Sujet: jelenko ⊱ cause i feel like i'm the worst, so i always act like i'm the best. Dim 20 Mai - 20:48
jelenko luka-pavlo jovanovic
« be yourself. everybody else is already taken. »
NOM: jovanovic, un nom plutôt courant en serbie, quoi que l'influence de son père dans le pays le démarque peut-être plus des autres portant le même patronyme. ⊰PRÉNOM: jelenko luka-pavlo. s'il avait pu, il aurait juste gardé luka parce que c'est le seul de ses trois prénoms que personne n'écorche. mais il n'a pas choisi, alors il a gardé jelenko, qui au passage se prononce "yelennko". néanmoins, il préfère largement qu'on l'appelle jelo (que les anglais prononcent donc "yelo", subtil jeu de mots avec "yellow" ), jeko ou jeluvlo (étrange, oui). ⊰ÂGE: vingt-ans. ⊰ORIGINES: serbes et quelques bricoles qui trainent par-ci par là dans son arbre généalogique. ⊰MÉTIER/ÉTUDES: anciennement membre précoce d'un gang mafieux serbe au poste de tireur d'élite sous les ordres de son propre père, jelenko a décidé de tirer un trait sur son passé un peu tumultueux suite à la mort de son frère et s'est ainsi reconverti en un simple bonhomme-héritier-à-plein-temps-étudiant-la-médecine, histoire de se racheter une conduite. néanmoins.. ses petites habitudes ne le quittent pas et il lui arrive parfois de rendre des "services" pas très légaux (envie de voir disparaitre untel? envoyez jeko au *****), vestiges de son "apprentissage" passé. ⊰STATUT CIVIL: célibataire, et ça lui va très bien comme ça. ⊰CRÉDITS: tumblr. ⊰AVATAR: robbie wadge, le plus beau j'crois bien.
welcome to our world. nice to meet you.
« moi dans mon monde, il y a que des poneys, ils mangent des arcs-en-ciels et ils font des cacas papillons! » AHEUM. bonjour tout le monde! je m'appelle black&whitePONY. mais on m'appelle généralement PONY. tout court. mais en fait, j'ai plusieurs pseudos, j'alterne selon le temps, c'est assez compliqué, donc bref. j'ai seize ans, je suis une fille mais bizarrement j'arrive pas à jouer autre chose que des mecs sur les rpgs.. je suis également incapable de jouer autre chose que des mannequins. ONS'ENFOUT! je trouve que thub est superbe (on doit vous le dire souvent, donc je n'vais point épiloguer) et mon personnage sort de mon imagination. enfin bref, je n'sais déjà plus quoi dire, donc je vais finir sur un banal longue vie à thub!
Dernière édition par Jelenko L-P. Jovanovic le Lun 21 Mai - 23:22, édité 15 fois
Sujet: Re: jelenko ⊱ cause i feel like i'm the worst, so i always act like i'm the best. Dim 20 Mai - 20:49
please, tell me your story. i’m listening.
je suis le ténébreux, le veuf, l'inconsolé, le prince d'aquitaine à la tour abolie, ma seule étoile est morte, et mon luth constellé porte le soleil noir de la mélancolie.
Les mains fermement accrochées aux rebords de l'évier, les bras tendus, tremblant, une sueur froide dégoulinant à petites gouttes éparses sur son front, Jelenko sentit soudainement le sol se dérober sous ses pieds et il flancha en douceur, n'opposa aucune résistance à sa chute, l'esprit vide, le corps vide, le cœur vide. Son enveloppe charnelle semblait être à bout de force, rechignant à le porter, n'en faisant qu'à sa tête. Calme-toi. Calme-toi. Putain de crises. Sa tête vint se poser contre le mur sur lequel il s'était adossé et il recouvrit son visage à l'aide de ses paumes de mains, comme pour éviter tout contact visuel avec sa propre personne à travers le miroir qui se trouvait en face de lui, surmontant le lavabo. Il se trouvait pitoyable à voir. Trop faible, trop vulnérable, trop comme lui. Lentement, le jeune homme ferma ses paupières. Il commença à trier tous ses souvenirs du mieux qu'il put, tenta de sceller dans un coin de sa têtes les réminiscences qui lui étaient inutiles et qui le lui seraient toujours, mais rien à faire, elles ne voulaient pas quitter sa mémoire, elles ne voulaient pas cesser de polluer son esprit. Parallèlement, il essaya de se rappeler cet événement qui avait bouleversé sa vie. En vain. Les images de sa vie entière défilaient devant ses yeux, de sa naissance jusqu'à aujourd'hui, sauf ça. Dans un élan de frustration, Jelenko se redressa subitement avant de pousser un grognement guttural en assenant simultanément un coup de poing immodéré à cette malheureuse glace qui se brisa avec fracas, en milles morceaux qui se déversèrent comme une cascade, sur le carrelage.
« POURQUOI, BORDEL! »
Des larmes vinrent se loger aux coins de ses yeux brillants, sa respiration s'accéléra, saccadée, rageuse mais pleine de trémolos à la fois.
