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 carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone

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MessageSujet: carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone   carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone EmptyMar 3 Jan - 18:27





Carleigh Eryn Esther Wilde

I remember what you wore on the first date, you came into my life and I thought "Hey... You know, this girl is something." 'Cause everything you do, and words you say, you know that it all takes me breathe away.


nom : Wilde prénoms : Carleigh, Eryn, Esther ; le premier prénom étant celui de sa marraine, le second celui de sa mère, et le troisième celui de sa grand-mère paternel. Pas très originaux, les parents Wilde ! âge : vingt ans. origines : anglaise. statut civil : célibataire. occupation : étudiante. avatar : emma watson. crédits : unknown @tumblr. scénario : nope.


living young and wild and free

t'arrives d'où : de bazzart I love you pourquoi thub : parce que ce forum a l'air de gérer. carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone 890765 des avis : j'adore le design, sérieux. carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone 432336 des questions : aucune pour l'instant. règlement lu : maintenant oui ! dernier mot : j'aifaim (comment ça c'est pas en un seul mot ?).

Je vénère Seth Cohen, je suis bien partie pour avoir dix-huit ans le mois prochain, j'adore l'économie mais l'économie ne m'aime pas, je suis tellement accro à toutes sortes de films et de séries que ma vie n'est qu'une succession de citations de mes personnages préférés. On me reproche souvent d'être sarcastique ; je ne mâche pas mes mots et j'aime travailler le jour pour le lendemain. En juin, je passe le bac, mais ce n'est qu'un détail. (a)




Dernière édition par Carleigh E. Wilde le Mar 3 Jan - 20:51, édité 5 fois
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carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone Empty
MessageSujet: Re: carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone   carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone EmptyMar 3 Jan - 18:27



this is where we're meant to be



first.
carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone Tumblr_lh5m8gCsp21qfohjto1_500 – Tu l’as entendu ? Tu as entendu son rire ?
10 septembre 1991, quelque part dans l’après midi. Clinique privée d’Oxford, chambre numéro deux cent quarante-deux, pièce située au fond d’un couloir, à droite, non loin du cinquième ascenseur de l’accueil. Le soleil inondait cette chambre accueillante aux couleurs douces et rares pour un endroit pareil, qui accueillait un lit simple, proche de l’unique fenêtre laissant percevoir d’immenses chênes couverts de feuilles encore vertes. Une femme brune et mince était assise dedans, les cernes sous les yeux, le regard fatigué, et serrait les doigts de son mari comme si c’était la seule chose à laquelle elle pouvait encore se raccrocher. Dans la folie des deux derniers jours, elle en avait oublié qu’elle n’était pas seule, qu’Enzo Wilde était toujours là, à ses côtés, pour l’aider. Et elle s’était également souvenu qu’elle avait besoin de lui. Son monde venait de s’écrouler autour d’elle : sa fille, son bébé, cette nouvelle-née de quelques heures à peine, était une prématurée. Elle l’avait mise au monde bien trop vite, elle avait voulu voir la Terre bien trop tôt. Système respiratoire immature, tout comme son système immunitaire. Eryn se tenait personnellement responsable de cela. Elle considérait que c’était de sa faute si Carleigh, son rayon de soleil, était arrivée un mois et demi trop tôt. Elle se tenait responsable de l’arrêt cardiaque qu’elle avait fait avant même d’être totalement née. Et maintenant, elle culpabilisait.
– Oui, je l’ai entendu. Elle est incroyable.
Incroyable. Le mot qu’avait choisi Enzo pour répondre à sa femme était pile celui qui convenait pour qualifier la petite Wilde miniature, qui avait semblé rire le premier jour du reste de sa vie. Un véritable petit rayon de soleil, quelque part entre la vie et la mort, semblerait-il. Voyant qu’elle ne se déridait pas, l’homme finit par prendre sa femme dans ses bras, la serra aussi fort qu’il put contre lui, comme pour tenter de l’apaiser. Même si cela ne semblait pas faire grand-chose, et semblait même être vain. Il ne voyait pas, à ce moment là, comment apaiser les traits de sa femme, comment lui faire comprendre qu’elle n’y avait été pour rien, que cela avait été le destin qui en avait décidé ainsi. Il aurait souhaité lui dire qu’elle lui avait fait le plus beau cadeau de toute sa vie, qu’avoir une petite fille, bien que dans un état instable, était la meilleure chose qui aurait pu lui arriver. Il aurait voulu lui dire, également, qu’il ne lui en voulait pas. Seulement, le Wilde n’était pas réputé pour dire ce qu’il pensait, et encore une fois, garda tout ce qu’il avait à dire pour lui. Il se contenta de caresser les cheveux d’un geste apaisant les cheveux de sa femme, et de tenter de lui faire comprendre si qu’avec ses mains qu’il était fière, qu’il était comblé malgré la peur. Et qu’il l’aimait. Profondément.
Ils avaient respectivement trente-cinq et trente-sept ans. Ils étaient tous deux épanouis dans leur profession, avaient déjà deux fils magnifiques âgés de quatre et six ans. La troisième et dernière grossesse de Eryn avait été accueillie comme un miracle, une chose inespérée et absolument merveilleuse. La vie leur donnait tout ce qu’elle avait : beauté, argent, bonheur. Il fallait se l’avouer, cette famille semblait provenir tout droit d’un conte de fée, et d’une certaine manière, était écœurante à en faire vomir certains. Seulement, il y a toujours un élément perturbateur qui venait tout mettre en l’air, dans n’importe quelle histoire pour enfant. Et celui là n’était que le premier d’une longue série.
Toujours dans les bras de l’un et de l’autre, leur étreinte finit par prendre fin quand une infirmière pénétra dans la chambre de Eryn. S’ils s’aimaient, ils tenaient bien à une chose ; l’honneur. Se bécoter en public faisait partie des choses interdites, dans le code que leurs familles avaient mis en place durant des générations entières. Tenue correcte, classe, distinction obligatoire, principes de base inflexibles. Les Wilde, en d’autres termes.
Famille bien trop compliquée, bien trop stricte. De loin, les pleurs d'Carleigh s'entendaient. Comme si elle avait déjà compris où est-ce qu'elle était tombée.
***
– Mèèèèère ! Carleigh elle pleure encooore ! Faites quelque chose j’entends pas mon dessin animéé !
Domicile des Wilde, le 13 octobre de la même année. Une petite voix s’élève dans les escaliers, tandis qu’Eryn s’affère autour de sa fille à l’étage pour la calmer. Hurlant, pleurant, encore et encore. Elle se débattait avec ses petits poings dans les bras de sa maternelle, sans aucune raison apparente. Madame Wilde-Weasley avait fini par sortir de l’hôpital après de longs jours, et sa fille avait fini par être hors de danger grâce aux excellents médecins qu’ils avaient exigé. Cependant, les nuits étaient dures, les cris fréquents, les pleurs toujours aussi nombreux. Si la petite demoiselle pouvait être un véritable ange, riant aux éclats à la moindre petite grimace d’un de ses frères, elle passait son temps à avoir des larmes de crocodiles qui coulaient le long de ses joues, sans raison apparemment. Pendant un moment, les deux jeunes parents avaient pensé qu’elle était bipolaire, déjà à cet âge. Mais il se révéla juste qu’elle était lunatique, extrêmement lunatique, et qu’elle pouvait facilement passer par toutes les émotions en un temps record. Il n’y avait pas d’explication à cela. C’était ainsi. Point.
Eryn déposa soigneusement sa petite fille dans son berceau, et déclencha la petite musique que faisait le mobile installé au dessus quand il tournait. Cela devrait marcher. Cela marchait à chaque fois. Pendant un instant, la petite demoiselle continua à hurler à plein poumons, puis après avoir hoqueté à plusieurs reprises, elle finit par fixer les chevaux qui tournaient au dessus d’elle, dévoilant ainsi ses grands yeux verts. Bouche en O parfait, elle était littéralement émerveillée comme à son habitude, et elle suivit les sujets des yeux. Avec beaucoup de délicatesse, Eryn vint caresser sa joue toute douce, comme pour l’encourager à fermer les paupières. C’était toujours un calvaire pour l’endormir, du moins, jusqu’à ce qu’ils entrent en possession de ce mobile : c’était comme si Carleigh aimait la musique qu’il émettait, comme si elle trouvait l’apaisement en écoutant la douce mélodie qui s’échappait des jouets en peluche dansant au dessus d’elle.
Voyant qu’elle s’était doucement endormie, Eryn quitta la chambre après avoir mis en marche l’interphone pour la surveiller. Elle descendit l’escalier sur la pointe des pieds, et finit par retrouver son mari dans le salon, lisant son journal comme à son habitude, en compagnie d’Andrew, leur fils de six ans. Elle ébouriffa les cheveux de son enfant, et soupira en s’asseyant avec grâce. Droite sur le canapé, elle observa son mari.
– Elle dort.
Enzo lui adressa un demi-sourire par dessus son quotidien scientifique, et se replongea dans sa lecture. Elle regarda alors son fils, et fronça les sourcils.
– Andrew Rudy Stefan Wilde, cela fait combien de temps que tu regardes la télévision ?
L’enfant se retourna vers elle, ses grands yeux bleus surpris s’agrandissant encore plus encore, alors qu’il commençait à prendre conscience de sa bêtise. Il se mit à rougir, et alla à la télécommande pour éteindre l’engin, docilement, espérant que cela couperait court à toutes les discussions possibles. Sa mère lui lança alors un regard glacial, et se leva pour lui prendre la lui prendre des mains. Elle lui avait pourtant dit, elle lui avait pourtant fait comprendre qu’elle ne voulait pas qu’il regarde trop longtemps la télévision. Combien de fois allait-elle le répéter ? Elle en profita pour lui donner une fessée, un coup à la fois sec et qui en disait long. Elle rangea la télécommande dans un petit tiroir à verrou non loin du canapé, et se retourna vers son ainé, les bras croisés, les sourcils toujours froncés, tandis qu’Andrew sentait les larmes lui monter aux yeux.
– Je te l’ai déjà dit cent fois Andrew ! Pas plus de trente minutes dans la journée ! File dans ta chambre. Privé pour une semaine. Il faut que apprenne à respecter les règles.
Le petit garçon la regarda pendant quelques secondes, et finit par baisser le regard, à la fois honteux et blessé. Il se retourna, avança dans le salon lentement dans l’espoir que son père vienne s’opposer à sa mère, mais rien ne vint. Comme d’habitude. Enzo n’eut aucun regard pour son fils. Il monta les escaliers, les larmes coulant le long de ses joues, pas encore habitué à ces punitions à répétition. C’était normal chez les Wilde, assez fréquent d’ailleurs. Les punitions fusaient et pour pas grand-chose souvent. Mais c’était la seule manière qu’ils trouvaient pour faire comprendre à leurs deux fils, et bientôt leur fille qu’il fallait respecter les règles à tout prix. Règle numéro un.
– Pourquoi tu pleures ?
– Laisse, Zach.

