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Il est tard, je suis toujours au travail et je dois finir la dernière chanson avant d'être libérée. Plus beaucoup de personnes écoutent, ils sont préoccupés à parler entre eux, à regarder leur portable pour voir s'ils ont reçu un appel ou un SMS, à boire, à draguer, à tout sauf à m'écouter. J'ai juste envie de me lever de ce tabouret et de gueuler. Non aucun ne m'écoute et ça m'agace. Je laisse tomber le micro par terre, j'enchaîne en descendant des marches. Les gens me remarquent. Parce que, je suis celle qui a fait griller leur tympan en lâchant l'objet. Je lance un « A demain » au barman et me casse d'ici. Je monte dans ma voiture et laisse mon corps me guidait. Je ne sais pas vraiment où aller, alors je fais le tour de la ville, en attendant d'avoir une idée. Je n'ai pas envie de rentrer de suite. Surtout à cette heure-ci. Mon colocataire doit faire des cochonneries avec une voisine ou une fille qu'il a ramenée d'une soirée. Si ce n'est pas ça... il doit dormir, mais, les chances sont minces. J'évite, c'est préférable, pour ma mémoire et mes oreilles. Je gagne un salaire de misère pour avoir mon propre appartement. J'attends, d'avoir une promotion ou quelque chose qui puisse faire monter mon salaire, afin de me payer ce luxe. Je ne veux pas emprunter l'argent de papa et de maman. Je suis indépendante, je peux me débrouiller. Il commence à faire orage, fréquent l'été. La pluie enchaîne. J'essaye donc de faire fonctionner le barre prise, mais, ce fichu truc, me lâche. Le monde s'acharne sur moi, ce soir. Depuis que je suis en ville, je n'ai pas rendu une seule fois visite à ma soeur. Elle ne sait même pas que je suis à quelques pâtés de chez elle. Qu'elle ne vienne pas dire qu'elle prend des nouvelles, car, c'est faux. Je me gare à un parking et descend de la voiture. Avec le cul que j'ai ce soir, je n'ai pas de parapluie et je suis contrainte de devoir marcher jusqu'au, rez de chausser de l'immeuble, sans quelque chose qui protège ma tête. Ce ne sont pas des gouttelettes ! Il pleut comme une vache qui pisse ! J'entre dans l'immeuble et trouve sa porte grâce au numéro indiquer sur sa boîte aux lettres. Vu l'heure qu'il est...c'est mieux de frapper à la porte. Je décide de faire le contraire et sonne plusieurs fois, avant qu'on m'ouvre.

Encore une journée bien remplie pour la plus âgée des Nightingal. Son cabinet marchant pour le mieux, elle ne comptait plus ses heures. Ça ne la dérangeait pas puisque son métier était sa passion seulement, elle accueillait le weekend avec plaisir. Épuisée, elle s'étala de tout son long dans le canapé après avoir mangé. Par chance, sa colocataire amoureuse et dépressive n'était pas là pour accentuer sa fatigue avec ses problèmes. Elle adorait son amie mais là, elle n'était pas du tout disposée à l'écouter parler pendant des heures de son ex petit ami qui lui manquait plus que tout. Aédan faisait comme elle pouvait pour ne pas montrer son agacement à son amie mais parfois, elle avait juste envie de lui dire de se taire. Elle avait essayé de lui secouer les puces en étant un peu sèche mais ça n'avait pas marché. Elle était encore plus triste qu'auparavant et la brune ne savait plus comment agir avec sa colocataire. Même si elle ne supportait plus sa tristesse, elle ne voulait pas non plus la blesser encore plus. Elle était son amie et devait l’aider et pas l’enfoncer un peu plus dans son malheur. Seulement, Aédan attendait impatiemment le jour où elle ouvrirait les yeux et se rendrait compte qu’elle avait été bête de se rendre malade pour rien. Préférant se détendre, Aédan zappait pour trouver un bon film. Son choix fait, elle s’allongea bien pour profiter de la télévision et commença même à s’endormir, la fatigue prenant le dessus sur le film qui était pourtant très intéressant.

