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 Lie te me | Bekah

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Mattia Jarvis
Mattia Jarvis
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ARRIVÉE : 03/09/2011


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MessageSujet: Lie te me | Bekah   Lie te me | Bekah EmptyDim 11 Déc - 18:17

« Je te l'avais dis Mattia, tu ne peux pas jouer, ta cheville est trop enflée. Tu risques de te faire encore plus mal. » Ouais, tu parles. Ce sont avec ses mots que Mattia passa la porte d'entrée de sa maison, accompagné par son beau-père et sa mère. Ils revenaient des urgences où Mattia avait attérit quelques heures plus tôt, après s'être blessé à l'entrainement. Sa cheville avait vrillé. Son corps tout lesté était tombé. Mattia fit quelques pas dans le hall d'entrée, marchant du mieux qu'il pouvait. Non, il n'avait pas mal. Non, ses internes étaient des incapables.
N'empêche que les mots de son beau-père lui firent mouche. Se retournant vers lui, en lui lançant un regard noir, Mattia répondit vivement. « Et depuis quand tu t'inquiètes de moi? » Le regard qu'ils s'échangèrent était rempli d'haine et de colère. « Tu les as payé combien au juste pour qu'ils me disent ça, hein? » demanda-t-il, les yeux toujours rivés vers son beau-père. Celui-ci ne semblait pas comprendre. Ou du moins, faisant semblant de ne pas comprendre. « De quoi tu parles? » De quoi il parlait? Il se foutait de lui ! Haussant alors la voix, Mattia répliqua. « Ca t'arrange non que je ne puisse pas jouer? T'as trouvé un autre moyen, encore un, pour m'faire chier. Tu'sais que j'adore le tennis, t'sais que je n'peux pas m'en passer. Alors ça t'arrange de m'priver de ça! » Les traits de son beau-père commencèrent à se durcir. Ses joues commençaient à rougir. Son timbre de voix se fit plus dur « Arrête de dire des conneries! » . Mais Mattia continua sur sa lancée, trop énervé, trop dégoûté. « A cause de mes notes en maths, tu voulais que j'ne joue plus. Bah voilà, tu dois être content, ton vœu est exhaussé! » « Mattia, tu te calmes! » La voix de son beau-père montrait la colère qui montait. Mais Mattia ne s'arrêta pas. « j'ne peux pas jouer demain, et je suis sûr que t'es derrière tout ça. Alors, tu les as payé combien? » « MATTIA! » « quoi? T'veux pas le dire? Mais vas-y, putain, dis le que c'est toi qui est derrière tout ça! » lui hurla-t-il dessus.
Cette fois, ce fut de trop. Son beau-père s'approcha alors de lui. Son visage était tout rouge. Ses mâchoires étaient crispés. Son regard était noir. Et en le voyant s'approcher de lui si menaçant, Mattia recula d'un pas, avant de heurter le mur. Il était là, juste devant lui, menaçant. Il attrapa son pull, tenant ainsi son beau-fils. Entre ses mâchoires, il l'entendit siffler un. «  Ca suffit, tu retires tout de suite ce que t'as dis, ou je te jure que tu vas le... » La suite, il ne la dit pas, stoppant net ses paroles et ses gestes, coupé dans son élan par une voix, beaucoup plus douce, beaucoup plus belle, beaucoup plus féminine. « On n'a qu'à appeler un autre médecin, pour qu'il donne un deuxième avis. Rebekah O'Neil par exemple. Je pense que Mattia aurait confiance en elle. »
La mère de Mattia se tenait dans l'entrée du salon, le regard perdu, le visage dépourvu d'émotion. Comme si elle était là moralement, mais physiquement inerte. Ailleurs. Une vraie morte vivante. N'empêche que par sa réaction, elle venait peut-être de sauver Mattia d'un autre bleu. Les deux hommes s'échangèrent un regard. Puis, après un laps de temps qui parut une éternité aux yeux du tennisman, son beau-père se détourna de lui, le lâchant. Il attrapa alors le téléphone, et composa un numéro.
La suite ne fut qu'une succession de politesse. « Mike McCawley. Oui, je suis pompier.... Mon beau-fils s'est fait une entorse... Non, on y est allé aux urgences... Il joue au tennis, et croit que les internes sont des incapables... Oui, il veut absolument jouer demain... C'est un ado, il est têtu comme une mule.. Vous pourriez l'examiner encore? Ce serait vraiment gentil.. C'est ma femme qui a eu l'idée.. oui, c'est elle. Elle vous connait.. blablabla.. » Puis, après l'avoir remercié, il raccrocha. Se retournant vers Mattia, il lui dit avec un grand sourire. « Tu vois? Je ne lui ai pas proposé d'argent.. »