Règle numéro deux : ne jamais avoir besoin d’aide. Jamais.

SECOND.
carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone Tumblr_lmr8syLlWX1qzwskh – Carleigh, mets correctement ta robe !
– Mais mèèèèère ! Vous savez bien qu’elle tient pas en place !

1996. Une petite demoiselle blonde aux traits encore poupins, haute comme trois pommes, défiait du regard sa mère qui la rouspétait devant ses frères, comme si sa vie pouvait dépendre de la façon dont était habillée sa fille de cinq ans. Carleigh Eryn Esther Wilde-Weasley avait grandi. Elle n’était plus ce petit bébé fragile, pleurant à la moindre occasion, et était encore moins celui qui avait frôlé la mort le jour de sa naissance. Si elle semblait être plus jeune que son âge réel, elle semblait bien mûre pour une petite fille de cinq ans. Elle avait vite compris comment ses parents fonctionnaient, encore plus vite que ses frères, et n’hésitait pas à battre des cils pour obtenir des choses venant d’eux, que cela aille de la poupée dans un magasin au grand caprice sur les vêtements. Elle réussissait à les mener par le bout du nez parfois, et profitait de son statut de benjamine de la famille. Cependant, les deux parents n’étaient plus beaucoup présents. S’ils s’étaient quand même débrouillés pour pouvoir assister à la première année de Carleigh sur Terre, ils avaient quand même fini par reprendre chacun leur travail, et avait confié la tâche de les éduquer à une gouvernante, Mrs. Eastwood. Mégère encore pire que les géniteurs. Comme si cela fût été possible.
Cependant, bien que peu présents, les parents prenaient quand même le temps d’emmener leurs enfants à une synagogue de Londres, ville où ils ont emménagés deux années après la naissance de Carleigh, ou alors les emmener à des déjeuners le dimanche, avec leurs amis au même rang social. C’est d’ailleurs à un de ceux là qu’ils se rendaient. Madame Yates et son mari organisaient un brunch.
Et Carleigh détestait Madame Yates. Et les brunchs, aussi, puisqu’il n’y avait jamais de Nutella.
Ainsi, alors que la petite demoiselle tentait tant bien que mal de mettre sa robe blanche pleine de dentelle prévue pour cela, ses deux frères étaient chacun assis sur une chaise du salon, en train de la regarder se débattre parmi les rubans et la dentelle. Exaspérée, Eryn s’approcha d’elle, et tout en ignorant ses plaintes, lui accrocha la ceinture blanche autour du ventre avec de petits coups brusques.
– Carly t’es trop leeeente.
Carleigh tira la langue à son frère pendant que celui ci mettait son manteau, et sa mère lui donna une petite tape sur la main.
– C’est quoi ces manières Carleigh ?
– Excusez-moi, mère. Zacharie est méchant.
– T’es quand même trop lente, Carleigh !
– C’est parce qu’elle est petite.
– Je ne suis pas petite !
– Ton excuse elle est pourrie Andy ! Arrête de toujours la déf...

Zacharie s’arrêta dans son élan quand il croisa le regard de son père, et se tut tout en se baissant pour faire ses lacets, mais aussi pour éviter toute main baladeuse qui serait venu le frapper. Carleigh finit par mettre ses chaussures cirées avec une mine boudeuse, et enfila son manteau tout en faisant la moue et en fronçant les sourcils. Les disputes entre elle et ses frères étaient fréquentes, bien que généralement, Andrew – âgé de onze ans – prenait sa défense contre Zach, du haut de ses neuf ans. Elle vivait plutôt mal le fait d’être la petite dernière avec eux. Ils la charriaient tout le temps, étaient toujours à la critiquer et à la trainer de petite, dans tous les sens du terme. Elle aurait particulièrement adoré jouer la chef, les voir à ses pieds en esclaves, leur faire faire tout ce qu’elle désirait d’eux. Mais ce n’était pas le cas. Elle était forcée, en quelque sorte, de murir comme eux, et d’être plus grande que ses cinq ans. Si elle voulait suivre la course et participer à l’aventure, bien entendu.
Et puis, de toute manière, elle voulait absolument être avec eux. Elle n’aimait pas se sentir exclue.
Enzo, après avoir arrêté de fusiller du regard ses enfants, finit par ouvrir la porte de leur grande villa à la limite de Londres et déverrouilla sa voiture pour que sa famille puisse pénétrer à l’intérieur. Positionnée entre les deux garçons, Carleigh regarda la voiture avec ses grands yeux, un sourire ineffaçable sur ses lèvres. Si elle avait gardé une chose de sa période bébé, c’était bien son sourire. Et son côté sensible. Mais cela, il fallait mieux ne pas le dire. Elle regarda le plafond, puis se mit à jouer avec les plis de sa robe toute blanche.
Mieux vaut paraître qu’être : Règle numéro trois.
***
– Comment tu t’appelles ?
– Riley. Et toi ?
– Moi c’est Carleigh.
– Dis Carleigh, tu veux bien être mon amie ?

