Sujet: SUTTON&SIMÉON – I think I will always need you. Mar 26 Juin - 21:33
WHEN YOU TAKE ME IN YOUR ARMS, IT'S MY DREAM.
L’été était enfin là. Il lui avait fallu du temps, avant qu’il ne se décide à pointer le bout de son nez. Les premiers rayons du soleil transperçaient la fenêtre de la chambre de Siméon. Ils éclairaient la pièce, en créant un jeu d’ombre et de lumière. Il n’avait clairement pas envie de se lever à une heure si matinale, alors qu’il pouvait faire la grasse matinée jusqu’à midi. Il fit une première grimace, lorsque l’éclairage vînt lui taper dans l’œil. Mais il se retourna aussitôt et enfouit sa tête sous ses couvertures. Non. Il était trop tôt. Il en avait conscience, parce qu’il se levait toujours vers huit heures, lorsqu’il percevait les premiers rayons. Ensuite, il pestait dur comme fer contre ces satanés rideaux qu’il avait oublié de fermer. Il l’oubliait les trois-quarts du temps. Siméon poussa un long soupire et finit quand même par ouvrir les yeux. Il affichait huit heures dix-sept. Horreur. « Putain de rideau à la con ! » Lâcha-t-il. Le jeune homme se retourna et se retrouva en face à face avec le plafond. Une surface blanche, sur laquelle se jouait les ombres, lorsqu’il commençait à faire jour ou à faire nuit. Il percevait souvent le mouvement des branches des arbres ou ceux des oiseaux baladeurs. Mais là, il restait assez stoïque. Il se persuadait de ne pas se lever, qu’il allait savoir se rendormir parce qu’il était complètement crevé. C’était un peu comme dire aux pauvres qu’ils allaient devenir riches. Ca donnait de l’espoir. Ce sentiment se brisait en mille morceaux, lorsqu’il se rendait à l’évidence.
Mais cette fois-ci, ça allait se passer autrement. Il allait trouver le truc pour fermer les rideaux ou allait aller boire un café noir serré pour se remettre les idées en place. Les deux solutions le tentaient. Siméon n’en fit rien. Il laissa le temps passer, et se décida à se bouger un peu. Sutton devait dormir à point fermé. Pourquoi ne pas aller la rejoindre ? Peut-être parce qu’elle était son ex-copine et que ça serait assez spécieux ? Pas faux. Mais le blond était connu pour emmerder son monde et sa colocataire de rêve n’échappait pas à la règle. Un sourire se dessina sur son visage, alors qu’il balança ses couvertures à l’autre bout de son lit. Il se leva de façon silencieuse et s’étira. Il se mit à longer les murs, comme s’il avait peur d’être surpris dans sa manœuvre, alors qu’il était certain qu’elle dormait bel et bien. Il se glissa dans le couloir et se planta devant la porte de la chambre de la brune. Il colla son oreille à la porte. Aucun bruit. C’était bon signe. Il posa main sur la poignée, commença à la tourner et s’arrêta. Non. Il avait bien trop besoin d’un café et de prendre une douche. Résigné, il se dirigea dans la cuisine et se servit un café bien chaud, bien corsé pour se réveiller. Le liquide noirâtre s’infiltra dans sa bouche, en y laissant un goût fin et amer. C’était ce qu’il aimait. Il sortit également une clope, qu’il alluma et en profita pour la déguster. À maintes reprises, une fumée trouble sortit de sa bouche en direction de la fenêtre. Puis elle s’échappa par la petite ouverture qu’il avait laissée.
Après s’être mis d’attaque, il sauta sous la douche. Il n’y resta pas bien longtemps, tout en profitant de l’eau chaude perlant sur chaque partie de son corps. Il se sécha rapidement. Il passa plusieurs fois sa main dans ses cheveux blonds pour leurs donner une certaine substance. Ils finissaient en bataille. Comme à chaque fois. Délaissant son semblant de pyjama, il se vêtit d’un jean bleu foncé et observa durant deux secondes ses t-shirts. Il n’avait pas même envie d’en mettre un, tant il avait particulièrement l’air de faire bon. Mais il se résolut. Il enfila un t-shirt noir. Siméon jugea qu’il était peut-être temps d’aller réveiller Sue. Il esquissa de nouveau un sourire à l’idée de la réveiller de si bonne heure. Il se glissa dans la chambre de la jeune femme, sans un mot. Elle dormait. Elle était plutôt mignonne avec sa bouille et ses cheveux bruns dans tous les sens. Il s’appuya contre l’encadrement de la porte de la chambre de la jeune femme, en croisant les bras. Le blond n’avait pas encore décidé s’il allait la réveiller de manière forte ou de manière douce. Cette décision penchait dans la balance. Entre la manière forte, où il allait s’amuser à sauter sur le lit en gueulant à tue-tête, et la manière douce, où il pouvait potentiellement coller son corps au sien en lui donnant des baisers dans le cou, jusqu’à ce qu’elle ne se rende compte que c’était lui. Dans les deux cas, ça allait certainement être un moment épic. Ou pas. Mais son choix fût vite fait.
Il s’approcha du lit. Pas à pas. Sans un bruit. Elle lui en voudrait probablement toute sa vie s’il se mettait à la réveiller brutalement. Il se glissa sous la couverture et colla son torse au dos de Sutton. Il dégagea ses longs cheveux bruns de son cou et approcha ses lèvres de son oreille. « Tu te réveilles, sale brune ? » Lui susurra-t-il à l’oreille. À voir sa réaction. Puisqu’elle ne daignait pas bouger, il en profita pour lui glisser un baiser dans le cou. Ça n’était jamais qu’un baiser innocent. Et puis il s’était déjà passé bien pire entre eux. Ils avaient couché ensemble, en étant complètement bourrés. Il n’en avait jamais eu de souvenirs, hormis quelques bribes. Ils s’étaient envoyés en l’air toute la semaine, avant de finir par se mettre ensemble. Certes. Maintenant, ils n’étaient plus ensemble. Mais ils étaient quand même toujours aussi proches. Autant profiter de cette proximité, même si ça poussait Sutton à se venger de Siméon, parce qu’il l’avait réveillée à neuf heures et demi du matin. C’était toujours agréable de se faire réveiller par elle. En faisant ça, ils s’enfonceraient dans un cercle vicieux : La vengeance.
Sujet: Re: SUTTON&SIMÉON – I think I will always need you. Dim 1 Juil - 14:48
When you take me in your arms, it's my dream. ft. JAZZ &&. SUE 2012, APPARTMENT.
Tout à coup, ça lui paraissait totalement en adéquation avec le Prince des BN de LU qu'elle venait de voir conduire une voiture parlante. Vrai, discuter des citrouilles ovales à grandes oreilles avec Dora l'Exploratrice déguisée en Superman était dans une continuation parfaite des évènements. Leur discussion lui apprit d'ailleurs pas mal de choses, comme le fait que Oui-Oui la tortue qui savait compter deux par deux faisait partie de la mafia dont le but ultime était l'annexion de tous ces fameux légumes à oreilles disproportionnées. Enrichie sur le plan intellectuel, Sutton continua sa route, toujours à l'affut de nouvelles aventures. Mais mon dieu ce que la commissure de sa cape orange à pois verts la démangeait ! Et elle avait beau se gratter désespérément, elle n'était point soulagée. La jeune fille songeait même à se couper la tête, ainsi elle pourrait continuer sa route sans craindre de gêne à ce niveau là. Après quelques tentatives infructueuses, elle se décida à employer la méthode radicale. Soudain, quelques nains ailés lui apportèrent une hache sur un plateau d'argent. D'un signe de tête, elle les remercia et empoigna l'objet. Décidée comme jamais, d'un coup sec, elle se tranch-... Sue sentit d'abord un souffle dans son oreille, puis le contact de lèvres froides sur son coup. Il semblait qu'on tentait de la réveiller, d'une façon extrêmement douce et agréable. Et ce n'était pas pour lui déplaire. C'était samedi matin, et pour la première fois de la semaine, ce n'était pas le bip stressant et agaçant hurlant dans toute la pièce qui la sortait de ses rêveries. Bataillant contre le sommeil, la jeune fille bougea quelque peu, en grommelant. Saleté de Dieu, qui avait inventé le besoin de dormir juste pour tous nous tuer au réveil. Connard qui voulait qu'on souffre comme jamais dans cette lutte pour ouvrir les deux yeux chaque matin. Elle se jurait que si jamais elle le croisait un jour, elle lui ferait bouffer ses mains. /Epic/. Mais pour le moment, le contact d'un corps contre le sien l'empêchait de retomber dans les bras de Morphée, si bien qu'elle leva difficilement sa paupière gauche, afin de jeter un oeil au réveil qui devait lui faire face. Neuf heures et demi. Trop tôt pour un samedi matin. Elle qui voulait tenter de faire une grass' mat', c'était raté. « Hum... C'est trop tôt, laisse moi dormir... » grommela-t-elle, en replongeant son visage dans son oreiller. Mais l'autre ne semblait pas avoir envie de la laisser repartir. En effet, il se pressa contre elle et tenta l'impossible pour qu'elle sorte du lit. Mais en sentant ce corps contre le sien, Sutton se posa une question, qui lui fit ouvrir les yeux d'un coup. Fronçant les sourcils, sans se retourner, elle se demandait qui pouvait bien partager son lit ce matin là. En effet, elle ne se souvenait pas d'avoir invité un homme à la rejoindre hier soir. D'autant plus qu'elle avait écouté la musique et enchainé les joints jusqu'à tard dans la nuit avec son colocataire. Ils n'étaient que deux. Personne ne les avait rejoints. D'ailleurs, elle se souvenait très bien s'être plongée sous les couvertures seule. Même si elle n'avait plus l'esprit très clair à ce moment là, elle était certaine de ne pas se tromper. Il n'y avait dans l'appartement, la veille au soir, qu'elle et Jazz. Un éclair la parcourut. Jazz! C'était Jazz. Ça avait été et ce serait toujours Jazz, qui viendrait la corrompre et la faire douter. Ce ne pouvait être que lui. Ce sale gnome. Il n'allait pas s'en tirer comme ça. Esquissant un sourire machiavélique, elle tenta de le mettre mal à l'aise. « Euh, c'est un rouleau de pièces dans ta poche ou c'est moi qui te fait cet effet là ? » lança-t-elle, sourire jusqu'aux oreilles. Elle savait bien qu'il en fallait beaucoup pour le mettre dans une situation inconfortable celui-là, mais leur relation était si... compliquée qu'il suffisait parfois simplement de jouer là dessus. D'ailleurs, elle ne culpabilisait aucunement, puisqu'elle savait bien que si il était venu la réveiller à coups de doux baisers dans le coup, c'était justement pour ça. Pour qu'elle soit gênée. Cela sembla marcher, juste un peu tout du moins, puisqu'elle senti son corps se détacher légèrement d'elle. Il ne lui en fallut pas plus pour tenter de prendre le pas sur la situation. Elle se retourna brusquement, haussa les sourcils rapidement avec un sourire immensément amusé et se retrouva d'un coup sur lui, à califourchon. Les mains du jeune homme étaient prisonnières des siennes. Il ne pouvait plus bouger. Tout du moins, espérons qu'il n'ait pas assez de force pour bouger. En réalité, il avait bien plus de force qu'elle, et il ne lui suffirait de rien du tout pour prendre l'avantage. Mais tenant de profiter un maximum de l'expression de surprise et d'incompréhension qui accompagnait le visage du jeune homme, elle lui lança un regard à la fois amusé et conquérant. Et c'est qui le lion maintenant ? Elle avait encore la tête embrouillée par le sommeil, les cheveux en bataille et les yeux mi-clos, mais elle désirait plus que tout se venger de ce réveil inhumain pour un matin de week end. « Mhh, tu sens pas très bon... T'as une odeur bizarre de savon de marseille mélangé à de la clope froide. Bhew. » prononça-t-elle, esquissant un visage de dégoût. En vérité, ça ne la dérangeait pas cette odeur, et puis... elle devait bien avouer qu'il ne sentait pas grand chose, mais le connaissant, il n'avait pu résister à l'appel de la douche et de la clope de bon matin. Elle était pareil.
Sujet: Re: SUTTON&SIMÉON – I think I will always need you. Lun 2 Juil - 14:39
WHEN YOU TAKE ME IN YOUR ARMS, IT'S MY DREAM.
Il s’en rappellerait. Il s’en rappellerait du fait qu’il s’était levé aux alentours de sept heures du matin. Il n’aurait plus cette paresse de devoir se lever pour aller fermer les rideaux de sa chambre, qui lui permettaient de faire des grasses matinées. Au moins, ça lui avait permis d’avoir une prise de conscience. Ou pas. La seule chose, que ça lui avait apportée, était ce début d’humeur médiocre, avant qu’il ne se décide à vouloir réveiller Sutton. Il avait trouvé de quoi s’occuper pour ce début de matinée. C’était déjà ça. Pas besoin de s’affaler dans le canapé à trainasser devant des programmes abrutissants. Pas besoin de se demander durant des heures ce qu’il allait bien pouvoir faire à cette heure-ci. Réveiller Sutton avait été la réponse à son énigme. Ça occuperait une partie de son temps. La brunette n’était pas connue pour aimer les réveils de si bonne heure. Il s’était posé d’autres questions, qui étaient rapidement arrivées comme ça, déboulant de nulle part. Quand allait-il se mettre à la réveiller ? Attendait-il encore une heure ou pas ? Comment la réveiller ? En sautant sur le lit comme un barbare en rut ? En usant d’une manière agréable et pourtant inappropriée au vu de leur relation ? Elle avait atteint un point de non-retour. Leurs liens étaient particuliers. Ils avaient vécus des choses, qui leurs avaient permis de ne pas se distancer. Ils avaient su conserver cette proximité diffuse.
Siméon s’était décidé. Après avoir passé un long moment à se poser des questions, il avait finalement cédé à ses habituelles envies. Il s’était d’abord mis à fumer une clope, dont le goût âcre ne persistait même plus à l’intérieur de lui. Il s’était servi une bonne tasse de café noir, qu’il avait bu d’une traite, en prenant le temps de siroter ce goût d’amertume. Et il avait filé sous la douche. La chaleur l’avait très certainement poussé à rester de longues minutes sous l’eau tombant du pommeau de douche. Une fois qu’il en fût sorti, il avait été tenté par l’envie de ne pas mettre de t-shirt et de se promener torse-nu dans l’appartement. Finalement non. Le blond s’était mis en tête de rejoindre sa colocataire dans son lit. Elle dormait à point fermé. Rien de plus logique. Il s’en approcha, se glissa dans son lit, colla son corps contre le sien et déposa un simple baiser au creux de son cou. Un baiser, qui la fit réagir. Elle se mit à bouger légèrement en maugréant. Il esquissa un sourire face à sa réaction. Il comprenait parfaitement cette envie de dormir. Il suffisait de fermer les yeux et après quelques secondes, il entrait dans l’un de ses rêves saugrenus et inimaginables. Lorsqu’il se réveillait, il ne se souvenait plus de rien. Juste de quelques bribes. Mais c’était rare. Il ne comprenait plus l’histoire, qui l’avait longtemps secoué dans ses rêves. Il comprenait ça. « Hum... C'est trop tôt, laisse-moi dormir... » Bougonna-t-elle. Sutton plongea sa tête dans son oreiller, alors qu’il en profitait pour d’avantage collé son corps au sien. Ca n’avait pas même l’air de la faire réagir. Il n’en fit rien. Siméon se contentait de se taire et de l’observer longuement. Il n’était pas question de lui lancer une remarque cinglante, qui la ferait se lever immédiatement.
« Euh, c'est un rouleau de pièces dans ta poche ou c'est moi qui te fait cet effet-là ? » Elle s’était bel et bien réveillée. Une remarque à la Sutton. Elle avait eu l’effet d’une bombe s’amorçant, qui était prête à exploser. D’une seconde à l’autre. Et dans ces cas-là, il valait mieux y être préparé. Comme l’était le jeune homme. Il avait gagné cette habitude avec les remarques cassantes de la belle brune, avec qui il était sorti durant trois mois. Trois mois pour s’enfoncer dans une routine à la con. Leur relation était régie en partie sur cette espèce de jeu transcendant. Elle comme lui savait que c’était un jeu sans fin, duquel ils s’amusaient. Dès le matin. Affichant un sourire en coin, Siméon laissait paraître une lueur malicieuse au travers de son regard, qu’elle ne pouvait pas percevoir puisqu’elle était toujours placée dos à lui. « Aucun des deux. C’est le sextoy que j’ai trouvé dans ta chambre, avant de te rejoindre dans ton lit. » Rétorqua-t-il aussitôt. Il n’avait pas pris la peine de réfléchir. Les remarques allaient, venait, fusaient dans tous les sens. Il ne prenait jamais le temps de réfléchir. C’était peut-être mieux puisque ses réactions étaient spontanées et avaient d’avantage de substance. Aussi, Siméon ? Réfléchir ? Il n’y avait pas moyen. Pas pour ça. Surtout pas aux environs de neuf heures trente du matin. Il ne fallait pas pousser.
