Arrowsic est une ville calme jusqu'à ce que les habitants en pensent le contraire. Un coup de tonnerre qui déclenche une véritable tempête.
Ce n'est pas Aaron qui dira le contraire. Le coup résonnait dans la rue où tu te baladais tranquillement sans histoire, en sifflotant la musique que tu avais dans le crâne. Par frayeur et surprise, tu entrais sans te poser de question dans l'endroit le plus proche afin de te mettre à l'abris de la tempête. Tu as même emmené avec toi la jeune Aédan à l'intérieur afin de mettre quelqu'un d'autre à l'abris. L'église était toujours ouverte le soir, par chance.
Dans cette église vous tombez nez à nez avec une personne que vous avait déjà entrevu auparavant sans vraiment la connaître plus que ça. Makan, tu te trouvais déjà à l'intérieur, et tu semblais avoir été surpris du bruit.
Soudain, une nouvelle fois la porte de l'église s'ouvrit en grand, deux ombres, dont une qui semblait au plus mal entraient au sein de l'église. Ton visage d'ange Leandro se dessinait à la lueur d'une bougie, et tu tenais à ton bras la jeune Aaliyah dont le haut était tâché.
Leandro, tu te trouvais dans la rue, aux premières loges et tu as assisté à ce spectacle. Serais-ce à cause de cela que tu as pété un câble ?
Aaliyah, tu as eu le malheur de croiser la route de Leandro. Cependant, tu as choisi le bon endroit, car il ne te reste plus qu'à prier pour que ton sang arrête de couler.

« Si t’enlève la cédille, ça fait gar con … gare aux cons … gar … » à la vu d'Aédan, le jeune indien s'arrêta net ... après toutes ses années où ils ne s'étaient pas revus il l'a croisé là à clopiner comme elle savait bien le faire. Bien sûr qu'il lui en voulait ... dans un sens il l'aimait bien du moins.. Elle avait été importante, maintenant elle n'était plus considérable à ses yeux, c'était une ancienne histoire, et ça le resterait ; ou pas. Aaron déterminé à reprendre sa chansonnette seulement un grondement crépita sur toute la ville d'Arrowsic ... un bruit dont les vibrances se faisaient encore entendre après quelques instants. L'éclatement n'avait pas prévenu de son arrivée, il sursauta donc ne s'y attendant pas. Une tempête à Arrowsic ? non c'était surement autre chose. Deux mois passés ici n'étaient peut-être pas assez pour dire s'il était question de tempête ou non mais ce n'en était surement pas une ... du moins c'est ce qu'il pensait.

Sur le coup de la surprise, son seul réflexe étant de s'abriter dans l'endroit le plus proche, il emporta avec lui Aédan, car malgré tout il n'allait pas la laisser seule dans la rue, mais surtout seule le soir. Aaron entra accompagné d'Aédan dans l'église un peu alarmé de ce qui s'était passé. Ils n'étaient pas seuls en effet un des habitants de la ville qui paraissait familier à Aaron était déjà à l'intérieur, il se dirigea d'ailleurs vers eux d'un geste habile.

Deux autres personnes rejoignirent les trois jeunes gens peu de temps après leur arrivée. Tout s’était passé rapidement qu’Aaron n’eut pas le temps de comprendre que la jeune femme était bel et bien Aaliyah, il se détourna à la vue du sang. « Je … », tirant une grimace il se frotta le front « mais … punaise ! » marmonna Aaron, oui il n’aimait pas le sang c’était une chose, il ne pouvait pas se vanter d’être un super héros invincible ! Il masqua sa voix pour ne pas affoler la victime, car c’était une des règles primaires, non seulement lui n’aimait pas le sang, s’il se mettait à paniquer la victime perdrait surement le contrôle.

