant dans ma nouvelle vie merdique, j'étais professeur de boxe. C'était le moins pire que j'avais trouvé. Sinon, on me foutait soit caissier, soit gardien de nuit. Non merci ! Je préférais encore me faire découper en morceaux par ces idiots de New-Yorkais ! Enfin, qu'importe. J'avais donc des horaires et j'étais tenu de les respecter. Mais comme souvent, je serais en retard. Je préparais mon sac de sport et sortais rapidement de la maison, le jetant dans le coffre de ma voiture. En arrivant sur place, mes "élèves" m'attendaient déjà. Je les détestais tous ! Il n'y en avait pas un seul qui avait droit à un peu de considération de ma part. Et ces idiots pensaient que ça faisait partit de l'entrainement. Que toutes ses saloperies que je leur faisait ou disait c'était pour leur forger le caractère. Quels cons, je vous jure ! Mais ma foi, si tout le monde y trouvait son compte, alors qu'à cela ne tienne. Je prenais bien soin de les torturer lors de l'échauffement, leur imposant des trucs à vous rendre fou. Mais ils tenaient bon ses petits cons. Vraiment, je les haïssais. Les heures passèrent, et bientôt il fut 17h. C'était mon dernier cours de la journée. A cette heure-ci, c'était toujours des cours particuliers, pas de groupe de niveau. Dos à l'entrée, je m'essuyais le visage et le torse, en sueur. Puis j'attrapais mon carnet et regardait avec qui j'avais "rendez-vous". Hasbrough. Jamais vu encore. J'attrapais la bouteille d'eau et en vidait une bonne partie, assoiffé. Au même moment, j'entendis des bruits de pas derrière moi. Le rendez-vous était là.

Je me retournais et ... « .. toi ?! » Qu'est-ce qu'elle fichait là celle-là ? Hasbrough, ce n'était pas elle tout de même ? Si ? Non ? Oh pitié, faites que si ! Je la dévisageais de haut en bas, interloqué et intéressé tout à la fois. Merde, c'était quoi son prénom à elle déjà ? Impossible de m'en souvenir. Néanmoins, je me souvenais à merveille de la nuit que j'avais passé avec elle. Comment oublier en même temps ? Un sourire satisfait se glissa sur mes lèvres alors que retrouvais avec plaisir certaines sensations que nous avions... intimement partagées. Déposant ma bouteille sur la table, je m'approchais d'elle en la fixant, ne me débarrassant pas de mon sourire qui trahissant largement les pensées qui me venaient à l'esprit. « Alors c'est toi.. Hasbrough ? Ça c'est une surprise. Une très bonne surprise. » J'échappais un petit rire alors que je me mettais à lui tourner autour. Vous savez, comme un prédateur en quelque sorte. Cette brune vendait du rêve, il n'y avait pas à dire. Cette bouche pulpeuse, ce regard aguicheur et ce corps divin... Il ne m'en fallait pas plus pour titiller mes instincts masculins. Je m'approchais d'elle, glissant ma main sur ses épaules. « Les vestiaires sont là-bas... je t'accompagne ? » Oui, je n'étais pas franchement du genre à tourner autour du pot. Quand je voulais un truc, je le disais clairement. Et si on me disait non... je m'énervais. Mon fonctionnement était très simple. En tout cas, ma journée ne serait peut-être pas aussi merdique que ça...
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MessageSujet: Re: La séduction est une forme de violence ♔ TONIA   La séduction est une forme de violence ♔ TONIA EmptyDim 30 Oct - 21:33

