Sujet: reeven Ҩ si vis pacem, para bellum. Dim 16 Oct - 12:23
reeven maugham
L'humanité se divise en trois catégories : ceux qui ne peuvent pas bouger, ceux qui peuvent bouger, et ceux qui bougent.
no one can be two different people.
nomMaugham est un nom plutôt connu à Arrowsic bien que les habitants n'aient plus revu mon père biologique depuis qu'il a quitté la ville pour ses études. Ma tante, chez qui j'ai vécu la plupart de mes jours, porte le même nom que lui. Elle a été très importante pour la ville, notamment lorsqu'elle a été élue Maire pendant quelques années. Elle a grimpé quelques échelons depuis, et les gens s'intéressant à la politique font souvent le rapprochement avec moi. ۱ prénom Alors que les parents redoublent d'effort et d'imagination pour donner plusieurs noms à leurs enfants, je n'en ai hérité que d'un seul : Reeven. Je ne saurais dire d'où ma mère en a eu l'inspiration mais j'aime l'idée qu'elle ait cherché à me rendre unique. ۱ âge J'ai vingt-six ans. ۱ origines Je suis né à Atlanta en Géorgie. J'y ai vécu les premières années de ma vie avec mes deux parents ; puis, il y a eu une soirée, un accident de voiture et deux morts. J'ai grandi chez ma tante Susan, à Arrowsic. Depuis ce temps-là, je considère qu'Arrowsic représente mes origines. ۱ statut civil Je suis fiancé depuis deux mois. Je côtoie ma petite-amie depuis deux ans et je me suis finalement décidé à sauter le pas. Je ne saurais dire ce qui m'a poussé à le faire ; peut-être la pression sociale de nos jours : vingt-six ans, c'est l'âge de se poser. ۱ occupation J'ai toujours été très touché par ce qui est juste ou non, c'est donc tout naturellement que je me suis lancé dans des études de droit après le lycée. Inscrit à Columbia à New-York, j'y ai suivi tout mon cursus. Néanmoins, le terrain me manque, l'activité. La vraie, la pure. De retour dans ma ville, je choisis une toute autre voie : les jeunes. On a accepté de m'engager en tant que coach de l'équipe de football. ۱ groupe Adult's World. ۱ avatar Tom Welling. ۱ crédits fuckyeahtomjwelling | tumblr.
but i can and i am.
je n'aime pas la vie trop agitée de New-York Ҩ il me faut toujours un petit temps d’adaptation lorsqu'un changement arrive dans ma vie Ҩ je ne supporte pas les surnoms embarrassants Ҩ j'ai une tendance innée à la maladresse Ҩ si je ne suis pas homme qui frappe d'abord, je n'hésite pas à me battre pour ceux que j'aime Ҩ je suis né à Atlanta, ai grandi à Arrowsic Ҩ j'ai rencontré ma fiancée dans un centre commercial de New-York, elle voulait un renseignement et pensait que je travaillais dans l'établissement Ҩ mes études de droit n'ont pas comblé toutes les complexités de ma personnalité Ҩ j'ai été élevé par ma tante, Susan Ҩ le silence ne me fait pas peur Ҩ mon poste de quaterback dans l'équipe du lycée m'a assuré une certaine popularité Ҩ mes parents ont perdu la vie dans un accident de voiture lorsque j'avais huit ans Ҩ j'aime le rock des années quatre-vingt-dix et suis un grand fan de Kurt Cobain Ҩ je n'ai pas beaucoup d'amis, mais une horde de connaissances à qui je ne fais pas encore confiance Ҩ je suis très observateur.
reveal yourself.
