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 We felt infinite but it was unreal | Jona

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Mattia Jarvis
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MessageSujet: We felt infinite but it was unreal | Jona   We felt infinite but it was unreal | Jona EmptySam 4 Aoû - 15:07

Trois jours. Cela faisait maintenant trois jours que Jona et lui ne s'étaient pas vus. Et honnêtement, depuis trois jours, le temps lui avait paru très long. Couché sur son lit, il comptait chaque seconde qui passait. Quand enfin il arrivait à soixante, il soupirait, pensant qu'enfin, une minute était passée. Le temps paraissait long. Surtout qu'il évitait de sortir, qu'il évitait de croiser Ashton, et même Ella. Autant dire que plus il passait du temps enfermé dans sa chambre, mieux il se portait. Ca lui permettait d'éviter les regards méfiants, et surtout déçus de son tuteur, et les regards en colère de son ex-petite amie. Il savait pourquoi elle avait réagit aussi vivement, même s'il ne le cautionnait pas. Il faut dire qu'à l'inverse, si ça avait été elle dans cette voiture, il aurait sûrement gueulé aussi. Cette situation ne risquait pas d'arriver aussi tôt; Ella était bien trop sage et réfléchie pour cela. Mais quand même..

Sortant de l'appartement des Clarke, Mattia se demanda d'ailleurs si il avait le droit. Il en avait tellement entendu qu'il ne savait même plus ce qui avait dit, et ce qui n'avait pas été dit. Mais qu'importe. Au moins, là, il ne faisait strictement rien de mal. Il était seize heures trente, et il allait rendre visite à Jona. A l'hôpital. La demoiselle n'avait pas quitté l'hôpital depuis que moins de trois jours auparavant, elle y était rentrée, mal en point. Mattia avait eu la frousse de sa vie. Vraiment. Il s'était senti mal, très mal, lorsqu'il ne l'avait pas vu réagir. Il avait eu beau la secouer, l'appeler, elle restait là, stoïque, presque morte. Il pouvait le dire; même quand il avait vu le sol se rapprocher, coincé dans cette voiture, il n'avait pas eu aussi peur qu'en voyant Jona inconsciente.. Heureusement encore qu'elle avait daigné ouvrir les yeux, quelques secondes -minutes?- plus tard. C'était depuis ce moment-là, en fait, que le temps s'était arrêté. Que les minutes allaient et venaient au rythme de sa vie.
Il ne fallut pas beaucoup de temps pour que Mattia arrive, enfin, à l'hôpital. Connaissant cette établissement comme sa poche pour y avoir dû y aller de nombreuses fois, il se rendit directement dans le petit magasin pour y acheter quelques trucs. Puis, il alla à l'accueil où avec un sourire presqu'angélique, il demanda le numéro de la chambre de mademoiselle Coppola. Elle tiqua, la dame. Sûrement en entendant ce nom de famille. Qui ne savait pas que Jona Coppola était la fille illégitime de Kimbane? Les petits vieux sûrement. Ou les gens hippies qui vivent au fond d'une grotte. En tout cas, tout le monde savait ça. Même ici. Même cette dame aux ongles coupés parfaitement, bien colorés. Mattia lui sourit. Amusé. Moqueur. Elle devait sans doute s'imaginer qu'elle avait peut-être une chance de rencontrer l'acteur.. Ce qu'elle pouvait être naive!
Finalement, il réussit à obtenir ce numéro de chambre. Il se dirigea alors vers les escaliers, les monta -il détestait les ascenseurs-, et se retrouva assez rapidement devant une porte, portant le bon numéro, fermée. Il toqua un coup. Puis, n'ayant pas de réponses négatives, entra à l'intérieur. Il fut soulagé de n'apercevoir que Jona. Personne d'autres. Sa mère n'était pas là, et mieux encore, son beau-père n'était pas au chevet de sa chère belle-fille. Tant mieux pour eux.