Mattia avait délaissé son beau-père, préférant se rétracter dans sa chambre. Il était trop énervé. Trop dégoûté. Il était sûr, sûr et certain de ce qu'il avançait. Ca ne pouvait être que ça. Son beau-père avait du jouer des coudes avec les internes pour leur demander de l'arrêter pour le tennis. Comme ça, il le punissait, et lui, il jouissait de son pouvoir. Les internes s'étaient fait berner. Ils avaient accepté. Parce qu'ils étaient idiots. Parce qu'ils manquaient d'argent. Ou parce qu'ils n'aimaient pas les gosses promis à un bel avenir. Il n'en savait rien. Mais il était sûr que sa cheville, bien qu'un peu enflée, et bien qu'un peu bleue ne pouvait pas l'empêcher de jouer le lendemain. Et puis, demain, le match était trop important. C'était les finales. Si jamais son équipe gagnait, ils devraient jouer contre les meilleures autres équipes des états voisins. Ca, c'était une opportunité qu'il ne pouvait manquer. Et il était le meilleur de son équipe. Ils devaient gagner; il devait donc jouer. C'était aussi simple que ça.
N'empêche que Mattia, assis sur son lit, le regard perdu sur sa cheville, ne cessait de ruminer. Contre son beau-père. Contre ses foutus internes. Il en était sûr de toute façon, c'était de la faute de lui, de ce type qui était rentré dans sa vie à cause de l'amour qui l'unissait avec sa mère. Même s'il n'avait pas payé les médecins, c'était de sa faute quand même. Un interne avait vu sa cheville. Il l'avait trouvé moche, mais pas si grave. Puis, il lui avait demandé d'où venaient ces deux autres bleus sur sa jambe. Mattia avait répliqué qu'il était tombé. Ca n'avait pas eu l'air de le convaincre. Il avait été chercher un autre type, et ensuite, ils étaient sortis, parce qu'ils voulaient parler à ses parents. C'est après qu'ils lui avaient interdit de jouer. Et bien sûr, son beau-père et sa mère étaient déjà au courant.. Impossible donc de dire « ce n'est rien. » Pourquoi Ted les avait prévenu aussi? Il aurait pu très bien l'accompagner à l'hôpital et se taire, mince !
Sa colère n'était pas retombée, lorsque la sonnette de la porte d'entrée se fit entendre. Il entendit son beau-père aller ouvrir, et parler. Lui, il changea son short via un jean. Puis, il resta là, dans sa chambre. Elle n'avait qu'à venir. Il était bien trop énervé contre son beau-père pour descendre, le regarder sourire, et dire avec un air niais « Vous comprenez, on ne veut pas qu'il se fasse mal » . Tu parles.. Il n'en avait rien à faire de lui. Il était bien trop content de le voir pleurer sur son sort.
Il entendit alors la jeune femme, Rebekah, parler. Il ne l'avait pas vu depuis des années. Cinq ans. Six ans. Sept ans. Huit ans peut-être. Il n'en avait aucune idée. Il faut dire qu'elle était partie d'Arrowsic quand il n'était qu'un enfant. La dernière fois qu'il l'avait vu, il avait sans doute du lui courir après, ou écouter ses conversations avec son petit ami. Ca, il aimait bien le faire. Juste pour l'emmerder gentiment. En tout cas, d'aussi loin qu'il s'en souvienne, sa voix n'avait pas trop changé.
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MessageSujet: Re: Lie te me | Bekah   Lie te me | Bekah EmptyVen 23 Déc - 22:15

Avoir quitté Arrowsic pendant huit années avait pour principale conséquence que Rebekah avait manqué un nombre considérable de choses. Elle avait manqué l'évolution de Keith, et l'avait retrouvé encore plus aigri qu'il ne l'avait jamais été, plus exigeant, et plus fatiguant aussi. Elle avait manqué des naissances, des décès, et tellement d'autres choses. Ce jour-là, la jeune femme allait encore être confronté à un des exemples de ce qu'elle avait manqué.
Elle ne savait pas si elle le regrettait vraiment, mais c'était quelque chose d'étrange. Elle avait toujours été au courant d'à peu près tout quand elle vivait dans la ville. Les informations circulaient à une vitesse affolante, et si cela pouvait être une bonne chose en tant que médecin, cela l'amenait à regretter l'anonymat dont elle avait bénéficié en Afrique. Elle était à peine revenue que tout le monde avait été au courant, et lui avait fait part de son avis sur la question. Tous semblait au courant de sa vie, de tout ce qu'elle avait vécu, mais 'Bekah, elle, n'avait aucune idée de ce qu'il se passait dans leur vie. C'était fatiguant, et surtout fortement déplaisant. Rebekah ne supportait pas que l'on soit au courant de ses faits et gestes. Elle aimait pouvoir mener sa vie comme elle l'entendait, et sans en entendre parler à chaque coin de rue. Certes, elle caricaturait un petit peu les choses lorsqu'elle pensait ainsi, mais cela restait l'idée. Cela la rendait mal à l'aise. D'autant plus qu'elle n'était pas sur un pied d'égalité avec eux, qu'elle n'avait pas autant d'informations sur eux. Prenez Mattia Jarvis, par exemple. Elle n'avait pas eu de contact avec lui, ou sa famille, depuis huit ans maintenant. Elle n'avait aucune idée de ce qu'il était devenu, ou ce qu'il avait vécu, ou tellement superficiellement en tout cas. Sa mère lui avait dessiné les grandes lignes de sa vie, mais cela s'arrêtait là. Non pas que cela l'affecte de quelque manière que ce soit. Mais elle était à peu près certaine qu'il en savait plus sur elle – ou peut être pas, après tout. Le coup de fil de son beau-père ne présageait rien de bon pour la cheville de Mattia, et donc pour son avenir prochain dans le tennis. Et si le june homme était resté aussi capricieux et déterminé qu'il avait pu l'être dans son enfance, Rebekah aurait probablement du mal à lui faire entendre raison. Elle avait eu par le passé un minimum d'autorité sur lui, puisqu'étant son ainée, mais il avait bientôt dix huit ans désormais, et elle doutait que les choses soient aussi faciles. L'urgentiste se sentait un peu mal à l'aise de devoir débarqué comme ça dans son univers comme si de rien n'était, et de lui annoncer qu'il devrait renoncer à un tournois. Elle n'avait pas vraiment conscience de ce qu'on pouvait dire à un athlète qui se trouvait dans une situation similaire. Elle n'avait jamais été confronté à une telle situation, et pour ne rien cacher, elle trouvait cela un peu déplacé qu'un adolescent s'agace de ne pas pouvoir participer à un simple tournoi quand tant de gens devaient se battre au jour le jour pour survivre. Cependant, elle était à peu près certaine que lui dire ce genre de choses ne l'aiderait pas à voir la vérité un peu mieux. Qui plus est, il aurait injuste de sa part d'exiger qu'il renonce à ses rêves, à ses espoirs, et ne se battent pas jusqu'au bout pour les réaliser parce que tous n'avaient pas cette chance. Après tout, elle était partie au bout du monde sans s'inquiéter de savoir si des personnes pouvaient avoir besoin d'elle ici – Keith ne manquait jamais une occasion de le lui rappeler.

