Sujet: You're the right one for me | Lennox Ven 13 Jan - 22:21
« J'ai pas oublié. » Appuyé contre le mur du salon, l'oreille posée contre son téléphone alors qu'un sourire étirait ses lèvres en une douce mimique, Nels n'avait eu qu'à appuyer sur le numéro de téléphone que lui avait laissé son autre pour entendre sa voix à nouveau. Il avait d'accord cru qu'il glisserait son prénom - comme une personne normale - dans la case réservée à cet effet, mais quelle ne fut pas sa surprise de voir qu'il ne s'y retrouvait pas. Fouillant ses contacts un à un, il comprit dès lors qu'il vit la mention spéciale représentant le numéro de Lennox qu'il l'avait trouvé et il ne lui fallut que quelques secondes pour presser la touche et le rappeler, en fin d'après-midi. La voix de Lennox fut comme un baume sur son coeur malmené depuis le départ de ce dernier et il baissa les yeux, les mains moites. « Rejoins-moi aux phares à 19h30. Je t'attendrai. » expliqua-t-il avec un sourire avant de préciser: « Je serai dans celui qui sera le plus près de la plage. Oublie pas ta veste, c'est frisquet. » termina-t-il, légèrement blagueur, avant de laisser tomber, dans un souffle, un délicat « J'ai hâte de te voir. » et de raccrocher précipitamment afin de ne pas lui laisser le temps de marchander. Il voulait le voir. Il voulait le voir et s'il voulait le voir aussi, il s'arrangerait pour se trouver au lieu de rendez-vous à l'heure indiquée. S'affalant sur le canapé de son appartement en fermant les yeux, Nels se mordit la lèvre avec un sourire, déjà désireux de le retrouver, lui et ses lèvres pécheresses. Il lui aurait demandé d'être là dans l'heure qui suivrait s'il avait pu, mais il ne voulait pas non plus se prendre une rafale de vent en pleine gueule. Il voulait lui laisser le temps, il voulait y aller doucement.
Attendre jusqu'à l'heure convenue fut plus difficile qu'il ne l'avait d'abord cru et il enfila finalement une veste par-dessus son tee-shirt et s'assura de verrouiller la porte avant de partir, le coeur battant à tout rompre. Il gara sa voiture non loin des phares et fit le reste du trajet à pied, espérant de tout son coeur que Lennox viendrait. Nels avait bel et bien plusieurs minutes d'avance et il ne s'était pas attendu à ce que son prétendant soit là avant lui - c'était d'ailleurs ce qu'il avait cherché à éviter en arrivant plus tôt - mais il voulait simplement qu'il vienne et qu'il ne l'ait pas effrayé en le laissant à peine parler lors de leur conversation téléphonique. Grimpant les marches du phare quatre à quatre, Nels se perdit un moment dans la contemplation de la plage lorsqu'il fut parvenu au sommet, les coudes posés sur le rebord de la fenêtre. Combien de temps il resta là, perdu, à observer les vagues s'échouer sur la plage de galets au pied de ce qui avait autrefois servi à guider les avions? Il n'aurait su le dire, mais un bruit dans l'escalier en colimaçon le fit se diriger subtilement et en douceur vers le mur histoire de se cacher à la vue de l'arrivant. Cependant, lorsqu'il le vit apparaître, il l'attrapa par les hanches avec fougue alors que ses lèvres venaient parsemer son cou de baisers, visiblement amusé et rieur sous la surprise consternée de Lennox. « J'avais peur que tu ne viennes pas. » murmura-t-il à son oreille avant de le relâcher doucement de manière à lui redonner sa liberté. Ses prunelles se posèrent délicatement sur la silhouette du jeune homme, l'effleurant, le désirant d'un simple regard. Appuyé nonchalamment contre le mur, un sourire au coin des lèvres, il l'observait silencieusement alors que le jour était presque tombé et que la lune s'élèverait bientôt. La brise lui avait paru fraîche, mais il n'avait eu qu'à poser les yeux sur Lennox pour que son corps s'enflamme. « Dis-moi ... T'as cru que je t’appellerais pas? » demanda-t-il simplement sans le lâcher des yeux, curieux de voir la réponse se profiler au creux de ses iris.
Sujet: Re: You're the right one for me | Lennox Ven 13 Jan - 23:11
Son regard n’avait pas quitté le petit boîtier électronique pendant deux jours. Le guettant comme un animal sauvage qui aurait pu lui sauter à la gorge à la moindre seconde d’inattention. Souffrant de chaque vibration, de chaque sonnerie, de chaque éclairement qui n’était pas celui qu’il attendait. Lennox avait attendu et tourné en rond, il avait espéré mais aussi désespéré. Pour lui, c’était couru d’avance : jamais il n’appellerait. Et il se trouvait si stupide d’y croire, si bête d’attendre quelque chose qui ne viendrait pas. Après tout, ce n’était qu’un rêve. La magie d’une nuit. L’espoir d’un soir. Pourtant, assis sur la chaise de son bureau, il ne pouvait quitter son téléphone dissimulé dans les draps épars de son lit. Jamais le temps ne lui avait semblé si long et vain. Jamais une envie aussi désespérée ne l’avait habité si longtemps pour un si court moment échangé. Et pourtant. Le surlendemain de sa rencontre avec Nels, l’artiste raté avait finalement jeté l’éponge. En surface, du moins. Car même s’il ne se baladait pas avec son portable en main, il ne pouvait s’empêcher d’y jeter un œil à maintes reprises. Et quand, finalement, il avait daigné sonner pour afficher un numéro inconnu, son cœur s’était agité. Il avait regardé l’écran, le regard vide, pratiquement incapable d’appuyer sur la touche verte qui allait le soulagé d’un point. Mais il l’avait finalement fait et c’était d’une main tremblante qu’il avait porté l’appareil à son oreille. « J'ai pas oublié. » A l’entente de cette voix familière façonnée de songe, Lennox ferma les yeux et frémit d’aise. Il ne l’avait pas oublié. Il ne savait pas si c’était un bien, si il avait bien fait, si tout cela avait un sens. Mais dans un léger murmure, à la limite de l’inaudible, il avait déclaré : « Tant mieux. » Deux mots qui n’auraient su traduire son état d’esprit, ni même les tressautements que son corps et son cœur lui faisait subir. Déjà parti à la dérive, Lennox ne saisit les informations qu’au vol, imprimant dans sa mémoire le lieu et l’heure. S’il y serait ? Il n’en n’avait pas la moindre idée pour le moment, la question restait entière, mais bien malgré lui, l’impatience l’animait déjà. Et que dire de ce détail surprenant. J’ai hâte de te voir, avait-il dit. Et puis, rien, le silence. Il avait déjà raccroché. Quelque part, celui l’évitait de devoir gentiment refusé l’effort et de l’autre, cela l’empêchait d’entendre encore le son carillonnant de sa voix. Qu’il aimait, adorait et chérissait déjà. Comme subjugué par cet être totalement différent de lui. « Moi aussi. J’ai hâte. Sans doute plus que toi. » avait-il murmuré à lui-même, lorgnant un horizon invisible. Et la journée était passé sans même qu’il ne bouge de l’endroit où il se trouvait, fixant son point transparent. Se posant mille questions. Imaginant mille scénarios. Que dirait-il ? Que ferait-il ? Comment agirait Nels ? Tant de question auxquelles il ne pouvait répondre seul. D’une certaine façon, il était condamné à s’y rendre. Parce que c’est comme ça que ça se passe. Et quand il posa les yeux sur son téléphone portable, il était déjà l’heure de partir s’il voulait être à l’heure. Alors, avec précipitation, il avait enfilé un vieux jean et un vieux t-shirt. Et comme son autre le lui avait intimé, il avait mis une veste par-dessus. Glissant son portefeuille dans la poche arrière de son jean, Lennox se dirigea vers la porte de son petit appartement et resta un bon moment la main sur la poignée, immobile.
Un brin de courage. Un sursaut de conscience. Une envie dévorante. Voilà ce qui l’avait finalement poussé à franchir le seuil de cette porte. Et il se trouvait désormais, là, en bas des marches, le cœur battant. Il s’approcha à pas de loup et grimpa la première avec anxiété, les mains tremblantes d’inquiétude. Mais il avait fait le plus gros du travail. Interdiction de faire machine arrière, désormais. Alors il continua son ascension, le visage fermé et l’appréhension ne le quitta pas d’une seconde. Son cœur manqua d’ailleurs de s’arrêter lorsqu’il sentit deux mains s’agripper à ses hanches et des baisers parcourir son cou. Et encore ses frissons qu’il croyait avoir oublié pour ne plus jamais le ressentir. C’était définitivement trop bizarre. Impossible de sourire malgré la joie éreintante que son cœur endurait. « J'avais peur que tu ne viennes pas. » Son souffle dans son oreille le fit frissonner de plus belle alors qu’il relâchait doucement son étreinte. Devait-il avouer qu’il avait failli ne pas venir ? Lennox préféra garder la réflexion pour lui alors qu’il rougissait de l’inspection du regard de son autre. « Me fais pas ses yeux là. » n’avait-il pu retenir, gêné de la chaleur qui l’habitait ave ce simple regard. « Dis-moi ... T'as cru que je t’appellerais pas? » Lennox attrapa un bout de la veste de Nels et joua avec, évitant ainsi à son regard de croiser celui de l’autre et d’une autre façon, de garder ses mains occupés ailleurs. Mais il s’interrompit pour poser sur lui son regard de glace. « J’ai attendu. » répondit-il simplement. Il avait cru qu’il n’allait pas appeler mais lui dire n’allait pas rendre les choses plus faciles ou plus… Cela ne changerait rien. Laissant retomber le bras le long de son corps et posant sa tempe contre le mur froid, il observa le jeune un homme un léger sourire aux lèvres. « Mais tu l’as fait. Et je suis venu. On est quitte. » Il aurait très bien partir en le laissant là avec cette phrase. Mais il resta bloqué sur place, alors qu’il laissa sa main s’élever pour caresser la joue de beau brun. « T’es beau. C’est quoi ton secret ? » Il rêvait de se blottir contre lui, de déposer des baisers dans son cou et de sentir la chaleur de ses lèvres. mais il se retint. Préférant simplement laisser glisser sa main jusqu’à la sienne et jouer à entremêler leur doigts dans une douce valse. Il jouait les pré pubères amoureux. C’était risible. Mais plus fort que lui. « Je t’ai manqué ? » Question stupide, qui le força à baisser les yeux, pratiquement honteux.
