Sujet: good night my darling - a Mar 1 Mai - 19:07
ATHENA & KLAUS
"Nombre de gens s'imaginent connaître la vie des autres. Mais que savent-ils vraiment ? Une parcelle ? Un brin ? Rien du tout, ils imaginent à leur tour la vie des autres comme une vie qu'ils n'auraient jamais pu avoir."
Il fut un temps où les soirées de Klaus se résumaient à faire la fête et profiter de sa jeunesse. Malheureusement, le temps était passé tellement vite. Il s'était retrouvé dans plusieurs affaires louches. Il n'avait pas eu le temps de se relever. Il avait troqué ses affaires de lycéen contre celles d'un professeur, un professeur d'histoire. La matière n'était pas suivie par l'ensemble des étudiants, sauf les jeunes filles. Et allez encore savoir pourquoi. La nuit, il se retrouvait dans certaines rues malfamées ou se retrouvaient dans de grands hôtels dans les villes voisines. Il était escort-boy et ce n'était pas le métier qu'il avait choisi, loin de là. C'était un fléau. Mais il arrivait à vivre avec. Après tout, il ne tombait pas que sur des femmes avec des pratiques sexuelles étranges, il lui arrivait de tomber sur des femmes tout à fait normales, en manque de chaleur humaine. Ainsi, il rendait ce service. Dans la ville, tout le monde ne le trouvait pas forcément bizarre. Il était nouveau et intéressait beaucoup les potins. On se demandait d'où il venait, si il était marié, et où il avait vécu. Il ne répondait à aucunes de ces questions. Ses collègues de travail savaient peu de choses sur lui, son prénom, son âge et l'université où il avait étudié. Rien de plus, rien de moins. Les informations circulaient si rapidement qu'il était difficile de mettre un frein à ce genre de choses. Quelque part, il s'en amusait, mettre les gens sur une mauvaise piste, les embêter et les manipuler. C'était son jeu favori. Un jeu vice et cruel tout comme son fort intérieur. Il n'était pas ce qu'on peut appeler une personne bien, il était tout le contraire. Ironique et cruel. Il torturait les autres, mais se torturait lui-même. C'était devenu, une habitude. Il avait lui-même créé son personnage. Il tentait d'effrayer les autres pour ne pas qu'ils découvrent son secret, mais plus il enfonçait dans cette image, plus il prenait goût à ce jeu. La nuit venait de tomber dans la vallée, le début du week-end venait de sonner, et il n'avait rien de prévu ce soir, pas une femme à qui tenir compagnie. C'était une libération, il était libre l'espace d'une nuit. Affalé sur son canapé, il regardait la seringue qui était face à lui, son liquide jaunâtre faisait penser à une injection médicamenteuse. C'était tout le contraire, avec toutes ces années, il était tombé dans le vice de l'alcool, mais aussi de la drogue. C'était son plus grand pêché, la cocaïne. Il ne s'en était jamais remis. A chaque fois qu'il en prenait, c'était toujours le même scénario. Il s'allongeait sur son divan, relevait sa manche, plantait l'aiguille, et fermait les yeux en attendant que le produit fasse effet. Mais cette nuit, il allait tenter de ne pas succomber. Il souleva la seringue et l'analysa avant de la jeter sur le sol. Il prit une veste en cuir. Il allait faire mieux, il allait passer à l'alcool. Plus on le décrit, et plus on peut ressentir à quel point ce type est un cas désespérant et surtout désespéré. Il prit la voiture et se dirigea vers le bar le plus proche. Il s'appelait le Muffy's. Dans cette ville, il avait une excellente réputation, il avait l'habitude d'y aller, il connaissait la barmaid qui était toujours présente, elle s'appelait Amanda, elle était blonde comme les blés et avait un corps fabuleux. De nombreuses fois, il avait espéré convoiter son corps, jusqu'au jour où il avait pu l'avoir. Ce fut une nuit magique, insolite. Elle avait le don de le faire vibrer rien qu'avec le contact de ses mains. C'était une bonne occasion de la revoir et recommencer l'expérience.