La jeune femme prit alors une grande inspiration alors qu'elle se garait dans l'allée qui la mènerait à la maison de Mattia. Elle ne pouvait pas exiger des gens qu'ils se rendent compte de toute la misère qu'il y avait en Afrique, de la chance qu'ils avaient alors qu'il n'avait pas été là-bas. Rebekah avait été la première à être surprise, et si ce qu'elle avait vécu là-bas l'avait marqué à vie, qu'elle ne parvenait toujours pas à se détacher de ces images, elle devait être honnête avec elle-même : il fallait le voir pour le croire, pour vraiment se rendre compte de tout ça. La jeune femme échangea rapidement des propos avec le beau-père de Mattia, et sa mère. Elle prenait un maximum de renseignement, principalement pour voir ce qu'avait dit les médecins, puis après avoir posé toutes les questions qui l'intéressaient, elle se dirigea à l'étage où on lui indiqua la chambre de Mattia. Elle frappa deux coups sur la porte, et attendit d'entendre sa voix pour rentrer. Elle esquissa un sourire en l'apercevant. Le moins qu'on pouvait dire, c'était qu'il avait changé. Il avait grandi, c'était certain, mais il avait un air différent également. Pour l'heure, il paraissait particulièrement en colère, et méfiant. Elle ne pouvait pas vraiment lui en vouloir. La première chose qu'elle aurait probablement à faire, c'était de le mettre en confiance. Lui dire simplement qu'elle n'avait aucun intérêt à le priver de son tournoi, et qu'elle ne lui mentirait pas, ne suffirait probablement pas... mais elle ne savait pas vraiment comment elle pourrait commencer autrement. « Hey, on ne s'est pas vu depuis dix ans, mais fais moi confiance ? » Non, ce n'était certainement pas une bonne approche. Elle s'assit alors de Mattia, et lui sourit. « Tu as grandi. » ne put-elle s'empêcher de préciser. Peut être pour s'assurer qu'il se souvenait d'elle, ou pour lui dire, qu'elle se souvenait de lui. « Alors, qu'est-ce qu'il s'est passé avec cette cheville ? » Peut être que si il avait l'impression que les choses venaient de lui... cela rendrait les choses plus faciles.
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MessageSujet: Re: Lie te me | Bekah   Lie te me | Bekah EmptyJeu 29 Déc - 10:59


Cela faisait quelques années maintenant que Mattia n'avait pas vu Rebekah. Il avait encore un vague souvenir d'elle. En fait, dès qu'il entendait son nom, il revoyait une scène avec elle. Elle était assise sur le canapé, les jambes repliées sous elle, le téléphone collé à ses oreilles. Un grand sourire s'étirait sur son visage. Elle avait les cheveux tirés ou libres, ça, il n'en avait plus aucune idée. Il ne savait pas non plus où se situait cette scène. Sans doute chez les parents de Bekah. Mattia devait être là car ses parents devaient y être invités. Son souvenir était flou. Mais ce qu'il se souvenait clairement, c'est qu'elle lui disait « Allez, laisse moi tranquille! ». C'était ça le souvenir de Mattia, concernant Rebekah. Alors, pendant toutes ces années où elle ne fut pas là, dès que quelqu'un laissait échapper son nom, c'était ce à quoi Mattia repensait. Pour lui, même huit ans après, elle avait du garder le même visage, la tête penchée, un téléphone entre les mains.

Lorsque la porte de sa chambre s'ouvrit, le tennisman releva la tête. La jeune femme qui venait d'entrer dans sa chambre n'avait plus rien à voir avec le vague souvenir qu'il avait d'elle. Peut-être qu'avec le temps, ses traits s'étaient déformés dans son souvenir. Mais en tout cas, le moins que l'on puisse dire, c'était qu'elle était devenue très belle. Soit elle l'avait toujours été, mais Mattia, encore gamin, n'avait pas été capable de le voir. Soit les années l'avaient embellis. Sans piper un mot, il la regarda entrer dans son antre, et venir s'asseoir sur son lit, près de lui. Il ne savait pas quoi lui dire. Peut-être qu'un bonjour aurait été le bienvenue. Mais il était incapable de parler. Incapable de briser la glace entre eux deux. Cela faisait trop longtemps qu'il ne l'avait pas vu. Tellement longtemps qu'il pourrait la prendre pour une inconnue. Et comme d'habitude, il était moins bavard avec les personnes qu'il ne connaissait pas.
Finalement, ce fut elle qui rompit le silence. « Tu as grandi. » Là, allez savoir pourquoi, il retrouva sa langue. Il ne put s'empêcher de laisser échapper un sourire et de répondre. « Oui, il paraît que j'ai pris quelques centimètres.. ». Depuis tant d'années, oui, il avait du bien grandir. Mais au moins, avec cette petite réflexion de sa part, il avait retrouvé sa langue, et n'avait pas perdu sa blague. Et puis, il pouvait faire un minimum d'effort quand même. Ils avaient demandé un second avis. Elle avait été d'accord pour venir. Le moins qu'il puisse faire, c'était se montrer gentil et aimable avec elle. Il pourrait très bien lui montrer sa face cachée si jamais elle s'entête, elle aussi, à essayer de l'empêcher de jouer.