Quelques minutes plus tard, elle se réveilla en sursaut. La sonnette faisait un bruit d’enfer et la fit grogner. « Bordel ! » Tout d’abord, elle pensa à sa colocataire qui aurait pu oublier ses clés mais, après un coup d’œil vers l’endroit où elle les laissait habituellement, elle comprit que non. Qui était donc l’abruti qui sonnait à une heure pareille ? Furieuse, elle fila vers la porte, prête à incendier la personne qui la dérangeait dans son sommeil. Violemment, elle ouvrit et commença à râler. « Non mais ça va pas ?! Vous avez vu l’heure ?! » Fixant la personne face à elle, son regard furieux se transforma en surprise. « Mélinda ? » Ses sourcils arqués traduisaient son incompréhension. Sa sœur était à Arrowsic ? Comment l’avait-elle retrouvée elle qui n’avait donné son adresse qu’à ses parents. Sa mère aurait-elle faibli devant la cadette alors qu’Aédan lui avait formellement interdit de lui dire où elle était ? Elle-même ne savait pas trop pourquoi elle ne voulait pas voir sa sœur. Elle était mal à l’aise en se présence depuis quelques temps et ses doutes se confirmaient en la voyant là, devant elle. « Qu’est c’que tu fais là ? » Un faible soupir passa la barrière de ses lèvres alors qu’elle se recula pour laisser entrer sa sœur. Elle redoutait ce moment. Lui parler, mais de quoi ? Elles ne s’étaient plus rien confié depuis de longs mois, voire même de longues années. La complicité qu’elles avaient construite tardivement s’était effacée à cause de l’ainée qui s’était enfermée sur elle-même suite au mal que lui avait fait Blake. Elle avait mal choisi son moment pour revenir voir Aédan. Cette dernière venait de revoir Blake et tout était à nouveau chamboulé en elle. Des questions trop longtemps enfouies refaisaient surface et elle n’arrivait plus à les refouler. « Tu veux un truc à boire ? » Des mois qu’elles ne s’étaient pas vues, pas vraiment parlé et aucune marque d’affection, aucune accolade, rien qui ne montrait le manque. Aédan ne savait même pas si sa sœur lui avait manqué. Elle était sûrement égoïste mais elle ne faisait rien pour changer ça. Elle préférait lui dire des banalités et préparer un café. Il fallait qu’elle s’occupe et peut-être que sa sœur déciderait de partir rapidement ?

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Ma soeur ouvrit la porte furieuse. Contente de l'avoir d'aussi bonne humeur. A peine, arrivé et je venais de la mettre en rogne. Je dois avouer que j'ai du talent. C'est les voisins qui ne vont pas être contents. Peu importe , ce n'est pas moi qui suis dérangée. Merci de t’inquiéter pour moi, je vais très bien et effectivement c'est une bonne question. lâchais-je, avec une pointe de sarcasme. Je voyais, qu'à sa tête, qu'elle s'attendait à tout sauf à me voir. Tant mieux, j'aime faire les surprises de mauvais goût. Si elle ne compte pas me voir traîner en ville... je resterais le plus longtemps. Vous voyez un peu le fonctionnement de Nanny McPhee . C'est à peu près le même. Sauf, que je n'ai pas de verrue, des cheveux entremêlés et une canne magique. Mon arme secrète ? Elle reste dissimuler, sinon je ne vois pas l'intérêt d'appeler ça, "une arme secrète". C'est déjà bien, tu te souviens de mon prénom ! dis-je en insistant sur la dernière syllabe. J'essaye de lui faire passer un message. Elle doit comprendre le reproche que je viens de lui faire passer, à travers cette métaphore. Je ne m'attends pas à ce qu'elle se jette à mon cou et qu'elle implore mon pardon. J'aimerais seulement une petite excuse. Mais, vu sa réaction, je l'ai dans le fion. Pas grave, je l'aurais d'une manière ou d'une autre. Je peux être patiente avec ce genre de choses. Parfois, ça m'amuse, de voir à quel points les gens sont égoïstes. Au fond, ils sont surement pires que moi. Quel mensonge de prétendre être une personne bien, lorsqu'on fait du mal en douce. C'est principalement mentir à soi-même. J'étais déjà assise, presque affalé sur son canapé. Il est plus confortable que le mien. A la maison, j'ai toujours le droit de m'asseoir sur quelque-chose. Je tombe parfois, sur une cannette pas fraîche et inachevé. Sur des pions, qui manquer autrefois, dans les jeux de sociétés...ou encore pleins de petites choses, qui a le don, de me taper sur le système. Un jour, je devrais essayer de mettre une tarte à la fraise sur son fautueil. Il fera moins le fière, avec son slip gourmand. Je rends visite à ma sœur chérie ! Toujours de l'ironie. Au fond, elle doit brûler. Ah tu sais, les grandes villes ça plaît un temps... je voulais changer d'air. Le Hasard fait bien les choses n'est-ce pas ? Bien évidemment, que j'étais au courant de sa présence en ville. Sinon, je ne serais pas là, à l'heure actuelle. Je détestais sa façon de m'ignorer en me proposant une boisson. Merde ! C'était un moyen de détourner un sujet, pas encore mis sur le tapis ? Pas la peine, je cracherais mes mots tôt ou tard. Ouais, tu as une bière s'te plaît ? J'attendais qu'elle me sert, avant de lui cracher à la gueule ce que je ressentais.