Deux enfants étaient allongés par terre, contre un carrelage froid, et parlaient à voix basse pour ne pas se faire repérer par les personnes en train de prier et d’écouter ce qu’il se passe. Ils se regardaient bien droit dans les yeux, semblaient se comprendre en un seul regard. La petite blonde sourit en voyant le regard interrogateur du blond qui se trouvait en face d’elle, et hocha la tête avec beaucoup de ferveur : bien sûr qu’elle voulait être son amie. Quelle question idiote et sans intérêt. C’était la seule âme en peine dans cet endroit ennuyeux et ennuyant dans lequel elle était trainée régulièrement qui voulait bien jouer avec elle pour faire passer le temps. Cela faisait quelques semaines qu’ils avaient pour habitude de se retrouver à côté de la Chandelle Eternelle tandis que les parents Wilde et la gouvernante de Riley étaient occupés à prier, sans observer où pouvait bien partir leur progéniture. Les parents Wilde étaient des Juifs pratiquant, et ne laissaient jamais une occasion d’aller à la synagogue passée. Ainsi, ils espéraient donner à leurs enfants la foi qu’ils pouvaient avoir. Cela constituait la quatrième règle : croire en Dieu. Sauf que pour l’instant, Carleigh avait encore du mal avec tout cela, et s’ennuyait à chaque fois. Puis elle avait rencontré Riley. Et ce n’était que maintenant qu’ils faisaient les présentations, entre deux bêtises.
– Tu sais quoi ? On a qu’à être meilleurs amis.
– Meilleurs amis pour la vie, alors.
– Oui. Meilleurs amis pour la vie.

Ils s’échangèrent un sourire étincelant avant de prendre chacun un feutre qu’Carleigh avait pris dans sa poche avant de partir de chez elle, et ils entreprirent de dessiner sur le sol, comme si cela était la chose la plus normale du monde. S’ils avaient un an et demi de différence, leur âge mental était exactement le même en cet instant : ils adoraient provoquer en quelque sorte les gens présents, adoraient jouer ensemble et se prendre pour les rois du monde. Des amitiés comme cela, il en existe des milliers. Les enfants sont les maîtres dans l’art de se trouver des meilleurs amis tous les jours, voire même toutes les heures pour certains. Seulement, du haut de ses cinq ans, la petite demoiselle blonde avait l’étrange sensation que cela serait plus. Que cela durerait plus, que ce n’était pas comme avec les autres amis qu’elle avait pu avoir. Fronçant les sourcils, elle se pencha sur son dessin, légèrement énervée que celui-ci s’efface au fur et à mesure qu’elle le continuait. Le carrelage n’était pas un endroit propice à son expression artistique, donc. Elle se releva, soupira, puis regarda Riley, qui à son tour avait fait de même. Ils se sourirent, posèrent en même temps un doigt sur leur bouche, et se faufilèrent dans un coin.
Si Carleigh était dans le genre sociale, elle avait beaucoup plus d’affinités avec les garçons qu’avec les filles. C’était simple : avec eux, elle se sentait chouchoutée, elle se sentait comme reine, et elle aimait ça. Elle préférait également l’esprit des garçons, plus joueurs, moins chochotte, beaucoup plus enclin à faire des bêtises avec elle. Cependant, Carleigh était dans une école pour filles uniquement, avec l’uniforme, règlement intérieur stricte, et n’avait pas l’occasion de réellement voir des garçons pour jouer avec. Les seuls qu’elle voyait, c’était les amis de ses frères, bien trop vieux pour accepter de se rouler dans la terre avec elle. C’était donc au parc, avec sa gouvernante, qu’elle allait, qu’elle faisait du toboggan avec ses alter egos masculins.
Mais Riley restait de loin son ami préféré.
– Carleigh ? Où es-tu ?
La demoiselle se redressa, lança un regard paniqué à Riley, puis se leva en dépoussiérant sa robe blanche. Elle lui fit un signe de la main comme pour lui dire ‘au revoir, et à la semaine prochaine !’ et mit ses feutres dans sa poche avant de se précipiter vers sa mère.
– Je suis là, mère !
Eryn lui fit un pale sourire, puis regarda derrière sa fille. Elle aperçut la tête blonde de Riley, et soupira, avant de remettre le manteau d’Carleigh sur son dos, et de la pousser vers la sortie, tentant de l’empêcher de se retourner.
– Je n’aime pas trop quand tu restes avec ce garçon, Carleigh. Pourquoi tu ne fais pas amie-amie avec les filles de madame Hendrick ?
– J’aime pas les filles de Madame Hendrick. Elles sont méchantes.
– C’est parce que tu leur tires les cheveux.
– En tout cas, Riley est mon meilleur ami.
– Je ne veux pas le voir à la maison.

Carleigh leva la tête vers sa mère, et croisa son regard assassin, qui en disant long sur ce qu’elle pensait à propos de Riley. Instinctivement, elle baissa la tête, comme pour se protéger, comme aurait pu faire ses frères à sa place. Après tout, règle numéro cinq : ne jamais tenir le regard de Madame Wilde. Au grand jamais.

THIRD.
carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone Tumblr_llzc5ewHGc1qhe2ex – Carleigh, tu as fait ton devoir d’histoire ?
– Oui.
– Tu as révisé tes mathématiques ?
– Aussi.
– Tu as révisé tes pièces de piano et de guitare ?
– Egalement.

Madame Wilde savait que sa fille ne lui mentait pas. Règle numéro six, ne jamais mentir, quelque soit la situation. Eryn regarda sa fille avec dédain, et finit par hausser les épaules, avant de reporter son attention sur ses dossiers. Avocate, elle n’avait guère le temps de consacrer quelques minutes à sa fille, rien que pour lui demander si sa journée s’était bien passée. Carleigh resta à côté d’elle quelques minutes, attendant encore la réponse de sa question posée quelques instants avant l’interrogatoire de sa génitrice. Elle n’avait pas grand espoir, non. Mais elle trouvait que croire en l’impossible pouvait l’aider à avancer. Elle se leurrait, bien entendu. Mais c’était dans sa nature d’être ainsi : jeune, insouciante, souriante, croyante en des choses impossibles et ironiquement irréalisables.
Madame Wilde finit par relever la tête vers sa fille, et soupira d’un air indigné. Elle retira ses lunettes, passa sa main sur ses yeux, et attendit encore quelques instants avant d’ouvrir la bouche.
– Qu’est ce que tu attends Carleigh ?
– Et bien, vous savez bien, mère. Je vous ai demandé si je pouvais aller chez Riley cet après midi.