Il s'approcha de son lit, disant un « salut pilote! » au passage, un sourire aux lèvres. Il se pencha, lui fit un petit bisou sur la joue, et demanda alors « Comment tu vas? » tout en déposant ce qu'il avait en mains. Il lui avait apporté plusieurs choses. En arrivant à l'hôpital, il était passé au magasin, et avait pris quelques magazines. Il savait que les filles adoraient lire ça. Jona ne devait pas faire exception.. Il avait cependant pris soin de vérifier qu'on ne parlait pas d'elle et de ses exploits dedans. Sait-on jamais.. Et sachant que la nourriture n'était jamais très bonne, il avait aussi pris quelques barres chocolatés, plus quelques jeux. Au moins, elle aurait de quoi s'occuper..
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MessageSujet: Re: We felt infinite but it was unreal | Jona   We felt infinite but it was unreal | Jona EmptyMer 8 Aoû - 14:36

Et un nouvelle journée qui commence. Une belle journée , mais je ne peux pas confirmer, étant donné que je vis désormais recluse dans le noir le plus complet. C’est mieux pour ma tête parait-il. Oui, une belle journée, on va dire ça. Parce que moi, je suis tout sauf dans un bon état. Je dois dire que je me souviens parfaitement de comment tout ça est arrivé. Je me rappelle de ma bêtise. Mais surtout, je ressens encore le bonheur que c’était. Epoustouflant. Y avait du bonheur, y avait de l’ivresse et ensuite y a le trou noir. Et puis, le flou. Tout ce que je sais, c’est que je me suis cassé une côte et un certain os de la jambe. Et sans oublier la commotion cérébrale, l’immense commotion cérébrale. Mais ça va déjà mieux, j’arrive maintenant à affronter la lumière et à recevoir des visites. Mais pourtant, les médecins veulent absolument que je continue à baigner dans la pénombre, apparemment je guérirai plus vite. Peut-être, mais ça a un côté déprimant. Très déprimant.

Je m’ennuie, terriblement. Avec ma commotion, je n’ai pas le droit à la télévision, pas le droit à l’ordinateur, pas le droit à mon téléphone, pas de magazine, pas de visite. Rien. Bon, aujourd’hui, les médecins m’ont enfin accordé un droit de visite autre que ma mère, mais je ne sais pas franchement si quelqu’un viendra me voir, à part peut-être Teddy. Mattia, je ne sais même pas s’il est en colère contre moi ou pas. Je ne sais pas comment il va. Je ne sais rien. Et au pire, vaut mieux que je crève toute seule. Mais j’en ai marre de ce silence, de cet ennui. Je me lève, et je vais chercher mon téléphone, dans ma valise. Milles et une notifications. Teddy en folie qui me harcèle de texto, quelques e-mails. Un texto de mon beau père qui me demande où est passé sa voiture. Quelques appels manqués d’une amie de Los Angeles. Un de Mattia. Et un message vocal d’un numéro inconnu. J’écoute, curieuse, le sourire aux lèvres. « Jona, c’est Jaimie » évidemment que j’avais reconnu la voix. À la première lettre prononcée de mon prénom, je savais qui c’était. Mon cœur se serre, mon sourire disparait. « Tu es vraiment encore plus idiote que ce que je pensais ! Encore l’une de tes techniques pour faire parler de toi ? Tu mets ta vie et celle des autres en danger maintenant ? Tu es pathétique ! Saches que ton petit tour n’a pas fonctionné, j’ai racheté l’info pour qu’aucun magazine ne parle de toi. Tu aurai du crever dans cet accident. Que ça te serve de leçon. » « Fin du message » Aucune réaction. Juste un vide dans le cœur. Juste les mots de mon père qui résonnent inlassablement dans ma tête. Et ça me fait mal au crâne. C’est comme des miliers de petites lames qui s’enfoncent dans mon cerveau. Et je balance mon téléphone au pied de mon lit. J’entends un bruit de vitre cassé. Tant pis, j’en racheterai un autre. Et puis la porte s’ouvre. Mattia est là. Et moi, je suis toujours sans réaction. Paniqué par ce que je viens d’entendre. « salut pilote ! » Il s’approche, il m’embrasse sur la joue. « Comment tu vas ? » Je le regarde, les yeux pleins de larmes. Et mon cœur bat si fort dans ma poitrine. Et mes poumons se serrent. Et je respire de plus en plus fort. Et je panique. Et les larmes se mettent à ruisseler sur mon visage.