PSEUDO OU PRÉNOM Vous savez comment je m'appelle. Je suis votre roi. Le roi Jem. Plus connu sous le pseudo de be the change sur Bazzart. Mon prénom est, en fait, Jeremy. Tout simplement. ۱ ÂGEVingt-et-un ans. Je suis grand et j'ai la majorité partout. ۱ COMMENT AS-TU OUVERT LA PORTE DE THUB ? Mes sujets m'ont ouvert la porte. ۱ TU LA TROUVES COMMENT LA DÉCORATION CHEZ NOUS ? Nous sommes les meilleurs. Notre décoratrice d'intérieur, c'est la plus mieux. ۱ PARLE MAINTENANT OU TAIS-TOI À JAMAIS Bidoum bidoum. Bref. :lonelei: ۱
Dernière édition par Reeven Maugham le Mar 25 Oct - 23:34, édité 17 fois
Sujet: Re: reeven Ҩ si vis pacem, para bellum. Dim 16 Oct - 12:23
feel the shine and cast the line
life is beautiful but it's complicated.
Les nuages s'évaporent, la brume fait place aux flèches dorées de l'astre de lumière. Je ne sais pas depuis combien de temps je suis immobile, recroquevillé sous la couverture. Une hôtesse blonde et jolie passe à mes côtés, elle s'arrête et prononce quelques mots à l'un des passagers assis dans la rangée derrière moi ; sa voix est doucereuse, avenante. Elle me rappelle ma mère, ses longs cheveux dorés regroupés en un chignon soigné. Le sel brûle le coin de mes yeux. Je clos les paupières et respire calmement ; j'emprisonne la souffrance et jette la clé. L'obscurité a raison de moi, je m'abandonne aux bras réconfortants de Morphée. Lorsque j'ouvre les yeux, j'ai perdu la notion du temps. Un rictus soulève mes lèvres d'enfant tandis que je me demande si ce n'est pas l'inverse. C'est le temps qui m'a perdu. Entre minuit et une heure du matin, ce six avril. Ce sont les minutes qui m'ont lâchement abandonnées. Les minutes, et le monde. Le temps m'a rendu orphelin. « Reev ? Nous sommes arrivés, mon chéri. » A nouveau, les larmes menacent. Je n'aime pas cette gentillesse qui déborde, ces regards de pitié qui me gobent, ces mots de réconfort qui me terrassent. J'ai envie de hurler dans un oreiller, d'arracher les sourires qui s'accrochent désespérément aux visages des ignorants. Courez, prenez l'avion, installez-vous avec votre amoureux ; perdez du temps. Oui, perdez du temps, et le temps se vengera en vous arrachant les tripes.
Sa main glisse dans la mienne en un geste maternel. Je n'ai plus de force mais je lutte : je retire mes doigts et attache ma ceinture. La descente de l'avion me donne la nausée, elle soulève mon cœur et malmène les décombres de mes organes. Susan ne reste pas sur une défaite. D'un mouvement très musical, presque dansant, elle effleure mon front et embrasse le haut de mon crâne. Instantanément, le chaos intérieur se calme. C'est comme les berceuses que je quémandais à ma mère. Nous sortons de l'habitacle ; dehors, il fait sombre. A la suite des autres passagers, on s'enfonce dans un bus qui traverse les pistes d’atterrissage. « Nous sommes bientôt chez nous. » chuchote-t-elle avec un tendre sourire. C'est une pensée terrifiante : quel chez-moi ? Je ne le connais pas. Chez moi, c'est la Géorgie. Chez moi, c'est là où sont ma mère et mon père. Je laisse le bus balloter mon petit corps meurtri et ferme les yeux. Je suis entre le sommeil et l'éveil. J'ai une plus grande conscience de tout, et surtout de la chaleur qui émane du corps de ma tante. Sa présence est rassurante, mais je rejette ce fait comme s'il était une insulte à la mémoire de mes parents. En un souffle, je promets de ne plus sourire ou de ne plus jamais prendre du plaisir à dessiner, à courir ou à jouer. Ce n'est plus de mon âge. Le temps a eu raison de moi. Le temps a fait de moi un adulte prématurément.