Rentrant de son tour de shopping, Aédan marche tranquillement. La journée est plutôt calme, les gens se promènent et flânent dans les rues. La brune a envie de rentrer et terminer son après midi tranquillement pour ensuite songer à sa soirée. Elle ne sait pas encore si elle la passera en compagnie d’un bon DVD ou d’un homme qui l’aura séduite dans un bar. Elle se décidera plus tard. Là, elle n’a envie que d’une bonne douche. Seulement, dans sa prévision du reste de sa journée, elle n’a pas imaginé se retrouver en plein milieu d’une église. Nullement croyante, elle regarde les lieux le cœur battant la chamade. Quelques minutes auparavant, un bruit sourd l’a faite sursauter. Un bruit comparable au tonnerre. Un coup puissant, unique. Pas d’éclair, pas d’autre bruit. La jeune femme comprend rapidement qu’il n’est en aucun cas question d’une tempête. Se réfugier dans l’église n’est absolument pas son idée. Elle est complètement perdue, sonnée. Finalement, elle reconnait Aaron. Ce garçon qu’elle a si violemment rejeté par le passé. Lui non plus n’a pas compris son changement de comportement. Il n’est pas au courant de toute l’histoire, comment aurait-il pu deviner ? Il ne méritait sûrement pas un tel traitement mais Aédan avait été incapable de réfléchir. Repousser les autres était la solution qu’elle avait trouvée, et qu’elle utilise finalement encore aujourd’hui.

Ils ne sont pas seuls dans cette église. Un homme s’avance vers eux. Elle ne saurait pas poser un nom sur son visage mais peut-être l’a-t-elle déjà croisé ? Elle n’en sait rien. Ses idées sont embrouillées. Que se passe-t-il dehors ? A peine le temps d’ouvrir la bouche pour questionner ses deux compagnons que deux autres personnes entrent finalement dans l’église. Les yeux ronds, la jeune femme les fixe. Du sang. Une fille qu’elle ne connait pas semble être blessée, plutôt gravement. Est-ce la conséquence de ce foutu bruit entendu ? Nullement terrifiée à la vue du sang, elle l’est plutôt pour la santé de la jeune femme. Par chance, cet homme déjà présent est médecin, au pire, elle aurait pu utiliser son métier. Vétérinaire. Soigner une blessure, elle sait faire, animal ou humain, elle connait les gestes qui sauvent. « Aaron, ça va ? » Le jeune homme semble paniqué et peu rassuré à la vue de tout ce sang. Il ne faut pas qu’ils craquent. La pauvre blessée ne pourrait pas tenir si tout le monde la stressait. « Merde c’est quoi c’bordel ? » Est-ce la victime du coup de feu ? Qui est l’homme avec elle ? Trop de questions sans réponses pour l’instant. Ils doivent juste s’occuper de la victime. « On peut pas la laisser comme ça, faut appeler les secours, ou j’sais pas… » Perdue, elle attend que quelqu’un parle, que le médecin agisse. Ils n’ont pas énormément de temps si la blessure s’avère être grave.

Spoiler:

Okay. Oui, il allait très bien, mais il avait juste un peu de mal avec le sang. Il n’a jamais été confronté à de telle situation, et ainsi dans la vie de tous les jours, les gens n’ont pas autant de souplesse que les médecins. Ainsi dit, il était né dans l’argent, dans l’or, lorsqu’on lui faisait mal on l’emmenait à l’hôpital, lorsqu’il saignait c’était la fin du monde. C’est comme ça qu’il s’y était habitué, tout au long de son enfance … on l’avait bercé de la sorte. Et puis c’était connu une phobie c’était une phobie, et ça venait souvent d’un choque ou quelque chose de la sorte. Aédan le fit sortir de ses pensées en lui demandant s’il allait bien. –Heu … oui … oui . du moins pour le moment. L’indien n’arrivait toujours pas à se faire à l’idée qu’il avait emmené avec lui dans son élan Aédan. C’est vrai quoi, il avait toutes les raisons possible pour la haïr, pour ne pas l’aider et la laisser sur la touche et ne lui donner aucune attention, mais il n’était pas ainsi, il avait encore un cœur, et Aédan ne lui était pas inconnue.

