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 If you are gone, I will not belong here. ⊰ LENNY&QUINN

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MessageSujet: If you are gone, I will not belong here. ⊰ LENNY&QUINN   If you are gone, I will not belong here. ⊰ LENNY&QUINN EmptyLun 25 Juin - 17:27


    « IF YOU ARE GONE, I WILL NOT BELONG HERE. »
    LENNY&QUINN

    Les mains tremblantes, je saisis le combiné du téléphone qui se trouvait en face de moi. Je levai mes doigts pour composer mon numéro de domicile, mais je poussai un soupir avant de raccrocher pour la cinquième fois consécutive.
    Si je rentrais chez moi maintenant, j’allais avoir le droit à la même comédie familiale, celle à laquelle j’étais habituée depuis maintenant des années. Celle qu’ils me faisaient tout le temps et dans n’importe quelle situation. Tout était une excuse pour me la faire, de toute manière. Ma mère allait vouloir s’occuper de moi, me soigner avec ses doigts de fée alors que je n’avais rien… Ou juste des égratignures. J’avais également été victime d’un saignement de nez qui ne s’était arrêté qu’une fois arrivée au commissariat et qui avait foutu du sang partout sur moi (et qui rendait la situation beaucoup plus sanglante, si vous voulez mon avis). J’allais également avoir des bleus, mais ce n’était que des traces. En soi, ce n’était rien. Je n’avais rien. Tout du moins, rien qui allait affecter mon état de santé, rien qui allait m’empêcher de reprendre le cours de ma vie. Tout était psychologique, dans cette histoire. Au fond j’avais peut-être eu mal, mais la sensation qui avait dominé dans tout mon être durant ces brèves minutes avait été la peur. Cette putain de peur. Elle m’avait engourdi au point de réussir à mettre de côté ma douleur passagère et de me faire penser qu’à ce qui allait arriver, ensuite. Je suis presque persuadée que c’est elle qui a réussit à me faire lâcher mon sac. Cependant, je ne réussirais jamais à expliquer tout cela à ma mère… Surtout pas à elle. Elle allait vouloir s’acharner sur moi, alors qu’il n’y avait aucune blessure à panser, juste un esprit à rassurer. Elle allait mettre à profit tous ses talents de guérisseuse, en oubliant que j’allais surtout avoir besoin de réconfort. De sourires. D’autres sujets de conversation pour me distraire. Mon père, lui, allait encore faire un scandale, me regarder et me dire que j’avais encore un sacré don pour me retrouver dans des situations pas possibles, même à mon âge, malgré la minuscule ville où nous habitions et qui était censée nous protéger de toute agression. Que j’aurais mieux fait de tout lâcher tout de suite au lieu d’essayer de me défendre et m’en prendre dans la gueule avant de réaliser que la meilleure solution était de leur donner ce qu’ils voulaient. Mon frère allait soupirer et m’ébouriffer les cheveux en me disant que ça irait. Ma grande sœur allait rejoindre ma mère dans sa mission de Saint-bernard. La seconde allait me tapoter l’épaule. Tout était prévisible. Beaucoup trop, à vrai dire.
    Je ne voulais pas les affronter. Je ne voulais pas supporter tout ce cinéma. J’avais juste besoin de bras dans lesquels me blottir, d’une présence apaisante qui saura trouver les bons mots pour m’empêcher d’y repenser. Pour prendre la situation du bon côté. Pour effacer toutes les images qui pouvaient encore défiler sous mes paupières.
    Je lançai un nouveau regard au téléphone, et je le repris dans mes mains tout en composant un nouveau numéro. Différent. Je savais de qui j’avais besoin, et ce n’était pas de ma famille ou d’autres personnes. Cependant, je n’étais plus sûre qu’il veuille encore prendre soin de moi. Être là pour me réconforter, reprendre ce rôle qu’il avait longtemps eu. Au fil des sonneries, mon cœur s’emballa de nouveau, et quand j’entendis finalement quelqu’un à l’autre bout, je restai quelques secondes sans rien dire. Cherchant mes mots.