we don't need to understant
J'ai dix-sept ans, les cours ne m'intéressent pas. Stylo frappant frénétiquement le bois du bureau auquel je suis installé, yeux perdus dans les traces de craie, j'imagine les dernières stratégies offensives pour le prochain match. Mon voisin me souffle quelques mots que j'entends à peine mais qui me tire un sourire. Sur toutes les lèvres, le même sujet de conversation. Tandis que l'enseignant s’époumone sur les amours tragiques de Roméo et Juliette, je griffonne quelques techniques que je montre ensuite à mon ami. Il acquiesce et me traite de drogué. Un moment de faiblesse et je ris plus fort qu'il ne m'est permis de le faire. L'attention tombe sur moi ; bien qu'accoutumé, je ne m'y ferais jamais. « M. le Quaterback a son avis sur la question ? » L'arrogance du professeur me désarçonne mais fait rire l'assistance. Ils sont tous tournés vers moi et attende visiblement le verdict. Je suis comme le Messie. Mes lèvres sont la fontaine de Jouvence. Excepté que je n'ai pas la réponse. Soudain, à ma droite, la jeune Chamberlain fait acte de présence. Un souffle s'est échappé de ses lèvres roses. Si je me concentre, je peux même deviner l'air chaud qui s'écrase contre ma nuque. Un peu déstabilisé, je joue avec mon stylo et hausse les sourcils tandis que le regard de l'enseignant s'intensifie. « Eh bien, oui. » A peine ai-je ânonné la réponse - tout à fait abstraite, j'en conviens - que la Chamberlain se manifeste à nouveau. Elle semble un peu agacée et pressée de souligner que je ne sais pas de quoi je parle. « Comme Reeven, et il est évident qu'il n'a pas compris - ou pas lu ? - le livre... » Bang, bang, she shot me down. « ... beaucoup ne comprennent pas les sentiments de Roméo envers Rosaline. Il a été traité de girouette à plus d'une occasion pour avoir oublié son premier amour et s'être si rapidement consolé dans les bras de Juliette. » Je me sens si humilié soudainement que j'ai la folle envie de l'interrompre pour lui demander où elle trouve le temps de reprendre son souffle entre lécher les bottes du professeur et étaler sa connaissance. Néanmoins, sa tirade fait son petit effet, même sur moi ; le fait est qu'elle est l'atout de cette classe, et nous l'avons accepté depuis le début. « Juliette révèle elle-même le secret de cette instabilité : il embrasse comme dans les livres, dit-elle. Il aime aussi comme dans les livres. Il aime l'amour, et non Rosaline. » conclut-elle avec le sourire de la fille satisfaite. La sonnerie retentit, fin de l'acte, baissez le rideau. Moi-même, je ne peux m'empêcher de sourire face au spectacle. Elle a cette aura de la fille qui se suffit à elle-même, de celle qui regarde des films d'horreur et écoute du métal. La fille indépendante qui déplore les types dans mon genre. Alors, je prends les airs du garçon qui juge les filles dans son genre. Je passe devant elle et lui adresse un regard fort de reproche, tandis que mon cœur menace d'exploser tant les battements s’intensifient.