« Pourquoi je me rappelle de tout, tout, absolument tout sauf ce de ce putain d'accident.. Pourquoi.. Jakov, dis-le moi, aide-moi, reviens moi.. »
Des sanglots irrépressibles vinrent alors se loger dans sa gorge, et il se laissa à nouveau choir contre un mur de la salle de bain, les genoux rabattus sur son torse, les bras croisés, son faciès niché au creux de ces derniers. Il maudissait silencieusement son existence, ce don que Dieu avait dû lui donner à la naissance, cette hypermnésie destructrice qui désormais rongeait son être tel un parasite. Hypermnésie, exaltation de la mémoire, mémoire surnaturelle, plus simplement. Un son, une odeur, un visage, une image; il se souvenait de chaque détail, l'heure, le décors, les circonstances avec une perfection presque effrayante. Il était capable de restituer une citation précise dans son livre, à sa page, à sa ligne exacte. Jeune, il s'était beaucoup amusé, en mal, avec cette capacité, et aujourd'hui elle paraissait lui rendre la monnaie de sa pièce, violemment. Un peu trop peut-être. Avant même la mort dont il ne parvenait étrangement pas à se remémorer les conditions, de son Jakov, son jumeau, son double, son sang, son autre lui, sa mémoire lui avait joué quelques tours, comme des crises d'angoisses à l'idée de rencontrer un problème de stockage avec toutes les informations qu'il collectait jour après jour. Et à son plus grand dam, ce qu'il avait redouté lui était arrivée. Le cerveau de Jeko était un disque dur qui ne pouvait pas se saturer, seulement il avait planté. Une fois. Au moment où il ne fallait pas, évidemment. Et depuis ce jour, son cadeau empoisonné s'était couplé avec un trouble psychologique, la personnalité borderline, qui le rendait complètement handicapé des sentiments, impulsif, violent, bipolaire, suicidaire et qui lui foutait fréquemment des crises de nerfs comme celle qu'il était en train de vivre en cet instant.
On toqua à la porte. Vivement, Jeko leva les yeux vers l'entrée de la pièce, aux aguets, attendant que ledit invité s'annonce. Il avait juste envie d'être seul. Qui que cela puisse être, il l'enverrait chier.
« .. Jelenko, c'est moi, Nevenka.. Tu.. Tu as encore cassé un miroir? Tu ne saignes pas? Tout va bien? »
Nevenka, sa grande sœur. Un soupir méprisant s'échappa d'entre ses lèvres et sa voix s’éleva dans l'air, froide, sèche, sans appel.
« Ça va. Laisse-moi. »
Elle mit un peu de temps avant de réagir, mais le garçon ne tarda pas à percevoir le bruit de ses pas qui s'éloignaient dans le corridor. Il souffla de soulagement. Elle qui avait d'ordinaire pour coutume que de le pousser à bout afin de lui parler, cette-fois ci, elle s'était bien vite rendue. Il avait longtemps tenté de la dissuader de vivre dans le même appartement que lui, elle ne démordait pas, mais qu'elle abandonne aussi vite était peut-être un bon signe. Allez! Il faut que je me rappelle, il faut que je me rappelle, il faut que.. Jelenko s'écroula de fatigue, de tristesse, de frustration, le néant s'offrant à lui, le sommeil seul lui permettant de le mettre en veille, lui permettant de trouver un peu de tranquillité à l'écart de ses tourments.
Je suis ta mémoire, je suis celle que tu détestes tant, celle que tu exècres de toute ton âme et que tu aimerais voir s'éteindre, mais contrairement à ce que tu penses, je sais tout, Jelenko. Je me souviens de chaque instant de ta vie, cet événement y compris. J'ai les réponses à tes questions, à tout ce qui te taraude à chaque seconde de ton existence, je sais comment, pourquoi Jakov est décédé. J'en ai juste cadenassé l'accès pour te protéger. Crois-moi tu souffrirais encore plus de savoir dans quelles circonstances ton jumeau est mort, Jelenko. Je te teste. Je te pousse dans tes derniers retranchements et cela pour ton bien. Tu l'ignores, mais pendant que tu te laisses aller dans un total oubli de toi même en dormant, ou pendant tes espèces de malaises, je te donne des indices. A chaque fois, je te fais revivre chaque minute de ta vie, je te force à ranger tes idées, tes bribes de souvenirs, y compris ça. Mais tu ne t'en souviens pas parce que tu t'es braqué sur l'idée que j'étais mauvaise pour toi, parce que tu t'es braqué sur ton désespoir. Un jour, je te donnerai la clé de cette boîte de pandore que tu convoites tant. Un jour, je te la donnerai. Quand tu seras prêt. Aujourd'hui tu ne l'es toujours pas. Mais je ne perds pas la foi. Le film va bientôt commencer.
ces mille questions qui se ramifient n'amènent, au fond, qu'ivresse et folie. reconnais ce tour si gai, si facile; ce n'est qu'onde, flore, et c'est ta famille !
