Sujet: abbey & bambi ◭ hate is a strong word, but ... Mer 1 Fév - 20:19
hate is a strong wordϞ but i really really really don't like you.
L'hiver c'est cool à Arrowsic. Quelques fois il neige, les flocons tombent et la ville se recouvre d'un voile blanc. La seule chose que Bambi n'aimait pas, c'était le froid. Elle avait toujours été comme ça, très frileuse, et même si elle savait qu'elle devait moins se plaindre car elle avait de la chance de vivre à Arrowsic où il fait moins froid que dans d'autres villes, elle n'arrivait pas à aimer beaucoup cette saison. La seule chose qu'elle préférait durant cette période, c'était les fêtes de fins d'années, Noël et Le jour de l'An. Malheureusement, c'était terminé depuis un petit moment, et elle devait reprendre le travail, le train-train quotidien d'avant les fêtes et qui ne lui avait finalement pas si manqué que ça. Depuis ce matin, elle bossait dans la librairie d'Arrowsic où elle avait réussi à être embauché depuis un peu plus d'un an. Elle n'avait jamais vraiment réussit à savoir ce qu'elle voulait faire plus tard. C'était toujours très confus dans sa tête. Allait-elle passer le reste de sa vie à vivre d'un job de libraire ? Même si ce travail lui plaisait, elle n'était pas certaine de vouloir faire cela pendant le restant de ses jours. Elle était encore jeune, curieuse. C'était justement pourquoi elle avait parallèlement continué ses études en littérature et langues. Elle aimait bien toucher un peu à tout et essayer diverses choses. Peut-être trouvera-t-elle sa voie en faisant de l'art, en écrivant des livres, en étant professeur ou en devenant traductrice. Elle n'en avait aucune idée. La seule chose dont elle était sûre, c'était que pour l'instant, elle avait un boulot, elle l'appréciait, et qu'elle devait recenser plusieurs vingtaines de livres dans son ordinateur pour pouvoir les mettre ensuite en ventes. Aller qu'on prend le livre, qu'on l'inscrit dans l'ordinateur pour que ce soit plus simple lorsque des clients veulent rapidement savoir si tel ou tel livre se trouve dans la libraire, qu'on le mette dans le bon rayon. C'est pas vraiment la partie du boulot qu'elle préfère, c'est sur. Malgré que Bambi soit une fille assez peu sûre d'elle et timide, elle aimait bien lorsque les personnes venait, et qu'elle pouvait les renseigner, les conseillers, parler d'un livre ou d'un autre. Oui, elle préférait le contact avec les gens, être sociale. La tête plongée dans son travail, le petit tintillement qui indique que quelqu'un vient d'entrer dans la librairie la fait un peu sursauté sur le coup. Ça la surprend toujours ce truc, elle devrait pourtant y être habituée depuis le temps. Elle lève la tête, par réflexe et pour être une bonne libraire, être polie et dire bonjour, c'est la moindre des choses tout de même. Il faut que les gens aient envie de revenir acheter ici. Et puis elle la voit. Elle la reconnaît de suite. Abbey Strugatsky. La seule et l'unique. Bambi ne devrait plus être étonné de la voir entrer dans la librairie, à force, cela fait déjà quelques semaines qu'elle vient régulièrement. A son plus grand mécontentement il faut dire. Bon, pour tout dire, elle ne la connait pas vraiment, cette fille. Bambi ne lui a jamais parlé, évite de rester trop près d'elle ou avec elle. Elle ne connait rien de sa vie, et ne veux rien connaitre de sa vie, ni rien avoir à faire avec elle. Après tout ce que Sheila lui avait fait subir lorsqu'elle était au collège, elle voulait plus voir ni Sheila, ni sa soeur. Les harcèlements, les pics, les blagues ... Elle ne comprenait même pas pourquoi elle avait du subir tout cela alors qu'elle n'avait rien fait. Elle était loin d'être méchante, égoïste et mal élevée, et pourtant, Sheila adorait la