when you run away from harm
Cette chose que l'on appelle Destin ; ce mot que l'on emploie comme une excuse ; ces sept lettres qui justifient les moyens ; cette chose que l'on appelle Destin créé des dommages collatéraux. Un choc frontal. La collision du siècle. Si ça n'avait pas été elle, et si ça n'avait pas été nous, je me serais certainement maudit des milliers de foi, je me serais confondu en excuse et aurais tendu la main en une tentative de rédemption. Pourtant, c'était elle, et c'était nous. C'est le Destin, qu'ils ont dit. Elle me tire de mes pensées par un juron bien trouvé, bien placé, bien adressé à ma personne. Mes yeux papillonnent, durant quelques secondes : son visage, les livres sur le sol ; son visage, les livres sur le sol. Je ne m'excuse pas ; embarrassée par ce détail, Sinaya grogne quelques mots incompréhensibles et se baisse. Alors j'imite son geste et plonge en direction du sol. « Ne te dérange pas ; tu vas te fatiguer et je serai responsable de l'échec de l'équipe. » Le ton est très peu amène et, même si cela ne m'échappe pas, je me surprends à apprécier le velouté de sa voix comme un précieux bijou tout droit sorti d'un écrin. « Qu'est-ce que c'est "embrasser comme dans les livres" ? » La question m'échappe, alors que j'attrape le livre de Shakespeare le plus lu dans le monde. Les échos du cours de littérature où elle m'a si brillamment enfoncé me reviennent en tête. Le feu s'attaque à mon âme, dévore mon cœur et change le tout en cendres. Je baisse les yeux et mes mains s'activent. Je ramasse tous ses ouvrages, les lui tends et remarque qu'elle prend elle-même soin d'éviter mes iris. Alors c'est un nouveau jeu. Idiot que je suis, je me plante devant elle. « Juliette ne le dit pas ? » Nos mains s'effleurent lorsqu'elle récupère ses biens, j'écarte le précieux sésame de sa portée. Je le prends en otage.
Je réveille la bête, le fauve, la lionne partie en chasse. Je suis la proie, je le sens dans son regard appuyé. Ses beaux yeux qui lancent des éclairs, des éclairs que j'accueille comme mes sauveurs. Elle m'a rendu curieux. Ou peut-être n'est-ce que la collision. Les rouages de mon cerveau se sont paralysés sous le choc. J'ai besoin d'un peu d'eau. J'essaie de ne rien laisser paraître, mais voilà que c'est elle qui attaque. L'eau, ce sera donc pour plus tard. « Ce n'est pas parce que ta compréhension de la littérature est limitée que c'est le cas de tout le monde. Navrée si tu t'es senti diminué, mais certains ont envie d'un bel avenir. » Là n'était pas ma question, mais elle le sait pertinemment. Je la soupçonne d'avoir détourné le sujet parce qu'il la met mal à l'aise. A nouveau, la balle est dans mon camp - du moins est-ce la vision que j'en ai. « Tu me rends mon livre ? » Main sur la hanche, autoritaire comme tout Arrowsic la connaît, elle me jauge d'un regard si peu amène que si je m'écoutais, je ferais demi-tour. Il y a pourtant autre chose. Plus fort que le Destin : l'orgueil. « Tu me donnes la réponse à la question ? » Je souris doucement. Au fond, je l'apprécie. Cette lumière qui émane d'elle, qui s'écrase sur les âmes environnantes ; elle est rassurante, elle est fière et tendre à la fois, sans que personne ne la cerne réellement. Au fond, j'ai peut-être même envie qu'elle me démontre la réponse à la question.
Dernière édition par Reeven Maugham le Lun 17 Oct - 19:34, édité 19 fois
Sujet: Re: reeven Ҩ si vis pacem, para bellum. Dim 16 Oct - 12:24
everyone i have ever needed
stand where you are.