Au dehors, la neige parait Belgrade d'un manteau blanc immaculé tandis que Monsieur Jovanovic assistait, dans la clinique, à la mise au monde de ses deux jumeaux, Jelenko, l'aîné de cinq minutes et Jakov, le cadet. Voilà, ces deux bonhommes identiques traits pour traits venaient agrandir la fratrie,déjà composée de Nevenka, leur grande sœur de trois ans de plus. Une famille atypique. Recommandable et infréquentable, admirée et crainte, influente et indépendante. Miroslav Jovanovic, ou le double jeu incarné. Patron des services secrets serbes et patron d'un gang mafieux en même temps, il agissait sur tous les plans, les bons comme les mauvais. Il créait autant de paix que de miséricorde et il adorait ça. Miroslav était amoureux de l'adrénaline, du risque, de l'argent, mais surtout de sa femme et de son rôle de père. Julija Jovanovic, elle, était plutôt intéressée par la fortune et les mondanités plus que par la vie de couple et la maternité, mais elle n'avait pas le choix, si elle voulait rester aux côtés de cet homme puissant. Soit, les deux frères grandirent d'abord main dans la main, jusqu'à ce que leurs différences ne creusent un fossé entre eux, un fossé gigantesque. L'hypermnésie de Jelenko se fit très vite diagnostiquer, la naïveté de Jakov, quant-à-elle, ne tarda pas non plus à se montrer. Jelenko était plutôt du genre trouble fête, hyperactif, à crier partout, chiant, désinvolte, insolent, fêtard, tête brulée usant de son don comme d'une arme d'humiliation massive. Jakov jouait dans la catégorie des gentils, posé, calme, poli, trop adorable avec tout le monde, candide et passionné. Par exemple, c'était le parfait Jakov que Madame était fière de présenter à ses amies, tandis que c'était l'impétueux Jelenko que Monsieur s'amusait à montrer à ses coéquipiers, le vantant et le présentant comme son successeur. L'ainé ne comprenait pas tout aux histoires de son père quand il l'accompagnait au "travail", mais l'ambiance qui y régnait lui plaisait déjà et il n'hésitait pas à le faire remarquer à Miroslav, qui riait de bon cœur en entendant ses ambitions. Il ne l'obligerait pas à entrer dans la mafia. Il ne forcerait pas Jakov non plus, ni Nevenka. Quand les trois enfants furent assez matures pour saisir dans son intégralité la nature de l'affaire familiale, Nevenka n'y prit pas part, n’adhérant pas à toutes ces actions. Jakov fut légèrement apeuré, et resta en dehors de tout ça. Jelenko, lui, suivit l'entrainement de son père à cœur joie, une motivation débordante et une soif d'aventure logée dans la poitrine. Il avait ça dans le sang, l'illégalité. Visiblement, il était le seul, et ça l'éloigna davantage de son jumeau qui, de son côté, avait des projets bien plus "raisonnables". Néanmoins, même si Jeko n'était pas toujours tendre avec son frère, même s'il l'insultait constamment de tarlouze, même si sa fierté taisait ces évidences, ça ne l'empêchait pas de l'aimer inconditionnellement, d'une force démesurée, tellement qu'il aurait donné sa vie pour lui. C'était inexorable, il chérissait ce double plus que tout au monde avant même d'avoir ouvert un œil sur le monde extérieur. Pour le meilleur mais surtout pour le pire.
« Putain mais Jakov, qu'est-ce que tu foutais, ça fait une heure que je t'attends, moi! » « J'ai dû amener.. des choses.. chez.. des amis. » Bah ouais bien sur. « Arrête de me prendre pour un con et dis moi la vérité. » « Mais je ne mens pas, Jelenko.. » L’intéressé lâcha un soupir las. « Écoute, ça me troue le cul de dire ça, mais on est jumeaux, Jakov. Tu ne peux pas me mentir. Je sais faire la différence quand tu me dis des craques ou pas. En l’occurrence, là tu m'en dis. » Il sembla hésiter une seconde puis céda. « Je.. Bon, ok.. J'ai fais tous les devoirs de mes copains, et j'ai dû leur amener chez eux ce soir, pour qu'ils.. » Jeko lui fit dos et balaya l'air d'un coup de main. « C'est bon, j'veux pas en savoir plus. »
Un silence à vous en tirer une balle s'installa entre les deux frères. Soudain, le premier planta ses iris incandescentes dans celles du second, et bien sur, ce dernier l'esquiva. Ce genre de truc avait le don de sortir Jelenko de ses gonds. Il l'attrapa violemment par le col de son polo à cent balles et le força à le regarder. Il dut lui faire un peu peur, puisqu'un hoquet de surprise s'échappa de sa poitrine.
« Bordel mais Jak, t'oses les appeler "tes copains"? Tu te fous de ma gueule rassure-moi? Mais putain t'es pas un larbin, défends-toi un peu! Dis non! On est au collège, tu sais, je serai pas toujours là pour te sortir de la merde! » « Je suis pas comme toi, Jeko. » Waouh! Quel scoop! « Bah heureusement. Toi t'es rien qu'un gros boulet. » « Moi, j'ai besoin de bosser dur pour obtenir mes notes. » « Où est-ce que tu veux en venir? » « Moi, j'arrive pas à me faire d'amis sans qu'on se serve de moi. Tu sais, "se faire respecter", bah moi, j'ai pas ça dans le sang. » « Arrête tes conneries, Ja.. » « Moi, je sais pas me battre, je suis timide, j'arrive pas à répondre ou à me laisser aller.. » « Ferme ta gueule j'ai dis. » « Moi, j'ai besoin de toi Jelenko pour.. »
C'en était trop, là. Sa main s'envola pour s'écraser sur le visage de son jumeau. C'était plus fort que lui. L'entendre parler comme ça le rendait dingue, parce qu'en quelque sorte, il se voyait à sa place et il se voyait tenir ses propos. Et lui, parler comme ça? Plutôt crever la gueule ouverte. A présent, Jakov était les genoux au sol, le regard orienté vers le bas, la paume contre sa joue rougie, immobile. Le persécuteur poussa un soupire à la fois peiné et colérique, puis reprit, d'une voix plus douce.
« Arrête de parler comme une meuf. Prouve-moi que t'es un mec, un peu, que t'as de la fierté. Que t'es mon frère, quoi. »
Sur ces mots, il quitta la pièce, calmé, jusqu'à ce qu'il croise Nevenka alors qu'il se dirigeait tranquillement vers sa chambre. Elle le toisait, l’œil mauvais, menaçante. Il fit mine de n'avoir rien remarqué mais elle l'intercepta sans ménagement et pointa un index accusateur contre son torse.
