what am i looking for in here?

Code by Hellsangels - bann TUMBLR

Quatre heures du matin. Je ne sais pas vraiment ce que je faisais dehors à cette heure-là, mais je n'en pouvais plus de regarder les quatre murs de ma si banale demeure en quête de réponses que je ne trouverai sans doute jamais. Alors, mes pas m'ont amené dehors. Prendre le grand air, voilà qui me ferait le plus grand bien.J'ignorais pourquoi je me sentais aussi,... oppressé, aussi seul depuis mon retour d'Afghanistan. Pourtant cette ville n'avait pas bougé d'un centimètres, les gens étaient comme il y a un de tout ça. On me faisait des sourires teintés de fierté non sans retenue, les gamins venaient tous à ma rencontre pour me demander comment c'était d'être un soldat, éblouis par l'uniforme de l'us army que je portais encore à mon retour. Je ne pouvais pas les blâmer pour leur attitude, c'est vrai qu'il fallait être courageux pour s'enrôler dans l'armée. Mais moi, j'y suis entré pour une raison bien précise : tirer un trait sur mon passé.. et oublier ce qu'il en découlait. Chaque fois que je me retrouve loin d'ici cependant, je repense à elle, à nous, et à ce que j'aurais pu faire pour la garder pour moi pour l'éternité ou bien jusqu'à ce qu'elle ne pousse son dernier cri, qu'elle respire une dernière fois. L'armée ne faisait pas de moi un nouvel homme, loin de cela. Mais cela permettait d'occuper mes journées à représenter le pays plutôt que de croupir au fond de ma maison à éprouver un chagrin sans fin.J'avais beau réfléchir, repasser les mêmes théories dans une boucle interminable dans un recoin de ma cervelle, je ne parvenais pas à oublier, je n'arrivais pas à la compréhension de tout ça. « J'dois partir Liam. Mais ne crois surtout pas que je n'ai pas cru en nous. Il le faut, c'est tout.» Il le fallait, c'est tout...Je me souviens encore de ses amères paroles comme si elle m'avait abandonné hier. Mon coeur saignait, encore et encore, avec toutes ses phrases qui me tourmentaient sans cesse. Comment pouvais-je aimer à nouveau? Comment le pourrais-je alors que mon coeur a été arraché de ma poitrine, puis piétiné. Irréparable à tout jamais, voilà la vision que j'avais de ma vie désormais. Et tout cela s'est produit il y a déjà cinq ans. Et pourtant, pourtant... je n'arrive toujours pas à m'en remettre. N'est-ce pas pitoyable? Je le crois aussi...

Mes pas foulent le sol à un rythme effréné. Plus vite, je marcherai, plus vite je chasserai mes sombres pensées.S'il y avait bien une chose que j'avais appris avec les années, c'était que l'effort physique me permettait de mettre mes pensées en sourdine pour ne me concentrer qu'à mes performances. C'était le moyen le plus efficace que j'eus trouvé pour mettre fin à mes tourments. Et ça me faisait tellement de bien! Après une bonne quinzaine de minutes, je m'arrêtai, à bout de souffle. Je me penchai vers me genoux, mon tronc ne pouvant plus se supporter de lui-même. Quand je repris mon souffle, je continuai de plus belle jusqu'à ce qu'une odeur d'air saline emplit mes narines d'un arôme que je trouvais plutôt réconfortant. J'arrivais à la plage. Et c'était un de mes endroits préférés d'Arrowsic. Oh mais bien sûr, elle n'avait strictement rien à envier des belles plages de sable doré des caraïbes et l'eau n'y était pas aussi limpide et topaze que dans les bermudes, mais cette plage avait un certain charme, un charme que je ne pouvais dénigrer. Elle était parfaite en tout point. Mystérieuse, calme, paisible.. elle était la source de sérénité que plusieurs réclamaient quelque fois dans leur vie parfaitement rangée.Pour ma part, je tâchais d'y venir une fois par semaine. Et j'y reste généralement une heure ou deux, soit le temps de me laisser contempler les vagues parfois calmes, parfois puissantes s'échouer sur la rive. Je remontai la fermeture éclair de mon pull, il faisait un froid glacial. Le vent s'était levé, je pouvais voir l'eau au loin miroiter sous les reflets de la lune. Mais quand je marchai vers la plage, je vis une silhouette se dessiner. Comment cela se faisait-il? Il y avait donc à Arrowsic d'autres personnes comme moi qui tentaient de chasser les mauvais esprits? Je marchais à pas feutrés dans la plage rocailleuse, prenant soin de ne pas faire de bruit pour ne pas effrayer l'inconnu. Qui était-il (elle) ?