martyrisée. C'était bien sa veine. Sans savoir pourquoi elle les mettait dans un même sac, elle qui évitait de juger les gens sans les connaître. Mais là, pour elle, ça tombait sous le sens. Elles avaient forcément le même caractère, méchant et garce. Elles avaient forcément les mêmes divertissements, celui de faire chier les gens moins populaires, plus faibles. Elles avaient cette même présence, ce même air de jolies filles populaires et aimées. Et cela la poussait encore plus à les détester. « Bonjour. » Son ton était devenu froid sans même qu'elle le cherche. Depuis ce qu'il s'était passé lorsqu'elle était au collège, dès qu'elle croisait une Strugatsky désormais, son ton devenait immédiatement froid, ses yeux dur et elle développait une sorte de méfiance paranoïaque à la seconde même où elle les voyait, étant sur le qui-vive de peur qu'il lui arrive encore des choses qu'elle n'aurait pas mérités. Elle se demandait même ce qui poussait Abbey à revenir aussi souvent, malgré le ton froid qu'elle employait avec elle. Peut-être c'était ce qu'elle cherchait, faire semblant de se renseigner sur des livres, sans rien lui dire de méchant ni lui lancer des pics, et puis, bam, dès lors qu'elle s'en méfiera la moins, Bambi se retrouvera dans une mauvaise situation à cause d'elle. Elle le sentait, elle le savait, et surtout, elle ne comprenait pas pourquoi.
Dernière édition par Bambi T. Grimm le Ven 24 Fév - 23:24, édité 1 fois
Sujet: Re: abbey & bambi ◭ hate is a strong word, but ... Ven 3 Fév - 19:11
freedom is not worth having if it does not include the freedom to make mistakes.
Le froid pénétrait mon corps fébrile avec violence, laissant des frissons douloureux sous ma peau. Le vent frappait dans mon visage et mes yeux s’humidifiaient à son passage. La tête baissée, je refermais le manteau que je portais, qui n’était visiblement pas assez chaud pour le temps qu’il faisait. L’hiver avait déjà bien été entamé à Arrowsic. Nous avions eu le droit aux flocons de neige et aux plaques de verglas. A présent il ne nous restait plus qu’un froid glacial qui s’encrait sous nos vêtements. Il était encore tôt, et on pouvait apercevoir le soleil se lever timidement au loin. Les rues étaient encore désertes, seuls quelques passants venaient d’ici et là, comme un coup de vent. On pouvait entendre les vitres des magasins s’ouvrir, on pouvait entendre la ville se réveiller doucement, tranquillement. Comme d’habitude. Comme tous les jours de l’année. Et moi, j’aimais cette parfaite continuité des choses, j’aimais ce quotidien certes répétitif mais rassurant. Ici, nous vivions en paix, nous vivions sur des terres magnifiques, et je n’avais rien à demander de plus. Oui, j’en étais persuadée : Arrowsic était une terre sacrée. Ma terre sacrée.
Ce matin-là, comme la plupart des matins d’ailleurs, je me rendais à la librairie qui se trouvait à quelques mètres de chez moi. Arrowsic était une si petite ville qu’il était facile de s’y déplacer à pied. C’était une des choses qui me faisait aimer cette ville si précieuse à mes yeux. Je passais beaucoup de temps à lire, à défaut de faire autre chose. Je trouvais parfois dans les livres ce que je ne pouvais pas avoir dans la vraie vie : l’amour, l’espoir, la beauté, la gloire, le bonheur. J’avais toujours aimé lire, mais depuis mon retour à Arrowsic, cet amour pour la littérature s’était encore plus accentué. Grâce aux livres, je pouvais m’évader, m’évader dans un monde imaginaire qui me paraissait à la fois si mystérieux et si fabuleux. Et cela faisait du bien, de s’échapper de la réalité, le temps de quelques instants, le temps de quelques minutes, le temps de quelques heures. Ça me donnait la sensation d’être invincible, même si à l’évidence, je ne l’étais pas.