Regard assassin. Carleigh baissa docilement les yeux, comme si cela allait attendrir sa mère.
– Il en est hors de question. File dans ta chambre.
La blonde resta figée là pendant un moment, n’en croyant pas ses oreilles. C’est seulement quand elle s’aperçut que sa mère la regardait avec agacement qu’elle fit volte face pour monter quatre par quatre les grands escaliers et se précipiter dans sa chambre. Elle passa devant Zacharie, jouant du violon, encore et encore, puis devant Andrew, casque sur les oreilles en train de lire un livre aussi gros que lui. En passant la porte de sa chambre encore toute rose, elle se mit à sentir sa gorge se serrer, puis se mit à sangloter bêtement sur son oreiller. 2003. Douze ans et quelques jours qu’elle était sur cette Terre, qu’elle était coincée dans cette famille à la fois rigide et soucieuse des apparences.
Douze ans, et elle n’en pouvait déjà plus.
Son regard embué de larmes se promena dans sa chambre, cherchant quelque chose contre lequel s’appuyer. Rien. Ses murs étaient blancs, comme ceux d’un hôpital, et rien ne laissait paraître qu’une adolescente vivait ici. Même dans sa chambre, même dans son territoire, Carleigh n’avait rien le droit de faire, et était comme emprisonnée dans sa propre tête. Ce qu’elle faisait ? Travailler, travailler, encore et encore, tout cela rien que pour récolter un regard dédaigneux de sa mère, un soupire de son père presque jamais là. Elle faisait son possible pour faire tout ce qu’ils voulaient d’elle, jamais, pas un regard satisfait, pas une étreinte. Pour eux, c’était normal, l’excellence. Après tout, elle était une Wilde, elle se devait de faire tout cela. Si Zacharie avait fini par aller en internat pour revenir que les week-ends comme ce jour là, Andrew avait quand même réussi à supporter cela. Et le supportait toujours.
Mais, elle, ne pouvait plus.
Elle s’affaissa sur son lit, caressa du doigt les dessins qu’elle avait pu laisser sur sa couette avant de descendre faire la requête à sa mère. Elle les observa, les larmes coulant encore contre ses joues. Monde cruel, mon injuste. D’un geste brusque, elle retira la cravate qui faisait partie de son uniforme, la jeta au loin dans sa chambre. La tristesse, dans sa tête, se transformait peu à peu en colère. Elle avait peur d’exploser, mais elle savait que cela arriverait. Fatalement. Cette famille ne lui correspondait plus, elle ne réussissait plus à se conformer à leurs règles. Elle en avait marre de n’être qu’une personne indigne d’intérêt à leurs yeux, de n’être qu’une bonne à rien. Elle était là, elle vivait à Londres, elle allait dans une école pour filles, travaillait deux heures et demi par soir pour avoir de bons résultats, était une fille modèle, rentrait toujours directement en revenant des cours, ne loupait aucune classe, avait des résultats excellents. Et au final, elle n’avait même pas le droit d’aller voir son meilleur ami que ses parents jugeaient sans importance et bien trop bas dans la société pour être fréquenté par une Wilde…
Elle soupira. Ses doigts fins se posèrent sur un de ses dessins où elle avait tenté de dessiner sa mère, puis elle le saisit à pleine main, le déchira sans se contrôler. Encore. Encore. Encore. Des confettis, à l’image de l’amour qu’elle avait eu pour elle qui volait en éclat.
– Carleigh, qu’est ce que tu fais ?
Zacharie se trouvait dans l’encadrement de la porte. Essuyant ses larmes, elle releva la tête pour le regarder en faisant paraître une façade pleine d’assurance. Elle respira plusieurs fois, compta jusqu’à dix dans sa tête. Elle cacha les morceaux de feuilles dans sa main. La révolution était en marche.
– Moi ? Rien du tout.
Règle numéro six des Wilde : ne jamais mentir. Et pour la première fois de sa vie, Carleigh venait de la transgresser, enfreignant en même temps la première. Ne jamais transgresser les règles.
***
La Wilde regarda sa meilleure amie avec de grands yeux, puis passa une main dans ses cheveux fraichement coupés. Lendemain du fameux jour où elle avait craqué, et qu’elle s’était sentie inutile dans sa famille. Juste après sa crise de larme, elle avait pris sa paire de ciseaux, l’avait approché de ses longs cheveux blonds lui arrivant jusqu’aux hanches, et d’un coup bien précis, les avait coupé au niveau de la nuque. Elle avait été satisfaite, au départ, par la symbolique de son geste, puis avait trouvé cela pas très jolie. Elle avait donc coupé de nouveau, de plus en plus court, pour se retrouver avec une coiffure identique à celle de son frère Andrew. Pas trop courts, pas rasé comme certains hommes, mais plus de longues boucles venant lui chatouiller le visage. Ce n’était pas grand-chose : après tout, dans les familles normales, les adolescents avaient souvent des réactions ainsi. Simplement, pour les Wilde, cela voulait dire beaucoup. Beaucoup trop, certainement.
Autant dire que Eryn avait poussé un cri horrifié quand elle avait débarqué dans la salle de bain et qu’elle avait vu les longues mèches de cheveux gisant dans le lavabo. C’était simple, elle n’avait jamais voulu qu’elle se coupe trop court sa tignasse, considérant qu’une fille devait avoir les cheveux longs. Une gifle, même plusieurs. Mais cela n’avait rien changé. Sa fille allait demeurer avec les cheveux courts un temps.
Bien sûr qu’elle avait prit cela comme une attaque personnelle, qu’elle avait fusillé du regard sa fille aussi longtemps qu’elle avait pu. Mais elle avait vu dans les yeux de Carleigh que c’était fini. Qu’elle n’avait plus peur.
– T’aimes pas ?
Ton innocent, voix douce, alors que Carleigh entreprenait de prendre ses affaire dans son casier. Elle, personnellement, trouvait que cela ne lui allait pas, mais par esprit de contradiction, elle préférait penser que sa nouvelle coupe était une pure merveille plutôt qu’accepter que sa mère eut raison. Elle posa sa main sur son livre d’allemand, puis se tourna vers Heather, le visage perplexe.
– Et puis, explique-moi en quoi je n’aurais pas le droit de me couper les cheveux ?
– Bah, je sais pas moi, ça te donne un côté…
– Garçon ? Et pourquoi pas, hein ?
– Bah…
– Bon, dégage Heather. T’es comme eux de toute manière.

Elle claqua la porte de son casier puis tourna les talons sans un seul regard pour sa meilleure amie. De toute manière, dans cette école, ils étaient tous ainsi. Tous pareils, autant qu’ils étaient. Trop bourgeois, trop à cheval sur les règles. C’était quoi au juste leurs problèmes, hein ? Ils ne pouvaient pas laisser les gens qui ne se plaisaient pas dans ce monde tranquillement ? Tout cela la rendait malade. Elle se mit à courir, ses affaires sous le bras, bien trop vite pour que sa jupe reste en place, et poussa violemment la porte des toilettes. Elle lâcha son sac de cours, laissa tomber ses livres de ses mains, et entra dans la première cabine qu’elle trouva. Sans plus attendre, elle pencha la tête au dessus des toilettes, s’enfonçant ses doigts dans la gorge.
Son petit déjeuner y passa. Mais c’était le seul moyen qu’elle avait trouvé pour dénouer le nœud qui s’était formé dans son ventre. Elle se sentait de plus en plus enfermée, de plus en plus oppressée.
Se couper les cheveux n’était que la première chose d’une longue série de bêtises, donc. C’est ce qu’elle conclut quand elle appuya avec énervement sur le bouton d’actionnement de la chasse d’eau.
Elle se regarda dans le miroir, se rinça plusieurs fois la bouche. Elle comprenait Zach mieux que n’importe qui. Elle comprenait pourquoi il s’était tué à vouloir aller en internat, pourquoi il n’avait pas pleuré quand il avait quitté l’école pour garçons dans laquelle il avait été scolarisé avec Andrew pour se rendre dans cet internat où il avait pu étudier la musique avec des passionnés comme lui. Maintenant, il était loin de tout ça. Mais il y avait été par la manière douce.
Et Carleigh n’était pas résolue à être gentille à ce point là avec leurs parents. Certainement pas.

FOURTH.
carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone Tumblr_lmmmosUddI1qhe2ex – Bon, Carleigh, ce n’est plus possible !
La voix d’Enzo Wilde s’éleva dans la salle à manger, et la blonde se concentra sur le contenu de son assiette. 2005. Cela faisait maintenant deux ans qu’elle garda les cheveux courts, certes un peu plus long que la fois où elle se les était coupés toute seule, mais ses boucles n’étaient pas réapparues. Elle finit par poser son assiette, relever la tête pour observer Andrew qui était assis en face d’elle et qui semblait être absorbé par le liquide contenu dans son verre. Mauviette. C’était la première fois qu’il ne faisait rien, qu’il laissait les parents la disputer. Et Zacharie qui n’était même pas là… Elle soupira d’un air indigné, et tourna la tête vers son père avec un air provocateur.
– Et tu vas me faire quoi au juste ? Lire ton journal comme à chaque fois que mère levait la main sur nous tout simplement parce qu’on avait la mauvaise idée de faire un pas de travers gosses ?
– Carleigh, je ne te permets pas !
– Vous ne me permettez jamais rien de toute manière.

