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 I really don't think you're strong enough now -- Jilian

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MessageSujet: I really don't think you're strong enough now -- Jilian    I really don't think you're strong enough now -- Jilian  EmptyVen 11 Nov - 7:19



Il n’avait pas le droit. Il n’avait pas de droit de revenir après tant de mois d’absence. Il n’avait pas le droit de me cracher de telles paroles au visage après avoir disparu tant de temps. Et surtout, il n’avait pas le droit de repartir de ma vie comme ça, de disparaître à nouveau, comme un fantôme s’amusant à hanter mes jours et mes nuits. Il menaçait de me glisser entre les doigts de s’évaporer sans que je ne puisse bouger le petit doigt. Il n’avait pas de droit de me claquer dans les mains, il n’avait pas le droit de m’abandonner, de me plaquer là sans que je puisse le retenir. Je l’avais à peine effleuré du bout des doigts, ce bonheur qui aurait pu me sourire et le voilà qui éclatait déjà. Et je ne le prenais pas. Des nuits blanches, j’en avais passé des tas. À me remémorer chaque souvenir de notre vie commune. Les dernières depuis notre rencontre au bar, trois jours plutôt, je n’avais pas fermé l’œil. J’avais passé mes nuits dans la chambre de Maelys, observant ce petit corps de bébé plongé dans un sommeil réparateur, s’agitant par moment, poussant de petits soupires attendrissants, suçotant son poing. En l’observant, je me sentais désespérément seule. Je n’avais personne vers qui me tourner lorsqu’elle ferait des choses surprenantes, lorsqu’elle dirait ses premiers mots, ferait ses premiers pas. Personne ne serait là, lorsqu’elle me rendrait folle, lorsqu’elle deviendra la raison de tous ces cheveux blancs. Et
ça faisait mal.

La brûlure qui envahissait mon cœur et mon âme prenait de plus en plus de place, noyant mes jours et mes nuits sous l’insomnie malsaine et les crises de larmes de plus en plus fréquentes. Je ne me souvenais plus du nombre de fois que je m’étais réveillée en sanglots au milieu de la nuit depuis ces quelques jours. Je sentais le goût du sang sur ma langue, le goût des larmes dans ma gorge, la respiration bloquée de sanglots durs. Et chaque fois, je me sentais à la fois démunie et ridicule. Démunie parce que je ne savais plus comment agir, parce que je ne voyais plus les possibilités, parce que je n’en avais aucune. Et ridicule de me laisser abattre par un homme qui n’avait rien à faire de moi, visiblement. Étrangement, je me sentais coupable. Coupable de ne pas être revenue plutôt, coupable de ne pas avoir été présente quand il est revenu de la guerre. Mais en même temps, c’était lui qui était parti. Je m’étais également surprise à ne pas écouter mes patients lors d’une thérapie de couple, trouvant ridicules les soucis de ces gens dont le problème principal de leur couple était que monsieur refusait de faire la vaisselle. J’avais fait comme si de rien n’était, professionnel jusqu’au bout, malgré cette envie de les giflés.

J’étais toujours dans cette petite chambre aux teintes pastel quand le téléphone hurla, comme pour m’arracher de mes songes douloureux. Je sursautai violemment. Effaçant les larmes qui avaient dégringolé sur mes joues sans que je ne m’en rende compte, j’attrapai le combiné. La voix de Jilian me parvint et il me fallut un moment avant de comprendre ce qu’elle me disait. Peut-être parce que quelque chose clochait dans sa voix, peut-être parce que ses paroles me semblèrent brouillonnent, peut-être parce que j’étais entourée d’un épais brouillard à couper au couteau. Je remarquai soudainement que l’heure qu’il était, comme les petits yeux ouverts et curieux de ma fille qui m’observait. Après quelques secondes de flottement, je lui lançai de venir à la maison pour qu’on puisse en discuter sagement. Raccrochant le téléphone, j’allais m’occuper de Maelys. Une fois sa couche changée et vêtue des derniers vêtements que mon amie lui avait offerts, la petite se retrouva allongée sur le sol du salon, jouant avec un petit pingouin en plastique. Le temps qui s’écoula entre le moment où le téléphone sonna et celui où la sonnette retentit me parut une éternité. Une éternité assise là, à regarder ce tout petit être s’émerveiller devant son jouet.