Je tremble. De gros sanglots s’échappent de mon être. « Il aurait voulu que je crève putain. » je hurle. Je réalise ce que tout ça signifie. La portée de ses paroles. Le mal que ça me fait. L’horreur de ses propos. La douleur que je ressens. Salaud. Comment peut-il me dire ça ? Alors que son absence est la raison même pour laquelle j’agis. Je suis seule, sans repère, sans père, sans exemple à suivre. Avec une mère qui me laisse tout faire. Avec personne qui est réellement là pour me guider. Avec mon manque comme seule voie à suivre. Alors oui, je panique. Et peut-être qu’il a raison, j’aurai mieux fait de crever.
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MessageSujet: Re: We felt infinite but it was unreal | Jona   We felt infinite but it was unreal | Jona EmptySam 11 Aoû - 10:25

Dans le noir le plus complet, il ne voyait pas encore dans quel état d'affolement son amie était. Il la voyait juste assise, sur son lit, incapable de savoir d'où elle souffrait. Probablement de la tête. Elle avait quand même été un moment inconsciente, c'est que sa tête avait souffert. En plus, elle était plongée dans le noir. Et cette couleur l'effrayait. Il ne voyait pas clairement son visage, ne devinait pas ses traits. Il apercevait juste une de ses jambes bandée, plâtrée peut-être. Tout était encore flou dans sa tête.. En tout cas, il ne voyait pas l'état de détresse dans lequel elle était plongée. Inconscient du drame qui allait se jouer, il lui fit un bisou, lui demanda comment elle allait. Ses larmes lui étaient invisibles. Sa colère, sa désolation, sa révolte tout autant.

Puis, finalement, il commença à entendre des bruits suspects. Comme si quelqu'un manquait d'air, et que cette personne tente de respirer dans un endroit irrespirable. Ses yeux se posent un peu plus sur Jona. Elle semble secouer de spasmes, et d'un coup, tout lâche. Elle pleure, tremble, respire mal. Et trouve le courage de lâcher cette putain de phrase. Cette phrase qui fait tant mal au coeur. Cette phrase qui tue, qui achève. « Il aurait voulu que je crève putain. » Elle hurlait. Et il comprenait. En l'entendant ainsi, il entendit sa douleur. Son effarement. Sa colère. Sa détresse. Il. Le doute sur la personne pouvait être permis. Etait-ce de son beau-père dont elle parlait? Il se doutait que non. Si il disait cela, jamais ça ne l'affecterait autant. C'était sans doute son père, son propre géniteur qui lui avait dit cela. Cet homme, riche, beau, charismatique, très bon acteur. Adulé de toutes les femmes. Détesté par les hommes. Au fil et à mesure de se rencontre avec Jona, des paroles qu'elle lui avait dite sur son géniteur, Mattia avait fini par le détester. Même si lui allait réagir pareil; abandonner son enfant, et ne pas vouloir en entendre parler. Mais la différence entre Kimbane et lui, c'est que dans l'histoire Jona, dix-sept ans s'était passé. Et même si Mattia n'était pas sûr d'être heureux de voir son fils réapparaître un jour devant lui, il n'était pas non plus certain de rester insensible devant lui. Sans doute finirait-il par lui tendre la main.. Parce qu'il serait plus mature, parce qu'il prendrait conscience des choses..

