Sujet: Stairway to heaven - [Léona] Lun 7 Nov - 11:05
Assis sur un banc je regarde le monde. Le vide total et transcendant du monde. Le lycée ressemble à une fourmilière en ébullition. L’intercours, ce moment étrange et fascinant où tous les petits lycéens sages et disciplinés se précipitent d’une salle à une autre, pressés de s’amasser dans une pièce exigu. Ils attendent qu’on leur bourre le crâne avec tout en tas de conneries bien préparées. On leur fait croire bien gentiment que tout cela leur servira. Et eux ils sourient comme des cons et ils en redemandent. Pythagore a son heure de gloire. Ça me donne la nausée de penser que c’est tout ce qu’ils ont à nous offrir. Des leçons prédigérées pour gosses attardés. Ça me donne la nausée de penser que c’est ça qui fait tourner le monde. Apprendre à calculer des foutus sinus et des cosinus. Apprendre ce qu’est un oxymore et une hyperbole. Sérieusement qu’est ce qu’on en a à foutre ?! On a pas besoin de comprendre, de disséquer la poésie pour la trouver belle. On a juste besoin de la lire et de s’en imprégner. Je ne veux pas me nourrir de tout leur savoir. Je ne veux pas comprendre le monde. Ça ne sert à rien. Je veux le vivre, le sentir. Je veux le tenir au creux de mes mains. Sauf qu’Arrowsic n’est pas le monde. Ce n’est qu’une putain de ville morte où rien n’a d’intérêt. Les événements qui s’y passent glisse sur moi avec ennui. Encore plus ici. Entre les quatre murs de ce lycée aseptisé. Leurs leçons à deux balles ne font que ternir l’éclat des choses. Mais pas aujourd’hui. Aujourd’hui je les emmerde et j’observe. J’observe cette petite blonde aux grands yeux écarquillés qui semble lutter dans une jungle hostile. Elle a renversé ces cours sur le sol et tente tant bien que mal de les préserver de la masse. Pauvre petite chose. J’observe ce surveillant à l’air mauvais. Il me fait penser à un roquet. Un sale petit clébard, juste bon à grogner et à remuer la queue. Il croit avoir du pouvoir mais il sera encore là à se réjouir de sa pseudo puissance quand nous, tous autant que nous sommes, petits lycéens ignorants, nous partirons à la conquête du monde. Pauvre petite chose. J’observe la foule, la vie, et rien de tout ça ne me concerne. Parce que je ne le veux pas sans doute. Pas parce que je vaux mieux, non ! Parce que je vaux moins, bien moins qu’eux. Depuis le jour où j’ai décidé que plus rien n’avait d’importance. Et pourtant je ne veux pas leur ressembler, pour rien au monde. Tout cela me semble vide d’intérêt. Et le joint qui se consume dans ma main n’est peut-être pas étranger à tout cette affaire. J’ai l’impression d’être en dehors de tout comme si un voile me coupait de leur réalité. D’ailleurs personne ne vient m’arracher ma dope, c’est un signe non ? Je suis peut-être devenu invisible, passé dans une autre dimension. J’attends qu’on vienne me ramener sur terre mais personne ne veut se dévouer. Et puis ça y est, il n’y a plus personne. Les moutons sont tous bien rentrés dans la bergerie. Je suis tout seul. Abandonné. Tranquille. Assis sur mon banc je regarde le monde. Le vide total et transcendant du monde. Le lycée semble délaissé. Je penche la tête en arrière. Scrute les nuages, contemple le ciel. Qui n’a manifestement rien de plus à m’offrir. Tant pis.