Je me réveillai avec la bouche pateuse et les yeux gonflés. Il était 14h30. La lumière s'insinuait dans ma chambre à travers les espaces entre mes rideaux. Un poids sur mon estomac me rappela que je n'étais pas seule. Je tournai la tête pour voir un jeune homme endormi à côté de moi, son bras enroulé autour de ma taille. Je n'avais aucune intention de le ménager, aussi attrapai-je les draps en me sortant de mon lit. Je l'entedis grogner pour finalement se réveiller avec un sourire béat. Je m'enroulai dans les draps chiffonés et m'enfermai dans la salle de bains, espérant que mon compagnon de la nuit comprendrait le message et aurait disparu lorsque j'en sortirais. J'avais des cernes monstrueuses sous les yeux et mon maquillage de la veille avait coulé. J'étais dans un état pathétique, il fallait le reconnaître. J'avais bu beaucoup trop à cette fête et lorsque ce type avait voulu me raccompagner, je n'avais pas trouvé le courage de dire non. Pas non plus lorsqu'il avait franchi le seuil de la porte et qu'il m'avait plaquée contre le mur avant de chercher ma chambre à tâtons. Malheureusement pour moi, je me souvenais de chaque détail de cette soirée. L'alcool ne m'avait jamais rendue amnésique. Tout au plus déshinibée. Je fis couler la douche et attendit que l'eau chauffe avant de m'y engouffrer. Le jet d'eau me fit un bien fou, et s'il ne suffit pas à effacer la fatigue de mon corps, je ressortis de là réveillée. Je dus rester sous l'eau un bon moment, car lorsque je ressortis, ma salle de bains ressemblait à un véritable sauna. Je guettai les bruits à l'extérieur, ne souhaitant pas être confrontée à mon coup d'un soir. D'habitude, je les jetais dehors une fois l'affaire bouclée, mais hier, je n'étais en état de rien et je m'étais endormie sans avoir pris la peine de mettre les choses au clair. La serviette serrée autour de ma poitrine et les cheveux vaguement essorrés, j'ouvris la porte de ma chambre pour constater que l'intrus avait quitté mon lit et que ses vêtements n'étaient plus là. A mon grand regret, il était encore dans le salon et m'attendait, assis sur le canapé. Son visage s'éclaira en me voyant émerger de ma salle de bains. Il se releva et s'avança vers moi. Je compris rapidement qu'il voulait m'embrasser pour me dire bonjour, mais je ne l'entendais pas de cette oreille et l'arrêtai immédiatement en me détournant. " Ecoute... hier c'était... c'était juste un accident. J'étais complètement bourrée et... " Il me regarda, l'air un peu déçu. Très déçu, même. J'imagine qu'il n'était pas du genre à se taper une fille "juste comme ça" et à l'oublier tout de suite. " J'aurais dû m'en douter. Je suis pas assez bien pour toi, c'est ça?" Je le regardai. Il me faisait un peu pitié. En vérité, ce type était plutôt mignon, il avait l'air parfaitement recommandable si on omettait qu'il avait profité que j'étais ivre pour pouvoir coucher avec moi, et il devait être le rêve de pas mal de filles à Arrowsic. " C'est pas ça, c'est... " C'était quoi, au juste? Je n'avais pas moi-même la réponse à cette question. J'étais paumée, c'était ça. Il se dirigea vers la porte sans demander son reste et, au moment de sortir, il se retourna vers moi avec son air déçu. " Tu sais, Tonia, avant que tu partes à New York, t'étais une fille bien. " Il claqua la porte derrière lui, mais ce n'était pas ce bruit sec qui résonnait dans mes oreilles. Ce furent ses mots. Je me laissai tomber dans le canapé et restai là sans bouger, enroulée dans ma serviette de bain et mes cheveux dégoulinant sur mes épaules. J'étais incapable de réfléchir tant ses mots se répétaient dans ma tête. Oui, c'est vrai. Avant, j'étais une fille bien.

Je sortis de ma léthargie une bonne vingtaine de minutes après, en colère. Qui était-il pour me juger? Pour quoi se prenait-il pour me dicter ce que j'avais à faire ? Et pourtant, je ne pouvais m'empêcher de me rappeler l'air déçu sur son visage. La même déception que je voyais dans les yeux d'autres personnes depuis mon retour de New York. Mais qu'étais-je devenue pour qu'on me regarde comme si je m'étais transformée en monstre? Etais-je véritablement un monstre?

J'avalai un bol de céréales tout en regardant une émission de cuisine à la télévision. J'ignorais pourquoi je prenais autant de plaisir à regarder cela, car j'étais incapable de cuisiner et n'en n'avais pas la moindre envie. Et pourtant, dès que j'allumais la télévision, c'était cette chaîne que je branchais en premier. Au bout d'un moment, je me souvins que j'avais cours de boxe. Et ma colère face aux paroles de ce type me revint en tête. J'enfilai un survêtement et un t-shirt trop large, attachai ma chevelure encore mouillée en un chignon bien serré. J'emportai dans un sac des vêtements de rechange et une serviette, ainsi qu'une énorme bouteille d'eau. Je priai intérieurement pour qu'il y ait des douches. La chaleur de l'eau gommerait les douleurs dans mes muscles. Je sortis de mon cottage en prenant soin de verrouiller derrière moi, même s'il y avait peu de risque qu'on s'introduise ici pour me voler quelque chose. J'allai à la salle de sport à pieds et c'est avec les joues rougies par le froid que je franchis la porte. Il faisait sombre et un peu poussiéreux. Au fond, le ring trônait dans la lumière et je m'approchai doucement, faisant à peine résonner mes pas sur le plancher.

