DOUBLE-COMPTE : jona & louis. MESSAGES : 8067 ARRIVÉE : 07/03/2012 LOCALISATION : à l'hôpital.
Sujet: La peur de mourir nous rend beaucoup plus vivant. - Luana Lun 2 Juil - 13:17
Je marche. L’air glacial de cette nuit un peu trop froide de juillet me frappe le visage. J’accélère le pas. Je ne suis pas craintif, mais ce n’est pas pour autant que je me plais à vagabonder dans les petites ruelles sombres d’Arrowsic. Et puis parce que ce quartier est connu pour être le repaire de la mauvaise graine. Les fils à papa qui veulent se rebeller, les filles un peu déjanter, les dépravés qui cherchent exil dans cette petite ville tranquille – plus si tranquille que ça, d’ailleurs. Depuis la disparition de Meryl Dawn – même si rares étaient les personnes qui avaient une quelconque estime pour elle – les gens se montrent plus peureux, moins confiant et un nouveau climat de peur reigne sur Arrowsic. Un climat qui ne me plait pas trop, un climat dont s’amuse Rumour Has It, un climat qui change les gens. L’agressivité monte, les soupçons aussi. J’ai jeté un coup d’œil aux statistiques de la criminalité de la ville. En fait, ça n’a pas augmenté. Il y a toujours eu des cambriolages, il y a toujours eu des agressions, sauf qu’avant, c’était tabou. Maintenant, tout le monde en parle.
J’accélère encore le pas, comme si la vitesse de ma marche était régulée par mon stress, par mes pensées. Au fond, c’est agaçant. Les gens parlent de la violence, de la criminalité, c’est notre quotidien. On se monte la tête les uns les autres. On croit qu’on peut plus faire confiance à personne. Même en Suisse, on dépeint les villes comme étant dangereuses. Depuis la mort de ma mère, je regarde régulièrement le journal local. Pourquoi ? Je ne sais pas. Peut-être par peur de manquer un évènement important. J’ai toujours du mal à accepter le fait d’avoir découvert son décès deux semaines après que celui-ci ce soit produit. Quel genre de fils je suis ? Du coup, tous les jours, je surfe sur ce site. Et encore ce matin j’ai lu un article sur la criminalité à Genève. Zurich attaque le gouvernement, ils disent que la police ne fait pas son travail, ils disent que la petite ville court droit à sa perte. Apparemment, il existe maintenant des portes clés, que des soit disants associations donnent aux gens. Ces portes clés sont munis d’une puce GPS, pour tracer les gens, trouver leur maison et les voler. Mais dans quel monde vit-on ? Doit-on vraiment se méfier de tout et de n’importe qui ? Je trouve ça bien triste. Et parce que je n’ai pas un passé anodin, je n’exclue toujour pas que les dires de RHI soient véridiques… Des tueurs à gage à Arrowsic, peut-être, surement. Et j’espère que ce n’est pas à cause de moi qu’ils sont là. Et j’espère que je ne risque rien. J’essaye de ne pas y penser, j’essaye de sortir tout ça de mon esprit, mais c’est dur. La peur ne me quitte plus vraiment. Si ils sont là, pourquoi restent-ils cachés ? Pourquoi ne m’est-il encore rien arrivé ? Je ne garde jamais très loin cette idée, cette menace, cette épée de Damoclès qui pend au dessus de ma tête.
J’accélère toujours plus. J’arrive bientôt à destination. Plus qu’une dernière ruelle sombre. Plus qu’une et j’atteins la lumière. Je marche vite, très vite. Mais pas assez vite. Je sens qu’on m’attrape et je suis projeté contre le mur. Je sens la lame glacée d’un couteau sous ma gorge. Je regarde mon agresseur. Je ne vois que ses yeux bleu à travers une cagoule noir. Bleu azur. Ils sont beaux. Beaux et froids. Sans sentiment. Sans pitié. J’ai peur, mais je ne le montre pas. Oui, je suis mort de trouille. J’essaye de pas trembler, j’essaye de rester stoïque. Ca y est ? Ils m’ont retrouvés ? Ca y est ? C’est eux ? Mon heure est-elle arrivée ? Je pense à Kai, j’aurai du lui dire la vérité. Elle méritait de le savoir, elle mérite de savoir que je suis en danger, qu’il peut m’arriver quelque chose à tout moment. J’aurai du lui dire. Son visage, ses beaux cheveux roux, son merveilleux sourire. Je ne panique pas. Elle m’aide. Elle me sauve. « VIDES TES POCHES ! ALLEZ, PLUS VITE QUE CA ! » Je m’exécute, avec hâte. Je ne sais pas ce que ça veut dire. Peut-être que ce n’est « qu’une » agression. Peut-être. Mais alors pourquoi ces deux yeux bleu perçants me disent tant quelque chose ? Pourquoi j’ai l’impression de les avoir déjà vu, il y a 5 ans ?