Sujet: Re: You're the right one for me | Lennox Sam 14 Jan - 7:08
« Me fais pas ses yeux là. » Nels arqua un sourcil amusé comme pour demander de quel regard il parlait, mais il n'était pas sans savoir ce qui devait certainement rendre mal-à-l'aise son partenaire. Il ne lui donnait pas l'impression d'être un habitué des compliments et même s'il se trompait, Lennox ne lui donnait pas l'impression de leur avoir accordé une très grande importance dans sa vie. Tant pis, il allait le regarder avec ces yeux-là si souvent qu'il finirait par trouver ça normal. Il allait tout faire pour que son autre lui laisse une chance et il avait conscience de ne pas devoir bousiller celle qu'il possédait déjà. « J’ai attendu. » Le regard de Nels se posa sur cette main qui tripotait sa veste alors qu'il devait faire un effort considérable pour ne pas lui arracher la sienne et sentir sous ses doigts ce corps qui lui faisait tant envie. Immobile, silencieux, le coeur battant à tout rompre, Nels se mordit la lèvre alors qu'il suivait des yeux le geste de Lennox pour poser sa tempe contre le mur frais du phare. Ce fut d'ailleurs au tour de ce dernier de le toiser alors que Nels arquait un sourcil sans oser faire un geste de peur de se montrer déplacé ou malvenu tellement il peinait à demeurer civilisé. Bon Dieu que ses parents n'allaient pas être fiers de lui s'il finissait par céder. Or, non seulement ils n'en sauraient jamais rien parce qu'ils ne semblaient pas vraiment s'intéresser à la vie de leur fils, mais Nels n'était pas sans savoir qu'ils n'apprécieraient jamais une telle relation et il s'en fichait. Il détestait leur faire plaisir d'abord au risque d'être malheureux de son côté, surtout quand c'était dû à quelque chose qu'il ne pouvait pas changer et contre lequel il ne pouvait pas se battre. Il aurait pu nier tout ça pendant des années, il aurait pu tenter de se convaincre qu'ils avaient raison et que tout ça n'était qu'un effet de son imagination, mais il savait bien que ça le rattraperait. Au galop, au lasso, obstacles ou pas, ça le rattraperait. « Mais tu l’as fait. Et je suis venu. On est quitte. T’es beau. C’est quoi ton secret ? » « Le même que le tiens. » laissa-t-il tomber alors que sa propre main s'élevait doucement pour caresser celle de Lennox, posée sur sa joue.
« Je t’ai manqué ? » Le regard de Nels, posé sur leurs deux mains entrelacées, prit quelques instants avant de remonter jusqu'à son visage à lui. Ses doigts saisirent sans brusquerie aucune son menton pour le relever et ses lèvres capturèrent les siennes en un baiser qu'il n'avait pas prévu et qui sembla le tourmenter plus que de raison. « Oui. Mais c'est beau, le manque. Ça veut dire que c'est vrai. » avoua-t-il mystérieusement à son oreille avant de déposer un baiser au creux de son cou et de l'entraîner jusqu'à la fenêtre. Se positionnant derrière lui, Nels vint enfouir son menton au creux de son cou pour le parcourir une nouvelle fois de baisers et son corps se serra contre le sien alors qu'il laissait finalement ses prunelles vaguer sur l'océan et sa tête reposer sur son épaule. Il ferma les yeux alors que ses bras entouraient d'un halo protecteur le corps de Lennox et que ses doigts s'entrelaçaient de nouveau aux siens en ramenant ses mains devant lui. Les paupières closes, le calme de l'endroit suffisait à calmer les battements de son coeur, mais il savait pertinemment qu'il ne suffisait que d'un geste pour que tout bascule. Vraiment tout. Pressant davantage son bassin contre le sien en mordillant délicatement le lobe de son oreille, Nels ouvrit les yeux et embrassa chaque parcelle de peau qu'il pouvait atteindre de sa position. Il n'avait pas renvoyé la question à son partenaire puisqu'il savait déjà la réponse. Lennox ne se serait pas pointé ici s'il ne lui avait pas manqué. En vérité, il n'aurait même pas répondu à son téléphone, se contentant de faire comme s'il était absent, comme si ce qu'ils avaient vécu n'avait voulu rien dire. Au moins, comme ça, Nels aurait finit par l'oublier et abandonner la chasse. Il s'enivra de son parfum et poussa un léger soupir de satisfaction maintenant que tous deux étaient de nouveau réunis. « J'espère que tu te rends compte que je te laisserai plus partir? » blagua-t-il en éloignant légèrement son visage de manière à avoir une vue un peu plus englobante de la silhouette de son partenaire. Il blaguait, bien sûr, mais il ne comptait pas le laisser partir tout de suite, c'était un fait.
« Je viens ici, quand j'en ai marre. » expliqua-t-il en un souffle alors que son pouce caressait le dos de sa main en laissant transparaître le peu de compassion qu'il avait pour ce qui finissait toujours par le blaser et la difficulté qu'il éprouvait à mettre un mot sur ce qu'il ressentait. Ce n'était pas facile, mais il avait définitivement fait un trait sur ses parents à l'instant même où ils l'avaient forcé à mentir sur ce qu'il était, mais ils ne le savaient pas encore. Il se contentait d'être courtois lorsqu'ils s'adressaient à lui, de ne pas les contredire, mais c'était à peu près la seule chose à laquelle il pouvait aspirer. « Je suis seul, le plus souvent, les gens viennent rarement jusque là. Ou bien ils sont venus une fois et ont été effrayés, enfants, alors ils refusent de grimper jusqu'ici. » avoua-t-il avec un sourire. « C'est dommage parce que c'est beau. » laissa-t-il tomber alors qu'il s'écartait légèrement de son autre, préférant plonger son regard dans le sien en appuyant frivolement son épaules sur le coin de la fenêtre.
Sujet: Re: You're the right one for me | Lennox Sam 14 Jan - 20:14
Son cœur parsemé de spasmes vivait douloureusement ces retrouvailles, il était beaucoup trop agité dans la poitrine de Lennox. Peut-être que, dans un sens, il regrettait d’être venu. Il allait devoir s’ouvrir, accepter de partager son monde avec l’autre et apprendre à le connaître. C’était quelque chose qu’il avait pour habitude d’ignorer. Trop compliqué. Il avait beau être un ami loyal et dévoué, avoir un quotient intellectuel plus élevé que la moyenne, il lui fallait toujours un certain temps avant d’être totalement lui-même et se laisser guider par son instinct. Pourtant, il avait l’impression qu’avec Nels, se serait plus simple. Il ne voyait dans son regard aucune trace de critique ou de cette pointe d’hypocrisie qu’il avait croisée longtemps pendant son adolescence. Il ne pouvait que s’en réjouir. Souriant bien malgré lui face à ce minois qu’il n’avait pas oublié. Lorsqu’il avait essayé de s’endormir le soir de leur rencontre, cela s’était avéré impossible. Dès qu’il fermait les yeux, le visage de son autre apparaissait, lui flagellant le cœur. Il lui avait manqué, sa présence, son parfum, ses baisers… était-ce pour cela que la question lui avait échappé en retour ? Sans doute un peu, oui. Lennox avait besoin qu’on le rassure. Qu’on lui dise qu’on tenait à lui, qu’il avait une quelconque importance. Longtemps il avait cru être un tel boulet pour ses parents, un tel désespoir de cause, qu’il entendait aujourd’hui faire mieux. Peut-être pas avec eux. Parce que c’était sans doute trop tard. Lonie avait pris la place, celle qui réussit tout, celle qu’on n’aime rien qu’à le regarder. Mais avec les autres. Il devait compter. Avoir un intérêt pour quelqu’un. Sinon, il n’avait plus qu’à se terrer dans son petit appartement deux pièces et dépérir en silence. « Oui. Mais c'est beau, le manque. Ça veut dire que c'est vrai. » La pointe de mystère et ce souffle dans son oreille le fit frissonner, appréciant la caresse de ces mots. Et d’autant plus le baiser qu’il déposa au creux de son cou, le forçant en fermé les yeux un quart de seconde pour ressentir au maximum cette sensation de bien-être si nouvelle. Lennox se laissa attirer vers la fenêtre bien qu’en grand peureux qu’il était, le vide n’avait jamais été son meilleur allié. En montant les marches, il avait fait un effort surhumain pour ne pas y songer. Comptant avec attention chaque marche, en espérant que ce soit la dernière. Pas une fois il avait levé le regard pour observer ce qui se trouvait devant lui. Rivé sur les marches, il avait fait preuve de plus de courage que dans toute sa vie. Il fut d’ailleurs légèrement tétanisé en observant par cette lucarne les flots agités de l’océan. Mais le menton de Nels dans son cou apaisa ses peurs, l’obligeant à fermer les yeux pour oublier ce vide grandissant qu’il sentait l’envahir. Les baisers qu’il sentit s’abattre sur sa peau calmèrent peu à peu les palpitations violentes de son cœur affolé. Et il ne résista pas une seconde quand le jeune homme vint se serrer à lui, l’entourant de ses bras protecteurs. Lennox laissa glissé sa tête sur la sienne, refusant de perdre un seul petit quelque chose de leur contact. Ses doigts s’enlacèrent aux siens avec une facilité à toute épreuve. Il était bien, là, tout contre lui. Il sentait cependant le rouge lui monter aux joues. Comment pouvait-on vivre des moments pareils, connaître des endroits pareils et ne pas avoir envie d’être heureux ? Lennox s’en voulait d’être si dérisoirement lui-même. Il rouvrit d’ailleurs les paupières, laissant ses prunelles fixés les flots sans les voir. S’il ne bougeait pas, il supporterait le choc. Mais le rapprochement de son bassin et le mordillement qu’il ressentit ne fit que davantage échauffer les rougeurs sur sa joue. Agitant son palpitant sans douceur. Et ses baisers. Il avait l’impression qu’il aurait pu mourir pour succomber à la douceur de ses lèvres ! S’éteindre dans ses bras, à jamais avec cet inconnu qu’il avait rencontré un soir et que son cœur avait adopté sans raison. Quel organe insignifiant. « J'espère que tu te rends compte que je te laisserai plus partir? » « Serre-moi plus fort, alors. » Quémanda-t-il dans un souffle. Il ne voulait pas qu’il s’éloigne. Il voulait rester blottit contre lui pour la vie, tant c’était agréable et tant il se sentait entier. « Parce que j’ai pas envie de partir, mais ma tête m’empêche souvent de faire ce que je veux… » avait-il dit, espérant que Nels comprendra ce qu’il voulait dire. Mais il était persuadé que c’était le cas. En une soirée, Lennox avait déjà fait beaucoup d’éclat. Il était clair que sa tête ne voulait pas toujours ce que son corps recherchait.
