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 j'ai le coeur qui s'affole, le souffle qui se coupe, et toi qui t'en fiches. Ҩ adrien&abbey.

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Aaron Lawford
Aaron Lawford
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MessageSujet: j'ai le coeur qui s'affole, le souffle qui se coupe, et toi qui t'en fiches. Ҩ adrien&abbey.   j'ai le coeur qui s'affole, le souffle qui se coupe, et toi qui t'en fiches. Ҩ adrien&abbey. EmptyDim 6 Nov - 2:48

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but sometimes it hurts instead.
Mon regard était plongé dans cette boisson liquide et transparente, dont je ne voyais pas le fond. Dans ce récipient, j'avais l'impression de voir ma vie. Elle était floue, ambiguë, mélangée, et sans fin. Rien n'était clair. On ne pouvait distinguer réellement ce qu'il se passait dans ce verre. J'étais là, lasse, le corps fatigué après une longue journée de travail, les yeux rivés sur ce verre qui était mon unique compagnie. Je ne faisais même pas attention aux gens qui m'entouraient : à vrai dire, je m'en fichais. Cela ne me touchait plus à présent. J’étais devenue invisible, cachée aux yeux de tous, et d’un certain côté cela m’arrangeait mais je me rendais compte que cela me tuait plus que tout. Où était passée mon égo surdimensionné et l’envie de me montrer ? Il faut croire qu’il était parti, enterré au fin fond de moi pour toujours. Je me souvins tout d’un coup de moi, dix ans auparavant. Je n’étais pas du tout la même, c’était le moins que l’on puisse dire. Je me revoyais encore, toute souriante après avoir gagné ce fameux concours de mode, et impatiente qu’on me prenne en photo. Petite, j’adorais me montrer, j’adorais que les gens me regardent, parce que j’étais belle et que mes yeux azur attiraient toujours l’attention. Et je me souvins que je détestais qu’on me pique la vedette. Oui, enfant, j’étais une star, une fille qui avait de l’ambition et de l’espoir. Et maintenant, je ne retrouvais plus cette fille en moi. Elle s’était évaporée, disparue, sans même que je m’en aperçoive. Les rêves n'étaient pas toujours faits pour être réalisés. Pour moi, ça avait complètement tourné au vinaigre. Mes souvenirs remontaient à la surface, sans que je le veuille. Ces souvenirs-là, je voulais les laisser à New York, et ne pas les amener ici, à Arrowsic. Mais ils étaient venus quand même, en cachette. Je pensais au podium, au photoshoot, à la concurrence, aux fêtes, à l’alcool, aux drogues, à l’hôpital… Tout cela m’avait tellement anéantie. Je n’en pouvais plus. Allais-je guérir un jour, une fois pour toute ? Allais-je arrêter de me tracasser la tête, et vivre, enfin ? Mais moi, Abbey Jill Strugatsky, n’était pas faite pour vivre et croquer la vie à pleine dents. Non, moi, j’étais destinée à souffrir, à m’engouffrer dans mon trou, et à attendre ma mort en pleurant. Voilà qu’elle était ma destinée. Quel destin de merde.

Je me surpris à prendre le verre dans mes mains et l’avaler d’un coup sec. Que m’arrivait-il ? J’avais pourtant arrêté de boire, et cela faisait un an que je n’avais pas touché à une seule goutte d’alcool. Je ne me reconnaissais plus. Cependant, je me dis que pour se reconnaitre, il fallait déjà se connaitre. Et j’avais déjà du mal à me décrypter, alors comment pouvais-je savoir si boire était de ma nature ou pas ? Tout s’embrouillait dans ma tête. Je me posais des milliers de questions, sans cesse et constamment. Cela me hantait, cela me pourrissait la vie. Ses pensées, ses mauvaises pensées, conduisaient ma vie à un désastre. Et je m’en voulais pour ça. Je me détestais. Je me détestais pour ce que j’avais fait, ce que j’avais dit, et ce que j’étais. Je n’arrivais toujours pas à m’accepter, et je doutais que cela puisse m'arriver un jour. Je soupirais. A quoi ressemblais-je, avec cette allure de morte vivante ? Je devais sans doute être pathétique, moi, la fille isolée dans ce coin qui évacuait sa tristesse dans l’alcool. Je devais sans doute rebuter les gens. Je ne devais pas attirer l’amitié, mais plutôt la curiosité. On m’avait dit ça un jour, mais je n’avais pas compris. Moi je pense qu’on n’avait pas envie de me parler parce que je n'étais pas intéressante, et que je ne valais pas la peine qu'on prenne du temps pour moi.