Sujet: Re: La peur de mourir nous rend beaucoup plus vivant. - Luana Ven 6 Juil - 13:00
Je ramasse le fric et je me casse. C’est aussi simple que ça. Pas un sourire. Pas un mot doux. Ce n’est pas le genre de client qu’on veut ravoir. Peu importe le nombre de billet que je prends dans ma main. C’est encore trop peu payé. Pour ses pulsions et envies sadomasochistes. Le vent frai fait voler mes cheveux. Se frotte à mes joues rougies. Et je peste dans l’espoir qu’il ne fasse pas couler mon maquillage. Certes, j’ai fini pour ce soir. Mais, je n’aime pas qu’on me voit autrement que comme une poupée. Les rues de ce trou du cul du monde sont toujours aussi calmes. Aussi désertes. Sans intérêt. Même le peu de lumière n’est pas effrayant. Tout est fade. Rien n’est excessif. New York où es-tu ? Dans mon sommeil j’y retourne. Si seulement je pouvais y remettre les pieds.
Aurais-je parlé trop vite ? Il semblerait. Je tournais au coin de la rue. Pour voir une racaille des bacs à sable. Il n’a pas d’arme à feu. Et il porte une cagoule. Pas assez de couilles. Pas assez imposant. Pour forcer les gens à se taire. Les faire trembler et les tétaniser. Pas assez d’aplomb pour tout ça. C’est rien qu’une petite merde. En manque de fric. Je m’avance doucement. Il n’entend même pas le bruit de mes aiguilles. Ou il n’y prête pas attention. Qu’est-ce que je suis supposée faire ? Aider ou admirer ? Le choix est difficile. Même si cette racaille est nulle, ça me fait rire. Un peu d’action. Je m’approche encore. Je n’aurais pas dû. Parce que je connais le type qui se fait agresser. Et il me connait aussi. Monsieur le médecin je me mêle de tout. Pas méchant. Mais, moi les gentils j’en ai rien à foutre. Je les bouffe. Ma foi, par convention il faut que je l’aide.
J’attrape mon sac. Et plus particulièrement mon flingue. Enfin, celui de Milo. J’ai pas vraiment eu l’occasion de lui rendre. Je sais que ne devrais pas le sortir. Mais, j’aime avoir l’avantage. Et ça fait un bien fou de le tenir. L’adrénaline monte en moi. Je le butterais bien pour le plaisir. « VIDES TES POCHES ! ALLEZ, PLUS VITE QUE CA ! ». Ça vient jusqu’à mes oreilles. Et Fernando s’exécute. Même pas une tentative de résistance. C’est dommage. Un peu trop ennuyant quand même tout ça. Je pointe la racaille avec mon arme. « A moins que ce ne soit toi qui vide tes poches. » J’ai un rire mesquin. Et lui aussi. Mais, il ne devrait pas rire. « Tu crois que c’est une nana qui va m’apprendre la vie peut-être ? ». Et il se sent fier. Alors que mon regard en dit long. Un mot de trop et je lui fais sauter la cervelle. Il ne maquera à personne. Le témoin ? Un témoin, ça ferme sa gueule. S’il l’ouvre il est mort. « Avec ton petit couteau tu crois me faire peur ? Tu fais pas le poids. Casse toi ou je tire. ». Il rigole encore une fois. Ça me fait chier. Mon genou s’abat dans ses couilles. Étrangement il fait moins le malin. Et machinalement il lâche son couteau. J’adore les réflexes masculins C’est con quand même. Le bout froid de l’arme se pose dans son cou. « Je peux même te faire mourir dans d’atroces souffrances si tu le désires. ». Un rire ? Ah non ! Il n’ose plus. Du regard je lui fais comprendre qu’il doit déguerpir tout de suite. Et c’est ce qu’il fait. Je pense que la prochaine qu’il insultera une femme et plus encore une pute, il réfléchira à deux fois.