Et puis elle arrive. Un putain d’ange. S’ils ressemblent tous à ça je crois que je veux bien aller au paradis avec tout les bien pensants. Regardez-moi ses cheveux ! Regardez-moi ses jambes, rien qu’à les voir j’ai un tas d’idées peu catholiques qui me monte au cerveau ! Mais c’est pas un ange. C’est Léo. Faut reconnaitre qu’elle reste bandante malgré tout. Une nouvelle bouffée toxique vient envahir mes poumons, pendant que je la regarde avancer vers moi. Sacrée apparition. Mais j’ai pas envie de la voir. Je suis sur qu’il y a plein de mâle parfaitement constitué qui serait ravi de passer quelques heures avec la belle. Faut dire qu’à part en étant gay, faut être asexué pour pas avoir envi de l’avoir dans son lit. Mais j’ai eu ma dose. Ma dose de connerie et de foutage de gueule. Maintenant que j’ai récupéré mon égo qu’elle a savamment mis en pièce, je préfèrerais qu’elle reste loin de moi. Elle a pas l’air de mon avis. Je sais pas ce qu’elle me veut. Pas envie de savoir en vrai. Pas envie de bouger non plus cela étant. Alors je la regarde juste approcher et me disant que je trouverais bien un moyen de la faire fuir. J’ai les yeux explosé d’avoir trop fumé, je sens que je vais dire de la merde. « Qu’est ce que tu fous là Léo ? Tu devrais pas être en classe comme une gentille petite fille ? » En parlant d’oxymore, celui là était sacrément beau. Léo et gentille fille dans la même phrase. Pas sur qu’on arrive à en faire un poème.
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Sujet: Re: Stairway to heaven - [Léona] Sam 19 Nov - 12:12
Le lycée, une sacré perte de temps. Je pouvais faire des grandes choses dans la vie, c'est vrai dans le fond je suis une fille intelligente même si je ne montre aucun enthousiasme à travailler durant les 8 heures de chaque jours. Je pourrais faire de ma vie une putain d’œuvre d'art si j'étais enfin libre de faire ce que je voulais sans qu'il n'y ai le moindre jugement sur ma personne. Cependant, je fais un peu tout et n'importe quoi de ma vie, une vraie misère. Je suis enfermée dans cet établissement, d'ailleurs disons le haut et fort, vraiment pourri avec des élèves à la hauteur du lycée. En gros, je ne trouve pas vraiment ma place parmi cette foule. Je ne suis pas comme eux, je suis différente. Une différence qui dérange. Pourquoi ? Parce que je ne suis tout simple pas une coincée de première classe qui préfère gâcher sa vie pour avoir son diplôme de fin d'année et enfin pouvoir se casser de cette ville. Je vais me casser de cette ville, même si ça ne fait qu'une seule et unique année que je suis ici. Je veux me casser, mais il y a ma famille, enfin les gens qui m'ont accueilli chez eux. Enfin, je me casserais d'ici, je ne sais avec quel moyen mais j'y arriverais. Le lycée McDonell, comme dire, est peuplé de personnages très louches. Je passe la plupart de mon temps à observer les autres durant de longues heures pendant que le professeur use sa salive à parler à des débiles profonds. Je n'aime pas ces gens, ce que j'aime c'est les taquiner, leur dire leur 4 vérités les yeux dans les yeux, les rabaisser. Je suis méchante, je le sais et j'aime ça. Je n'inspire pas la crainte chez les autres, mais ça commence à faire cet effet chez quelques filles. Je suis belle, sensuelle, sexy et j'ai placé la barre tellement haute que personne ne pourra un jour être aussi parfaite que moi, physiquement parlant. J'ai qui je veux, quand je veux. C'était marrant à une époque de pouvoir m'envoyer le mec que je voulais parce qu'ils étaient tous à mes pieds, je n'avais seulement à choisir celui que je trouvais beau. Peu à peu, j'ai eu la réputation actuelle, une vilaine réputation que je ne contredis pas, j'assume. Qui a dit que de s'envoyer des mecs faisait de nous une "pute" ? Je vous l'ai dis, les gens d'ici sont totalement coincés. Tiens, exemple, je vous présenterez un jour Valentyne, ma victime. Elle me déteste parce que je sais beaucoup de choses la concernant et concernant son demi-frère que j'ai eu à mes côtés, dans mon lit. Justement, elle passe devant moi, ne m'adressant aucun regard. Elle essaye de rester calme et j'adore user de tous mes moyens pour la faire craquer, j'attends ce moment depuis longtemps. Enfin, avec la vitesse qu'elle avait, cela signifiait que les cours allaient reprendre dans les secondes restantes. Bingo ! La sonnerie. Je n'avais même pas eu le temps d'aller fumer ma clope que je devais retourner dans mon cours de langue. Pas question.