« Je te jure, Jelenko, je te surprends encore en train de le malmener, je m'occupe personnellement de ton cas. Ce n'est pas parce que Môsieur fait parti de la mafia qu'il peut tout se permettre ou tenter d'enrôler son frère là-dedans, d'accord? Tu sais très bien que ce n'est pas pour lui alors reste en dehors de tout ça et ne t'avise plus jamais de lever la main sur lui, me suis-je bien faite entendre? » « J'ai jamais demandé de jumeau. Lâche-moi. » « .. T'es un monstre. J'arrive pas à te cerner. Si tu savais comme il t'aime, tu ne le mérites pas. »
Elle n'y comprenait rien. Si seulement elle savait à quel point c'était réciproque. Jelenko aurait trainé Jakov jusqu'au bout du monde s'il avait fallu. Il disait cela parce qu'il lui faisait de la peine. Et c'était une chose qu'en réalité, il ne supportait pas. S'il avait été seul, il n'aurait blessé personne. Si Jakov avait été seul, il n'aurait été blessé par personne. Et comme Jeko ne pouvait pas disparaitre pour lui laisser le champ libre, qu'il était incapable de lui dire un insignifiant "je t'aime", et qu'il ignorait comment s'y prendre avec lui, il n'avait rien trouvé de mieux que la froideur. Le supplice des jumeaux contraires.
ta tête, ton geste, ton air, sont beaux comme un beau paysage; le rire joue en ton visage, comme un vent frais dans un ciel clair.
Clic. Clac. Il mit en place le barillet du revolver correctement. Boum. Il appuya sur la détente. Clic Clac Boum. Jusqu'à ce que le réservoir de balle se vide complètement. Jelenko retira ses lunettes de protection, abaissa son bras droit -étrange pour un gaucher- qui tenait fermement l'arme et son regard vint se poser sur la cible criblée de trous, située au fond de la salle. Un sans faute, pour ne pas changer.
« ALLEEEEZ! C'est qui l'patron! »
La porte du local retentit soudain, comme un écho, ayant pour effet d'interrompre le jeune homme dans son exclamation de victoire. Jakov parut alors, timidement, avec cette expression si attendrissante accrochée au visage que Jelenko n'eut pas la force de l'envoyer pâitre ou de lui envoyer une petite réplique cinglante.
« Oh.. Tu.. Tu es toujours là.. Tu es doué, tu sais. »
Un sourire naquit sur le visage de l'ainé. Pour une fois, il n'était pas mesquin, sarcastique ou sournois. Non, c'était un sourire respirant.. La sympathie, qui étira ses lèvres. Son jumeau avait raison et il en était conscient, il se débrouillait plutôt bien aux armes à feu, d'ailleurs à son baptême de tir, Miroslav avait été complètement éberlué de voir la facilité avec laquelle son fils maniait l'engin sans difficulté. Rapidement, Jelenko s'était consacré à ce domaine plus qu'aux autres et c'était devenu.. Sa prédilection. Défoncer des gens au sniper sans que la victime ne s'attende à quoi que ce soit ni qu'elle puisse faire quelque chose pour se tirer de la merde, il trouvait ça jubilatoire. Un peu sadique, mais rassurez-vous, il n'éliminait jamais des innocents et il n'agissait jamais sans l'aval de son supérieur.
« Je sais, merci Jakov. Tu voulais me parler de quelque chose? J'imagine que tu n'es pas venu ici juste pour le plaisir de me regarder dégommer une cible? » « Je.. Je voulais juste te demander si tu étais libre pour jouer un quatre mains, mais je vois que tu es occupé, alors, euh, je vais te laisser.. Bon courage, et euh.. Ne te fatigue pas trop.. »
Jakov n'attendit même pas la réponse de son frangin avant de faire volte face, en direction de la sortie, d'un pas rapide, comme pour échapper à une éventuelle remontrance. Jelenko secoua la tête, les traits de son visage laissant paraitre la paisibilité, rangea son arme dans sa boîte puis emboita les pas de son double.
« Jak! Attends, si, je viens, j'ai fini là. J'arrive dans deux minutes, je te rejoins dans la salle de musique, prépare les partitions. »
La lueur inqualifiable qui illumina le visage de Jakov pinça étrangement le cœur de Jeko. C'est rien. Comme promis, Jovanovic rejoignit son frérot dans la grande salle de concert où étaient disposés une multitude d'instruments de musiques divers et variés. Un gigantesque piano à queue en ivoire ébène trônait au centre de la pièce, majestueux, et sur le tabouret, juste derrière le clavier, se tenait Jakov, radieux. Jelenko s'approcha en silence et prit place à ses côtés, sans dire un mot. Jakov en fit de même. Le premier jeta un coup d'oeil au morceau choisi, ils s'échangèrent une œillade que seuls des jumeaux peuvent comprendre, et leurs mains s'avancèrent sur les touches, en totale symbiose. La mélodie envahit la pièce, les vingts doigts dansant, se mêlant les uns aux autres en une parfaite harmonie sans jamais se toucher. Lorsqu'ils jouaient tous les deux, c'était comme si le temps s'arrêtait, comme si le monde disparaissait autour d'eux. C'était les seuls moments où Jelenko n'agressait pas son frère d'une quelconque manière, c'était les seules fois où ils pouvaient passer des moments ensemble sans que ça finisse par mal tourner quelque part. Le piano, c'était la seule façon qu'avait Jeko de dire à Jakov qu'il l'aimait. Et tandis qu'il pensait à cela, sa tête pivota machinalement vers celui qui était assit à sa gauche. Il se vit, un instant, à travers ce double, leur ressemblance le troublant pour la première fois. Mais le détail qui capta davantage son attention fut le sourire et le regard pétillant qui animaient en cet instant la personne qu'était son "petit" frère. Alors comme ça, il suffit que je joue avec toi pour te rendre heureux. Dans ce cas, je jouerai toute ma vie s'il le faut. Mais je suis désolé. J'arrive pas à faire plus.