Je me tourne vers le brun. Je range mon arme. Le problème c’est que maintenant il sait que j’en ai une. Le problème c’est que cette arme, c’est une preuve à conviction. L’élément que les flics cherchent partout. Pour savoir qui a tué la fiancé de mon frère. « Ne parle pas de ça à qui que ce soit, ok ? ». En fait, vu mon regard, il peut comprendre. Que ce n’est pas vraiment dans son intérêt.
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Sujet: Re: La peur de mourir nous rend beaucoup plus vivant. - Luana Dim 8 Juil - 21:12
Se faire braquer ? Flippant. Avoir un couteau sous la gorge ? Encore plus flippant. Avoir devant soi un tueur en série ? Mortel. Mais ça manière d’agir, malgré ses yeux bleus perçants, n’a rien d’un professionnel. Il agit avec hâte, il est à découvert. Il n’a même pas l’air de me connaître. Et il devrait s’il était celui auquel je pense. Donc je tremble un peu moins, mais je suis quand même stressé. Parce qu’on ne peut pas se montrer complètement détendu et je m’en foutiste devant un délinquant qui a une arme braquée sur nous. C’est pas un flingue, mais tout de même, ça peut faire très mal. J’ai peur, je l’avoue. C’est la première fois. Bon, si on fait abstraction du meurtre de mon père. Il veut mon argent, juste mon argent, juste ce que j’ai sur moi, pas mon compte en banque, pas ma vie. Ca doit surement être quelqu’un que j’ai déjà croisé. Arrowsic n’est pas une ville si grande que ça, on s’est tous déjà croisé une fois ou l’autre. Et ça là que je me dis que j’ai bien fait de garder mon passé secret, je fais bien de vivre dans un petit appartement miteux, je fais bien de ne pas étaler ma fortune et de n’en parler à personne. Alors qu’en fait, je dois être la personne la plus fortunée d’Arrowsic. Non, en fait, j’en suis sûr.
« A moins que ce ne soit toi qui vide tes poches. » Cette voix féminine et sur d’elle me surprend. J’en sursaute même. Je la connais. Je la connais trop bien. Et ce rire mesquin, oui je la connais bien. Je me retourne, et je vois Luana – sans surprise – avec une arme pointée sur mon agresseur – avec surprise. Je n’en reviens pas. Je connaissais son métier, je connaissais les risques qu’il engendrait. Mais j’ignorais qu’elle était en possession d’un flingue. Et pourtant, allez savoir pourquoi, je ne suis pas tellement étonné. Luana est le genre de femme qui aime avoir l’avantage, et ça se ressent dans cette affrontement. Mais le pauvre type ne me relâche pas pour autant, il rit aussi. Matcho peut-être ? Il n’a pas l’air de vouloir se laisser abattre par une femme. « Tu crois que c’est une nana qui va m’apprendre la vie peut-être ? » Réaction typique de petite racaille à deux balles. Il est loin de ce que j’imaginais, de ce que je redoutais. Un tueur à gage aurait déjà dégainé son 45, il aurait déjà fait deux victimes, et la scène de crime serait déjà nettoyée. Non, ce type, c’est un amateur, surement un gamin qui a besoin de fric, où un type qui vient de perdre son boulot. Rien de bien sérieux, rien de bien méchant. « Avec ton petit couteau tu crois me faire peur ? Tu fais pas le poid. Casses toi ou je tire. » Luana ne tremble pas, elle n’hésite pas. Si elle a peur, elle le cache bien, mais quelque chose me dit qu’il en faudrait plus pour l’effrayer. Et puis, je lis bien sur son visage qu’elle ne s’inquiète pas le moins du monde pour moi. Elle s’en fiche, je pourrais creuver sous ses yeux qu’elle ne lèverait pas le sourcil. J’en viens à me demander pourquoi elle fait ça, pourquoi elle vient voler à mon secours. Le mec rigole, encore. Et Luana ne cache pas son agacement. Elle veut gagner, et elle gagne. Un petit coup de genou dans les couilles du type et il me lâche. Je suis soulagé. Mais je ne montre rien, je ne bouge pas, trop pétrifié par l’arme de Luana. « Je peux même te faire mourir dans d’attroces souffrances si tu le désires. » Il se barre en courant, et je vois s’afficher sur le visage de la belle jeune femme un magnifique sourire sadique. Elle est fière d’elle de toute évidence. Et moi, je suis sans voix.
