SWAANfeatCOLEEN

« aujourd'hui est le premier jour du reste de ta vie. »

J'étais là dans l'avion. Je sentais une boule au travers de ma gorge, j'étais angoissée. Pourquoi ? Je ne savais pas très bien. Je n'arrivais pas vraiment à décrypter tout ce qui passait dans ma cervelle. J'avais un peu peur que Swann aille mal, qu'il profite un peu trop de sa liberté, j'avais un peu peur qu'il ait trouvé une copine et que j'allais ensuite m'installer entre eux. J'avais essayé d'emporter le maximum de mes affaires dans mes valises, rassemblant l'essentiel, le reste allant sûrement arriver dans la petite ville plus tard. Je ne cessais de cogiter, me demandant comment allait réagir mon jumeau, si il allait être heureux de me voir débarquer dans sa vie. Il ne pourrait pas me ressortir qu'il n'était pas au courant car je l'avais prévenu. Une simple lettre, certes mais une lettre qui en disait long sur mon choix. Tant d'angoisses me fatiguaient, je somnolais une grande partie du vol. Lorsque l'avion arriva à terre, je rouvris brusquement les yeux et j'essayais de calmer un peu ma nervosité. Je descendis rapidement de l'avion, me mêlant dans la foule, la tête me tournant légèrement. J'allais rapidement récupérer mes valises pour ensuite les poser sur un chariot de transport que j'avais emprunté. Il faut dire que j'avais emporter le strict minimum, quelques affaires traînaient sûrement, là-bas, dans la maison de mes défunts grands-parents et que je ne manquerais pas de faire un tour dans les boutiques d'Arrowsic. Je déménageais en quelques sortes, je changeais de vie, c'est pourquoi j'avais besoin de neuf, et les habits ne faisaient pas exception à la règle.

Je montais dans un taxi qui me mènerait à Arrowsic, ville complètement paumée, certes, mais que j'adorais par dessus tout. J'y avais passé pas mal de temps étant petite, loin de mon père, cet endroit avait toujours été un petit paradis à mes yeux. Je regardais le paysage défiler sous mes yeux tandis que le chauffeur monta le son de la radio qui diffusait une chanson de Queen. Le taxi roulait à une vitesse respectable. C'était peut-être mieux ainsi. Je n'osais pas lui dire d'appuyer sur le champignon car, à vrai dire cela m'arrangeait de retarder le plus possible le moment des retrouvailles. Les paysages défilaient et il y avait du monde dans les rues aujourd'hui. J'étais assez calme maintenant que je m'étais répété intérieurement que cela ne servait à rien de s'exciter ainsi. Le taxi commença à ralentir et je jetais un coup d'œil à ma montre. « On est arrivés mademoiselle. » Cela faisait une bonne demie-heure que j'étais là et il fallait croire que j'étais arrivée. « Vous êtes de la région ? » Je lui souriais et je répondis. « On peut dire ça comme ça. » L'heure de vérité arrivait. Je descendis de la voiture et le chauffeur m'aida gentiment à sortir mes valises du coffre, ceci fait, je le payais et je regardais la voiture s'en aller jusqu'à disparaître totalement. Je restais un moment plantée là, avec mes valises. « Tu vas quand même pas te rabattre maintenant ! » me dis-je. Prenant mon courage à deux mains, je fis rouler mes valises et fit quelques pas hésitants.

Essayant de paraître le plus assuré et le plus naturel possible, je marchais dans Arrowsic en cherchant à me situer par rapport à la maison familiale ce qui n'étais pas vraiment difficile car à force de passer mes vacances ici, j'avais pu faire le tour de toutes les petites rues pour ensuite les connaître par cœur. J'étais à l'entrée d'Arrowsic et je crois qu'il fallait que je me dirige vers le quartier résidentiel. J'avais besoin de retrouver Swann. De le prendre dans mes bras. Le reste m'importait peu. Et c'est pour ça que j'avais pris ce taxi, et que j'étais en train de pousser les gens juste pour aller la retrouver. Retrouver une partie de moi-même en somme. Je ne reconnaissais pas grand monde, enfin je n'observais pas leurs visages surtout. J'étais assez pressée. Je me trouvais dans une ruelle familière où des petites maisons se suivaient se ressemblant un peu dans leur architecture. J'approchais du but, quelques pâtés de maisons encore et j'y serais. Mes valises commençaient à me faire mal au bras c'est pourquoi j'accélérais un peu le pas. Je me plantais devant une maison et toquais d'une main hésitante, en attendant que quelqu'un vienne m'ouvrir. J'étais sur le point de pleurer en retrouvant cet endroit. Le petit parfum de fleurs, les petits nains gardés tel quels sur la pelouse, une petite balançoire un peu rouillée. C'était bon d'être chez soi.

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