Il tira la vieille porte de l'établissement qui grinça. Quelques étudiants étaient là, après on pouvait retrouver d'autres habitants de la ville venus pour flâner. Il se positionna vers le bar, le comptoir exactement. Il s'assit sur un des grands tabourets disposés autour du comptoir. Il remarqua Amanda, elle semblait avoir fait des extensions, ses cheveux étaient plus longs, et surtout bouclés. Ce qui était curieux, car la dernière fois, il lui semblait qu'elle lui avait parlé d'être allée récemment chez le coiffeur. Les femmes changent sans cesse d'avis, c'est bien connu. « Amanda ! La même chose s'il te plait ! ». Mais elle ne se retourna pas de suite, elle préféra rester de dos pour parler à un client, d'habitude, elle n'aimait pas le contact avec les autres, elle était directe et servait aussitôt. Mais ce ne fut pas le cas, le jeune homme sentit l'impatience le démanger au plus haut point. Si il y avait une chose qu'il ne supportait pas, c'était bien d'attendre, sourire ironique sur les lèvres, il se rapprocha un peu plus du comptoir pour qu'elle puisse entendre ce qu'il avait à lui dire. « Dis-moi chérie, tu fais la tête ? Ou tu préfères que je révèle où se trouve ton petit et magnifique tatouage? ». Il vit une toute autre jeune femme se retourner vers lui. Il se redressa et la regarda dans les yeux, elle ne ressemblait pas du tout à Amanda, il fronça les sourcils et soupira par la suite. Il venait de mettre les deux pieds dans le plat. Gaffeur ? Certainement.
Sujet: Re: good night my darling - a Mar 1 Mai - 20:36
Cigarette à la main, posée dans le canapé. Je ferme les yeux quelques secondes. Doux moment de solitude qui aurait pu amener son brin de réconfort s’il n’était pas perturbé de ces mêmes réflexions qui me hantaient. Noam encore et toujours. Mon frère aussi. De mes actions irréfléchies, de mon besoin de le voir. Je soupirais tirant sur ma cigarette avant de passer une main sur mon visage, comme si cela allait suffire à éloigner ce qui me rongeait. Je regarde ma montre, l’heure d’aller au Muffy’s n’allait plus tarder. J’en étais presque soulagée, au moins là-bas, j’allais pouvoir oublier tout ça, me concentrer sur mon travail pour quelques heures. Je finis ma cigarette et l’écrase dans le cendrier, qui trône sur la table de mon salon, avant d’aller chercher ma veste dans ma chambre et de refermer la porte derrière moi.
La fraîcheur me revigore mais je ne peux m’empêcher de frissonner. J’avais la chance d’habiter juste à côté du Muffy’s et pouvait donc y aller à pieds, si il y a deux ou trois ans montés dans une voiture ne m’aurait posé aucun problème, aujourd’hui rien que la vision de ces cercueils roulants me faisaient trembler. Foutu accident, foutu Noam, foutue vie. Au loin, l’enseigne du restaurant apparaît et je m’engouffre dans la salle chauffée avec un pur bonheur. J’affiche un sourire et salue quelques visages connues avant de me diriger au vestiaire et d’y déposer ma veste et d’attraper un calepin pour noter les commandes des clients. Je pénètre à peine dans la salle principale que le patron s’avance vers moi l’air contrarié. « Athéna, Amanda est cloitrée chez elle pour ce soir, va falloir que tu la remplaces. » Mon regard se dirige vers le bar où la barmaid s’affaire d’habitude : quelques clients attendent déjà. Je ne pouvais pas. L’angoisse me sert le ventre tandis que je détaille le nombre de bouteille remplie de ce liquide mortel. Je fronce les sourcils. Le patron aperçoit ma gêne et s’excuse presque. « Ecoute, tu sais très bien que je te demanderais pas ça si je n’avais pas réellement besoin de toi. » J’acquiesce, oui Tony savait parfaitement ce qui me terrifiait. Après tout, ça faisait bien trois ans que je travaillais ici, il connaissait toute l’histoire et connaissant ma phobie de l’alcool depuis l’accident. Malgré tout, il fallait que je batte cette peur un jour ou l’autre. Tony s’était déjà éloigné et je me dirigeais lentement vers le bar, m’appliquant à ne pas faire ressurgir les images du passé. Je pris place derrière le comptoir et commençait à servir quelques clients. Je sentais mon angoisse disparaître peu à peu au fil des minutes mais celle-ci reprenait le dessus à chaque fois que l’un d’entre eux sortait du restaurant. Et si il leur arrivait quelque chose ? Ne serait-ce pas de ma faute ?