Justement, une figure d’ange s’approchait de moi, une figure que je connaissais. En même temps, je l’aurais bien imaginé lui, ici, alors que moi, je n’avais pas ma place. Je le regardai et essayai d’afficher un sourire sur mes lèvres. C’était Hadrien, un garçon que j’avais connu ici, à Arrowsic. C’était lui qui m’avait abordé, d’ailleurs. Il devait y avoir sans doute quelque chose qui l’attirait chez moi, bien que je me demandais ce que c’était. Quoiqu’il en soit, lui, au moins, me parlait, et ça c’était quelque chose de non négligeable. Je me sentais tellement seule, et n’importe quelle compagnie m’aurait plu de toute façon. Je me rendis compte à quel point mon cas était désespérant, et je commandais un autre verre de vodka, ce soir-là, je n’avais qu’une chose en tête : boire. Boire pour oublier, boire pour arrêter de souffrir, boire pour m’évader de cette vie qui ne faisait que me détruire chaque jour. De plus, j’avais quelqu’un avec qui boire. Cette soirée chamboulait complètement mes bonnes vieilles habitudes qui consistaient à me caler dans le canapé et regarder un programme télévisé, quel que soit le thème qui passait. Oui, ça me faisait du bien de sortir un peu, je l’avoue. Même si je ne me l'avouais pas, la solitude était le meilleur moyen de me détruire.

Spoiler:


Dernière édition par Abbey Jill Strugatsky le Sam 10 Mar - 17:19, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: j'ai le coeur qui s'affole, le souffle qui se coupe, et toi qui t'en fiches. Ҩ adrien&abbey.   j'ai le coeur qui s'affole, le souffle qui se coupe, et toi qui t'en fiches. Ҩ adrien&abbey. EmptyMar 20 Déc - 14:57

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When you’re feeling sad go to the river
ft. Abbey Jill Strugatsky