Elle range son arme, elle pivote vers moi. « Ne parle pas de ça à qui que ce soit, ok ? » Je suis trop pétrifié par ce qui vient de se passer pour réagir tout de suite. Je ne suis pas du genre poule mouillée, mais tout de même. Disons que c’est plutôt le genre de situation improbable à laquelle on ne s’attend pas à Arrowsic. Néanmoins, je me sens redevable envers Luana. « J’comptais pas m’en vanter tu sais… » C’est vrai, un type qui n’est même pas capable de se défendre tout seul et qui se fait sauver par une prostituée… Y a mieux pour l’égo. Certes, je ne suis pas du genre matcho, mais tout de même. « Mais je suppose que je dois te dire… Merci. »
Mes yeux restent bloqués sur son sac à main, là où elle vient de ranger son arme. Et je commence à me poser des questions maintenant. « Luana, c’est quoi cette arme ? » C’est vrai, pourquoi avoir besoin d’un flingue ? Ici. Pour moi, les gens qui ont des flingues, c’est des gens qui ont peur. Mais de qui Luana pourrait-elle bien avoir peur ? Pourquoi aurait-elle besoin de se défendre ? De clients violents ? Je ne pense pas, après tout, malgré les pratiques certainement bizarres de certains de ses clients, ça m’étonnerait qu’il y en ait qui lui veulent du mal, après tout, les prostituées sont tellement rares dans le coin…
Sujet: Re: La peur de mourir nous rend beaucoup plus vivant. - Luana Lun 9 Juil - 0:25
Il ne bouge pas. Il ne parle pas. Encore trop sonné. Trop apeuré. J’imagine que c’est normal. Que c’est une réaction habituelle. Mais, je ne peux pas partir. Faut d’abord qu’il me confirme. Qu’il va bien gentiment fermer sa gueule. Je lève un sourcil. Attendant qu’il parle. Et il semble prêt à le faire. J’ai presque envie de dire Bravo. « J’comptais pas m’en vanter tu sais… ». Ah ouais ? Tu m’étonnes ! Sauvé par une gonzesse. Une pute qui plus est. Le bas de la chaine alimentaire. C’est sûr qu’il y a un manque de classe. Surtout pour l’un de ces médecins péteux. Mais, je ne vais pas m’en plaindre. Pour le coup, je n’en demande pas mieux. « Ça ferait mal à l’égo, n’est-ce pas ? ». J’affichais un petit sourire plein de fierté. Et moqueur. Mais, bon, tellement habituel que presque sympathique. « Mais tant mieux, c’est doublement dans ton intérêt de fermer ta gueule. ». Classe et délicatesse ? Eu… vous avez vu mon métier ? J’ai appris que Baudelaire ne m’offrira pas de cadeau. Et que se prendre pour Obama vous mène à la tombe. Je parle de façon vulgaire. Mais, Fernando le sait. Je crois. « Mais je suppose que je dois te dire… Merci. ». Ouais, s’il veut. Il n’est pas obligé. Je me fous des conventions. Et qu’il se sente redevable. Quoique ça, c’est toujours intéressant. Mais, là, j’ai trop de victime en ce moment. Je peux pas en prendre une autre en charge vous voyez. Je perdrais tout mon plaisir sadique. Et je serais vachement moins créative. Bref, histoire de pute qui s’ennuie. Je ne réponds donc pas.
Il ne lâcha pas mon sac des yeux. Peur que je le flingue ? Si tel était le cas, je l’aurais déjà fait. A moins de vraiment vouloir lui torturer l’esprit. Mais, je penche pour une autre théorie. Je suis certaine d’avoir éveillé sa curiosité maladive. C’est un truc de fou. Ce mec est pire qu’un gosse ! Mille questions à la minute. Et du genre à insister. Ça lui jouera des tours. De tenter de mettre son nez dans les affaires des autres. « Luana, c’est quoi cette arme ? ». Roh mais je t’en pose des questions ? Je suis une pute. Les mecs me traitent comme telle ! Alors, pourquoi pas ? C’est sécurisant ! Ton cerveau n’aurait pas pu te fournir cette raison ? Bon d’accord. Ce n’est pas du tout pour ça. Mais, il n’a pas à connaître le pourquoi. Et je n’aime pas qu’il s’interroge comme ça. « C’est mon distributeur, je me le mets dans la chatte tous les soirs et je tire pour avoir des orgasmes. ». Je le regarde. D’un regard qui en dit long. Et qui va avec mes paroles. Tout ça pour lui faire comprendre. Qu’il ne doit pas trop poser de questions. Et que ça ne la regarde pas. De toute façon, je n’irais jamais lui dire la vérité. Même ivre. Même sous la torture. Je préfère crever que de moisir en taule. Je prends une cigarette. Je l’allume. « T’en pose des questions. Tu sais qu’on est pas dans le monde des bisousnours ? ». Je le regarde avec un sourire cynique. Lui, c’est un peu ça. Il doit voir la vie en rose. Et puis en même temps, je lui fais comprendre. Qu’il ne devrait pas se mêler de ce qui ne le regarde pas.