La première chose que je fis, sans même m’en rendre compte, fut de construire ce masque professionnel, celui de la psychologue à qui a ne peut rien reprocher avant d’ouvrir la porte pour serrer mon amie dans mes bras avant la laisser entrer dans la maison. Attrapant sa main, je l’entraînai dans le salon où deux tasses chaudes nous attendaient avec des brioches tièdes, je ne me souvenais pas d’avoir préparé le tout, étant depuis quelques jours sur le mode automate. « Tu tiens le coup, ma chérie?» demandais-je en lui mettant une Maelys heureuse et agitée dans les bras. Le bébé s’empressa de lui attraper une mèche de cheveux en riant.
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MessageSujet: Re: I really don't think you're strong enough now -- Jilian    I really don't think you're strong enough now -- Jilian  EmptyMar 3 Jan - 22:19

J'étais devenue un automate. Je me levais tous les matins, buvais un café et allais travailler, sans y réfléchir, par pur réflexe. A l'hôpital les patients se succédaient, mais je ne leur prêtais que le minimum d'attention. Je n'arrivais même pas à me rappeler de leurs noms, pas même de leurs visages. Ils n'étaient désormais à mes yeux plus que des symptômes ou des pathologies. Même opérer me semblait fade. Plus rien désormais n'avait d'intérêt à mes yeux. Et lorsque je réalisai cet état de fait j'eus peur. Mon métier m'avait toujours passionnée et si même ça ne m'apportait plus de satisfaction, c'était le début de la fin! J'étais même redevenue bien trop agressive, j'avais peur de redevenir la Jilian de l'époque, celle que personne ne pouvait approcher, et qui prenait un plaisir malsain à s'auto-détruire. C'était Alec qui avait sauvé la sauvageonne que j'étais, et c'était Alec qui aujourd'hui la faisait réapparaître. Quelle ironie! Fuyant tout le monde depuis que je l'avais revu, je me rendait peu à peu compte que ce n'était pas la bonne solution. J'avoue que je n'avais pas le comportement le plus mature au monde, mais devoir affronter tout cela me semblait être bien trop difficile pour le moment. Je me sentais incapable d'affronter Alec, incapable de faire face à mes sentiments. Tout était bien trop dur.
Et dans cette situation qui me semblait désespérée je savais parfaitement qui contacter. Tamina, elle était toujours celle qui trouvait des solutions à tout. Elle était psy ce n'était pas pour rien. Mais pourtant j'hésitais pendant quelques jours avant de décrocher le téléphone; elle aussi avait ses problèmes. Jusqu'au moment où je réalisai que le connaissant elle m'engueulerait en voyant que j'avais attendu si longtemps avant de la contacter. Alors je pris enfin le combiné composant son numéro que je connaissais par cœur - l'un des rares que j'avais retenus à vrai dire... mais elle était de ceux que je voulais être sure de pouvoir contacter en toutes circonstances. Lorsque la tonalité résonna à mon oreille je m'efforçai de contrôler la boule qui serrer ma gorge, mais malgré tous mes efforts ma voix n'était pas la même que d'habitude. Elle me connaissait, elle avait sûrement remarqué que quelque chose clochait. Mais elle n'en dit rien, parler au téléphone n'aiderait pas elle savait qu'il fallait que je la voie en chair et en os.

A peine avais-je raccroché le téléphone que j'entrai dans la salle de bain pour tenter de me donner visage humain. C'était peine perdue, avec mon teint pâle et mes cernes marquées, je faisais peur à voir. En même temps je ne dormais plus, je ne mangeais plus, alors mon état n'était pas étonnant. Une fois prête je sortis de chez moi, courbant l'échine comme si je portais toute la misère du monde sur mes épaules, alors qu'en réalité je n'avait juste pas envie que l'on me remarque. Je ne supportais plus le regard des gens sur moi. Je me faisais pitié, moi qui avait toujours mis un point d'honneur à être forte, je n'étais plus qu'une loque honteuse.
Enfin arrivée devant chez Tamina, je sonnai à sa porte, tentant de me redresser, histoire de sauver les apparences. Tentative sûrement vaine puisque Tamina ne serait pas dupe, je le savais, mais elle aurait la délicatesse de ne pas me le faire remarquer. Elle me serra dans ses bras, puis sans que je ne réalisa vraiment ce qu'il se passait je me retrouvais avec la petite Maelys dans les bras. Sa fille était une petite merveille que je lui enviais d'un coté. « Tu tiens le coup, ma chérie? » Je levais les yeux de la petite. « Pas vraiment. » Et le mot était faible... « Alec est revenu. J'étais persuadée qu'il ne reviendrait jamais. Quelle conne! J'ai merdé Tamina. J'ai vraiment merdé. Et je sais plus quoi faire maintenant. Je suis perdue, j'arrive plus à penser, ni à faire quoi que ce soit. C'est trop dur... » Je savais que j'accablais de mes propres problèmes ma meilleure amie, alors qu'elle avait déjà les siens. Mais elle était la seule vers qui je pouvais me tourner, et avec elle c'était si simple de parler, encore une fois j'étais égoïste. Mais si je ne me tournais pas vers quelqu'un j'allais finir par exploser.
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MessageSujet: Re: I really don't think you're strong enough now -- Jilian    I really don't think you're strong enough now -- Jilian  EmptyMer 11 Jan - 6:29