Le jeune homme commença à se détacher d’elle. Sutton était réveillée à présent. Défi relevé. Et étrangement, ça n’avait pas pris autant de temps qu’il n’aurait pu l’imaginer. Mais ce fût sans compter sur le retournement de situation. La jeune femme se retourna de façon brusque vers lui et le regarda en haussant les sourcils, avec ce fameux air amusé. En deux en trois mouvements, elle se retrouva assise à califourchon sur lui, en tenant ses mains dans les siennes. Couché, il ne pouvait plus rien faire. Bien sûr que si. Il en profita d’avantage pour entrelacer ses doigts dans les siens. Siméon se redressa d’un coup et se retrouva assis sur le lit, alors qu’il la retenait pour l’empêcher de tomber en arrière. Il arqua un sourcil avec, à son tour, un regard amusé, qui voulait en dire long. « Elle n’est pas bien réveillée, la petite ? » Finit-il par demander. Il n’attendait pas réellement de réponse. C’était plutôt une constatation à la simple vue de ses cheveux en bataille et de son regard. Il aurait suffi de l’obliger à se coucher et elle se serait rendormie aussitôt. Ou peut-être pas. Allez savoir. Mais il ne tarda pas à avoir bientôt une réponse indirecte à sa question. « Mhh, tu sens pas très bon... T'as une odeur bizarre de savon de Marseille mélangé à de la clope froide. Bhew. » Les remarques de Sutton. C’était une réponse à de nombreuses questions. Il suffisait de lui demander quelque chose et qu’elle rétorque par ce genre de phrase cinglante pour avoir une réponse concrète, ainsi que sa façon de penser. Elle fit une mine dégoûtée, qui le fit se secouer négativement la tête en la voyant. Il trouvait ça marrant. Il ne prenait jamais mal ce qu’elle disait. C’était une ineptie. « Blueberry n’a pas arrêté de m’envoyer sa fumée de cigarette dans la gueule et on a fini par aller prendre une douche tous les deux. Puis j’ai été pris d’une pulsion et je suis venu te réveiller. » Dit-il. Racontage de life. Il avait inventé une histoire à la seconde. Avec Blueberry. Il ne savait pas trop qui elle était. Mais elle avait un nom qui sonnait bien comme coup d’un soir. Et puis si cette fille imaginaire lui permettait de casser les remarques de la jeune brune, ça n’était jamais qu’un petit plus.
Sujet: Re: SUTTON&SIMÉON – I think I will always need you. Mar 17 Juil - 12:29
When you take me in your arms, it's my dream. ft. JAZZ &&. SUE 2012, APPARTMENT.
A califourchon sur Siméon, la jeune fille ne pouvait s'empêcher de repenser à tout un tas de choses. Des flashs discrets et rapides lui venaient en tête, la laissant pantoise devant ces souvenirs. Le premier sourire qu'il lui avait affiché, à l'aéroport lorsqu'il était venu l'accueillir. Ils ne se connaissaient pas, mais elle se sentait déjà apaisée par cette mine présentée. Leur premier joint, le soir même, à se mettre mal comme jamais. Trois jours à ne pas dormir, ou presque, à enchainer les soirées et les conneries. Ils s'étaient toujours tirés vers le bas, l'un comme l'autre. Chacun dans leur coin était incroyablement inarrêtable. En duo, ils étaient presque au dessus de tout. Même lors des quelques mois où ils s'étaient calmés, en se mettant ensemble, alors qu'ils ne sortaient presque plus pour trouver un corps inconnu et à la dérive à inviter dans son lit ; ils se titillaient l'un l'autre. Ils se cherchaient à en exploser. Et d'ailleurs, cela était parti. Ils n'avaient pu résister plus longtemps accrochés à cette bride. Ils avaient besoin de se lâcher, d'explorer, de tenter, de s'amuser. D'un commun accord, ils avaient donc repris leur route, chacun de leur côté. Et depuis, ils n'avaient rien perdu. Au contraire, alors qu'on pourrait penser qu'ils étaient déjà à leur paroxysme, ils avaient prouvé cette fois là qu'en combinant tout ce qui les liait jusqu'à lors et en y ajoutant une complicité de plus en plus flagrante, ils étaient capables de faire des ravages. Dans tous les sens du terme.
Et pour se réconforter, elle se persuada que c'était parce qu'elle était plongée dans ses souvenirs qu'elle perdit le contrôle de la situation. Comme elle le savait depuis bien longtemps, elle n'avait aucun pouvoir sur lui. Sa force digne d'un caniche larmoyant ne pouvait rien contre son ami. Et ainsi, elle qui se trouvait en position de domination se retrouva bloquée sous l'autre corps. Fuck. Elle tenta quelques poussées de force afin de se libérer. En vain, rien n'y faisait. Elle ne savait que le bouger de quelques millimètres. Frustrée, elle l'était. Lui semblait ravi. Quel cruel être humain il était. Il l'avait réveillée aux aurores, ou presque, et ne lui laissait même pas une infime chance de vengeance. Pour le moment en tous cas. Ou était-ce dans la logique des choses ? Peu importe, tout compte fait. Elle tenta une énième fois de se libérer. Blasée, aux vues de son incapacité à reprendre le dessus, elle sembla se résigner et grogna à l'encontre de Siméon. « La p'tite elle serait bien réveillée si tu l'avais laissée faire son temps de sommeil. » elle faisait la moue, c'était évident. Non pas à cause de ce réveil pour le moins inapproprié, mais plus face à son inefficacité. Elle voulait changer de sujet, essayer de porter l'attention du jeune homme sur autre chose, afin qu'avec un peu de chance, elle puisse se dégager. La tête dans la brume, elle ne put rétorquer autre chose qu'une vieille remarque sur son odeur. Absurde, il ne sentait même pas mauvais. Il avait même cette petite odeur d'after-shave qu'elle avait toujours adoré sentir sur lui. Ça l'avait toujours fait craqué. Il lui aurait suffit de lui répondre tout, pour la contrarier, mais pas ce qu'il lui répliqua. Une fille ? Il avait donc invité une nana de passage à l'appartement ? Salaud. Ils avaient passé une agréable soirée tous deux, à fumer et boire sur de la musique transcendante. Et puis, au milieu de la nuit, alors qu'elle rejoignait son lit et qu'il lui avait dit faire de même, il était sorti chercher un trou pour sa queue. Connard. Il aurait au moins pu le lui dire, afin, non qu'elle lui tienne compagnie, mais qu'elle aussi trouve de quoi se mettre sous la dent. Piquée, elle n'en montra pourtant pas une once. Elle afficha plutôt une mine à la fois intriguée et séductrice, et sembla, aux yeux extérieurs, amusée et excitée par ce doux prénom. « Blueberry ? Son nom sonne... hum, érotiquement sensuel. » Pléonasme. Peu importe, ce n'était pas spécialement voulu, mais elle avait besoin de son café et de sa clope pour avoir les idées claires. Ce qu'elle était dans l'incapacité de faire actuellement. Elle se ressaisit, afin de lui laisser le moins de temps possible pour rétorquer une pique gratuite. Arquant un sourcil et se mordillant la « Elle est encore là ? Va la chercher ! On se fera cette partie à trois que tu me réclamais tant... » elle avait fini cette réplique en arquant un sourcil et se mordillant la lèvre inférieure. Regard sensuel se promenant de son torse dénudé à la porte entrouverte de sa chambre. Était-ce réellement une invitation ? A ce moment là, elle ne le savait pas elle même. Ce qui était certain, c'était que connaissant Sutton, tout aurait pu être possible. Elle aimait tenter toutes les expériences possibles. Cela pouvait être une diversion afin de se détacher de son étreinte comme une réelle envie de s'amuser un peu. Et puis, le jeune homme ne pouvait nier que lors de leurs trois mois en tandem, il lui avait demandé le nom de ses amies qui pourraient être partantes pour ce badinage.
Sujet: Re: SUTTON&SIMÉON – I think I will always need you. Ven 20 Juil - 15:03
WHEN YOU TAKE ME IN YOUR ARMS, IT'S MY DREAM.
Un jeu de dominance ou ça y ressemblait étrangement. Ils n’avaient jamais cessé inlassablement de se rapprocher l’un de l’autre. D’une présence banale à la vitalité de celle-ci, les deux jeunes adultes n’avaient cessé de partager leurs déboires ou leurs soirées. S’ils étaient passés du statut de connaissances à celui d’amis, de celui d’amis à en couple et de ce dernier à de simples amis proches, ça prouvait largement qu’ils avaient partagé de nombreuses choses tous les deux. Cette espèce de jeu de dominance dès le réveil démontrait leur complicité intégrale. Tout avait débuté lorsque Siméon avait daigné réveiller sa colocataire d’une manière relativement douce. Elle avait tout de suite répliqué des remarques cinglantes auxquelles il avait répondu. Et en deux en trois mouvements, elle s’était retrouvée à califourchon sur lui. Il avait toujours adoré lorsqu’elle n’en faisait qu’à sa tête et se foutait des conséquences. Il fallait avouer que c’était toujours dans ces moments-là qu’ils s’amusaient le plus. Parfois, ça allait plus que ces remarques à deux balles. Le blond se laissait aller expressément à lui donner un baiser dans le cou. Doux et sensuel. Il savait à quel point ça la déstabilisait. Sans doute parce qu’ils avaient été ensemble et qu’il avait pu le faire autant de fois qu’il le voulait. Mais là, s’ils se considéraient comme des ex, c’était un geste purement abusif et déplacé. Ou peut-être pas.
En quelques secondes, il l’avait observée. Il avait admiré la couleur délicate des yeux de Sutton, qui était intensifiée par ses prunelles sombres. Il avait souri en voyant ses quelques mèches rebelles, qu’il n’avait pas même tenté de remettre en place. Ça lui donnait un air touchant. Mignon, bien qu’il trouvait ce mot digne d’un qualificatif pour des gosses de cinq ans. Ce fût en la voyant détachée de lui, qu’il en profita pour la retourner d’un coup et se retrouver au-dessus d’elle. En position de force. Il n’en fallait pas beaucoup pour maîtriser la belle brune rebelle qu’il avait en-dessous de lui. Siméon s’acharna à lui faire un joli sourire provocateur. « La p'tite elle serait bien réveillée si tu l'avais laissée faire son temps de sommeil. » Il n’avait pu s’empêcher de lâcher un rire léger, qui ne résonna que quelques secondes dans sa chambre. Elle se renfrognait. Elle fit une moue, alors qu’elle tentait de se débattre pour se sortir de cette soumission extrapolée. Non. Il ne la laisserait pas faire aussi facilement, alors qu’elle prenait un malin plaisir à faire passer son réveil pour un cauchemar éveillé. La manière forte lui aurait peut-être mieux plu. Allez savoir. « J’aime voir sa bouille de râleuse à la p’tite. Elle me fait craquer. » Avoua-t-il délibérément. Le regard de Siméon s’ancra aussitôt dans celui de la dite p’tite. Il était à l’affût de la moindre de ces réactions pour faire ce que ça provoquait en elle.
La seule explication, qu’il avait trouvée pour la lui retourner à la figure, avait été un truc bidon à propos d’une meuf qu’il se serait tapé, lorsqu’elle dormait. Il serait soit disant sorti pour aller baiser une inconnue par pure envie et l’aurait ramenée dans son lit pour poursuivre leurs ébats. Ce matin, il devait cette fine odeur de cigarette de gel douche à la douce Blueberry. Nom de pute. Il l’avait bien trouvé celui-là. L’histoire était peu plausible. Mais tellement crédible. Il ne savait pas si Sutton allait y croire pour un sou, ferait mine d’y croire ou l’enverrait chier en sachant pertinemment qu’il racontait de la merde. Il se retrouva finalement face à cet air séducteur et ce fameux regard, qui lui laissait présager qu’elle jouait le jeu. Un jeu con, qui ne les mènerait nulle part. « Blueberry ? Son nom sonne... hum, érotiquement sensuel. » Nom de pute. Répétition. C’était bien pour ça qu’il l’avait choisi. Blueberry sonnait bien de façon idyllique. Mais il n’eût le temps de dire le fond de sa pensée qu’elle poursuivit. « Elle est encore là ? Va la chercher ! On se fera cette partie à trois que tu me réclamais tant... » Le blond faillit éclater de rire face à cette remarque. Elle avait arqué un sourcil, s’était mordillé la lèvre inférieure, en lui montrant bel et bien qu’il ne manquait plus que cette fameuse inconnue pour passer à l’action. Stupidement vrai. Il ignorait si elle disait vrai ou non. Sur le coup, il était resté de marbre. Il s’était retenu de rire aux éclats. Il l’avait longtemps bassinée avec ces histoires d’orgie et de plans à trois avec l’une de ses copines. Évidemment, il ne s’était jamais rien passé outre eux deux.
Ne sachant pas quoi faire durant un lapse de temps restreint, il avait rapidement choisi sa position. Jouer le jeu. Si elle avait commencé à déconner et à le faire marcher, il allait très rapidement s’en rendre compte. Si ça n’était pas le cas, ça serait à lui d’improviser pour la suite. Ne la lâchant pas du regard, il rapprocha rapidement ses lèvres des siennes, jusqu’à les arrêter à quelques centimètres de celles de la jeune femme. Il les rapprocha de façon beaucoup plus lente, savourant ainsi un rapprochement qui se faisait comme un test pur. Siméon en vînt même à les frôler. Se rétractant, il se leva d’un simple blond et se dirigea vers la porte de sa chambre. Pas besoin de parler pour lui faire comprendre clairement sa réponse et ses intentions. Il ne suffisait pas de casser un tel moment pour réussir à jouer. Il sortit alors de la pièce et fit mine d’aller chercher l’autre jeune femme, sauf qu’en réalité, il avait refermé la porte de la chambre de sa colocataire et était resté devant, à la bloquer. Jeu de séduction surpassé par un jeu d’enfant.
Sujet: Re: SUTTON&SIMÉON – I think I will always need you. Mar 24 Juil - 15:45
When you take me in your arms, it's my dream. ft. JAZZ &&. SUE 2012, APPARTMENT.
Et là, dans ses yeux, elle se rappela pourquoi elle était si attachée à lui. Il lui menait la vie dure, mais elle avait tant besoin de lui. Depuis le premier jour, elle ressentait dans son sourire un apaisement inexpliqué. Il la calmait et la poussait dans ses retranchements à la fois. C'était assez étrange. Et irrémédiablement compliqué. C'est sûrement à cause de cet amoncellement de ressentis différents qu'elle avait fini par craquer. L'alcool avait aidé, certes, à faire le premier pas. Mais après, ils avaient tout de même officialisé le tout. Trois mois de dingue. Trois mois où elle était devenue dingue. Et puis aujourd'hui, après tout ça, ils étaient plus proches que jamais. Et il était le dernier sur qui elle pouvait compter. Il y a encore quelques semaines, elle se sentait entourée, aimée et bien. Et puis, tout avait basculé. Tous étaient partis. Addison avait quitté la ville, sans un mot. Cela l'avait brisée. Elle qui avait tant besoin de son cousin, elle avait fini par se réfugier dans les bras de Siméon, parce qu'elle avait besoin de lui. Et puis, il y avait Tyler. Lui aussi était aux abonnés absents aujourd'hui. Mais elle devait reconnaître un peu de responsabilité là dedans. Une longue et compliquée histoire. Jazz était le seul être sur qui elle pouvait s'appuyer maintenant. Et cela la terrorisait, bien qu'elle s'évertuait à montrer le contraire. Et si, lui aussi, l'abandonnait ?
