Allongée sur mon lit, je fixai le plafond comme si j'attend là un signe qui m'aiderait à me lever. J'étais presque encore alcoolisé de la veille, mais je pouvais encore gérer. Je connaissais mon degré de résistance et celui-ci étai largement repoussable. Il y a quelques jours j'avais rencontrée une jeune fille, June, dans un bar de la ville. Ce qui m'a d'abord étonné, c'est qu'en la voyant, je n'ai pas forcément eu envie de la taper, ou de l'humilier. C'est un sentiment que je ressent envers tout le monde en principe. Deuxième sentiment , le vice ou comment vais-je pouvoir me servir de cette personne en face de moi. Étrangement, quand je l'ai vu, la partie vice est bien sûr arrivée, mais j'ai eu comme l'envie d'aller vers elle et d'apprendre à casser cette carapace qu'elle avait du construire autant que moi. Son regard était lui aussi cerné d'un noir ébène, elle avait cette expression de je m'en foutiste et de défi que j'appréciais plus que de raison. Et en même temps, elle était prise d'une tristesse qui était bien trop visible. J'avais donc marché jusqu'à elle, nous avions discuté pour nous rendre compte que nous avions pas mal de points communs concernant les côtés obscurs, ce qui est sans doute la meilleure des choses. J'eus alors l'idée de lui proposer ce deal : venir crécher chez moi, je venais tout juste d’emménager et le loft que je squattais était cher. Sa m'arrangeais largement de partager les frais. Puis, dans un second plan, je trouvais déjà des idées pour la faire tomber de nouveau dans un délire presque insurmontable, celui dans lequel je vivais en continu..

Je me leva rapidement en entendant mon portable vibrer dans la cuisine. J'avais du l'oublier la veille. Un message de June m'expliquant qu'elle arrivait. Parfait, elle n'avait donc pas changé d'avis ! Je me servit une tasse de café et alla me préparer en attendant que celui-ci refroidisse après. 20 minutes plus tard, j'avais enfilé un pantalon en cuir noir, un haut beige large et en même temps près du corps, mes talons 10 cm, et j'étais maquillée comme à mon habitude. C'était comme ma marque de fabrique. Je me dirigea vers la porte fenêtre donnant vers la terrasse que j'avais, je m'installa sur une des chaises longues, mon café à la main, et j'attendait tout simplement qu'elle arrive, un paquet de cigarette au cas où elle tarderait...