Mon coeur eut un raté lorsque je constatai qui était sur le ring. Lydéric Wade, le professeur de boxe, était un de ceux qui avaient fini dans mon lit. Je déglutis difficilement, ne sachant trop comment réagir. « Alors c'est toi.. Hasbrough ? Ça c'est une surprise. Une très bonne surprise. » Un sourire assez malsain étirait son visage en sueur et un frisson parcourut ma colonne vertébrale. Je ne répondis rien, mais déposai mon sac près du mur. « Les vestiaires sont là-bas... je t'accompagne ? » Je suivis du regard l'endroit qu'il désignait. La salle était vide en dehors de nous deux. J'étais probablement le dernier cours de la journée. Lorsque je m'étais inscrite à ses cours, je m'étais dit que cela ne poserait aucun problème d'avoir couché avec lui une fois. Cela ne voulait rien dire, ni pour moi ni pour lui. Et pourtant, de l'avoir en face de moi en ce moment me mettait mal à l'aise. Je me rappelai de la nuit que nous avions passée ensemble et me souvins très clairement que ce type savait parfaitement ce qu'il faisait et qu'il le faisait parfaitement bien. J'avais pris mon pied plus que jamais. Et pourtant, dans nos ébats, il y avait eu cette violence malsaine que je n'aurais pas dû apprécier. Etait-ce pour cela que je m'étais inscrite à ses cours? Il me tournait autour comme un prédateur. C'était parfaitement ce qu'il était. Un prédateur. Son sourire déchirait encore son visage, lui donnant un air de détraqué. " Pas besoin, je suis déjà prête. Je vais juste aller déposer mes affaires. " Je ramassai mon sac et me dirigeai vers les vestiaires, sentant son regard sur moi. Quelque chose me disait qu'il me suivrait et je ne pus m'empêcher de m'en réjouir tout en m'en inquiétant. Je posai mon sac sur un banc et ôtai ma veste et, au moment où je me retournais pour revenir dans la salle, je me retrouvait nez à nez avec lui. J'eus un petit sursaut incontrôlé. Ce type avait vraiment quelque chose d'effrayant.
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MessageSujet: Re: La séduction est une forme de violence ♔ TONIA   La séduction est une forme de violence ♔ TONIA EmptyVen 18 Nov - 15:55


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Impossible d'oublier la nuit que j'avais passer avec elle. Je me souvenais encore de cette lueur dans ce regard alors que je lui offrais plaisir et inquiétude tout à la fois. J'avais eu cette impression qu'elle me suppliait d'arrêter, tout en redemandant encore. Sur le coup, ça m'avait assez surprit. Rare était les femmes qui m'en redemandaient. Je n'en connaissais aucune à vrai dire. La plupart s'amusait de mes nerfs avant, mais dès que je passais aux choses sérieuses, il n'y avait plus que crainte et peur. Combien d'entre elles m'avaient-elles crié de m'arrêter sans obtenir grâce à mes yeux ? Toutes pratiquement. A quelques exceptions près. Notamment celles qui étaient trop ivres pour se rendre compte de ce qui leur arrivait. Jusqu'au lendemain, jusqu'à ce qu'elles découvrent les traces que j'avais laissé sur leurs corps meurtris. Un rien me rendait violent, je ne contrôlais pas cette partie de moi. Et à vrai dire, je ne m'en étais jamais plaint. J'aimais cette folie qui m'animait et me rendait si craint, essayant ma domination d'un simple regard. Oui mais avec Tonia, les choses avaient été différentes. C'était comme si elle avait véritablement aimé cette part si sombre de ma personnalité. Était-elle maso ? Suicidaire ? Inconsciente ? Je n'aurais su dire, mais ça me plaisait d'une façon aussi malsaine que possible. Et aujourd'hui encore, je voyais à son regard que je l'intriguais autant que je l'effrayais. Tant mieux. J'aimais provoquer le trouble autour de moi. Bien que d'ordinaire, je ne couche jamais deux fois avec la même fille. Une fois consommée, je jetais et ne m'en souciais plus. Mais peut-être que pour elle, je ferais exception. Je voulais revoir ce regard. Je voulais à nouveau sentir son souffle chaud et tremblant sur ma peau, ses doigts s'enfoncer dans ma chaire, me repoussant et me retenant tout à la fois. Mon regard allait et venait sur sa silhouette alors que des images fort plaisantes me revenaient en mémoire et m'arrachaient un sourire qui en disait long sur ce qu'il se passait dans ma tête. Je lui proposais les vestiaires, bien qu'elle soit déjà en tenue, ajoutant que je pouvais l'y conduire si elle le désirait. Me prenant presque de haut, la jeune femme rétorqua avec aisance : « Pas besoin, je suis déjà prête. Je vais juste aller déposer mes affaires. » Bah tiens. Je plissai les yeux, la scrutant alors qu'elle s'éloignait de moi. Elle n'aurait pas de mal à se douter que je n'allais pas la laisser filer aussi facilement, sans demander mon reste. Quittant le ring en un bond habile, je me glissais à sa suite sans bruit, attrapant une serviette au passage et m'essuyant le visage avant de la rejeter sur un banc, tout en continuant d'avancer de façon discrète mais déterminée. Toujours sur ses talons, je m'arrêtais en même temps qu'elle, tandis qu'elle déposait ses affaires. Elle se retourna et échappa un sursaut incontrôlé, ne s'attendant visiblement pas à me retrouver derrière elle, aussi près. Surprise !