Se sachant déjà incapable de la consoler, Mattia s'assit au bord du lit, et passa sa main sur son visage. « Ne l'écoute pas Jona. Ne l'écoute pas. » répéta-t-il. Aussi incroyable que cela puisse paraître, il essayait de consoler quelqu'un à qui on venait de dire 'J'aurai voulu que tu crèves!' alors que lui-même pensait qu'il méritait de crever, et que les gens souhaiteraient sa mort. Au fond, elle et lui étaient les même. Deux gamins torturés par des histoires de famille peu banale. L'un avait grandit, seule, sans l'aide de personne pour la guider. L'autre avait grandit sous la violence et la haine. Et tous les deux souffraient pareils. A force d'entendre le monstre dire qu'il allait le tuer, ou qu'il reverrait de le voir mort, il avait finit par l'assimiler. C'était pour ça, qu'à cet instant, il comprenait parfaitement ce que Jona pouvait ressentir. Pire encore. Ces paroles si blessantes venaient d'être dites par son père. Sa chair. Celle qui lui avait permis de vivre. Il lui avait donné la vie; il aimerait qu'elle soit morte. Triste contradiction..

Doucement, Mattia se mit à lui caresser les cheveux. Il avait envie de dire pleins de choses, mais les mots ne sortaient pas de sa bouche. Ce type était horrible. Il ne comprenait même pas comment les femmes pouvaient baver sur lui. Il était sûr que s'il parlait de lui à sa mère, elle baverait. Comme toutes les autres. Ceci dit, de sa part ce ne serait pas étonnant; depuis un peu moins de dix ans, elle avait pris goût aux salauds. « Il est juste énervé Jona. Il a peut-être dit ça juste sous le coup de la colère. » Il lui fit un petit sourire. Il se souvint alors de ce qu'avait dit Ashton, trois jours auparavant, quand lui même avait osé dire qu'il -Ashton- aurait préféré qu'il meure. Sa main caressant toujours son visage, il finit par dire « Et puis tu sais, c'est pas parce qu'une personne rêve de ta mort que le reste du monde pense comme elle. » Achevant sa petite tirade, il conclut. « C'est juste un beau connard. » Un enfoiré de beau connard. Un salaud. Un monstre. Mais, il savait qu'elle l'aimait. Alors, autant resté soft dans ses propos...
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MessageSujet: Re: We felt infinite but it was unreal | Jona   We felt infinite but it was unreal | Jona EmptyDim 19 Aoû - 19:02

Je sais même pas si le mot dévastée serait convenable pour décrire mon état actuel. Je souffre. Je suis atteinte de cette foutue souffrance qui te dévore le cœur. C’est même plus le manque d’un père. C’est même plus le mépris. C’est même plus la solitude. Même plus son manque d’attention. Même plus sa lâcheté. C’est ses mots. Ses putains de mots. C’est pas les magazines, c’est pas écrit noir sur blanc. Il l’a dit. Il a prononcé ces mots. Ces quelques mots. Personne n’a conscience de la portée des mots. Personne. Ils font mal. Ils sont crus. Ils sont choisi avec grande réflexion. Personne ne parle vraiment sans réfléchir. Il a dépassé les limites. Y en avait des limites. Les provocations, les insultes indirectes, l’agacement. C’était ça les limites. C’était ça qu’il me faisait. Et je pouvais encaisser. Je pouvais. C’est la première fois de ma vie que je l’entends, qu’il s’adresse à moi, qu’il me parle directement. Et c’est pas ce que j’aurai aimé entendre. Tout sauf ça. Tout. J’ai du mal à respirer. Mes larmes coulent si fort que j’en ai mal aux yeux. Je sens Mattia s’approcher, venir s’asseoir à côté de moi. Il caresse mon visage. « Ne l’écoute pas Jona. Ne l’écoute pas. » Je ne dis rien, je ne réagis pas. Je continue de chialer. Comment pourrais-je ne pas l’écouter ? Comment pourrais-je ignorer ses propos. Ils sont si forts, si violents. Ils m’ont frappés en plein fouet, et je ne peux pas faire semblant. Je ne peux plus.