    « … Lenny ? Lenny c’est Quinn. »
    Ma voix était hésitante. A cause de ce qui venait de se passer, à cause de ce que nous avions pu nous dire la dernière fois que nous nous étions vus. Je me sentais en tord, de le solliciter ainsi, de lui demander son aide. Je me sentais abominable. Mais j’avais tellement besoin de le voir lui et pas un autre.
    C’était mon meilleur ami. Malgré tout ce qui avait pu se passer, il le restait.
    « J’ai besoin de toi. Je suis coincée ici, je sais pas comment rentrer à la maison, il fait nuit et je flippe carrément à l’idée de rentrer à pieds… Tu pourrais venir me chercher ? Je suis au… Au… »
    Je déglutis.
    « … Au commissariat. Je t’expliquerais. S’il te plait. Viens. »
    Je raccrochai sans même lui laisser le temps de répondre, me demander plus d’explication. Je ne me voyais pas lui détailler toutes mes aventures dans un combiné. C’était encore pire que de l’admettre à voix haute.
    Pourtant, l’histoire était simple. J’étais sortie plus tard que d’habitude de l’école primaire, puisque j’avais dû m’occuper de la décoration de ma salle pour fêter les anniversaires de juin de mes élèves demain. La nuit était tombée quand j’avais fini par sortir de l’enceinte de l’établissement. J’avais marché dans les rues d’Arrowic pour rentrer chez moi, et c’est à ce moment là qu’ils m’étaient tombés dessus. Ils m’avaient interpelé, et je m’étais contentée de lever les yeux au ciel pour continuer ma route. Ils m’avaient rattrapé, demandé de leur filer mon portable, de l’argent liquide. Tout ce que j’avais sur moi. Je me souviens très précisément que je leur ai ri au nez, avant de comprendre qu’ils étaient sérieux.
    La suite, je me refusais d’y penser. J’étais directement allé au commissariat pour porter plainte, sans mon sac, le nez en sang, les idées confuses. Ils ne leur avaient pas fallu longtemps pour réussir à me faire lâcher mes affaires. Le premier coup avait suffit. Je suppose que les autres étaient pour la forme.
    Je restai là, à l’entrée du commissariat, à attendre l’arrivée de Lenny. Je priais pour qu’il vienne, qu’il ne m’abandonne pas. Les minutes me parurent être des siècles. Au bout de vingt, je finis même par soupirer et me dire qu’il ne viendrait pas. Et c’est à ce moment là que je l’aperçus.
    Il me fallut à peine trente secondes pour me précipiter sur lui et me retrouver dans ses bras. Et le serrer comme une perdue.
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Lenny Gavennham
Lenny Gavennham
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MessageSujet: Re: If you are gone, I will not belong here. ⊰ LENNY&QUINN   If you are gone, I will not belong here. ⊰ LENNY&QUINN EmptyMar 26 Juin - 14:49

Comme souvent, Lenny était enfermé dans la solitude et le calme de son appartement, avec pour seule compagnie son caméléon John. Et autant dire que ce dernier n’était pas des plus bavards, et que même s’il arrivait parfois au jeune homme de lui parler, rares étaient les fois où l’animal répondait. En fait, il ne répondait curieusement qu’après que son maître ait fumé quelques joints de trop… Le fourbe. Alors ce soir, pour seul fond sonore, Lenny avait allumé la télé et zappait mollement d’une chaîne à l’autre sans jamais rien trouver d’intéressant, comme à chaque fois d’ailleurs. Parfois, il se demandait même pourquoi il gardait cet appareil chez lui, alors que sa seule utilité était de diffuser les films bidon que Quinn emportait avec elle quand elle venait. Et justement, cela faisait un moment que ça n’était pas arrivé. Même malgré la proposition du jeune homme, son amie n’avait pas souhaité lui rendre visite. Il faut dire qu’il lui avait proposé ça dans un contexte un peu particulier, mais il avait prit cette idée comme une dernière chance. La dernière chance qu’ils avaient de repartir de zéro, et d’effacer tous ces troubles qui les séparaient depuis un moment. Ou plutôt d’essayer de le faire. Dans des moments comme celui-là, Lenny pensait souvent à Quinn. Il se demandait où elle était, ce qu’elle faisait, avec qui… Et le fait de ne pas l’avoir près de lui et de ne même pas pouvoir l’appeler alors qu’il s’ennuyait le tuait. Mais c’est en partie elle qui en avait décidé ainsi, et l’étudiant entendait bien respecter son choix.

