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| Sujet: ne sois pas si glaciale, chérie ! Sheila&Adrien Mar 24 Avr - 0:08 | |
| Un réveil bien difficile ce matin, et mon humeur massacrante en témoignait bien largement. Il était encore bien trop tôt pour que je sorte les pieds du lit, mon corps encore endormi emmitouflé dans ma couverture ne semblait pas enclin à suivre mes obligations professionnelles. Malheureusement, il me fallait prendre mes responsabilités, j’avais un salaire à assurer et j’étais attendu pour treize heures à la patinoire. Cela m’aurait laissé quelques heures de sommeil en plus mais mon travail ne consistait pas qu’à poser devant des photographes. Je devais être beau, et m’entretenir, ne jamais me laisser aller. Aujourd’hui j’avais d’ailleurs une heure de sport intensif avant de rejoindre le photographe. J’enfilais donc un jogging et un t-shirt gris très sobre, avant de me rendre rapidement à la salle de musculation puisque le temps n’était pas au beau fixe. Quelques abdominaux et autres séances de torture plus tard, je sortais satisfait de mes efforts. Ils payaient plutôt bien, je commençais à devenir assez prisé de certains professionnels. Je repassais chez moi me changer, manger un bout et prendre une longue douche bien chaude. La nuit dernière avait été trop courte, rentré de boîte à quatre heures et demie du matin, un peu trop alcoolisé pour ne pas avoir la tête comme une enclume, même après deux aspirines et quelques heures de sommeil.
J’avais pour habitude de passer chercher ma partenaire de shoot avant de me rendre au boulot, c’était nettement plus convivial et si je n’avais pas le plaisir de la connaître déjà, j’en profitais pour faire la conversation et créer une petite complicité qui se ressentait ensuite sur les photos. Cette fois-ci était différente, ma partenaire et moi nous connaissions déjà et je n’éprouvais nullement le besoin de faire preuve d’une quelconque galanterie envers elle. De toute façon sans doute qu’elle m’aurait envoyé balader et aurait préféré se rendre jusqu’à la patinoire à pieds, en rampant sous la pluie plutôt que de monter dans ma voiture. Sheila avait un caractère un peu trop fort à mon goût et je n’arrivais pas à la soumettre à mes volontés comme je l’aurai souhaité. Toutefois ce petit jeu m’amusait beaucoup, et j’avais tendance à y prendre goût. Aussi, cette séance photo me réjouissait au plus haut point, bien que je sentais qu’elle n’avait pas fini de me rembarrer.
J’arrivais à la patinoire avec un peu de retard, m’excusais auprès du réalisateur et filais directement me mettre en tenue. Je n’avais pas encore croisé Sheila mais je me doutais que ça ne saurait tarder, c’était une fille plutôt sérieuse et je l’imaginais ponctuelle bien que je n’avais jamais travaillé avec elle. Et tandis que je posais le premier pied sur la glace, je l’aperçus enfin qui m’observait d’un regard mauvais, les hostilités étaient lancées. Elle m’avait manqué la petite, ça faisait bien longtemps qu’on ne s’était plus croisés depuis mon dernier séjour en prison. « Sheila ! Quel plaisir de te revoir ma belle ! » lui lançai-je d’un ton enjoué. Le photographe sembla surpris de constater que nous nous connaissions et la grimace qu’elle tira gentiment lui arracha un sourire. « Tu n’as pas l’air ravie, ne savais-tu pas la chance que tu avais de travailler avec moi cet après-midi ? » |
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| Sujet: Re: ne sois pas si glaciale, chérie ! Sheila&Adrien Sam 5 Mai - 15:39 | |
| C'était difficile de se lever comme tous les autres matins faut le dire, j'avais du mal à bouger mon cul de mon lit bien moelleux ce matin. Franchement ça me faisait chier de devoir me lever pour aller bosser parce que si je m'écoutais moi et mon corps, je serais bien restée au pieu. Malheureusement l'argent m'appelait donc je me devais de me lever un peu plus tôt afin de pouvoir me débarbouiller un peu et effacer les traces de fatigue ainsi que l'odeur de l'alcool qui était incrusté dans mes draps. Je filais donc sous la douche dans laquelle je restais un long moment, assise dans ma baignoire en fermant les yeux. Un peu plus et j'étais prête à dormir sous l'eau bouillante. Une fois dehors, j'enroulais mon corps d'une serviette et allumais la télévision afin de pouvoir me mettre de bonne humeur et pour ça rien de mieux que les chaines de musique. Je ne mangeais pas comme tous les matins parce qu'ils disent que ça nous boudine de faire une séance photo après un repas, de toute manière c'est simple depuis que je suis mannequin je n'ai plus un seul repas normal et mon estomac est devenu minuscule, au moins je n'aurais pas de problème de poids. Je me préparais à me rendre à mon rendez-vous professionnel avec la meilleure mine possible. C'est facile à dire mais plus difficile à faire heureusement que sur place j'aurais ma maquilleuse qui fera son métier à merveilles comme d'habitude.