Quel réveil difficile il lui avait réservé ! Commençant par des baisers dans le cou, il avait fini par la coincer sous son poids. Oh, cela aurait pu passer pour un réveil doux et fortement attrayant, mais pas pour elle. Pas après tout ce qu'ils avaient vécu. Cela sonnait plus pour de la provoc' aux yeux de Sutton. Alors qu'elle tentait par tous les moyens de se détacher, elle voyait bien qu'il avait un malin plaisir à la regarder faire. Se débattre était vain pour elle, mais amusant pour lui. Sadique petit gamin, ne put-elle s'empêcher de penser. Et puis, pour éviter de le mettre trop en joie, elle avait arrêté, d'un coup. Résignée, elle affichait une mine boudeuse. Une mine qu'il qualifiait de craquante. Fuck me. Sue savait bien qu'avec ses cheveux en pétard, son corps à moitié couvert par le drap, ses yeux mi-clos et sûrement un petit résidu de bave de nuit au coin de lèvres, elle n'était absolument pas "craquante". « De toute façon t'es pas bien compliqué toi. Un rien te fait craquer. » Ce qu'il était chiant, à toujours la titiller. Et elle tombait dans le panneau, à chaque fois. Petite qui ne retenait pas la leçon. Heureusement pour elle, elle possédait du répondant. Elle ne se laissait jamais faire bien longtemps. Et si on mettait de côté le point physique, elle avait tout autant ses chances que lui de le mettre hors-jeu. Et ils appréciaient ça, ces petites piques lancées au quotidien. Joutes verbales attrayantes. Ils étaient abonnés aux jeux dangereux. Preuve, il commençait à rapprocher doucement ses lèvres des siennes. Prédateur. La respiration de Sue se fit un peu plus rare. Elle était bloquée, et merde. Qu'avait-elle lancé, en entamant ce petit jeu ? Pitié, non. Non pas qu'il soit une plaie à regarder, ou un flan au pieu, mais. Non. Elle ne désirait pas que ça aille aussi loin, bien qu'elle ait lancé la marche. Que lui était-il passé par la tête en l'invitant à appeler son amie à les rejoindre ? Rien, sûrement. Un blanc de pensées qui l'avait poussée à exposer la première chose qui lui venait en tête. Idioties. Et alors qu'elle souhaitait qu'il en arrête là, Dieu répondit à ses prières. Ce fuckin' God l'avait entendue, et avait poussé Jazz à s'éloigner d'un coup. Enfin, Dieu, c'était un bien grand mot. Sûrement que lui ne voulait que la provoquer. La pousser dans ses retranchements. Se délecter de la voir si tendue, si repliée. Et il allait jubiler, oh oui, il avait réussi, encore une fois. Mais lorsqu'il se leva et quitta la pièce, elle ne fut plus sûre de rien. S'était-elle trompée ? Allait-il chercher cette Strawberry ? Mayberry... Bigsberry... Oh, peu importe, cette connasse. Alors que son affolement atteignait un paroxysme assez contraint la porte claqua. Seule dans sa chambre, elle ne comprenait rien. Qu'est qui, pour l'amour du ciel, se passait, là ? Et elle comprit. Elle comprit en tentant, à son tour, de rejoindre le salon, que Siméon avait tourné le petit jeu sensuel en petit jeu d'enfants. La porte était bloquée. Elle avait beau appuyer sur la poignée de toutes ses forces, celle-ci ne cédait pas. « Que... Qu'est-ce que c'est qu'cette blague pourrie Jazz ?! » Exaspérée, elle souffla un grand coup avant de retenter de plus belle. Toujours en vain, alors elle se décida à passer aux choses sérieuses. Elle tapa des poings sur la porte, aussi fort qu'elle le pouvait, et en hurlant à plein poumons. « Ouvre moi tout de suite ! Sale poulpe avarié ! » Toujours rien. Après avoir épuisé toute sa réserve, elle se laissa tomber au sol, dos contre la porte. Elle n'était pas réveillée que depuis quelques minutes et déjà il la gambadait de sentiments extrêmes en concours de forces. Cruel petit gamin. Alors elle chercha des yeux son paquet de cigarettes, s'en roula une et profita de la première bouffée de la journée. « Sale bête... » Elle avait murmuré cela tout en prenant une nouvelle tirée. Sa vengeance serait terrible, le combat était fini, mais la guerre ne faisait que commencer. Et Jazz allait en voir de toutes les couleurs.
Sujet: Re: SUTTON&SIMÉON – I think I will always need you. Mer 25 Juil - 16:41
WHEN YOU TAKE ME IN YOUR ARMS, IT'S MY DREAM.
Un jeu. Il remettait en cause leur relation sur ce jeu constant auquel ils jouaient. Ils ne cessaient d’y jouer et d’emprunter toutes les issues possibles excepté celle qui les mènerait à se sentir différent. Il pouvait la pousser à bout, la faire crier, pleurer, rire, déprimer ou tout simplement vivre. Toutes les tactiques étaient bonnes. Même c’était celle du jeu sensuel qui pourrait les amener à leur perte, à s’embrasser. Il n’avait encore jamais franchi la limite depuis leur séparation et ne comptait pas le faire. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il tenait à elle, bien plus qu’à ses stupides coups d’un soir. Complication. Les difficultés de leur relation étaient plus présentes que jamais. C’était ce qui les avait poussés à se rapprocher de la sorte après une rupture libératrice. Ils n’étaient pas faits pour être ensemble. Ils se bouffaient de l’intérieur, implosaient. Il ne se passait plus rien. Tout était différent parce qu’ils ne jouaient plus à ce jeu dangereux du quel ils s’amusaient. Ils avaient purement été incapables de le poursuivre lorsqu’ils avaient été ensemble. Cette idée de couple et de limite les avait empêchés de continuer, d’aller plus loin. Et quelque part, il trouvait ça bien mieux à savoir qu’il pouvait longer la limite sans jamais la dépasser. Excitant.
Siméon était venu la réveiller parce qu’il se sentait seul sans elle. Sutton était devenue une sorte de point d’ancrage pour lui. Il savait qu’au moindre problème, qu’à la moindre hésitation ou au moindre besoin de se confier, elle serait là. Un peu comme Sean. Mais là encore, c’était différent. Ils étaient différents et leurs relations l’étaient tout autant. Il était son frère et elle restait son ex, qui s’apparentait actuellement le plus à ce qui pouvait être sa meilleure amie. Sans pour autant l’être. C’était trop compliqué pour qu’il puisse définir leur relation avec une étiquette. Ils passaient leur temps en s’envoyer des piques et à se soumettre aux dures règles d’un jeu, qui avait déjà eu raison d’eux. Le blond la bloquait. Il aurait pu tout faire à cet instant précis. Mais non. Elle ne se pria pourtant pas de lui balancer une autre remarque cinglante. « De toute façon t'es pas bien compliqué toi. Un rien te fait craquer. » Un léger haussement d’épaule se fit sentir. Si c’était ce qu’elle pensait, il ne pouvait que lui donner la bénédiction d’y croire. Il n’avait aucune envie de commencer à débattre sur ce qui le faisait craquer chez telle ou telle personne, voire même en généralité. « Amen. » Lâcha-t-il comme pour approuver sa remarque sans que ça ne soit le cas. Il n’avait pas à se justifier là-dessus. Surtout pas là-dessus car ce sujet pouvait aboutir sur d’autres thèmes plus délicats à aborder.
Leurs lèvres n’avaient été qu’à un mouvement de s’embraser. Le jeune homme avait effectué ce rapprochement pur et dur pour observer sa réaction, pour voir si elle était aussi certaine qu’elle le paraissait devant de tel propos. Mais tout était resté troublé. Il aurait pu l’embrasser. Une nouvelle fois. Comme il l’avait tant fait par le passé. Ça aurait certainement été un moment déclencheur. Tout aurait encore changé au risque de la perdre. Et il avait quitté la pièce sous les paroles sensuelles qu’elle lui avait laissées. Ironiquement, Siméon s’était juste contenté de bloquer la porte de sa chambre en la refermant. « Que... Qu'est-ce que c'est qu'cette blague pourrie Jazz ?! » Il sentait la poignée de la porte se brusquer dans tous les sens. Mais il n’était définitivement pas décidé à la lâcher. Elle criait, elle tapait. Il la poussait à bout. Une fois de plus. Mais il ne s’en délectait pas pour autant. « Ouvre-moi tout de suite ! Sale poulpe avarié ! » C’était fini. Sutton n’était plus capable de se débattre et de lutter. Avait-il gagné pour autant ? Il en doutait fortement. « T’abandonnes, face de pékinois ? » Il était calme, restait calme. Il était étrangement posé par rapport aux minutes précédentes. Mais ce fût sans plus attendre qu’il lâcha la poignée de la porte.
« Attention. J’ouvre la porte. » Lâcha-t-il comme si Sutton pouvait lui sauter dessus dès qu’il l’ouvrirait. Elle n’était pas aussi désespérée que ça. Il l’espérait. Il la poussa doucement et se faufila à l’intérieur de la pièce, tout en voyant qu’elle s’adossait de nouveau contre celle-ci. Elle fumait. Un sourire vînt orner son visage, alors qu’il se mit à s’asseoir juste à côté de la belle brune. Il en profita pour lui prendre sa cigarette et tirer un goût dessus, tout en expirant la fumée quelques secondes plus tard. Ensuite, il la lui rendit. « T’auras le goût de mes lèvres sur les tiennes comme ça. » Rétorqua-t-il. Il fixa les objets qui étaient mis face à lui et ne la regardait pas. Il fit glisser ses pieds le long du sol. Ses genoux arrivèrent à hauteur de son torse, alors qu’il déposait ses bras dessus. Voilà de quoi était rythmée leur relation. Jour et nuit. Ils se cherchaient jusqu’à en crever. Ils aimaient ça. Ils aimaient tellement ça qu’ils en redemandaient à chaque fois. Un peu masochiste sur les bords, ils s’étaient imprégnés de cette ambiance depuis tellement longtemps, qu’ils n’arrivaient plus à s’en défaire. « Ça ferait quoi si je t’embrassais ? » Lâchait-il aussi spontanément que possible. Il n’avait pas réfléchi une seule seconde à sa question et encore moins à sa réponse. Mais ça lui avait traversé l’esprit aussi rapidement qu’un éclair. Il n’en était pas encore conscient. Ou du moins, il ne l’était pas encore réellement. Il tourna la tête vers elle et posa son regard verdoyant sur sa tignasse brune, ses yeux bruns. Rien n’était jamais simple. Pas aussi simple qu’il le voulait en tout cas. Mais pourquoi faire simple lorsqu’on pouvait faire compliquer ? Bonne question. Encore une de plus à laquelle il n’avait pas les réponses souhaitées.
Sujet: Re: SUTTON&SIMÉON – I think I will always need you. Ven 27 Juil - 16:50
When you take me in your arms, it's my dream. ft. JAZZ &&. SUE 2012, APPARTMENT.
Sutton avait eu beau tenter de se rendormir en enfouissant son visage dans son oreiller, sa jambe sous le drap et son entier au fond de la couette, c'était en vain. Bien qu'au début, elle y croyait, à retourner dans les bras de Morphée, lorsqu'elle se rendit compte que c'était Jazz, qui était venu la bouger ce matin, elle se fit à la situation. Il avait toujours été comme ça. Impétueux petit personnage, qui ne lui laissait une seconde de calme. Un peu trop énergique lorsqu'elle voulait qu'on lui foute la paix, trop fougueux lorsqu'elle ne souhaitait que du repos. Il l'avait toujours poussée à bout. Et tout spécialement depuis qu'ils s'étaient séparés. Jusqu'à ses retranchements, toujours. Il arrivait à tout, avec elle. Et c'était bien le seul. Il pouvait la faire hurler de rire, puis à la seconde suivante, la foutre en rage et la voir pleurer comme une gamine de cinq ans. Parfois, elle se demandait si il se délectait de lui faire subir ça. Et puis il la prenait dans ses bras, et elle n'y pensait plus. Entre eux, c'était comme ça. Et dans le fond, elle aimait ça. Qu'il ait tant d'emprise sur elle. Parce qu'elle n'avait plus que lui à qui se raccrocher. Elle avait besoin de quelque chose de fort, d'intense, qui l'attise, qui la brûle, qui la ranime. Oui, c'était question de ça, après tout. De se sentir vivre, malgré tout, simplement.
Siméon l'avait provoquée, en se rapprochant si près de ses lèvres. Et elle était tombée droit dans le panneau. Tel un bleu, elle y avait cru, avait retenu son souffle et prié qu'il arrête là les conneries. Le soulagement l'avait envahie jusqu'à ce que, ébahie, elle le voit quitter la pièce en souriant. D'abord apeurée qu'il continue ce petit jeu dangereux, trop peut être, elle avait fini par s'exténuer derrière cette porte close. Dieu sait combien de temps elle était restée là, à taper du poing contre la trappe. Sûrement quelques secondes, à peine, mais elle eut l'impression que cela avait duré des heures entières. Interminablement, elle répétait le mouvement de son bras, coupé quelque fois par son autre main tentant la poignée. Elle avait fini par abandonner, à bout. A bout de force, physique et mentale. Elle venait à peine de se réveiller, elle n'était pas encore en possession de tous ses moyens. Et il avait réussi, encore une fois. Il gagnait toujours. Ou presque. Lascive, elle s'était laissée portée par le poids de son corps. Fesses au sol, lentement, elle avait laissé ses yeux se perdre sur sa chambre qui s’étendait devant elle. Il l'avait quittée sur des paroles sensuelles, pleines de sous-entendu, avait du voir ses oreilles saigner face aux cris désespérés qu'elle poussait à travers la porte et le voilà, qui repassait dans la pièce. Elle sentit l'ouverture se faire, mais ne leva même pas un regard vers lui. Elle n'était pas bête, elle avait bien compris qu'il s'attendait à voir Ninja-Sue en entrant. Il devait l'imaginer bandeau sur le front, les deux poings en avant et poussant un cri japonais avant de se jeter en furie sur lui. Que nenni. Il n'eut rien. Il ne pouvait peut être pas gagner à tous les coups, tout compte fait ? Lorsqu'il s'accroupit à côté d'elle et lui prit sa cigarette des mains, elle eut envie de hurler. Mais elle n'en fit rien, au risque de passer pour une dingue. Et lorsqu'il la lui tendit en l'invitant à partager le gout de ses lèvres, elle posa ses yeux sur lui. Ils étaient plissés, ses sourcils froncés. Elle hésitait entre la méfiance, l'étonnement et l'amusement. Il était capable de tout. Elle ne savait même pas si c'était ironique. Elle le fixa là, quelques secondes, voyant son regard se poser indifféremment sur les différents objets qui ornaient la pièce. Et puis, il posa une question. C'était spontané. Mais, était-ce irréfléchi ? Sutton se le demandait. Après tout, elle ne pouvait nier que l'idée lui avait déjà traversé l'esprit. Le petit blondinet était quand même séduisant. Et puis ses baisers étaient divins... Néanmoins, elle se ravisait à chaque fois, et rapidement. C'était une si mauvaise idée. Ce n'était qu'une pulsion. Partageait-il cette vision des choses ? Il se peut qu'il ait prononcé cela sans même s'en rendre compte. Pensant dire ça dans sa tête, et puis sa voix sortant malgré tout. C'était... plausible. Elle le quitta de ses yeux, et souriant, porta ceux-ci dans la même direction que lui. « Ça me plairait... » C'était doux. Ces mots étaient gentils et bienveillants. Mais lorsqu'elle sentit son trouble, elle lui fit comprendre que ce n'était en aucun cas une invitation. « Une petite dizaine de secondes je pense. Après, j'te ferais bouffer tes dents! » Elle ne retint pas son rire, et tout en se pinçant les lèvres, yeux réjouis, lui donna un coup sur le côté. Epaule à épaule. Côte à côte. Elle se moquait, évidemment. Et puis, tout redevint calme. « Tu savais toi, que la belette devait manger l'équivalent du tiers de son poids chaque jour pour devoir survivre ? » Elle avait prononcé ces mots sans y penser réellement. Elle aimait raconter des choses totalement inintéressantes à des gens qui n'en avaient rien à foutre. Sutton, c'était ça aussi. Non que c'était un étal de culture, mais plutôt qu'elle aimait dire ce qui lui passait par la tête, parfois. La plupart du temps, d'ailleurs, c'étaient des choses sans importance. Et aussi simplement que l'aurait fait une gosse sur son frère, une nana sur son copain ou une fille sur un ami, elle posa sa tête sur l'épaule du jeune homme. Et ferma les yeux. Abandonnée au poids de leur relation qui les crevait, elle avait une main sur sa clope, et l'autre au sol. D'un point de vue extérieur, cela aurait pu être assez équivoque comme geste, mais en réalité, du tout. Sue n'avait pensé à rien en laissant sa tête rejoindre la patte de son ami. Elle avait juste profondément inspiré et s'était établie là. Comme elle aurait pu se poindre sur un oreiller, un muret ou sa propre main.
Sujet: Re: SUTTON&SIMÉON – I think I will always need you. Sam 28 Juil - 18:22
WHEN YOU TAKE ME IN YOUR ARMS, IT'S MY DREAM.
Leurs vies étaient rythmées de ces petits jeux constants entre eux. Ils s’en amusaient beaucoup. Ils leurs arrivaient fréquemment de se livrer à des batailles aussi bien verbales que physiques. Siméon adorait ces conneries, qui les rapprochaient de plus en plus. Avec Sutton, il savait qu’il pouvait dire ou faire ce qu’il voulait. Même s’il n’était pas prêt de s’autoriser à tout faire avec elle comme il l’avait fait par le passé. Ils leur avaient suffi de boire jusqu’à n’en plus pouvoir pour finir la soirée ensemble. Ça aurait sans doute été la pire ineptie de ce qu’ils avaient pu faire ensemble. Mais au lieu de ça, ils l’avaient tournée à leur avantage et en avaient profité. Pendant quelques jours. Jusqu’à ce qu’ils ne finissent par se mettre officiellement ensemble. Siméon se mettait rarement en couple. C’en était tellement rare que, lorsqu’il disait à ses amis qu’il avait une copine, ils savaient tous que cette fille devait compter plus que toutes les autres pour lui. Ça avait été le cas avec Sutton. La passion, qui les avait animés, les avait conduits jusque-là. Ça avait été le début de la fin. Cet effet désirable s’était évaporé aussitôt pour les laisser planté là. Tout s’était perdu. Voilà pourquoi il n’aimait pas se mettre en couple. La magie disparaissait aussitôt. C’était un peu comme s’il avait eu l’inaccessible, ce qu’il avait toujours voulu. Une fois qu’il le possédait, ça n’avait plus lieu d’être. Trois mois plus tard, ils se séparaient.
