Sujet: everybody just have a good time, and we gonna make you loose your mind Ҩ melvin Lun 13 Fév - 18:18
Melvin & Barbara
Arrowsic était vraiment une des seules villes où il était possible de s'ennuyer un vendredi soir. A vrai dire, je ne m'étais jamais retrouvée dans une telle situation à New York ou j'avais passé un peu plus de trois ans. Mais ici, à part un bar rempli de gens sérieux, il n'y avait pas grand chose. Aucune boîte de nuit, rien que des vieux incapables de faire la faite. Oui, je m'ennuyais à mourir à Arrowsic.
J'étais dans mon petit appart, allongée sur mon lit à regarder le plafond d'un air morose. J'avais deux choix : rester là et me coucher à neuf heures du soir ou aller me bourrer la gueule au jack's lounge avant de me faire jeter aux alentours des minuits par le gérant. Je poussai un grognement de frustration. Il y avait des soirs où l'agitation continuelle de New York me manquait, malgré tous les mauvais souvenirs qui caractérisaient cette ville à mes yeux.
Je pris mon vieux téléphone tout pourri ayant l'air d'avoir survécu à plusieurs attaques nucléaire et fis défiler mes contacts, à la recherche d'une personne avec qui passer un peu de temps. Et c'est arrivée à la lettre M que l'illumination me vint. J'avais été bête de n'y avoir pensé plus tôt. Melvin était la personne parfaite avec qui faire la fête. Certes, il était un peu jeune comparé à moi, mais j'éprouvais un certain plaisir à lui montrer ce que signifiait vraiment l'expression "s'éclater". Il n'avait - à ma connaissance - jamais quitté Arrowsic bien longtemps, et cette ville n'était pas le meilleur moyen de le découvrir. Avec ma carrière de mannequin, j'avais enchaîné fêtes sur fêtes et avait dû tester une dizaine de drogues plus ou moins dures.
J'envoyais un sms imposant à Melvin de ramener ses fesses chez moi, mis quelques canettes de bière au frais, et coupais plusieurs tranches de citron pour accompagner la tequila. La fête à deux, cela peux paraître absurde pour certains, mais même toute seule chez moi je parvenais à m'éclater. De toute façon, une fois que t'es dans l'effet, tu ne fais plus attention à ce qui t'entoure. Et puis, ce n'était pas une fête à proprement parler... j'étais moi même habillée d'un vieux pull large et d'un short hideux. Rien de bien glamour.
Je me sentais un peu coupable envers Niallàn, mon petit ami, mais je n'avais pas envie qu'il se ramène. Avec lui à mes côtés, je me sentais mal, presque timide, ayant toujours peur de le décevoir. L'amour était quelque chose de nouveau pour moi, et je ne supportai pas ma situation, coincée entre la peur d'aimer et l'envie de le faire. Avec Melvin, j'oubliai mes problèmes. Il savait peu de choses de moi, et je me sentais à l'aise avec lui. C'était quelqu'un avec qui je pouvais m'évader de mon passé et de mon quotidien.
Spoiler:
pardon, c'est très beaucoup pourri, mais je sais jamais m'y prendre pour l'ouverture de sujets (et plus je suis en mode flème ce soir) si quelque chose te gène, j'édite
Sujet: Re: everybody just have a good time, and we gonna make you loose your mind Ҩ melvin Lun 13 Fév - 19:58
Bien que j'ai toujours vécu à Arrowsic, il faut avouer que cette ville n'avait jamais été la plus distractive de cet état. Mises à part les quelques soirées organisées entre lycéens où il était peu courant mais agréable de trouver parfois quelques bouteilles d'alcool (bien qu'il ne s'agisse que très rarement d'alcool fort), il était souvent bien difficile de s'amuser ; d'autant plus que nous ne disposions d'aucune boite de nuit.
Ainsi, lorsque je reçus le message de Barbara, il ne m'en fallut que peu pour me motiver à me préparer et ainsi la rejoindre. C'était l'une de mes amies, et elle avait vécu quelques temps à New-York, autant dire qu'elle s'y connaissait en matière d'amusement et de distraction. C'est sur cet argument que je m'appuyais finalement pour me précipiter dans ma salle de bain où je m'étais contenté d'enfiler un jean ainsi qu'un sweat-shirt, je savais pertinemment qu'il serait inutile de trop en faire avant la soirée que je m'apprêtais à passer.
Je prenais malgré tout la peine de répondre aux message de mon amie à l'instant même où je passais la porte de chez moi, me contentant de lui indiquer que j'étais en chemin alors que le froid se faisait légèrement ressentir contre mon visage que je n'avais évidemment pas pris la peine de couvrir. Cette sensation me poussa à me demander ce que je faisais encore à Arrowsic : bien des fois j'aurais voulu fuir de cette ville, ou plutôt de ce village, mais je n'en avais jamais été capable, peut-être par peur d'affronter les grandes villes de lumières. Je fus finalement tiré de mes songes à l'approche de mon lieu de destination. Je m'approchais donc de l'interphone où je vérifiais le numéro de l'appartement de mon amie sur la liste qui était affichée sur la porte, avant de finalement l'appeler.
Dépêche-toi de m'ouvrir, j'ai froid miss Callahan.
La jeune femme ne tardant cependant pas à m'ouvrir, je me précipitais à l'intérieur du hall principal, jusqu'à me pointer juste devant l'ascenseur, lequel j'appelais à l'aide du petit bouton qui se trouvait à sa droite. J'attendis, longtemps, très longtemps, plusieurs minutes en réalité avant que je ne réalise qu'il n'était actuellement pas fonctionnel, ce qui m'arracha instinctivement un petit soupir.