Alors qu’il était sur le point de sombrer dans un profond sommeil sur son canapé, Lenny sursauta en entendant le vibreur de son téléphone sur la table basse. Il se laissa alors quelques secondes pour reprendre ses esprits, puis s’empara du mobile et décrocha. « Hm ? … Allo ?! » Personne ne semblait être à l’autre bout du film, et Lenny commença par croire à une erreur. Mais alors qu’il s’apprêtait à raccrocher, il entendit une voix plus que familière dans son oreille. Il se figea quelques instants, et sentit son cœur louper un battement en reconnaissant Quinn. Sa voix était tellement bizarre, différente de d’habitude… il lui était arrivé quelque chose, Lenny en eut la certitude avant même qu’elle se mette à lui expliquer quoi que ce soit. Et la suite lui donna malheureusement raison. Sans qu’il n’ait le temps de prononcer le moindre mot, Quinn déblatéra une histoire quasi-incompréhensible qui se termina par un mot dont Lenny avait horreur : « commissariat ». Elle était au commissariat et il était censé venir la chercher ? Avait-elle perdu la raison ? Si Lenny entrait là-dedans, c’était un peu comme se jeter dans la gueule du loup. Lui, le hippie dans son van Volkswagen, celui qui cultivait ses petits plants sur son balcon, entrer dans un commissariat sans y avoir été « invité » ? « Hein ? Tu rigoles ? Et puis d’abord, qu’est-ce que tu fiches au com… » Bip, bip, bip… « Quinn ? Hé ! Allo ? Allooooo ! Malgré lui, Lenny finit par raccrocher en laissant échapper un « Putain… » qui pouvait traduire tout un tas d’émotions allant de la peur à la colère en passant par l’inquiétude. Sans vraiment réfléchir à ce qu’il était en train de faire, le jeune homme s’empara des clés de son van, et quitta l’appartement en trombe.

A peine posa-t-il un pied et un regard méfiant dans l’entrée du commissariat qu’il vit Quinn se précipiter sur lui. Il n’eut qu’à écarter les bras pour qu’elle vienne s’y blottir. Machinalement, Lenny referma son étreinte sur elle et la serra un peu plus fort. En fait, il avait imaginé tellement de choses affreuses sur le chemin du commissariat qu’il était soulagé de la trouver en un seul morceau, debout, et encore capable de le serrer aussi fort qu’elle le faisait. Après quelques instants de silence, il se détacha finalement un peu d’elle pour mieux la voir. « Quinn ! Mais qu’est-ce que tu fais ici ? » Presque aussitôt, son regard fut accroché par le haut de la jeune femme, maculé de sang. « Hé ! Mais t’es blessée ! Ca va ? Qu’est-ce que… » Un sentiment de panique envahit alors Lenny à la vue de tout ce sang, et il remarqua du même coup les marques que le visage de son amie portait. Il déglutit et tenta de cacher son inquiétude, ce qui n’était pas une chose aisée puisque d’ordinaire, Lenny ne s’inquiétait jamais pour personne. « Ok, d’abord j’aime pas cet endroit, t’as fini ? On peut y aller ? » Puis il posa sa main dans le dos de Quinn et l’entraina vers l’extérieur. « Explique-moi ! »
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MessageSujet: Re: If you are gone, I will not belong here. ⊰ LENNY&QUINN   If you are gone, I will not belong here. ⊰ LENNY&QUINN EmptyJeu 28 Juin - 21:40


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    J’attendais. J’attendrais, de toute manière. Au fond de moi, une petite voix me répétait en boucle que Lenny ne viendrait pas, que, malgré notre amitié, il ne réussirait pas à aller au delà de notre dernière entrevue. Cela aurait été parfaitement légitime de sa part, après tout. Je lui avais fait clairement comprendre – à ma manière – que réessayer de le voir comme avant n’était pas encore possible pour moi, que la situation serait trop compliquée pour nous deux, et surtout pour moi. Je ne savais pas vraiment ce qu’il avait pu penser depuis cette situation puisque nous nous n’étions pas reparlés… Ni même revus. L’envie d’aller enquêter auprès de Rudy m’avait pris plusieurs fois, cependant je m’étais toujours repris au dernier moment – si mes informations étaient exactes, il ne savait même pas le tiers du quart de la moitié de l’histoire et le voir aurait été comme jeter de l’huile sur le feu. J’avais également évité soigneusement le sujet de conversation avec ma famille, car notre disparition au dessert n’avait pas été très discrète et j’avais fait de mon mieux pour brouiller les pistes. Dans tous les cas, Lenny pouvait réellement se permettre de m’abandonner là, surtout qu’il s’agissait de venir me chercher au commissariat. Et cette petite voix, au fond de moi, qui me hurlait ce genre de choses finissait presque par me convaincre que j’avais été bien naïve de croire que je lui importais encore. Surtout dans ce genre de situation.