Il lui était arrivé de nombreuses fois de poser des questions complètement stupides. Il ne savait pas d’où elles sortaient et il ne voulait pas vraiment le savoir parce que ces questions lui apportaient des réponses parfois importantes. Il l’avait vraiment sortie. Il ne savait pas d’où, ni comment. Mais il lui avait demandé ce que ça lui ferait s’il l’embrassait. Il avait toujours voulu le savoir parce qu’il n’avait jamais osé le faire. Qu’est-ce que ça changerait ? Qu’est-ce que ça leur apporterait ? Il n’en avait aucune idée. À vrai dire, il l’avait provoquée plusieurs fois en frôlant ses lèvres, en gardant son visage proche du sien. Mais il n’était jamais allé jusqu’au bout. Il ne se l’était jamais permis parce que Sutton était son ex. Leur rupture n’avait servi qu’à les rapprocher d’avantage, qu’à étendre leur complicité et il ne voulait pas la perdre. Il ne voulait pas ressentir une gêne quelconque vis-à-vis d’elle et de ce qu’il aurait pu faire. Alors Siméon voulait savoir. Est-ce que ça lui plairait ? Est-ce qu’elle le repousserait ? Il y avait des tas de solutions possibles à cette question. Connaissant Sutton, elle allait réussir à le surprendre une fois de plus. Il ne la regardait pas et préférait observer chaque objet, qui était dans son champ de vision. « Ça me plairait... » Lâcha-t-elle. Le ton employé était doux. L’ambiance était tout autre qu’il y avait une dizaine de minutes auparavant. Les hurlements de la jolie brune avaient laissé place à des murmures. Ils passaient de la sauvagerie à de l’attendrissement. « Une petite dizaine de secondes je pense. Après, j'te ferais bouffer tes dents! » Il reporta son regard sur elle en rigolant également. Elle lui donna un coup. Amical. « Je savais que t’étais accroc mais pas à ce point-là. » Rétorqua-t-il avec un léger sourire. L’atmosphère s’y prêtait bien.
Ensuite, un silence s’installa entre eux. Il était loin d’être lourd ou pesant. En réalité, c’était un silence comme il y en avait peu. Le blond adorait ce genre de silence, car ça reflétait bien la complicité qui régnait entre elle et lui. « Tu savais toi, que la belette devait manger l'équivalent du tiers de son poids chaque jour pour devoir survivre ? » Des remarques à la Sutton. Une information totalement inutile, qu’il ingérait quand même. Il trouvait ça amusant à titre d’information, bien qu’il n’en avait pas plus à faire que ça. Sutton venait de briser le silence pour l’une de ces remarques. Judicieux. Il n’en fit rien. Il la laissa dire et ne releva pas. Elle vînt déposer sa tête sur son épaule. Une scène qu’il avait vue maintes fois dans des films américains. C’était comme un moment symbolique. C’était juste eux. Ils avaient bon se bouffer le nez l’un l’autre, s’engueuler pour des conneries, se chercher, se provoquer, s’envoyer balader, s’enlacer. Il y aurait toujours cette fusion, cet état fusionnel qui rendait l’un plus important que quiconque aux yeux de l’autre. Esquissant un sourire, il posa son regard sur sa tignasse brune. « Tu sais que je tiens à toi, hein ? » Il avait ressenti le besoin de le lui dire. Habituellement, le jeune homme préférait garder ce genre de chose pour lui. C’était des paroles, qu’il ne disait jamais mais qu’il pensait fortement. Il s’était laissé à aller. Ça ne pouvait pas lui faire de mal après tout.
Posant sa tête contre le bois de la porte, il n’avait aucune envie de se lever et de recommencer à vaquer à ses occupations habituelles. Il était bien là. Ils étaient bien là. Siméon n’avait pas envie de bouger, car s’il le faisait, ils recommenceraient ce petit jeu. Ils feraient comme si rien ne s’était passé, bien qu’il allait encore y penser. Alors il profitait de ce moment un maximum. Mais le fait était que ça ne pourrait pas durer une éternité. Il s’en rendait compte et retint un soupire. Il se décala légèrement d’elle et se coucha sur le sol en posant sa tête sur les genoux de Sutton. Il se mit à la regarder avec un air innocent. « J’ai pas envie de bouger d’ici. » Dit-il en guise d’explication. Comme s’il avait besoin de se justifier auprès d’elle.
Sujet: Re: SUTTON&SIMÉON – I think I will always need you. Jeu 2 Aoû - 22:36
When you take me in your arms, it's my dream. ft. JAZZ &&. SUE 2012, APPARTMENT.
C'était un jeu malsain. Mais un jeu dont ils avaient tous deux cruellement besoin. C'était idiot, c'était cruel, c'était harassant, mais l'habitude avait fait de ce système une fin en soi pour eux. Ils ne savaient faire fonctionner leur relation autrement, désormais. Ils se déchiraient, se poussaient à bout, se taquinaient, se tourmentaient, mais surtout, ils s'amusaient. Et ils s'aimaient. Oui, ils étaient incommensurablement attachés l'un à l'autre. Siméon nécessitait sa présence, et elle, elle n'avait plus que lui sur qui se reposer. Mais lorsqu'il poussa le vice au point d'oser prononcer à haute voix ce qu'ils pensaient, inconsciemment peut être, tout bas, elle fut interloquée. Le penser était une chose, rapprocher leurs lèvres en était une autre, mais tout restait reposé. C'était uniquement de la provocation. C'était une continuité logique du petit jeu auquel ils jouaient depuis leur rencontre. Mais s'arrêter pour énoncer haut et fort tout cela, c'était prendre un certain recul qu'elle n'avait jamais pris. Elle avait déjà songé à l'embrasser depuis leur séparation, et plus d'une fois. Mais jamais, ô grand jamais, elle n'avait sauté le pas ni avoué ce qui lui passait par la tête. Cela aurait rendu cette pulsion négative réalité. Négative, oui, c'était mauvais. Elle en était persuadée depuis le début. Sûrement était-ce la raison pour laquelle elle n'avait jamais poussé son envie plus loin que du statut de songe. Et puis, vint le moment où Sutton se demanda si il était sérieux ou non. Si c'était réfléchi, sincère et désiré ou si ce n'était qu'un mot sorti par inadvertance. Malgré tout, ce n'était pas anodin. Et même si cela était spontané, elle ne pouvait savoir à quoi il voulait en venir en posant cette question. Quand bien même cette réplique était malencontreusement sortie, il demeurait que le jeune homme y avait songé. Alors elle y avait elle-même pensé. Rapidement, quelques secondes à peine, avant de répondre quelque chose qui ne l'engageait en rien. Cela lui aurait plu, et puis cela l'aurait agacée au point de lui crier dessus quelques secondes plus tard. C'était évasif, en soi. Elle ne lui montrait ni son accord pour tenter le mouvement, ni son désaccord. Et puis, cela permettait un peu de prendre de la perspective face à cet engagement soudain. Prendre du recul, encore une fois. Comme toujours, en fait. Elle avait ce besoin de se remettre toujours en recul face à une situation. Un pas en avant, trois en arrière. Sutton fonctionnait de la sorte. Et pour beaucoup, c'était agaçant. Mais il la fit sourire, et même lâcher un petit rire à s'étouffer avec sa fumée de cigarette en décrétant qu'elle était accro à ses beaux yeux. C'était vrai, mais prononcé comme il l'avait fait, cela rendait le tout incroyablement ridicule. Et c'était pour ça aussi, qu'elle aimait tant son ami. Pour ce genre de répliques à la fois condescendantes vues de l'extérieur et terriblement drôles entre eux. Alors elle rentra dans le moule, et une nouvelle fois, se fit prendre à ce jeu. « Oh oui mon beau. Oh Siméon si tu savais à quel point je suis captive de ton regard et esclave de ton sourire... » Cela semblait sortit tout droit de LA grande scène d'amour d'une pseudo comédie romantico-débilos de seconde zone. Wesh. Elle détestait ce genre de films. Elle détestait les couples et l'amour en soi, même. Cette réplique mièvre à souhait, elle sonnait tellement guimauve qu'elle en eut presque un haut le coeur. De plus, elle ne l'appelait jamais par son prénom. Siméon, jamais. Depuis leur commencement, elle avait sorti ce petit surnom, ce Jazz, de dieu-sait-où, mais l'avait adopté. Jazz il serait, et cela sûrement à vie. Alors Siméon, c'était bien trop étrange à leur petit truc là. Pourtant, c'était tout à fait approprié et sonnait totalement juste par rapport à ce petit ton qu'elle avait donné à ce moment. C'était à ce point ridicule qu'elle en retint difficilement un petit rire. Grâce au ciel, le dénommé ne la regardait pas, et elle put à souhait se pincer les lèvres pour tenter de garder son calme et cette mielleuse douceur dont elle avait fait preuve jusque là. Soudain, sans crier gare, sa tête se posa machinalement sur l'épaule du jeune homme. Elle n'y avait pas songé, elle ne le faisait que dans de rares occasions. Mais elle était posée, elle se sentait bien dans ses baskets, à ce moment précis. Malgré qu'il lui menait la vie dure, qu'il la poussait à bout et qu'il l'avait éreintée à peine réveillée, elle se sentait vraiment étrangement bien. Ce qui était rare, en ce moment. Entre le départ d'Addison et le mutisme de Tyler, elle... elle ne voulait même pas y penser. Alors elle ferma les yeux, tira sur sa clope et profita du silence qui régnait dans la pièce. Ce genre de silences aurait pu rendre mal à l'aise la plupart des gens, qui auraient tenté tout et n'importe quoi pour casser la monotonie ambiante. Mais pas entre eux. Ce calme était le bienvenu, toujours. Jamais ils n'avaient étés incommodés par ça. A un certain moment, pourtant, il le rompit. Elle n'aurait pu dire si c'était au bout de quelques secondes ou de dizaines de minutes, mais il le fit. Sutton avait posé ses iris dans le vide et, se pinçant les lèvres, elle répliqua sur un ton amusé. « Je sais bien que je suis aussi importante à tes yeux qu'un clebs aveugle à trois pattes ! » Elle faisait toujours ça. Dès que la situation déviait trop sur les sentiments, dès que les paroles devenaient trop mièvres, elle prenait ses distances. Un recul dont elle avait bien trop besoin. Elle lui avait avoué, quelques fois, qu'elle avait cruellement besoin de sa présence, qu'il ne pouvait l'abandonner comme tous les autres. Cela la tuerait. Il en était conscient, mais ce n'était pas le sujet de ce propos. Là, c'était juste sincère et spontané, encore une fois. Décidément, le jeune homme regorgeait de fraicheur ce matin là. Elle tenait à lui, oui, elle aurait pu lui répondre ça. Elle l'aimait à un point qu'elle avait même pensé que c'était de l'amour à un certain moment. Elle avait cédé à l'appel du couple pour cette raison, parce que n'ayant jamais connu cela auparavant, elle ne pouvait classer cette affection qu'elle lui portait. Aujourd'hui, elle savait. Elle savait qu'il n'était ni son ami, ni son âme sœur -elle n'y croyait pas, en plus- mais qu'il était bien plus important que tout ça. Il était Jazz. Son Jazz. Elle se leva d'un bond et se posta en face de lui, mains sur les hanches et regard de défi. Sa clope était toujours vivante, allumée, elle pendait au bord de ses lèvres. « Bon, face de poulpe. J'espère qu'après ce réveil amer, t'as fait mon p'tit dèj' au moins ! » C'était ça aussi, Sutton. Ce changement de situation, de sujet ou de feeling d'un moment à l'autre. Elle lui décrocha un petit sourire, passa sa cigarette de sa bouche à sa main droite et sortit de la pièce sans attendre son compte. « Café... Café... Café ! Café ? » Elle l'appelait, le scandait. Elle appelait son café comme elle aurait pu demander son chien. Ridicule. Mais elle était fatiguée, fallait lui pardonner.
Sujet: Re: SUTTON&SIMÉON – I think I will always need you. Ven 3 Aoû - 0:43
WHEN YOU TAKE ME IN YOUR ARMS, IT'S MY DREAM.
Ils étaient beaux. Ils étaient jeunes. Ils avaient tout pour plaire et se plaisaient l’un à l’autre. Il y avait bien plus qu’une amitié qui se cachait derrière leur relation. Il y avait une synergie. Une synergie telle qu’ils étaient enfermés dans une spirale infernale. Ils étaient capables de se faire mal, de heurter la sensibilité de l’autre ou de le faire sourire. Une complicité pareille était dans tous les esprits. Dans les leurs. Surtout dans les leurs. Nocif. Un mot qui qualifiait bien leur relation, qui n’avait plus d’extrême frontière entre l’amour et l’amitié. Destructeur. Ils l’étaient l’un pour l’autre. Intemporel. Ca représentait la durée des liens qui les unissaient à ce moment précis. Siméon n’aurait su dire si leur relation allait se simplifier, se compliquer, changer au fur et à mesure du temps. Peut-être finiraient-ils par prendre des chemins différents ? Très certainement. Ils n’allaient pas passer leur vie ensemble. Cloîtrés dans ce petit appartement qui était représentatif de leur bulle. Ils y faisaient rentrer des inconnus. Maintes fois. Ils allaient dans leurs chambres respectives et ils couchaient avec ces personnes. C’était leur chez eux, leur refuge ou le seul endroit qui les amènerait toujours à se côtoyer. Jour après jour. Heure après heure. Minute après minute. Seconde après seconde. Mais ils allaient bien finir par se séparer. Un jour. Peut-être. Et que feront-ils lorsque l’un d’entre eux aura trouvé une nouvelle personne à qui se raccrocher ? Abandonneront-ils tout ? Toute leur histoire ? Toute cette complicité ? Ou iront-ils se battre ? Il ne s’imaginait pas être sans elle. Il n’imaginait pas sa vie sans elle parce qu’il en avait besoin. Il avait besoin de voir son sourire malicieux chaque matin. Il avait besoin d’entendre ses remarques saillantes. Il avait besoin de toutes ces petites choses qui comblaient son quotidien. Sutton était indescriptible. Sutton était son amie, sa confidente, son ex, sa meilleure amie. Non. Elle n’était rien de tout ça. Elle était, quelque part, sa raison de vivre. Elle était le pourquoi il daignait se lever chaque matin. La jeune brune était la seule à pouvoir lui faire craquer toutes ces niaiseries. Pourquoi ? Parce qu’inlassablement, il vivait pour elle. La brune était un peu l’amour de sa vie. Sans pour autant l’être. Difficile à expliquer. Il fallait le vivre pour le comprendre. Tout était confus dans sa tête. Parfois, il mélangeait les choses. Tout, ce qui semblait si clair, devenait compliqué à propos d’eux.
Avait-il réellement dit ça ? Lui avait-il réellement demandé ce que ça lui ferait s’ils s’embrassaient ? Non seulement il l’avait fait. Mais elle avait répondu que ça lui plairait. Oui. Juste avant de lui crier dessus parce que ça serait totalement déplacé au vu de leur relation actuelle. Elle se portait mieux sans ces baisers volages. Leur relation s’en portait mieux, car depuis qu’il n’y avait plus de ça, ils étaient devenus purement fusionnels. Ils s’appréciaient beaucoup mieux de la sorte. « Oh oui mon beau. Oh Siméon si tu savais à quel point je suis captive de ton regard et esclave de ton sourire... » Une remarque digne d’un roman shakespearien. Il détestait ça. Des phrases préconçues sortant tout droit de films à l’eau de rose. Ineptie totale. Il fit une moue désapprobatrice devant ses paroles. Siméon. Extraordinaire. Il trouvait son prénom choquant venant de sa bouche. Il était tellement habitué à entendre Jazz par-ci ou Jazz par-là. Pourquoi Jazz d’ailleurs ? Il ne se posait plus la question. « Depuis quand tu connais mon prénom, toi ? » Lâcha-t-il avec un brin d’amusement dans sa voix. « Phrase préconçu telle que Shakespeare les aimait. Je ne te savais pas aussi fan de ce genre de chose. » Il sourit. Provoquant encore la jeune femme. Subtilement.
Le beau blond avait craqué. Il lui avait avoué qu’il tenait à elle. Malgré tout. Elle avait une facilité déconcertante pour lui faire sortir ce genre de niaiseries. Il détestait ça. Il se sentait mal. Il s’était un peu trop ouvert et se savait vulnérable. Alors il se refermait. Il redevenait le garçon introverti qu’il était. Il ne savait pas bien faire autrement. Elle le poussait dans ses retranchements. Il devait s’extirper de ce piège, de cette prison dans laquelle il étouffait. Son souffle se faisait lent. D’une lenteur expérientielle. Était-ce un signe ? Avait-il un problème respiratoire tel que de l’asthme ? Non. Il venait de lui dire qu’il tenait à ce petit bout de femme malgré tout. « Je sais bien que je suis aussi importante à tes yeux qu'un clebs aveugle à trois pattes ! » Faux. C’était faux. Elle devait le savoir mieux que quiconque. Peut-être même mieux que lui. Il tenait à elle. Elle ironisa la situation. Elle ajouta un accent amusant à la scène comme si c’était beaucoup trop sérieux pour elle. Ca l’était pour lui. Parfois, ça l’effrayait. Il afficha alors un sourire. « Euphémisme. » Dit-il pour toute réponse.
La seconde d’après changea la donne. « Bon, face de poulpe. J'espère qu'après ce réveil amer, t'as fait mon p'tit dèj' au moins ! » Il se retrouvait couché par terre. Il la regardait. Debout. Devant lui. Une main sur la hanche et une cigarette aux lèvres. Sexy. Et elle partait. Elle partait en direction de la cuisine sous l’envie pressante d’y reprendre ses habitudes. « Café... Café... Café ! Café ? » Il l’entendait de sa position. Il ne daigna pas bouger. Il restait couché là et se redressa pour s’asseoir. Allait-il la rejoindre ? Certainement pas. Il poussa un sourire et se traîna jusqu’à son lit pour s’y allonger. Aucune envie. Aucune détermination. Rien. Il avait envie de crier après elle. Mais non. Il fixa la porte et attendit. Une minute, deux minutes,... Dix minutes... Quinze minutes. « Amène-toi. Amène-toi... Amène-toi. » Lâcha-t-il. « Putain Sutton. Tu fous quoi ? » S’évertua-t-il à crier dans tout l’appartement. Il avait des coups de flemme. Ça lui arrivait encore de temps en temps. C’était mal.