[…] Je restais là, à sourire niaisement aux multiples caméras qui me prenaient en photo. Leurs flashs aveuglants ne me faisaient plus aucun effet maintenant. Mes yeux rivés un instant vers les photographes puis vers le plafond, je laissais mon regard ensuite vagabonder tout autour du grand studio. Je voyais les autres attroupements de photographes tout autour de l’énorme pièce pleines de mannequin, de lumières et de décors. Une assistante s’approcha de moi et me remonta quelque peu le menton. Elle essaya de balbutier quelques mots, visiblement gênée. Je lui souriais, ne lui facilitant en rien la tâche. Je vis le rouge monter à ces joues puis je la vis s’en aller. J’éclatais de rire et j’entendis les rafales d’appareil photo prendre chaque angle de mon visage souriant. J’entendis ensuite une voix mettre fin à cette séance. Je me retournais pour regarder la grande horloge. Il était déjà tard et la plupart des lumières étaient maintenant éteintes. Je n’avais pas vu le temps passé, trop occupé à chercher son visage. Je m’en allais alors vers le vestiaire bondé. Des voix éclataient partout autour de moi. Je laissais tomber à mes pieds tous les vêtements et restai en caleçon noir. Je m’assis alors sur un fauteuil et attendit la maquilleuse qui vint me démaquiller. Je profitai de la douce brise qui pénétrai par les grandes portes fenêtres ouvertes sur la ville. Je voyais en contre bas les lumières jaunâtres des lampadaires. Les voitures roulaient vite dans la petite rue en dessous de la baie vitrée et les dernières braises du coucher de soleil s’éteignaient. Je me levais alors pour me doucher avec les autres mannequins. Quelques salutations par ci et par là. J’enlevai mon dernier vêtement et entrai dans le sauna. J’y restai quelques minutes puis, las de l’autre mentholée de la vapeur qui s’élevait en volutes blanches parfaites, je sortis en direction des jets d’eau. J’ouvris le premier robinet que je voyais. L’eau était brulante. Je fermais les yeux et franchit la distance qui me séparait des gouttelettes fumantes. Je laissais la chaleur m’apaiser et me détendre. Après une éternité, enfin, je baissais la température de l’eau et appelait la première silhouette que je vis. Elle me frotta le dos et je fis de même. Je le remerciai et finis de passer la mousse sur mon corps en sueur. Je ne savais que faire ce soir. Je voulais bien rentrer avec quelqu’un pour reprendre ma vie sans cours le lendemain, je pouvais rentrer chez moi et avaler une boite de somnifère pour combattre mes insomnies. Je sortis enfin de la salle carrelée de blanc et pris une serviette au passage. Je m’en enroulais la taille et allai chercher mon sac, tout dégoulinant. Je revis l’assistante de tout à l’heure. Je lui décochai un sourire entendu et elle baissa les yeux aussitôt. Je la suivrais puisque je n’ai rien à faire de mieux. Je m’habillais et me rendit devant l’un des miroirs où je pus me peigner. Je laissais cependant mes cheveux exploser au dessus de ma tête. J’effleurais le tatouage sur mon poignet, me parfumai, et sortis. Je la revis devant moi. Mais tout d’un coup, l’idée de la suivre ne me parut pas si sûre. Que ferais-je ensuite quand elle me verra ? Je décidais de me laisser emporter au grès du vent. Je me retrouvai à la suivre, encore une fois. Elle s’arrêta mais je m’obligeais à ne pas y faire attention. J’accélérai et me retrouvai plaqué à mon siège. Je m’arrêtais alors au feu tricolore pour réfléchir. Je ne pouvais revenir sur mes pas et il était maintenant hors de question de m’enfermer entre 4 murs. Je décidais d’aller au bar le plus connu de la ville deux rues plus loin. Je claquais alors la porte et fermai la voiture. Je me laissais emporter par la musique qui arrivait jusqu’au trottoir. Je fis un pas dans le bâtiment et sentis ma poitrine s’écraser sur elle-même. La musique était si forte que mes oreilles se bouchèrent. J’essayais de m’éloigner le plus possible des amplis gardant l’entrée comme deux sphinx de métal majestueux, je jetais alors mon dévolu sur le comptoir. Je m’accoudais et commandait un Scotch. Je bus le liquide brunâtre d’une traite et fis de même pour le deuxième verre que le barman me servait. Je me décidais enfin à tourner la tête. Seule dans un coin, je vis une jeune fille. Elle était de dos mais je reconnus tout de suite la nuance de ses cheveux. Je m’approchais et l’entendit commander une vodka. J’en demandais une deuxième et rapprochais une chaise en lui jetant un regard entendu.
« Bonsoir Abbey » lançais-je
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Aaron Lawford
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MessageSujet: Re: j'ai le coeur qui s'affole, le souffle qui se coupe, et toi qui t'en fiches. Ҩ adrien&abbey.   j'ai le coeur qui s'affole, le souffle qui se coupe, et toi qui t'en fiches. Ҩ adrien&abbey. EmptyMer 21 Déc - 19:02