Jelenko se dirigea d'un pas lent vers la boîte aux lettre, les cheveux en bataille, toujours vêtu d'un pyjama, des lunettes de soleil perchées sur son nez. D'un geste leste mais las, le jeune homme empoigna le courrier, le passa rapidement en revue et s'apprêta à retourner dans son pieu quand, étrangement, une enveloppe attira son attention et il la sépara du tas. Il la retourna dix fois, la fit valser entre ses doigts à la recherche de coordonnées, seul son pseudonyme connu de la mafia "Little Yellow" y figurait. Intrigué, il releva ses lunettes sur le haut de son crâne et extirpa la lettre avant de la parcourir du regard.. Et de sentir ses yeux s'agrandir comme des grosses billes tandis que les mots couchés sur le papier imprégnaient son cerveau embrumé. « Little Y., nous savons que tu as tué White R. durant le commando mené par ton père. Tu vas payer. Vous allez payer. La Mafia Italienne est partout, sait tout de toi, même le jour de ta mort. » Jelenko cligna des yeux une bonne centaine de fois, cherchant une indication qui lui signifierait une blague, partagé entre scepticisme et réalité. Certes, il se souvenait avoir éliminé un membre de la mafia Italienne du haut d'un immeuble avant que la situation ne dégénère en leur défaveur... Mais d'où savaient-ils que c'était lui, l'auteur du crime? Les informations sur les différents rôles étaient, théoriquement confidentielles. De fait, après mûre réflexion, il prit cette menace à la légère, supposant une petite boutade venant de ses camarades, ou juste un coup de bluff afin de foutre la pression au gang serbe. Malheureusement, il se fourrait le doigt dans l’œil. Il continua de recevoir des menaces de mort, par texto, mail, courrier.. Elles allaient et venaient sans arrêt, plusieurs fois par semaine, et cela commençait à l'excéder un peu. Beaucoup.
« Bordel. » « Ce.. Ce sont encore des missives, Jeko? » « Que veux-tu que ce soit?! Une lettre d'amour?! » « .. Je.. Désolé.. » « Nan ben ça va t'excuse pas. » « Tu.. Tu penses que tu dois les prendre au sérieux? » L'ainé hocha la tête, haussa les épaules, pensif. « Je n'sais pas.. » « Jelenko.. S'il te plaît.. Arrête la mafia.. C'est trop dangereux.. Nevenka et moi, on s'inquiète beaucoup pour toi, surtout depuis que tu reçois tout ça.. Pourquoi tu n'en parles pas à Papa? » « Ne me fais pas rire, Jakov, moi, quitter la mafia? Je préfère crever plutôt que de la quitter. Et puis, Papa, il n'a pas que ça à faire. Je lui en ai parlé, j'ai une garde rapprochée. » « J'ai peur, Jeko. »
Jelenko le fixa de ses pupilles incandescentes une fraction de seconde, secoua la tête et quitta la pièce. Il aurait voulu le rassurer un peu mais il n'aurait pas su trouver les mots. Toujours faire le fier devant son petit frère, toujours lui montrer que la peur n'est qu'un sentiment futile et dégradant. Pourtant, n'était-ce pas un peu de frayeur qui germait en lui comme une mauvaise herbe à l'idée d'être traqué? A l'idée que ces menaces soient belles et bien réelles? Sa fierté lui souffla de laisser sa garde telle quelle était avant ces histoires, c'est à dire nulle, de ne pas tenir rigueur de ces messages meurtriers. Grave erreur. Pourquoi faut-il toujours que l'orgueil vienne toujours tout gâcher?
il me conduit ainsi, loin du regard de dieu, haletant et brisé de fatigue, au milieu des plaines de l'ennui, profondes et désertes, et jette dans mes yeux pleins de confusion des vêtements souillés, des blessures ouvertes, et l'appareil sanglant de la destruction.
Cela faisait quelques jours que Jovanovic n'avait pas reçu de nouvelles menaces. Elles s'étaient arrêtées brutalement, du jour au lendemain, sans que Jeko n'aille plus loin que le bout de son nez. Il avait bien eu raison de ne pas s'inquiéter! En voyant son absence de réaction, ces petits rigolos avaient du se lasser.. C'est ce qu'il croyait. Il était minuit passé, Jeko lisait tranquillement dans son lit quand, soudainement, Nevenka fit irruption dans la pièce, le regard imprimé d'inquiétude, les traits tirés, alerte.
« JELENKO! JELENKO..! » « Wow, Nev, WTF? » « J'avais cru entendre Jakov sortir, je pensais qu'il était peut-être parti chercher à manger à l'épicerie de nuit, ou des cigarettes pour toi, mais ça va faire une heure qu'il est pas rentré, et.. Dans sa chambre, j'ai trouvé.. Des lettres que tu recevais.. » « Attends, quoi..? » Soudain, les liens se firent dans sa tête, comme une connexion brutale, un électrochoc désagréable et imprévu. L'horreur se peignit petit à petit devant ses yeux, son pouls cardiaque s'accélérant dangereusement dans sa poitrine. « Putain non, non, non..! »
Jelenko bondit hors de ses draps et gravit les marches des escaliers quatre par quatre en direction de la chambre de son cadet, défonça la porte d'un coup de pied et, posté au centre de la pièce, la balaya d'un œil vif, à la recherche d'il ignorait quoi.