« Je viens ici, quand j'en ai marre. » Lennox chassa de son esprit cette peur horrible qui les dévorait les tripes pour se raccrocher à cette voix qui lui semblait aussi douce qu’une mélodie. Il était content de savoir ça. Il voulait même en savoir plus. Il voulait tout connaître de lui. De sa couleur préféré à la taille qu’il portait en slip. Absolument tout, tant son être l’attirait. Pire qu’un aimant. Il avait le besoin irrépressible de ne plus être dans le déni, il aurait plus de facilité à comprendre pourquoi un seul le mettait dans un tel état d’émoi et fièvre. « Je suis seul, le plus souvent, les gens viennent rarement jusque là. Ou bien ils sont venus une fois et ont été effrayés, enfants, alors ils refusent de grimper jusqu'ici. C'est dommage parce que c'est beau. » Lennox sourit. Il était d’accord, c’était beau. Mais il faisait partie de ces gens qui avaient été effrayés et qui le demeurait encore. Pourtant, il avait grimpé cet escalier infernal. Pour lui. Ça comptait, non ? Lorsque son autre s’éloigna de lui pour se poser sur le coin de la fenêtre, le cœur du jeune homme s’affola, une fois de plus. Pétrifié à l’idée de se retrouver seul face à cette fenêtre qu’il détestait et troublé par cet océan dévastateur. Mais aussi tirailler par ce vide violent qu’il ressentait au creux de son être. Comme s’il était tout seul, oublié, délaissé. Acceptant cependant que la chaleur du regard de Nels comble légèrement ce vide. Il ne bougea pas, incapable de faire un pas et déclara d’une voix blanche : « J’ai peur. De tout. C’est bête, hein ? Mais j’ai peur du vide. Tu vois, là, je suis incapable de faire un pas vers toi. Monter les marches c’était déjà un sacré challenge. J’ai peur de l’eau. J’en suffoque rien qu’à la regarder s’agiter. J’ai peur des oiseaux. De leurs cris perçants et de la facilité avec laquelle ils s’envolent. Mais tu as raison, c’est beau. Et ça me rappelle un peu ce que je vois dans tes yeux. » Lennox n’avait jamais autant prononcé de mot qu’en cet instant. Que ce soit avec Nels ou avec quelqu’un d’autre. C’était un peu comme : un petit pour l’homme, un grand pas pour l’humanité. S’il commençait à s’ouvrir, les autres n’auraient plus à endurer ses accablants silences ou ses phrases monosyllabiques. Il reporta son attention sur les flots, serrant le poing pour se donner bonne figure. Non, il n’allait pas du gâcher, pas pour ça. Alors, il reporta ses prunelles sur le jeune homme et l’observa en silence. Avant de tendre la main vers lui et de demander avec douceur : « Pourquoi tu t’en vas ? » Il avait besoin de sa présence. Besoin de sentir qu’il n’était pas tout seul. Mais avant tout, il avait besoin de sentir que Nels était là et qu’ils partageaient ce moment. Il lui offrit un sourire. De ceux qu’il gardait précieusement, comme des récompenses offertes à ceux qui le méritaient et puis, il pose la question qui lui brûlait les lèvres. « De quoi t’en a marre, Nels ? Qu’est-ce qui t’amène ici ? » Nels semblait tellement sûr de lui, facile à vivre et certainement pas à être ce genre de type qui se prennent la tête pour rien. Et pourtant, parfois, il en avait marre. De quoi ? De qui ? Lennox voulait tout savoir. Il mourrait d’envie de l’embrasser aussi, mais il préférait se contenir. Lui poser toutes ses questions qui le hantaient. « Et à quoi tu penses, là, tout de suite ? » Rien de tel que de connaître les penser d’un homme pour le comprendre. N’est-ce pas ?
Sujet: Re: You're the right one for me | Lennox Dim 15 Jan - 2:30
« Serre-moi plus fort, alors. [...] Parce que j’ai pas envie de partir, mais ma tête m’empêche souvent de faire ce que je veux… » Nels eut un sourire avant de serrer davantage son corps contre le sien, ses bras entourant avec force ce corps qui lui faisait trop envie. C'était une mauvaise idée d'accéder à sa requête en le serrant plus fort parce qu'il savait à quel point ce serait difficile de ne s'en tenir qu'à ça. Ses lèvres parcouraient déjà son cou avec une fougue trop grande pour ce que Lennox attendait sans doute de lui et les battements de son coeur s'amplifiaient sans qu'il ne puisse rien y faire. Nels pouvait comprendre cette impression de ne pas être maître de ses gestes et de sa vie en général, mais il tentait tant bien que mal de faire ce qui lui plaisait sans réellement penser aux conséquences. Ou bien il y pensait... Mais après. Il n'avait pas envie de le voir disparaître comme un rond de fumée avalé par l'air environnant. Il n'avait pas envie qu'il parte, mais il ne pourrait pas le retenir indéfiniment si son coeur préférait être ailleurs. Fermant les yeux en appuyant avec force sa tête contre son épaule, Nels laissa échapper quelques pensées sur ce qu'il pensait de cet endroit et les raisons qui le poussaient, souvent, à venir s'y réfugier. Ça lui en prenait beaucoup pour que des mots puissent déchirer son coeur et ça lui arrivait de moins en moins avec le temps puisqu'il était parvenu à dresser autour de lui une carapace plus ou moins imperméable à toutes les conneries qui avaient pu se dire dans son dos. Néanmoins, ce n'était jamais facile de voir que les gens autour de lui, ceux qu'il avait d'ailleurs considéré comme ses amis en un temps lointain, jugeaient ce qu'il était pour une raison qui lui apparaissait bien futile, maintenant. Et bien tant pis. Ce n'était pas à lui de changer, c'était aux autres à se montrer un peu moins intolérants.
Il s'était éloigné afin de calmer les frémissements de son corps, mais le regard de Lennox lui fit arquer un sourcil alors qu'il restait là, immobile, appuyé contre l'encadrement de la fenêtre. C'était vieux et ça tombait en morceaux, mais c'était tellement beau. « J’ai peur. De tout. C’est bête, hein ? Mais j’ai peur du vide. Tu vois, là, je suis incapable de faire un pas vers toi. Monter les marches c’était déjà un sacré challenge. J’ai peur de l’eau. J’en suffoque rien qu’à la regarder s’agiter. J’ai peur des oiseaux. De leurs cris perçants et de la facilité avec laquelle ils s’envolent. Mais tu as raison, c’est beau. Et ça me rappelle un peu ce que je vois dans tes yeux. » Perplexe face à ce flot de paroles auxquelles Lennox ne l'avait pas habitué depuis leur rencontre, Nels se mordit la lèvre en secouant la tête. Non, ce n'était pas stupide. Les peurs pouvaient parfois être déraisonnables, mais c'était comme ça et c'était certainement la raison première pour laquelle on appelait ça une peur. C'était con. C'était stupide. C'était rien même, souvent. Mais ça faisait peur. Rares étaient ceux qui parvenaient à gouverner complètement leurs peurs, quoiqu'ils puissent en dire. La main relevée de Lennox attira son attention alors qu'il faisait quelques pas en avant pour l'attraper de la sienne. « Pourquoi tu t’en vas ? » Il entrelaça ses doigts aux siens et réduisit à néant la distance qui les séparait en agrippant ses mains à ses hanches. « Je pars pas. » murmura-t-il simplement avant de caresser délicatement sa joue. « De quoi t’en a marre, Nels ? Qu’est-ce qui t’amène ici ? » Se mordant la lèvre alors que sa main retombait mollement le long de son corps, Nels haussa les épaules sans répondre, cherchant ses mots. C'était si facile lorsqu'il débitait d'une traite ce qui le faisait chier à Bloème ou à Blazhe. Pourquoi était-ce si difficile maintenant? Peut-être parce que Lennox avait possiblement vécu le même genre de choses. Peut-être parce qu'il avait l'impression qu'il parlerait davantage, avec lui, qu'il ne ferait pas que se fâcher, mais qu'il parlerait de ce qu'il avait ressenti. Il n'en savait rien et pourtant, alors qu'il s'apprêtait à ouvrir la bouche, son autre lui glissa quelques mots, quelques mots qui le firent sourire. « Et à quoi tu penses, là, tout de suite ? » Comment pouvait-il ne pas sourire devant cette naïveté pourtant si douce, si belle? « Je pense à rien d'autre qu'à toi. Tu peux bien dire ou penser ce que tu veux, mais je n'ai pas cessé de penser à toi ces derniers jours. » avoua-t-il d'un ton réellement sincère malgré la puérilité de ses paroles. N'importe quel con servait ces mêmes propos remplis d'élégance et de charme à n'importe quel con ravi de les entendre et assuré d'être celui ou celle qui ferait toute la différence, mais Nels n'avait pas l'impression de jouer sur ce tableau-là, avec Lennox.
« Tu sais ... Malgré l'assurance que je peux dégager, je n'ai que très rarement été soutenu dans mes choix. » laissa-t-il tomber d'une voix remplie d'amertume et de nostalgie alors qu'il serrait son autre contre lui en entourant son corps de ses bras, les prunelles rivées sur l'océan qui leur faisait face, d'une certaine façon. « Mes parents ont tout fait pour que je tombe amoureux d'une fille de bonne famille, une fille qui ferait le bonheur et la fierté de la nôtre. » expliqua-t-il douloureusement en fronçant légèrement les sourcils. Tant de fois avait-il dû subir les innombrables reproches alors qu'il préférait être seul plutôt qu'être mal accompagné. Tant de fois avait-il dû soutenir les regard glacés de ses parents alors qu'il leur tenait tête, comme toujours. Ses bras serrèrent plus fort le corps de Lennox contre lui alors qu'il déposait de tendres baisers sur ses lèvres. « Alors je venais ici. » précisa-t-il entre deux baisers avant de poursuivre. « Je savais que je serais tranquille et qu'il n'y aurait jamais personne pour me juger. C'est épuisant, parfois, de ne s'en tenir qu'à ce qu'on est réellement, mais ça l'est encore plus d'essayer d'être quelqu'un d'autre. Heureusement, j'ai choisi la première solution. » fit-il en riant doucement maintenant que la tension semblait être retombée, comme si un poids venait de libérer ses épaules et le rendait un peu plus léger. Glissant sa main dans la sienne en ramenant leurs doigts entrelacés devant lui, Nels parcourut la main de son autre de baisers avant de hausser doucement les sourcils. « Et qu'est-ce qui te passionne, toi, dans la vie? Attends ... » susurra-t-il sans lâcher ses doigts des yeux. « Avec de si belles mains, je parie que t'es musicien. Non attends. » rigola-t-il avant de l'entraîner un peu plus loin, de là où il n'avait pas besoin de voir la mer. « Tu dessines. Y'a des taches de crayon, juste là. » fit-il, étonné, alors qu'il appuyait son dos contre le mur et qu'il entraînait Lennox contre lui.