Puis, la médecin en vint au fait. « Alors, qu'est-ce qu'il s'est passé avec cette cheville ? » Là, son regard cessa de la fixer, et il le détourna vers son pied. Il avait pris soin de baisser au maximum son jean, histoire qu'elle ne voie pas tout de suite les dégâts. Il avait bien trop peur qu'elle rentre, voie sa cheville, et décide illico presto que ça n'ira pas. Le regard fixé sur ce bout de son corps meurtri caché par l'épaisseur de son jean, il commença. « C'était à l'entrainement. J'étais à la volée.. » Là, il s'arrêta net, et releva la tête vers elle, le regard questionneur, son front formant quelques petites rides d'expression. « Tu sais ce que c'est? » Puis, se rappelant que toutes les personnes ne faisaient pas tennis, et que toutes ne savaient pas ce que c'était, il prit les devants et répondit aussitôt à sa question, ne lui laissant pas le temps de répondre. « En fait, la volée, c'est quand on est près du filet, et qu'on tente de rattraper une balle. » Puis après ses quelques explications, peu utiles pour la suite, il en revint enfin à la raison de sa chute. « J'ai voulu en rattraper une, un peu trop haute pour moi. J'ai sauté, je l'ai eu, -ça, il se sentait obligé de le dire- et c'est en retombant que ça s'est mal passé. J'ai mal atterri. Ma cheville a lâché, elle a vrillé, et je suis tombé. » Ses deux mains vinrent remonter un peu le bas de son jean pour lui montrer l'état de sa cheville. Elle n'était pas très belle à voir. Enflée, et bleue. Il avait passé plusieurs heures avec des tampons d'alcool collés dessus, mais il fallait croire que ça n'avait servi à rien. Elle n'était toujours pas belle à voir. « Ca a l'air impressionnant, mais ce n'est pas si grave que ça.. » dit-il avec un petit sourire, comme pour la rassurer, comme si c'était lui le docteur.

Oui, il ne voulait pas donner l'impression d'avoir mal. La douleur, il voulait ne pas l'exprimer. Car il avait mal, oui. Mais si il le disait, il était certain qu'elle allait se ranger du côté de l'avis général. Et puis, c'était un dur Mattia! Il était capable de supporter la douleur pendant quelques temps. Il pouvait très bien la supporter pendant un match entier le lendemain. Après tout, ça ferait un handicap face à son adversaire, mais il n'avait pas à s'inquiéter. Il était meilleur que tout ceux de l'équipe qu'ils allaient jouer. Même en ayant mal, même handicapé, il pouvait l'emporter. Et s'il l'emportait -ou s'il perdait, mais ça, ce n'était pas concevable-, il pourrait toujours laisser sa cheville se reposer. Après.
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MessageSujet: Re: Lie te me | Bekah   Lie te me | Bekah EmptyVen 30 Déc - 16:41

Rebekah écouta attentivement les explications de Mattia sur l'état de sa cheville. Si l'expérience lui avait appris quelque chose, c'était que aussi anodin cela puisse paraître, la façon qu'avait la personne de raconter ce qui lui était arrivé avait une réelle signification, et en disait long sur la personnalité de la personne. Par exemple, le fait que le jeune homme ait tenu à préciser ce qu'était une volée était plutôt important. Cela n'avait rien avoir avec ce qu'il racontait, cela n'importait pas du tout, mais il lui avait paru essentiel de la préciser. Si sa passion du tennis n'était pas un secret pour Rebekah, elle réalisa à cet instant qu'il serait probablement beaucoup plus difficile de lui faire entendre raison qu'elle ne se l'était imaginée. C'était assez particulier comme situation, parce que le match avait lieu le lendemain. Si il avait eu lieu dans une ou deux semaines, elle aurait pu essayer de ménager le jeune homme autant qu'elle le pouvait sans lui donner de faux espoirs pour autant. Mais là... même sans avoir vu sa cheville, et l'état dans lequel elle se trouvait, il n'y avait que très peu de chances qu'il puisse jouer le lendemain. Elle aurait probablement à confirmer le diagnostic déjà fait par l'urgentiste qui l'aurait pris en charge. La délicatesse de l'opération ne résidait donc pas dans le diagnostic qu'elle devait faire mais plus dans la façon dont elle l’amènerait. Naturellement, cela aurait été cent fois plus facile si elle avait mieux connu le jeune homme. Son beau-père lui avait fait un rapide topo sur sa personnalité, mais l'un dans l'autre, elle ne le connaissait plus. Tout ce que l'urgentiste savait de Mattia, c'était qu'il était passionné de tennis, et les souvenirs qu'elle gardait de lui enfant. Cela ne l'aiderait donc probablement pas. Elle acquiesça d'un signe de tête lorsqu'il finit son histoire, ayant pris soin de ne pas l'interrompre. Elle grimaça légèrement en la voyant, et descendit du lit pour s'asseoir par terre. Si elle voulait l'examiner correctement, mieux valait se mettre à la bonne hauteur. A première vue, elle pariait sur une entorse. Mais si elle lui annonçait comme ça de but en blanc, la jeune femme était convaincue qu'il ne l'écouterait absolument pas. Elle s'efforça alors de passer sa main dessus et de la faire tourner légèrement afin de s'assurer qu'elle n'était pas brisée, ou fêlée. Il lui faudrait naturellement confirmation par une radio si il lui semblait que c'était le cas. A première vue, ce n'était pas le cas, et puisque l'urgentiste semblait du même avis, il serait probablement inutile de le faire déplacer jusqu'à l'hôpital pour une radio. « Je vais chercher de la glace, je reviens. » lui dit-elle alors qu'elle descendait au rez-de-chaussée. Elle en profita pour demander ce que le médecin avait prescrit, et confirma – doucement pour ne pas que Mattia puisse entendre – le diagnostic du premier médecin qu'ils avaient consulté. Il était tout simplement impossible qu'il puisse jouer le lendemain. Sa mère précisa que mieux valait le ménager au maximum. Ainsi, Rebekah remonta avec la glace, et une idée en tête pour mieux lui faire avaler la pilule – du moins, elle l'espérait. « Allonge toi sur ton lit, et évite de bouger ta cheville au maximum. La glace devrait l'aider à dégonfler. » dit-elle en la plaçant, non sans l'avoir emballer dans un torchon pour ne pas qu'elle le brûle non plus. Elle s'assit à ses cotés, et prit un air embêté. Elle l'était vraiment dans le fond, mais elle tenait à ce que le jeune homme puisse le voir sur son visage, et ne s'imagine pas qu'il s'agissait d'un complot ou de quoique ce soit du genre. D'autant plus que ce n'était absolument pas le cas – si il jouait le lendemain, il y avait de grandes chances qu'il endommage encore plus sa cheville et ce, peut être à vie. « Ecoute... pour aujourd'hui, je crois que tu ne pourras pas jouer demain. Vu l'état de ta cheville... ça serait non seulement la défaite assurée, mais surtout, tu risquerais de ne plus retrouver l'usage de ta cheville normal... Ou en tout cas, tu pourrais dire adieu à une carrière dans le tennis. » Elle laissa quelques secondes au jeune homme pour diriger le tout, et reprit. « Mais, on ne sait jamais. Ta cheville pourrit avoir dégonflé dès demain. Si tu veux, je repasse, et on voit si il y a une chance que tu puisses jouer sans risquer d'empirer l'état de ta cheville sur le long terme ? » Elle ne pouvait pas faire mieux pour lui, de toute façon. Il était tout simplement hors de question qu'il puisse jouer le lendemain, même si sa cheville avait dégonflé. Mais le lui dire ne servirait probablement à rien. Peut être qu'en lui proposant cela, il serait convaincue qu'elle faisait de son mieux, et que c'était dans son intérêt de ne pas jouer le lendemain.
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MessageSujet: Re: Lie te me | Bekah   Lie te me | Bekah EmptyVen 6 Jan - 23:17