Elle se leva de table, dans de grands gestes dramatiques, et lança sa serviette à terre avant de marcher dessus pour s’en aller. Elle monta les escaliers aussi vite qu’elle put, prit le sac qu’elle avait fait quelques heures plus tôt en prévision de ce moment fatal. Bien sûr qu’elle avait su que cela se passerait mal. Ca se passait toujours mal, avec eux, de toute manière. Quand elle était rentrée, ce soir là, ils l’avaient vu débarqué avec une mèche blonde parmi ses cheveux. Ils n’avaient pas apprécié, évidement. Ils avaient trouvé cela vulgaire, l’avait engueulé comme une chienne, en avait profité pour la priver de tout ce qu’ils pouvaient bien trouver. Elle était restée devant eux, ce regard arrogant qu’elle s’était forgée, guère démontée par leurs menaces. Mais le pire avait été après, quand ils avaient aperçue le tout nouveau piercing qu’elle s’était fait en compagnie de Riley, fraudant un peu pour pouvoir l’obtenir, au septum. Explosion à table. Scandale, bien entendu. Après tout, cela faisait très mauvais genre d’avoir une fille qui fait sa crise d’adolescence d’une telle manière.
Elle redescendit, sweat-shirt sur le dos, sac aux épaules, et mit ses chaussures aussi vite qu’elle le put. Bien entendu, ses parents étaient debout, la regardaient avec de grands yeux, trop choqués pour faire quoi que ce soit. Ils savaient menacer, mais ne passaient jamais à l’acte.
– Vous êtes que des cons.
Elle ouvrit la porte et la referma en la claquant, puis elle se mit à courir dans sa rue pleine de maisons grandissimes et de pauvres riches sans cœur. Si les larmes montaient à ses yeux, elles coulaient sans qu’elle sanglote comme une petite fille. Elle était en soi trop sensible pour que ce geste ne lui fasse rien, mais elle n’avait pas de peine pour eux. Non. Ce qu’elle pleurait, c’était son enfance gâchée. Elle avait peut être eu tout ce qu’elle désirait, mais pas de l’amour. A vrai dire, elle ne savait même pas ce que cela pouvait bien dire.
Elle descendit dans la première station de métro qu’elle trouva sur son chemin, s’orienta sans regarder un quelconque plan comme seuls les Anglais pouvaient le faire. Debout dans les longs serpents mécaniques, elle observa son reflet dans les vitres, détaillant chaque larme qui avait bien pu couler le long de sa joue. Ses cheveux étaient ébouriffés, ses yeux fatigués. Elle ne se reconnaissait plus dans cette adolescente à la fois mal dans sa peau, blessée, peu sûre de son lendemain. Doucement, elle descendit à un arrêt de la Picadilly Line, puis d’un pas mal assuré, s’avança dans la foule. Des gens normaux. Cela lui faisait bizarre. Pour une fois qu’elle côtoyait des gens qui étaient comme elle aurait voulu être.
Elle monta les marches pour se retrouver dehors, la pluie s’abatant sur ses cheveux courts. Elle mit sa capuche sur sa tête, regarda autour d’elle avant de se mêler à la masse. Elle connaissait le chemin par cœur. Tellement que les minutes semblaient se transformer en secondes. Porte bleue. Sonnette presque accueillante. Tête blonde reconnaissable.
– Ca te dérange si je couche là pendant quelques jours ?
Riley lui ouvrit les bras pour qu’elle puisse se réfugier contre lui. Elle se mit à pleurer contre lui, ce meilleur ami qu’elle avait rencontré neuf ans auparavant. Amitié de gamin ? Plus trop maintenant.
Il la fit rentrer. La fit dormir sur le canapé sans poser de questions, se contentant juste de la consoler du mieux qu’il pouvait. Après tout, ils étaient des meilleurs amis pour la vie.
***
Eryn leva la main vers sa fille, puis finit par la baisser, le regard plus noir que jamais. C’était réellement fini entre Carleigh et sa famille. Il n’y avait plus rien, tout du moins, entre ses parents et elle. Si, du vide, de l’incompréhension. Une barrière d’honte s’était forgée entre ces deux mondes si différents. Carleigh n’aimait pas être méchante. Elle détestait son ton sarcastique, ses remarques aussi assassines que rancunières. Seulement, c’était le seul moyen qu’elle avait trouvé pour se défendre. Elle s’était forgée une carapace avec eux ; l’adolescente rebelle et chieuse à temps plein. Avec ses amis, c’était autre chose. Elle pouvait être la fille la plus adorable de la terre, en dessous de ses cheveux teints de toutes parts, sa coupe de garçon et son maquillage pot de peinture. Mais peu de personnes, dans son ancien collège, se donnait la peine de l’écouter, de la regarder, de lui donner du temps pour faire ses preuves. Coincée dans un endroit bourgeois qui la rendait presque allergique. Voilà ce qu’elle était.
Ils étaient assis à trois sur la table du salon. Elle d’un côté, eux deux de l’autre. Elle était revenue de chez Riley, l’été commençait tout juste. Bien entendu, elle avait fini ses années de collège, et la replacer était une obligation. Pendant longtemps, Carleigh avait pensé que ses parents la destinaient à un lycée dans la même lignée que son ancienne école : exclusivement féminin, avec un encadrement spécialisée, beaucoup d’argent à investir, des locaux fabuleux, des filles à la fois bitch et sans scrupule.
Carleigh finit par hocher la tête et monter à l’étage sans un seul regard pour eux. Après tout, la discussion était close. Elle se dirigea vers la chambre de Zacharie, où celui-ci était installé à jouer de la guitare, et il leva la tête dans sa direction quand elle s’affala sur son lit encore défait. Un silence s’installa, alors qu’il ne jouait plus et que leurs parents avaient cessé de marmonner en bas, et la demoiselle posa son regard sur la fenêtre pour observer les rayons du soleil. Toujours aucun bruit. Elle soupira, se releva lentement, et regarda son frère blond.
– A l’internat, je vais me faire pousser les cheveux. Ils me manquent.
– Pourquoi tu fais ça, Carly ?
– Il fallait bien que quelqu’un le fasse.
– Et tu n’as pas peur de tout perdre ?
– Et perdre quoi ?
– Eux.

Il y eut un silence.
– On ne peut pas perdre ce qu’on a jamais eu.
Il lui fit un petit sourire avant de se reconcentrer sur sa guitare. Elle se leva, ébouriffa les cheveux de son grand frère avant de sortir de sa chambre. Il l’avait vanné pendant des années. Il l’avait critiqué, rabaissé, lancé des paris stupides pour qu’elle se fasse gronder, et maintenant qu’ils étaient là, nus face à la vérité de leurs actes, ils avaient fait une sorte de paix. C’était peut être la perspective de ne plus se revoir avant les grandes vacances prochaines qui les rendaient aussi calme et pacifiques, mais Carleigh s’avoua qu’elle aimait cela. Il partait à Paris faire ses études de musique. Elle, allait dans un lycée de Londres, en internat, les vacances avec un éducateur, elle ne savait pas où. Elle avança vers la sortie, et dans l’embrasure de la porte, se retourna pour poser ses yeux sur son instrument.
– Tu vas me manquer, Zach Wilde. N’oublie pas de m’envoyer par la poste les partitions que tu composes.
– Ca risque pas. Comment oublier son hérisson blond préféré ?

Elle rit. Cela faisait des mois qu’elle ne l’avait pas fait dans cette maison.