Je m’approche de lui, lentement. Le faisant reculer contre le mur. J’approche ma bouche de son oreille. Plaquant une main sur son torse. « Imagine que je pose ce flingue sur ta tempe, ça ne calmerait pas tes ardeurs ? ». Je murmure avec une sensualité exagérée. Avant de poursuivre. Laissant mes mains glisser sur son corps. « Imagine un peu comme ça peut être utile lorsque tu as déjà la gueule en sang et le corps mutilé, quand un mec t’as déjà foutu violemment dans tous les trous possibles bien plus que sa bite. ». Je lui montrais un petit sourire sadique. J’espérais qu’il imaginait assez bien la scène. Parce que ce n’était pas fiction. C’était arrivé une fois. Et à l’époque c’était mon portable qui m’avait sauvé. Milo avait buté le type. Par contre j’avais pris cher après ça. Alors, même si ce n’était pas la vérité, ça aurait pu être ma raison.
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Sujet: Re: La peur de mourir nous rend beaucoup plus vivant. - Luana Lun 30 Juil - 16:19
Un mélange de sentiment m’envahit. Il y a de la peur, il y a du soulagement, il y a de l’incompéhension, encore de la peur, encore du soulagement et encore de l’incompréhension. De la peur, parce que je sens encore l’arme froide contre mon cou, parce que je sens encore mon cœur battre d’avoir cru ma dernière heure arrivée, d’avoir cru reconnaître cette voix et ces yeux bleus. Paranoïa. Du soulagement, parce que finalement ce n’était pas la personne à qui je croyais avoir affaire. De l’incompréhension parce que je ne comprends pas tellement tout ce qui vient de se passer, tout est aller trop vite. Encore de la peur parce que Luana tenait une arme à feu, Luana est armée. Et mon cerveau fonctionne très vite, trop vite. Je pense à cette histoire de tueur à gage, RHI avait dit que je côtoyais des tueurs à gage. On ne peut pas tellement dire que je cotyoie Luana, mais tout de même. Serait-elle plus qu’une prostituée ? Je ne le sais franchement pas et ce n’est pas spécialement rassurant. Et je me mets à me méfier d’elle aussi, alors même qu’elle vient de me sauver. Encore du soulagement, parce que je me dit que je me fais des idées, non, Luana est peut-être une pute, mais elle serait incapable de tuer quelqu’un, du moins je le crois. J’aimerais le croire. Encore de l’incompréhension parce que je ne comprends tout de même pas pourquoi elle est en possession d’une arme.
Elle me demande de me taire, bien sûr j’acquiesse. Je ne m’en vanterai pas. Jamais. « Ca ferait mal à l’ego, n’est-ce pas ? » Je fais oui de la tête, alors que ce n’est même pas tellement ça. C’est juste que je n’ai plus envie d’être mêlé à des histoires d’armes et de meurtres. C’est tout. « Mais tant mieux, c’est doublement dans ton intérêt de fermer ta gueule. » Je sens la menace, mais je n’y prête pas attention. Et puis, je ne la crois pas réellement capable d’appuyer sur la détente. J’ai peut-être tord, mais c’est vrai. Légitime défense, peut-être. De sang froid, non. Luana est une fille bien, si on creuse très très très profond. Je la remercie. Elle ne répond pas. Fallait si attendre. Je m’y attendais.