Il me caresse les cheveux. Et je ne daigne pas bouger. Je suis en colère. Abattue. Hors de moi. Je ne voulais pas craquer. Je ne voulais pas qu’il me voit comme ça. Je ne voulais pas être atteinte par les putains de mots de mon père. Parce que lui il s’en fout. Et moi je ne m’en fous pas. Je sais que si il lui arrivait quelque chose, malgré tout, j’aurai le cœur brisé. Mais lui, c’est son souhait, que je crève. Il n’en sourcillerait même pas. Il le veut. Et puis finalement j’ai qu’à crever, c’est pas comme si ma vie servait à grand-chose. Et au moins, je ferai le bonheur de mon père. Je me laisse glisser dans mon lit et je me roule en boule, dos à Mattia. « Il est juste énervé Jona. Il a peut-être dit ça juste sous le coup de la colère. » Je trouve la force de répliquer. « Pourquoi il serait énervé, hein ? Parce que j’ai manqué mon coup c’est ça ? Je suis pas encore morte ? » Ma voix est brisée et déraille au gré de mes larmes. Je tremble. J’essaye d’arrêter de pleurer. J’essaye de me calmer. J’ignore le sourire de Mattia. Je lui tourne le dos à nouveau. « Et puis tu sais, c’est pas parce qu’une personne rêve de ta mort que le reste du monde pense comme elle. » Je laisse le silence s’installer. Je prends de grandes inspirations. J’essaye de me calmer. J’essaye de me calmer. J’essaye de me calmer. Chuuut Jona. « C’est juste un beau connard » Sans blague. Il est même pas humain mon père. Je pensais, j’y croyais, j’en étais persuadée. Il est vide, vide de l’intérieur. Et c’est même pas mon père, il mérite pas de porter cette appellation. C’est ce que j’essaye de me persuader. « Peut-être… » J’attends quelques secondes, j’attends que mes larmes s’estompent lentement. Le choc passé, j’arrive mieux à faire semblant. « Peut-être que tu as raison, mais ça veut pas dire que ça n’arrangerait pas tout le monde si je crevais. Je détruis tout ce que je touche. » C’est vrai. Et j’ai honte de moi.
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MessageSujet: Re: We felt infinite but it was unreal | Jona   We felt infinite but it was unreal | Jona EmptyLun 3 Sep - 19:00

Il avait beau essayé de la calmer, il avait l'impression qu'aucun mot, aucun geste ne puissent l'aider. Il l'avait blessé, en claquant sa langue un peu trop farouchement dans sa bouche. Les mots qui en étaient sortis n'étaient pas anodins. Aux yeux de Jona, son père n'était pas qu'un modèle qu'on trouve dans les magasines people. Même si elle devait sûrement les collectionner -comme quasiment toutes les filles-, elle essayait d'avoir une image de lui. De connaître sa vie. De savoir ce qu'il faisait. De rencontrer -virtuellement- les femmes avec qui il était. Elle essayait de le connaître. Elle avait une image de lui. Et là, en peu de temps, en un coup de fil ou une visite, il avait tout foutu en l'air. Sa belle image de beau gosse n'avait pas suffit.

Elle ne bougeait pas. Il continuait de lui caresser les cheveux, attendant un mot, un geste. Mais rien. Elle pleurait. Elle ruminait. Et puis, enfin, elle réussit à prendre le dessus, et à lui répliquer quelque chose. « Pourquoi il serait énervé, hein ? Parce que j’ai manqué mon coup c’est ça ? Je suis pas encore morte ? » Sa voix s'était brisée, et Mattia se sentit encore plus mal. Il n'avait pas pensé à cela, il n'avait pas pensé qu'elle puisse penser cela. Il soupira un petit coup, et n'y répondit rien. Tentant de changer de sujet. Repensant à ashton, et à ses propos. Là, la jeune fille ne réagit pas non plus; au contraire, elle laisse le silence s'installer. Et ce silence angoissait Mattia. Vraiment. Il avait toujours peur de ce qu'un silence engendrait. Alors, presque aussitôt, il lâcha que c'était un beau connard.