La musique est trop forte, les gens sont trop nombreux, et l'animation est trop abondante. Pourtant, je m'amuse bien. C'est un vieil établissement de New-York que je côtoie avec mon meilleur ami, depuis plusieurs années ; une espèce de pub où la bière coule toujours à flot et où les filles finissent toujours par vomir leurs tripes et les misères du monde. En cet instant précis, tandis que mes yeux parcourent la salle pour la énième fois, Chaz s'envoie une nouvelle chope de bière. La pinte s'écrase sur le bois massif, il se retourne vers moi et hausse un sourcil surpris. « Alors t'étais vraiment apprécié, je suppose ? » Je hausse les épaules en méditant la question. Plusieurs réponses s'offrent à moi : l'affirmative un peu naïve, le déni un peu mensonge, et l'explication trop rébarbative. Je me décide pour une autre. « On peut dire ça. » Il m'interroge sur mon passé mais je reste évasif, comme toujours. Plus de trois ans que nous nous connaissons et, pourtant, je ne peux me résoudre à tout lui raconter. J'ai toujours été sociable en apparence, et excessivement secret en un même temps. Une véritable énigme pour les ethnologues. Ici, personne ne sait que j'ai été adopté par ma tante après le décès de mes parents, ni que j'ai vécu dans une petite ville perdu du Maine. Je suis simplement un étudiant en droit dans l'une des universités les plus prestigieuses de la côte Est, et c'est tout. Au fond, c'est mieux ainsi ; j'ai la fine conviction que l'on ne devient réellement ce que l'on est lorsque l'on délaisse ce que l'on a été. Comme j'ai terminé la dernière gorgée de mon breuvage doré, je fais signe à la serveuse qui nous en ressert deux. C'est le temps qu'il faut à Chaz pour dégainer le prochain sujet. Penché vers moi, il a le sourire que je lui connais bien, le sourire dérangeant, provoquant. Je parie qu'il va me parler de ma petite-amie. « La belle blonde derrière. Elle te regarde. » Loupé. « Si t'étais pas enchaîné à un boulet, ce serait vraiment plus simple. » Touché. Je souris quand même ; je ne suis pas d'accord mais je le connais. Au fond, c'est un garçon comme un autre ; il n'a simplement pas encore ouvert les yeux. « Je l'aime vraiment, Chaz. » je souffle en attrapant la chope que la serveuse a avancé vers moi. Il souffle et hausse les épaules. « Je te crois. » Et après une pause : « Jusqu'à ce qu'un jour, tu te lèves et tu ne l'aimes plus. »
we let all these moments pass us by.
Je suis happé. Immobile, je fixe la porte. La brume m'enveloppe et le tourbillon m'emporte. Les doutes sont autant d'attaques lancées à la catapulte à l'assaut de ma forteresse de certitudes. Je ne suis plus certain de rien. Est-ce sincèrement ce que je souhaite ? La lumière s'éteint, les couloirs sont plongés dans l'obscurité. L'envie de faire machine arrière est forte, trop forte. Pas seulement celle de me réfugier dans la petite cellule de l’ascenseur. C'est autre chose. Plus pressant. Pourtant, je contiens la crainte. J'agis en adulte responsable. Encore une fois, je fais ce que l'on attend de moi. J'avance. Mes jambes sont ankylosées, comme si elles se cherchaient des excuses pour se morfondre dans l'immobilité. Mes doigts se referment sur la poignée de la porte. Je ferme le poing, j'imagine les années futures ; ces journées qui se ressembleront. J'entrerai alors dans l'appartement, un sourire satisfait collé aux lèvres, j'embrasserai celle qui sera devenue ma femme. Celle-là même qui m'attend en cet instant précis dans notre foyer. Celle-là même qui m'a dit oui, qui m'a promis sa vie, et qui ne sait rien de mes doutes. J'entre. Je manque d'air. Ma vie m'échappe, je n'en ai plus le contrôle. J'accroche automatiquement