Je poussai alors la porte de la librairie, et la chaleur me bouffa le visage, instantanément. Comme d’habitude, je fus accueillie par un sec « Bonjour. » de la part de la libraire, auquel je répondis par un « Bonjour. » simple, feignant tout de même un faible sourire. Je me dirigeai alors vers les rayons afin de trouver le livre que je cherchais : Bel-Ami, de Maupassant, un écrivain français que j’aimais beaucoup. A vrai dire, la littérature française m’intriguait de plus en plus et me charmait à chaque lecture. Je sentis le regard méfiant de la libraire sur moi. Je ne savais pas ce qu’elle avait contre moi, mais il était clair que quelque chose clochait. Tout le monde disait d’elle qu’elle était agréable et gentille, mais je n’avais jamais pu le constater de mes propres yeux. Elle n’avait jamais cherché à être sympathique avec moi, pour une raison que j’ignorais. Finalement, je pris le livre et me dirigea vers la caisse où m’attendait la fameuse libraire. Je déposai le livre sur le comptoir, et je ne pus m’empêcher de demander : « Dites-moi, vous avez un problème avec moi ? » Je la regardais dans les yeux, sans vraiment chercher une quelconque méchanceté. Je voulais juste comprendre.
Sujet: Re: abbey & bambi ◭ hate is a strong word, but ... Ven 24 Fév - 23:45
hate is a strong wordϞ but i really really really don't like you.
Bambi regarda Abbey répondre à son " bonjour " , un sourire esquissé sur son visage, puis aller tranquillement vers les rayons qui l'intéressaient. Tant mieux. A vrai dire, moins Bambi lui parlait, mieux elle se portait. En espérant qu'elle reste un bon moment, comme ça la belle brune aurait le temps de finir le travail qui lui restait. Enfin, elle n'arrivait pas vraiment à s'enlever de la tête le fait qu'Abbey était à présent dans sa librairie, et elle avait du mal à rester confiante, faire comme si de rien n'était, et avancer sur son travail. C'est sûr qu'à sa place et vu sa méfiance, Bambi préférerait l'espionner deux-trois rayons plus loin, pour voir si elle ne faisait pas des choses étranges ou bizarres dans sa librairie. Malgré ça, elle lutta contre son envie, si elle continuait comme ça, elle allait devenir paranoïaque. Déjà qu'elle avait eu des hallucinations il n'y a pas si longtemps que ça, les problèmes de maladies mentales, elle préférait ne plus en avoir pour l'instant. Puis Abbey s'approcha, livre en main, et le posa sur le comptoir. « Dites-moi, vous avez un problème avec moi ? » Non mais ... Elle se foutait d'elle ou quoi ? Elle osait réellement lui demander s'il y avait un problème quelque part ? Elle osait venir devant elle et demander si Bambi avait un quelconque ennuie avec elle ? Évidement qu'elle en avait un ! Pourquoi Abbey se faisait-elle passer pour la victime et l'innocente, ce qui n'était pas du tout le cas aux yeux de la jeune libraire ? C'était quand même Bambi qui avait dû subir toutes les méchancetés de la plus âgée des Strugatsky et non elle. De plus, la Sheila, tellement qu'elle adorait cette chère Bambi, elle avait décidé de continuer, même à vingt-cinq ans ! Sérieusement, il y en a qui n'ont vraiment rien à foutre de leur vie pour faire chier les gens comme ça tous les jours. Alors maintenant, Bambi essayait de croisée le moins possible Sheila. Ne pas lui parler, la fuir, c'était mieux que perdre du temps à l'affronter. Tout cela ne rimait à rien, mais que pouvait-elle faire ? Lui dire d'arrêter et de se trouver une meilleure occupation ? Connaissant Sheila, cela lui donnerait encore plus envie de se focaliser sur Bambi. « Un problème ? Quel problème ? Il n'y a aucun problème. » Répondit-elle alors qu'elle prenait précieusement entre ses mains l'ouvrage