Ce que Mattia craignait par dessus tout arriva. Quand il avait levé son jean pour dévoiler sa cheville et l'état dans lequel elle se trouvait, la jeune femme ne put retenir une grimace. Mattia fronça les sourcils. Elle était urgentiste, elle devait avoir vu des choses bien plus horribles que cela, non? N'empêche que sa réaction inquiéta Mattia. Non pas parce qu'il avait peur du diagnostic. Ca, il s'en fichait un peu. Mais il avait plutôt peur des conséquences de ce diagnostic. Et au vue de la grimace qu'elle venait de faire, les choses allaient sans doute se corser un peu.
Elle se leva, et s'assit alors par terre. Sa main sur sa cheville, elle commença à la manier. Pendant ce temps-là, Mattia se retint de ne pas dire qu'il avait mal. De toute façon, Mattia avait les chromosomes XY dans son caryotype. La sensibilité à la douleur était inscrit sur les locci du chromosome Y; Mattia, comme la plupart des garçons, craignait la douleur. Et d'habitude, il se plaignait facilement. Dès qu'il se faisait mal, en utilisant un marteau par exemple, il criait de douleur. Dès qu'il était enrhumé, il se voyait à l'agonie. C'était comme ça, il n'y pouvait rien. Alors, jouer avec cette cheville le lendemain allait lui faire vivre un calvaire. Mais ce qu'il craignait par dessus tout, c'était de ne plus pouvoir jouer du tout. Ca, il ne le supporterait pas.
Il se mordit donc les lèvres pour ne pas dire son mal pendant qu'elle examinait sa cheville. Puis, elle lui annonça qu'elle allait chercher de la glace. Il hocha la tête, et la regarda passer le pas de sa porte. Pendant qu'elle allait sans doute à la cuisine, Mattia reprit son magasine. Il relisait un article sur comment faire un smatch. La dernière fois qu'il avait tenté d'en faire un, il avait été tellement nul que son adversaire s'était amusé en lui faisant des lobs dès qu'il était à la volée. Heureusement pour Mattia, il avait vite compris son manège, et avait pu anticiper toutes ses tentatives de smatchs. Il avait ainsi pu renvoyer les balles -pas très élégamment- et remporté le match. Des voix se firent entendre, et aussitôt Mattia tendit l'oreille. Son beau-père disait quelque chose, et une voix de femme répondait tout doucement. C'était qui? Sa mère? Rebekah? Il n'en avait aucune idée, elle parlait tout bas. Fronçant les sourcils, Mattia se demanda s'il n'était pas en train de se faire manipuler. Il posa le magasine sur le sol, et voulut se mettre debout. Il s'arrêta net quand il entendit des bruits de pas dans l'escalier. Merde!
Il s'assit alors sur le bord de son lit. L'urgentiste entra à ce moment-là, un torchon et de la glace dans les mains. Sur ses conseils, Mattia se coucha, et essaya de ne pas bouger sa cheville. La glace allait la faire désenfler. Le jeune lycéen ne répondit rien, et se laissa faire. Il la regarda poser le torchon rempli de glace sur sa cheville. Puis, il la suivit du regard jusqu'à ce qu'elle s'assoit à ses côtés sur le lit. Là, à l'expression de son visage, Mattia sut immédiatement ce qu'elle allait dire. Encore une fois, elle se trompait. Le visage de Mattia se ferma aussitôt. Ses doutes étaient confirmés. Il avait été naif de croire qu'elle ne marcherait pas dans ses combines à lui ! Il avait toujours tout le monde dans sa poche, et aujourd'hui encore, ça fonctionnait. Ouais, Mattia croyait au complot. Au complot de son horrible beau-père pour le priver d'une chose qu'il affectionnait particulièrement. « Ecoute... pour aujourd'hui, je crois que tu ne pourras pas jouer demain. Vu l'état de ta cheville... ça serait non seulement la défaite assurée, mais surtout, tu risquerais de ne plus retrouver l'usage de ta cheville normal... Ou en tout cas, tu pourrais dire adieu à une carrière dans le tennis. » Les yeux rivés sur le plafond, Mattia écouta quand même ce qu'elle lui disait. Dire adieu à une carrière dans le tennis, ce n'était pas possible. Tout comme ne pas jouer demain ! « Mais, on ne sait jamais. Ta cheville pourrait avoir dégonflé dès demain. Si tu veux, je repasse, et on voit si il y a une chance que tu puisses jouer sans risquer d'empirer l'état de ta cheville sur le long terme ? »
A sa question, Mattia ne répondit pas. Son visage était dénué d'expression; il était simplement blasé et il s'en voulait de s'être fait si facilement avoir. Il cessa de fixer le plafond, et détourna son regard, sans aucune sympathie, vers la jeune femme. « Tout ce que tu viens de dire, ça vient de toi? Ou ça vient de lui? Parce que si ça vient de lui, ce n'était pas la peine de faire tout ce trajet pour me le dire. Et ça ne sera pas la peine que tu reviennes demain, puisque je sais d'avance ce que tu diras. » Ses yeux se posèrent dans ceux de la jeune femme, et là, il ajouta. « Fallait pas te douter toute cette peine pour venir. » N'empêche qu'en disant ces mots, Mattia se rendait compte qu'il s'était peut-être trompé. Peut-être que Bekah disait vrai. Après tout, pourquoi lui aurait-elle demandé de repasser demain dans ce cas? Si elle repassait, c'était bien pour voir l'état de sa cheville, et juger si il était bon pour un match ou non. Elle ne prendrait pas cette peine si elle suivait les ordres de son beau-père, non?
Les yeux dans ceux de l'urgentiste, Mattia attendait la réponse. Il sentait le complot. Il le voyait. Et en même temps, il espérait se tromper, et espérait -pour une fois- passer pour un idiot. Il préférait l'entendre dire d'arrêter ces conneries, plutôt qu'elle dise que ça venait de lui. Mais en tout cas, une chose était sûre; son beau-père avait réussi ce qu'il avait commencé depuis longtemps. Mattia voyait le mal partout maintenant.. même dans les gens auxquels il avait jadis eu confiance.