Je trainais pas souvent à l'intérieur du lycée, en même temps je ne suis pas souvent au lycée donc ça se comprend. Je n'aime pas être là, assise sur une chaise et attendre que l'heure passe, c'est détestable comme situation. Je ne vais pas me plaindre non plus, j'ai eu de la chance d'aller à l'école, sinon j'aurais pu finir prostituée ou alors dealeuse qui sait. Je ne veux pas être dans ce genre de situation plus tard. J'arrivais donc à l'extérieur de l'établissement, c'était désert, enfin presque. Un mec au loin, en train de fumer une clope, assit sur un banc. Je n'avais aucun mal à reconnaitre ce visage angélique. Zek. C'est mon ex, une longue histoire de pari avec Mikaëla, ma "meilleure amie". Je m'avançais doucement vers lui, cette silhouette au loin. Il devait me reconnaitre, je n'étais pas le genre de fille que l'on oublie comme ça, je laisse toujours une trace, une marque. Ma camel à la main, je la superposa entre mes deux lèvres. Il était sexy Zek, j'aimais son style et sa manière d'être avec moi. Il avait les yeux rouges, j'avais deviné qu'il avait un joint entre ses doigts. Cette odeur. Sa voix vint casser le silence et cet échange de regard. « Qu’est ce que tu fous là Léo ? Tu devrais pas être en classe comme une gentille petite fille ? » Je ne pus m'empêcher de sourire au coin tout en allumant ma clope. Moi, une gentille petite fille ? Ou plutôt un méchant poison. « Je me promenais à la recherche d'une proie à foutre dans mon pieu, mais je n'ai trouvé que toi. » Dis-je ironiquement. Je n'avais quoi lui dire, la discussion viendrait en cours. Je savais qu'il ne voulait plus me voir après ce que je lui avais fait, c'était la pire chose à faire, surtout à un homme. Je ne m'excuserais pas, ce n'est pas mon genre. Il ne me pardonnera peut-être jamais. Je m'en fou. Il perd quelque chose, ça c'est sur. « T'as rien trouvé de mieux à faire que de te droguer pour m'oublier ? » Regard provocant. C'était moi, mon caractère. J'étais surement un sujet qui fâchait surtout pour lui, mais c'était le but. Je me rapprocha doucement de lui. « Malheureusement, tu m'as dans la peau. » Un sourire vint à mes lèvres. Je pouvais passer des heures à parler. Je voulais simplement une réponse de sa part.
Sujet: Re: Stairway to heaven - [Léona] Sam 19 Nov - 18:43
« Je me promenais à la recherche d'une proie à foutre dans mon pieu, mais je n'ai trouvé que toi. » Sa vulgarité m’arrache un sourire. Je connais ça. La déchéance du monde moderne. Certains pensent que c’est une façade. Nous jouons à un jeu. La vie n’est qu’une vaste pièce de théâtre dont nous sommes les acteurs. Notre dépravassions pour cacher nos faiblesses, nos doutes, nos peurs. Notre mascarade n’est qu’un écran de fumé qui s’envolera avec l’âge. C’est ce que pense les adultes. Peut-être qu’ils ont raison. Peut-être que non. Personnellement je pense qu’ils se trompent. C’est bien plus compliqué que ça. Après tout je suis ce que je semble être. Un petit con nihiliste et drogué, assit sur un banc. Je ne pense pas me cacher. Au contraire. Je pense montrer clairement au monde ma façon de voir la vie. Alors est-ce que Léo est plus que la nymphomane qu’elle semble être ? Peut-être. Mais moi j’en sais rien. Elle a toujours eu le même comportement à mes yeux. Depuis la toute première fois où je l’ai rencontrée. Et je suis agnostique que cela concerne dieu ou non. Je ne crois que ce que je vois. Elle ne s’est jamais présentée à moi comme une sainte donc… Oh ! Ne vous méprenez pas. Ce n’est pas un reproche que je lui