Un connard; Ce n'était rien comparé à ce qu'il pensait vraiment. C'était un chien, un enfoiré, un salaud, un connard, un monstre, un.. Il n'avait même pas de mots pour le décrire. « Peut-être… » Peut-être que? Que c'était un connard? Ce n'était pas peut-être la réponse, mais évidemment. « Peut-être que tu as raison, mais ça veut pas dire que ça n’arrangerait pas tout le monde si je crevais. Je détruis tout ce que je touche. » Détruire tout ce qu'on touche.

Ce sentiment, mattia le connaissait aussi. Il avait l'impression que chaque chose qu'il touchait se passait mal. Il avait aimé Ella, il avait foutu sa vie en l'air. Il aimait sa mère, il n'avait pas osé dire ce que son beau-père faisait. Il n'arrivait pas, lui non plus, à faire autre chose que foutre la vie des gens en l'air. Il soupira alors un petit coup, et continuant de toucher ses cheveux, il ouvrit la bouche. « Dis pas de conneries Jona. » Il la regarda un instant, priant pour qu'elle cesse de pleurer. Pour qu'il réussisse à la consoler. « Et moi alors? » demanda-t-il. Ca ne veut pas dire que ça n'arrangerait pas tout le monde. lui. Teddy. Sa mère. Et bien d'autres encore. Que penseraient-ils tous? Il ouvrit encore une fois la bouche et continua alors ce qu'il avait à dire « Tu finis par le connaître maintenant. Oublie-le. Je sais que tu voudrais le connaître, qu'il fasse son rôle de père, mais franchement, laisse tomber Jona. Il en vaut pas la peine. Je sais même pas quoi te dire tellement il est bête.» Il lui fit un petit sourire. Il espérait que ses quelques mots allaient l'aider. Il avait pourtant l'impression de parler à un mur. Jetant un coup d'oeil autour de lui, il alla attraper les barres chocolatées qu'il avait acheté, et lui en tendit une. « tu veux? Il paraît que le chocolat c'est bon pour remonter le moral! » Il lui fit un petit sourire, main tendue vers elle.
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MessageSujet: Re: We felt infinite but it was unreal | Jona   We felt infinite but it was unreal | Jona EmptyDim 9 Sep - 21:33

La destruction. Ce mot, qui peut servir dans tellement de circonstances, tellement différentes, tellement opposées. Déstruction d’un bâtiment. Destruction d’une entreprise. Destruction d’un empire. Destruction d’un gouvernement. Destruction d’un objet. Destruction d’un parti politique. Destruction d’un village. Destruction d’un jouet. Destruction de tout et n’importe quoi. Destruction d’une âme. Destruction d’une personne. Et je la connais bien cette dernière. Très bien. Merci papa. Je suis détruite, consummée comme une cigarette, dévorée comme une plaque de chocolat. Il a assassiné mon cœur. Mais je l’ai mérité. J’ai détruit sa vie. Sa vie. Sa famile, sa réputation, tout ce qu’il est. Je l’ai mérité. Oui, je l’ai amplement mérité. De souffrir. De chialer. D’être une pauvre fille qui n’inspire que honte et dégoût. J’en suis persuadée. Et j’ai plus qu’à crever, oui à crever.