Il inspira puis expira un bon coup, puis se redressa, il ne devait pas se sentir mal dans ces moments là malgré la difficulté. Makan, l’homme qu’il avait rencontré le premier lorsqu’il avait mit les pieds dans l’église l’interpella en lui demandant de lui passer son haut. Aaron n’hésita pas une seconde, il était surement médecin il savait donc ce qu’il faisait, en conséquent il fallait suivre les ordres du toubib. Il retira son pull puis s’avança pour le lui tendre. Il ne voulait pas toucher la victime pour simples raisons de sécurité. Le jeune homme jeta tout de même un coup d’œil et reconnu Aaliyah. Il n’eut pas le temps de réfléchir qu’il s’accroupit à ses côtés. Il se retourna vers le médecin en bégayant. –Elle … elle … va bien ? il passa sa main dans les cheveux d’Aaliyah. Bien sur qu’il avait peur pour elle, il ne s’imaginait pas oh combien est-ce qu’elle devait souffrir, rien qu’à en voir son corps se vider de son propre sang … ce n’était surement pas une petite blessure. Oh que non ! Il ne s’imaginait pas non plus à sa place, mais il aurait souhaité à cet instant là prendre sa place, ce petit bout de femme pouvait-il vraiment supporter une telle douleur ? –Si … je peux aider ? oui il était hors question de rester là les bras croisés à la regarder baigner dans son sang et en se rongeant les ongles.

Comment une journée peut-être se transformer en cauchemar en quelques secondes ? Arrowsic n’est pas censé être un endroit calme ? Depuis quand des fous furieux trainent-ils dans les rues ? Apparemment la folie n’est pas réservée qu’aux grandes villes, voici qu’en campagne, les habitants y ont aussi le droit. Après tout, ça n’est pas étonnant. L’être humain est fou. Habiter dans une grande ville ou pas n’y change rien. Tentant de ne pas paniquer, Aédan regarde cette fille recouverte de sang. Qu’a-t-elle fait pour mériter ça ? Est-ce un pur hasard ou était-elle visée par ce malade ? Peut-être un peu trop curieuse, la vétérinaire préfère chasser toutes ces questions de ses pensées et se concentrer sur les gens présents. Aaron tout d’abord, qui semble totalement perdu à la vue de la scène. Comment ne pas l’être ? Ce genre de chose ne se passe que dans les films normalement. Elle fait bonne figure, essaie de le rassurer mais n’en mène pas large. Elle se doute qu’il n’est pas franchement heureux de la voir. Il faut dire qu’ils ne se sont pas quittés en très bon terme… Seulement, aujourd’hui n’est certainement pas le meilleur moment pour régler ses comptes ou s’excuser. Elle se promet qu’elle le fera après qu’ils s’en soient tous sortis. Parce que peut-être que le taré court toujours ? Peut-être qu’il cherche cette jeune femme pour l’abattre et, par la même occasion, tuer tous les témoins ? Un violent frisson parcourt le corps de la brune et elle souffle. Son téléphone en main, elle tente d’appeler les secours. « Bordel, j’ai pas d’réseau ici… Les murs sont… trop épais ? » Depuis quand son téléphone est-il si mauvais ? « Quelqu’un capte mieux ? ou.. faudrait juste sortir pour appeler ? » A cette idée, elle frissonne à nouveau. Hors de question qu’elle sorte. Aucune envie de se trouver nez à nez avec le malade mental qui s’amuse à descendre les gens. « Aaron ? mh… Monsieur ? » Quelle aubaine d’avoir un médecin dans cette situation. Il a l’air de savoir ce qu’il fait et tente d’apaiser la jeune femme. Un long soupir passe la barrière de ses lèvres lorsque son téléphone s’éteint entre ses doigts. « Non, p’tain, manquait plus que ça ! » Note pour plus tard. Toujours charger son téléphone à fond avant chaque sortie. On n’est jamais à l’abri d’un imprévu. Un imprévu avec un pistolet dans le cas présent.