A nouveau, un sourire malfaisant étirait mes lèvres alors que mon regard s'était planté dans le sien, asseyant mon emprise sur elle. Je fis un pas dans sa direction, nos corps se frôlant. Je penchais la tête sur le côté, mon regard glissant sur ses lèvres jusqu'à se perdre dans sa nuque. Je levais ma main droite et vint effleurer sa peau, partant du bas de son cou et me perdant jusqu'à ses épaules avant de déclarer à voix basse : « Je vais chercher le matériel... Bouge-pas. » Je me reculais lentement, gardant mon regard dans le sien jusqu'à ce que je me détourne d'elle pour aller dans l'armoire au fond de la pièce. J'attrapais alors une paire de gant à sa taille et refermais la porte du placard avant de revenir vers elle. Je posais une main dans son dos et exerçait une mince pression ferme pour l'inciter à avancer. Nous regagnâmes la pièce principale et tout en avançant je déclaras avec sérieux -pour une fois : « Au faite, la prochaine fois, privilégie un short et un débardeur de sport. Tu seras plus à l'aise dans tes mouvements et tu vas voir que tu vas vite mourir de chaud avec ce que tu portes. » Je la regardais du coin de l’œil, me demandant avec amusement si elle me croyait ou si elle voyait là uniquement une technique pour l'inciter à enlever quelques couches de vêtements. Ce n'était pourtant pas le cas à la base, mais je devais bien avouer que ça m'arrangeait grandement ! Je retirais ensuite ma main de son dos et allais jusqu'au ring pour déposer dessus la paire de gant avant de me retourner vers la belle brune. Posant mes mains sur mes hanches, je déclarais alors avec énergie : « Avant tout : échauffement et étirements ! » Je lui pointais du doigt des tapis de sol et m'en approchais à mon tour tout en lui expliquant comment allait se dérouler la séance : « On commence par quelques étirements. Puis, tu cours pendant un moment. Puis, on continue l'échauffement avec abdos en tout genre et différents exercices. Et ensuite on commence le cours. » Oui, c'était toujours ainsi que cela fonctionnait. Et si d'ordinaire il prenait un malin plaisir à torturer ses élèves en leur imposant un entrainement de malade, aujourd'hui, ce serait différent. Ses intentions n'étaient pas les mêmes... Il lui montra alors comment chauffer chaque partie de son corps. Nuque, poignets, chevilles, dos, bassin... D'ailleurs, il n'hésitait à venir poser ses mains sur elle pour la guider dans ses mouvements, s'amusant à la frôler, à la titiller, à la provoquer. Une fois fait, il claqua dans ses mains et lui fit signe de se mettre à courir en un large cercle dans l'immense pièce. Il déclencha le chronomètre de sa montre et grimpa sur le ring pour pouvoir bien l'observer et ne pas perdre une miette de chacun de ses mouvements. Son regard ne la lâchait pas et au bout de quelques instants, ce fut d'une voix joueuse mais sèche malgré tout qu'il demanda : « Alors, dis-moi Tonia... Tu es là simplement parce que tu t'es découvert une passion soudaine pour la boxe ? Ou peut-être plus une passion pour l'entraineur ? Hmm ? » Il échappa un petit rire sarcastique, s'amusant de la situation, des idées pleins la tête. La brune ne ressortirait pas d'ici en ayant simplement assisté à un cours de boxe. Oh ça non, surement pas... !
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MessageSujet: Re: La séduction est une forme de violence ♔ TONIA   La séduction est une forme de violence ♔ TONIA EmptyDim 20 Nov - 21:12

La présence de Lydéric me mettait mal à l’aise. Je me rappelais de son souffle chaud sur mon visage, de ses lèvres sur mon cou, du goût de mon sang mêlé à nos baisers enflammés, de la brûlure de sa main sur ma joue. En réalité, ce n’était pas lui qui me mettait mal à l’aise, c’était le plaisir qu’il m’avait donné cette nuit-là alors que je n’aurais jamais dû le ressentir. Il avait été brutal, sans délicatesse, et pourtant il avait su me donner plus de plaisir en une seule nuit que je n’en n’avais jamais ressenti dans toute ma vie. Je ne couchais jamais deux fois avec la même personne. C’était inutile. La première fois disait tout d’un homme, je n’avais pas besoin d’une seconde fois pour me faire un avis. Parfois, je n’avais pas envie que cela se reproduise, préférant garder un bon souvenir. Et d’autres fois, je m’ennuyais. On devinait assez bien que dans ces cas-là, je ne remettrais jamais le couvert. Le cas de Lydéric était spécial. Il avait éveillé en moi de nouvelles sensations. Un monde tout nouveau que je voulais explorer. Une partie de moi dont je ne soupçonnais même pas l’existence. Si je n’avais pas payé aussi cher pour ces cours de boxe, je lui aurais probablement déjà sauté au cou. Son regard de prédateur m’effrayait et m’excitait tout à la fois. Au fond de moi, je savais que je ne pouvais rien ressentir pour un homme de son genre. Il ne m’apporterait que des problèmes, et j’en avais déjà assez. Mais sa présence réveillait mes plus bas instincts et ma conscience eut tôt fait de la mettre en veilleuse. Il était un fauve tapi dans les fourrés, suivant sa proie discrètement avant de lui sauter dessus et en ne lui laissant aucune chance. En allant déposer mes affaires au vestiaire, j’avais secrètement espéré sentir ses mains me retenir, me plaquer contre lui, sentir son souffle dans ma nuque. Il n’en n’avait rien fait. Mon cœur battait à cent à l’heure, attendant avec un mélange d’angoisse et d’excitation le moment où il bondirait. Il était comme un animal. Il sentait ma peur et mon désir. Et il allait en jouer, il allait tirer chaque petite corde jusqu’à me pousser à bout. Et là seulement, il me coincerait. Pas avant. C’était un grand malade. Et j’étais encore plus folle de me laisser entraîner dans son jeu, surtout après avoir fait les frais de son humeur changeante et de sa violence.