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but sometimes it hurts instead.
« Bonsoir Abbey » Sa voix suave parvint difficilement à mes oreilles à cause du brouhaha incessant qui résonnait entre les murs du Jack’s Lounge. Cet établissement dont le bois commençait à se faire vieux était pourtant l’un des endroits les plus prisés d’Arrowsic, ce que j’avais du mal à comprendre. Une odeur âcre d’alcool surplombait l’atmosphère, privant nos poumons d’oxygène pure. Les meubles avaient fait leur temps, et les coussins des sièges se déchiraient peu à peu. Le vieux jukebox au fond de la salle faisait résonner des sons difficilement audibles. Par-dessus tout, les clients qui remplissaient les caisses du propriétaire étaient pour la plupart de la gente masculine, et une présence féminine comme la mienne était plutôt déconcertante pour eux, comme pour moi. Il y avait très peu de femmes dans le bar, ou alors c’était des grandes dames imposantes parsemées de tatouages peu élégants. Et moi, avec ma silhouette gracile et mon visage fin, j’étais tout sauf une habituée de cet endroit. J’étais plutôt une inconnue, qui s’aventurait dans des sentiers dangereux. Ma place n’était pas ici. En tout cas, elle ne l’était plus. Autrefois, j’aurais sans doute apprécié cette majorité d’hommes et cette odeur d’alcool à faire pâlir des estomacs. Mais aujourd’hui, ce n’était plus la même chose. Aujourd’hui, je me sentais vulnérable et fragile.

Je demeurais silencieuse quelques instants, préférant avaler mon verre de vodka sans prendre le temps de réfléchir. Je finis par poser mon regard sur Hadrien, ce garçon si extraverti et si intriguant à la fois. « Bonsoir Hadrien. » Que me voulait-il ? Et surtout, pourquoi m’avait-il abordé ? Personne ne venait me parler de son plein gré. Pas à Arrowsic, en tout cas. Pas à Arrowsic, où je n’étais qu’une pâle figure, un fantôme ambulant, une âme qui s’était égarée sur le chemin de la vie. Ici, je n’étais rien. J’étais insignifiante, inutile, et seule. Alors j’avais du mal à comprendre pourquoi il venait me parler à moi. C’en était assez déroutant à vrai dire. « Dis, je peux te poser une question ? » Je n’attendis pas sa réponse. « Pourquoi tu viens me parler à moi ? Je veux dire, je ne suis pas intéressante, et je n’ai pas envie de coucher avec toi, que ce soit clair. » Je le toisai du regard, un peu confuse. Qui était-il ? Quel était son but ? Beaucoup de questions qui demeureraient sans doute sans réponse pendant longtemps. « Donc je ne te force pas à me supporter. » Je détournai le regard, consciente que j’étais en train de faire fuir la seule personne qui voulait bien de ma compagnie. Je commandais un mojito qui semblait alléchant. « A côté de ça tu peux rester, ça ne me dérangerait pas non plus. » Un bref sourire s’afficha sur mes lèvres. Ce que je faisais ? Je n’en avais aucune idée. Je voulais juste oublier. Tout oublier. Faire le vide dans ma tête. Même si cela ne pouvait durer que quelques instants.


Dernière édition par Abbey Jill Strugatsky le Sam 10 Mar - 17:24, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: j'ai le coeur qui s'affole, le souffle qui se coupe, et toi qui t'en fiches. Ҩ adrien&abbey.   j'ai le coeur qui s'affole, le souffle qui se coupe, et toi qui t'en fiches. Ҩ adrien&abbey. EmptySam 24 Déc - 22:01

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When you’re feeling sad go to the river
ft. Abbey Jill Strugatsky