mon blouson dans la penderie de l'entrée, j'appelle ma fiancée. Le silence me répond. Assourdissant. Et puis me parvient une voix. Une petite voix. Un murmure. « ... je sais bien, mais il ne m'en a pas parlé. Peut-être ne veut-il pas que je la porte ? » Je me laisse aller dans la direction. Elle est assise sur le lit, le téléphone collé à l'oreille, la mine songeuse. Durant quelques instants, j'oublie tout. Je me souviens pourquoi je l'aime, pourquoi j'ai eu envie qu'elle devienne ma femme. Elle lève les yeux vers moi, m'adresse un petit sourire et je lui fais un signe. « A qui est-ce que tu parles ? » je chuchote en regardant le téléphone. Elle me sourit, prend une voix normale. « Il est rentré, je vous le passe. » Elle se lève, je m'approche et prend le combiné qu'elle me tend. A peine est-il posé contre mon oreille que je reconnais le timbre de la voix de ma tante. Énergique, tendre. C'est elle tout craché. Surpris, je me tourne vers ma fiancée qui fait semblant de ne pas écouter. Depuis quand se parlent-elle ? Je ne les ai pas encore présentées l'une à l'autre. Oubliant le détail, je reporte mon attention sur Susan. « Comment va la vie à Washington ? » A l'autre bout du fil, je l'entends sourire. Oui, je peux l'entendre. Ses lèvres s'étirent, elle se remémore mes jeunes années. Elle a l'impression que c'était hier. Je le devine, malgré la distance. Nous sommes restés très proches. « Reev, pourquoi ne pas m'avoir annoncé la merveille nouvelle ? » La question que j'aurais voulu éviter. Je suis mal à l'aise, mes doutes reviennent et me heurtent de plein fouet. Je jette un coup d'oeil en direction de ma future femme. Elle s'occupe en rangeant quelques livres de droit qui trainent sur mon bureau, mais je devine qu'elle écoute et scrute mes réponses. « Je voulais te la présenter avant de te l'annoncer. » Je coule un regard dans un direction et m'aperçoit qu'elle me regarde. Alors j'en profite : « Mais j'imagine qu'elle l'a fait. » Elle sent les reproches dans ma voix, détourne les iris. Le temps d'une seconde, je suis tenté de prendre mes jambes à mon cou. Et puis, soudainement, la réalité me rattrape. Les années passées ensemble me rattrapent. La tendresse que j'éprouve pour elle me rattrape. « Tante Susan, est-ce que je peux te rappeler ? » Elle est d'accord. Je raccroche le combiné.
J'affronte la situation. Mais, à nouveau, mon moral joue avec mes nerfs. Mes doutes se dissipent, se dispersent dans un coin de mon esprit. Elle est là, immobile, elle me regarde avec ses yeux emplis d'un espoir nouveau. L'espoir d'une nouvelle ville. Elle et moi sommes différents. Nous sommes de deux mondes. Riche héritière, elle a toujours eu ce qu'elle souhaitait en un claquement de doigt. Elle n'est pourtant pas de ces princesses qui hurlent au scandale dès que le caprice n'est pas réalisé. Elle est différente et elle m'a touché. Là, paralysée dans la crainte de ma réaction, elle me touche à nouveau. Alors j'abandonne. Je retourne dans ma carapace, je m'enferme et tais mes plus profondes pensées. Je m'approche, prend sa main et pose un baiser au coin de ses lèvres. Elle semble soulagée, sa voix s'élève et brise la tension du silence. « Elle m'a parlé d'une bague. » Je comprends. Mon malaise redouble. « Celle de ma mère ? » Elle acquiesce. « C'est vrai, j'en ai hérité à sa mort, mais je ne pensais pas qu'elle t'intéresserait. » Elle hausse les épaules, ses yeux se dérobent. « Elle doit être importante pour toi. » Elle a raison. Alors pourquoi est-ce que je m'apprête à lui mentir ? « C'est une vieille breloque. Je voulais que tu aies quelque chose de beau, d'élégant. Qui te corresponde. »
will you run into my arms ?