Sujet: Re: You're the right one for me | Lennox Mar 17 Jan - 10:22
Sentir son corps tout contre le sien le faisait frissonner sans qu’il n’en comprenne véritablement la raison. Il n’était pas habitué à frémir pour si peu, pas habitué à désirer autant quelque chose dont il avait peur, pas habitué à se complaire dans les bras d’un parfait inconnu. Et pourtant. Ses bras le serrant davantage, ses baisers dans sa nuque et l’empreinte de sa tête sur son épaule lui apportaient une sensation d’entièreté qu’il n’aurait jamais cru trouver dans ces gestes. Lennox avait pour habitude d’être seul, maître de lui-même, indifférent au monde et aux autres. Mais voilà qu’il était arrivé. Un peu comme un prince de conte de fées. Il se trouvait stupide d’y croire. De croire que, peut-être, ils pourraient aller plus loin que cette horizon invisible qu’il avait l’habitude de guetter. Plus loin que tout. Au-delà des endroits où il pouvait risquer de s’aventurer seul. Et cela l’obligeait à vouloir ressentir sa présence plus fort. Parce qu’il était ce rêve éveillé que le jour arrivait à façonner. Cette histoire impossible pour laquelle son cœur chavirait. Cette sensation de liberté, de soi enfin accepté, qu’il avait tant recherché. Mais déjà la poigne sur son corps s’éloigna. Le laissant de nouveau seul face à ses craintes, face à cet océan qui à lui tout seul, représentait tout les périples de sa vie. Lennox avait conscience qu’en sa présence, il n’avait plus prise sur rien. Il avait conscience qu’il pourrait dire ou faire des choses malgré lui. Parce que son cœur et son corps étaient irrémédiablement appelés par Nels. Par son assurance aveugle. Par son sourire charmeur. Par ses yeux immensément bleus. Comment ne pas s’y accrocher ? Comment ne pas lui révéler le tracas de ses pensées alors qu’il semblait si enclin à l’écouter ? Alors, doucement, il avait laissé filer les mots. Dans un souffle confidentiel, avec l’espoir d’être entendu et peut-être même compris. Mais il avait cette manière de penser fidèle aux enfants. Un peu d’utopie et de naïveté. Malgré ses connaissances plus développées que la moyenne, il ne pouvait pas définir ce qu’il se passait en lui lorsqu’il était là. Il savait simplement que répondre à son corps était la seule chose qu’il désirait. Faisant enflé en lui ce volcan insoutenable.
Et ses doigts qui s’enlacent si facilement aux siens alors qu’il s’approchait et le saisissait par la taille. Comment ne pas chavirer. Comment ne pas répondre à son je pars pas un simple et délicieux promet-le moi ? Lennox aurait pu lui demander la lune s’il n’avait pas eu conscience de la difficulté d’une telle requête. Il aurait pu lui demander la lune parce qu’il arrivait à lui donner sa confiance comme rarement c’était arrivé au cours de sa vie. Il avait l’impression de pouvoir être lui-même, de pouvoir ouvrir un peu de son monde au sien, le faire peut-être un peu entrer dans sa vie. Et cette simple caresse sur sa joue qui, une fois de plus, le faisait frémir. Laissant son corps trembler légèrement contre le sien. Quémandant en silence son besoin de proximité. Mais avant tout, il voulait savoir. Connaître. Découvrir. Il voulait que Nels lui explique ses tracas, ces choses qui arrivaient à l’agacer. Il chérissait cette lèvre qu’il malmenait du bout de ses dents, rêvant de les emprisonner dans un baiser, se contentant de s’accrocher à ses hanches pour ne plus le voir s’en aller. Et ce sourire qui lui illuminait le cœur sans raison. Qui faisait naître sur ses lèvres cette béatitude qu’il abhorrait tant. « Je pense à rien d'autre qu'à toi. Tu peux bien dire ou penser ce que tu veux, mais je n'ai pas cessé de penser à toi ces derniers jours. » Lennox fit glissé son nez le long de la mâchoire de son autre, dans une caresse amusée. Serrant davantage ses mains autour de sa prise. « C’est mignoooooon. » avait-il alors murmuré contre son cou alors qu’un baiser lui avait échappé. Il se moquait un peu de cette réplique tout droit sortit d’un film romantique banal et un insipide. Il aurait aimé y croire. Mais c’était trop tôt pour lui. Trop incroyable pour lui être destiné. « T’as mis longtemps pour appeler, tout de même. » lâcha-t-il alors qu’il passa ses mains sous le tissu de son t-shirt pour caresser du bout des doigts la peau délicate de son ventre et son dos. Ce n’était pas un reproche. Une constatation, plutôt. Mais dans le fond, il était ravi qu’il ait pris son temps. Cela lui avait épargné les tourments de son esprit malade. Incapable d’accepter qu’on puisse s’intéresser à lui. Peut-être pour les mauvaises raisons, continuait de penser Lennox malgré tout. Parce que c’était plus simple que tout le reste…
« Tu sais ... Malgré l'assurance que je peux dégager, je n'ai que très rarement été soutenu dans mes choix. » Lennox se mordit la lèvre inférieure à l’entente de cette phrase. Conscient qu’il s’agissait d’une confidence et qu’il n’était peut-être pas le plus apte à écouter. Toutefois, il se serra davantage à lui. Déposant son front sur le sien une fraction de seconde, avant de déposer un baiser sur le bout de son nez. « Mes parents ont tout fait pour que je tombe amoureux d'une fille de bonne famille, une fille qui ferait le bonheur et la fierté de la nôtre. » Il entendait bien, souffrait avec lui de cette scandaleuse pression effectuée, regrettant de voir son si beau regard s’assombrir d’un froncement de sourcils douloureux. Jamais lui-même ne s’était posé cette question. Que dirait ses parents s’ils savaient qu’il se trouvait être enlacé dans les bras d’un homme ? Il n’était pas gay… ou peut-être que si, dans le fond, il n’en savait rien. Il les avait déjà suffisamment déçus, que leur ferait donc une nouvelle de ce genre ? Mais à vrai dire, à cet instant, il s’en moquait. Il se moquait de tout sauf de Nels. Parce qu’il voyait une fragilité qu’il n’avait pas décelé de prime abord et cela lui plaisait, au point d’agiter son cœur blessé. Acceptant ses baisers sans les prolongés, pourtant. « Alors je venais ici. Je savais que je serais tranquille et qu'il n'y aurait jamais personne pour me juger. C'est épuisant, parfois, de ne s'en tenir qu'à ce qu'on est réellement, mais ça l'est encore plus d'essayer d'être quelqu'un d'autre. Heureusement, j'ai choisi la première solution. » Son rire retentit à ses oreilles comme une douce mélodie, le forçant à sourire. Lennox ne put alors retenir son élan de tendresse et traça sur l’arête de sa mâchoire une ligne invisible aux baisers. Se faisant caresse et délicat, avant de finir sur ses lèvres pour en forcer la barrière et venir caresser sa langue de la sienne. Chavirant au contact chaleureux de son autre, soufflant de plaisir entre ses bras, s’écartant à regret « Heureusement pour moi. » avait-il alors avoué, conscient de la mièvrerie dont il pouvait faire preuve. Un brin trop romantique, sans doute. « Je regrette que tes parents ne voient pas ce que je vois. Il devrait plutôt être fier de voir que tu es digne de ce que tu es et que tu suis la voie qui te plaît. Personne d’autre n’aurait pu le faire pour toi. Aucune fille. Aucun garçon. C’est toi. Juste toi. » essayait-il de le rassurer ? Peut-être, il n’en savait rien. Il savait juste que les mots qu’il disait, il les pensait et que Nels était une personne qui avait tout les droits d’être fière. Il était de ceux que rien n’arrête et c’était tout ce qui comptait. Il laissa sa main glisser dans celle de son vis-à-vis. Adora sentir ses doigts se lié au sien et frissonna des légers baisers dispersés sur le dos de sa main. « Et qu'est-ce qui te passionne, toi, dans la vie? Attends ... Avec de si belles mains, je parie que t'es musicien. Non attends. Tu dessines. Y'a des taches de crayon, juste là. » Lennox s’était laissé entrainé jusqu’au mur et s’était resserré à lui, une pointe de lueur mystérieuse dans le regard.
Il aurait préféré évité ce sujet. Un peu tabou. Un peu vain. Comment aurait-il expliqué ce qui le passionnait dans la vie s’il n’avait pas vraiment conscience de ce qu’elle représentait ? Il déposa malgré tout un baiser dans son cou, avant de venir planter ses prunelles dans les siennes. « J’essaye. J’échoue. » Aucune trace de déception dans ses propos, ni même de colère. Il acceptait l’échec, il acceptait de n’être rien. Il avait l’impression d’être né pour ça, d’être l’échec. Le brouillon avant la perfection. C’est comme ça qu’on dit, non ? Un léger sourire glissa sur ses lèvres, alors qu’il ne pouvait quitter ce regard, laissant l’un de ses indexes venir caresser la beau tendre de son bas ventre, juste au dessus de sa ceinture, alors que malgré lui et sans s’en rendre compte, il ondulait légèrement contre lui. Envieux de baiser, envieux d’oublier cet aveu. Peut-être que si Lennox lui montrait qu’il n’était rien de plus qu’une erreur, il ne voudrait plus de lui et il n’était pas certain de vouloir risquer une telle chose. Il reprit cependant la parole, et lâcha : « Je suis probablement ce genre de type que tu dois détester, dans le fond. Ceux qui savent tout, on réponse à tout et font fi de l’avis des autres. Je connais la vérité là où le commun des mortels cherche encore. Je suis presque prétentieux à ma façon, égoïste surtout et je ne pourrai pas m’empêcher de te dire que t’as tort. » Il ne savait pas sur quel terrain il jouait, ni même pourquoi il faisait tout le contraire de ce qu’il pouvait penser. Il lui vendait tous ses défauts sur un plateau d’argent alors qu’il ne voulait pas le voir partir, il voulait le garder. Peut-être avait-il donc risqué le tout pour le tout. Comme ça, s’il ne voulait pas de lui, il serait vite fixé… pourtant, ses doigts n’avaient de cesse de caresser la peau de son ventre alors que ses yeux avaient dévié jusqu’à ses lèvres. Lèvres qu’il emprisonna à nouveau des siennes, avec une fougue et une détresse presque trop violente. Puis, finalement, en s’écartant : « Parce que t’as tort. Tort de croire que j’en vaux la peine. Tort de croire que penser à moi veut dire quelque chose. Tu finiras par le regretter. Parce que je suis pas ce genre de gars qui fait ce que l’autre attend. Même si, parfois, j’en ai envie. Comme je te l’ai dit, ma tête est rarement d’accord avec mon cœur. » avait-il alors soufflé, l’observant avec une lucidité effrayante. Ils n’avaient rien en commun, il lui semblait. Jamais ça n’irait. Et pourtant, il en rêvait…
Sujet: Re: You're the right one for me | Lennox Mer 18 Jan - 18:06
« C’est mignoooooon. » Nels baissa les yeux avec un sourire, visiblement amusé de la réaction de son partenaire. C'était peut-être stupide, mais c'était vrai. Un frémissement le parcourut lorsque les lèvres de Lennox déposèrent un baiser contre son cou, lui sous-tirant un léger râle de protestation. Comment était-il censé résister à cet assaut? Lennox ne voulait pas aller trop vite et Nels pouvait comprendre ça, mais c'était tellement difficile de contrôler son corps, ses envies et ses sursauts de plaisir lorsque ses lèvres touchaient sa peau qu'il ne savait pas combien de temps il pourrait attendre comme ça. « T’as mis longtemps pour appeler, tout de même. » Nels releva la tête et plongea son regard dans le sien, visiblement navré de l'avoir fait attendre. « Je sais. J'attendais ton appel, mais je me suis rendu compte que je t'avais pas donné mon numéro. » blagua-t-il d'un ton où perçait le mensonge et la facilité avec laquelle il aimait bien détendre l'atmosphère sans dire ce qu'il préférait garder pour lui. Non seulement le réveil, le lendemain de la soirée, s'était révélé difficile grâce au mal de crâne et à la gueule de bois, mais s'il n'avait jamais vraiment douté de ses envies à lui, il n'avait pas non plus voulu placer Lennox dans une position inconfortable. Il avait eu envie de le revoir, plus que tout même, mais pour la première fois depuis des lustres, il avait eu peur de faire face à un refus. Il avait vu Lennox, il ne le connaissait pas beaucoup, mais il lui semblait qu'il en savait suffisamment sur lui pour se dire qu'il puisse changer d'avis à la dernière minute. Il n'était pas du genre à faire face aux conséquences de ses actes avant de les avoir commis, mais cette fois, tout lui avait semblé différent et il avait dû peser les pour et les contre jusqu'à ce que son envie de le revoir fusse trop forte pour qu'il se tienne tranquille.