    J’osais espérer qu’il s’imaginait à l’instant même les pires scénarios catastrophes, pour qu’il puisse venir. Une image peut-être trop violente pourrait suffisamment l’inquiéter pour venir voir si j’étais encore en un seul morceau… Ce qui était complètement idiot, puisque cela aurait été de l’hôpital que je l’aurais appelé, et non pas d’un fichu commissariat perdu en plein milieu d’Arrowsic. Je soupirai, les bras croisés. M’occuper l’esprit de cette manière me permettait de ne pas réfléchir à ce qui avait pu se produire pour me conduire dans cette situation-là. Cependant, j’y revenais fatalement, et je commençais à me persuader que je ne sortirais plus la nuit, seule.
    Le temps me parut long. Extrêmement long. Quand je le vis arriver dans l’entrée du commissariat, je ne réfléchis pas à deux fois avant de me jeter dans ses bras. Son étreinte se referma autour de moi, et l’espace d’un instant, je retrouvai cette présence rassurante, avant qu’il finisse par se détacher de moi pour m’observer.
    « Quinn ! Mais qu’est-ce que tu fais ici ? Hé ! Mais t’es blessée ! Ca va ? Qu’est-ce que… »
    Son regard avait voyagé de mon visage à mon haut, et j’ouvris plusieurs fois la bouche dans l’espoir de réussir à formuler une réponse cohérente. Bien entendu que j’allais devoir lui expliquer. Cependant, cela était bien la chose que je cherchais à éviter depuis que j’étais au commissariat. Après le dépôt de ma plainte, je m’étais juré intérieurement d’éviter l’évocation de tout détail, de tout souvenir. Mon objectif premier était d’enterrer l’affaire au fin fond de mon esprit pour ne plus avoir à y repenser un jour.
    Ce n’était pas grand-chose, certes. Mais allez vous faire mettre une droite en plein dans le nez sans rien demander à personne, ce n’est pas franchement agréable. Surtout quand vous avez l’impression que vous allez y rester, principalement à cause de la peur qui vous pétrifie et vous engourdi les neurones de manière phénoménale.
    « Ok, d’abord j’aime pas cet endroit, t’as fini ? On peut y aller ? »
    Il posa une de ses mains dans mon dos pour me faire sortir du commissariat, et je le suivis docilement. Je savais parfaitement qu’il avait horreur de cet endroit, que c’était bien le dernier lieu de toute la ville où il aurait mis les pieds volontairement. Cela me touchait deux fois plus, d’ailleurs, le fait qu’il soit venu. Premièrement, il tenait encore à moi, tout du moins, suffisamment pour me rendre servir. Deuxièmement, il tenait encore à moi, beaucoup plus que ce que j’aurais pu imaginer puisqu’il était venu jusqu’à un commissariat pour me chercher.
    Aussitôt dehors et légèrement éloignés du commissariat en direction de son van, il me demanda de m’expliquer. Je soupirai, puis levai la tête vers lui.
    « T’inquiètes pas, c’est… C’est pas grave. » dis-je.
    C’est ça, Quinn. Tu es tellement convaincante avec tes paroles hésitantes et ton regard apeuré !