Je m’appliquais à sourire, parlais à ceux qui le souhaitaient. Bref, je faisais mon job sans discuter, essayant de réfréner mes peurs les plus profondes. « Amanda ! La même chose s'il te plait ! » Je ne me retourne pas, feignant de ne pas réagir à l’appel du prénom, il pouvait bien attendre quelques minutes. J’étais en pleine conversation avec un homme, déjà bien éméché. Sans savoir comment, je réussis à le convaincre d’appeler un taxi plutôt que de rentrer par lui-même. Au moins, avais-je peut être sauvé une vie ce soir, ce boulot n’avait pas que des mauvais côtés. « Dis-moi chérie, tu fais la tête ? Ou tu préfères que je révèle où se trouve ton petit et magnifique tatouage? » J’hausse un sourcil, avant de me retourner vers le perturbateur. Comment Amanda pouvait supporter un être pareil. C’était exactement le genre de mec que j’avais peur de croiser, ou que je redoutais servir. Sans respect, railleur. Ridicule. Quand je lui fais fasse il comprend de suite que je ne suis pas celle qu’il croyait et un sourire mesquin ne peut s’empêcher d’apparaître sur mon visage. « Je ne crois pas que tu saches où il se trouve. » Je m’approche de lui et m’appuie sur le comptoir. « Je m’appelle Athéna, c’est moi qui remplace Amanda ce soir, donc je vais devoir te demander ce que tu prends habituellement. » Il m’énonça sa boisson et je me retournais pour la lui servir, ma main était tremblante tandis que l’alcool se déversait dans le verre. J’inspirais un bon coup avant de déposer la boisson devant lui, espérant qu’il ne remarquait pas ma gêne, du peu que j’avais aperçu il semblait moqueur et je n’avais aucune envie de lui fournir matière à s’amuser. « Ça t’arrive souvent de traiter les barmaids de cette façon, ou tu fais ça juste avec Amanda ? » Je croise les bras, attendant sa réponse. Je le dévisage, attendant de savoir ce qu’il se cache derrière ce visage arrogant.
Sujet: Re: good night my darling - a Dim 13 Mai - 18:50
ATHENA & KLAUS
"On ne peut pas revenir en arrière ; c’est pas facile de choisir, il faut faire le bon choix. Tant qu’on ne choisit pas tout le reste est possible."