Bercé par les caresses de Lennox, frissonnant contre ses mains qui s'engouffraient sous son tee-shirt, Nels enfouit sa tête au creux de son cou avant de reporter son regard dans le sien maintenant qu'il avait décidé de lui dire de quoi il s'était toujours caché lorsqu'il décidait de grimper ici. Les caresses et les baisers de Lennox suffirent à le pousser à poursuivre son récit, sans néanmoins s'arrêter sur ce qu'il ne jugeait pas indispensable. En tout cas, pas pour l'instant. Pas pour cette première mise à nu. Nels frémit et ferma les yeux sous l'assaut de ses baisers et ses mains vinrent agripper les hanches de Lennox pour le serrer un peu plus contre lui jusqu'à parcourir son dos de manière à faire pression au bas de sa nuque afin de prolonger l'énième baiser qui avait décidé pour eux de ce qui était bien ou mal. « Heureusement pour moi. Je regrette que tes parents ne voient pas ce que je vois. Ils devraient plutôt être fiers de voir que tu es digne de ce que tu es et que tu suis la voie qui te plaît. Personne d’autre n’aurait pu le faire pour toi. Aucune fille. Aucun garçon. C’est toi. Juste toi. » « Je regrette aussi. » laissa-t-il tomber avant d'enchaîner sur un sujet un peu plus joyeux, du moins, c'est ce qu'il avait d'abord cru. Le dos appuyé contre le mur, il avait désormais tout le loisir de le serrer contre lui aussi fort qu'il le voulait et ce fut à son tour de laisser ses mains caresser le bas de son dos, sous le tee-shirt qu'il portait. Toutefois, ses doigts se faufilèrent bien plus haut, traçant des cercles envieux alors qu'il se mordait la lèvre pour ne pas aller trop vite, pour ne pas laisser sa fougue prendre le dessus et rompre ce moment de douceur et de délicatesse qui cherchait présentement à les unir. Ses doigts glissèrent timidement sous la barrière que formait son jeans afin d'effleurer le bas de son dos en une délicieuse caresse. « J’essaye. J’échoue. » C'était de la torture. Une véritable torture. Lennox ondulait légèrement contre lui alors que tous ses sens semblaient désormais être en éveil, comme si ces lèvres contre son cou, cette voix à son oreille, ces cuisses contre les siennes n'étaient qu'un ok de sa part pour aller plus loin alors que ce n'était pas le cas. « C'est parce que t'as pas eu le bon modèle... » Un nouveau baiser. De nouvelles sensations. Une nouvelle frustration.
« Je suis probablement ce genre de type que tu dois détester, dans le fond. Ceux qui savent tout, ont réponse à tout et font fi de l’avis des autres. Je connais la vérité là où le commun des mortels cherche encore. Je suis presque prétentieux à ma façon, égoïste surtout et je ne pourrai pas m’empêcher de te dire que t’as tort. » Nels sourit avant de capturer violemment ses lèvres, allant même jusqu'à en mordiller légèrement l'inférieure. « Je te l'ai dis. J'aime qu'on me contredise. » précisa-t-il à nouveau entre deux baisers avant de calmer le jeu et de poser simplement son regard dans le sien, un petit sourire au coin des lèvres, joueur. Il n'avait que faire de tout ce qu'il pourrait essayer de dire pour le décourager. Ça ne changerait rien et Nels n'avait clairement pas l'intention d'abandonner. Pas tout de suite, en tout cas. Il n'abandonnerait que si Lennox ne voulait plus de lui. C'était toutefois rassurant de voir qu'il ne cherchait pas à l'impressionner, mais néanmoins frustrant de voir qu'il essayait de le faire fuir. Pensait-il vraiment que de simples propos lâchés ainsi au beau milieu de nulle part, alors que son coeur semblait vouloir dire le contraire, auraient autant de poids que ce qu'il voulait bien leur donner? C'était stupide de croire que Nels était du genre à renoncer, à lâcher prise sur ce sentiment nouveau qui ferait de lui quelqu'un de différent certes, mais également meilleur. « Parce que t’as tort. Tort de croire que j’en vaux la peine. Tort de croire que penser à moi veut dire quelque chose. Tu finiras par le regretter. Parce que je suis pas ce genre de gars qui fait ce que l’autre attend. Même si, parfois, j’en ai envie. Comme je te l’ai dit, ma tête est rarement d’accord avec mon cœur. » Nels fronça les sourcils et se mordit la lèvre alors qu'il effleurait délicatement de son pouce la joue de son partenaire. Il ne savait pas ce qu'il avait vécu, il ne le connaissait qu'à peine et pourtant, il avait l'impression qu'il savait, déjà. Il avait l'impression de connaître jusqu'au dernier détail cette vie qu'il tentait de fuir en se recroquevillant dans son coin et il avait envie de le voir s'épanouir. Il avait envie que ce soit avec lui.
« Et moi, je ne suis pas ce genre de gars qui croit ce qu'on lui dit. Laisse-moi au moins la chance de juger par moi-même ce que tu vaux et j'en serai agréablement surpris, je crois. Et toi aussi. » fit-il simplement en haussant légèrement les épaules. Délicatement, les mains de Nels attrapèrent les pans de la veste de Lennox et la lui retirèrent avec douceur, ses lèvres partant aussitôt à l'assaut de son cou et de ses épaules, qu'il embrassa avec fougue en y laissant parfois un sillon humide là où il avait tenté de le faire frémir de sa langue. Les battements de son coeur devenaient plus rapides, son souffle devenait plus court, son esprit se perdait dans les méandres de l'envie et du désir. Son tee-shirt aurait été le prochain à sauter et Nels ne se rendit compte de ce qu'il allait faire que lorsque le vêtement fut à moitié relevé et ses bras retombèrent lourdement de chaque côté de son corps alors qu'il tentait désespérément de reprendre le contrôle de son corps, de son esprit, de ses envies. Il repoussa légèrement Lennox de la paume de sa main, conscient qu'il ne parviendrait jamais à se calmer s'il était si près de lui. Son regard se posa un instant dans le sien avant de parcourir le torse de son autre jusqu'à ce que ses doigts viennent replacer correctement le tissu qu'ils avaient malmené et qu'il finisse par récupérer la veste de ce dernier pour la lui tendre timidement, visiblement choqué de la fougue qui avait été la sienne l'espace de quelques instants. Pas vraiment du genre à s'excuser d'avoir eu envie de lui plus que de raison, l'espace d'un instant, Nels saisit plutôt sa main et se décolla du mur afin de l'entraîner vers les escaliers. L'espace confiné de l'endroit n'avait visiblement pas été une bonne idée puisqu'elle incitait au vice. Personne - ou presque - n'aurait pu les trouver là et Nels se mordit la lèvre en tirant derrière lui son autre. Et puis, s'arrêtant soudainement au beau milieu des marches, il se retourna pour lui faire face. « Embrasse-moi. » demanda-t-il alors que ces deux mots ressemblaient davantage à une requête qu'à un ordre.
Sujet: Re: You're the right one for me | Lennox Ven 20 Jan - 20:16
Les battements de son cœur ne parvenaient désormais plus à se calmer. Agité à la fois par ses craintes et par ses espérances enfuies. Souffrant également de la proximité que Nels instaurait entre eux, incapable de savoir s’il arriverait à faire face. S’il serait capable de le garder suffisamment éloigné de lui pour qu’ils ne débordent pas mais suffisamment près pour qu’il puisse ressentir la chaleur rassurante de sa présence, de ses mains, de ses lèvres. D’une façon absurde et enfantine, il aurait déjà pu soupirer qu’il l’aimait. Parce qu’il y avait ce quelque chose entre eux qui lui rappelaient ses premiers émois amoureux. Quelque chose de doux et rassurant. De délicieux mais d’affolant. Il aurait pu soupirer qu’il l’aimait parce qu’il n’avait pas vraiment idée de ce que c’était. Il se faisait une idée de l’amour que seuls les bouquins lui avaient appris. Même ce qu’il avait pu vivre n’avait jamais été qu’une ébauche à ce qu’il avait appris aux détours de l’un ou l’autre reportage ou livres en tout genre. Il aurait pu le soupirer s’il n’avait pas cette pudeur unique et personnelle qui le caractérisait. Et puis surtout, parce qu’il avait conscience que ça n’avait pas de sens. Tout ce qu’il faisait lui semblait d’ailleurs infondé car trop précipité. Et pourtant. Il ne pouvait se résoudre à s’en aller, l’abandonnant là, frustré et en colère. Il savourait chaque minute, chaque seconde. « Je sais. J'attendais ton appel, mais je me suis rendu compte que je t'avais pas donné mon numéro. » Un léger sourire glissa sur ses lèvres. Conquis et désarmé par cet autre qui avait le pouvoir et la facilité d’être lui-même sans concession. Cet autre qui n’avait pas peur de sortir une blague ici et là. Cet autre qui était devenu le fruit originel de tout les pêchés qu’il pourrait commettre. Parce que pour ses yeux, il était prêt à tout. Parce qu’il y voyait ce en quoi il pouvait encore croire et cela lui plaisait.