de Maupassant pour l'encaisser. Les livres avaient le don de la calmer, de la faire garder ses esprits. Cela l'aidait à ne pas s'emporter contre les gens sur un coup de tête, ou l'aidait simplement à se sentir un peu mieux, surtout face à un Strugatsky. Il suffisait seulement de sentir l'ouvrage entre ses doigts et d'y caresser la couverture. Et cela marchait plutôt bien. Bambi fit une petite pause avant de reprendre. « Vous voyez des problèmes vous ? » Sourire factice, question retournée à l'envoyeur en signe de légère provocation, ton légèrement mielleux, décidément, Bambi voulait s'essayer à l'ironie aujourd'hui. Presque ce mettait-elle à battre des cils. Ce qui n'était pas vraiment son genre de provoquer les gens comme cela, même si elle rigolait souvent avec ses amis en se moquant d'elle ou des autres avec l'ironie. Enfin, ça n'arrivait pas souvent, étant plutôt du genre timide et se taisant à la moindre reproche. Il ne restait plus qu'à voir ce qu'allait répondre la grande Abbey maintenant.
Sujet: Re: abbey & bambi ◭ hate is a strong word, but ... Lun 27 Fév - 23:48
freedom is not worth having if it does not include the freedom to make mistakes.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette libraire avait une attitude assez étrange, et cela suffisait pour m’intriguer, pour me pousser à comprendre. Je savais que je n’étais pas une personne très chaleureuse aux premiers abords mais elle, elle était carrément repoussante. Cependant, je savais qu’elle n’agissait de cette façon qu’avec moi, pour une raison que j’ignorais complètement. Pourquoi ? Quelque chose me disait que je n’allais pas avoir les réponses d’aussi tôt, vu sa réaction plutôt surprenante. « Un problème ? Quel problème ? Il n'y a aucun problème. » En plus de cela elle me prenait pour une idiote. Je la regardais encaisser mon livre, interloquée par son comportement. Il y avait forcément quelque chose qui clochait. Mais quoi ? Je ne me rappelais pas la connaitre pourtant. « Vous voyez des problèmes vous ? » Comme si cela ne suffisait pas, elle m’adressa un sourire hypocrite qui m’irrita la gorge. Comment pouvait-on être si désagréable ? Et il n’était huit heures du matin. Ne voulant pas être prise pour une imbécile, je lui répondis : « Oui j’en vois un. Le problème c’est que vous n’allez pas l’air de m’apprécier, pour une raison que j’ignore, et vous ne vous en privez pas pour me le faire remarquer. » Je marquais un silence. Je n’étais pas du genre à chercher les tensions en temps normal, mais là, c’était plus fort que moi. Et puis j’avais commencé, je ne pouvais pas m’arrêter à présent. « Je ne sais pas ce que je vous ai fait, mais j’aimerais bien que vous m’expliquiez. Vous pouvez bien comprendre que je suis complètement perdue, non ? » Je soupirais. Il fallait que je reste polie. Autrefois, à New York, j’aurais très certainement envoyé bouler cette libraire en défonçant un ou deux livres au passage. Mais ce n’était plus moi à présent. Plus maintenant. Maintenant j’étais une fille simple qui devait régler ses problèmes par elle-même, malgré le fait que je n’étais pas forcément à l’aise. Maintenant que je n’étais plus célèbre, je ne pouvais pas me permettre de caprices. Surtout pas ici, à Arrowsic. « Et puis ça serait dommage de me passer de tous ses beaux livres juste parce que la libraire est antipathique, vous ne trouvez pas ? » Je ne voulais pas être méchante, et si je l’étais, c’était involontaire. Après tout, cette fille me paraissait plutôt sympathique au premier regard. Finalement, j’osais quitter son regard pour le porter sur le fond de la librairie. C’était vraiment un endroit paisible et calme, exactement comme je les aimais.