fais. Non des reproches j’en ai plein d’autre en tête mais pas celui là. Enjoy, les amis ! Profitons de la vie ! Et croyez moi, finir dans le lit de la belle est une façon formidable d’en profiter. La blâmer pour ça, c’est priver la moitié des hommes de cette ville d’un plaisir ineffable. C’est d’ailleurs à ça qu’on aurait du s’arrêter. Partager un lit. Ça nous aurait évité bien des ennuis. « T'as rien trouvé de mieux à faire que de te droguer pour m'oublier ? » Ça en revanche, c’est un reproche que je peux lui faire. Son égo surdimensionné. Qui vient surement buter contre le mien. Qui se ressemble, s’assemble. Connerie. Ça crée juste des interférences et des disjonctions. Le mec qui a inventé cette maxime, n’avait apparemment pas bien suivit ses cours de physique. Léo est persuadé qu’elle incarne la perfection et par conséquent le monde ne peut pas se passer d’elle. Si j’avais voulu sortir avec la perfection, je me serais tapé mon frère. Mais lui expliqué serait vraiment trop long alors… « Malheureusement, tu m'as dans la peau. » Je me contente de rire légèrement, ironique. En réalité je ne supporte pas vraiment cette attitude en vers moi. J’ai trop d’estime pour moi-même. Ses mots me donne l’impression d’être un gentil chienchien manipulable comme tout les autres. Mais je ne suis pas bon qu’à remuer la queue. Je sais aussi montrer les dents. Et qui sais, peut-être même mordre ! « T’es mignonne Léo mais je t’ai pas attendu pour découvrir les joies de la weed » En réalité j’ai fumé mon premier pète à l’âge tendre de treize ans. Sacrée découverte que j’ai faite ce jour là. Le plaisir transcendant de l’oublie et de la plénitude. Enfin sauf quand une petite brune narcissique vient vous rattraper juste avant le décollage. « Et la seule chose que j’ai dans la peau, ce sont mes organes » ironie à deux balles, sortie sans réfléchir. La drogue à ses hauts et ses bas. Elle peut me rendre plus ou moins drôle. Qu’importe. Négligemment je lui tends la belle cigarette que je tiens entre les doigts. Que personne ne vienne me dire que je ne suis pas généreux ! je distribue du bonheur avec indifférence même aux personnes que je n’ai pas du tout envi de voir. Si c’est pas de la bonté d’âme ça ! Et puis qui sait, peut-être que ça la fera péter moins haut que son cul à la petit Léo ? « tiens fais toi plaisir ma belle, parce qu’apparemment c’est pas moi qui n’arrive pas à passer à autre chose » C’est vrai après tout moi je ne lui cours pas après. Encore plus drôle : c’est moi qui ai rompu. De là à imaginer que la demoiselle a des sentiments pour moi ? Je ne vais pas être aussi présomptueux. Nous avons tous un cœur de pierre n’est ce pas ? Tout ça n’a été qu’un vaste amusement. S’il y a quelque chose qui lui manque c’est peut-être mon corps. A la limite. Je vais pas m’en plaindre. Ça fait toujours plaisir de savoir que qu’on est un fantasme ambulant pour certaine. « T’inquiètes va, c’est bientôt noël, j’t’offrirais un sexe toy si tu veux. Et en attendant y a toujours Marcel qui tourne près du lycée, je suis sur qu’il se fera une joie de te culbuter… » Ah, sacrée Marcel ! je me demande comment il fait pour ne pas déjà être en tôle. Il traine dans les environs en jetant des regards lubriques à toutes les jeunes filles qui sortent du bâtiment. C’est comme s’il se promenait avec une pancarte « pervers » accrochée autour du cou. Il effraie quelque peu les filles de bonnes familles. Moi il me fait rire. Les voir partir en courant qu’en il s’approche d’elle, ça n’a pas de prix.