FIFTH.
carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone Tumblr_lcj1psalTz1qe9v3ho1_500 – Mademoiselle Wilde, rappelez moi de quoi est composé l’uniforme féminin s’il vous plait.
2006. La demoiselle assise en face du proviseur leva les yeux au plafond, faisant mine de réfléchir, et laissa quelques secondes s’écouler le temps qu’elle réponde. Elle se redressa, joua lentement avec ses cheveux lui arrivant à l’épaule, et regarda l’homme avec ses grands yeux verts.
– Chemise blanche avec l’insigne de CHS, cravate bleue nouée autour du cou, veste bleu avec l’insigne de l’école toujours. Jupe plissée arrivant aux genoux bleue toujours, collant blanc ou chair, chaussures immondes bleue et blanche de l’école… Ruban dans les cheveux peut être ? Serre-tête. Je crois même qu’il y a un parapluie quand il pleut !
Fière, elle lui adressa un immense sourire, comme si elle sortait victorieuse de l’interrogatoire. Elle croisa les jambes, joignit ses mains sur ses genoux et continua à observer le proviseur avec ses grands yeux verts. Troisième fois ce mois ci qu’elle finissait par passer la porte de son bureau. Première, pour avoir fumé dans sa chambre d’internat. Deuxième, pour avoir fugué un soir pour aller dans un bar avec d’autres internes. Si elle n’avait pas été encore expulsée depuis son arrivée, c’était tout simplement parce que ses parents graissaient la patte du lycée. Le rénovement de la cafétéria n’avait pas été fait avec des fonds propres.
En cet instant, Carleigh savait pourquoi elle était là. Simple. La veille, elle s’était amusée à prendre sa paire de ciseaux avec Andrea Williamson – une autre pensionnaire blonde comme les blés et pas sainte (du tout). Bien sûr, les profs l’avaient remarqué dès qu’elles avaient mis les pieds en classe. Ils n’étaient pas aveugles, non plus.
– Justement, mademoiselle Wilde. Jupe arrivant aux genoux. Or, il me semble, la mi-cuisse n’est pas exactement située au même endroit que le genou. Je me trompe ?
– Monsieur le proviseur, si vous me le permettez, c’est mieux que rien du tout.

Carleigh tourna la tête vers le brun qui était installé dans un fauteuil, au fond de la pièce. Elle sourit, puis se retourna vers le proviseur en souriant de plus belle. Ironisme à en vomir. Le proviseur fusilla du regard le garçon, puis la Wilde, et se leva pour prendre dans un de ses tiroirs une chemise de chimie extrêmement longue. Il la mit dans les mains de la demoiselle, et soupira d’un air indigné.
– Vous deux, dehors. Steevens, je vous communiquerais les renseignements que vous souhaitez plus tard. Wilde, je vous retiens.
– Au plaisir !

Elle se leva, se dirigea vers la porte. Le gars qui l’avait à moitié défendu lui tint la porte pour sortir, et une fois dans les couloirs, elle se tourna vers lui en enfilant la blouse de chimiste prévue pour cacher ses jambes un peu trop dévoilée. Elle ne l’avait encore jamais vu auparavant. Enfin, elle avait du le croiser à plusieurs reprises, mais n’avait pas retenu son visage. Après tout, il y avait tellement d’élève dans ce lycée, et elle n’était pas sur le même niveau que lui… elle lui adressa un sourire.
– Merci.
– Ya pas de quoi.
– C’est quoi ton prénom ?
– Nathan. Carleigh, c’est ça ?

Elle hocha la tête, sans vraiment savoir comment il avait fait pour connaître son prénom. Après tout, tout le monde dans le lycée avait du finir par la connaitre. Carleigh, la rebelle. Image complètement fausse, d’ailleurs, puisqu’elle était la première à pleurer dans son coin, la première à s’en vouloir dès qu’elle blessait quelqu’un avec ses paroles, la première à avoir un visage de poupée. Mais les élèves semblaient être beaucoup plus inspirés à colporter sa réputation de mauvaise fille.
Au final, ça ne la dérangeait pas. Elle savait ce qu’elle valait.
***
2008. Deux gamins âgés de dix-sept et dix-huit ans affalés sur le canapé de chez Riley. Vacances de Pâques, terminale. Carleigh en avait profité pour venir squatter la maison de Riley, histoire d’éviter ses parents, les révisions, l’éducateur et tout ce qui pouvait toucher aux cours. Carleigh était assise en boule, et regardait son meilleur ami. Cela faisait longtemps qu’ils ne s’étaient pas vu ; beaucoup trop longtemps. Ils avaient construit leurs vies chacun de leurs côtés, avaient pris leur première cuite séparément, fait leur première fois loin l’un de l’autre. Carleigh avait l’impression d’avoir perdu du temps.
Mais c’était comme cela, après tout, elle était en internat. Dure loi que ses parents l’avait forcé à appliquer.
– Mon Dieu, Riley, t’imagines même pas à quel point l’internat ça peut être bien ! Bon, ok, ya des tonnes de restrictions, des pions qui te surveillent à longueur de journées, mais sérieux, ya plein de gens bien. Pas comme les filles que j’avais pu rencontrer au collège pour bourges où j’allais, quoi. Genre. Je passe mes après midi chez Alex à regarder des dessins animés et à jouer à ses jeux là, des soirs au poste de police avec Nathan parce qu’on a fait trop de conneries. J’te raconte même pas les soirées avec Maisy et Andrea… J’suis sûre que tu te serais plus là-bas, sérieux.
Elle lui lança un sourire, bien qu’il n’ait pas l’air très convaincu par ce qu’elle avançait, et mit la main sur sa télécommande de jeux. Elle aurait adoré qu’il vienne avec elle. Tellement. Comme cela, leur duo n’aurait pas été séparé. Cela avait été la première fois qu’ils avaient passé autant de temps sans se voir, sans faire de bêtises ensemble. Passer la semaine tous les deux, et d’autres, avait été obligatoire. Ils en avaient même profité pour faire quelques passages chez le tatoueur, principalement grâce aux faux papiers qu’Andrea avait fait pour la Wilde, et la demoiselle observa son pansement sur son poignet quelques instants avant de regarder de nouveau son meilleur ami. Âge mental, zéro, comme toujours. Mais Carleigh demeurait Carleigh.
– Enfin. Les examens de fin de cycle sont dans pas longtemps, j’ai pas commencé à réviser, j’ai envoyé mon dossier un peu partout pour des études de Littérature. J’suis dans la merde, pour changer.
Ironisme, de nouveau. Elle s’arrêta le temps de réfléchir.
– Mes parents vont me tuer, aussi, pour changer.
Si Riley ne parlait pas, elle n’avait pas l’impression de parler dans le vide. Elle savait qu’il l’écoutant, comme toujours. Elle aurait adoré s’attarder sur les dernières fêtes qu’elle avait pu faire, les dernières engueulades avec ses parents, les lettres qu’elle échangeait avec ses frères, mais elle savait que si elle se lançait, elle parlerait pendant des heures.
Depuis l’internat, elle avait eu une nouvelle vie. Loin de ses parents, elle avait cherché à avoir de l’affection comme elle aurait aimé d’avoir. Petits copains à répétition, réputation de fille facile, en somme, elle n’était pas forcément bien vue. Bien sûr, cela remontait aux oreilles des parents, ils savaient tout sur tout ce que pouvait faire leur fille. Autant dire que cela creusait encore plus le fossé qui s’était installé entre eux. Maintenant, quand ils communiquaient, c’était par de simples morceaux de phrases, de simples constations. Tellement oppressant que Carleigh avait fini par se faire dorloter par les parents de Nathan, celui qu’elle avait rencontré dans le bureau du proviseur, et qui avait fini par devenir un de ses proches amis.
Elle avait dix-sept ans, et déjà l’impression d’avoir loupé sa vie à cause de parents indignes.