« Les lettres Nevenka! Les lettres! Où sont-elles?! Nevenka! Dépêche! » « Dans le tiroir, regarde, elles dépassent.. Elles.. »
Jeko s'y précipita, son cœur s’abattant contre ses côtes. A l'aide de gestes désordonnés, le jeune homme ouvrit le tiroir avant d'empoigner les feuilles de papiers en manquant de les arracher. Et là, LA, le jeune homme sentit le sol s'écrouler sous ses pieds. Ces lettres, il ne les avaient jamais reçues. Ces lettres, Jakov les avaient prises avant qu'il ne les lise. L'une d'elle présentait une sorte de code, que monsieur n'eut aucun mal à déchiffrer. La date, celle de ce jour, l'heure, trente minutes plus tard, le lieu, une vieille usine délocalisée située à l'Est de la ville. Jelenko sortit précipitamment son téléphone de sa poche, et découvrit la supercherie. Jakov avait échangé leurs cartes SIM. C'était donc lui qui recevait toutes les menaces. Comment Jeko avait-il pu être aussi.. Débile de ne pas avoir vu plus clair dans le jeu de son frère? Il l'avait cru débile, et pourtant.. Pourtant..
« MAIS QUEL CON, PUTAIN! »
Le jeune homme décampa et se mit à courir dans la rue, à en perdre haleine, son sang bouillant dans ses artères, se transformant en acide sulfurique, son palpitant menaçant de s'éclater. Il savait où aller. Seulement il avait déjà du retard. Soudain, en route, tandis qu'il se rapprochait de sa destination, il croisa un homme avec une batte de base-ball ensanglantée dans la main. C'est un cauchemard. L'inconnu s'immobilisa devant lui, le dévisagea gravement, regarda derrière lui, une expression d'incompréhension clairement lisible sur son visage.
« Little Yellow..? Comment se fait-ce..? »
L'accent italien qu'il perçut ne lui plut pas du tout, mais alors pas du tout. La situation se clarifiait à mesure que les secondes défilaient, la terreur s'insinuant petit à petit en son être comme un mauvais virus, mais refusant d'y croire.
« Comment..? » « ..Mais je viens de te laisser aux mains de toute la bande.. Je viens de leur ordonner de te tuer mais.. Tu es là..! »
Sans demander plus amples informations, Jelenko poussa violemment l'homme et poursuivit sa course, paniqué, sans faire attention au fait que son précédent interlocuteur tentait de le rattraper au galop, vainement, l'insultant dans une langue qu'il ne comprenait pas. Et soudain, tout s'écroula, tous ses espoirs s'envolèrent. Le bruit de deux coups de feu déchira l'air nocturne, retentissant aux oreilles du Serbe comme une agression. A cet instant, il sentit son cœur se soulever dans sa poitrine, comme si quelqu'un venait d'y immiscer une main qui désirait le lui retirer.
« NOOOOOOON! »
Quelques mètres plus loin, Jeko put apercevoir un petit groupe qui ricanait autour d'un corps, inerte. Sans ménagement, le jeune homme s'y approcha, poussa les malfrats, et la vue qui s'offrit à lui lui arrachèrent un torrent de larmes muté à un sentiment de colère intense. Son double, son frère, son jumeau, son tout gisait là, au sol, une balle dans le crâne, une autre dans la poitrine, sans vie. Jelenko attrapa le corps de sa défunte moitié par les épaules et le secoua doucement, sous les yeux ébahis des mafieux italiens, trop cons pour comprendre dans l'immédiat l'erreur qu'ils venaient de commettre.
« Jakov, Jakov, je t'en supplie, reviens! Me laisse pas, Jakov! JAKOV! Réveille-toi enfoiré! M'abandonne pas.. Tu peux pas être.. Mort, Jak.. »
La vérité s'imposa à lui comme un coup de fusil dans la poitrine lorsqu'il attrapa la main du cadavre et qu'il la serra dans la sienne, mais que son attente de réponse en retour ne fut pas comblée. Juste une froideur à vous glacer le sang entra en contact avec son épiderme. Une froideur qui voulait tout dire. Dans le fond, il entendit des chuchotements mais il n'en avait que faire. La seule chose qui l'obsédait en cet instant était l'enveloppe charnelle de son frère qui reposait entre ses bras, la panoplie de sentiments qui s'emparaient de lui mêlant désespoir, haine, et culpabilité. Culpabilité car il aurait pu empêcher tout ça en étant plus vigilant. En arrêtant ses activités illégales un temps. Mais non. Il n'en avait fait qu'à sa tête et son frère en avait payé le prix. Colère parce que Jakov s'était sacrifié pour lui alors qu'il ne le méritait pas. Jakov s'était volontairement rendu au lieu de rendez-vous dans l'optique de mourir afin de sauver la vie de son frère. A ce moment, il eut l'impression que la faucheuse venait récupérer l'âme qui désormais lui appartenait mais qu'elle n'avait pas trouvée en entière dans le corps de Jakov, étant donné que l'autre moitié se trouvait en Jelenko, et qu'elle s'appropriait en cet instant son bien, tordant douloureusement ses boyaux à la recherche de la précieuse. On le coupait en deux. On lui volait une partie de son être. Quand son frère s'était éteint, Jeko s'était éteint aussi. Ils étaient morts tous les deux, en même temps. Du début jusqu'à la fin, ensemble.
« On a buté le mauvais, les flics arrivent, on dégage. »
Jovanovic sentit un énorme choc s'exercer sur sa boite crânienne, un élancement dans sa tête, semblable à une raisonnance, à un marteau-piqueur déglinguant son cerveau. Un liquide chaud s'écoula le long de sa nuque, ses yeux se révulsèrent et il chuta au sol, son visage s'écrasant sur le bitume, le noir envahissant son champ de vision, le néant s'offrant à son être. Je ne veux plus jamais me réveiller.