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MessageSujet: Re: Lie te me | Bekah   Lie te me | Bekah EmptyMar 17 Jan - 19:50

En entendant la réaction de Mattia, Rebekah se retint de pousser un soupir. Pensait-il vraiment qu'il était aussi facile de soudoyer un médecin, de lui faire renoncer à son serment d'Hippocrate ? C'était la promesse la plus importante qu'il faisait de leur vie, quelque chose qu'on passait des années à leur rabâcher pour qu'il n'oublie jamais à quel point il est essentiel et devra déterminer leur carrière. Elle était encore capable huit ans après de le réciter. Lorsqu'elle avait du prendre des décisions de vie ou de mort, notamment en Afrique, c'était toujours cette dizaine de phrases qu'elle avait en tête. Et sa décision n'en serait pas différente parce que il n'était pas question de la survie de Mattia et qu'on lui proposait quelques billets, ou lui faisait un chantage quelconque. Naturellement, elle ne pouvait reprocher au jeune homme de ne pas lui faire confiance, ils ne se connaissaient pas. Ou, en tout cas, ils ne se connaissaient plus vraiment, et la jeune femme n'aurait probablement pas mis une décision d'importance capitale entre les mains du jeune homme. Elle prit donc quelques secondes pour lui répondre, ne cessant pas de le fixer dans les yeux pour autant. Elle avait besoin de trouver les mots exacts, mais si Rebekah avait toujours été quelqu'un de sociable, la doctoresse n'était pas vraiment douée avec les mots. Pourtant, elle le comprenait. Certes, elle avait pu réaliser son rêve de partir en Afrique, mais elle avait du y renoncer en revenant, bien que de son propre gré. Et elle avait vraiment du mal à s'adapter, à renouer avec la personne qu'elle avait été. Redevenir « civil », passez l'expression, était quelque chose de particulièrement compliqué pour la demoiselle. Elle était habituée à partir à l'autre bout du village, voire de la savane pour aller soigner ses patients, pas à se retrouver coincé dans un hôpital qui, aussi grand qu'il soit, reste trop petit. Elle ne se faisait généralement pas biper lorsqu'il y avait une réelle urgence, mais on venait la chercher en jeep, pour les plus riches, ou en cheval, âne, … C'était un tout autre monde. Une toute autre vie. Elle cligna des paupières, laissa échapper un sourire, et se décida à parler. Après tout, peut être que c'était à peu près la même chose pour Mattia, à une échelle différente certes, mais cela ne rendait pas pour autant les choses moins difficiles. Surtout à un jeune âge comme le sien. « C'est facile de croire que l'univers nous en veut quand on doit renoncer à quelque chose qui compte, Mattia. » Il n'y avait aucun jugement dans sa voix, la jeune femme n'était absolument pas là pour ça. Elle savait bien qu'à dix sept ans on ne voyait pas les choses comme à vingt-huit. Elle essayait simplement de lui expliquer – et de lui faire comprendre qu'elle comprenait son point de vue, sans réussir à vraiment lui dire pour autant. Elle n'était pas venue ici pour se dévoiler, pour se voir répéter une nouvelle fois qu'elle avait renoncé à son rêve dans l'espoir de se « ranger », parce qu'il était temps. « Je ne vais pas te mentir, je ne pense pas que tu pourras jouer demain. Mais je peux te promettre que si tu joues demain sans que je te donne mon accord, tu pourras dire au revoir à ta cheville. » Elle se répétait, mais c'était pour la demoiselle le meilleur moyen que Mattia la comprenne, et finisse par intégrer qu'elle ne lui voulait aucun mal. « C'est comme tu veux, au final. Mais tu préfères quoi ? Avoir une chance de continuer à jouer, ou les ruiner pour toujours ? » Et si elle parlait essentiellement pour lui, Rebekah n'avait aucun problème à s'identifier à la situation. Soit elle repartait en Afrique, était certaine d'y être heureuse mais perdait Keith, soit elle prenait le risque de rester pour Keith et de le regretter un peu plus à chaque jour qui passe. Si elle savait qu'elle devait se dépêcher d'apporter une réponse à sa question, elle était tout simplement incapable d'y répondre pour l'heure. Elle choisissait alors Keith, parce que si elle avait commencé par l'Afrique, elle l'aurait perdu, définitivement – ou plus exactement, si elle avait de nouveau commencé par l'Afrique. « Je sais que ce n'est pas facile, et que tu préférerais que je te mente. Mais ce n'est pas le cas, Mattia, je suis désolée. » conclut-elle. Elle ne savait pas vraiment quoi lui dire de plus, comment le convaincre. Sa cheville était dans un sale état, et malgré toutes les avancées de la sienne, Rebekah ne pouvait pas réaliser de miracles. Parfois, il fallait simplement laisser le temps au temps, et donner l'opportunité au corps de se reconstruire à son propre rythme. Les guérisons un peu trop précipitées donnaient généralement des chevilles fragilisées qui finissaient par lâcher dans les moments cruciaux de la carrière sportive de la personne concernée. Elle hésitait à rajouter cela à son petit laïus destiné à Mattia, mais il avait assez d'informations à digérer pour le moment. Qui plus est, il fallait déjà qu'il la croit, ce qui n'était pas donné d'avance. Elle profita alors du moment qu'il s'octroyait pour réfléchir afin d'observer sa chambre, qui si elle avait beaucoup changé semblait toujours représenter ses passions, et la personnalité du jeune homme.
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Mattia Jarvis
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MessageSujet: Re: Lie te me | Bekah   Lie te me | Bekah EmptyDim 22 Jan - 12:20

