La salle communale commençait à se remplir doucement, et les discussions fusaient déjà. Étrangement, je n'avais pas envie de faire partie de ces ragots et de ces messes-basse. Il y avait déjà assez de langue de vipère dans la salle de toute façon. Et puis, on avait un peu de temps avant que RUMOUR HAS IT fasse son grande entrée. Moi, je n'avais envie que d'une chose : me retrouver seule avec Raphaël, parce que je n'avais besoin que de lui, et de personne d'autre. Le regard brillant, je l'amenais donc dans les toilettes qui ne se trouvaient pas loin de la salle communale, le seul endroit où l'on pouvait être un peu tranquille. Il m'avait manqué, oui. Énormément. Les jours sans lui étaient devenus insupportables. Comment avais-je pu m'attacher autant à lui ? Je ne pensais pas un jour retomber sous le charme de quelqu'un. Mais il fallait me rendre à l'évidence : j'étais complètement folle de lui, de ses baisers, de ses caresses et de ses mots. « On va enfin pouvoir être tranquilles. » dis-je, avant de fermer la porte et rentrer dans une des toilettes, qui heureusement, ne sentait pas la mort. Déjà que l'espace était peu romantique.. Mais qu'importe, ce soir-là, notre tentation était trop forte, et il aurait été inimaginable de ne pas y succomber. Finalement, je lui offrais un baiser langoureux, tout en passant mes mains dans ses cheveux et en détachant sa cravate. J'avais tellement besoin de lui. De lui, de son corps, de ses bras, de ses lèvres. De lui tout en entier, et rien que pour moi.

Je n’étais pas vraiment adepte de ce genre de soirée mondaine ou tout le monde, bien habillé, joue la parfaite carte de l’hypocrisie. J’avais rejoint Abbey assez rapidement, ravi de trouver cette jeune femme, responsable de tous mes tourments et tous mes désirs. Elle était sublime dans sa petite robe courte, bien trop courte pour ne pas réveiller en moi des envies insatiables. Mais malheureusement pour moi –et pour nous- une certaine Barbara vient nous tenir la cheville quelques instants, nous empêchant de nous éclipser. Mais Sheila vint presque à notre secours, piquée à vif par les remarques mesquines de cette Barbie brune. Commença alors un combat épique entre brune et rousse et Abbey eu la maline idée de profiter de ces quelques minutes de tourbillons pour m’entrainer hors de la salle. A ma grande – et agréable – surprise, elle nous enferma dans les toilettes, collant contre moi plus sensuelle que jamais. Diable. Elle était le diable incarné et je n’avais qu’une hâte : me brûler les ailes dans son enfer. « J’aime tes initiatives… » murmurais-je au creux de son oreille.
D’un coup de pied bref, je fermai la cuvette des toilettes. Nous avions de la chance, l’endroit était plutôt classe, bien loin de vulgaires cabines WC qu’on pouvait rencontrer dans une boite de nuit. Non, là, c’était propre et parfumé. Doucement mais fermement, mes mains vinrent encercler sa taille et je la bloquais contre le mur, savourant au passage ses doigts fins se baladant sur mon cuir chevelu. Nos lèvres se trouvèrent pour quelques secondes, mon cœur s’emballait soudainement, comme à chaque fois que j’étais en sa présence. Ma bouche dévia légèrement dans son cou, pour venir s’échouer sur son épaule où je fis glisser la bretelle de sa robe. Ce tissus me barrait la route, il fallait que j’ôte cet obstacle au plus vite.