Et puis, je lui demande d’où vient cette arme, parce que la curiosité l’emporte sur la raison et que j’ai presque besoin de savoir. « C’est mon distributeur, je me le mets dans la chatte tous les soirs et je tire pour avoir des orgasmes. » Cru. Faux. Dégueulasse. Du Luana. J’hausse un sourcil, je la dévisage. Et elle prend ce regard pervers qui lui va si bien. « T’en poses des questions. Tu sais qu’on est pas dans le monde des bisounours ? » Le voleur qui m’a agressé est parti loin, très loin, et pourtant l’atmosphère devient de plus en plus malsaine. Complètement malsaine. Horriblement malsaine. Luana s’approche de moi. Elle se sent puissante, en pouvoir, ça se voit. Et c’est vrai, je suis à sa merci. Elle est armée, je le sais, et je n’ai rien. Je me retrouve dos au mur, exactement comme toute à l’heure, la main de Luana sur ma poitrine, sa bouche caressant sensuellement mon oreille tout en me murmurrant quelques mots. « Imagine que je pose ce flingue sur ta tempe, ça ne calmerait pas tes ardeurs ? » Je le sens mal. C’est presque celle qui m’a sauvé qui m’agresse à présent. Rien avoir avec l’agression précédente. Celle-là, est plus de l’ordre de l’agression morale, le type d’atteinte contre laquelle on ne peut rien, qu’on ne peut que subir. Et tout ça pour une simple et malheureuse petite question que je n’aurais de toute évidence jamais du poser. « Je crois que c’est plutôt toi qui devrait calmer tes ardeurs Luana, je ne suis pas l’un de tes clients sadomasochistes au risque de te decevoir. » J’essaye d’être aussi pervers qu’elle, de modifier le son de ma voix, de paraître confiant, trop confiant et de lui montrer que je suis capable de reprendre l’avantage. Mais tel une merveilleuse joueuse de poker, elle sent le bluff et elle le balaye facilement.
Ses mains glissent sur mon corps. Je suis paralysé. Son fligue, elle le ressort, et elle le balade entre mon entre-jambe. Et je frémit. Je n’ose pas bouger, je n’ose pas parler. Et je sens son souffle chaud dans mon cou alors qu’elle parle. « Imagines un peu comme ça peut être utile lorsque tu as déjà la gueule en sang et le corps mutilé, quand un mec t’as déjà foutu violemment dans tous les trous possibles bien plus que sa bite. » Elle affiche son sourire sadique, sans pitié. Ce sourire qui veut dire « Fernando, tu peux rien contre moi. Fernando tu es à ma mercie, je ferai de toi tout ce que je veux. » Et en cet instant, je me sens presque abusé. Victime d’une pute. Et je sens qu’elle aime ça. Et elle semble savouré mes yeux perturbés et effrayés et quand je comprends que c’est ce qu’elle attend, je me reprends. Je la fusille du regard et je dis simplement. « Ca sent le vécu. C’était pas trop douloureux, hein ? T’as l’air d’avoir aimé ça, tu veux que je te fasse la même chose ? » Et ça, je sais que c’est la réplique qu’elle n’attendait pas. J’attrape sa robe par le décolleté et je la projète à mon tour contre le mur, me serrant contre elle, son arme et sa main prisonnières entre nos deux jambes. « Elle était merveilleuse ton histoire, mais si tu veux bien, je vais m’en aller et éventuellement reconsidérer l’idée de ne rien dire à personne puisque tu ne veux pas répondre à ma petite question. J’veux dire, si je dois garder le silence, autant savoir pourquoi. »
Sujet: Re: La peur de mourir nous rend beaucoup plus vivant. - Luana Mar 31 Juil - 22:37
Je sais qu’il se sent menacé le petit. Et c’est le prix de sa curiosité. Il ne pouvait se contenter de dégager. Il voulait savoir. Mais, à quoi bon ? C’est une évidence que je ne cracherais pas le morceau.[color=#BC5136] « Je crois que c’est plutôt toi qui devrait calmer tes ardeurs Luana, je ne suis pas l’un de tes clients sadomasochistes au risque de te decevoir. ».[:color] C’est bien essaye Fernychou. Je riais. De façon moqueuse. Il n’était pas crédible pour un sou. Et même lui le savait. Il dégoulinait la crainte. Et le manque d’assurance. Il ne suffit de faire comme si. De tenter de bluffer. Il faut y croire. Et lui, c’est ce qui lui manque. De la conviction. Quand il parle, il pense trop à cette putain de boule dans son ventre.
Je joue de lui. Avec mes mains. Avec ma voix. Avec mon flingue. Je fais de lui mon pantin. Celui à qui je raconte les histoires sordides. Un sourire au lève. La main sur l’entre-jambe. Est-ce que j’aime ça ? Vous n’imaginez pas à quel point. C’est bon de ressentir la peur. L’horreur. Le dégoût et sans aucun doute le mépris. J’aime ce que je fais naître en lui. Le révulser et être si prêt de lui. Ses petits yeux perturbés. Effrayés. C’est orgasmique.