Ce n'était pas très discret de faire une entrée comme tel. Et pourtant, Klaus ne dérangeait pas à la règle. C'était de l'impulsion, et il était connu qu'il soit impulsif. Il faisait tout avec son instinct. Il ne réfléchissait jamais aux conséquences, elles pouvaient être graves et conséquentes pour son avenir. Il s'en fichait royalement et payait cher ses mauvaises manœuvres. Tout comme ce soir là. Il avait été poussé par ses instincts primaires de mâle dominant. Il pensait se retrouver face à Amanda. Une jolie petite blonde, bien roulée. Il s'emportait, délirait totalement ! N'importe quelle fille n'aurait pas apprécié ses remarques déplacées, et pourtant Amanda s'en fichait complètement, elle réagissait toujours de manière positive, elle ne l'avait jamais envoyé valser, pourtant dieu sait qu'il en avait besoin. Mais il n'était pas face à elle, il se retrouvait face à une jeune femme blonde avec des boucles qui encerclaient son visage de porcelaine. Il ravala sa salive et se redressa sur son tabouret. Il regretta ce moment, il avait été suffisamment idiot pour dire une telle chose, il ne savait pas réfléchir. A croire qu'il était dépourvu de facultés intellectuelles. C'était incroyable, comment avait-il pu se laisser autant distraire par une paire de fesses ? Juste pour recevoir un whisky ! Des serveuses, il n'y en avait pas qu'une seule, il y en avait des dizaines dans ce petit lieu. Certaines s'occupaient de la restauration et d'autres pour assurer le bar. Cette jeune femme devait peut-être s'occuper du côté restauration, il ne l'avait jamais croisée auparavant. Il ne quittait jamais le côté bar. C'était l'un des seuls endroits où il aimait traîner. Il était sûr de croiser peu d'élèves de ses classes, quoi qu'ils étaient assez tordus pour aller boire un verre alors que l'alcool est strictement interdit au moins de 21 ans.
La jeune femme haussa un sourcil et le regarda sournoisement, elle avait une raison de le taquiner quand il serait bien entamé par l'alcool. Il joua avec les billets verts de son portefeuille sans la quitter des yeux une seule fois. Il se sentit un peu mal à l'aise sur le coup, il s'était retrouvé ridicule sans aucune raison, si il avait su contrôlé ses mots, il ne serait pas dans ce genre de situation, ce qui l'exaspérait fortement. « Certes, mais je serais bien curieux de savoir où il se trouve. Peut-être que tu me le montreras. » Il termina sa phrase par un clin d'oeil. Il venait de rentrer dans son jeu. Rien ne servait de se montrer gêné dans ce genre de situation, il valait mieux rentrer dans le jeu jusqu'au bout pour ne pas paraître pour un idiot. Mais sa tactique de drague n'était pas non plus la bienvenue, ni la meilleure qu'il avait utilisé. Elle disait se nommer Athéna. C'était un prénom original, il avait connu peu de jeunes gens avec un prénom de dieu ou dans son cas de déesse grecque. « On t'a déjà dit que tu avais un prénom original ? Sans rire, je n'ai jamais rencontré une jeune femme portant le nom d'une déesse grecque. Si on s'en tient à ton prénom, je dirais que tu es une jeune femme malicieuse, mais pleine de sagesse. Et si on était en période de guerre, tu serais la première à prendre les armes. Tu es peut-être une féministe en fait ! Je prendrais bien un whisky, je peux te montrer ma carte étudiant si tu veux, oh pardon, non ma carte d'identité. » Il commença à retirer sa carte d'identité en la faisant faufiler entre ses doigts pour s'amuser avec. « Mon prénom c'est Klaus-Nikaél. Mais appelle-moi Klaus c'est bien plus court. » Ses mains tremblaient, elle prit un verre pour servir la dose d'alcool qu'il lui avait demandée auparavant, il haussa les sourcils. Elle semblait inquiète, ou troublée. C'était étrange de voir une barmaid aussi impressionnée pour de l'alcool. Ce n'était pas vraiment crédible, il semblait s'être passé quelque chose. Un gros lourdeau avait du être dans le coup, c'était certain ! « Non bien sûr que non, je ne le fais qu'aux jolies filles. Amanda n'est qu'une fille parmi les autres, mais toi si tu veux être un peu plus, je ne pourrai pas le refuser. » Réponse arrogante, son caractère se rapportait à son image, il ne changeait en aucune façon, ce qui était déplorable. Combien de femmes allaient encore le supporter ainsi ? La jeune femme ne risquait pas de le supporter très longtemps. Pourtant, il était bien le contraire de ce qui se reflétait par son allure. Il était prisonnier de lui-même, il ne pouvait pas s'échapper de la prison doré qu'il s'était forgé pour se protéger des autres.