Je ne savais pas vraiment ce que je faisais là. C’était bien Abbey qui était assise, mais elle semblait ne pas vouloir se retourner. Elle restait là, son verre de vodka dans la main, les yeux plongés dans le liquide incolore aux relents âcres. Elle inspira profondément et le but d’une traite. Elle reposa le verre bruyamment et s’essuya les coins de la bouche du revers de sa manche. Ses yeux étaient étroitement fermés, son visage ténébreux et renfermé. Puis elle se tourna lentement, sourit légèrement et me dit : « Bonsoir Hadrien. »
Sa voix cristalline sonnait comme une douce mélodie à mes oreilles. Je n’avais remarqué à quel point les bruits parasites aux alentours étaient persistants. Je laissais mes yeux traîner un peu partout autour de la pièce à mesure que je portais le verre plein à mes lèvres. Le brouhaha incessant était causé par une soixantaine de personne amassées un peu partout dans le bar. La plupart était des grands camionneurs tatoués et quelques gitanes étaient assises à côté d’eux. Je reposais mes pupilles sur les traits d’Abbey qui trahissaient sa surprise. Ses lèvres étaient entrouvertes et elle semblait vouloir dire quelque chose. Je reportai mon attention sur le comptoir verni de crasse. Elle se décida enfin à parler.
Un flot de parole sortit de sa bouche. Je me laissais emporter par cette tempête. Elle s’arrêta alors et je sentis son regard sur mon échine. Je la regardai alors et elle fuit mon regard à son tour. Elle commanda un mojito. J’avais écouté attentivement chacune de ses paroles, les buvant comme une liqueur qui me brûlait la gorge. Il était clair qu’elle ne voulait pas me voir traîner ici, et surtout autour d’elle. Mais je ne crois pas qu’elle pouvait me demander de partir ainsi alors que c’était mon royaume. Elle n’était jamais venue depuis qu’elle avait décidée de s’installer à Arrowsic une seconde fois. Pourtant, je m’apprêtais à la saluer et à partir mais il était bien trop tôt et je n’avais pas envie de me laisser faire aussi facilement. Elle reprit finalement la parole, quelque peu désappointée et elle me proposa de rester.
Je ne sentis pas le besoin rapide de combler le silence bien que plusieurs de ses questions restaient comme suspendues dans l’air déjà saturé par la fumée lourde et légèrement opaque. Je finis mon verre et commandait un gin tonic. Je me retournai sur ma chaise et souris franchement. Je ne sais que cachait ce sourire mais une voix au fond de moi me disait qu’il n’était pas si sincère qu’il pouvait le laisser paraître. Je ne fis pas attention et essayait de la faire taire.
Je pris le verre que me tendait le barman et le vidait presque complètement. Je sortis alors un paquet de cigarette de ma poche et sortit un cylindre de tabac. J’étais sur le point de ranger mon paquet à nouveau lorsque je me rendis compte de mon erreur. Je ressortais le paquet et le jetait à travers la table et fit un signe de tête à Abbey pour qu’elle se serve. J’allumai ma cigarette et tirai une longue bouffée de nicotine.
« Ce que je viens faire là, à vrai dire c’est une très bonne question qu’il faudrait que je me pose à moi-même avant de pouvoir te répondre »
Je sortis cette phrase à l’improviste, entre deux bouffées que je recrachais dans l’atmosphère. La fumée et l’alcool commençait peu à peu à faire leur effet grisant sur mon cerveau et une chaleur confortable et étouffante me prit. Je déboutonnais mon polo. Mais je sentis une autre sensation beaucoup plus désagréable. Je sentis mon cerveau me lâcher, peu à peu, et je sentis mes forces partir de mon corps. Je luttais contre cette sensation d’engourdissement à mesure qu’un sentiment d’angoisse m’envahit. Je tâtonnais les poches de ma veste posée sur le dossier de la chaise sur laquelle j’étais assis.
Le regard d’Abbey se fit plus insistant mais j’essayais de ne pas y prêter attention. Désemparé, je balbutiai une excuse et me levai. Je pris ma veste et me mit à la secouer avec violence au dessus du sol. Il fallait que je me calme mais je ne pouvais penser à autre chose que la boite de pilules que je devais retrouver au plus vite. Elle tomba enfin par terre et les gélules s’éparpillèrent par terre. Je les ramassai en vrac et me précipitai vers la salle de bain. Je n’étais visiblement pas près de vivre la nuit calme que j’avais prévue ...


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Aaron Lawford
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MessageSujet: Re: j'ai le coeur qui s'affole, le souffle qui se coupe, et toi qui t'en fiches. Ҩ adrien&abbey.   j'ai le coeur qui s'affole, le souffle qui se coupe, et toi qui t'en fiches. Ҩ adrien&abbey. EmptyMer 4 Jan - 21:46