J’eus la confirmation à ma réflexion lorsqu’il se rapprocha de moi avec son sourire de détraqué, planta son regard dans le mien et se mit à m’examiner. On aurait dit qu’il cherchait par où commencer. Ses doigts vinrent effleurer mon cou et mes épaules. Je sentis mon corps se raidir, par instinct. Comme s’il se souvenait que cet homme était dangereux, mais que ma mémoire refusait de l’admettre. Un frisson remonta le long de mon dos. Je priai pour qu’il abrège mes souffrances. Et comme s’il m’avait entendue, il se glissa sur le côté pour aller chercher du matériel, en m’ordonnant de ne pas bouger. J’en aurais été bien incapable. Mes jambes avaient du mal à me porter. Il m’avait ébranlée. Je restai là à l’attendre et sursautai presque lorsque sa main se posa dans mon dos. Je dus lutter contre moi-même pour ne pas me retourner et lui sauter dessus. Il me poussa doucement vers la salle, d’une mince pression. « Au faite, la prochaine fois, privilégie un short et un débardeur de sport. Tu seras plus à l'aise dans tes mouvements et tu vas voir que tu vas vite mourir de chaud avec ce que tu portes. » Il avait repris tout son sérieux, comme si rien ne s’était jamais passé entre nous. Mais dans son regard, je sentais que ce conseil était un tant soit peu intéressé.

Le cours commença par des échauffements et des exercices au sol. Je m’étonnai de son professionnalisme et, au bout de cinq minutes, j’oubliai moi-même qui il était et ce qu’il m’avait fait. Et surtout ce que je voulais qu’il me fasse. Rapidement, pourtant, alors qu’il m’expliquait les mouvements, il redevint entreprenant, posant ses mains sur mon corps pour m’accompagner dans les exercices. Il était d’une patience extrême, ce qui me surprit énormément, car c’était loin d’être sa meilleure qualité lorsque nous avions passé la nuit ensemble. Quand j’avais mis trop de temps à ôter ma chemise, il l’avait sauvagement arrachée, incapable d’attendre une seconde de plus. Et puis il me lâcha sans prévenir. Je m’attendis à recevoir un coup, pensant que j’avais mal exécuté un mouvement. Mon cœur se mit à battre, mais au bout d’une seconde, ne sentant rien venir, je compris qu’il ne se passerait rien. Il me demanda de courir autour de la salle. Je me souvins avec amusement des cours de sport du lycée et ô combien je détestais courir en rond. Le sport ne m’avait jamais fait peur, bien au contraire. Courir ne me dérangeait pas, c’était de courir dans une salle qui me dérangeait. J’aurais volontiers pris la poudre d’escampette pour aller courir autour du terrain de football, même par temps froid ou sous la pluie. Je me fis mentalement la réflexion que je proposerais à Lydéric d’aller courir dehors la prochaine fois, mais me ravisai en imaginant sa réaction. Il n’apprécierait certainement pas que je lui dise quoi faire. J’avais couru quelques tours lorsque sa voix retentit comme un grand cri, mais amusé. C’en était presque inquiétant, de sa part. « Alors, dis-moi Tonia... Tu es là simplement parce que tu t'es découvert une passion soudaine pour la boxe ? Ou peut-être plus une passion pour l'entraineur ? Hmm ? » La question me prit au dépourvu. A vrai dire, cela faisait un moment que je cherchais un moyen de canaliser ma colère, de me défouler. J’avais appris d’une de mes collègues que Lydéric était professeur de boxe. Le fait que j’aie couché avec lui ce soir-là était un pur hasard. « Je suis là pour la boxe. Mais l’entraîneur rend les choses plus intéressantes. » Je me surpris moi-même de ma réponse et de l’assurance avec laquelle je l’avais prononcée. Je continuais à courir, mais j’avais pris soin de planter mon regard dans le sien pour lui répondre. Je n’étais pas essoufflée, et j’aurais pu continuer encore longtemps à décrire des ronds dans la salle, mais j’abrégeai l’exercice et rejoins le ring où il s’était assis. « D’ailleurs, quand est-ce que les choses sérieuses commencent ? » Il était installé sur le ring, les jambes dépassant. Debout par terre, j’étais encore plus petite que lui et il me fixait de toute sa hauteur. C’était à mon tour de prendre les rennes, au moins un peu. « Je crois que je suis assez échauffée comme ça. Tu as raison, je meurs de chaud. » Je le regardai avec un sourire en coin. Je me décidai, un peu à contre-cœur, je devais l’admettre, à ôter mon t-shirt. Je portais une brassière de sport qui ne laissait pas deviner grand-chose de ma poitrine, mais je me sentis brusquement mal à l’aise dans cette tenue. Gêne qui s’accentua lorsque je sentis son regard me détailler avec une intensité malsaine. Il me faisait à nouveau peur, et je le désirai encore plus.
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MessageSujet: Re: La séduction est une forme de violence ♔ TONIA   La séduction est une forme de violence ♔ TONIA EmptyMar 29 Nov - 16:21


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tant bien que mal de la violence amère du réel.