SIXTH.
carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone Tumblr_llot7ftLK41qe50f0o1_500Domicile des Wilde, matinée. Enzo et Eryn assis d’un côté de la table du salon, Carleigh de l’autre. Un service de thé était entre les deux camps, comme pour les séparer, marquant distinctement cette frontière qui s’était édifiée entre eux au fil des années, sans qu’ils ne le veuillent, au final. Ils ne se comprenaient plus, c’était fini. Elle les avait déçus, ils avaient été trop durs. La demoiselle avait conscience qu’elle ne pourrait pas revenir en arrière, qu’elle n’aurait plus qu’à s’en aller quelque part à Londres, vivre dans un appartement, vivant de ses propres ressources, et changer de trottoir quand elle les croiserait dans la rue, faire comme s’ils n’existaient pas. Si son esprit tentait de se persuader que c’était ce qu’elle attendait depuis des années, elle savait qu’au fond cela la frustrait, lui faisait du mal, la rongeait lentement comme de l’acide. Elle se sentait mal, comme si elle voyait son monde s’effondrer, alors qu’elle croisait leurs regards froids dénués de sentiments à son égard. Elle avait tenté de croire qu’elle s’était faite de nouvelles fondations, seule, mais tout était tout simplement en train de tomber en ruine. On l’obligeait à se détacher alors qu’elle n’était pas prête. Absolument pas prête.
Elle l’avait bien compris, elle n’était plus rien. Plus rien du tout.
– A+ en Littérature.
C’était Eryn qui avait fini par briser ce silence pesant, puisque c’était elle et seulement elle qui se permettait d’encore lui adresser la parole. Carleigh observa ses mains, contempla ses ongles rongés, couverts de vernis noir abimé, consciente des regards lourds de sens qui pesaient sur elle. Sa mère tenait ses résultats d’examen finaux de Lycée, et elle regardait ses notes, fatalement. Son ton avait été froid, tranchant, comme si avoir une fille aussi douée en Littérature à ce point là était comme une tare pour la famille. Ce n’était pas de sa faute s’ils avaient toujours nourri l’espoir qu’elle soit biologiste, chercheuse, une scientifique comme son père. A+ en Littérature, des notes semblables en langues étrangères – Allemand, Italien, Russe. Seulement, ses notes catastrophiques en Mathématiques et en Sciences Expérimentales pouvaient laisser perplexe certains, rendre fous de rage d’autres. Comme Enzo et Eryn, par exemple.
– Pas de ‘félicitation, c’est bien ma fille !’ ou bien alors ‘Nous sommes si fières de toi !’ ? Ca m’aurait étonné. Bon, j’peux y aller maintenant ?
Elle s’interrompit, tout en soupirant et en passant ses mains sur son visage. A quoi cela servait, sincèrement, de protester ? Elle connaissait ses parents. Ils allaient lui faire la même chose qu’avec Zacharie : l’obliger à prendre une décision qui sera au final sienne, l’éloigner du mieux qu’ils pouvaient. Une fille comme elle tachait bien trop l’image des Wilde. C’était un fait.
– Finalement, tu sais dans quelle université tu vas aller ? Ca serait peut être bien que tu nous communiques ton choix, Carleigh. Nous sommes tes parents.
Carleigh eut un petit rire ironique, regarda son père comme s’il disait la connerie la plus grosse de sa vie. Comme s’ils avaient été des parents. Elle se mordit la langue pou ne rien répliquer, pour ne pas envenimer encore plus les choses. Tout ce qu’ils avaient fait, c’était de ne plus lui parler une fois qu’elle s’était exprimée, une fois qu’elle leur avait fait comprendre qu’ils agissaient plus en tyran qu’autre chose. Elle posa sa tête sur la table, et réfléchit un instant. Elle connaissait la réponse. Depuis longtemps, même.
– Columbia.
– Très bien.
– 5 500 kilomètres, ça suffit pour votre honneur ?

Carleigh se leva de table. Pas de protestation, pas de réponse. Elle savait qu’elle avait gagné. Sa valise était déjà faite. Ses affaires déjà prêtes. Ses billets déjà pris.
Dire qu’ils ne l’avaient même pas féliciter pour avoir réussi à être prise dans une aussi grande école. Si la circonstance avait été autre, Carleigh était persuadée qu’elle aurait peut-être récolté des yeux étonnés… Ou un sourire. Mais ce n’était qu’un détail ; elle était peut-être trop optimiste.
Le premier septembre, elle s’envola pour New York, ville qui la faisait rêver, sans se retourner. Elle laissa Andrea quelque part en Ecosse, ses frères dans leurs universités en Europe, et ses parents dans leur grande demeure de riches. Ce qu’elle avait juste réclamé en échange de leur foutre la paix était une pension alimentaire pour pouvoir vivre. Somme bien grasse, mais elle n’avait plus aucun scrupule. Eux non plus, apparemment, mais ils avaient signé le chèque sans broncher, trop contents de ne plus à avoir à se préoccuper de la survie de leur fille, et surtout, des tâches qu’elle pouvait faire sur l’étiquette Wilde en Angleterre.
Dix huit ans, princesse tombée de son cheval blanc, haute comme trois pommes, et seule dans New York. Jamais elle ne se sentit aussi libre.
***
– Allô ?
– Andrea ? C’est Carleigh Wilde.
– Oh mon Dieu, Carleigh ! Ca fait tellement longtemps !
– Tellement. Je suis désolée de t’appeler comme ça, de ne pas t’avoir donné de nouvelle avant et de… De t’annoncer ça comme ça, mais… Riley est décédé il y a trois jours.

Silence à l’autre bout du fils, tandis qu’Carleigh se sentait faiblir. Prononcer ces mots là lui arrachait littéralement le cœur, la rendait malade rien qu’à l’idée que cela puisse être possible. Elle avait été là. Elle l’avait entendu se briser la nuque dans l’escalier conduisant à son appartement, après qu’ils se soient disputés pour la première fois de leurs vies. Elle s’en voulait. Atrocement. Mais elle avait pensé que prévenir Andrea était une bonne idée, puisqu’elle aussi l’avait connu. Après tout, cette blonde là avait bien été sa meilleure amie lorsqu’elle était au Lycée, et les deux avaient été amenés à se croiser. Plusieurs fois.
– Oh mon Dieu…. Oh mon Dieu. Je suis tellement désolée. Comment ça s’est passé ?
– Chute dans un escalier, il est mal tombé et… Et... Bon, écoute Andrea, euh… Je vais te laisser. Je t’enverrais un mail dans les jours qui viennent.
– Je suis avec toi, choupette. Si t’as besoin de quoi que ce soit…
– C’est ça. Tchao.

Carleigh raccrocha sans avoir une quelconque réponse, et mit sa tête entre ses mains pour pleurer. Sur les murs de son salon, des photos étaient visible d’elle avec ses amis. Elle avait considérablement changé, depuis qu’elle était loin de ses parents. Ses longues boucles présentes, son sourire étincelant n’importe où et n’importe quand, et sa vilaine manie de rire pour tout et rien étaient de retour. Elle semblait heureuse. Et elle était. Tout du moins, jusqu’à ce jour là.
Nathan l’avait suivi de près quand elle était allée à Columbia, ainsi que Riley. Première année en Littérature, élève brillante, Carleigh étincelait de mille feux dans cette section, mais préféra se réorienter en stylisme, en plein questionnement sur sa vie future. Si elle avait continué à faire des fêtes, elle avait considérablement baissé le rythme, se sentant mieux dans des soirées plus privées et moins arrosés, avec ses amis. Elle se sentait neuve. Comme si elle n’avait plus besoin de faire semblant d’être ce qu’elle n’était pas. Elle n’avait plus besoin de s’échapper de ses parents, de leur tenir tête ; ils avaient depuis longtemps rendus les armes, fait une croix sur elle.
Comme si elle n’avait jamais existé. Une nouvelle fois, le cœur de la blonde se serra, tandis qu’elle observait son cellulaire.
Carleigh prit son téléphone, composa un numéro qu’elle connaissait que trop bien. Elle porta l’appareil à son oreille, entendit plusieurs sonneries, avant qu’une voix féminine se fasse entendre. Gorge nouée, elle ne put souffler mots pendant quelques instants, puis elle finit par tousser et dévisser sa mâchoire.
– Mère ?
Pas de réponse, mais cela ne fut pas étonnant en soi. Carleigh attendit de nouveaux quelques secondes, luttant contre les larmes.
Elle avait tellement de choses à lui dire. Elle se sentait démunie en entendant sa voix, en se disant que si elle avait été plus adorable, sa mère aurait peut être fini par l’aimer. Elle ne voyait pas comment se faire pardonner. Oui, elle s’en voulait d’avoir été exécrable et en constante révolution durant son adolescence, et savait que même si elle n’avait pas été la seule fautive, elle n’était pas une blanche colombe non plus. Les kilomètres avaient fini par lui faire rendre compte de cela.
Carleigh prit une nouvelle inspiration, et elle entendit Eryn s’agacer à l’autre bout du fils. Nostalgique de ses soupirs. S’en devenait presque pathétique.
– Mère, c’est Carleigh. Je vous appelle pour vous dire que… Que… Je suis désolée.
Elle raccrocha.
Une fois son portable remit dans la poche de sa veste, Carleigh se chargea de l’unique valise qui restait dans son appartement New Yorkais. Elle avait dix-neuf ans, elle avait perdu son meilleur ami. Pour la seconde fois de sa vie, elle prenait la fuite.
Carleigh avait arrêté son choix pour son déménagement sur une petite ville du Maine. Elle avait déniché une université qui avait bien voulu d’elle avait son dossier à en faire tourner la tête, et avait choisi des études de criminologie, comme pour se distraire. Elle quittait sa vie New Yorkaise sans se retourner.
Elle avait peut être fait quelque chose de bien dans sa vie, après tout.