Jelenko ouvrit péniblement les yeux. Sa tête lui fit un mal de chien lorsqu'il la fit basculer vers la gauche, cherchant des yeux quelque chose qui pourrait lui être familier. Seulement, la seule chose qu'il aperçut fut une salle d'un blanc immaculé, puis son propre corps, vêtu d'une vulgaire tunique bleue. Il ignorait où il était, il dut se concentrer pour se rappeler des événements survenus, le pourquoi du comment... Quand soudain, sa famille fit irruption dans la pièce, les larmes aux yeux. Nevenka fut la première à venir l'embrasser, humer son parfum, toucher sa peau partiellement bleutée mais toujours aussi douce.
« Dieu merci, tu es réveillé Jeko, dieu merci, dieu merci.. »
Jovanovic eut un bref mouvement de recul. Un détail lui échappait, mais lequel.. Lequel.. Les parents essuyèrent leurs larmes, Père, surtout, semblait particulièrement détruit. Par ça. Jelenko violenta son propre esprit, complètement déboussolé à l'idée de ne pas se souvenir de tout dans l'immédiat. C'était la première fois que ça lui arrivait. Ça va forcément me revenir. Il eut alors une illumination qui eut pour effet de le faire décoller de son lit.
« Jakov?! Où est Jakov?! »
Une douleur lancinante le força à se rallonger tandis qu'il lançait des regards alarmés autour de lui. Ce fut au visage de Nevenka qui se peignit de stupeur. Elle se retourna vers ses géniteurs, aussi étonnés qu'elle.
« Tu ne t'en souviens pas, Jelenko..? Tu es sûr..? » « Attends, de quoi..? »
Le jeune homme fixa la plafond, s'épuisant à faire travailler sa mémoire théoriquement infaillible. Et si son don l'avait quitté? Et s'il était défectueux? Plus les minutes passaient, plus cette désagréable sensation s'infiltrait en lui, effrayante. Il se souvenait avoir découvert des lettres avec sa soeur, mais le sujet qu'elles traitaient, impossible de s'en rappeler. Il se souvenait s'être énervé, puis être parti en courant dehors, mais la suite ne voulait pas lui revenir à l'esprit. Putain de merde.
« Quoi? Où est Jakov? » « ..Il est mort, Jeko.. Jakov est.. Mort.. » Jovanovic eut comme un électrochoc. « Pardon?! ..C'est une blague, Nevenka, pas vrai? C'est une putain de sale mauvaise blague?! » « Non.. Jakov n'est plus de ce monde.. » « Comment?! Pourquoi?! » « On ne sait pas, Jelenko.. Il s'est fait assassiné, c'est tout ce qu'on sait.. » « QUI A BUTÉ MON PETIT FRÈRE? BORDEL QUI? Où j'étais Nevenka?! Où est-ce que j'étais?! Qu'est-ce que je faisais?! Pourquoi je m'en souviens pas?! Que se passe-t-il Nevenka?! Pourquoi ma mémoire fonctionne pas comme d'habitude?! Nev..?! »
Les pleurs de sa soeur redoublèrent d'intensité. Évidemment. Elle ne pouvait pas savoir; elle ne pouvait pas lui fournir de réponses à ses questions. La seule chose qu'elle comprenait, qu'elle ressentait, c'était l'horrible frustration qui montait en lui tandis que des sanglots commençaient à obstruer sa gorge jusqu'à ce qu'il explose enfin en larmes. Devant cette réaction, Nevenka n'osa pas lui dire qu'elle connaissait au moins le contexte de cette mort subite. Le résultat resterait le même, de toute manière. Jakov était mort et il ne reviendrait pas.
il pleure dans mon cœur comme il pleut sur la ville; quelle est cette langueur qui pénètre mon coeur ? ô bruit doux de la pluie par terre et sur les toits! pour un cœur qui s'ennuie, ô le chant de la pluie! il pleure sans raison dans ce cœur qui s’écœure. quoi! nulle trahison? ce deuil est sans raison.
Agenouillé au dessus de la cuvette des toilettes, Jelenko pleurait. Encore une petite crise nerveuse. Et il n'en avait pas honte. Ce qui l'accablait, c'était de rendre ses repas à chaque fois, d'avorter en même temps son mal être, d'avorter la vie et sa capacité innée dont il ne voulait plus au moins deux fois par jour. Cela marchait un temps, mais ses tourments revenaient toujours, au grand galop, et phénomène éphémère oblige, vous connaissez la suite, il allait vomir. Entre boulimie et orthorexie, Jeko jonglait, niant avec force ces évidences que sa sœur s'évertuait à lui mettre sous les yeux, dégradant de plus en plus leur relation déjà bien instable. Jeko avait dit qu'il ne quitterait la mafia qu'à sa mort; désormais c'était tout comme, alors il avait cessé ses activités, malgré l'ennui qui, dès lors, prit d'assaut sa vie. Il ne jouait plus de la musique, incapable de toucher un piano sans faire revivre le spectre de son frère, expérience bien trop douloureuse pour lui. La culpabilité de savoir son frère mort sans qu'il lui ait jamais clairement dit je t'aime le rongeait, mais le pire restait la frustration d'avoir oublié les circonstances de ce décès. Il avait arrêté de fréquenter son psychologue qu'il ne pouvait absolument pas supporter malgré les revendications de ses parents, bref, son existence était un enfer. La voix de son Père le tira de ses pensées, et machinalement, comme si on venait de le prendre en flagrant délit, le garçon tira la chasse d'eau et se redressa d'un bond. La porte était verrouillée, mais sait-on jamais, n'est-ce pas.
« Jelenko, il faut que je te parle.. Sors, s'il te plait. »
Jelenko s’exécuta, les traits tirés, dénués de toute expression. Quand son père lui annonça qu'il devait quitter le territoire pour se changer les idées mais également pour se faire oublier de la mafia italienne qui en avait toujours après lui, il n'eut aucune réaction. Il acquiesça juste. Et son père le serra dans ses bras, très fort, plus qu'il ne l'avait jamais fait. Jeko sentit même des gouttes salées tomber sur son épaule.