    « Je… Je suis sortie tard de l’école, j’ai croisé des types dans une rue quand je rentrais à pied et ils m’ont demandé mon sac. Tu me connais… »
    Le tu me connais signifiait que j’avais été assez idiote pour ne pas les prendre au sérieux au départ, puis pour avoir tenté de garder mon sac à main. Je ne lui précisai pas la suite, espérant que cela était suffisamment explicite pour comprendre ce que je sous-entendais.
    J’aurais aimé m’enfermer dans une bulle, penser à autre chose. C’était pour cela que j’avais directement pensé à Lenny. C’était seulement avec lui que je réussissais à vider entièrement mon esprit. Il était le seul, véritablement, à me connaître suffisamment bien pour savoir ce dont j’avais besoin dans ces moments là.
    « Mais… Mais ça va. Ca va. »
    Ca va, enfin, ça va je suis à deux doigts de faire une crise d’hystérie. Autant dire que j’étais encore dans cette phase post-traumatisme qui faisait que je n’avais pas encore pleinement conscience de ce qui m’était arrivé. Je n’avais pas encore réalisé que je n’avais plus de portable. Plus de clef de maison. Plus de carnet de note. Plus de portefeuille. Plus de carte de crédit ou de chéquier. Mais également que j’étais couverte de sang. De mon propre sang.
    Je me dirigeai vers son van, toujours guidée par son contact protecteur. Je posai une main sur la portière, puis je lâchai un soupir, prise d’une faiblesse. Je finis par appuyer mes deux coudes contre la vitre pour placer mes doigts sur mes tempes, me massant légèrement, les yeux fermés.
    Non, mon cerveau n’avait pas encore eu le temps d’analyser la situation. Pour l’instant, il focalisait juste sur une chose : oublier. Oublier quelque chose que je n’avais même pas encore admis.
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Lenny Gavennham
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MessageSujet: Re: If you are gone, I will not belong here. ⊰ LENNY&QUINN   If you are gone, I will not belong here. ⊰ LENNY&QUINN EmptyVen 29 Juin - 16:34

Lenny ne pouvait pas croire ce qu’elle était en train de lui faire faire. Mettre VOLONTAIREMENT ses pieds de hippie dans l’enceinte du commissariat, alors que c’était le seul et unique endroit d’Arrowsic qu’il voulait éviter. Mais le jeune homme préféra se dire que l’enjeu en valait certainement la chandelle. Si elle l’avait appelé, si elle se retrouvait là, Quinn avait forcément des ennuis, elle était peut-être même en danger, et il ne pouvait pas la laisser seule comme ça. Devant son inquiétude, tout ce qu’ils avaient bien pu se dire la dernière fois s’effaça et Lenny fonça sans plus se poser aucune question. Ce n’est qu’au moment où il sentit Quinn dans ses bras qu’il commença à être rassuré et un peu plus serein. Il n’aurait peut-être pas du l’être d’ailleurs. Après tout, il ne savait toujours pas ce qui l’avait menée jusqu’ici, mais le seul fait de la voir debout lui suffisait pour le moment.