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Sujet: Re: Stairway to heaven - [Léona] Sam 26 Nov - 15:31
Je m'en foutais de ce qu'il pouvait penser de ma personne, franchement. Tout ce que les gens autour de moi pouvaient penser de ma personnalité, de mes mots et de ma façon d'être; ça me passait par dessus la tête. J'étais comme j'étais, pour cacher mon mal il fallait bien que je le comble avec quelque chose. Ce quelque chose c'est cette vulgarité, le sexe, la drogue. Je m'en foutais si je mettais ma vie en danger ou alors si je me bousillais la santé, la seule chose qui comptait pour moi c'était que j'aille bien. Qu'elle importance que je sois comme je suis ? Les personnes n'avaient cas s'occuper de leur personne à eux avant de s'intéresser et de critiquer de trop près la mienne. Tant pis, que les gens parlent de moi en bien ou en mal, le principal c'est qu'on parle de moi. Je suis un grand sujet de conversation des filles, le sujet qui fâche. Je suis détestée, elles sont toutes jalouses, je les comprend. Je suis un bon sujet de conversation pour les garçons, même si on peut penser qu'ils s’intéressent, pour la moitié, aux femmes matures parce qu'elles sont largement plus d'expérience que les adolescentes. C'est ce qu'on dit. Moi je m'en fous des vieilles. J'ai qui je veux, quand je veux et ou je veux. Voilà ce qui fait de moi une petite fille capricieuse parce que je veux toujours mieux, aller toujours plus haut. Je suis vulgaire, je suis directe, mais les mecs ils aiment ça, demande lui au jeune Adams. Je suis loin l'unique fille qui se comporte comme ça vis-à-vis aux garçons, mais moi je suis la meilleure. Quand je dis que j'ai eu tout ce que je voulais, je n'ai pas menti, même pour un simple défi j'ai gagné. Zek était un défi, je me suis bien amusée et lui aussi, il ne dira pas le contraire. Je savais que ça n'irais jamais plus loin que de partager un lit ensemble, je ne suis pas faite pour tomber amoureuse d'un mec, surtout à mon âge. En perdant mon jouet au bout d'une semaine, j'ai quand même perdu un ami, je l'aimais bien dans le fond. Le rire ironique du vint casser mes pensées. La provocation, rien de mieux pour continuer de jouer. Jouer c'est bien la base de notre relation, alors pourquoi se stopper après une petite rupture ? Monsieur avait pris un bon coup dans son égo, j'aimais ça. « T’es mignonne Léo mais je t’ai pas attendu pour découvrir les joies de la weed » Ça pas la peine de me le dire, je le savais déjà. Cependant, ce n'était pas la question. « Et la seule chose que j’ai dans la peau, ce sont mes organes » Je fis la grimace. Si Zek avait un défaut, c'est qu'il n'était pas très drôle. Je décrocha un petit sourire. Les doigts du garçon vint à moi, je pris la cigarette qu'il tenait afin de l'apporter à mes lèvres. « tiens fais toi plaisir ma belle, parce qu’apparemment c’est pas moi qui n’arrive pas à passer à autre chose » Un petit rire ironique vint interrompre sa connerie. Qu'elle naïveté, comme c'est mignon. « T’inquiètes va, c’est bientôt noël, j’t’offrirais un sexe toy si tu veux. Et en attendant y a toujours Marcel qui tourne près du lycée, je suis sur qu’il se fera une joie de te culbuter… » Ça, par contre, c'était loin d'être mignon. La subtilité d'un homme. Marcel c'était genre le vieux pervers qui tournait autour du lycée. Il pensait surement qu'une jeune fille allait accepter de se faire pendre à l'arrière de sa camionnette. Sacré Marcel. « J'ai pas besoin d'attendre noël. » Je haussa les épaules avec un sourire au coin. Noël c'était pas demain, et j'étais loin de me contenter d'un simple sex toy, ou était l'envie dans tout ça ? « Enfin, c'est quand même une charmante intention. » Je me posa doucement sur le haut du banc, pouvant poser mes pieds sur le banc. Je passa une main dans mes cheveux châtains afin de les remettre un peu en place. « Alors, comment vas ta copine, Mikaëla ? » Passons au sujet qui fâche, cette saloperie de blondasse. Ma meilleure amie. Une amie de Zek. Mikaëla est à l'origine de notre rencontre, mais il ne le sait pas que cette petite fille avec le regard angélique n'est qu'en fait une petite peste, enfin moi je l'aime.