Oh que vois-je ? Un petit regard noir soudainement. Monsieur l’interne en aurait-il marre d’être pris pour un pion ? C’est meugnon. « Ca sent le vécu. C’était pas trop douloureux, hein ? T’as l’air d’avoir aimé ça, tu veux que je te fasse la même chose ? » Je hausse un sourcil. J’avoue volontiers que je ne m’y attendais pas. Il sort les crocs le petit Ferny. Comme c’est attendrissant. J’allais ouvrir la bouche. Mais il me surprend à nouveau. Prend ma robe par le décolleté. Avant de m’offrir sa place contre le mur. Bloquant ma main et mon flingue. C’est bien joué. Je souris. Amusée, par la situation. Amusée de sortir de sa carapace. C’est chou. « Elle était merveilleuse ton histoire, mais si tu veux bien, je vais m’en aller et éventuellement reconsidérer l’idée de ne rien dire à personne puisque tu ne veux pas répondre à ma petite question. J’veux dire, si je dois garder le silence, autant savoir pourquoi. ». Et là je ne réfléchis pas. Mon genou s’abat là où il ne faut pas. Dans ses précieuses couilles. Tu souffres merdeux ? J’espère bien. Parce que, je ne rigole pas franchement avec ça. Je me dégage de lui. Sans prendre la peine de pointer mon flingue sur lui. Il me croit peut-être incapable de m’en servir. Je sais que je le suis. Je l’ai déjà fait. Mais, je n'ai rien à lui prouver. « La raison, tu l’as déjà, si elle ne te convient pas, tu peux toujours te chier dessus, ça sera pareil. . Je le regarde d’un de ces regards qui ne laisse aucun doute sur mes intentions. « Je crois que tu vas te taire. Elle s’appelle comment ta petite amie déjà ? Ah oui Kai ! Elle est si charmante… si fragile et si naïve, ça serait vraiment dommage qu’il arrive quelque chose à son charmant minois parce que tu as parlé un peu trop, tu ne trouves pas ? ». Je rigole. Un rire de pétasse. Parce que je n’hésiterais pas à le faire.
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Sujet: Re: La peur de mourir nous rend beaucoup plus vivant. - Luana Lun 6 Aoû - 17:05
L’adrénaline, la peur, le danger. Toutes ces choses qui dictent mes actes, mes paroles et même mes pensées. Il n’y a qu’elle et moi. Luana et moi, dans cette ruelle sombre. Une pute et un médecin. Bloqués là à cause d’un secret, entre violences et menaces. Bloqués, prisonniers. Même si à première vue, j’avais décidé de laisser couler, je ne peux refouler mes instincts de mâle. Rester là, sans rien faire, à laisser Luana jouer avec moi : Non. Je n’hésiterai pas à aller plus loin s’il le faut. Et je le ferai. Le problème, c’est qu’elle aussi. Elle n’arrêtera pas avant d’avoir ce qu’elle veut. Et justement, qu’est-ce qu’elle veut au juste ? Pourquoi m’avoir sauvé, pourquoi m’avoir dégagé d’une mauvaise situation ? Pour me mettre dans une situation encore pire, c’est ça ? Pour me montrer que j’ai évité le petit caïd de rue pour avoir affaire à la grande et puissante Luana ? Oh mon dieu, je tremble. Ironie. Même son flingue, étrangement, m’effraie moins que le couteau du mec d’avant. Parce qu’avant j’avais peur pour ma vie. Et là, je sais pertinemment qu’elle ne me tuera pas. Elle tout ce qui l’intéresse c’est la souffrance, à croire que sa vie est tellement merdique que c’est tout ce qu’elle retire comme bonheur. Pauvre fille. Pauvre pute. Elle rit, elle se moque, elle craint. Elle montre à nouveau sa maigre supériorité dès que j’essaye de lui tenir tête. Et je ne compte pas arrêter.
Alors je décide d’aller plus loin, de frapper plus fort et de me servir de sa petite histoire contre elle. Et ça marche, elle ne s’y attend pas, je la surprends et je prends l’avantage. Mais elle n’a pas dit son dernier mot, évidemment. Luana ne dira jamais son dernier mot. Alors que je suis appuyé contre elle, contre le mur, elle parvient a me mettre un coup dans un endroit bien particulier et bien sensible et évidemment, je ne peux plus rien contre elle. Elle se dégage de mon emprise et moi je suis à genoux. Oh comme elle semble aimer ça, ça se lit sur son visage. Et moi, je sens la rage monter en moi. Je la déteste, et je ne vais pas la laisser gagner. « La raison, tu l’as déjà, si elle ne te convient pas, tu peux toujours te chier dessus, ça sera pareil.