Malheureusement, l’étudiant ne fut pas rassuré longtemps, et lorsqu’il tomba sur le haut plein de sang de son amie, son esprit s’alarma une nouvelle fois. De plus, même si elle essayait, Quinn ne semblait pas parvenir à lui expliquer quoi que ce soit et ça, c’était mauvais signe. Ce n’est qu’en arrivant à l’extérieur du commissariat quelle daigna tourner la tête vers lui et raconter ce qui était arrivé. Ou plutôt essayer. Elle tenta d’abord de le convaincre que ce n’était rien, que ce n’était pas grave et qu’il ne devait pas s’inquiéter, mais le regard qu’il lui lança alors sembla suffire à la faire continuer même si elle n’en avait visiblement pas envie. Lenny le concevait, mais il était bien trop inquiet pour la laisser s’en tirer comme ça. Il devait savoir, au moins une partie de ce qu’il s’était passé pour pouvoir se résoudre à lui foutre la paix, et à la rassurer comme il était censé le faire. « Je… Je suis sortie tard de l’école, j’ai croisé des types dans une rue quand je rentrais à pied et ils m’ont demandé mon sac. Tu me connais… » Effectivement, il la connaissait. Et c’est précisément ce qui lui fit lever les yeux au ciel en imaginant Quinn prendre ça à la rigolade, face à des gars qui n’avaient certainement aucune intention de plaisanter. La suite, Lenny pouvait la deviner sans problèmes. Il eut tout à coup un élan de colère, et voulut en savoir plus. Savoir si elle avait vu le visage de ces types, si il pouvait faire quelque chose pour les retrouver et les faire payer, mais il réalisa bien vite que ce n’était pas du tout ce que Quinn voulait entendre. De plus, Lenny n’avait pas pour habitude d’être violent, sauf dans des cas extrêmes comme celui-là, et il serait plutôt ridicule d’aller se faire casser la gueule par une bande de voyou alors que Quinn mourrait de peur à la maison. Elle avait beau dire que ça allait, Lenny voyait bien que ce n’était pas du tout le cas. Alors il reposa sa main dans son dos pour la guider vers son van et ainsi la ramener chez lui. Sans qu’elle n’ait besoin de le lui préciser, il se douta bien qu’elle n’avait aucune envie de se retrouver face ses parents. Il les connaissait presqu’aussi bien qu’elle et savait précisément à quelle scène elle aurait droit si elle rentrait maintenant.

Lenny sortit les clés de sa poche et ouvrit les portières du van, prêt à s’installer du côté conducteur. Mais, juste avant de grimper à bord du véhicule, il vit à travers les fenêtres que Quinn n’était pas encore assise. Au contraire, elle était appuyée contre la portière, la tête entre les mains et le jeune homme grimaça à la vue de cette image. Il renonça à monter dans son van, et le contourna pour rejoindre son amie. En premier lieu, Lenny passa une main hésitante dans les cheveux de la jeune femme. Puis, n’y tenant plus, il l’attira contre lui, presque de force, pour refermer ses bras autour d’elle et la rassurer. « Ca va Quinn… T’es pas tout seule, je vais rester avec toi. Je t’emmène chez moi ok ? »

Après lui avoir ouvert la portière et l’avoir invitée à s’installer dans le van, Lenny y grimpa à son tour. Il chercha un instant son propre téléphone dans sa poche, puis le lui tendit. « Tiens… Appelle tes parents. Tu n’as qu’à leur dire que je t’ai invitée à manger, ou que tu es chez une amie… Et dis leur aussi d’appeler la banque parce que tu as perdu ton portefeuille. Ou… je le ferai, si tu préfères. » Et sur ces bonnes paroles, Lenny démarra et entama son chemin vers son appartement. Jamais il n’avait été aussi prévoyant et bienveillant avec quiconque, même pas avec John. Mais cette fois, la situation n’était pas à prendre à la rigolade, et puis il s’agissait de Quinn…
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MessageSujet: Re: If you are gone, I will not belong here. ⊰ LENNY&QUINN   If you are gone, I will not belong here. ⊰ LENNY&QUINN EmptyDim 15 Juil - 13:39


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    Elles étaient bien belles, toutes mes bonnes résolutions. Tellement belles que j’étais incapable de les tenir. Je vais bien, ne t’en fais pas. Ce refrain n’avait jamais marché avec mon entourage et surtout pas avec Lenny qui me connaissait si bien que lui cacher quelque chose relevait de l’impossible. Il devinait tout. J’étais accessoirement incapable de tenir ma langue. Pourtant je me tuais à essayer de le faire, encore et encore, comme si cela allait me permettre d’échapper à la situation. Comme si cela allait me permettre d’enterrer l’histoire et me donner une excuse pour penser à quelque chose. Cependant, j’en étais bien incapable… J’avais beau déployer tous les moyens possibles et inimaginables pour entrainer mon cerveau sur d’autres sujets, je ne réussissais pas à mettre mon esprit en pause, à me donner un temps de répit pour réussir à organiser mes pensées, ni même à tout contenir pour moi alors que, paradoxalement, je n’avais pas envie d’en parler à quiconque. Pourtant, ce n’était rien, en soi, ce qu’il m’était arrivé. Vraiment rien. Beaucoup de personnes avaient vécu la même chose avant moi, et je ne serais certainement pas la dernière. Je n’avais même pas eu besoin d’aller à l’hôpital. Ils auraient pu me battre à mort, sortir un couteau, me kidnapper et abuser de moi, mais rien de tout cela ne s’était produit. Ils avaient simplement voulu mon sac, j’avais mal réagi, je m’étais pris deux trois droites pour faire bonne mesure. Pourtant, j’étais sous le choc. Incapable de sourire ou de faire quoi que ce soit sans paraître fausse et éteinte.