Sujet: Re: Stairway to heaven - [Léona] Mer 30 Nov - 23:23
« J'ai pas besoin d'attendre Noël. » Sa réponse me semble d’une logique implacable. J’aurais du y penser. Même avec le cerveau ramolli au bédo. Léo reine de la luxure. J’imagine fugacement sa chambre. Délire de drogué. Des murs couverts d’hommes nus, des placards débordants de jouets sexuels en tout genre, des étagères où s’étale fièrement sa collection de sex toys. Non elle ne doit vraiment pas avoir besoin d’attendre Noël. Elle a déjà tout ce qu’il lui faut. Panoplie disparate allant du canard vibrant au concombre préhistorique. Une chambre masculine au féminin en quelque sorte. Après tout pourquoi pas ? Parce qu’aucun parent sain d’esprit ne laisserait son enfant étaler sa débauche à la vue de tous, voila pourquoi. En tout cas ma mère ne me l’autorise pas. Pour Léo cela restera un mystère à tout jamais. Je ne connais pas sa mère… Sa nouvelle mère… Sa famille d’accueille…. Je ne sais pas exactement quel est le bon terme. Tout ce que je sais ce que je ne l’ai jamais rencontrée. Que je ne la rencontrerais surement jamais. Pas plus que la chambre de la belle. Alors ce ne sont que des images fictives que me renvoie mon inconscient. Cela suffit à me faire rire. Défoncé, il m’en faut peut. « Enfin, c'est quand même une charmante intention. » Faudrait que je pense à noter cette phrase. Histoire de la ressortir de temps à autre. Une charmante attention ? Moi ? C’est pas tous les jours qu’on me dit ça. Ça risque de briser mon image. Celle du méchant garçon. Je suis un méchant garçon. La plus part du temps. Mais je peux aussi être charmant. C’est Léo qui l’a dit. Léo, elle dit toujours la vérité.
Il faut que j’arrête de réfléchir. Mes idées partent dans tous les sens et j’ai de plus en plus de mal à formuler des choses logiques et cohérentes. Heureusement pour moi je suis tout seul dans ma tête. Personne ne prendra note de mes conversations entre moi et moi-même. Sinon il y a longtemps qu’on m’aurait amené à l’asile n’est ce pas ? Enfin qu’importe. Je me concentre de nouveau sur la jolie brune à mes côtés. La regarde s’assoir sur le sommet du banc. Négligemment, naturellement. En réalité tout chez elle semble naturel. Sa nonchalance, ses mouvements, sa grâce, ses sourires, ses gestes. On dit ça parfois de moi. C’est peut-être pour ça que je ne suis pas dupe. Rien n’est naturel. Tout est fabriqué. C’est le propre de l’être humain, bien plus que le rire. Y a qu’à regarder son maquillage et à écouter ses paroles pour s’en rendre compte. N’empêche que dans le fond, savoir, ça ne change pas grand-chose. C’est juste une petite voix qui murmure tout bas « te fais pas avoir ». On l’entend à peine. On se fait piéger. Comme tous les autres. On la trouve belle, drôle, attachante même si ce n’est qu’une illusion. Parce que dans le fond, je fais parti de ceux qui considèrent que la vérité, ça n’a jamais été la chose la plus importante sur cette terre. N’en déplaise aux grands penseurs. Je sais cependant que ce naturel ne plait pas à tout le monde. Loin s’en faut. Jalousie, complexe, il y a plein de facteurs qui entre en ligne de compte. Une nouvelle image mentale se faufile dans mon cerveau. Alimenté par l’équilibre instable dans lequel se trouve la jeune fille. Une envie dérangeante de la pousser. J’imagine son corps basculer comme au ralenti dans le vide, ses bras battre vainement l’air pour tenter de se rattraper, la gravité faire finalement son travail. Léon parterre, les quatre fers en l’air, le cul plein de terre, se relevant péniblement. Combien payerai pour ce spectacle ? Je pense qu’il y a de quoi devenir riche. Mais ça ne me ressemble pas. Ou plus tôt si, mais il n’y a personne pour profiter du show, alors ça n’a pas d’intérêt. Parce que moi, le spectacle de Léo en mauvaise posture, ça ne m’intéresse pas tant que ça. Je ne la hais pas du plus profond de mon cœur comme certaine. Non aujourd’hui je me plais à croire que ce n’est plus qu’une douce indifférence. Mais même si je ne mets pas mes idée en action, ça ne m’empêche pas de rire fasse à la vision que j’en ai. La drogue rend heureux. Si Léo s’intéressait un tant soit peu à moi, elle s’inquièterait surement devant ma connerie actuelle qui me fait rire tout seul comme un demeuré, sans raison apparente. Mais elle s’en fout surement. Tant mieux. J’aime rire quand personne ne sait pourquoi. Et sans qu’on me demande de m’expliquer. « Alors, comment vas ta copine, Mikaëla ? »