« J’aime tes initiatives… » Je souris à sa remarque, avant de l’embrasser tendrement dans le cou. Son parfum était ma drogue, mon addiction. Je n’arrivais pas à m’en détacher, tellement il m’enchantait. « Je sais. » dis-je, en guise de réponse. A vrai dire, je n’avais plus tellement envie de parler, j’avais juste besoin de sentir son corps contre le mien. Raphaël vint alors m’embrasser sur la nuque, et enleva la bretelle de ma robe par la même occasion. Je me laissais faire, savourant chaque geste qu’il pouvait avoir sur moi. De mon côté, je retirai sa cravate et sa chemise rapidement, laissant son beau torse à ma vue. Je me pinçais les lèvres. Il était vraiment à tomber. Je continuais de l’embrasser fougueusement, et vint me réfugier dans le creux de son cou quelques instants. Mes mains vinrent caresser les muscles de son dos avec douceur. J'avais terriblement besoin de lui. Je ne pouvais plus me passer de lui à présent. Et c'était dangereux oui. Parce que quand je m'attachais à quelqu'un, je ne pouvais plus m'en décrocher, et c'était effrayant. Perdre Raphaël, c'était une initiative qui me paraissait impossible à ce moment-là. Nous étions tellement liés, nous étions faits de la même envie et de la même attirance, nous étions comme indissociables. Sur la même longueur d'ondes. On se comprenait parfaitement. Et tout ça me paraissait tellement beau, tellement formidable, que ça en était presque irréel.

Nos mains qui se cherchent, nos doigts qui s’entremêlent… Je pouvais ressentir chacun de ses souffles, chacun de ses mouvements. Nous avions beau être dans une cabine de WC, à quelques mètres seulement d’une foule n’attendant qu’une seule chose, que Rumour Has It provoque son petit scandale, j’en étais pas moins excité et ravi d’être avec elle. Ses épaules rapidement dénudées, je fermais les yeux alors qu’elle ôtait avec hâte ma chemise. Un frisson me parcouru le corps, sentant ses doigts fins et délicats se balader sur mon torse. Avec elle, je me sentais comme poussé par une force intarissable. Sous ses baisers, j’avais l’impression d’être le roi du monde et d’avoir le monde à mes pieds. Que tout était possible, que tout était réalisable (avec la matmut !!) Nos lèvres se cherchaient, nos langues se trouvaient, jouant au chat et à la souris. C’était bon, c’était fort. Passant mes mains dans son dos, je vins défaire lentement la petite fermeture qui retenait sa robe : en quelques secondes, le tissu léger se retrouva par terre, dévoilant son corps à mon regard. J’aurai certainement pu dire que j’étais amoureux de cette femme. Mais j’avais trop envie d’elle pour dire quoi que ce soit.

Descendant mes mains jusqu’à ses fesses, je la soulevais doucement pour lui permettre d’enrouler ses fines cuisses autour de ma taille. La collant ainsi un peu plus contre le mur et contre moi, elle était ma prisonnière et je n’aurai voulu pour rien au monde qu’elle puisse m’échapper. Pas ce soir en tout cas, elle serait mienne. Tout mon être ne vibrait que pour elle, je sentais la chaleur envahir peu à peu mon corps, mais pour une fois, je ne pouvais pas éteindre ce feu moi-même. C’était une flamme que seule Abbey pouvait dompter, et je savais qu’elle y arriverait on ne peut mieux.

Et la terre aurait beau s’écrouler, la mer aurait beau se noyer sur les terres, le vent aurait pu tout emporter sur son passage, rien, mais rien ne pouvait nous arrêter. Rien ne pouvait me détacher des bras de Raphaël. Rien ne pouvait nous séparer. Ensemble, nous étions indestructibles. C’était le sentiment que je ressentais en tout cas, quand je m’accrochais à son cou. Le bonheur me frappait en plein visage, le sentiment de joie me prenait dans toutes mes tripes. C’était fou, c’était dingue, c’était magique ! Je ne savais pas comment on pouvait arrêter cet état d’euphorie dans lequel j’étais emprisonnée, mais je ne voulais pas en sortir. Jamais. Pas si cela signifiait que je devais quitter Raphaël. J’aurais pu rester avec lui pour l’éternité. Il était ma sève, ma lumière, mon souffle. Sans lui je me sentais terne et démunie. Sans lui je n’étais rien, tout simplement.

Plus ses caressent s’intensifiaient, et plus je sentais mon souffle se couper. C’était comme s’il possédait tout mon corps et que j’étais à sa merci. J’étais à lui, toute entière. Personne d’autre n’aurait pu le remplacer. Je n’avais besoin que de lui. C’est alors que je sentis ses mains se faufiler dans mon dos pour enlever ma robe. Je sentis un frisson me parcourir quand le tissu tomba en dessous de mes pieds. Le regard brûlant, je continuais de l’embrasser, passionnément. Je ne pouvais me détacher de ses lèvres. Elles étaient devenues ma drogue, mon addiction.