« .. Tu pars demain, mon fils. Je t'accompagnerai à la gare. Tu comprends que je ne peux pas partir avec toi, mais je veux que tu saches que je t'aime, Jeko, et que je serai toujours là pour toi. Je m'en veux tellement d'avoir laissé Jakov.. » « Ça va, papa. Je m'en sortirai. Je t'aime aussi. »
Jovanovic Jr. prépara ses affaires et fit un dernier saut dans la chambre de son jumeau demeurée intacte. Malsaine idée que de ne pas avoir tout brûlé. Il inspecta les lieux une dernière fois, imprégna sa rétine de chaque parcelle de la pièce, certain de garder ces images à vie dans sa tête, puis il referma la porte, les entrailles nouées. Tourner la page, changer de vie, c'était tout ce dont il avait besoin, mais au fond, il savait pertinemment qu'il n'y arriverait jamais.
Dernière édition par Jelenko L-P. Jovanovic le Dim 3 Juin - 22:13, édité 28 fois
Sujet: Re: jelenko ⊱ cause i feel like i'm the worst, so i always act like i'm the best. Dim 20 Mai - 20:52
Merde y avait un éventuel double compte avec Robbie Wadge qui me trottait gentiment dans la tête :D Haha bienvenue à toi et puis bonne chance pour ta fiche !
Sujet: Re: jelenko ⊱ cause i feel like i'm the worst, so i always act like i'm the best. Dim 20 Mai - 20:59
merci à vous tous pour l'accueil. @helena ⊱ haaaan je suis vraiment désolée de te couper l'herbe sous le pied comme ça, si tu as besoin d'aide afin de trouver une autre idée d'avatar pour ton dc tu me dis hein. @rudy ⊱ hinhin, je ne peux que plussoyer. m'enfin dans le genre sexy, grant est pas mal non plus..
Sujet: Re: jelenko ⊱ cause i feel like i'm the worst, so i always act like i'm the best. Dim 20 Mai - 21:04
Non hein y a vraiment vraiment pas de problème (parce que j'ai dit ça mais de toutes façons j'aurais pas eu le droit avant encore un bout de temps et je réfléchis mes personnages avant les avatars alors clairement, ça me pose aucun soucis) puis c'est bien, ça nous fait déjà un point (presque) commun même
Dernière édition par Helena L. Van Dijck le Dim 20 Mai - 21:10, édité 1 fois
Sujet: Re: jelenko ⊱ cause i feel like i'm the worst, so i always act like i'm the best. Dim 20 Mai - 21:46
@helena ⊱ ça me rassure alors. on aura droit à un fuckingliendelamorkitue dans ce cas. @jenna & imran ⊱ merci à vous, vous êtes pas mal non plus tous les deux. @blake ⊱ leto, un dieu. merci à toi aussi!
Sujet: Re: jelenko ⊱ cause i feel like i'm the worst, so i always act like i'm the best. Dim 20 Mai - 22:21
@amelia ⊱ héhé, j'espère que ça te plaira. @ethan ⊱ gaspard. merci à toi! @thabyta ⊱ merci à toi aussi! je suis ravie que le pseudo te plaise, il est pas très commun donc j'étais pas très sûre.
Sujet: Re: jelenko ⊱ cause i feel like i'm the worst, so i always act like i'm the best. Dim 20 Mai - 23:35
ROBIIIIIIE. J'aime les origines, ainsi que le pseudo. ET PUIS L'AVATAR DE MALADE BORDEL. enfin en même temps n-dia ne fait que des choses magnifiques. (si elle voyait ça elle serait probablement en train de râler mais bon ) Le gif dans ta fiche est canon lui aussi. Sinon j'aime beaucoup le titre.
En tout cas je te souhaite bienvenue parmi nous & bon courage pour faire ta fiche. (ouais je te déroule carrément le papier toilettes, ci c'est pas la classe ça. )
DOUBLE-COMPTE : jona & louis. MESSAGES : 8067 ARRIVÉE : 07/03/2012 LOCALISATION : à l'hôpital.
Sujet: Re: jelenko ⊱ cause i feel like i'm the worst, so i always act like i'm the best. Dim 20 Mai - 23:43
Oh mon dieu j'adore trop tout et un beau gosse de plus dans les anales de thub le prénom et tout c'est top, super original hâte de voir la suite ! Bienvenue à toi en tout cas
Sujet: Re: jelenko ⊱ cause i feel like i'm the worst, so i always act like i'm the best. Lun 21 Mai - 21:59
@abbey ⊱ waouh, que d'enthousiasme. merci pour toi (j'adore le tapis rouge de papier toilette ), sasha est superbe elle aussi. btw, j'avoue que n-dia fait vraiment des beautés. @fernando ⊱ héhé oui, je ramène un peu de chair fraiche. merci à toi aussi, c'est adorable. @teddy ⊱ qu'est-ce que je kiffe ce prénom. sinon, robbie est un mannequin britannique avec un peu une trop belle gueule, comme tu peux le remarquer. /sbaff/ je te pardonne ton ignorance & merci beaucoup à toi aussi! @sasha & ella ⊱ un grand merci à vous les filles.
Sujet: Re: jelenko ⊱ cause i feel like i'm the worst, so i always act like i'm the best. Mer 23 Mai - 18:44
@sutton-rooney ⊱ haaan merci beaucoup à toi, c'est super gentil. j'espère que mon petit jaune ne te décevra pas dans ce cas. btw, j'adore willa et la musique de ta signature. @teddy ⊱ tu as bien fait de la garder, crois-moi, il est parfait. et ne t'en fais pas, jeko est un garçon très tolérant.