Revoir Mélinda n’était pas réellement ce qu’elle avait espéré. Seulement, elle n’allait pas refermer la porte sans la faire entrer. Elle ne savait pas quoi lui dire. Comment lui parler. Elle aurait juste voulu que ça soit un mauvais rêve et se réveiller dans son canapé. Malheureusement, sa sœur était bel et bien en face d’elle. « Merci de t’inquiéter pour moi, je vais très bien et effectivement c'est une bonne question. » Le ton de Mélinda avait tendance à agacer la plus âgée des Nightingal et elle se reteint de lui faire une réflexion. Ne pas s’énerver déjà, rester zen et se contenter de la faire entrer. C’était déjà pas mal comme programme. « C'est déjà bien, tu te souviens de mon prénom ! » Sourcil levé, elle fixa sa sœur sans se démonter. La plus jeune semblait vouloir la provoquer, elle savait pourtant face à qui elle était. Tout ce qu’elle allait gagner c’était l’énervement d’Aédan. Rien d’autre. « Je t’avoue que j’ai hésité un moment… » Si elle voulait des excuses, elle s’y prenait mal. L’oppresser, la provoquer n’était réellement pas la chose à faire. Elle était sur les nerfs et un rien risquait de la faire exploser. Ce petit rien allait venir, elle le sentait. Mélinda n’était pas venue pour faire la paix. Après tout, c’était plutôt Aédan qui avait fui sa sœur et c’était donc à elle de faire le premier pas. Elle n’était pas prête. Et voir sa cadette forcer le passage en usant de sarcasmes ne l’aiderait certainement pas à se calmer. Leur relation avait toujours été chaotique. Petite, Aédan ne supportait pas sa sœur. Une haine qu’elle avait eu du mal à contrôler jusqu’à ce qu’elle se rende compte qu’elles étaient allées trop loin dans leur jeu stupide. Seulement, l’histoire avec Blake avait tout chamboulé et elle s’était de nouveau éloignée. Elle n’aurait pas dû mais impossible de faire autrement. Elle s’était renfermée avec tout le monde et directement les problèmes avec sa sœur avaient ressurgi.

« Je rends visite à ma sœur chérie ! Ah tu sais, les grandes villes ça plaît un temps... je voulais changer d'air. Le Hasard fait bien les choses n'est-ce pas ? » Un rire passa la barrière des lèvres d’Aédan. Sa sœur jouait la garce et ça l’emmerdait au plus haut point. « Oh oui, le hasard. C’est vrai qu’il est vachement présent dans ta vie. » Plus jeunes, elles s’amusaient à se provoquer sur les vies et ça avait fini par mal tourné le jour où la plus jeune s’était amusée à coucher avec le premier venu juste pour le faire avant sa grande sœur. Comment ne pas regretter ? Elles n’avaient presque jamais laissé faire les choses avec hasard, elles choisissaient toujours leurs actes en fonction de ceux de l’autres. Débiles. « Tu as toujours fait comme moi, pas étonnant que je te retrouve dans la même ville, mh ? » Il n’y avait aucun hasard là-dedans et ça, Aédan le savait parfaitement. Seulement, elle voulait savoir pourquoi sa sœur pointait le bout de son nez après toutes ces semaines d’absence ? Recoller les morceaux ? Si elle le voulait réellement elle s’y prenait vraiment mal. La provoquer et enfoncer le clou ? Peut-être ! Mais elle avait vraiment mal choisi son moment. Blake avait refait surface ainsi que tous ses souvenirs qu’elle avait tenté d’enfouir au plus profond.

Sa sœur prenait ses aises et ça l’agaçait. A vrai dire, le moindre mouvement de sa part la faisait royalement chier. Il fallait qu’elle souffle. « Ouais, tu as une bière s'te plaît ? » Levant à nouveau les yeux au ciel, elle attrapa une bouteille de bière dans son frigo et la tendit à sa sœur après s’être servi un café. « Toujours alcoolique ? » Elle ricana face à sa sœur avant de se mettre sur le fauteuil en face. « Allez, parle. J’sais très bien que tu m’fais pas une petite visite de courtoisie. T’as des trucs à balancer. Alors fais vite. Et court. J’suis franchement pas d’humeur. » Elle était prévenue. Son ton sec et son regard noir lui montrait qu’elle n’avait aucune envie d’entendre ses reproches. Elle savait cependant qu’elle allait y avoir droit. Pourvu que ça soit court. Et pas trop violent… Aédan savait qu’elle n’allait pas rester là à se taire et sans s’énerver. Le combat allait bientôt commencer.