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Je regardais avec attention la fumée de sa cigarette se détacher dans l’atmosphère chaude. Je restais muette, fronçant les sourcils pour essayer de comprendre qui était le personnage d’Hadrien. Je ne comprenais pas. Qui se cachait réellement derrière cette allure de mauvais garçon rebelle et prétentieux ? Dans ma tête, de milliers d’hypothèses se bousculaient, mais aucune ne se détachait vraiment. Je restais tout de même perplexe devant cet homme dont je ne connaissais pas grand-chose, en fait. Finalement, je soupirai, préférant me noyer dans un autre verre de vodka. Les verres vides commençaient à s’empiler sur le bar, mais qu’importe. Je ne voulais pas réfléchir. J’en avais marre de réfléchir constamment. Ça me tourmentait trop l’esprit. Ce soir-là, rien qu’une fois, je voulais oublier, oublier un peu de me retenir, oublier mes démons, oublier New York, oublier tout. Je voulais juste vivre, rien qu’une fois. Je voulais regoûter à la vie, même si ce n’était qu’une illusion éphémère. Le goût de l’alcool traversait doucement ma gorge, et venait réchauffer lentement ma peau. L’amertume de la vodka s’accrochait à mes lèvres, et je restais là, un court instant, sans bouger, et laissait le goût se dissiper avec plaisir. Que c’était bon ! Cela faisait tellement longtemps que je n’avais pas touché à l’alcool. Et j’avoue que ça m’avait manqué, un peu. « Ce que je viens faire là, à vrai dire c’est une très bonne question qu’il faudrait que je me pose à moi-même avant de pouvoir te répondre » Je le regardais, avant d’hausser les épaules. De toute façon il était là maintenant, je n’allais pas le repousser. « Alors, comment ça va Hadrien ? » J’essayais de sourire, du mieux que je pouvais. Je n’étais plus vraiment à l’aise pour parler aux gens. Je préférais rester dans mon coin et m’évader petit à petit dans mon monde à moi, mon petit monde merveilleux. Avant, j’avais l’habitude d’aborder les gens, particulièrement les hommes. Je me souviens comment j’étais sûre de moi, incroyablement entreprenante et incroyablement charmeuse. Je me souviens comment mon sourire et mes beaux cheveux blonds faisaient craquer les hommes. Je me souviens comment j’étais heureuse et comment je croquais la vie à pleine dents, à ce moment-là. Mais ça, c’était avant, et je ne serais plus jamais cette fille épanouie et enthousiasme. Plus jamais.

Et puis soudain, je vis Hadrien s’agiter avec anxiété. Il tâtonnait partout dans sa veste, dans ses poches, comme s’il cherchait quelque chose d'inexistant. Je fronçais les sourcils, et le regardais, muette. Que se passait-il, tout d’un coup ? Qu’avais-je dis, qu’avais-je fait ? Pourquoi ? Et puis il se leva en balbutiant des mots inaudibles, et la panique gagna son corps. Autour de nous le monde continuait à tourner. Tout le monde s’amusait et buvait gaiement. Seuls quelques-uns avaient fait attention au raffut que provoquait Hadrien. Je les observais tous, ils semblaient si heureux. Comme je les enviais ! Et puis j’entendis des pilules tomber sur le sol. A peine eus-je le temps de baisser la tête que Hadrien avait déjà tout ramassé et avait disparu à toute vitesse. Sans réfléchir, je le suivis, et ouvrit la porte des toilettes des hommes. Hadrien était de dos, appuyé sur le rebord du robinet. Je m’approchai de lui doucement, et demandai : « C’était quoi ? Ces pilules ? C’est pourquoi ? Et ne me prend pas pour une idiote s’il te plait. » J’essayai de capter son regard, mais il m’évitait. Ses gestes avaient encore plus attiré mon attention. Mais qui était-il ? Que cachait-il ? Voyant que l’agitation envahissait encore le corps d’Hadrien, je posai ma main sur son dos et tentai de le calmer. « Est-ce que ça va ? Respire un bon coup. » Je m’inquiétais un peu pour lui. J’espérais qu’il allait bien. Je n’étais pas douée pour m’occuper des autres. Déjà que j’avais du mal à m’occuper de moi-même..