Sujet: Re: SUTTON&SIMÉON – I think I will always need you. Jeu 30 Aoû - 14:35
When you take me in your arms, it's my dream. ft. JAZZ &&. SUE 2012, APPARTMENT.
Il y a un adage qui dit qu’on fait toujours du mal à ceux qu’on aime mais il oublie de dire qu’on aime ceux qui nous font du mal. Jazz et Sutton. C'était un peu ça. Sue et Jazz. C'était irrémédiablement ça. Leur couple était rythmé par cet adage. Ils se faisaient du mal parce qu'ils s'aimaient, ils s'aimaient parce qu'ils se faisaient du mal. Leur duo était façonné de façon à ce que chacun pousse l'autre dans ses extrêmes. D'un câlin passionné ils pouvaient passer, en quelques secondes à peine, à une dispute déchirante et tenace. Une situation insupportable, autant pour l'un que pour l'autre. Mais ils avaient grand besoin de ça. Sutton ne pouvait s'imaginer vivre sans cette relation, sans lui. Elle ne voulait concevoir cette éventualité. Jazz était tout pour elle. Il était sa raison de continuer à se lever chaque matin. Il était le dernier sur qui elle pouvait compter, le dernier pour lequel elle éprouvait une affection sans bornes. Il était plus qu'un ami, plus qu'un amant, plus qu'une âme-soeur. Il était Jazz. Et bien qu'elle était consciente, qu'un jour, leurs chemins prendraient des buts différents, elle espérait que cela arrive dans bien longtemps. Très très longtemps. Elle se contentait, pour l'heure, de profiter de lui, chaque minute qui passait. Elle éternisait chaque moment qu'elle passait en sa compagnie, que ce soit en bien, ou en mal. Peu importait. Jazz était Jazz. Elle était prête à tout pour lui. Elle était tellement bien, posée là, sur son épaule et sans arrière-pensées qu'elle du se pousser elle même dans ses retranchements pour avoir la force de se lever. Mais l'envie du café matinal était trop forte. « L'euphémisme serait de dire qu'un babouin a besoin d'air pur pour manger une banane. » Sans intérêt. Aucun sens. Du Sutton tout craché. Mais il l'avait effrayée, à lui dire qu'il tenait à elle. C'était un sentiment bien plus partagé qu'il ne le pensait, néanmoins, Sue avait besoin qu'on ait pas besoin d'elle. Compliqué ? Oui. La jeune fille fonctionnait de la sorte. Putain de fuyarde. En sortant de la chambre, elle posa un dernier regard sur Jazz, et ne put afficher qu'un sourire amusé à la vue de celui-ci s'abandonnant sur le sol. Vieille chaussette s'allongeant clope au bec. Et puis, tel un zombie, elle s'avança jusqu'à la machine à café, pour remarquer que non, il n'avait ni fait le petit dej', ni la vaisselle. Drah, les joies de la colocation. Faisant fi de cela, elle s'empressa d'enclencher la cafetière. Sutton-Rooney faisait partie de ces gens qui ont besoin de leur grande tasse de café noir chaque matin pour espérer survivre toute la journée. En pire. Ainsi, après un réveil assez mouvementé et surtout pas si inhabituel que ça, au fond, elle se posa sur le canapé et commença à rouler un joint. Encore une fois, tout cela faisait partie de sa routine quotidienne. Elle savait que le temps que son café soit prêt coïncidait parfaitement avec le temps de préparer un petit bédo. La jeune femme ne faisait pas partie de ces drogués-sans-vie qui ne peuvent décemment penser à une journée sans rouler. Tout du moins, elle en était persuadée. Mais le fait était qu'elle aimait se poser tranquillement, chaque matin, sur le balcon café dans une main, joint dans l'autre. Atelier fini, elle leva ses fesses du canapé et posa son regard sur la baie vitrée qui séparait le salon du balcon. Inconsciemment, elle voulait se donner une idée du temps qu'il faisait. Pourtant, son regard se perdit sur une toute autre chose que sur le ciel bleu. Alors, elle gueula à l'intention de son ami. D'ailleurs, il était où lui ? Encore dans la chambre ? Putain de branleur. Tant pis, elle était trop absorbée par le spectacle qui s'offrait à elle pour aller le chercher. L'appeler suffirait, espérait-elle. « Putain de bordel de cul Jazz ! Il y a encore le gros tout nu d'en face qui fait sa gym du matin sur son balcon !! Pwwaaah !!! » Aucune réponse. Peut-être s'était-il endormi ? Peu importe. Elle resta plantée là, yeux perdus sur l'appartement d'en face. Plus choquée que voyeuse, en soi. Ses pensées se perdirent quinze secondes, trois minutes, dix minutes... elle ne le savait point. Elle s'en foutait, en fait. Elle reprit ses esprits au moment où elle entendit son prénom suivi de grognements. Pas content, le coloc'. Et fuck, le café ! Attrapant deux tasses au passage, elle s'avança vers la machine du bonheur avant de rejoindre Jazz dans la chambre. Sans grande surprise, il était encore là, allongé sur le lit de la jeune femme. Elle bougea la tête de droite à gauche, légèrement, pour mimer la sidération. Elle finit par sourire et se poser aux côtés du jeune homme. Elle lui tendit la tasse qu'elle avait spécialement préparée à son attention et alluma le joint. Elle connaissait bien Siméon. Il était comme elle, le café était une de ses raisons de vivre. Ils se ressemblaient énormément, dans le fond. Après quelques secondes de silence et une gorgée de café, elle lança la conversation. Sans bien penser à ce qu'elle disait. « Dis, j'ai pensé à un truc. Je reprendrais bien des études. Sutton-Rooney, Étudiante. Ça sonne pas mal, non ? » Elle souriait. Elle n'avait pas trop réfléchi, avant de parler, mais elle ne pouvait nier que l'idée lui avait déjà traversé l'esprit plusieurs fois. Reprendre des études plutôt que de passer sa vie dans des petits boulots pourris. C'était tentant. Mais c'était toujours le même problème qui se posait à elle : elle ne savait vers quoi se tourner. Alors elle se risqua à demander un avis. Son avis. « Tu me verrais dans quoi toi ? » Elle le regardait, tête un peu penchée et sourcil arqué. Elle attendait vraiment une réponse, intriguée de savoir dans quel domaine il l'imaginait. Sutton commença à lui tendre le joint, avant de se raviser. Elle connaissait son ami, il allait lui répondre quelque chose de débile, de provocant et de totalement hors de propos. Elle fit la moue et enchaina, avant qu'il n'ait eu le temps de répondre quoi que ce soit. « Et ne réponds pas prostituée, sinon je t'arrache avec une pince ce qui te sert de nouille, là. » Regard menaçant, mais tout de même amusé, elle lui fit passer ce coup-ci le joint avant de se attaquer à son café. Curieuse, elle jetait des regards en coin à Jazz, attendant avec une impatience modérée une réponse de sa part.
Sujet: Re: SUTTON&SIMÉON – I think I will always need you. Mar 4 Sep - 14:39
❝when you take me in your arms, it's my dream.❞
Sutton. Il l’avait appris à ses dépens. Elle était devenue indispensable à son quotidien, sans quoi il ressentait comme une sorte de manque. Un vide intérieur, qui semblait impossible à remplir tant qu’il ne voyait pas sa frimousse. Il avait besoin de sentir son parfum envoûtant mélangé à l’odeur de la nicotine. Il avait besoin de l’entendre dire des phrases qui n’avaient que peu de sens pour lui. Il avait besoin de ses remarques, de ses surnoms, de ses gestes attendrissants ou non à son égard. Il avait tout simplement besoin d’elle parce qu’elle avait pris une place trop importante dans sa vie. Il le lui faisait savoir tous les jours lorsqu’il venait la réveiller, lorsqu’il déposait un baiser sur sa joue pour la saluer. Des gestes quotidiens ou non qui lui démontraient l’importance de sa présence auprès de lui. Mais jamais. Non. Jamais. Il n’irait lui dire qu’elle est devenue vitale pour sa survie. Il pouvait avoir des moments de faiblesse durant lesquels il lui disait qu’il tenait à elle. Mais sans plus. Une fois de plus, ils faisaient preuve d’une proximité idéale. Sutton avait sa tête posée sur son épaule, se délectant du goût de sa cigarette. Ils devaient être mignons, ressemblés au cliché de deux amis. Mais il s’en fichait, car elle était là, à côté de lui. C’était tout ce dont il avait besoin. C’était la seule raison, qui le poussait à rester vivre à Arrowsic, alors qu’il y avait sans doute mieux ailleurs. « L'euphémisme serait de dire qu'un babouin a besoin d'air pur pour manger une banane. » Une fois de plus. Sa phrase semblait dénuée de sens. Pour lui, tout du moins. Il encaissait. Le jeune homme afficha un léger sourire. « Ou qu’un bonobo juge les candidats avant d’entrer en scène pour s’exercer à son sport favori. » Lâcha-t-il. Une information qu’il tirait d’il ne savait où. À force de l’entendre lâcher de telles absurdités, il arrivait à en faire de même qu’elle. Mais ça l’amusait. Il racontait des bêtises
L’envie matinale d’un café et d’une cigarette prenait trop souvent le dessus. En deux en trois mouvements, elle se releva pour se diriger dans la cuisine. Il ne la suivit pas. Absolument pas. Hors de question. Il resta avachi devant la porte, jusqu’à ce qu’il ne réussisse à se traîner jusqu’au lit de Sutton. Il s’effondra dessus et l’attendit. Il attendit, attendit. Mais elle ne revenait pas. Il avait la flemme. Clairement. Siméon ne trouvait pas la force d’aller la rejoindre. Un peu comme s’il était épuisé à s’être levé aussi tôt pour s’empresser de venir lui donner un baiser dans le cou. « Putain de bordel de cul Jazz ! Il y a encore le gros tout nu d'en face qui fait sa gym du matin sur son balcon !! Pwwaaah !!! » Elle avait crié à travers tout l’appartement. Il avait entendu. Parfaitement entendu. Elle parlait de l’habituel voisin à la pudeur incomparable, qui n’hésitait pas à s’exhiber. Ils avaient la chance de pouvoir l’admirer de la fenêtre de la cuisine. Une jolie vision d’horreur, qui l’avait traumatisé au final. Il ne répondit rien. Il se contenta de crier quelques secondes plus tard pour qu’elle vienne le rejoindre. Il n’en fallut pas plus pour la voir apparaitre quelques secondes plus tard. Sutton tenait deux tasses dans ses deux mains. Elle secoua doucement sa tête de droite à gauche, alors qu’il mimait une moue innocente et partiellement enfantine. Elle finit par sourire, tandis qu’elle vînt s’asseoir à côté de lui. Lorsqu’elle lui présenta une tasse, il se redressa un minimum pour la prendre. « Merci. » Lui dit-il en venant écraser ses lèvres sur sa joue. Il but une gorgée de café. Il s’en délecta proprement, avant de la déposer sur la table de nuit. « Dis, j'ai pensé à un truc. Je reprendrais bien des études. Sutton-Rooney, Étudiante. Ça sonne pas mal, non ? » Il la regarda d’abord sérieusement. Elle, elle esquissa un sourire. Se moquait-elle de lui ? Il n’arrivait pas à percevoir une lueur moqueuse dans le regard de la jolie brune. Était-elle sérieuse ? Apparemment. Un peu surpris de ce qu’elle venait de lui dire, il finit par souffler et esquisser un sourire. « Mmh... » Il marqua une pause. « Toi ? Étudiante ? C’est une blague ? » Demanda-t-il. « Genre, t’as réfléchi à ça comme ça ? » Il avait un regard rieur. Évidemment. Il était content pour elle. Si elle voulait, ça ne pouvait qu’être bénéfique. « Tu me verrais dans quoi toi ? » Blanc. Il avait déjà du mal à l’imaginer en petite étudiante modèle. Il ne savait pas trop dans quelle branche il la voyait. La seule idée qui lui vînt à l’esprit fût une connerie monumentale qu’elle lui coupa rapidement. « Et ne réponds pas prostituée, sinon je t'arrache avec une pince ce qui te sert de nouille, là. » Elle avait fait une moue. Puis son habituel regard menaçant, qui semblait tout aussi amusé. Découvert. Il étouffa un léger rire. « Arrête de lire dans mes pensées. » Lâcha-t-il. « Mais tu sais bien que je payerais pour avoir ton corps. » Il le faisait exprès. Il extrapolait largement la situation. Il se mit à réfléchir. Dans quoi la voyait-il réellement ? Pas dans un domaine fichtrement sérieux tel que les avocats, les sciences. Mannequin ? Ouais. Non. Avec son caractère de bulldog éméché, il n’y avait aucune chance qu’elle perce dans le domaine. Il la voyait mal en psychologie. Il imagina alors la situation. « Je vais me suicider ! » « La fenêtre est ouverte si tu veux. » Non plus. Alors quoi ? Pourquoi pas des études de lettre. Peut-être de journalisme ? Bien qu’elle aurait des tendances à y mettre du sien. En photographie ? Tous ces domaines pouvaient être amusants. Elle pourrait y mettre son originalité, sa petite touche personnelle à la Sutton. Il finit par prendre la parole après de longues minutes. « J’en sais rien. Je te vois bien dans un domaine où tu laisses ton imagination vagabonder. Après, ça dépend ce que t’aimes faire, hormis me faire chier. » Il eût un sourire amusé. De nouveau.
Sujet: Re: SUTTON&SIMÉON – I think I will always need you. Ven 14 Sep - 23:12
When you take me in your arms, it's my dream. ft. JAZZ &&. SUE 2012, APPARTMENT.
Si Sutton avait foutu les pieds à Arrowsic, au fin fond du Maine, c'était pour son cousin. Addison était la seule et unique chose qui l'avait poussée à se pointer dans ce patelin paumé. C'était l'an dernier. Un an déjà. Un an seulement. A l'époque, elle avait trop besoin de la tête blonde pour s'en sortir. A New York, elle sombrait. Lentement. Irrémédiablement. Il était parti sans grandes explications, déjà, à l'époque. Une manie semblerait-il. Elle ne comptait que sur lui depuis des années et des années. Plus qu'un substitut de son frère, Jon-Paxton, il était son ami, son confident, son frère même. Sutton évitait de penser à Paxton, toujours. Jamais elle ne laissait vaguer son esprit sur lui. Jamais. Alors elle était venue, sac au bout du bras, ici. Et elle avait rencontré Jaxson Siméon-Ivy. Elle s'était moquée, au début. Prénoms ridicules, qu'elle avait fini rapidement par le surnommer Jazz. Et puis, il s'était moqué à son tour, de ses prénoms à elle. Elle avait fait la moue. Elle s'était amourachée. Non dans le sens commun, c'était bien plus fort que ça. Seulement, à l'époque, elle ne s'en rendait même pas compte. Pour sûr, aujourd'hui encore, elle ne songeait à quel point il lui est vital. Elle qui était là pour un blond, elle avait trouvé une bouée en la personne à laquelle elle n'aurait jamais pensé. Un colocataire, ça sert à rien. Juste à faire la vaisselle et avoir quelqu'un à qui parler autour d'un bol de corn-flakes. Mon cul, ouais. Everson s'était avéré être beaucoup plus qu'un interlocuteur de petit-dèj'. Elle ne l'avait quitté que quelques minutes, et pourtant, voir son sourire enfantin à son arrivée dans la pièce lui faisait un bien fou. Elle avait besoin de lui. Constamment. Elle était dépendante. Ouais, Jazz était une drogue pour elle. C'était sa petite drogue personnelle. Elle n'était pas jalouse lorsqu'il sortait s'amuser, qu'il ramenait des filles ou découchait. Ça, elle s'en foutait. Tant qu'il lui revenait. La vérité, c'était qu'elle n'aurait pas supporté qu'il la remplace par une autre. La vérité, c'était qu'elle ne survivrait pas si il devait, lui aussi, l'abandonner sur le bord de la route.