Il se serrait à lui comme s’il s’agissait d’un rocher en pleine mer. Il s’y accrochait avec sa force de mauviette, refusant de se voir arracher son plus beau joyau. Ses mains posées sur lui pouvaient bien s’aventurer où elles voulaient qu’il n’en était que plus frémissant et incapable de réfléchir avec logique. Il devait parfois se mordre la lèvre pour s’épargner à lui-même bien des vices. « Je regrette aussi. » Mais cette simple réplique ne concordait pas vraiment à ce qu’il s’attendait. Il trouvait cela trop simple. Comment pouvait-il simplement regretter et rien de plus ? Lennox savait qu’il était loin d’être pareil à lui, mais là, il battait des records qu’il n’avait guère imaginés. Il ne comprenait pas qu’il ne soit pas plus en colère, plus vexé, plus douloureusement touché. Il aurait été là pour l’apaiser, le rassuré et le réconforté. Mais Nels semblait si fort. Si solidement accroché à ce qu’il était qu’il avait pratiquement l’impression de n’avoir aucune bonne chose à lui apporter. Que serait Lennox dans sa vie ce n’est un boulet à trainer ? Il regrettait un peu d’avoir succombé et d’être venu. Il regrettait d’avoir fait le choix absurde de lui donner une chance. Tout jouait contre eux. Même leur manière de penser ne se rejoignait sur rien. Ou sur trop peu de choses. S’ils décidaient de se lancer dans une histoire, ne prenaient-ils pas le risque de se détruire à petit feu ? Lennox se le demandait et en était même persuadé. Pourtant, il garda ses pensées pour lui. Répondant à la question qu’on lui avait posé avec une simplicité et une indifférence qu’il n’avait plus à feindre. « C'est parce que t'as pas eu le bon modèle... » Il sourit malgré lui, succombant sous le poids de ses lèvres. Il n’avait pas eu le bon modèle… Mais quel modèle ? Il ne fallait pas nécessairement de modèle pour dessiner. « C’est parce que je suis un raté. » Préféra-t-il préciser. Lennox refusait de lui donner la satisfaction de croire qu’il pouvait dire ce qu’il voulait de lui comme s’il avait raison. Il s’octroyait le droit de lui dire qu’il avait tort. Il voulait qu’il comprenne qu’il ne savait rien de lui et que tout ne serait pas toujours une grande partie de rigolade. C’était un raté. Un échec. Une sorte d’erreur de la nature. Mais il ne s’en faisait pas plus que ça. C’était mathématiquement logique. Tout le monde ne pouvait pas réussir, tout le monde ne pouvait pas réaliser ses rêves… Il fallait que quelques uns restent derrière, pour que le cycle vicieux de l’existence continue de voguer gentiment.
Mais quoi qu’il dise, quoi qu’il fasse, l’autre avait réponse à tout. Lui dévorant les lèvres avec fougue, agitant son palpitant. « Je te l'ai dis. J'aime qu'on me contredise. » Lennox posa son front contre le sien, conscient malgré lui que, finalement, il perdrait la bataille face à Nels. Il avait la confiance qu’il n’avait pas et savait pertinemment qu’il était seul maitre de ses choix. Alors, à quoi bon ? Il aurait pourtant aimé rebondir, rétorquer que ce n’était pas son cas et que s’il s’obstinait à le contredire, il le planterait là. Mais il s’en sentait bien incapable. Son corps était irrémédiablement scotché au sien, ses lèvres n’avaient que pour seul but d’accrocher les siennes. Et cette caresse sur sa joue qui le faisait frémir, rougissant timidement alors qu’il remerciait l’obscurité de la pièce de dissimuler ses quelques moments de troubles. « Et moi, je ne suis pas ce genre de gars qui croit ce qu'on lui dit. Laisse-moi au moins la chance de juger par moi-même ce que tu vaux et j'en serai agréablement surpris, je crois. Et toi aussi. » Lennox acquiesça maladroitement de la tête alors que son autre haussait les épaules avec nonchalance. Et puis, avant même qu’il ne comprenne ce qu’il se passait, il sentit les doigts de Nels s’accrocher au pan de sa veste, le faisant trembler de peur, pratiquement pétrifié, alors que sa veste glissait le long de ses bras. Il aurait aimé réagir, peut-être lui montrer qu’il appréciait. Mais rien. Il demeurait de marbre face à l’assaut de ses lèvres et de sa langue. Il sentait pourtant des millions de papillon lui tournoyer dans le ventre, sa tête lui tourner à n’en plus finir et ses corps tout entier trembler à la fois de frousse et de désir. Son souffle s’était adapté à celui de l’autre, manquant parfois de le faire suffoqué, son cœur affolé ne cessait de lui tambouriner les temps en l’en faire devenir fou. Sentiments étranges qu’il ne maitrisait pas. Ses doigts se crispèrent sur les hanches du jeune homme alors qu’il sentait les mains de celui-ci attraper son t-shirt. Ça allait trop vite. Beaucoup trop vite. Son cerveau, pourtant habitué à avoir deux coups d’avance, n’arrivait pas à adopter les réactions normales de ce genre de situation. Que du contraire. Lennox demeurait inerte, pratiquement froid. Ce n’était pas contre Nels. Que du contraire. Il bouillonnait de l’intérieur, mourrait d’envie de finir dans ses bras pour le reste de la nuit, sentir sa sueur perlé contre lui alors qu’il lui aurait fait découvrir les délicieux frissons d’un moment aussi intense. Mais rien. Son cœur affolé se sentit beaucoup plus aise lorsque Nels laissa retomber les bras le long de son corps. Son cerveau se remit en marche alors qu’il reculait légèrement face à la main de son autre. Voilà qu’il le repoussait maintenant ? Lennox avait conscience des efforts qu’il faisait pour lui, c’était pratiquement inhumain pour un homme de devoir calmer ses pulsions, mais pour lui, il y arrivait. Il se laissa rhabiller comme un enfant insupportable et prit sa veste lorsqu’il la lui tendit. Et comme littéralement engourdis, il se contenta de serrer sa main dans la sienne alors qu’il le suivait comme une âme oubliée. Sa peur du vide, son vertige incendiaire, ne fit même pas surface alors qu’ils descendaient les marches. Lennox était comme endormis, léthargique, en état de choc…
Il parvint à s’arrêter de justesse lorsque son autre interrompit sa marche pour se tourner vers lui. « Embrasse-moi. » Les mots coururent dans son esprit sans qu’il n’en comprenne le sens. Ces deux prunelles vides fixaient le beau visage de Nels, alors qu’il hésitait sur l’attitude à adopter. Répondre à cette requête n’était peut-être pas l’idée du siècle. Il en avait envie, à un point tel que tout son être en était déjà raidit d’envie et de désir, mais il se sentait pratiquement incapable de le faire. Et s’il ne savait pas le repousser ? Cela l’inquiétait, plus qu’il n’aurait du, sans doute. Il attrapa pourtant sa seconde main et lia ses dix doigts au sien, alors qu’il descendait les quelques marches qui les séparait. Avec douceur, Lennox força son autre à s’approcher du mur, le plaquant contre celui-ci alors que son corps vint s’ajuster au sien. Il releva leur main, encadrant son visage alors qu’il approchait doucement ses lèvres des siennes. Il déposa d’abord un doux baiser, tendre, à peine un effleurement. Et bientôt ses lèvres se firent beaucoup plus violentes et envieuses, lui caressant la langue de la sienne sans retenue, savourant le mélange de leur salive avec un appétit vorace, alors que son corps n’avait de cesse de se rapprocher de plus en plus proche du sien, le forçant à resserrer sa prise sur les doigts de Nels. Son cœur n’avait de cesse de s’exciter dans sa poitrine alors qu’il parvenait finalement à s’extirper de ce délicieux baiser. Attrapant ses lèvres entre ses dents, il grogna. À la fois coupable, honteux et frustré. Il n’allait pas l’aidé à tenir ses distances de cette façon. Le relâchant finalement, il déclara, le souffle pratiquement coupé : « Faut que t’arrête ça, Cooper. » Il se rappelait de son nom. Comme il se rappelait de tout ce qu’il lui avait dit ce soir là. Il enfuit pourtant son nez dans son cou, le dévorant de baiser et de morsures envieuses. « Faut. Vraiment. Que. Tu. Arrêtes. » Continuait-il de soufflé entre les baisers qu’il disposa sur son cou. Il remonta jusqu’à son lobe d’oreille qu’il titilla du bout de sa langue avant de murmurer : « Je veux dormir avec toi avant de te voir en moi, c’est pas compliqué, si ? » Il se surprenait lui-même de cette franchise qu’il abandonna au creux de son oreille. Et pourtant, il relâcha ses mains et vint s’accrocher à sa taille l’obligeant à coller son bassin au sien, pour qu’il juge lui-même de l’effet douloureux qu’il avait sur lui. Ses lèvres se perdirent à nouveau dans cou coup alors qu’il y gronda un : « Pitié, me fait pas ça. » pressant ses lèvres avec rudesse.
Sujet: Re: You're the right one for me | Lennox Ven 20 Jan - 22:31
« C’est parce que je suis un raté. » Nels était demeuré muet, conscient que ça lui prendrait davantage de temps pour lui retirer cette idée de la tête qu'un simple face à face deux jours après leur première rencontre et il ne comptait pas insister davantage puisqu'il se doutait bien que ça ne servirait pas à grand chose. Lennox profita de cet instant de silence pour poursuivre et lui tirer quelques sourires alors qu'il tentait tant bien que mal de le rassurer. Non, il n'abandonnerait pas. Oui il était assez bien pour lui. Non, il n'allait pas disparaître si ce n'était pas ce que Lennox voulait et non il ne le jugerait pas sans le connaître. Le peu de confiance en lui dont faisait preuve son partenaire était craquant puisque Nels avait toujours aimé rassurer les timides, rassurer ceux qui pensaient ne pas avoir leur place en ce bas monde. Toutefois, il ne voyait pas pourquoi il agissait de cette façon et s'il l'avait intrigué dès le départ, il n'en demeurait que davantage mystérieux maintenant que Nels se rendait compte à quel point ils ne connaissaient rien l'un de l'autre. Pendant une fraction de seconde, peut-être un peu plus, il avait cru qu'il savait tout de lui, de la marque de ses caleçons à l'effluve de son parfum, mais il prenait peu à peu conscience de l'étendue de ce que cette idée semblait insinuer puisque c'était impossible de tout connaître d'une personne en l'espace de quelques heures. S'il voulait que ce soit le cas, il ne devait surtout pas le laisser s'enfuir. Il devait le garder avec lui et espérer être suffisamment digne pour que Lennox lui accorde sa confiance, au moins un peu. Nels était loin d'être parfait, mais il avait envie d'essayer de voir jusqu'où cette histoire pouvait le mener. Il avait envie de voir jusqu'à quel point ils pouvaient s'aimer. Perdant peu à peu le contrôle de ses gestes - de ses sentiments - Nels ne se rendit compte que trop tard de ce qu'il s'était apprêté à faire, n'ayant même pas pris conscience de la raideur de son partenaire, comme s'il n'avait suivi que ses instincts sans réellement prendre la peine de lui demander s'il était d'accord. Mal-à-l'aise, honteux de s'être laissé emporter, Nels préféra fuir son regard et l'entraîner dans les escaliers afin de retrouver la plage, là où ce serait plus facile de contrôler le feu ardent et insaisissable qui brûlait en lui dès que leurs mains se touchaient, dès que leurs lèvres s'effleuraient.