Je marche sur ses traces. En quelques secondes, je suis lui. Grand garçon, cheveux bruns ébouriffés sur le crane, blouson aux couleurs du lycée sur le dos, je parcours les couloirs en silence. J'observe et me sens observé. C'était l'époque de la loi de la jungle. Même dans une petite ville telle qu'Arrowsic, le lycée est une épreuve compliquée. Les chemins des uns prennent une direction, ceux des autres s'enfoncent dans l'inconnu. Je me suis fait une place grâce au sport. Généralement apprécié, et bien que mes pensées intimes fussent dissimulées au plus profond de moi, j'avais une petite bande d'amis réguliers et cela m'avait suffi. Aujourd'hui, je suis un homme véritablement différent. Et, pourtant, cet endroit me donne l'impression de n'avoir pas évolué. Mon reflet dans la vitrine me dérange. Alors je me concentre sur le contenu : des trophées gagnés, des photographies des différents clubs ; sportifs ou autres. Je souris. Puis, je recule, embrasse cet endroit d'un regard circulaire. A partir de ce moment, ce sera mon quotidien. J'ai quitté la grande pomme. J'ai tout laissé. Le cabinet d'avocat qui m'employait en tant que stagiaire m'avait fait comprendre que je faisais une erreur. Alors pourquoi tout me paraissait si... naturel ? C'était comme si je n'avais jamais quitté Arrowsic. Ma fiancée avant, de surcroît, accepté de me suivre dans ma folie. Je suis fiancé, dans ma ville natale, entraineur de l'équipe de football. Inconsciemment, c'était la vie que je m'étais rêvée depuis la mort de mes parents. Sans fioriture. Quelque chose de simple.
Pourquoi ne suis-je donc pas heureux ? C'est le problème avec les hommes. Nous avançons dans la vie en tendant les bras, nous essayons d'attraper le bonheur mais il nous échappe. Il nous échappe parce que nous pensons qu'il est la finalité de tout. Or, le bonheur est le moyen. C'est un état d'esprit. Je suis heureux comme j'ai faim ou comme je suis en colère. Tandis que j'avance dans les couloirs, que j'observe les casiers et que mon sourire s'élargit, je médite sur la nouvelle question, mieux formulée : pourquoi est-ce que je me sens vide ? C'est une chape de plomb qui s'abat sur mes épaules. Je ne veux tout simplement pas voir la réalité en face. Alors je me perds dans mes détours. Je m'aveugle avec des artifices. Abandonnant là mes réflexions, je pousse la porte d'une salle de classe. A peine ai-je fait un pas qu'un raclement de gorge discret m'accueille. Je lève les yeux vers la silhouette assise au bureau. « Hum, pardon. Je pensais être seul. » Ma voix se brise, les battements de mon cœur redoublent d'intensité. J'ai soudainement soif. Ces symptômes, je les connais pour les avoir souvent ressenti dans cette salle de classe. Alors, tout me revient en mémoire en un seul et même bloc. Tout me heurte violemment. C'est elle. C'est ici. Je ne sais quelle est ma réaction. « Chamberlain ? » Mes yeux s'empressent de confirmer les conclusions de mon cerveau : nous sommes dans la salle de littérature, là où la jeune fille du célèbre écrivain a brillé par ses commentaires assidus et sa passion pour les mots. Je suis immobile, terrassé. Pourquoi mon cœur ne se calme-t-il pas ? J'ai envie de prendre la fuite. Non. J'ai envie de m'approcher et de l'enlacer. Non plus. J'ai peut-être simplement envie de faire le vide. De ne plus penser. Comme avant, en sa présence. Juste ressentir. « Ne serait-ce pas M. le Quaterback ? » Je replonge des années en arrière, lorsque les seuls mots que l'on échangeait étaient des remarques acerbes. Pourtant, ce temps me manque. Le temps de l'insouciance, le temps de la provocation. C'était comme un jeu.