Dernière édition par Abbey Jill Strugatsky le Sam 10 Mar - 17:23, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: j'ai le coeur qui s'affole, le souffle qui se coupe, et toi qui t'en fiches. Ҩ adrien&abbey.   j'ai le coeur qui s'affole, le souffle qui se coupe, et toi qui t'en fiches. Ҩ adrien&abbey. EmptyMer 29 Fév - 19:54

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When you’re feeling sad go to the river
ft. Abbey Jill Strugatsky



Je n’arrivais pas à détacher mon regard des boucles blondes qui cachaient son visage. Elle restait assise, semblait perdu. Elle semblait se démener avec des démons intérieurs qui lui empoisonnaient le cerveau. La seule arme qui semblait être sous sa main était l’alcool et elle ne lésinait pas sur les moyens pour battre son ennemi à plat de couture. Elle me lança un sourire timide et me posait une question. Je la voyais qui lâchait prise.
Son regard semblait si lointain. Elle ne voyait plus grand-chose de la réalité me semblait il. Je restais assis là, jouant avec mon verre vide à la main. Je bus les quelques gouttes qui y restaient et fit signe au barman de me remplir mon verre avec ce qu’il avait de plus fort. Je me retournais alors vers elle et, avec un regard mystérieux, je lui renvoyais un faible sourire.
« Je ne sais pas … Je ne sais vraiment pas. D’ailleurs suis-je sensé le savoir ? »
A ses mots, je pris le shoot qui se trouvait juste sur le comptoir à mes côtés. Sans la quitter du regard, je bus d’un coup le liquide âcre qui réchauffa mes entrailles. Il semblait avoir tracé un chemin de feu là où il était passé. Cependant, je ne laissais rien paraître sur mon visage. Ce visage si composé, décomposé et recomposé que je ne me croyais plus maître de ce qu’il affichait. Une musique entraînante et lente se fit entendre mêlée aux grésillements des amplificateurs. Du bout de mes doigts, je pianotais sur le comptoir et laissais échapper quelques fredonnements. J’avais envie de danser, j’avais envie de danser avec elle, de passer toute la nuit avec elle. Elle avait sur son visage un sourire qui ne me laissait pas indifférent. Le rouge de ses ongles aussi me rendait fou, fou d’elle, fou de l’entendre hurler mon nom et griffer ma peau. Je repris plusieurs verres, mes pupilles toujours figées sur son image quelque peu résignée. Et pourtant, je ne l’invitais pas…


Je la vis entrer quelque paniquée dans les toilettes. Elle ne semblait pas vraiment rassurée et il n’y avait pas de quoi l’être. Les paroles qu’elle me lança me parvinrent comme un travers un mur. Je n’entendis qu’un murmure étouffé incompréhensible dont je devinais à peine la signification. Comment aurais je pu croire que cela passerait inaperçu ? Et pourtant, ce n’est pas faute d’avoir espérer trouver un peu de repos ici. Les pilules étaient toujours dans ma main, broyées par ma poigne de fer. J’essayais de lui faire changer d’avis, de la faire partir. Je ne sais même pas ce que j’ai bien pu lui dire. Les mots semblaient danser, incompréhensibles et bizarres. Je sentis les sueurs froides courir le long de ma nuque tendue. J’étais sur les nerfs. Je détournais encore une fois mon regard des yeux pressants d’Abbey qui se rapprochait. J’ouvris ma main et ne vis plus que des bouts de pilules écrasées et teintées de rouge. Tout autour de ma paume, des traces sanguinolentes de mes ongles saignaient près des médicaments qui pointaient de ma peau. Affolée, je ne pus rien faire d’autre que d’avaler tout ce qui était dans ma main. Un goût de fer explosa dans ma bouche. J’ouvrais le robinet au maximum. J’entendis le bruit de l’eau se déformer et se confondre avec le bruit de pas, un claquement de porte. Tous les sons ne formaient plus qu’un grand brouhaha. Je ne ressentais plus rien. Les seuls choses dont j’étais certains étaient que ma main me faisait horriblement mal, que le goût du sang ne s’arrêterait pas d’agresser mes papilles et que je n’allais pas bien du tout. Déjà, je sentais les faibles liens qui me rattachaient à mon cœur se dénouer peu à peu. Je vis mon visage sourire, je vis mes yeux se river sur Abbey, je sentis sa main se poser sur mon épaule ; pourtant ce n’était pas moi qu’elle touchait, ce n’était pas moi qui était avec elle. Moi, je n’étais qu’un spectateur emprisonnait dans une chambre de verre blindé et teinté. Je voyais une réalité déformée, une scène qui se déroulait devant mes yeux sans que je ne puisse rien y faire.
« Bonsoir Abbey » retentit comme un claquement de voile pendant une tempête.