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Je la sentais tendue, crispée, fébrile. Elle sursautait à chacune de mes approches sans pour autant chercher à fuir. Encore une fois je retrouvais en elle ce mélange d'appréhension, de crainte et de désir. Mais ma surprise et ma curiosité avaient vite laissé place à la satisfaction et au goût du jeu. Je sentais que je pouvais faire d'elle ce que bon me semblait. Elle était mon jouet, je la détenais et j'adorais cette sensation. La voir se méfier et lutter contre son envie folle était exaltant. Je ne me lassais pas de son regard qui trahissait sans mal tout ce qu'elle ressentait. Et je m'en nourrissait, faisant accroître en moi mes pulsions dominatrices. Je pouvais la briser si je le voulais, la mettre à genoux, la faire me supplier de succomber à ses charmes. Mais je n'en avais pas envie. Je faisais ça à chaque fois, avec chacune des femmes qui avaient croisé ma route, avec toutes celles qui m'avaient redouté. Mais avec Tonia, c'était différent. Parce qu'elle osait encore me regarder dans les yeux, parce qu'elle osait en redemander et apprécier. Alors au fond de moi, je savais que je ne pouvais pas la traiter comme les autres. Ce serait du gâchis ! Certainement le plus beau jeu que je ficherais en l'air avec mon impatience maladive. Là, pour une fois, je savais que je pourrais savourer sur la longueur. La voir résister encore et encore, jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien d'elle. Je la savais mienne, je la voulais mienne. Je serais son bourreau et elle ma victime. Je la ferais souffrir tout en la soignant ensuite, pour qu'elle garde espoir, pour qu'elle garde la tête haute, pour que le jeu ne s'arrête pas. J'adorais déjà toutes les promesses dans son regard.

Je voulais la tester, l'intriguer, la surprendre. Je ne voulais pas qu'elle s'ennuie, je ne voulais pas être prévisible non plus. Je restais alors calme et aussi patient que possible, me fondant à la perfection -ou presque- dans mon rôle de professeur. Je lisais la surprise sur son visage et je devinais sans peine les pulsations parfois plus rapide de son palpitant, alors qu'elle redoutait à chaque instant un geste brusque de ma part. Un geste qui ne venait pas. Pas encore. Je la malmenais même en l'épargnant, le jeu était total. Je feintais tout intérêt à son égard, comme si elle n'était même plus digne de mes coups. Et pourtant, mes mains sur son corps étaient bien trop entreprenantes pour correspondre à ce que je dégageais. Et je m'en amusais. Je la voyais s'interroger, ne pas comprendre. Et je la laissais faire, continuant de jouer un rôle qui ne m'allait pas, m'amusant de la voir si torturée. Je finissais par la laisser se relever, lui intimant d'aller courir autour du ring dans lequel je prenais place. Je la regardais un moment, profitant du spectacle que la délicieuse brune m'offrait. Ses pas étaient légers, déterminés. Elle avançait sans crainte, mais je la sentais prête à bondir au moindre bruit suspect, agile et nerveuse. Je regrettais alors la tenue qu'elle portait, ne pouvant malheureusement pas me délecter totalement de son corps, de ses courbes. Rapidement je brisais la glace, abandonnant mon statut de professeur distant. Je lui demandais la véritable raison de sa venue ici, la prenant de cours alors qu'elle ne s'y attendait certainement plus. Et puis, sa réponse m'intéressait. « Je suis là pour la boxe. Mais l’entraîneur rend les choses plus intéressantes. » J'échappais un pâle rire, à peine audible alors que mon regard ne la quittait pas, et réciproquement. Évidemment que je rendais les choses plus intéressantes. Mais la pauvre n'avait encore rien vu. Elle s'arrêta alors et s'approcha de moi sans que je lui en donne l'autorisation, ce qui immédiatement me contraria et me crispa, alors qu'une certaine colère venait déjà me piquer la peau. Désinvolte et sûre d'elle, elle lança : « D’ailleurs, quand est-ce que les choses sérieuses commencent ? » Oh ça, elle n'allait pas être déçue. Mon visage était fermé, crispé alors que je me sentais prêt à bondir sur elle pour l'achever. Respirer, se contrôler. J'avais posé sur elle un regard dur et froid, signe qu'elle avait fait quelque chose qu'elle n'aurait pas dû. Mais alors même que j'allais réagir, elle reprit de plus belle : « Je crois que je suis assez échauffée comme ça. Tu as raison, je meurs de chaud. » Et la voilà qui retirait son t-shirt, laissant apparaitre une brassière de sport et son ventre. Elle voulait jouer, mais je la sentais tendue malgré tout. Je bondis du ring, me retrouvant alors pieds à terre également, continuant de la toiser. Mon regard se perdit sur son buste, un sourire malsain en coin de lèvres, avant de remonter dans ses prunelles. Là, l'air détendu, je soufflais : « Tonia, Tonia... » Et puis, sans crier gare, mon visage se durcit et se crispa et ma main droite vint s'emparer du chignon de la belle, lui tirant violemment la tête en arrière. Je me plaquais contre elle, le regard fou, crépitant de colère et d'une voix sèche et agressive je lui lançais : « C'est MOI qui décide quand tu t'es suffisamment échauffée ! » Je resserrais encore plus mon emprise dans ses cheveux, lui défaisant sans m'en préoccuper sa coiffure, tirant, lui faisant mal avec une jouissance sadique. J'ajoutais : « J'ordonne, tu obéis. Ici, ça marche comme ça. Sinon, tu dégages. » Je la relâchais brusquement, la repoussant légèrement en arrière. Puis je croisais mes bras sur ma poitrine et la défiais du regard, l'air de dire : va s'y, va-t-en si tu l'oses. Car oui, il était évident que je ne la laisserais pas fuir aussi facilement.