Assise à ses côtés, sur le lit qu'ils avaient dans le temps partagé, elle réfléchissait. Maintenant que son petit rituel du matin était bouclé, comment allait-elle employer sa journée ? Son café était entre ses mains, sa douche s'annonçait, la clope du réveil finie, le joint était roulé... elle avait même eut la chance (ou pas, selon les points de vue) d'avoir entraperçu le gros tout nu d'en face faire sa gym quotidienne. Elle pensait à tout un tas de choses, et entre deux gorgées de café, elle posait les yeux sur son ami, qui semblait déjà fatigué par la matinée passée. Quelle mauviette. Elle n'avait même pas calculé que quelques secondes plus tôt, Jazz avait récupéré la tasse qu'elle lui tendait en ponctuant son remerciement par un doux baiser. Complètement à l'ouest, c'était Sutton. Pour sa défense, le réveil avait été difficile et elle n'avait pas fini son expresso. Enfin, elle fini par réagir. Et pour ne point faire remarquer son temps de réponse infini, elle se contenta de poser un regard doux sur le jeune homme. Et puis elle enchaina, sans souffler ni penser. Elle annonça haut et fort qu'elle songeait à reprendre ses études. Elle comprit au regard perplexe du blondinet qu'il ne la prenait pas au sérieux. Déconcerté, sûr qu'il pouvait l'être. Après tout, Sutton faisait aussi partie de ces gens qui se prennent des envies qui disparaissent au bout de quelques jours. C'était pourtant loin d'être une blague. Quoique. En réalité, il fallait qu'elle y songe sérieusement. Mais un avis extérieur était le bienvenu. Surtout de la part de celui qui avait le plus d'importance à ses yeux au jour d'aujourd'hui. Il lui demanda alors si cette idée faisait partie de ses éclairs réguliers. Elle fit la moue, et reporta ses yeux sur son café. « Non, je sais pas. Ça pourrait être cool. Les fêtes étudiantes, j'aimerai en faire vraiment partie tu vois par exemple ! Pas m'incruster comme je le fais parfois. » Elle sentit le regard amusé de son ami sur elle, et en profita pour tirer sur le joint et répliquer avant de le laisser ouvrir la bouche. Rapide, la Sutton. « Bon okay, tout le temps. Mais c'est pas ça le truc ! C'est qu'avoir un but dans la vie, ça doit être cool, tu vois, je pense. » Elle avait rencontré pas mal d'étudiants ces derniers temps. Et elle devait avouer qu'elle avait été admirative de leur passion pour leurs domaines respectifs, et qu'elle les enviait. Ouais. Et même, il n'y avait pas que ça. Elle enchaina, en mâchant ses mots et à voix basse avant de laisser sa tasse rejoindre celle du jeune homme sur la table adjacente. « Et puis, dans cinquante ans, t'imagines ? Toi t'auras une putain de carrière artistique, une belle femme, des gamins que tout le monde rêverait de se taper, un chien relou, trois chats et merde, moi je serais ce putain de boulet qui récurera encore des chiottes et à qui tu trouveras des excuses pour jamais se retrouver autour d'un verre. Tu vois, je veux pas être ce putain de boulet boniche que tu traineras encore et encore en te demandant comment on a pu être potes un jour... » Elle avait été trop loin. Elle le savait. Trop loin dans le sens où elle s'était trop livrée. Elle avait trop déballé ses craintes. Et si il lui riait au nez et se barrait en la laissant dans sa merde. Et si... Et si il la quittait sans un mot. Elle était terrifiée par cette simple pensée. Sans lui, elle mourrait. C'était une certitude. Alors, elle ravala sa peine, et gorge serrée, enchaina une nouvelle fois. « Oublie ça. » Elle respira un bon coup, et tira à nouveau sur le joint. Et encore. Et encore. Alors que la voix de Siméon résonnait à ses oreilles. Alors, elle poursuivit son questionnement. Dans quel domaine pourrait-elle se plaire ? S'épanouir ? Et tout le tralala. Elle coupa net ses envies de lui répondre prostituée, alors il en plaisanta. Elle fit une petite moue rieuse, et lui tendit le joint. Elle aimait partager, surtout avec cette bouille. « Ah ouais ? Tu paierais ? Ben donne moi immédiatement les sous que tu me dois pour les innombrables soirs... et jours qu'on a passé à copuler, blanc bec ! » Sutton-Rooney lui lança un regard à la fois sérieux et provocant, tout en avançant sa main de sorte à l'attente de son dû. Elle était consciente qu'elle n'aurait rien. D'ailleurs, elle ne désirait rien, si ce n'était s'amuser. Et si ça titillait Jazz au passage, c'était tout bénef' ! Un silence suivit. Aucunement gênant, comme à leur habitude. Elle en profita pour finir son café et poser sa tête sur le ventre de Siméon. Il était incroyablement confortable, Everson. Les yeux clos, complètement apaisée, elle entendit qu'il prenait la parole. D'abord compréhensive, elle finit par ouvrir la bouche choquée et se relever d'un bond avant de lui asséner un léger coup de poing dans les côtes. Le faire chier. Non mais. Il s'était pas regardé, le gigolo. « Sale ornithorynque purulent. » Sutton en profita pour lui chipper le joint qu'il tenait toujours entre ses doigts. « N'empêche que tu m'aides pas, tête de noeuds. » Elle tira une longue bouffée, qu'elle laissa échapper lentement de ses lèvres entrouvertes. Jouissance. « Peu importe, en fait. Bon, c'est quoi le programme aujourd'hui ? Embêter les petits vieux au supermarché ? La chasse à la sorcière en manque de cul ? L'insulte gratuite aux canards de l'étang ? Dis moi tout, petit kangourou. » avait-elle lancé en lui lançant un sourire amusé et impatient, et en lui tendant le joint. Il était bientôt fini, mais qu'importe.
Sujet: Re: SUTTON&SIMÉON – I think I will always need you. Dim 16 Sep - 15:28
Ils partageaient tout l’un et l’autre. De leur joint matinal au lit dans lequel l’un ou l’autre venait s’incruster comme pour ressentir une présence apaisante. Il ne pouvait pas se passer de sa Sutton. Telle une bouffée d’oxygène, une bouée de sauvetage ou une drogue de laquelle il était devenu purement accroc. Siméon était conscient qu’ils partageaient une relation relativement compliquée, car aucun des deux ne savait dire ce qu’ils étaient l’un pour l’autre. Personne ne pouvait comprendre ce qu’ils avaient traversé ensemble. Non. Il y avait ce lien invisible qui les rattachait, et qui semblait les empêcher d’aller trop loin l’un sans l’autre. Oui. C’était un peu ça. Siméon sans Sutton... Ça n’était tout simplement pas Siméon. Il n’était plus Jazz. Il n’était plus personne.
Et comme pour le prouver, il n’avait pu s’empêcher de lui crier après lorsqu’elle était partie un peu trop loin de lui. Sutton était revenue avec deux tasses de café et un joint. Un rite habituel. Il n’en avait bu que quelques gorgées avant de déposer la tasse sur une petite table de nuit où trainait pas mal d’objet en tout genre. Heureusement qu’il l’avait fait un peu plutôt, car lorsqu’elle lui avoua vouloir reprendre des études, il en resta littéralement bouche-bée. Sutton ? Faire des études ? Depuis quand était-ce devenu sa nouvelle lubie ? Il se le demandait franchement. Mais il lui arrivait souvent d’avoir des envies passagères comme ça, qui disparaissait une ou deux semaines après. Surpris parce qu’elle venait de lui dire, l’expression de son visage resta étonnée. Pendant quelques secondes, jusqu’à ce qu’il se mette par avoir un sourire amusé. Il tenta de s’imaginer ça belle brune à l’université, en plein cours. Il la voyait déjà lâcher des remarques à deux balles pour casser son professeur. Belle vision. « Non, je sais pas. Ça pourrait être cool. Les fêtes étudiantes, j'aimerai en faire vraiment partie tu vois par exemple ! Pas m'incruster comme je le fais parfois. » Il se contenta de la regarder avec insistance, alors qu’elle tira sur le joint. Il la poussait à continuer son explication de sa soudaine envie de s’inscrire à l’université d’Arrowsic. Il avait un regard qui disait : Vas-y, balance Sutton. « Bon okay, tout le temps. Mais c'est pas ça le truc ! C'est qu'avoir un but dans la vie, ça doit être cool, tu vois, je pense. » Moui. Il avait un avis mitigé sur la question. Lui, il aimait le dessin. Il dessinait tout et n’importe quoi mais ne pensait pas réellement en faire son métier. Il ne se voyait pas travailler tout court. Il serait bien resté à glander dans son appartement durant toute sa vie. Quoi que. Non. Il avait envie de se lancer dans de grands projets artistiques facilement réalisables. Quelque part, il pouvait la comprendre. Mais ça lui paraissait tellement bizarre sortant de sa bouche. « Attends. Tu veux y aller pour participer aux fêtes en temps qu’étudiante, juste pour avoir un but ou parce que je te manque trop quand je suis là-bas ? » Oui. Il prenait tout sur le ton de la plaisanterie. Il la taquinait. Il prenait un malin plaisir à le faire dès que l’occasion se présentait. Tout comme elle.
« Et puis, dans cinquante ans, t'imagines ? Toi t'auras une putain de carrière artistique, une belle femme, des gamins que tout le monde rêverait de se taper, un chien relou, trois chats et merde, moi je serais ce putain de boulet qui récurera encore des chiottes et à qui tu trouveras des excuses pour jamais se retrouver autour d'un verre. Tu vois, je veux pas être ce putain de boulet boniche que tu traineras encore et encore en te demandant comment on a pu être potes un jour... » La jolie brune avait parlé d’une voix basse, assez rapidement comme si elle ne voulait pas réellement qu’il entende ce qu’elle venait de lui avouer. Elle le voyait finir comme ça ? Sérieusement ? Ou plutôt : Se voyait-elle comme ça ? Siméon en fût surpris, bien qu’il ne le montra que par un léger froncement de sourcil. Elle devait pourtant savoir qu’elle était sa raison de vivre ? Non. Elle ne pouvait pas le savoir parce qu’ils ne se disaient jamais ce genre de choses. C’était exceptionnel qu’il lui ait dit qu’il tenait à elle. Et pour cause, elle avait changé immédiatement de sujet. Voilà pourquoi ils ne se parlaient pas lorsqu’ils avaient envie de s’avouer des choses pareilles. Parce que c’était gênant, comme honteux d’un côté. « Oublie ça. » Troublé, il n’entendit qu’à moitié ce qu’elle venait de lui dire. Il observa le plafond blanc de sa chambre, s’imaginant tels qu’elle les avait décrits quelques secondes plus tôt. Non. Impossible. « Ferme-la, Sutton. C’est de toi qu’ils seront mes gosses. C’est toi la putain de meuf de ma vie. » Avait-il lâché sur un coup de tête. Il le pensait. Et même si ça avait pour but de la rassurer, il voyait enfin à quel point elle pouvait paraître vulnérable.
Un questionnement intense. Dans quel domaine la voyait-il ? Un domaine dans lequel elle pourrait exploiter toute son imagination. Il la voyait bien avocate, à lâcher des phrases sans queue ni tête, qui clouerait tout le monde sur place. Ou alors pourquoi pas en train d’écrire des livres de philosophie, qui expliquerait le pourquoi du comment un singe aurait besoin d’air pur pour manger une banane. Un truc dans le genre. Totalement étrange. Mais elle avait lu dans ses pensées, lorsqu’elle l’empêcha de dire qu’il la voyait bien prostituée. « Ah ouais ? Tu paierais ? Ben donne-moi immédiatement les sous que tu me dois pour les innombrables soirs... et jours qu'on a passé à copuler, blanc bec ! » Et pour toute réponse, il se redressa et lui prit le joint. Il en tira une bouffée et lui renvoya la fumée au visage. Ensuite, il le retira de sa bouche, esquissant un joli sourire surfait. Il s’était ensuite recouché dans son lit, alors qu’elle s’était installée tout contre lui, posant sa tête sur son ventre. Toujours mis à fixer le plafond, il avait lâché quelque chose de complètement aléatoire, lui demandant si elle n’avait pas une idée du domaine dans lequel elle voulait s’enfoncer, hormis celui de le faire chier. « Sale ornithorynque purulent. » Lui dit-elle après lui avoir asséné un coup dans les côtes. Il fit une grimace, se rétractant. « Sale chieuse ! » Finit-il par lâcher, alors qu’elle lui reprit le joint. « N'empêche que tu m'aides pas, tête de nœuds. » Il lui marqua une moue boudeuse. « Peu importe, en fait. Bon, c'est quoi le programme aujourd'hui ? Embêter les petits vieux au supermarché ? La chasse à la sorcière en manque de cul ? L'insulte gratuite aux canards de l'étang ? Dis-moi tout, petit kangourou. » Ce qu’il allait faire ? Il n’en savait strictement rien. Il n’avait pas envie de bouger. Il voulait rester avec elle. Juste avec elle. « Nan. Je sais pas. Je veux juste rester avec toi, ma babouine en rut. » Il lui prit le joint et tira dessus une fois de plus.
Sujet: Re: SUTTON&SIMÉON – I think I will always need you. Sam 22 Sep - 18:31
When you take me in your arms, it's my dream. ft. JAZZ &&. SUE 2012, APPARTMENT.
Elle n'avait jamais pensé à son futur. Jamais. Elle s'était toujours laissée porter par le vent, butinant ci et là sans vraiment se poser la question de ce qui pourrait lui arriver plus tard. Elle avait grandi à New-York, elle n'avait jamais eu besoin de se demander ce qu'elle devait envisager. Il y avait tellement à faire là-bas. Pas le temps de souffler. Pas le temps de penser. Et puis, elle sombrait dans un cercle vicieux de sorties plus ou moins sobres. Mais ça, c'était le passé. C'était loin derrière elle. Elle était à Arrowsic maintenant. Une petite ville peuplée d'habitants qui savaient où ils allaient. Depuis son arrivée, elle ne rencontraient que des gens qui avaient un but dans la vie. Un rêve. Un espoir. Une voie à suivre. Elle, elle n'avait rien. Et plus le temps passait, plus cette triste réalité lui revenait en pleine face. A presque vingt-ans, elle passait ses matinées à récurer des chiottes et à passer le balai. Qui aurait pu souhaiter de cette vie ? Sûrement personne. C'était bien trop loin du rêve américain. Et puis, elle ne pouvait faire ça toute sa vie. Le truc, c'était que sans diplômes, peu d'opportunités s'offraient à elle. Alors, elle s'était surprise, elle-même, à rêver. A s'imaginer sur les bancs de la fac, à écouter parler un prof de choses et d'autres. A passer des partiels. A valider années après années. Et à vouloir d'un vrai job. Si on lui avait dit quelques mois plus tôt qu'elle penserait à se replonger dans les études, elle aurait éclaté de rire.