    Pour une fois, le merveilleux monde de Quinn Sienna Hepburn-Wilde venait de connaître son premier moment d’obscurité. Comme quoi, rien ne pouvait être simple, blanc, beau.
    Je m’étais approchée du van de Lenny, prête à monter à l’intérieur pour fuir cet endroit et la rue mal éclairée. Pourtant, une fois arrivée à la hauteur du véhicule, je me sentis faible, et j’eux besoin de m’appuyer dessus pour ne pas tomber. Paupières fermées, doigts sur mes tempes, je tentai de me remettre le plus vite possible, mais sans grand succès (autant l’avouer). Je sentis une main se glisser dans mes cheveux, et j’eus un mouvement de recul avant de comprendre qu’il s’agissait de Lenny. Je soupirai envers moi-même, puis me retrouvai dans ses bras en l’espace d’une demi-seconde. Il avait hésité. Oui. C’était compréhensible.
    « Ca va Quinn… T’es pas tout seule, je vais rester avec toi. Je t’emmène chez moi, ok ? »
    J’hochai la tête contre son torse. Je n’étais pas sûre qu’il ait compris ma réponse, mais je doutais que j’ai vraiment le choix. De toute manière, je ne voulais pas rentrer chez moi. Je ne voulais pas affronter tout de suite ma famille, faire comme si tout allait très bien avant de devoir sortir une excuse pour justifier le fait que mon sac à main ait disparu de la circulation. Je ne voulais pas devoir rentrer chez moi en fonçant directement dans la salle de bain pour pouvoir me changer et essayer de masquer toutes traces amenant à se poser des questions. Je ne voulais pas.
    Et malgré toutes les choses qu’on avait pu se dire, Lenny était toujours là.
    Il m’ouvrit la portière et attendit que je sois installée avant de faire le tour et se mettre derrière son volant. Je bouclai ma ceinture et je me retrouvai avec son téléphone portable dans les mains sans que je puisse m’en rendre compte. Il me parla de mes parents, de la banque, de passer la nuit chez une amie… Je secouai la tête pour essayer de me focaliser sur ses paroles, mais je n’obtins pas de résultats miraculeux.
    « Lenny, parle moins vite s’il te plait. » finis-je par dire, un petit sourire aux lèvres. « J’ai pas eu le temps de capter tous les mots. »
    Je regardai quelques instants son téléphone, puis je poussai un nouveau soupir alors qu’il démarrait pour s’en aller. Il fuyait comme la peste le commissariat. C’était drôle.
    « Merci. Je m’occuperais de la banque une fois chez toi, si ça ne te dérange pas… »
    Je ne rajoutai rien sur mes parents. Je préférais ne pas commenter pour l’instant. Je savais que si je leur disais que j’étais chez Lenny, ils ne diraient rien. Qu’en soi, ce n’était pas un problème, parce que ça leur semblait normal. Sauf que ce n’était plus normal, maintenant. Tant pis. Je n’avais pas vraiment envie, à cet instant, d’y réfléchir. Après coup, je me sentais légèrement mal à l’aise de l’avoir dérangé, lui. Je me sentais mal de le solliciter dans les moments où j’avais besoin de lui malgré tout ce que j’avais pu lui dire.
    J’étais vraiment une idiote. Je faisais tout sur des coups de tête. Un jour, j’apprendrais à réfléchir. Il serait peut-être temps de savoir utiliser mon cerveau quand j’en ai besoin au lieu de tout faire n’importe comment…
    « Tu sais… Je ne pensais vraiment pas que tu allais venir. Je méritais que tu me plantes au commissariat toute seule et que je doive appeler mes parents pour venir me chercher. »
    Je lançai un regard dans sa direction, mais je refocalisai mes yeux sur la route qui défilait.
