La lueur des lampadaires se mêlant au brouillard de l’hiver me donnaient l’impression que la nuit n’était pas encore complètement tombée sur Persinton, (Californie) tandis que les températures, elles, n’en faisaient qu’à leur tête. Le sifflet de l’entraineur retentir dans l’air glacial, marquant enfin la fin du match. « Gaaaale ! » m’avait appelée Lùke de sa voix faiblarde, tout en accélérant le pas dans ma direction. « Alors le match trésor ? Allez admet-le, je suis hyper sexy sur le terrain. » je le regarde et comme à notre habitude nous nous mettons à rire comme deux idiots, lorsque nous étions ensembles il suffisait de peu pour oublier nos soucis. « Je n’irais pas jusque-là mon beau ».
Lùke était mon ami d’enfance. Il m’avait appris, des années auparavant, à grimper aux arbres, à jouer au football, à courir plus vite, à jouer aux billes, à aimer les films d’épouvante puisse qu’il me supportait même lorsque je m’agrippais un peu trop fort à son bras. Il avait aussi été mes premières escapades nocturnes, lorsqu’il venait me chercher juste sous ma fenêtre pour aller trainer près de la rivière. Mais, par-dessus tout, Lùke n’avait jamais cessé de me soutenir dans mes problèmes familiaux, d’être présent en silence.

« Alors c’est vrai ce qu’on dit .. » m’avait-il lancé comme pour casser le silence qui pesait sur mes épaules, « tu vas vraiment t’en aller ? ». Depuis plusieurs jours maintenant j’avais évité tant bien que mal, la confrontation avec lui incapable de lui avouer mon départ, incapable de lui dire qu’après tout ça j’étais trop faible pour rester près de lui et juste assez lâche pour prendre la fuite. « Tu ne penses pas que cette situation avec ta mère à assez durée ? A quoi ça sert que tu t’en ailles Gale, sinon à faire trainer ce conflit dans l’avenir.. Et moi est-ce que tu y as pensé ? Hein dis-moi tu as pensé à moi un peu ? » Et vlan, ses paroles m’avait fait l’effet du claque, pas n’importe lesquelles non, celles qui vous laisse une belle marques rouge même de longue minutes après le choc. « Tu es égoïste Gale, tu ne penses à rien d’autre qu’à toi. » Alors les larmes furent plus fortes que le peu de courage que j’avais face à lui. « Tu le savais bien Lùke, ne sois pas idiot. Depuis le début tu savais que j’étais égoïste et qu’une fois mes études terminées je ferais mes bagages. Qu’est-ce que tu croyais ? » Puis je l’avais planté la, mon seul rempart contre le chagrin, ma seule réelle bouffée d’air. Je l’avais laissé derrière-moi sans même un regard, j’avais pris ma valise et je m’étais tirée.

I try my best to tell you how I feel … Mon cellulaire résonne dans l’appartement alors que le soleil ne transperce pas encore au travers des rideaux de la chambre. J’entrouvre les yeux rapidement en direction du réveil qui affiche cinq heure vingt-trois, j’hésite plusieurs seconde entre décrocher le petit appareil et me recoucher. Au bout d’un moment la sonnerie s’arrête et je me redresse pour voir de qui il s’agit, sur l’écran aucun nom n’est affiché mais à la place je peux lire un numéro que je ne connais que trop bien.
Au bout d’un cours instant un léger bip se fait entendre me signalant que le correspondant m’a laissé un message vocal et la main tremblante je porte l’engin à mon oreille. « Alors Gale, c’est ta mère je t’appelle p… mais Braden arrête » un tumulte de voix résonne à mon oreille et je sais que papa lutte pour lui prendre le combiné des mains enfin il ne reste plus que ça voix grave de l’autre côté de l’appareil « Gale nous t’appelions pour te souhaiter un joyeux anniversaire, je suppose que tu dois encore dormir.. J’aimerais quand même beaucoup pouvoir entendre ta voix dans la journée, essaie de m’appeler d’accord ? Je t’embrasse ma chérie. » Bien sûr oui, je chuchote à moi-même. Comme à son habitude ma mère était prête à tout pour éviter de me parler, comme m’appeler au beau milieu de la nuit sachant pertinemment que je ne décrocherais pas. Elle n’a pas changé d’un pouce.

Aujourd’hui je m’appelle Gale Brisbane, je suis née et ai grandi à Persinton aux côté de mon meilleur ami Lùke et de mes parents, avant de partir pour Arrowsic. Aujourd’hui ça fait environ deux ans que j’ai quitté ma Californie natale pour le Maine en laissant derrière moi beaucoup de gens, je le regrette pas mais je n’en suis pas fière non plus, j’essaie juste de me reconstruire petit à petit avec ou sans famille, peu importe. J’avance encore.