Durant tout le temps où Mattia attendait désespérément une réponse, l'urgentiste n'avait pas cessé un seul instant de le regarder dans les yeux, rendant à Mattia l'impression d'être un idiot. Non pas que son regard disait ça, mais plus elle l'observait, et plus il avait l'impression qu'il se trompait. L'urgentiste prenait attention à lui. Elle ne se moquait pas de lui. Elle ne lui répondait pas par des petits mots. Elle prenait le temps d'observer. Elle prenait le temps de la réflexion. Elle prenait le temps de choisir ses mots. Et puis, son beau-père n'aurait peut-être pas pris tant de précautions pour l'interdire de jouer. Il pouvait très bien lui tordre le bras, et l'empêcher ainsi de jouer. C'était bien plus facile que de soudoyer tout les médecins qu'ils rencontraient. Alors, durant les quelques secondes pendant lesquelles Bekah semblait chercher ses mots, Mattia se sentit bête.
Enfin, un sourire se dessina sur ses lèvres, et Mattia ne cessa de la regarder. « C'est facile de croire que l'univers nous en veut quand on doit renoncer à quelque chose qui compte, Mattia. » Venant d'une autre personne, cette phrase aurait pu passer pour un reproche. Pas là. Le ton de sa voix sonnait plus comme une constatation que comme un jugement. Malgré la sagesse de ses paroles, elles n'étaient pas justes. L'univers lui en voulait. Pas l'univers au sens propre du terme, mais son beau-père lui en voulait. Et ça, ça comportait toute sa vie. L'univers familial. L'univers sportif. L'univers scolaire. Il était partout, il avait le nez partout. Alors, oui, l'univers -son univers à lui- lui en voulait. Mais évidemment, il ne pipa mot, préférant hocher la tête. Comme pour lui dire que oui, peut-être que oui .« Je ne vais pas te mentir, je ne pense pas que tu pourras jouer demain. Mais je peux te promettre que si tu joues demain sans que je te donne mon accord, tu pourras dire au revoir à ta cheville. » Dire adieu à sa cheville. Cela signifiait clairement, comme elle l'avait déjà dit, dire adieu à toute carrière sportive. Et bien qu'elle se répétait, ses mots le touchèrent. Il ne pouvait pas paraître indifférent à ces paroles. « C'est comme tu veux, au final. Mais tu préfères quoi ? Avoir une chance de continuer à jouer, ou les ruiner pour toujours ? » Malgré que ce fut une question, le lycéen ne répondit pas. C'était évident qu'il voulait continuer à jouer. Mais le mieux, c'est qu'il puisse continuer à jouer, tout en jouant demain, chose qu'elle trouvait apparemment invraisemblable. « Je sais que ce n'est pas facile, et tu préférerais que je te mente. Mais ce n'est pas le cas, Mattia, je suis désolée. » Sur ces mots, elle s'arrêta, laissant à Mattia le temps de digérer la complexité de la situation.
Pourtant la situation était simple, mais la réalité était dure à accepter. Soit il jouait et risquait de ruiner ses chances de pouvoir poursuivre dans le sport. Soit il ne jouait pas et gardait toute chance de devenir pro. Il y avait bien une troisième possibilité, jouer et peut-être garder ses chances pour un avenir. Sauf que c'était plus que risqué. Ca passait ou ça cassait.
Réfléchissant, Mattia baissa les yeux quelques secondes. Son discours l'avait convaincu sur un point; son beau-père n'avait rien à voir là-dedans. Elle ne se serait pas pris toute cette peine; elle ne se serait pas autant occupée de lui. Soupirant légèrement, Mattia releva la tête vers elle, et voyant que son regard s'était posé sur sa chambre, il sourit. « Tu cherches si j'ai encore des pistolets? » Pendant longtemps, Mattia s'était amusé avec ses pistolets. A billes, à fléchettes, ou à eau. Qu'importe. Il aimait jouer à la guerre, se cacher dans les endroits les plus 'secrets' de sa maison, et attendre une cible. Nul doute qu'un jour durant ses quelques années, Rebekah avait été une cible quand elle venait avec ses parents diner chez eux. Et secrètement Mattia s'était dit que s'il ne pouvait tenter de percer dans le milieu du sport, il s'engagerait dans l'armée. Il n'avait rien à perdre à aller combattre au fin fond de l'Orient.
Se mettant assis sur son lit, - et essayant de ne pas trop bouger la cheville sous la poche de glace-, Mattia ajouta alors. « Je suis désolé de pas t'avoir cru tout à l'heure. Mais c'est un gros match demain. Si on gagne, on peut jouer les finales. C'est énorme! » Son sourire sur son visage s'illumina quelques secondes en s'imaginant lever le trophée avec son équipe, avant de s'effacer en revenant à la réalité. « Mais ok, je vais y renoncer si tu reviens demain ou si je passe te voir pour te montrer l'état de ma cheville. Si vraiment il y a une nette amélioration, je jouerai. Sinon, je resterai là. » Ces derniers mots lui faisaient mal au coeur. Il pourrait très bien aller au match, voir ses coéquipiers, mais il vivrait alors des heures difficiles. Regarder les autres jouer un match qu'il aurait du lui même jouer n'était pas une chose simple. Le connaissant, il maugréerait, râlerait, hurlerait après son copain. Bref, il ne serait pas un si chouette supporter.
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MessageSujet: Re: Lie te me | Bekah   Lie te me | Bekah EmptyMer 8 Fév - 16:37