Je m'approche, elle se lève. Les tensions sont loin, nous ne sommes plus des adolescents en ébullition. Nous sommes des adultes. Pourtant, tout mon corps se contracte lorsque je fais un dernier pas et que je l'enlace en un geste contenu et amical. Un courant électrique me traverse, je l'ignore. Mes mains veulent s'attarder, je les ignore. Son parfum m'envoûte, je l'ignore. Je me recule, l'observe, l'étudie. Elle n'a pas beaucoup changé. Elle est devenue plus femme, certes, mais elle reste celle qu'elle a toujours été, les étincelles de défi dans le regard. « Ça fait longtemps... » fait-elle en s'écartant également. Je souris et acquiesce. « Qu'est-ce que tu fiches à Arrowsic ? Je pensais que tu serais devenue éditrice, dans une grande ville européenne. Paris ou Londres, quelque chose dans ce genre-là. » Elle prend les airs que je lui connais, me défie du regard. « Et toi, alors ? Tu ne cours plus derrière la ba-balle ? » Je fais semblant d'être vexé, ris à moitié. Ce temps me manque. Le temps de l'insouciance, le temps de la provocation. Elle réveille tout. C'est l'ouragan, le volcan. C'est un jeu, elle dicte les règles.
Et j'ai très, très envie de jouer.
Dernière édition par Reeven Maugham le Lun 17 Oct - 20:57, édité 12 fois
Sujet: Re: reeven Ҩ si vis pacem, para bellum. Dim 16 Oct - 12:40
Bienvenue grand roi. Avoue, tu kiffes que je t'appelle comme ça ? J'espère que ce personnage t'inspirera. Ton pseudo gère, j'aime beaucoup. Sinon, Tom Welling est un trop bon choix, pas souvent pris malheureusement. (: ON VA AVOIR DES AVATARS QUI GÈRENT SUR LA PA Bon bref, j'ai hâte de voir ce que tu vas faire de Tom, et puis je te dis pas bienvenue hein. :chazi&abbey: EDIT. En fait je l'ai dit, tant pis. PS: tu me kickes quand tu veux.
Sujet: Re: reeven Ҩ si vis pacem, para bellum. Dim 16 Oct - 12:48
Si je kiffe ? Je surkiffe. J'espère aussi qu'il m'inspirera, mais je pense que oui. Après tout, c'est tout de même THUB. Je ferai en sorte d'être inspiré parce que je veux vraiment être parmi vous jusqu'à la fin. Fin qui n'arrivera jamais parce que nous sommes des rois dans le staff.
Sujet: Re: reeven Ҩ si vis pacem, para bellum. Dim 16 Oct - 12:53
C'est pas la modestie qui t'étouffe, en tout cas. Bon courage pour cette nouvelle fiche et donc, avec l'espoir aussi que tu seras inspiré ! On te fais confiance, ne nous déçois pas. (non, je ne cherche pas à mettre la pression ----->[]) Bref ! A ton clavier.
Sujet: Re: reeven Ҩ si vis pacem, para bellum. Dim 16 Oct - 13:35
Reeven Maugham a écrit:
Si je kiffe ? Je surkiffe. J'espère aussi qu'il m'inspirera, mais je pense que oui. Après tout, c'est tout de même THUB. Je ferai en sorte d'être inspiré parce que je veux vraiment être parmi vous jusqu'à la fin. Fin qui n'arrivera jamais parce que nous sommes des rois dans le staff.
Sujet: Re: reeven Ҩ si vis pacem, para bellum. Dim 16 Oct - 18:42
Gnoméo le pas doué de chez pas doué Rebienvenue avec ce nouveau personnage d'ailleurs je veux des liens de mallades et t'as pas le choix parce que j'ai ta fleur alors prout ^^ En tout cas j'ai hate de lire toute ta fiche grand polichon pas doué et je te dis un grand bonne chance et surtiut amuse toi bien à faire cette fiche.
Sujet: Re: reeven Ҩ si vis pacem, para bellum. Dim 16 Oct - 21:38
MON TRÉSOR Je suis tellement heureuse de savoir que tu recommences, ouais, ouais, tu m'aurais -un peu- manqué quand même sinon. J'aime beaucoup le début de ta fiche, finis la vite pour venir me motiver à faire la mienne ahah (ou l'écrire à ma place, aussi ). Anyway, o_____________O.