« Dis pas de conneries Jona. » Quoi, des conneries ? Non, ce ne sont pas des conneries. Rien que la pure et dure vérité. Et y a que la vérité qui fait mal. La vérité. Cette chose infâme que je suis sensée affronté. Et si j’ai pas envie de l’affronter. Je n’écoute même pas vraiment Mattia. Je ne suis pas là, ailleurs. Mon regard doit être si vide, si creu. Je suis pas là. Et Mattia, j’vois qu’il veut désespérement me ramener près de lui. Mais moi, j’veux pas. J’suis pas bien dans la réalité. J’suis pas bien ici-bas. « Et moi alors ? » Je reporte mon regard sur lui. Quoi toi ? Je reste silencieuse. Sans sourire, sans expression sur le visage. Vide. Toujours plus vide. Toujours plus creuse. Creuse. Il comprend que je ne parlerai pas. Il comprend bien Mattia. Mais je doute qu’il ne mesure l’étandue de mon mal être. J’en doute. Vraiment. « Tu finis par le connaître maintenant. Oublie-le. Je sais que tu voudrais le connaître, qu'il fasse son rôle de père, mais franchement, laisse tomber Jona. Il en vaut pas la peine. Je sais même pas quoi te dire tellement il est bête.» Il sourit. Il sourit. Si naïvement. Pendant que moi, sa pote, je crève de l’intérieur. Il sourit. Et ça fait encore plus mal. Ca fait mal qu’il puisse me croire capable d’affronter tout ça. Parce que je ne le suis pas. Et je vais le decevoir. Et je m’en veux. Et je me sens encore plus stupide et nulle et conne et incapable. Je suis une pouriture. Une grosse pouriture. « tu veux ? il parait que le chocolat c’est bon pour remonter le moral. » Je secoue la tête. « J’suis désolée Mattia, vraiment désolée. » Je me mets à pleurer très fort. J’avais cessé. J’étais calme. Mais c’est comme un au revoir. Je sens que c’est un au revoir. Je sens une once de panique dans ses beaux yeux. J’ai pas envie qu’il ait mal, mais moi, je veux plus avoir mal. J’veux partir. « Je t’aime, tu sais Mattia. J’voulais pas te mettre en danger. T’es même mieux qu’un frère. » Je me calme quelque peu.

J’veux qu’il parte. J’veux qu’il me laisse. Faut que je sois seule, faut pas qu’il sente que je songe à partir. J’veux pas. J’veux qu’il garde cette naïveté qui brille dans ses yeux jusqu’au bout. Parce que c’est comme ça que je l’aime Mattia. Et je veux pas qu’il perde espoir. Même si tout espoir est perdu. Je le sais. Je me calme encore. Ma respiration devient plus calme. Je fixe le sol. Juste pour ne pas le regarder. Juste pour ne plus pleurer. Juste parce que j’ai la sensation que oui, je ne le reverrai plus jamais. Plus jamais. « Tu sais, je crois que j’aimerais restée seule. Juste pour encaisser le coup. J’espère que tu comprends. » Je ne le regarde toujours pas. Je veux pas qu’il lise quoi que ce soit dans mes yeux. Mais je lui tends la main. Je lui tends juste ma main pour qu’il la saisisse et que je sente sa force. Une dernière fois.
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MessageSujet: Re: We felt infinite but it was unreal | Jona   We felt infinite but it was unreal | Jona EmptySam 15 Sep - 15:49

Elle était en train de se casser toute seule. A force de ruminer les beaux de son horrible père, elle s'autodétruisait. En l'observant ainsi, il avait l'impression de voir une bombe à retardement, de voir les secondes défiler devant lui, et attendre impuissant que le drame arrive. Et là, le drame était déjà arrivé. Du moins, il le croyait fermement. Jona Coppola n'était plus celle qu'il avait vu quelques jours plus tôt. Son sourire angélique s'était transformé en horrible grimace. Et tout ses traits, d'habitude si joyeux, ne reflétaient aujourd'hui plus rien d'autre que de la tristesse et de la douleur. Elle souffrait. Elle transpirait la souffrance. Aucun geste, aucun petit regard de sa part ne laissait paraître la Jona que tout le monde connaissait. Celle qui était toujours de bonne humeur. Celle qui supposait être une fille plus attirée par la mode que par les études. Elle souriait tout le temps, d'habitude. Elle riait dès que l'occasion s'en présentait. C'était très rare -trop rare- de la voir comme maintenant, assise sur son lit d'hôpital, en larmes, désespérée, déprimée, dépitée.