Je savais qu’elle n’allait pas bien. Je savais que son état émotionnel était en ruine, écho de l’était tout aussi chaotique que fût le mien. J’avais redouté ce moment, celui où elle daignerait enfin parler du retour d’Alec et de ses répercutions sur elle, comme je l’avais attendu avec impatience, sachant que plus on reculait ce moment, plus il serait pénible pour elle comme pour moi. J’étais psy. Des gens qui refoulaient leurs émotions pendant des semaines, des mois ou encore des années, j’en voyais tout plein. Plus que je ne devrais. Et au final, je ne pouvais que les comprendre de camoufler leurs émotions et d’essayer de les étouffer. Ce n’était pas la meilleure des solutions, mais c’était sans doute la moins douloureuse de toutes, enfin, pour un moment. Jusqu’à ce que tous nous explosent au visage sans savoir quoi faire. C’était un peu ce que j’avais reproché au départ à Jilian. Cette façon d’oublier son sentiment d’abandon face au départ de son mari dans les bras d'autres hommes comme si ça n’importait peu. J’avais deviné, à l’époque, que si Alec en avait vent, ça le détruirait. Que s’il lui en voulait, ça ne ferait que lui faire un peu plus mal encore. En même temps, j’aurais été étonnée de voir qu’Alec accepte sans crise le fait que sa femme eut plus d’un homme dans son lit pendant son absence. Bien entendu, c’était lui qui était parti, c’était un peu à lui que revenait la faute. Comme c’était de la faute à Lukas si je le tenais si éloigné de ma vie et de celle de Maelys. À la différence que moi, je n’avais couché avec personne d’autre. J’avais beau vouloir comprendre mon amie, je n’y arrivais simplement pas, tout en sachant que je ne pouvais lui en vouloir non plus.

La réalité était que j’avais eu une raison de m’accrocher supplémentaire à Jilian. Maelys. J’imagine que sans le bébé, je ne serais pas mieux que mon amie à cet instant présent, bien que je me doutais que nous avions la même douleur interne. C’est avec un masque particulièrement professionnel que j’accueillis mon amie chez moi. Elle n’avait pas besoin de voir à quel point j’étais mal en point moi aussi. Elle avait suffisamment à faire avec ses propres démons sans avoir à chasser les miens. « Pas vraiment. »Je m’en doutais. Ce n’avait été qu’une question pour meubler le silence, pour l’emmener sur la voie que je voulais sans la pousser trop fort. C’était une question typique des psychologues. On se renseignait sur l’état de notre patient pour l’amener à nous dire ce qui le tracassait. Jamais je n’aurais cru utiliser cette méthode avec elle. Ma main alla chercher la sienne posée sur la cuisse de Maelys, lui montrant mon appuie. « Alec est revenu. J'étais persuadée qu'il ne reviendrait jamais. Quelle conne! J'ai merdé Tamina. J'ai vraiment merdé. Et je sais plus quoi faire maintenant. Je suis perdue, j'arrive plus à penser, ni à faire quoi que ce soit. C'est trop dur... » J’eu un sourire pâle. Seigneur que je savais comment elle se sentait. Mais je chassai du mieux que je pu mes propres émotions dans un coin de ma tête pour me concentré sur elle.

Je passai une main dans mes cheveux, essayant de trouver les mots justes, ceux pesés d’avance pour ne pas la brusqué davantage. Je fini par secouer doucement la tête de gauche à droite à la fois pour chasser les paroles pouvant être blessantes comme pour lui assuré qu’elle n’avait pas été idiote. « Je sais, je l’ai croisé au parc. Ça fait bizarre.» Je lui offris un sourire doux, ressentait un peu plus sa main dans la mienne. «Tu n’as pas prit le meilleur des chemins, j’en conçois, mais il t’aime, ça en crève les yeux. Laisse-toi du temps, Jil. Juste du temps. Tu ne peux pas te blâmer pour tout, il a son lot de fautes, c’est lui qui est partie, tu dois simplement apprendre à avancé et l’un comme l’autre à vous refaire confiance. Tu es forte, ça va allez, tu verras.»tentais-je avec une conviction que je ne ressentais pas. J’avais toujours eu cette manie de dicté la conduite des autres sans jamais prendre le temps d’écouter mes propres conseils. C’était un peu ridicule, mais c’était ce que je faisais à ce moment même, sachant malgré moi que ce que je proposais à Jilian était la plus logique de solution.

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