Génial...
Je me résolus alors enfin à me diriger vers les escaliers, lesquels j'abordais d'abord avec un certain désespoir et une de façon plutôt molle ; j'avais beau aimer le sport depuis ma plus tendre enfance, je n'avais aucun mal à avouer que je préférais les ascenseurs aux marches, je n'avais jamais compris le véritable intérêt de monter des escaliers, les uns après les autres, dans un acte interminable qui se répétait de façon incessamment lassante. Oui, enfin, c'était des marches quoi.
Malgré tout, je viens finalement à bout de cette dure épreuve après quelques dizaines de montées de genoux, pour finir par me retrouver juste devant ta porte, contre laquelle je me contentais de frapper quelques coups de l'un de mes poings.
Sujet: Re: everybody just have a good time, and we gonna make you loose your mind Ҩ melvin Mar 14 Fév - 17:46
Outre le divertissement, faire la fête et boire comme un trou me rappelait la meilleure époque de ma vie : New York avant d'avorter. Tout était si simple, à cette époque. Délicieusement simple. Mes deux premières années en tant que mannequin avaient été, sans aucune hésitation, les meilleures de ma vie. Je défilais, rencontrais les plus grand créateurs, faisais des séances de photo, voyageais à travers le monde et dansais toute la nuit. Puis les choses avaient changées, ma carrière m'avait dégoûtée et c'étaient ces mauvais souvenirs qui prédominaient à mes yeux lorsque je pensais à la grande pomme. J'y avais passé les pire, mais aussi les meilleurs moments de ma vie. Alors oui, j'aimais me replonger avec nostalgie dans ces souvenirs heureux, avant que tout ne tourne mal et que je me sente coupable à chaque minute de ma vie. Et la seule manière de me rappeler, c'était faire ce que j'avais fais tant de fois entre mes vingt et vingt-deux ans : boire, me droguer, et danser toute la nuit.
Mon portable préhistorique vibra et la présence de Melvin me fut confirmée. Bien évidement... jamais il n'avait manqué une occasion de venir me voir. Je m'étais attaché au jeune homme plus que je ne l'aurai pensé. Il n'était plus seulement un compagnon de jeu, c'était aussi devenu un ami, qui ne me jugeais pas. Je ne savais pas si il était au courant pour mon avortement. Je ne l'avais révélé qu'à quelques personnes seulement, mais si une seule me trahissait, toute la ville serait au courant. Toujours était il que le regard de Melvin ne m'avait jamais évaluée, et le jeune homme m'avait toujours semblé franc. J'aurais aimé en savoir un peu plus sur lui. A part son prénom, et quelques informations superficielles, je ne savais rien. Mais l'alcool délie la langue, n'est ce pas ?
Je profitais du fait qu'il n'était pas encore là pour créer une nouvelle playlist des chansons du moment. Les voisins allaient surement gueuler, mais - après leur énième mot sous ma porte me demandant d'arrêter le raffut nocturne - je leur avais gentiment révélé à quoi servaient les boules quies.
Ce sont quelques coups sur ma porte qui m'indiquèrent que Melvin était enfin arrivé. C'était le bordel dans la pièce : les couvertures de mon lit était en vrac, quelques vêtements et paires de chaussure jonchaient le sol, et la vaisselle n'était pas faite, mais nous allions surement foutre encore plus de bordel, donc il ne servait à rien de ranger le peu qui nécessitait de l'être.
J’entrouvris la porte et détaillais le nouveau venu de haut en bas. « Je suis déçue, j'attendais de toi un costume cravate. Mais bon, comme je ne suis moi même pas super présentable ce soir, je vais être trop gentille et te laisser entrer. Ah, mon dieu, comme je suis gentille ! Pourquoi personne ne m'a encore sacrée sainte ? » Je levais les yeux au ciel et ouvrait la porte en grand afin de laisser entrer Melvin. Une fois celui ci rentré, je me penchais vers le couloir de l’immeuble et gueulait bien fort à l'intention des voisins d'en face. « Prééééparez les boules quieeeees ! » Je claquais la porte afin de souligner mes propos. « Bien ! Que les choses sérieuses commencent ! Prend toi un shooter et assieds toi par terre, j'apporte de quoi te faire vomir les tripes. »
Je me dirigeais vers le frigo, en sortis tequila, citron et attrapais du sel avant de rejoindre Melvin, au plein milieu de la pièce. «Bon, j'imagine que tu connais le principe de la téquila paf, t'es pas inculte à ce point ? sans attendre de réponse, je continuais, je me suis rendue compte que je connaissais peu de choses de toi, alors on va faire une petit jeu. Chacun de nous fait une affirmation. Si cette affirmation est fausse, on doit boire un shooter, et poser une nouvelle phrase. Ready ? »
Je préparais nos shooters avant de me frotter les mains. «Je commence ! » J'étais à la recherche d'une question intéressante qui pourrait s'avérer compromettante. «Je n'ai jamais couché avec un inconnu. » Je mis du sel sur ma main, le léchais et avalais ma tequila avant de mettre une rondelle de citron dans ma bouche en grimaçant. En effet, j'avais déjà couché avec un inconnu, et même plusieurs fois. Il avait été une époque où je ne partageais pas mon lit avec n'importe qui, mais cette époque avait été révolue dès mon arrivée à New York. Je levais les yeux vers Melvin, attendant de voir ce qu'il allait faire.