Je me relève doucement, un peu remis de mes émotions, mais toujours très endolori et je lui fais face. Elle n’a pas fini évidemment. « Je crois que tu vas te taire. Elle s’appelle comment ta petite amie déjà ? Ah oui Kai ! Elle est si charmante… si fragile et si naïve, ça serait vraiment dommage qu’il arrive quelque chose à son charmant minois parce que tu as parlé un peu trop, tu ne trouves pas ? » Elle rit, et c’est bien ça le pire, je crois. Et là, je n’en peux plus tout simplement. Je ne peux plus garder mon sang froid. Le coup part. Mon poing s’abat sur sa terrible gueule. Et elle rit plus. Et y en a pas qu’un seul, de coup. Ils se suivent, ils s’enchainent. Et je ne suis plus moi, je ne me contrôle plus. Je m’observe, j’ai envie de me crier d’arrêter, mais j’y arrive pas. Je la déteste. Je la déteste. Et quand son visage est suffisamment ammoché, j’arrête. Je ne trouve plus mon souffle, je la regarde, elle me regarde et c’est comme si ce n’était plus moi dans ce corps. Je viens de frapper Luana. Et pour la première fois, je lis dans son regard un tout autre sentiment.
Sujet: Re: La peur de mourir nous rend beaucoup plus vivant. - Luana Lun 6 Aoû - 21:31
Il n’en peut plus. Je le sais. En même temps, je parle de sa petite amie. De la rouquine. Kai. Celle qui prendra pour lui s’il joue au con. Forcément, il y a de quoi perdre la tête. Par contre, je ne m’attendais pas à ce que son poing parte. Je ne m’attendais pas à me prendre un coup. Et c’est la surprise qui me fait mal. Pas son putain de coup. Parce que ça, j’en ai vu d’autre. Par contre, un coup pas deux. Pas sans répliquer du moins. Je le frappe et il en fait autant. Que croyait-il ? Que j’allais le laissé m’écraser comme ça ? Lui ? Non, il pouvait crever. Si je l’avais laissé faire ça aurait été pour mieux l’achever. Il est fou de rage. Il cherche à faire mal mais, je sais qu’il a mal aussi. Et je sais qu’il aura encore plus mal s’il dépasse les bornes. Il n’y aura pas que lui d’ailleurs. Il ne me connait pas. Il ne sait pas de quoi je suis capable. Qu’il aille voir celle qui aurait pu être ma belle-sœur. Oh pardon, elle est morte. Il croit que j’ai quoi à perdre ? Absolument rien. Alors sa connerie, il peut la payer à prix d’or. Je me fous de tout. Je me fous de ces coups. Il ne sait pas à quel point c’est lui qui souffre. De toute cette haine qui le pousse à être un autre. Il découvre le monstre qui est en lui. Celui qu’il cache derrière son sourire de gentil médecin. Il découvre son côté bestiale et sanguinaire. Bouh.
Et finalement, il s’arrête. Alors que j’ai la gueule en sang. Alors qu’il n’est pas mieux que moi. Alors que son souffle est court. Pour la première fois, il doit lire le sentiment de colère dans mon regard. Je bouge de là. Lui donne un dernier coup dans les couilles. J’aime bien viser là. Parce que je me dis que je peux lui couper. Je lui lance un regard noir. Sans une once de peur. Plutôt déterminé. « N’oublie pas de fermer ta gueule ». Parce que qu’il me frappe ou non, la menace tiens toujours. Parce que, qu’il me frappe ou non, s’il part, la rousse va souffrir.
Je tourne le dos. Mes talons claquent dans la rue. Je m’éloigne de lui. Je m’éloigne de cet abrutit. Je me félicite. D’avoir su ne pas trop m’emporter. De ne pas avoir sorti mon flingue. Tiré un coup. Pour lui faire peur. Je me félicite de ne pas avoir pris le risque. Qu’une balle puisse m’inculper. Je me félicite d’avoir écouté cette petite voix. Qui me rappelle comment agir. Que New York ou ici, il faut avoir être sur ses gardes.
Je m’allume une cigarette. Au goût du tabac se mêle le goût du sang. Le problème c’est qu’à cause de ce couillon, je vais être repos quelques jours. Le problème c’est que quand on est une pute, il n’y a pas vraiment de jour de congé. Il n’y a que du manque à gagner. Je marche. Dans cette ruelle sombre. Je n’appréhende pas. Je sais qu’il va se taire. Ou alors la petite Bonistaw est tombée sur le grand méchant loup.