Nouvelle qualité à rajouter à la liste de Léona. Elle a un don certain pour faire passer du rire aux larmes. Enfin… aux larmes… n’exagérons rien. Mais mon fou rire prend fin plus vite que prévu. C’est une attaque. Je le sais. Pourquoi ? A cause de petit détail. Sa voix n’a pas changé, son ton est resté le même et pourtant je sais parfaitement que le sujet ne va pas me plaire. C’est un reproche qu’elle va me faire. Peut-être même une mise en garde, une menace. Je le sais parce que premièrement ce n’est pas MA copine Mikaëla. C’est la sienne avant tout. Pas que je la considère comme un objet mais c’est un fait. Mikaëla et Léona c’est comme tic et tac, les deux faces d’une même pièce. Toujours fourré ensemble. « c’est ta copine avant d’être la mienne aux dernières nouvelles. Pose lui la question » C’est vrai peut-être que j’aimerais bien que les choses changent. Peut-être que j’aimerais bien que Mikaëla soit plus que la copine de Léo, plus même que ma copine dans le sens premier du terme. Mais ça, je préfère mourir plutôt que de le dire à la brune incendiaire et provocante qui m’interroge. « Qu’est c’qu’y s’passe Léo ? C’est plus l’amour fou entre vous deux ? T’as besoin d’un messager pour prendre de ces nouvelles ? » Espoir, espoir, quand tu nous tiens. Les choses seraient tellement plus simples si Léo ne planait pas autour de nous, comme une ombre annonciatrice de mauvais augure, à chaque fois que je passais voir Fauve. Même quand elle n’est pas à porter de vue, je ne peux pas vraiment m’empêcher de penser vaguement à elle quand je vois la blonde. Surement parce que c’est comme ça que je l’ai connue : accroché à Léo.
Sujet: Re: Stairway to heaven - [Léona] Jeu 1 Déc - 12:17
Un sourire vint s'installer sur mes lèvres quand il me lança cette vanne. M'acheter un sex toy pour Noël est une idée de cadeau, certes. Pour seule et unique réponse, je lui dis que je n'avais pas besoin d'attendre encore un mois pour avoir un cadeau alors que j'avais tout ce que je voulais quand je le voulais. Les garçons je n'en faisais qu'une seule bouchée, tout ceux que je voulais, les plus beaux, les plus populaires, les plus vieux. Pourquoi ? Surement parce que mon physique ne reflète pas mon vilain caractère détestable. Une gueule d'ange. Qui pourrait croire avec ce doux visage que je peux être une fille manipulatrice et aussi méchante que je ne le suis ? Je joue avec cet avantage. De toute manière je n'ai que des avantages, physiquement parlant, par rapport aux autres lycéennes. C'est surement pour cela que les mecs se jettent à tour de rôle dans mon lit, parce que les autres sont soit trop coincées et catholiques, soit parce qu'elles ne sont pas à leur gout. Peut-être que je suis un fantasme ? J'aimerais bien. J'ai des longues jambes interminables, des yeux bleus aussi intense que la couleur de l'océan, des lèvres pulpeuses qu'on a envie de croquer, un sourire ensorceleur et des longues cheveux bruns qui terminent le tout. Qui n'a pas envie de moi ? Enfin, sortons de ce genre de pensées. J'étais quelqu'un de narcissique, comme si vous ne l'aviez pas remarqué. En plus de cela j'avais un égo sur-dimensionné c'est comme si on prenait celui de tous les adolescents du lycée réunit. J'étais une personne hors-norme, une personne que l'on ne croise pas à tous les coins de rues, heureusement ou malheureusement. J'étais provocatrice, taquine mais je n'avais pas un méchant fond si on m'enlevait tous mes vilains défauts.. N'y pensons pas, je ne serais pas celle que je suis sans mes défauts, sans ma méchanceté gratuite, sans ma provocation, sans mon tableau de chasse. Ce n'est pas tous les jours facile pour supporter ce dur caractère, enfin pour les autres. Moi je le vis très bien, d'ailleurs je m'adore. Ouais c'est plutôt prétentieux, mais il est préférable de s'aimer tel qu'on ai plutôt que se détester et se laisser aller jusqu'à devenir comme les filles banales. La banalité, rien de pire. Je déteste.