Il a beau lui dire, du moins tenter de lui dire, que son père n'était un idiot. Maintenant, encore plus qu'avant, il ne pouvait le voir en photo. Dire ça de sa fille, à sa fille était horrible. Quel père pouvait agir comme cela? Il ne méritait pas que Jona s'intéresse à lui. Il ne méritait pas sa fascination. Il méritait juste de crever seul dans un coin, dans l'indifférence la plus totale. Et plus Mattia essayait de montrer à la jeune fille qu'il tenait à elle, que son père -pardon, son géniteur- n'était qu'un idiot, moins il avait l'impression que ses mots atteignaient son cerveau. Elle était sur off. Rien de tout ce qu'il osait dire ne la touchait. « J’suis désolée Mattia, vraiment désolée. » Et là, elle se mit à pleurer de plus en plus fort, laissant couler toutes les larmes de son corps. Le tennisman se mit à paniquer en la voyant ainsi. Elle, d'habitude si souriante. Il la serra alors de plus en plus fort et recommença à lui caresser doucement les cheveux. Les mots lui manquaient là. Il se sentait vide d'explication. « Je t’aime, tu sais Mattia. J’voulais pas te mettre en danger. T’es même mieux qu’un frère. » Et enfin, ses larmes cessèrent peu à peu.

Le regard rivé sur elle, ses mains continuant inlassablement à lui caresser les cheveux, Mattia commença, enfin, à retrouver petit à petit l'usage de la parole. Voir sa Jona dans cet état l'avait déstabilisé. Jamais, jamais, il ne l'avait vu ainsi. « Tu sais, je crois que j’aimerais restée seule. Juste pour encaisser le coup. J’espère que tu comprends. » Elle gardait les yeux baissés, et lui, il hocha doucement la tête. Oui, il comprenait. Lui même n'avait pas eu envie ses derniers jours de trainer face à ceux qui jusque-là faisaient tout pour lui. Il sentait la déception dès qu'il les croisait, et il imaginait très bien que Jona, à son tour, ressente ce sentiment.

Voyant la main tendue de Jona, il délaissa ses cheveux, et vint coller sa main contre la sienne. Il la serra alors. N'imaginant pas une seule seconde ce qu'elle avait en tête. « Je vais te laisser. » Sa voix était rauque; l'émotion de Jona l'avait atteint. Il se pinça doucement les lèvres, et l'observa encore. Sa tête baissée, il ne pouvait distinguer d'elle que sa blondeur dans ce noir. « Tu n'as pas à t'excuser Jona. Il ne m'est rien arrivé. Je vais bien. » Elle s'en voulait parce qu'elle aurait pu le tuer; il s'en voulait parce que jamais il n'avait osé dire stop. Alors là, encore une fois, et pour une raison bien différente des autres fois, il redit encore ses mots. Je vais bien. « Je sais tout ce que tu m'as dis. Je t'aime aussi. Je ne voulais pas non plus te mettre en danger » Parce que lui aussi avait conduit cette maudite voiture. Parce que ça aurait pu lui arriver à lui aussi. Il aurait pu rater un virage et envoyer Jona directement dans un cercueil. Il s'approcha d'elle, et posant une main derrière sa tête, il lui fit un petit bisou sur le front. « Je repasserai. Repose-toi bien. »

Après ce dernier contact, l'ultime selon Jona, il se détacha d'elle. Il lui renvoya, encore une fois un dernier sourire, une dernière petite pression sur sa main, avant de la lâcher, de lui tourner le dos, et de sortir de cette chambre noire. Insouciant du drame qui allait se produire. Si il avait su.. Si il s'en était douté. Jamais, il ne serait sorti. Mais croyant dure comme fer à son mal-être et à son envie de rester seule, pour ruminer, il arpenta, en sens inverse cette fois, les couloirs de l'hôpital vers l'entrée. Si seulement il avait compris...
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