La colère redescendit doucement et je me détournais d'elle, grimpant alors dans le ring, persuadé qu'elle ne s'en irait pas. Sans la regarder, je déclarais : « Puisque madame pense être échauffée, on va accélérer les choses. Et il ne faudra pas se plaindre si tu as des courbatures ou si tu te fais un claquage. Alors grimpe et vite. » Appuyé contre une des cordes du ring, je lui présentais toujours mon dos dénudé. Lorsque je l'entendis enfin monter, je me retournais et posais sur elle un regard violent, dominateur. Je m'approchais alors et vint la coincer dans un des angles du ring, posant mes mains sur les cordes autour d'elle. Mon regard parcouru sa brassière qui malheureusement n'était pas vraiment propice au fantasme. Je me penchais en avant et mes lèvres vinrent alors déposer un baiser brûlant dans le bas de sa nuque. Je remontais jusqu'à son oreille où je lui soufflais à voix basse : « J'ai hâte de te l'enlever. » Je vins lui mordiller légèrement le lobe de l'oreille avant de me reculer et de lui rendre sa liberté, un sourire satisfait sur les lèvres. Je frappais ensuite dans mes mains et déclarais d'une voix forte : « Allé, en place ! » Je lui faisais signe d'approcher alors que je reculais jusqu'au centre du ring, afin de lui apprendre les premières techniques de base. Et elle avait intérêt à être plutôt bonne élève, ou je risquais de perdre patience...


Dernière édition par Lydéric C. Wade le Mar 29 Nov - 23:57, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: La séduction est une forme de violence ♔ TONIA   La séduction est une forme de violence ♔ TONIA EmptyMar 29 Nov - 22:42

En prenant l’initiative d’arrêter de courir sans qu’il me l’ait demandé, je savais au fond de moi que je n’échapperais pas à une punition. Mais je l’avais sûrement désiré. Je l’avais cherché. Je n’étais pas comme ces femmes battues qui se cherchaient des excuses pour justifier les violences de leur mari, celles qui ne voulaient pas le quitter parce qu’au fond, elles l’aimaient, ce type qui les cognait sans vergogne, parce qu’il ne le faisait pas exprès, qu’il n’avait pas la vie facile au boulot. Non, je n’étais pas de celles-là. Moi, je cherchais les coups. Je savais qu’en faisant quelque chose de travers, j’allais l’énerver. Je l’avais sûrement fait exprès, mais je ne m’en étais simplement pas rendue compte sur le moment. Ce fut lorsqu’il descendit du ring et qu’il me regarda de haut que je compris tout ce qui c’était passé dans ma tête. Mon cœur se mit à battre la chamade et j’étais déjà prête à me protéger le visage de sa main. Mais je n’en fis rien. Je le laissai faire, comme si j’attendais ça avec une impatience malsaine. Il agrippa mon chignon de toutes ses forces et tira vers l’arrière, me mettant toute à sa merci. Et dans mon orgueil, j’eus la folie de ne pas lâcher son regard. Parce que je voulais voir le feu qui brûlait dans ses yeux, sa mâchoire contractée, son visage crispé par la colère. Je voulais le voir furieux de ce que j’avais fait. Il me faisait mal et je fis de mon mieux pour retenir une larme de douleur de poindre au coin de mes yeux. Il ne me ménageait pas. Au fond, il n’était pas du genre à faire de cadeaux et je le savais dès le départ. Était-ce de la folie que de l’avoir volontairement provoqué ? Certainement. Dans sa rage, il avait quelque chose d’animal qui m’intriguait. Ses joues avaient rougi sous la colère et sa mâchoire contractée avait un air menaçant. Il aurait fait peur à n’importe qui. Il me faisait peur. En vérité, je tremblais de trouille. Intérieurement. Je savais que la peur se lisait dans mes yeux et qu’il y prendrait un plaisir sadique. Mais je savais également que la peur n’était pas la seule chose qui brillait dans mes prunelles bleues. Parce que la peur n’était pas la seule chose que je ressentais alors qu’il m’arrachait presque les cheveux. Je brûlais d’envie de sentir ses lèvres sur ma peau et ses baisers torrides. Et je voyais cela dans ses yeux. Il luttait. Il ne semblait pas totalement maître de lui. Il s’était plaqué contre moi et tout ce à quoi je pensais c’était son corps contre le mien. J’aurais dû penser à crier, à m’enfuir, à ne plus jamais revenir, mais je le voulais pour moi, tout entier. Sa voix tremblait de rage et il tirait ma tête en arrière plus fort à chaque mot qu’il prononçait. « J'ordonne, tu obéis. Ici, ça marche comme ça. Sinon, tu dégages. » L’espace d’une fraction de seconde, mon instinct de survie m’ordonna de m’en aller en courant sans me retourner, mais je le fis taire. Avec tout ce que cela impliquait. Il me repoussa violement et j’allai cogner contre le ring avec un bruit sourd. J’en eus la respiration coupée et eus bien des difficultés à retrouver mon souffle. Il grimpa sur le ring sans s’occuper de moi, sans doute persuadé que je le suivrais sans broncher.