Je me demande ce que je serais, ce que je deviendrais dans 5 ou 10 ans. Je n'ai jamais vraiment pensé à l'avenir. Je ne sais pas pourquoi, peut-être que ça me fait peur. Peut-être que je ne sais pas ce que je veux faire de ma vie. Peut-être. Je n'ai jamais su quoi faire de ma vie quand j'aurais l'âge de travailler, je ne sais même pas ce que je n'aimerais pas faire. C'est angoissant. Je pense que je ne me vois pas comme toutes les autres filles, à 27 ans je ne serais pas mariée. Je ne veux pas me marier. Le mariage rime avec foutre sa vie, sa jeunesse en l'air. Je ne veux pas d'un gentil mari qui va travailler la journée et moi qui reste à la maison pour m'occuper des couches des gosses. Je ne veux pas de cette ville là. Je ne me marierais pas, de toute manière qui inviterais-je à mon mariage ? Je n'ai même plus de parents. La famille Poeiti a disparu. Famille, tu parles d'un mot aussi débile que celui-là, famille de merde ouais. Je veux rêver, je veux de l'aventure, je ne veux pas de la routine d'un couple. Partir, voyager dans tous les pays, faire le tour du monde. M'amuser, voler dans des magasins, me défoncer, rigoler, sortir, boire, danser. Une vie qui rime avec amusement, tout simplement profiter des moments les plus uniques. Profiter des moments interdit. Un amour de l'interdit. Aller en prison n'est surement pas ce que je souhaite, mais je n'ai pas peur des gendarmes, ni des policiers. Je veux une vie comme Bonnie et Clyde, je l'envie, je veux être cette Bonnie. Je veux tant de choses. Je pourrais même faire une liste de ce que je souhaite faire et réaliser. J'aurais ce que je veux, il suffit d'être patiente. Je veux une vie hors du commun. Enfin, redescendons sur terre, j'étais encore coincée au lycée alors avant de vivre ma vie de Bonnie, il fallait que je passe le bac sinon je n'en avais pas terminé avec l'école parce que ma mère adoptive ne me laisserait jamais quitter Arrowsic sans un diplôme. Ma mère adoptive est géniale, drôle et patiente surtout en voyant son fils, j'ai l'impression d'être un ange à côté de lui. Histoire de famille.
Je relança à nouveau la conversation par un sujet qui fâche, Mikaëla. Je lui demanda avec un air d'indifférence comment allait la blondinette. Il savait parfaitement ce que je pensais de cette relation naissance entre eux deux, il lisait en moi surtout sur ce sujet là. J'avais prévenu Mikaëla bien longtemps avant qu'elle commence à le fréquenter, mais c'est une mule cette fille, aussi têtue que moi, elle ne m'écoute que rarement. J'étais de nature possessive et assez jalouse, même si la jalousie ne jouait pas c'était la possessivité qui faisait ce genre de réaction. « c’est ta copine avant d’être la mienne aux dernières nouvelles. Pose lui la question » Je restais assise sur le sommet du banc regardant en face de moi puis je posa le regard sur le jeune garçon. « Je ne l'ai pas vu depuis quelques jours. » Dis-je avec toute mon innocence. C'est vrai que je n'avais pas eu de ces nouvelles, je ne m'inquiétais pas, ce n'était pas la première fois. « Qu’est c’qu’y s’passe Léo ? C’est plus l’amour fou entre vous deux ? T’as besoin d’un messager pour prendre de ces nouvelles ? » J'avais l'impression qu'il serait bien content que notre amitié soit brouillée peut-être pour passer le pas avec Mik'. La foutre dans son pieu ? Il a de l'espoir. D'ailleurs ce n'est pas du tout son genre de garçon, pourquoi elle s'intéresse soudainement à lui ? Elle qui ne s'intéresse jamais à personne. Mik' est une amie que j'aime bien, elle est collée à moi en permanence, enfin elle était maintenant qu'elle est raide dingue de Zek elle a trouvé une autre victime à coller. « Pourquoi ça t'intéresse nos histoires maintenant ? » Généralement un garçon se lasse des histoires entre filles, les histoires qui me lassent aussi, il faut le dire. « Elle ne peut plus se passer de toi, d'ailleurs je me demande bien ce qu'elle te trouve. » Je lui souris hypocritement.