Quatre heures du matin, assise sur le sable, à la plage, mes yeux posés sur la mer anormalement calme. Il faisait frais en cette nuit d'hiver, mais je m'en fichais. J'avais besoin d'être seule, de réfléchir un peu, et j'avais découvert dès mon arrivée à Arrowsic que la plage était un endroit que j'adorais. Le ressac incessant de la mer me détendait, me calmait. Je songeais à Victoria, ma sœur. Où était-elle, que faisait-elle, à quoi pensait-elle ? Était-elle toujours droguée, constamment défoncée ? Se souvenait-elle qu'elle avait une sœur du nom de Rose-Elyon de qui elle avait été proche ? Elle me manquait, comme personne. J'aurais voulu qu'elle soit avec moi. Qu'elle ne m'ait jamais abandonnée, qu'elle m'ait soutenue, qu'elle ait quitté la vie de petite riche sans cœur en même temps que moi. Mais non. Les larmes menaçaient de couler, mais j'en avais assez de pleurer, de m'apitoyer sur mon sort. Le passé est le passé, comme on dit, et il ne fait pas bon d'y vivre. D'ailleurs je ne regrette pas d'être venu vivre à Arrowsic. Cette petite bourgade m'a beaucoup apporté, plus que je ne l'aurais cru. Mais ma famille n'était plus là. Non pas que mes parents, ces deux hypocrites finis, ces idiots de première me manquent. Mais mes cousins, certains de mes amis qui avaient réellement été là, oui. Je les regrettais. Oui, oui, oui. Je me levai et me promenai un peu, les pieds dans l'eau, mes chaussures à la main. J'avais besoin de bouger.

Il n'y avait pas âme qui vive, je me sentais légèrement seule. J'aurais eu besoin d'un ami. Quelqu'un à qui raconter ma vie, mes regrets, qui ne me jugerais pas. J'avais bien quelques personnes sur qui compter ici, mais qui s'intéressait à la vie d'une pauvre fille, ex-petite-fille-à-papa ? Vous voulez bien me le dire ? J'avisai un inconnu, arrivant d'une démarche plutôt calme en face de moi. Je ne le connaissais ni d’Ève ni d'Adam, mais il m'inspirait. J'avais l'impression de ne pas être dans mon état normal. Je m'approchai de lui, arrivant par derrière. « Salut. » Il sursauta, ce qui eut le don de me faire sourire. « Je m'appelle Rose-Elyon, j'ai vingt-quatre ans, je suis tombée enceinte d'un con il y a plusieurs années et j'ai du abandonner le bébé à cause de mes parents, deux gros riches fanatiques des apparences, venant de New-York et qui ne voulaient pas d'un tel déshonneur chez eux. Ma sœur jumelle, Victoria, droguée comme pas deux m'a lâchement laissé tomber, même pas capable de me retenir à NY. Je suis partie pour Arrowsic, chez un ami que je n'avais pas vu depuis je ne sais combien de temps, mais qui me comprenait parce que lui aussi avait fui cette vie. Sexe-drogue-argent. Je ne me suis jamais remise du fait d'avoir avorté. D'après toi, je suis bonne pour aller me noyer dans la mer ou bien j'ai encore un espoir de redevenir normale ? » Je baissai les yeux, soudain honteuse. Poor men. Il n'avait rien demandé et voilà que je lui déballais ma vie, comme s'il était mon pote. Comme si nous nous étions déjà rencontrés. Mais ça m'avait fait du bien. Tout exposer. J'avais l'impression d'être enfin confrontée à mes sentiments, à mes expériences. Je ne refoulais plus tout ça au fond de mon cœur, comme l'idiote que j'étais. Néanmoins, j'avais du choqué le promeneur. Je ne savais même pas s'il était dangereux ou pas. « Excusez-moi. » C'est tout ce que je pouvais faire.