Et ce fut exactement la réaction qu'eut Siméon lorsqu'elle lui fit part de cette envie. C'était étrangement prévisible, connaissant Sutton, cela pouvait paraître complètement irréfléchi comme une envie passagère. A quoi bon la prendre au sérieux ? Surtout qu'elle n'était que trop rarement sérieuse. Elle évitait tous les sujets qui la touchait de près ou de loin. Fuyant ceux-ci comme la peste. Elle ne pouvait donc en vouloir à son ami de lui rire au nez. Pourtant, elle afficha une petite moue lorsqu'il lui demanda si elle y songeait sérieusement. Alors elle lui expliqua qu'elle y avait sérieusement pensé. Réfléchi, non, pas encore. Mais que l'idée la tentait bien. Croisant de moins en moins de jeunes en cette période de rentrée scolaire ( eh eh ) elle regrettait le bon temps des vacances. Le temps où les soirées étaient bondées et que l'alcool coulait à flots. Désormais, bien qu'il y avait les orgies du samedi soir, la semaine était bien morne. Tous bossaient, et certains même ajoutaient à cela un petit boulot. Quelle loose. Alors elle s'était mise à rêver aux fiesta étudiantes, qui ne lui seraient désormais plus interdites. Tout du moins, elle n'aurait plus besoin de s'y taper l'incruste. Sutton-Rooney commença à expliquer tout cela à Jazz. Il semblait perplexe. Il l'avait écoutée, et plutôt bien pour une fois. Mais il retomba une nouvelle fois sur le ton de la plaisanterie. Elle lui arracha le joint de la bouche, en signe de bouderie. Malgré son ton taquin, elle savait bien qu'il comprenait cette envie d'avoir un rêve. Après tout, lui, il se plaisait dans le dessin. Et ça se voyait. Sue aimait le regarder dessiner. Il avait ce regard si sérieux et enfantin à la fois, lorsqu'il commençait une esquisse. Elle sentait son esprit vagabonder au rythme du crayon au fur et à mesure qu'elle voyait un petit sourire grandir sur son visage. Elle rêvait de ça, elle aussi. Elle rêvait d'avoir une passion pareille. « Roh, t'es chiant. On peut jamais discuter avec toi. » Enfin, ça, c'était ce qu'elle aurait du dire. Ce que toute personne "normale" dans une relation "normale", ou tout du moins "saine", aurait dit. Au lieu de cela, elle lança une réplique à la Sutton. A la fois taquine et vague, sérieuse et compliquée. Ils aimaient ce genre de moments, qui oscillaient vaguement entre des confidences et leur petit jeu malsain. « Si c'était juste parce que j'étais en manque de toi, mon petit, je t'aurais annoncé que je songeais prendre des études de dessin. Au lieu de ça, moi, je veux devenir une vraie personne, avec de l'alcool plein les veines et des rêves plein la tête ! » Le sourire grandissant sur son visage laissa rapidement place à une moue dubitatrice et répugnée. « J'en reviens pas d'avoir lancé un truc aussi dégueulassement niais. Faut que j'arrête de lire... »
Et comme si cela ne suffisait pas, elle avait enchainé avec une longue tirade qu'elle regretta amèrement la seconde après l'avoir lancée. Ce n'était pas elle qui avait dit ça. Non. Non non non. Ce n'était pas possible. Elle avait envie d'hurler à la mort, de crier à qui voulait entendre qu'elle était possédée. Mais elle ne le fit point. Au lieu de ça, elle avait ajouté un petit « oublie ça. » Comment pouvait-elle penser qu'il était capable d'oublier une telle chose ? Chose pour ne pas dire pseudo - déclaration d'amour. Elle avait été ridicule, elle le savait. Il n'allait pas la lâcher de si tôt. Non seulement parce que malgré qu'elle essayait de prononcer cela le plus bas possible, il n'était pas sourd. Et puis, le manque de déclarations fatales à leur relation ne pouvait se délier de l'envie qu'avait chacun d'entre eux de jouer là dessus quelques secondes plus tard. Elle s'attendait donc à un rire gras, à une grosse tape sur l'épaule et à une pique sanglante. Au lieu de ça, elle eut droit à ce qu'elle ne pensait absolument pas avoir. Il avait lâché qu'elle était la "putain de meuf de sa vie", comme ça, sans respirer. Et sûrement sans réellement réfléchir, le connaissant. Elle savait bien que ce n'était pas vrai. Ils finiraient par se séparer. Un jour ou l'autre. Elle en était persuadée. Et elle y pensait, souvent. Bien trop souvent en ce moment. Jazz. Son Jazz, finirait par la laisser tomber, lui aussi. Mais une déclaration était déjà passée, elle ne pouvait se permettre d'en laisser sortir une deuxième. C'était plus fort qu'elle, elle ne le pouvait pas. Alors elle lui sourit, d'un smile à la fois protecteur et aimant. « J'suis la chienne de ta vie, nuance. » Elle avait ponctué cette phrase par un clin d'oeil. Rire, se lancer des piques, s'amuser, elle ne s'autorisait que ça. Nul besoin de s'étendre sur ce sujet. Il était bien trop pesant pour elle en ce moment. Et comme ça, sans prévenir, elle avait changé de sujet. Encore une fois. Il voulait rester là ? A ne rien faire ? Bien, très bien. Elle s'aggripa au bord du lit et passa sa tête au dessous de celui-ci. Elle fouilla quelques secondes dans un bordel incroyable. Elle ne faisait pas partie de ces maniaques qui passent leur temps à tout ranger bien à sa place. Oh que non. Elle grogna. Plusieurs fois. « Putain ! » Elle aimait jurer. Ca l'empêchait de bouillonner de colère. Il devait sûrement se demander ce qu'elle traficotait. Elle cherchait tant et si bien qu'elle manqua de se casser la gueule une ou deux fois. Rattrapant ses glissades comme elle le pouvait, par le biais du rebord du matelas ou du pied du jeune homme. « Oups. » Enfin, elle sentit de ses doigts ce qu'elle cherchait depuis tantôt. Elle afficha un regard victorieux et tout en attrapant la boîte tant désirée, elle se redressa face à son ami. il la fixait, et semblait intrigué. « Quoi ? J'ai chouté dedans hier en allant me coucher, elle a valdingué sous le lit. C'est pas ma faute ! » Elle se justifiait alors qu'elle n'en avait pas besoin. Il s'en foutait, elle en était persuadé. Mais bon. Sourire jusqu'aux oreilles, elle ouvrit sa petite boite magique et en sortit un petit sachet. Elle l'ouvrit et déposa délicatement un cachet blanc dans la paume de la main de Jazz avant d'en avaler un. Elle planta enfin son regard dans le sien. « Bon, c'est pas dans nos habitudes, mais qu'importe. J'vois bien qu'il y a un truc qui te travaille, en ce moment petite chose. T'es grognon, t'as passé la journée d'hier sur ton portable à effacer des messages et des photos et tu sembles songeur. Plus qu'habituellement, je veux dire. Alors, je veux savoir ce qui te tracasse. Cherche pas, t'auras pas moyen d'en réchapper. Tu me dis maintenant ce qui te ronge les sangs ou... ou je te fais bouffer tes doigts de pieds. Dis tout à Sutton sinon sa colère seraaaa teeeeerriiiiible ! » référence pourrie. Néanmoins, elle était plus sérieuse que jamais. Elle sentait que quelque chose le troublait, et elle voulait savoir ce que c'était. Il était heureux et souriant quelques jours auparavant, et là, il semblait préoccupé et sur les nerfs. Était-ce une nana? Pas impossible. Il avait l'habitude de faire chavirer les cœurs, mais il n'était pas impossible qu'un jour, à son tour, il succombe au doux charme d'une belle brune.
Sujet: Re: SUTTON&SIMÉON – I think I will always need you. Mer 26 Sep - 14:36
Il ne cessait jamais d’être surpris par elle. Imprévisible petite brune. Il tentait de cacher cet effet qu’elle avait sur lui. Pourtant, ça ne savait pas à grand-chose, pour ne pas dire à rien. Il savait qu’elle le connaissait plutôt bien, pour ne pas dire par cœur. Sutton détectait lorsqu’il mentait, lorsqu’il tentait de dire quelque chose alors qu’il pensait le contraire. Elle connaissait toutes ses moues et ses phrases à deux balles, qu’il balançait à qui voulait les entendre. Mais il y avait bien une chose sur laquelle il pouvait jouer, et qui la surprendrait toujours. Les sentiments qu’il avait pour elle, qu’elle ne voulait pas connaître et qu’elle savait pourtant présents. Sentiment. Un bien grand mot. Ça n’était pas de l’amour pur, comme s’il tombait amoureux d’elle, ou une amitié purement fraternelle. Il y avait ce quelque chose indéfinissable qui les reliait. C’était pour ça qu’il ne pouvait pas s’imaginer se séparer d’elle. Que ce soit dans une semaine, dans un an voire même dix. Il ne pouvait pas se mettre en face de cette réalité, qui finirait par arriver, car ils prendraient des chemins beaucoup trop différents. Tel un gosse qui avait peur d’aller voir dans le placard pour admirer le monstre qui s’y cachait.
Sutton s’y remettait. Elle relançait la marge avec ses mystères et ses surprises, qui, cette fois-ci, le laissa bouche-bée un bref instant. Reprendre des études ? Encore l’une de ces lubies qui allait rapidement lui passé. Mais pour la première fois, ils pouvaient discuter sérieusement. Avec toujours ce même soupçon de plaisanterie qui virait parfois vers un jeu malsain. Ils se laissaient emporter. Tous les deux. Il ne s’était jamais posé la question de ce qu’il ferait plus tard. Il vivait l’instant présent, décidait sur un coup de tête irréfléchi et se lançait à corps perdu là-dedans. Un peu comme pour le dessin, qui était sa passion. Il ne pouvait pas s’en passer. Mais les cours l’ennuyaient. Il ne pouvait jamais faire ce qu’il désirait. Jamais son imagination ne vagabondait. Toujours un thème précis, avec des lignes droites et non des courbes. Toujours des règles à suivre et des astuces à appliquer. Quelque part, il n’y allait pratiquement jamais à ses cours. Il n’avait pas d’objectif à atteindre, parce que ça ne restait qu’une simple passion. Elle était là pour s’amuser, et non pour travailler. « Si c'était juste parce que j'étais en manque de toi, mon petit, je t'aurais annoncé que je songeais prendre des études de dessin. Au lieu de ça, moi, je veux devenir une vraie personne, avec de l'alcool plein les veines et des rêves plein la tête ! » Il arqua d’abord un sourcil. Non. Elle ne l’aurait jamais fait de la sorte. Ça n’était pas assez subtil, ou, au contraire, ça prendrait bien trop d’ampleur pour elle. Si elle avait réellement été en manque de lui, elle aurait trouvé autre chose. Comme trouver une excuse qu’il aurait crue pour qu’ils restent ensemble à l’appartement. Ou comme faire la fête ensemble, sans que chacun n’aille jamais voir ailleurs. Mais ça, c’était trop gros, ça ne lui ressemblait pas. Son sourire disparut pour laisser place à une grimace répugnée. « J'en reviens pas d'avoir lancé un truc aussi dégueulassement niais. Faut que j'arrête de lire... » Siméon se contenta de la regarder, amusé par ce qu’elle disait. Il se taisait. Son regard insistant voulait en dire long sur ce qu’il pensait de tout ça. Elle devait déjà avoir compris qu’il se moquait d’elle, et omit de lâcher une phrase stéréotypée telle que « Sutton, ou l’adolescente amoureuse. » Dans le fond, c’était ce qu’elle semblait être. Elle semblait s’être amourachée d’un nouveau rêve.
Confidence pour confidence. Ils bouleversaient leur quotidien. Depuis quand se mettait-elle à lui avouer de telles choses ? Il avait répondu sans mesurer ses paroles, comme il le faisait chaque fois. Il lâchait ce qu’il lui venait sur le coup, bien qu’il ignorait si ça la touchait ou non. « J'suis la chienne de ta vie, nuance. » Joli sourire auquel il répondit. Non. Elle ne l’était pas. La meuf de sa vie, parce que, bien qu’il avait pensé à l’embrasser, il ne l’avait jamais fait. Il n’avait jamais franchi cette limite, bien qu’il aurai pu le faire. Il fit une moue, marquant sa désapprobation. « Si t’étais la chienne de ma vie, je t’aurai sautée et je me serai barré pour ne plus revenir. » Joliment romantique. Il enfonçait un peu plus les propos qu’il avait tenus juste avant. Allongé sur le lit, elle passa sa tête et ses bras sous son lit. Elle retourna tout un bordel immense, alors qu’il la regardait. Que cherchait-elle ? Il finirait bien par le savoir, mais ça devait vouloir de l’or au vu de son acharnement. Il la voyait déjà sortir une boite de Scrabble. Victorieuse. Ouais, non. Il n’avait jamais été ciblé sur les jeux de sociétés. Alors qu’elle se rattrapa grâce à sa jambe pour éviter de tomber, il fixa le plafond. Il reposa ses yeux sur elle pour voir qu’elle tenait une boite entre ses mains. « Quoi ? J'ai chouté dedans hier en allant me coucher, elle a valdingué sous le lit. C'est pas ma faute ! » Il la regarda sortir un petit sachet empli de pilules blanches. Le précieux de Sutton. Elle lui en donna un, qu’il finit par avaler aussitôt. Habitude. Il tendit la main, en espérant pouvoir avoir un autre. « Files-en moi un, avant que la boite ne disparaisse sous ce bordel, chaton. » Lâcha-t-il tout sourire.
Elle planta son regard dans le sien. « Bon, c'est pas dans nos habitudes, mais qu'importe. J'vois bien qu'il y a un truc qui te travaille, en ce moment petite chose. T'es grognon, t'as passé la journée d'hier sur ton portable à effacer des messages et des photos et tu sembles songeur. Plus qu'habituellement, je veux dire. Alors, je veux savoir ce qui te tracasse. Cherche pas, t'auras pas moyen d'en réchapper. Tu me dis maintenant ce qui te ronge les sangs ou... ou je te fais bouffer tes doigts de pieds. Dis tout à Sutton sinon sa colère seraaaa teeeeerriiiiible ! » N’était-elle pas incroyable ? Parfois, il préfèrerait qu’elle ne le connaisse pas aussi bien, qu’elle n’ait pas à jouer ce rôle. Il détourna son regard du sien. Fixer le plafond ou les murs était, d’un seul coup, devenu sa nouvelle passion. « Je suis en manque de toi, Sutton. » Finit-il par dire en appuyant sur son prénom. Il esquissa de nouveau un sourire. Hors de question de parler de ce qu’il s’était passé.
Sujet: Re: SUTTON&SIMÉON – I think I will always need you. Mer 3 Oct - 11:34
When you take me in your arms, it's my dream. ft. JAZZ &&. SUE 2012, APPARTMENT.
La meuf de sa vie. Ouais. La putain de nana de sa vie ? Il était vraiment sérieux en lui disant ça, comme ça, sans sembler y avoir vraiment réfléchit ? C'était si spontané que ça la mit mal à l'aise. Elle savait qu'ils se sépareraient un jour. C'était inévitable. Et lui aussi le savait, elle en était consciente. Alors pourquoi ? Pourquoi avait-il sortit ça comme si c'était une évidence ? Ils s'aimaient, bien plus fort qu'ils ne le voudraient. Ils étaient essentiels l'un à l'autre... aujourd'hui. Tout cela finirait par s'estomper, puis disparaître. Il trouverait quelqu'un, qui changerait sa vie à jamais. Et il la mettrait de côté, jusqu'à la laisser tomber. L'inverse ? Non, c'était impossible. Elle imaginait Jazz se marier, ou pas, mais se caser avec une femme et des gosses, ouais. Avec deux chiens et trois chats aussi. Elle, non. Elle finirait seule, avec des serpents. Et on l’appellerait la femme aux serpents. Et les enfants auront peur d'elle. Ouais, ça elle le voyait bien. Son avenir, c'était ça. Une vieille fille qui récurerait les chiottes jusqu'à ce qu'elle en crève. Le jeune homme la contredit, encore une fois. Il répondait toujours du tac au tac. Elle se demandait si c'était pour la rassurer ou s'il le pensait réellement. C'était idiot. Mais elle ne pouvait s'empêcher de le penser. Ça la touchait, profondément, même si elle s'évertuait à prouver le contraire. Un pas en avant, trois en arrière. Elle détestait ce genre de conversations. Elle détestait lui avouer à quel point il était essentiel à ses yeux. Mais là, c'était plus fort qu'elle. Elle avait besoin de lui dire, et de lui faire dire qu'elle n'était pas la seule à penser à leur séparation. Dans un sens, ça la culpabilisait. Être la seule à les imaginer prendre des voies différentes, ça la foutait mal à l'aise. Après tout, c'était pas très rassurant tout ça. « Dis pas ce genre de trucs Jazz... j'vais y croire après... » Putain de connerie. Elle se laissait envahir par les émotions et parlait à coeur ouvert. Et elle détestait ça. Trop vulnérable, trop pathétique, trop... Ce n'était pas elle. Non. Elle ne pouvait se permettre de lui dire tout ce qui lui pesait sur le coeur. A chaque fois, ça se retournait contre elle. C'était une maladie. Une putain d'infection. Dès qu'elle disait à un homme qu'elle tenait à lui, qu'elle avait besoin de lui, celui-ci avait la fâcheuse habitude de disparaître sans un mot. C'était une malédiction. Et si elle se permettait ça avec Jazz aussi, ça se reproduirait. Encore. Et elle ne pourrait y survivre. « Je suis la meuf de ta vie, ouais. Pour l'instant. Jusqu'à ce que tu te rendes comptes que je suis une putain de méduse qui s'accroche à toi parce qu'elle en a besoin. Parce qu'elle a trop besoin de toi pour avancer. Je suis une sangsue, j'épuise le monde et il me lâche après. Toujours. Alors me fait pas croire que tu resteras toujours avec moi, parce que merde. Moi, je vais y croire, et après... après je... » Connasse d'émotion. Connard de coeur. Elle s'était laissée submerger alors qu'elle n'en avait pas le droit.
Alors, elle passa à autre chose. Pas question de s'étendre sur ce sujet, ça lui faisait trop mal. Elle réfléchit à ce qu'ils pourraient faire de leur journée, à quoi l'employer. Et soudain, Sutton eut un éclair de génie. Enfin, pas vraiment. Elle reprit juste une habitude journalière. Les cachets du bonheur. Les pilules qui faisaient tout oublier et te rendait heureux. Tout du moins, pour un temps. Certes, pour beaucoup, c'était trop tôt pour s'en enfiler un. Mais pas pour eux. Elle aimait trop ça. Et Jazz aussi, elle le savait. Deux putains de drogués. Alors, elle chercha la boite. Un petit moment. Un long moment. En grommelant, jurant et manquant de tomber du lit plusieurs fois. Heureusement que son ami était là pour qu'elle se retienne à quelque chose. Encore une fois, elle avait besoin de lui pour ne pas sombrer... Le coffret enchanté trouvé, après avoir retourné tout le bordel qui était sous son lit, elle en sortit un premier à l'adresse de Siméon, tout en se justifiant d'avoir mis autant de temps. Et tandis qu'elle en prit un autre en main, pour elle, il en quémanda un autre. Elle fronça les sourcils, tout en souriant. « Non mais tu permets, glouton baveux ! J'en ai même pas pris un encore ! » Elle fit mine de bouder et s'enfila la pilule d'un trait. Dieu que c'était bon. Alors qu'elle fermait les yeux, profitant de cette seconde de bonheur, elle sentait que le jeune homme n'en démordait pas. Il en voulait un autre, tout de suite. Elle ouvrit les yeux et planta son regard dans le sien. Elle avait eu une idée. Elle lui demanda donc ce qui le tracassait en ce moment. Après tout, il fallait être aveugle pour voir qu'il n'était pas comme d'habitude. Et puis, elle le connaissait trop bien. Ils n'étaient pas du genre à se raconter toute leur vie comme ça, de but en blanc. Ça ne leur correspondait pas. Mais Jazz était mal, et elle voulait savoir pourquoi. Question de curiosité maladive et d'envie de lui remonter le moral, aussi. « Non mais vas-y tu crois que je vais vraiment croire que t'es en manque de moi ? Dis le moi, ou t'auras pas d'autre pilule, voilà. » plaisanta-t-elle. Mais elle sentit qu'il commençait à se braquer un peu, à être sur la défensive. Alors elle fit mine d'oublier, et de laisser couler. « Tu fais chier, le babouin. Tu veux pas en parler ? Bien. Mais fais pas mine qu'il se passe rien, et que tout va bien dans le meilleur des mondes. Je suis pas conne. » Elle était vexée. Non qu'il ne lui dise rien, mais qu'il la pense assez débile pour ne pas avoir remarqué qu'il se passait quelque chose. « Et tiens, prends-la, ta pilule. » Elle lui tendit enfin la boite qui lui faisait tant envie.