Un léger sourire se dessina sur les lèvres de Rebekah quand Mathia lui demanda si elle cherchait des pistolets. Elle n'avait pas énormément de souvenirs en compagnie du jeune homme, puisqu'elle passait plus de temps à le fuir pour qu'il la laisse tranquille qu'autre chose, mais elle se souvenit bel et bien de ses pistolets. Le maine n'ayant rien à voir avec le Texas, cela pouvait paraître surprenant, mais après tout, il s'agissait d'un garçon comme les autres; il n'y avait pas de raison qu'il n'aime pas les armes à feux. Naturellement, plus jeune, il s'agissait plus d'armes à eaux, ou à billes en plastique, mais avec toutes les horreurs qu'elle avait vu en Afrique, Rebekah se refusait à croire que sans ses jouets, il y aurait probablement moins de soldats. Elle n'était pas non plus pour une interdiction de ses objets, c'était simplement que désormais, elle les trouvait bien plus dérangeant. Naturellement, pas plus que dérangeant que les enfants-soldats qu'elle avait pu rencontrer, mais tout de même. Elle fut ravie de constater qu'il n'y avait rien de tout ça dans la pièce, et se força à revenir à la réalité, et à la civilisation - les gens n'avaient pas la même conscience des armes qu'elle, parce qu'il n'avait pas vu de leurs propres yeux tout ce qu'ils pouvaient se passer. " Tu en avais toujours un sur toi quand tu étais gamin; ça m'embêterait que tu me menaces de dire que ta cheville va bien avec un pistolet à eau, tu comprends. " lui dit-elle, taquine. Ce n'était pas évident de se retrouver comme ça à discuter avec quelqu'un dont on connaissait l'identité, qui nous était familier, mais de qui on ne connaissait rien au final, et réciproquement. La jeune femme avait bel et bien conscience que la fautive dans l'histoire, c'était elle. Qu'elle était celle qui avait quitté sa ville natale sans jamais se retourner, et n'y avait fait que des passages éclairs depuis huit ans. mais elle ne regrettait pas ses choix, aussi difficile son retour soit-il.

Lorsqu'elle entendit Mathia acquiescer à sa demande, c'est un léger soupir de soulagement que Rebekah laissa échapper de ses lèvres. Il n'y avait rien de dramatique au fait qu'il rompe sa cheville, et ne puisse plus jamais jouer au tennis, comparé à des choses qu'elle avait vu dans le désert, mais ce n'était pas pour ça que la jeune femme n'en mesurait pas les conséquences. Vu la réaction qu'il avait vu à l'annonce du diagnostic, le jeune homme serait complètement ravagé, si il en venait à perdre l'usage total de sa cheville, et était condamné à ne plus pouvoir jouer. Ce n'était pas tant l'altération des capacités physiques de Mathia le problème, mais plus les conséquences morales et psychologiques que cela aurait. Ainsi, le voir se résoudre à la réalité de l'état de sa cheville, et se montrer conciliant ravissait la jeune femme. " Bien, tant mieux. " Elle acquiesça d'un signe de tête à ses excuses, et reprit. " Ne te fais pas trop d'illusions, cependant. Il y a de grandes chances que ta cheville ne soit pas remise demain. " Elle avait bien conscience de se répéter, mais le jeune homme avait toujours été particulièrement entêtée, et Rebekah craignait de ne pas pouvoir le lui répéter assez. " Je vais te prescrire quelques antiinflammatoires, pour aider à la guérison. Je dirai à ta mère d'aller les chercher dès ce soir, au cas où, mais je n'y crois pas vraiment. Tu sais, si tu ne peux pas jouer demain, c'est qu'il en était ainsi. C'est peut être pour mieux gagner la prochaine fois; ne vois pas forcément ça comme une défaite. " La jeune femme se releva pour attraper son carnet à prescriptions dans son sac, et rédigeait l'ordonnance. " N'hésite pas à appliquer régulièrement de la glace desus, surtout. Ca aidera au moins à calmer la douleur, à défaut de la faire désenfler. "
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