Lorsqu'il lui demanda de l'embrasser, au beau milieu des escaliers, Nels se mordit la lèvre, conscient de la connerie qu'il venait encore de commettre. Il ne cherchait qu'à se nuire, présentement, et ce n'était certainement pas la façon juste et aisée de ne pas se mettre - à lui-même, ce qui semble assez con - des bâtons dans les roues. Son regard se perdit un instant dans la profondeur de celui de Lennox avant de glisser sur leurs deux mains entrelacées, se laissant aveuglément pousser contre le mur alors qu'il sentait son corps réagir plus que de raison à ce nouveau contact physique. Son coeur s'emballait, ses mains, prisonnières de celles de son autre, encadraient leurs deux visages alors que l'une de ses jambes entourait sensuellement la sienne de manière à le rapprocher encore plus de lui. Il le laissa faire lorsque ce dernier effleura ses lèvres, prenant plaisir à se sentir ainsi à sa merci, mais ne put s'empêcher de répondre avec une fougue à peine contenue aux baisers qui suivirent alors que son souffle devenait rauque et que ses paupières se fermaient afin de profiter davantage de ce moment qu'il s'était décidé à lui offrir. Nels adorait avoir le contrôle, mais il devait clairement avouer adorer tout autant le fait de se sentir désiré, le fait de sentir qu'il n'avait aucune emprise sur celui qui lui faisait face. Toutefois, ses doigts serraient si forts ceux de son compagnon - sous le coup de la montée de désir et de sensation qui faisait rage en lui sans doute - que Lennox ne serait certainement pas parvenu à s'échapper aussi facilement. « Faut que t’arrêtes ça, Cooper. » Le souffle court, ses lèvres cherchant de nouveau à s'emparer des siennes, Nels n'avait que faire de ce qui était bien ou mal et il n'allait certainement pas laisser quelques mots tirés presque de force à leur possesseur - de toute évidence, Lennox peinait à se contrôler, lui aussi - tout gâcher. « T'as pas envie que j'arrête ... » laissa-t-il tomber en un souffle alors qu'il penchait légèrement la tête afin de laisser libre cours à ses envies, ne pouvant néanmoins pas empêcher ses ongles de se planter dans le dos de sa main et quelques gémissements s'échapper de ses lèvres sous les assauts répétés de son partenaire au creux de son cou. « Faut. Vraiment. Que. Tu. Arrêtes. » Un léger sourire étira les lèvres de Nels alors qu'il jetait un coup d'oeil en biais à son autre, visiblement perturbé par toutes ces sensations et tous ces frémissements. « Pas envie ... » murmura-t-il simplement avant de le laisser prendre possession de son cou jusqu'à ce que ce soit à son tour de susurrer au creux de son oreilles des mots qui suffirent à le faire frémir. « Je veux dormir avec toi avant de te voir en moi, c’est pas compliqué, si ? » Chamboulé, surpris, étonné par cette franchise à couper le souffle, Nels se mordit la lèvre alors que son autre libérait finalement leurs mains et en profitait pour serrer de nouveau son bassin fortement contre le sien, tirant à Nels un gémissement qu'il fut incapable de contrôler alors que ses propres mains - libres de toutes entraves - faisaient pression dans le bas de son dos et que son corps refusait de demeurer complètement immobile face à ce soubresaut d'excitation. Lennox ne semblait pas en reste non plus et Nels glissa délicatement ses doigts sous la ceinture de ce dernier afin de sentir la chaleur de son autre, sans pourtant aller plus loin. « Pitié, me fait pas ça. » Ses doigts se refermèrent sur le rebord du tissu afin de le tirer davantage contre lui, accueillant ses lèvres sur les siennes avec délice.
Mordillant peut-être un peu trop violemment la lèvre inférieure de Lennox, Nels s'excusa d'un baiser léger au coin de ses lèvres, laissant sa langue tracer un nouveau sillon humide le long de sa mâchoire. Malgré que son dos soit pressé contre le mur froid du phare, cela ne lui suffisait plus. Il voulait plus. Il voulait plus, mais les paroles de Lennox revinrent à son esprit et ses baisers s'espacèrent légèrement sans qu'il n'instaure néanmoins une distance entre leurs deux corps respectifs. Lennox était effrayé par il ne savait quoi, mais il lui semblait deviner peu à peu le pourquoi de sa raideur, le pourquoi de ses gestes maladroits du début et le pourquoi de cette surprise soudaine à l'idée qu'on puisse s'intéresser à lui. Il se trompait, peut-être, mais il ne comptait pas laisser passer sa chance, tout comme il ne comptait pas, non plus, la ruiner. « Ce soir. » laissa-t-il échapper en posant son front contre le sien alors qu'il fermait les yeux de manière à calmer à peu près les battements de son coeur et les frémissements qui le parcouraient encore. « J'ai envie de dormir avec toi et je sais que je ne voudrai pas te laisser partir. » avoua-t-il en un souffle alors qu'il plongeait de nouveau son regard dans le sien, tentant vraisemblablement de saisir les pensées de son autre avant qu'il n'ait eu la chance de s'exprimer - et de refuser son offre, de surcroit. « Avant que tu dises non, je veux essayer de te convaincre. » poursuivit-il en relevant doucement la main jusqu'à caresser de son pouce la joue de Lennox, la tête négligemment appuyée contre le mur glacé. C'était une chance, d'ailleurs, parce qu'il n'aurait sans doute jamais pu calmer son corps endolori par tout ce désir accumulé si ce mur n'avait pas été là. Paix aux murs des phares. Si jamais le conseil d'Arrowsic en venait à vouloir le détruire, il s'y opposerait fortement et il en faisait la promesse. « J'attendrai tout le temps qu'il te faudra, je te le promets. Mais j'ai envie que tu viennes avec moi. Popcorn. Film. Soirée tranquille, d'accord? » proposa-t-il en repoussant légèrement les hanches de son autre en se mordant la lèvre, se sentant soudainement bien vide. « On a pas vraiment eu de rencart... » affirma-t-il avec un petit sourire alors qu'il venait effleurer ses lèvres en un doux baiser. « Ce pourrait être notre premier. » fit-il innocemment, laissant alors le loisir à son autre de croire ce qui lui plaisait quant-à un futur prochain, à deux.
Sujet: Re: You're the right one for me | Lennox Dim 22 Jan - 2:57
Il s’était laissé submerger. Ne contrôlant plus son corps, ni ses lèvres, ni même son cerveau qui réagissait d’une manière tout ce qu’il y avait de plus étrange. Comme totalement endommagé par la présence de cet autre qui l’éveillait au monde d’une manière tout autre de ce qu’il connaissait. Il avait oublié de se tenir tranquille. Laissant ses mains s’égarer et trouver la chaleur de sa peau. Mourant légèrement entre ses bras, souffrant de cette proximité qu’il se refusait de consumer. Il avait goûté aux délices de ses lèvres et s’en séparer était devenu un véritable supplice. Parce qu’elles avaient un léger goût de paradis, une douceur venue d’un autre monde, un parfum d’addiction. Lennox ne voulait pas aller trop vite et il avait été clair dans ses propos. Dès leur première rencontre, il avait mis les points sur les i, il n’irait pas au-delà des limites morales qu’il se fixait. Pour plusieurs raison. La première était qu’il se sentait tout bonnement incapable de s’offrir à quelqu’un qu’il ne connaissait ni d’Eve ni d’Adam et donc, n’aimait pas. L’amour avait beau lui sembler irrationnel, il fonctionnait avec. Sans, cela ne voulait rien dire. Parce que l’amour était le bois qui alimentait le feu. Sans, tout s’éteint très vite. Et il ne voulait pas voir l’hiver arrivé de si tôt. La seconde était qu’il n’y connaissait rien. Ses relations n’avaient jamais abouties à grand-chose. Quelques baisers, quelques caresses, rien de vraiment sérieux. Or, il avait conscience que Nels, qui s’assumait à la perfection, ne devait pas être un sain dans ce domaine. Il devait avoir goûté à tous les plaisirs que la chair peu offrir et avait du prodiguer tant de caresse que cela serait pour lui un jeu d’enfant. Il n’avait pas envie de partir perdant d’avance. Il voulait se préparer un minimum et ainsi tenir la distance et peut-être pouvoir lui offrir un petit quelque chose en plus. Même s’il ne se faisait pas trop de film à ce sujet. Il serait loin d’être doué. La première fois, en tout cas. Et la dernière, c’est qu’il avait la frousse. La frousse de tomber amoureux et de ne plus vivre qu’à travers l’autre. Il l’avait vécu une fois et le résultat final n’avait pas été très jouissif. Donald était mort, emmenant avec lui la confiance de Lennox. Tout cela l’avait alors fait sombrer dans une léthargie sociale et inhumaine qui l’avait rendu aujourd’hui aussi répulsif qu’un insecte. Avec lui, toute forme de joie pouvait s’éteindre en une fraction de seconde. Et pourtant…
Comment expliquer qu’il puisse s’accrocher si violemment à Nels, lui dévorant les lèvres et le cou à s’en couper le souffle ? Comment expliquer qu’il lui demande de s’arrêter alors que lui-même n’y parvenait pas ? C’était l’hôpital qui se foutait de la charité et il en avait conscience. Peut-être voyait-il là dedans un quelconque test, voyant si son bel étalon serait capable de faire preuve de discernement et ne pas se jeter sur lui tel un bout de viande. Lennox savourait les moments passé en sa compagnie, mais ces derniers n’avaient pas durés suffisamment longtemps pour qu’il connaisse toutes les failles, toutes les qualités, toutes les choses qui caractérisaient celui qui lui plaisait. Il voulait être certain de ne pas faire une erreur, ne pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Parce qu’il sentait déjà, aux battements accélérés de son cœur, que tout cela irait plus loin qu’il ne l’aurait cru de prime à bord. Parce qu’il savait que d’une manière absurde et grotesque, il s’entichait déjà de lui. « T'as pas envie que j'arrête ... » Cette réflexion et les gémissements de son compagnon, ainsi que ses ongles qui marquaient sa peau, arrivaient à lui donner le tournis. Se posant la question sans interrompre malgré tout la fougue qui l’habitait. Il aurait pu avouer qu’il n’avait pas en qu’il arrête, parce que c’était vrai, mais c’était à l’opposé de ce qu’il souhaitait réellement. Lennox ne voulait pas précipiter les choses, que du contraire, il voulait que tout se fasse dans les règles de l’art parce qu’il n’avait jamais connu ça. Mais il n’était pas dupe et voyait clairement à l’attitude de Nels qu’il n’avait pas envie que tout ce manège cesse. Ses lèvres se parjurèrent d’ailleurs de cet aveu. Le faisant gronder de frustration. Si ni l’un ni l’autre n’était capable de se tenir, tout cela partirait bien trop vite en cacahuète et il en était fini des beaux rêves que le jeune homme avait battu. Ses rêves tout molletonné dans lesquels ils se donnaient la main et s’aimaient comme deux hirondelles au printemps. Mais cette raideur qui rendait son jean beaucoup trop serré n’avait rien du bel amour tendre entre deux oiseaux et il voulait qu’il le sache. Pour qu’il comprenne que l’envie ne manquait pas mais qu’il ne fallait pas aller trop vite. Pressant son bassin contre le sien, gémissant de frustration et d’envie douloureuse alors qu’il se frottait à lui. Les doigts qu’il sentit glisser sous sa ceinture le firent se mordre la langue pour s’empêcher un léger cri de stupeur et d’hébétude. Soupirant avec mécontentement alors que le tissu le serrait toujours un peu plus et que le rapprochement entre leur deux corps était arrivé sans doute à leur maximum. Souffrant entre ses lèvres de ses morsures qu’il lui infligeait, le frustrant et l’envoûtant à chaque seconde. Les mains de Lennox s’étaient accrochées à la ceinture de son partenaire, refusant de franchir les barrières de non-retour, se contentant désormais de gémir, frémir et soupirer face aux assauts incessant de Nels. Sa langue glissant sur sa mâchoire lui fit courber l’échine, laissant la chair de poule glisser le long de son corps. Mais la cadence moins pressée de ses baisers le rassura. Espérant que, peut-être, il avait compris et qu’ils se tiendraient sagement. Autant l’un que l’autre. Il avait conscience de la difficulté de tout cela, vu l’attraction que leur corps respectif avait sur celui de l’autre. Mais ils devaient le faire. Pour un futur meilleur.
