De mon enfance, il ne me reste que des sons dans le coin de mon cerveau. J’essaie de les faire mourir pour ne pas en faire étalage. Je ne suis pas une enfant de l’amour, j’étais un bébé prématuré et à l’accouchement j’ai tué ma mère. Pour avoir une vie, j’ai tué celle qui me la donnée. Un père ? Je ne sais pas, c’est une ombre. J’ai eu l’occasion d’avoir une famille d’accueil durant ma jeune enfance mais quand j’ai eu quelques mois et qu’ils ont déclaré « Elle est aveugle de naissance » c’est moins vendeur. On ne m’a pas adopté. C’est compréhensible qui achèterait un joué cassé alors que pour le même prix, il peut en avoir un en bon état ? Personne. Pourtant, le fait qu’on ne veuille pas de moi bébé, ne m’ont pas enlevé les battements de coeur. Au contraire, j’ai fait sans et j’ai évolué, grandit avec mon monde. Ce qu’il était beau, il était vivant dans le noir et les formes qui m’apparaissaient étaient une sorte de théâtre. Par contre j’entendais les gens parlaient mais je n’arrivais pas vraiment à bien aligner les mots. J’étais une petite qui jouer dans sa tête. Jusqu’à un jour, où un petit con est venu m’embêter. Non, ce n’était pas le premier mai lui il insistait. Lourd dans sa présence, il me touchait à l’épaule et il s’en allait en ricanant avec son petit « tu l’as pas vu venir ». Aveugle ou pas, je restais une petite fille. On était dans la cour, j’étais assise sur un banc. J’avais senti son odeur immonde de petit garçon, vicieux et inutile s’approcher. Lorsqu’il a posé son doigt sur mon épaule, je lui ai chopé le doigt et je l’ai mordu. De toutes mes forces, c’est là que j’ai compris qu’on pouvait avoir une force incroyable dans la mâchoire. Il hurlait à la mort en tirant comme un idiot, pour finir. Je lui ai craché dessus et j’avais bien visé direct dans ses yeux car il a crié « AH JE VOIS PLUS RIEN ». Je suis resté sur le banc et il s’est mis à courir, visiblement lui non plus l’avait pas vu venir. Je me suis jamais laissé faire malgré mes handicapes, de toute mon enfance je n'ai jamais voulu dépendre de la protection des plus grands. Je restais dans mon monde, entendent les bruahaha du vôtre. Je voyais éclater des taches lumineuses sans arrêt. On m'a laissé faire de la musique, la seule chose que je pouvais toucher c'étaient les cordes d'une guitare, c'était la seule conversation qui m’intéressait. J’ai tout de suite appris à me déplacer sans canne ou sans objet pour le faire, juste par habitude. Une éducatrice m’avait appris les endroits et quand on vit depuis enfants dans un endroit on connait facilement le moindre des recoins. C’est comme descendre ses escaliers dans le noir. Je restais souvent sous la pluie pendant la récrée et je tournais, tournais avec tout ce qui tomber sur mon visage, je me sentais vivante et souvent une éducatrice venait m’attraper le bras pour me traiter d’inconsciente, « tu vas choper une pneumonie petite folle », elle m’a tellement arraché le bras cette veille bique et j’étais privé de recrée mais je recommençais à chaque fois.


À treize ans, je me suis aperçus que les formes qui se dessinaient été de plus en plus réelle. J’étais en train de retrouver la vue. J’ai découvert à quoi ressemble le mot nuage, arbre, les couleurs et les mots aussi. C’était un peu une soi-disant seconde naissance, mais mon monde restait toujours là sous mes paupières et il ne me quittera. Ma perception des objets est toujours en moi. Je n’oublierai jamais ma perception qui parfois m’amuse, la tour Eiffel ? Pour moi c’était une cuillère géante. C’est à partir de cet instant que je suis devenu incontrôlable, je rodais dans les couloirs comme l’enfant des ombres qui marquaient son camp. J’ai appris à dessiner, peintre et tout ça sur les fenêtres des couloirs. J’ai découvert le phénomène de la buée et ça m’a subjugué. Je m'en suis pris aussi des belles justes parce que j'étais " turbulente". Je n’avais pas embêté mon monde pendant treize années fallait bien que je me rattrape.

Le ballet de mes expériences s'est multiplié dans les cieux qui m’ont souvent écrasé le coeur . Pollué l’esprit, j’ai rencontré des gens, fait des erreurs, tué des sentiments. Et j’en ai fait renaitre. Il n’y a que ma passion qui me fait tenir debout. Un jour de décembre, je sentais chaque respiration s’étaler dans mes poumons et puis elle était là. Elle avait 18 ans, moi j’en avais 16. Je pas compris tout de suite qu’Ash serait ma moitié d’âme, ma moitié qui ne s’arrache pas qui se colle sous mon échine et qui ne s’en va pas. J’ai tellement eu peur à ce second de me l’avouer, de l’avouer au monde entier. « J’aime quelqu’un plus que n’importe qui d’autre au monde » . J’ai réfuté l’absolu, juste parce que je trouvais cette vision inconcevable. Ça m’a fait mal, qu’elle puisse briser les jours et en faire des nuits. Une certaine habitation de ses humeurs est venue se greffer sur mon âme. Ash ? Loin d’être une fille commune, facile. Elle était agressif verbalement et en cas de désaccord mon âme partait en lambeaux. En lambeaux physique et moral. C’était dur parfois, c’était dur souvent mais elle restait à mes yeux la plus belle personne au monde. Ses reproches tombés dans les cascades de sang qui trôné dans mon esprit, je les entendais, je les saignais à l’intérieur mais je ne les ai pas protesté. Juste parce que je ne voulais pas la perdre. Oui je m’en voulais d’être ce que j’étais à des moments. C’était surement les concessions qu’on doit faire lorsqu’on aime. Ash, c’est ma sœur. Je pense que je lui aurai donné ma vie d’un regard, même si elle ne l’aurait jamais fait pour moi. Pour elle s’était stupide, de l’aimer comme je l’aime. Je n’avais pas de famille, juste elle. C’était paradoxale la façon dont je me comportais, je squattais son canapé en y dansant toute la journée pour la voir sourire. Oui, la voir sourire était ce pourquoi j’avais le courage de me lever. Est-ce mon genre ? non. Je n'étais pas ce genre de fille, ce n'était pas ma base. C'était une sorte d'évolution qui me fessait peur mais que j'ai appris à accepter petit à petit. Ash c'est le nom de mes respirations.


Ma sœur a été amoureuse d’un connard. Un gars qui la rendait différente et qui me l'a retiré. Vous savez, je suis jalouse. D’une certaine façon. Je ne montre pas ce qui se passe à l’intérieur, mais ça m’a fait mal. Tellement, pourquoi lui accordait-elle ses mots qu’il ne méritait pas ? Pourquoi elle lui accordait ses lettres, ses gestes et ses moments ? J’ai eu mal dans le plus grand des silences. J’ai attendus son faux pas comme une succube des nuits. Et lorsqu’il s’est mise à la trompait, j’ai déversé des bidons d’essence autour de sa chambre, dans sa chambre. Il pleurait. Il pouvait pleurer autant qu’il voulait, j’étais passé de sourdre a aveugle et il a brûlé sous les flammes. J’ai dû la quitter par la même occasion, parce que bien évidement qui veut d’une folle ? Et maintenant je suis ici parmi vous, comme un ion perdu. Je cherche encore mes rotations qui s’échappent dans l’aire.