Ses mains chaudes vinrent prendre mes cuisses fines, et je me laissais faire, docilement. Ce n’était pas comme si j’avais terriblement envie de lui.. Mon dos était collé contre le mur froid des toilettes, mais qu’importe, ce n’était pas vraiment le plus important à ce moment-là. Je passai mes bras autour de son cou, et l’embrassa à nouveau, avant de laisser nos corps s’unir, encore une fois. Comme à la première fois, je sentis une énorme sensation de plaisir me bouffer le corps entier. Et ça montait, progressivement, sans que je ne puisse l’arrêter. De toute façon, je ne le voulais pas. Je m’agrippais à son dos, alors que nous continuions à faire des mouvements avec nos hanches. Je sentais mon souffle chaud se mêler au sien, je sentais mon cœur s’accélérer à une vitesse folle, tellement folle que j’avais parfois l’impression qu’il allait exploser d’une minute à l’autre. Ce moment dura peut-être quelques minutes, mais il était tellement parfait, tellement beau. Comme à chaque fois que j’étais avec Raphaël.

Nos corps s’unissaient dans une alchimie parfaite. C’était comme si finalement, nous étions fait pour être ensemble, conçu l’un pour l’autre. J’avais le sentiment qu’aucune autre femme ne pourrait me convenir mieux qu’Abbey et qu’aucun autre homme que moi ne pourrait lui donner plus de satisfaction. Et pourtant, l’un comme l’autre savait que notre histoire serait compliquée. Et que quelque part, elle l’était déjà un peu. Mais je ne pensais pas à ça pour l’instant, nous aurions le temps d’y revenir. Mes mains étaient posées sur ses fesses, la maintenant fermement contre moi. Je refusais que ce moment s’arrête, que nous repartions dans la salle au milieu de la foule. Je ne voulais qu’elle, et qu’être avec elle. A vrai dire, je me fichais pas mal des autres, pour une fois j’avais envie d’être un peu égoïste et de me concentrer sur mon propre désir, mon propre plaisir, plutôt que de sauver le reste du monde. Mes reins se mouvaient, d’abord avec douceur puis avec un peu plus de profondeur à chaque fois. Le plaisir croissait en moi à une vitesse époustouflante. Abbey était époustouflante.

Je vins capturer ses lèvres, ralentissant quelque peu la cadence pour faire durer le suspense. Son souffle chaud venait caresser mon torse et j’étais parcouru de frissons. J’aurai aimé stopper le temps pour rester à jamais entre ses cuisses tant je m’y trouvais bien, au chaud. Le monde aurait pu s’écrouler autour de nous, je m’en contre fichais : tout ce qui m’importait en cet instant c’était nous, et le plaisir que nous nous donnions mutuellement. Je repris un rythme plus soutenu, mu par une force incroyable. Je sentais une explosion intense envahir mon organisme, et j’accélérais encore, continuant de porter contre moi Abbey qui suivait mes mouvements. Et puis l’explosion se fit. Belle. Puissante. Magique. C’était indescriptible, totalement indescriptible. A bout de souffle, je sentis mes jambes défaillir légèrement et je reposais doucement Abbey au sol, sans pour autant défaire notre proximité. Dans ma poitrine, mon cœur battait à une vitesse démesurée. Je pris appui sur le mur de part et d’autre du visage d’Abbey, plongeant mon regard dans le sien quelques secondes. Finalement, je relâchais une main pour attraper son visage et l’embrasser de nouveau. Je devais reprendre mon souffle, mais qu’importe, j’avais trop besoin, trop envie de ses lèvres que je ne pouvais m’en empêcher, au risque de mourir étouffé. J’avais envie de lui faire part de tous les sentiments qui s’entrechoquaient dans mon esprit et dans mon corps, tout ce qu’elle faisait remonter en moi, et à quel point je devenais dépendant d’elle, mais je n’avais jamais été très à l’aise avec ça, et je préférais me taire plutôt que de dire quelque chose de maladroit qu’elle pourrait mal prendre.

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