Nels posa son front contre le sien et ferma les yeux. Lui laissant ainsi le loisir d’admirer son joli visage sans honte, alors qu’il se mordillait légèrement la lèvre inférieure pour s’empêcher de partir à l’assaut de sa bouche délicieuse, prêt à entendre ce qu’il avait à lui dire. « Ce soir. J'ai envie de dormir avec toi et je sais que je ne voudrai pas te laisser partir. » Un léger sourire glissa sur ses traits, définitivement conquis par cet autre qui avait au moins pour lui l’honnêteté. Son regard se perdit dans le sien, comme s’il rêvait de s’y noyer, en suffoquer de plaisir. Lui aussi voulait dormir avec lui. Mais uniquement si dormir avait la même définition dans leurs deux langages différents. « Avant que tu dises non, je veux essayer de te convaincre. » Lennox ferma alors les yeux au contact de ses doigts qui se firent caresse, tremble de bien-être et de… il ne savait pas comment le définir. Non, comme s’il pouvait dire non. Dans le fond, il savait qu’il avait déjà baissé sa garde et qu’il était trop tard pour faire machine arrière. Lui aussi mourrait d’envie de se blottir contre lui à en étouffer de bonheur et de satisfaction. Mais y auraient-ils seulement droit ? « J'attendrai tout le temps qu'il te faudra, je te le promets. Mais j'ai envie que tu viennes avec moi. Popcorn. Film. Soirée tranquille, d'accord? » Il ne put retenir un léger gémissement douloureux lorsque son autre repoussa légèrement ses hanches. Il se sentait soudainement bien trop loin et le contact de son corps lui manquait déjà. Ses mains s’agrippèrent à ses joues, de peur de le voir s’enfuir. Alors qu’il dévorait cette bouche qu’il malmenait. En faisant de même, charmé par les propos de son autre. Il était d’accord pour tout, il disait oui amen, pourvu qu’ils restent ensemble et profite de chaque instant. « On a pas vraiment eu de rencart... » Il acquiesça, un léger sourire aux lèvres, acceptant le doux baiser qu’il lui offrit. Un rencart. Il n’en n’avait jamais eu. Il ne savait même pas comment ça marchait. Mais ça sonnait plutôt bien à ses oreilles et cela faisait tambouriner son cœur à vivre allure. Un rencart. Oui. Un rencart. « Ce pourrait être notre premier. » Leur premier rencart. Inlassable, Lennox se le répétait. Si c’était le premier, cela voulait dire qu’il y en aurait d’autre ? À cette simple pensée, le jeune homme rougit. Ses doigts relâchèrent leur prise et glissèrent jusqu’aux siens pour s’y mêler.
À son tour, il déposa son front contre le sien et dévora ses yeux du regard alors que son pouce caressait avec douceur le dos de sa main. « Un rencart. Un vrai de vrai. » Il disait cela avait la naïveté des enfants qui parlent de la venue du Père Noël, il était à la fois excité et anxieux. Il verrait son chez lui, pourrait laisser son regard vagabonder sur les choses qui lui appartenaient, apprendre à davantage le connaître… Cela lui plaisait, tout dans cette idée était si alléchant qu’il ne pouvait pas refuser. Il déposa alors un baiser sur sa joue, exerçant une plus grande pression sur ses doigts. « Toi, moi, sur un canapé à regarder un film. Rien de plus ? » Il ressentait le besoin de le répéter, comme pour s’assurer que tout cela n’était pas un songe. Comme si tout était vrai et qu’il n’y avait aucune entourloupe. « Tu vas pas sauvagement te jeter sur moi, hein ? Tu resteras tranquilles, promis ? » Lennox se mordilla la lèvre, conscient des enfantillages dont il faisait preuve. Mais Nels avait été si mignon avec lui qu’il avait l’impression de pouvoir longtemps tiré sur la corde avant qu’elle ne lâche. Pourtant, encore une fois malgré lui, il se colla au jeune homme dissimulant son museau dans son cou, soufflant dans celui-ci pour le faire frissonner. « Je veux m’endormir dans tes bras et je veux pas que tu me laisses partir. Je veux ce premier rencart. Et puis, j’en veux un second, un troisième, un quatrième… Je veux que le monde arrête de tourner pour que je puisse te connaître et finalement, te laisser entrer dans mon monde. » Lennox se recula cependant, ne desserrant pas ses doigts autour de sa prise et l’attirant dans son sillage, il descendit les marches comme si sa frousse n’avait jamais existé. Il soupira tout de même d’aise en retrouvant la terre ferme et inspira une grande bouffée d’air pour se remettre de ses émotions. Il se tourna alors vers son autre, enlaçant sa taille de ses bras, posant sa tête contre sa poitrine afin de fixer sa respiration à la sienne et entendre battre contre son oreille. Plaçant également sur son cœur pour le sentir battre sous sa paume, fermant les yeux pour profiter de ce moment. Il resta un moment silencieux et immobile avant de se détacher à regret de son prince, venant déposer ses prunelles dans les siennes, se mordillant la lèvre inférieure alors qu’à nouveau le rouge lui montait aux joues. « Emmène-moi chez toi. » Ses lèvres vinrent se faire caresse sur les siennes, puis légèrement plus fougueuse avant de s’écarter doucement, relâchant la pression qu’il exerçait sur sa taille. Promis, lui aussi ferait de son mieux pour ne pas trop se laisser submerger par ses envies étranges.
Sujet: Re: You're the right one for me | Lennox Dim 22 Jan - 18:43
« Un rencart. Un vrai de vrai. » Nels sourit devant la douceur dont faisait preuve son compagnon et captura ses lèvres en un effleurement, acquiesçant de la tête. « Pourquoi les autres et pas nous? » demanda-t-il simplement en haussant légèrement les épaules, convaincu qu'il aurait dû le rencontrer plus tôt. Ou du moins, lui porter une attention toute particulière beaucoup plus tôt. Il méritait d'attirer son attention, il méritait qu'il pose sur lui un regard qui durerait plus longtemps qu'une poignée de secondes. « Toi, moi, sur un canapé à regarder un film. Rien de plus ? » « Et ça. » laissa-t-il tomber avant de l'embrasser à nouveau avec délicatesse maintenant qu'il parvenait à peu près à se contrôler. « Rien de plus. » ajouta-t-il afin de le rassurer néanmoins, conscient qu'il devait avoir eu raison sur ce qui poussait Lennox à se montrer aussi timide, aussi disant malgré cette envie qu'il sentait naître en lui également. « Tu vas pas sauvagement te jeter sur moi, hein ? Tu resteras tranquille, promis ? » Un peu perdu alors qu'il n'avait pas habitude à côtoyer ce genre de personne, Nels haussa légèrement les sourcils, laissant ses prunelles vagabonder sur son visage, sur ses épaules, sur ses lèvres. Comment un jeune homme comme Lennox pouvait-il être effrayé par une nuit d'amour? Comment pouvait-il insister autant sur quelque chose qui, pour Nels, voulait dire quelque chose, sans néanmoins revêtir la plus grande importance ? Il n'avait jamais eu à se poser ce genre de questionnements, il n'avait jamais eu à rassurer ainsi l'un de ses compagnons. Et même s'il savait à quel point ce serait difficile de tenir sa promesse, il acquiesça. « Promis. » Il entoura de ses bras le corps frémissant de son partenaire, déposant un baiser sur sa tempe alors que ce dernier enfouissait son nez au creux de son cou. Il ferma les yeux un bref instant en se mordant également la lèvre, incapable de dire jusqu'à quand il saurait faire fi de ses pulsions et de ses envies pour le rassurer, pour le calmer. Tant pis. Il essaierait.
« Je veux m’endormir dans tes bras et je veux pas que tu me laisses partir. Je veux ce premier rencart. Et puis, j’en veux un second, un troisième, un quatrième… Je veux que le monde arrête de tourner pour que je puisse te connaître et finalement, te laisser entrer dans mon monde. » D'un sourire léger, Nels hocha légèrement la tête sans néanmoins avoir le temps de rajouter quelque chose. En effet, Lennox l'entraînait déjà dans les escaliers et il le suivit sans rechigner, un sourire au coin des lèvres. Lui aussi avait envie d'entrer dans son monde, mais il savait à quel point ce serait beaucoup plus difficile de ce côté-là que de l'autre. Nels savait ouvrir son coeur, il le regrettait parfois, mais il savait le faire et Lennox lui donnait l'impression d'être tout le contraire. Comme si leur rencontre rendait crédible le dicton connu qui disait que les contraires s'attirent. Il fut néanmoins surpris, lorsqu'ils parvinrent au bas de l'escalier et qu'ils furent de nouveau sur les galets qui recouvraient la partie éloignée de la plage, de voir Lennox se rapprocher et entourer son corps de ses bras, sa tête posée contre son torse. Maladroitement, Nels lui rendit son étreinte et ferma les yeux le temps de profiter de cet instant au maximum de peur qu'il ne finisse par s'envoler. « Emmène-moi chez toi. » Nels répondit à son baiser avec une fougue non contenue avant d'attraper simplement sa main lorsque ce dernier s'éloigna légèrement. « C'est comme si c'était fait! » fit-il, joyeux, avant d'entreprendre sa marche vers sa voiture, qu'il avait garée non loin de là. Sans lâcher la main de Lennox, il sortit ses clés de la poche de ses jeans et déverrouilla les portières avant de le laisser s'installer côté passager, lui-même faisant le tour du véhicule afin de prendre place côté conducteur. Cadeau de papa et maman - sans doute croyaient-ils que cela pouvait effacer tout ce qu'ils avaient pu faire avant - la voiture était particulièrement neuve et Nels l'aimait bien. Délicatement, il vint embrasser Lennox en s'étirant légèrement sur son siège, posant une main sur sa cuisse pour se soutenir. « C'est parti. » fit-il avant de tourner la clé, le moteur se mettant à ronronner. Sa main droite vint saisir celle de son partenaire alors qu'il quittait le bord de la rue pour rejoindre la voie déserte qu'il devait occuper. « Je suis content que tu ais décidé de venir. » laissa-t-il échapper en tournant la tête vers lui, un sourire aux lèvres. Il reporta son attention sur la route, maintenant éclairée par les lampadaires posés à distance raisonnable. La nuit était tombée, la fraîcheur s'installait et Nels ne serait pas seul ce soir-là.