Je posais mes lunettes de soleil devant mes yeux fatigués et pas maquillés. Mes cheveux roux étaient attachés en couette faite à la va-vite, si j'avais une maquilleuse, j'avais aussi un coiffeur alors je n'avais pas besoin de perdre du temps à me faire belle. Le moment que j'adorais c'était quand j'allais m'asseoir sur cette chaise et que je fermais les yeux, les professionnels qui m'entouraient faisait un job incroyable, je ressortais toujours magnifique de cette loge. D'ailleurs, avec eux je pouvais me détendre, parler un peu, rigoler et puis me mettre en mode mannequin afin de pouvoir faire des photos digne de Sheila Strugatsky. J'avais 5 ans d'ancienneté dans cette agence de mannequinat et même si j'étais l'une des plus âgée du groupe, le boss ne voulait pas se séparer de moi, il savait que j'avais du potentiel et j'étais consciente de ça. De plus j'étais la seule rousse de l'agence, une chose en plus. L'heure arrivait et je devais me vêtir assez chaudement mais sexy dans le tas, j'allais quand même faire une séance photo sur une piste de glace, heureusement que j'avais un bon équilibre et au pire si je tombe, je pourrais toujours me rattraper sur Adrien, il faut bien qu'il serve à quelque chose. J'avançais donc vers la piste en voyant son collègue avec son sourire narquois, m'attendre.
« Sheila ! Quel plaisir de te revoir ma belle ! » Rien que le son de sa voix me donnait des envies de meurtre, c'est grave docteur ? Il faut dire que je n'ai pas que des souvenirs gais avec lui, j'ai failli aller en taule à cause de ses conneries de petit dealeur. Je ne voulais pas lui parler, juste faire ces putains de photos et rentrer chez moi pour aller me coucher. J'avançais donc vers moi alors que le photographe nous regardait avec surprise. Ouais on se connaissait depuis presque dix ans maintenant et depuis la première fois je l'ai toujours détesté, destin de merde hein ? Je m'étais donc décidé de rester sérieuse et dans mon personnage en ne me laissant pas déconcentrer et en l'ignorant mais il n'était surement pas dans la même optique que moi. « Tu n’as pas l’air ravie, ne savais-tu pas la chance que tu avais de travailler avec moi cet après-midi ? » Je regardais Adrien avec un regard noir, oh que si je savais la chance que j'avais de travailler avec lui toute une après-midi, juste que j'allais passer la pire et la plus longue journée de ma vie. J'étais tombée sur des relous sur des shoots mais jamais des comme lui. « Evidemment que je réalise ma chance, ça se voit pas ? » En voyant ma tronche de dépité même le plus idiot des mecs pouvaient comprendre que je détestais plus que tout cet instant. Je mis donc ma rengaine de côté pour ne pas avoir une drôle de tête sur les photos. « Sexy mes chéris, soyez sexy. Rapprochez vous un peu, regardez vous. » Sous les directions du photographe, je pris Adrien par la nuque, collant mon torse contre le sien. Après tout c'était mon boulot alors je n'allais pas râler. Je croisais son regard de vieux pervers, il devait être amusé de la situation, pas moi en tout cas. « T'as entendu, soit sexy tu ressembles à rien. Comment t'as fait pour devenir mannequin ? Il devait avoir pitié de toi pour t'avoir accepté, t'as vraiment aucun talent. » Dans un sens je m'amusais à l'insulter, je savais qu'il n'allait pas mal le prendre, ça lui passait bien au dessus de la tête et puis maintenant il avait l'habitude de mon caractère. J'aimais bien l'emmerder, c'était un de mes passes-temps préféré.
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