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Aaron Lawford
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ARRIVÉE : 12/01/2011


j'ai le coeur qui s'affole, le souffle qui se coupe, et toi qui t'en fiches. Ҩ adrien&abbey. Empty
MessageSujet: Re: j'ai le coeur qui s'affole, le souffle qui se coupe, et toi qui t'en fiches. Ҩ adrien&abbey.   j'ai le coeur qui s'affole, le souffle qui se coupe, et toi qui t'en fiches. Ҩ adrien&abbey. EmptySam 10 Mar - 17:27

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but sometimes it hurts instead.
Mais qu’est-ce que je foutais là ? C’était la question que je me posais en jetant un coup d’œil au Jack’s Lounge qui se remplissait peu à peu. Visiblement, il y avait plusieurs habitués du coin, chose qui ne m’étonnait pas tellement vu la quantité d’alcool importante qu’on y servait. Je ne me sentais pas spécialement à l’aise ici, mais rien ne m’empêchait réellement d’être là. C’était juste que l’atmosphère m’était singulière, et que cela ne me plaisait pas vraiment. Cela me rappelait trop les bars où j’avais l’habitude de séjourner et où je finissais souvent sur le parquet à New York. Oui, ce n’était plus tellement ce genre d’endroits où j’étais censée me rendre à présent, mais parfois, les vieux démons vous rattrapaient. Comme ce soir. J’avais terriblement besoin d’alcool. Et qu’importe ce qu’il pouvait se passer, de toute façon je ne pouvais pas faire grand-chose ici, à Arrowsic. Je commandais un autre verre, quand la voix de mon voisin d’une nuit reprit la parole. « Je ne sais pas … Je ne sais vraiment pas. D’ailleurs suis-je sensé le savoir ? » Je ne savais pas si c’était l’alcool qui commençait à faire effet, mais j’avais beaucoup de mal à comprendre ce qu’il voulait me dire. Peut-être ne voulait-il pas me passer de message, en fait. Peut-être avait-il juste parlé avec son cœur. Dans tous les cas, ces quelques brides de paroles m’avaient laissées perplexes. Je ne dis rien, et me contentai d’avaler le verre que le barman me tendait. Je n’étais pas venue ici pour parler à quelqu’un. Tout ce que je voulais, c’était être seule. Mais le destin ne l’avait pas voulu ainsi.

Muette et inerte, je regardais le spectacle qui se déroulait devant moi avec avidité. Mais que se passait-il ? Je le voyais gesticuler dans tous les sens, je voyais les muscles de ses bras se tendre avec force, je voyais son front s’humidifier, mais je ne comprenais rien, absolument rien. Que lui était-il arrivé ? Comment se faisait-il qu’il change d’un état à un autre aussi rapidement ? Qu’avait-il avalé ? Qu’avait-il fait ? Je fronçais les sourcils sur cet homme qui me semblait être un inconnu. Il n’était pas très beau à voir. Si je n’étais pas préoccupée pour sa santé, j’aurais très probablement déjà appelé la police. Je devais avouer que j’étais un peu effrayée par cette créature. Mais qui était-il ? Et pourquoi agissait-il de cette manière ? Alors il se calma, mettant fin à toutes les nombreuses questions qui s’entrechoquaient dans ma tête. « Bonsoir Abbey » C’étaient les mots qu’il avait prononcés, et que j’avais ignorés, inconsciemment. Je le regardais droit dans les yeux, encore un peu inquiète. « Ça va ? » Une question anodine qui ne l’était pas vraiment, à ce moment-là.
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