Dernière édition par Carleigh E. Wilde le Ven 6 Jan - 21:32, édité 10 fois
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MessageSujet: Re: carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone   carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone EmptyMar 3 Jan - 18:35

Bienvenue I love you
(les avatars ne sont pas réservés ;))
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MessageSujet: Re: carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone   carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone EmptyMar 3 Jan - 18:37

Okay, tant pis, je vais me dépêcher de faire ma fiche. I love you Merci beaucoup ! carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone 161626
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MessageSujet: Re: carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone   carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone EmptyMar 3 Jan - 18:41

Elle est pas mal Emma de dos. Arrow
Anyway, bienvenue. carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone 556141
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MessageSujet: Re: carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone   carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone EmptyMar 3 Jan - 18:49

    TON TITRE carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone 691554
    cette chanson, je la connais de la pub pour je sais plus quoi de Lea Michele, et, gosh. carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone 759523
    c'est la première fois que je trouve quelqu'un qui la met en titre. J'pensais que personne connaissait carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone 27094

    breeef, bienvenue miss carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone 63951 EMMA carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone 432336


Dernière édition par Rianne Burrows le Mar 3 Jan - 19:01, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone   carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone EmptyMar 3 Jan - 18:58

ethan, emma est toujours magnifique. carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone 2763270137 carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone 562126 merci beaucoup. I love you
rianna, OMG TU CONNAIS AUSSI. carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone 759523 J'me sentais trop seule à écouter cette chanson ! carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone 27094 Perso je la connais pas via la pub avec Lea (d'ailleurs je la connais même pas. '-') maaaaais bon. ♥️ Bref, bref, bref, merci beaucoup lady. I love you
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MessageSujet: Re: carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone   carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone EmptyMar 3 Jan - 19:08

Bienvenue I love you I love you
J'aime beaucoup le choix des prénoms ** Ils claquent sérieux carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone 63951
par contre si je peux me permettre on a déjà un personnage avec Hepburn comme nom de famille
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MessageSujet: Re: carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone   carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone EmptyMar 3 Jan - 19:10

Bienvenue et bonne chance pour ta fifiche emma est un superbe choix d'avatar :)
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MessageSujet: Re: carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone   carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone EmptyMar 3 Jan - 19:17

leslie, thanks a lot. I love you carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone 759523 j'avoue que j'suis restée devant mon pc longtemps avant de trouver mon pseudo carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone 27094 Arrow et pas de soucis je change le nom de famille dès que j'ai une idée. I love you
blazke, merci beaucoup sweetie. carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone 63951

edit ; et voilà, nom de famille changé pour wilde. I love you
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MessageSujet: Re: carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone   carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone EmptyMar 3 Jan - 19:42

Emma Watson carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone 63951
Bienvenue sur THUB (aa)
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MessageSujet: Re: carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone   carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone EmptyMar 3 Jan - 19:44

    HAAAAAAAAN. Toi, je t'aime. Arrow (oui, je suis comme ça, un brin envahissante dans mon genre *out*) Trêve de connerie mais SETH COHEN est un dieu, un vrai de vrai ! *-* Et puis la procrastination ceylebien ! Pareil pour les sarcasmes et la franchise. (a) Et le pseudi est top ! Bref, bienvenue parmi nous et bon courage pour ta fiche. I love you Si tu as la moindre question, n'hésite pas à t'adresser au staff. (:
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Aaron Lawford
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MessageSujet: Re: carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone   carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone EmptyMer 4 Jan - 13:19

WATSON. carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone 7985
Bienvenue parmi nous, & bon courage pour ta fiche. carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone 2763270137
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MessageSujet: Re: carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone   carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone EmptyMer 4 Jan - 19:23

charlie, rachel bilson la magnifique. I love you merci beaucoup miss. carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone 161626
lennox, OMG MOI AUSSI JE T'AIME DÉJÀ. carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone 759523 (si t'es envahissante j'le suis un peu aussi sur les bords carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone 562126) ça me rassure de voir que j'suis pas la seule à avoir déclaré que seth cohen était un dieu vivant (a) anyway tous tes commentaires m'ont fait plaisir, j'suis peut être pas si folle que ça au final. *-* thaaaanks. I love you
abbey, ton avatar est à tomber. carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone 63951 merci beaucoup sweetie en tout cas. carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone 161626
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MessageSujet: Re: carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone   carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone EmptyVen 6 Jan - 13:33

Seth Cohen est un dieu vivant, nous sommes tous bien d'accord sur ce point carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone 2763270137
Emma est un très bon choix, et puis ta fiche est superbe ( oui du coup je l'ai lue Arrow ) J'ai hâte de voir la suite carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone 86663
Bienvenue carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone 161626
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MessageSujet: Re: carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone   carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone EmptyVen 6 Jan - 17:18

BIENVENUE I love you
Emma est sublime! Bon choix d'avatar!
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MessageSujet: Re: carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone   carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone EmptyVen 6 Jan - 17:57

OMG ♥️ Emma, la jolie Emma ! Bienvenue carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone 63951
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MessageSujet: Re: carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone   carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone EmptyVen 6 Jan - 21:36

sarah, punaise j'me sens vraiment moi seule maintenant à vénérer Seth Cohen. carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone 577704309 On devrait former un club. (a) et tes compliments sur ma fiche mon vont droit au coeur, je me suis bien appliquée pour cette histoire. I love you Merci. <3
neela, on est d'accord là-dessus Emma est sublime. carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone 759523 Merci beaucoup. carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone 161626
joy, jolie et encore le mot est faible. carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone 86663 thanks a lot honey. carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone 63951

FICHE TERMINÉE carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone 7985 carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone 29362
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MessageSujet: Re: carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone   carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone EmptyVen 6 Jan - 22:23

Tout est bon, je te valide. I love you N'oublie pas d'aller recenser ton avatar ici. Je te rappelle qu'à compter d'aujourd'hui, tu as dix jours pour poster ton premier rp, pour nous prouver ton activité au sein du forum, auquel cas ton compte sera supprimé. Mais ne t'en fais pas, ce n'est pas la mer à boire. I love you Tu peux dès à présent commencer ta vie à Arrowsic, en créant des liens avec les autres membres ici. N'hésite pas à venir poster dans les fiches des autres membres, ils ne te mordront pas, promis. carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone 980392 Ensuite, nous t'encourageons à venir parler avec nous dans le flood et sur la chatbox, afin de faciliter ton intégration au sein du forum. carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone 536240 Il y a quelques gens bizarres ici, mais tu t'y habitueras très vite. carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone 562126 -ou pas- Oh et si tu as le temps, n'hésite pas à aller voter pour nos top-sites ici, ici, et là. carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone 691554 Enfin, si tu as une question, un problème, ou autre, tu peux poster ici ou bien tu peux t'adresser directement à un membre du staff, qui sera ravi de t'aider. carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone 29362 Sur ce, je te souhaite un très bon jeu sur thub! carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone 228070207 AMUSE-TOI BIEN! carleigh ☂ you show the lights that stop me turn to stone 1418844996
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