Sujet: Re: SUTTON&SIMÉON – I think I will always need you. Sam 6 Oct - 13:40
Il ne réalisait pas l’ampleur qu’avaient ces mots sur Sutton. À vrai dire, il pensait que ça se passerait comme dans leurs habitudes routinières. La brune ne le croyait absolument pas, et préférait lui balancer des inepties pour tenter d’oublier ses dires. Grande habitude. Siméon tirait une partie de son comportement grâce à cette relation. Ne parlant que rarement de ses sentiments, il conservait ce côté introverti. Il arrivait à peine à les exprimer à Sutton, en prenant un air léger et frivole qui arborait son désintéressement flagrant à la situation. Même si ce n’était pas le cas. Oui. Elle était la femme de sa vie. Sutton était inévitablement importante. Il fallait avouer qu’ils étaient passés par de nombreuses étapes. Connaissances. Amis. Amis proches. Sexfriends. Jusqu’à finir par sortir ensemble. Une relation, qui, au final, n’avait duré que trois mois. Oui. Trois mois seulement, et ils avaient retrouvé leur liberté l’un et l’autre. Quoi de meilleur que de pouvoir s’envoyer en l’air avec la personne qu’il désirait ? D’autant plus que ça les avait indéniablement rapprochés. Avec tout ce qu’ils avaient vécu tous les deux, Siméon pouvait affirmer que Sutton était la femme de sa vie. Il ne s’imaginait pas la quitter pour aller s’installer avec une autre meuf, de laquelle il serait soi-disant tombé amoureux. Il se voyait mal la laisser tomber en sachant qu’il venait dans son lit, lorsqu’il n’arrivait pas à dormir, et qu’il n’entendrait plus ses phrases incompréhensibles et futiles. Si ça devait réellement arriver, il plaçait ce moment dans quelques années peut-être. Chacun finira peut-être par prendre son envol. Elle avant lui. Qui pouvait le prédire ?
Il se contentait de répondre sur le coup. Il ne pensait pas aux dégâts que ça pourrait infliger à Sutton. Il ne pensait à rien d’autre qu’à enfin lui dire, ce qu’elle était réellement pour lui. Le jeune homme balayait les contradictions de sa jolie brune, et continuait à démontrer des sentiments. En avait-il marre seulement de l’entendre le repousser sans arrêt ? Oui. « Dis pas ce genre de trucs Jazz... J'vais y croire après... » Il préféra laisser un léger silence planer au-dessus d’eux. Il n’était pas sûr d’avoir envie de rentrer dans un débat, qui viserait uniquement à la rassurer quant au fait qu’il ne pourrait pas la délaisser. Il finit néanmoins par s’y résoudre. Il se redressa, resta assis sur le lit à la regarder. « Ouh. Attention. C’est vrai. Tu pourrais y croire sinon. » Lâcha-t-il ironiquement. Il lui lança un regard insistant, ne désirant pas se remettre à lui dire des semblants d’effluve d’amour. Ou ce qui y ressemblait.
Mais elle ne tarda pas à surenchérir. Un peu comme si elle se justifiait de son comportement et de ses paroles. « Je suis la meuf de ta vie, ouais. Pour l'instant. Jusqu'à ce que tu te rendes comptes que je suis une putain de méduse qui s'accroche à toi parce qu'elle en a besoin. Parce qu'elle a trop besoin de toi pour avancer. Je suis une sangsue, j'épuise le monde et il me lâche après. Toujours. Alors me fait pas croire que tu resteras toujours avec moi, parce que merde. Moi, je vais y croire, et après... après je... » Il resta bouche-bée. Un moment. Une fois de plus, ça lui montrait qu’il n’avait pas fait attention à ce qu’elle pouvait ressentir. Il avait tellement l’habitude de ne jamais évoquer ces sujets, que ça en devenait surprenant de les voir se parler à cœur ouvert. Il savait ce qu’elle ressentait. Que pouvait-il lui dire ? Hormis qu’il ne comptait pas partir. Mais merde. « Mais je suis là, Sutton... Je suis toujours là, alors arrête de te braquer en pensant à ce qui pourrait éventuellement arriver avec des circonstances spéciales. » Non. Il ne dirait rien de plus. Il avait l’impression qu’en parlant de ça, ça rendait le danger de leur séparation plus présent et plus réel. Dure réalité de laquelle il essayait de s’enfuir par tous les moyens.
Le sujet changea fort rapidement suite à ces quelques paroles transcendantes. Sutton eût alors gagné une idée particulièrement alléchante, recherchant après une petite boite métallique. Lorsqu’elle la trouva, elle se redressa pour venir lui donner une pilule. Une pilule du bonheur. Oh oui. Il la connaissait bien que pour l’avoir déjà assez dégustée dans sa vie. L’acceptant avec plaisir, il n’eût le temps que de l’avaler, qu’il en redemanda une autre. Une deuxième pour être sûr d’en ressentir les effets. Sutton fronça les sourcils, tout en souriant. « Non mais tu permets, glouton baveux ! J'en ai même pas pris un encore ! » Il lui lança une moue, rétorquant à l’air boudeur de la jeune brune qui se tenait en face de lui. Elle prit une pilule à son tour pour l’engloutir, alors qu’il respirait lentement. Mais il en voulait plus. Toujours plus. « Ne m’oblige pas à te soumettre. » Lâcha-t-il sur un ton amusé, attendant qu’elle ne lui donne le deuxième cachet qu’il lui avait gentiment réclamé. Malheureusement, toujours traversée d’un éclair de génie, Sutton en vînt à lui faire oublier sa demande, lui demandant ce qui n’allait pas. Elle avait remarqué que quelque chose clochait depuis ces derniers jours. Mais peu importait. Se braquant aussitôt, il laissa entendre une réponse absurde et peu évasive. Il était hors de question qu’il lui avoue ce qui le tracassait. Il n’avait pas envie d’en parler, et encore moins de subir son interrogatoire pour savoir qui, quand, quoi, comment, pourquoi. « Non mais vas-y tu crois que je vais vraiment croire que t'es en manque de moi ? Dis le moi, ou t'auras pas d'autre pilule, voilà. » Il haussa les sourcils, esquissant un fin sourire. Chantage ? Elle était douée. Mais pas assez pour lui faire cracher le morceau. « Tu crois que c’est pourquoi que je t’ai demandé ce que tu ferai si je venais à t’embrasser, tout à l’heure ? » Lâcha-t-il sur un ton sérieux. Oui aussi pouvait se montrer persuasif quand il en avait envie.
« Tu fais chier, le babouin. Tu veux pas en parler ? Bien. Mais fais pas mine qu'il se passe rien, et que tout va bien dans le meilleur des mondes. Je suis pas conne. » Était-elle vexée ? Il se contenta d’arquer un sourcil et de la regarder. « Et tiens, prends-la, ta pilule. » Ça devenait un peu trop prise de tête au goût de Siméon. Il prit la boite, la déposa et se décida enfin à se lever. Il vacilla mais se reprit rapidement. « Tu me fais signe quand t’auras arrêté de prendre ça au sérieux. » Lâcha-t-il.
Sujet: Re: SUTTON&SIMÉON – I think I will always need you. Ven 2 Nov - 18:37
When you take me in your arms, it's my dream. ft. JAZZ &&. SUE 2012, APPARTMENT.
Plus la conversation avançait, plus elle s'en voulait de l'avoir fait dériver sur ce sujet. Elle avait envie que tout s'arrête, qu'ils stoppent ici leurs déclarations, mais tout cela continuerait, avec ou sans elle. Elle connaissait assez bien le jeune homme pour savoir qu'il savait être persuasif. Sauf sur ce sujet. Toujours, elle n'avait jamais succombé à ces mots tendres, elle n'y croyait pas. Elle n'y croyait plus. On le lui avait déjà dit, deux fois. Et les deux fois, cela s'était terminé en abandon. Alors non, jamais. Elle savait qu'elle devait ressembler à une vieille fille, une vieille carnassière à ressasser encore et toujours la même chose, mais elle ne pouvait s'en empêcher. Ils ne parlaient pas à cœur ouvert tous les deux, jamais. L'un comme l'autre, de toute façon, n'avaient pas étés élevés au rythme du « je te déclare ma flamme à chaque occasion ». Par ailleurs, elle trouvait ça débile.« Et puis, oui, peu importe de toute façon... » Oublier, oublier. Il fallait oublier.
Il fallait également, du coup, passer à autre chose. Son idée totalement impulsive de chercher au fin fond de son lit la petite boite magique qu'elle traînait avec elle depuis des années semblait même ravir son colocataire. Elle savait bien qu'elle avait de bonnes idées. Et puis, comme à chaque fois qu'ils étaient ensemble, leur relation passait de sérieuse à moqueuse, tout en passant par la case titillement. Il en voulait plus, toujours plus. Ces petites pilules faisaient le bonheur de Siméon, c'était évident. Mais alors qu'il en avait déjà pris, elle n'avait même pas pu voir la couleur qu'il voulait à nouveau y tremper ses lèvres. Alors, elle le taquina. C'était une putain de fatalité, une putain de gigne qui lui fit rouvrir la bouche en quête d'information, d'un sujet sérieux. Elle aurait vraiment du rester couchée ce matin là. Il aurait du la laisser pioncer jusqu'à pas d'heure, la laisser, si il aurait fallut, se noyer dans ses draps ou s'étouffer sous son oreiller. Peu importait, au final, tant qu'elle aurait évité de foutre son cœur sur la balance. D'envoyer son esprit au milieu de la table d'opération. C'était une fausse aux lions. Elle ne devait pas. Elle ne pouvait pas. Mais elle aimait trop Siméon pour rester là, impuissante, pour assister à son renfrognement sur lui-même. Depuis quelques jours, ça avait bien assez duré pour elle. Mais il était catégorique, ce sale poisson-chat, il ne dirait rien. Rien d'autre ne filtrerait de ses lèvres que des ironies et des piques tentant de changer de sujet. Elle abandonna donc. Tout du moins, pour l'instant. Il ne viendrait jamais par lui-même, un beau matin, lui raconter que ouais, il allait mal pour telle raison. Sue le connaissait par cœur, ce n'était pas son style. Mais de sa place, elle ne pouvait faire d'autre que de boire avec lui, regarder des films pourraves à la télé et de s'enfiler les cachets du sourire comme on s'arrache une boite de chocolats. C'était comme ça, pas autrement. Alors elle lui tendit le sachet contenant toutes les pilules en émettant un faible sourire. « Okay okay... » Elle semblait donc se résigner. Puis, elle réouvrit la bouche. Cela parut comme si elle tentait de se justifier. « Putain, je sais pas ce que j'ai aujourd'hui, là, à faire genre la nana trop sérieuse qui » Elle proliférer des excuses sans réellement les formuler. Il fallait préciser qu'elle n'était pas du genre à demander pardon sur la place publique. Tout cela était trop sentimental. Tout cela ne correspondait pas à Sutton.
Alors elle lui fit une moue. Une moue amusée, un peu friponne, canaille, coquine, et dieu sait quoi d'autre. Elle seule savait froncer les sourcils, sourire et poser un regard de cette manière. Et puis, sans prévenir, elle se jeta sur le plastique qui traînait sur le lit, entre eux, avant de s'enfiler un cacheton à la vitesse de la lumière. Elle désirait absolument passer à autre chose, oublier tout ce qui venait de se passer ici, dans sa chambre. Oublier toutes les paroles, ne plus penser à leur conversation. Et le meilleur moyen, pour elle, était de faire totalement autre chose. Alors, sans réfléchir, elle alluma la radio, et commença à sauter sur le lit en hurlant les paroles de la chanson qui passait à ce moment là. « OPPA GANGNAM STYYYYLE ! ♪ » Elle détestait profondément cette musique. Elle lui tapait sur le système, à passer tout le temps et partout. Mais elle en avait besoin. Alors elle continua à gueuler, en sautant sur le lit, alors que les pilules commençaient vraiment à faire effet. Sa tête tournait, elle fermait les yeux et priait de toutes ses forces pour ne pas perdre l'équilibre, vu l'état dans lequel elle était à ce moment là.
Sujet: Re: SUTTON&SIMÉON – I think I will always need you. Ven 2 Nov - 21:10
Les effusions d’amour n’avaient jamais été leur point fort. Ni à l’un, ni à l’autre. Ils n’étaient pas faits pour se déclarer leur amour au grand jour, ou pour utiliser de pareilles niaiseries. Ils préféraient se montrer leur affection commune par de petits gestes simples. Siméon le voyait plutôt de cette façon. Et c’était pour ça qu’il était venu réveiller doucement Sutton. Oui. A la base, c’était censé être agréable, doux. Voire même mignon. Tout ça avait vite tourné en « Tu me touches, j’te bouffe. ». Sutton. Encore. Mais lui aussi y était pour quelque chose. À force de provocations, ils finissaient toujours par y répondre, se livrant à un duel acharné. Jusqu’à trouver un vainqueur. Elle avait commencé. Il avait rapidement suivi. Ils s’étaient chamaillés comme deux gosses. Mais c’était ce qu’ils étaient en présence l’un de l’autre. Deux grands gamins qui profitaient de la vie. De leurs vies. En s’immisçant chaque jour un peu plus dans celle de l’autre. Passant d’un sujet à un autre, il lui avait avoué tenir à elle. Oui. Car c’était tellement rare ce genre d’évocation de sa part que, quand ça arrivait, il savait parfaitement que Sutton flippait. Alors il préférait se taire la plupart du temps. Ils avaient parlé. De tout et n’importe quoi. Ils avaient parlé d’eux, de leurs brillants avenirs, de leur relation, d’eux et du fait qu’elle voulait devenir étudiante. Journée pleines de surprises. Il se demandait qu’elle allait être la suivante. « Et puis, oui, peu importe de toute façon... » Mettant clairement fin au sujet, il lui lança un regard interrogateur, sans pour autant en attendre une réponse. C’était sa façon de clore les sujets auxquels elle n’avait plus envie de répondre, pour éviter de devoir se dévoiler. Ne le connaissait-elle pas assez que pour le faire ? Peu importait, comme elle le disait si bien. Fouinant sous son lit, elle avait sorti la boite. La boite. Celle qui contenait ses fameuses pilules magiques, qui les faisaient partir au pays des Bisounours en quelques minutes. Elle lui en offrit une. Il détailla la pilule blanche qui n’avait, pourtant, pas grand-chose à montrer. Puis il la fourra dans sa bouche, l’avalant rapidement. Sans hésiter, il tendit la main, attendant que sa chère Sutton ne vienne lui en déposer une autre. Cette dernière le nargua, n’ayant pas même eu le temps de faire pareil que lui. Finissant par lui balancer le sachet, il le laissa près de lui, sans rien faire.
Pourquoi avait-elle dû le remarquer ? Qu’il allait si mal durant ces derniers jours. Peut-être parce qu’elle le connaissait par cœur ? Mieux que n’importe qui en tout cas. Têtu, obstiné, borné. Siméon n’était pas décidé à lui répondre quoi que ce soit. Rien ne sortirait de sa bouche. Il aurait préféré que son état d’esprit soit passé inaperçu. Sutton avait un don pour savoir quand il allait bien ou mal. Un vrai détecteur d’humeur. Quelque part, ça lui prouvait qu’elle s’inquiétait pour lui. Même si c’était inutile. « Okay okay... » Comprenant qu’elle n’arriverait pas à retirer quoi que ce soit de lui pour le moment, elle abandonnait. Sage decision. Elle ne tarda pourtant pas à surenchérir. « Putain, je sais pas ce que j'ai aujourd'hui, là, à faire genre la nana trop sérieuse quoi. » Il la regarda, esquissa un bref sourire devant sa réaction. Comme si devenir sérieux être un pêché à ne pas commettre sous peine de se faire punir par Dieu tout puissant. Un peu comme si elle s’excusait implicitement d’avoir voulu être si intrusive dans sa vie. « Ouais, c’est vrai ça. Ça fait trop peur en plus. » Lâcha-t-il avec un air moqueur.
Lorsque Sutton se jeta sur le sachet en plastique qui contenait les pilules, il la regarda péter son grain de folie. Il l’observa longuement faire, un peu surpris. Que lui arrivait-elle encore une fois ? Elle avait besoin de se défouler, parce qu’elle émergeait enfin du son sommeil après plus d’une heure ? Possible. C’était Sutton après tout. Elle alla allumer la radio pour la mettre à fond, avant de venir se mettre debout sur son lit. Et elle sauta dessus, dans tous les sens, en dansant. « OPPA GANGNAM STYYYYLE ! ♪ » Et en chantant. Il fronça légèrement les sourcils, se demandant réellement ce qu’il se passait dans la tête de la petite Keitel. Puis, se redressant instinctivement, il se dirigea vers la porte. « Non. Ça, c’est trop pour moi. J’vais me pieuter dans mon lit. » Déclara-t-il, alors que c’était lui-même qui l’avait réveillée. Il sortit de la porte, tentant d’oublier cette affreuse chanson. Il alla dans sa chambre, se jeta sur son lit, se recouvrit de ses couvertures et ferma les yeux, se doutant que Sutton allait réapparaitre d’ici peu de temps.