Et il n’avait pas tort. Mais j’étais fière. Un peu trop, sans doute. J’eus envie de partir. Pas parce qu’il m’avait un peu bousculée. Pas parce que je savais qu’il allait me faire regretter mon insolence. Parce que je savais que si je ramassais mon t-shirt et me dirigeais d’un pas décidé vers la porte, il viendrait me rechercher. Parce qu’au fond de lui, il me voulait. Et cela, je le lisais dans ses yeux, dans son souffle un peu court, dans ses regards un peu trop insistants. Il adorait me posséder, jouer avec moi comme avec une poupée. Et il ne pouvait rien contre cela. « Puisque madame pense être échauffée, on va accélérer les choses. Et il ne faudra pas se plaindre si tu as des courbatures ou si tu te fais un claquage. Alors grimpe et vite. » J’hésitai un moment avant de le rejoindre sur le ring comme une petite fille docile. Et puis je rattachai mes cheveux correctement, de façon à ce qu’ils ne me gênent pas pour la suite des évènements. Il ne me ferait pas de cadeau, il n’irait pas en douceur. Parce que je l’avais contrarié et qu’il me le ferait payer. Je pris une profonde inspiration avant de lever le regard sur lui. Il me coinça dans un des angles et plaça ses mains autour de moi, me barrant toute possibilité de fuite. Il était impressionnant. Déterminé, manipulateur, effrayant, malsain. Sadique. Il me dominait de toute sa hauteur et j’avais conscience que je lui donnais exactement ce qu’il voulait : je m’écrasais devant lui. Je me recroquevillais comme une souris pour échapper aux griffes du chat. Il me détailla de près, je sentais son souffle sur ma joue alors que ma respiration devenait difficile. Mon corps avait peur, mais ma tête me disait de rester là. Son regard passa de ma poitrine loin d’être mise à son avantage dans ma brassière de sport à ma nuque. Il y déposa un baiser et ses lèvres escaladèrent mon cou jusqu’à atteindre mon oreille. « J'ai hâte de te l'enlever. » Je ne pus m’empêcher de laisser un gémissement s’échapper de mes lèvres alors qu’il mordilla le lobe de mon oreille. J’en voulais plus. Mais il n’en n’avait pas décidé ainsi et si je voulais avoir ce que je désirais tant depuis que j’étais entrée dans cette salle et qu’il avait posé les yeux sur moi, je devrais me montrer patiente. Incroyablement patiente. Il s’éloigna pour aller se placer au centre et m’ordonna de le rejoindre. Chose que je fis sans broncher et avec une rapidité étonnante. Comprenant que nous allions vraiment commencer ce pour quoi j’étais venue au départ, je tâchai de me remettre dans un état d’esprit professionnel et chassai de ma tête toutes les images de notre nuit qui s’imposaient à moi. Ce n’était pas le moment.

J’évitai de poser des questions, de dire quoi que ce soit. Je préférais le laisser prendre les rennes. Hors de question que je refasse la même bêtise. Ou du moins pas tout de suite. Je me plaçai face à lui, les épaules dégagées. Je me rendis compte de sa carrure imposante, de ses muscles sculptés comme dans du roc. Et de ma frêle silhouette. J’étais mince, beaucoup trop. Il pourrait me casser un bras rien qu’en le serrant trop fort. Mais j’étais agile et souple, et j’étais rapide. Peut-être pas autant que lui, mais j’étais persuadée qu’avec un peu d’entraînement j’acquerrais une vitesse honorable dans mes mouvements. La danse classique m’avait enseigné plus que je ne le pensais : l’équilibre, la souplesse, la grâce et la force aussi. J’avais repris les cours depuis quelques mois maintenant, et mes bras n’étaient plus les sacs d’os qu’ils étaient lorsque j’étais rentrée de New York. J’étais mince, mais j’étais musclée. J’avais hâte de mettre mon corps à l’épreuve. J’avais hâte de sentir mes muscles endoloris au réveil. J’avais hâte de sentir mon corps revivre. Et c’était peut-être pour cela que j’avais un plaisir malsain à sentir les coups de Lydéric. Parce que d’une certaine façon, je ressentais enfin quelque chose après deux années à avoir traîné un corps anesthésié par la faim, les efforts, la drogue, l’alcool et la fatigue. Si la violence devait me tirer de mon apathie, alors j’étais prête à m’y soumettre sans résistance aucune.
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