    « Je me sens idiote Lenny. »
    Au moins, c’était dit.
    J’observai la route avec certainement beaucoup trop d’application. C’était horrible, cette impression de ne pas pouvoir arrêter de penser aux mêmes choses, de ne même plus avoir son esprit sous contrôle. Je ne voulais pas y penser. Je ne voulais même pas réfléchir à ce sujet. Pourtant, j’en étais bien incapable.
    Je suis trop fragile, au fond. Fragile. C’était le mot.
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Lenny Gavennham
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MessageSujet: Re: If you are gone, I will not belong here. ⊰ LENNY&QUINN   If you are gone, I will not belong here. ⊰ LENNY&QUINN EmptyVen 20 Juil - 18:07

A peine eut-il été légèrement rassuré sur l’état de Quinn que déjà Lenny la vit défaillir de l’autre côté de son van. A la fois déterminé à la rassurer et hésitant quant à la marche à suivre, il se décida finalement à aller la prendre dans ses bras, comme avant. De toute façon elle devait bien en avoir besoin et lui, il en avait envie. La voir dans cet état-là le tuait, et il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour l’aider à se sentir mieux. Même si tout cela aurait pu être bien plus grave, il comprenait qu’elle soit choquée et encore effrayée en repensant simplement à ce qu’elle avait du vivre ce soir. Dès qu’il eut son accord, ou du moins ce qu’il pensa être un signe d’approbation, Lenny invita la jeune femme à grimper dans le van avant d’en faire de même. Il se saisit ensuite de son téléphone, et donna à Quinn toutes les instructions utiles qui lui venaient à l’esprit. Mais visiblement, et même s’il n’en était pas franchement conscient, la panique qui l’avait envahi pendant qu’il venait la chercher ne s’était pas complètement dissipée. Esquissant un maigre sourire, Quinn lui reprocha de parler trop vite, et il ne put que répondre en affichant à son tour un sourire coupable. « J’ai pas eu le temps de capter tous les mots. » ajouta-t-elle finalement, confirmant ainsi à Lenny qu’il devait se calmer et arrêter de l’assaillir de ses consignes idiotes. « C’est toi aussi là ! Tu m’as fait stresser ! » Et autant dire que le mot stress ne faisait pas partie du vocabulaire quotidien du jeune homme ! « Je t’expliques même pas tout ce que je me suis imaginé en venant ! J’ai cru que j’allais te retrouver en petits morceaux !é A peine eut-il prononcé ces mots que Lenny réalisa qu’il avait peut-être un peu manqué de tact vis-à-vis de ce qu’il venait de se passer. Mais soit, c’était dit ! Et pour rattraper le coup au cas où Quinn le prendrait mal, il laissa apparaître un nouveau sourire au coin de ses lèvres. La jeune femme lui annonça alors qu’elle s’occuperait de tout ça en arrivant chez lui, ce qu’il accepta, sans trop avoir le choix, en hochant la tête.

Même s’il voulait de tout son cœur détendre un peu l’atmosphère, Quinn ne semblait pas spécialement disposée à en faire autant. Au lieu de ça, elle se mit à ressasser leurs vieux démons, ceux que Lenny avait effacé de son esprit au moment même où il avait compris que son amie était en danger. Selon elle, elle aurait mérité qu’il ne vienne pas et qu’il la laisse croupir là comme quelqu’un qu’il ne connaissait même pas. Et pour couronner le tout, Quinn se sentait idiote. Bien conscient qu’une mise au point s’imposait, et qu’elle ne pouvait pas vraiment attendre leur retour à la maison, Lenny stoppa son van sur le bas côté dés qu’il fut assez loin pour ne plus voir le commissariat dans ses rétroviseurs. Il voulait lui parler. Sérieusement. Et pour cela, autant ne pas risquer de les envoyer dans le décor en conduisant en même temps. Une fois que le véhicule fut immobilisé, Lenny se tourna complètement vers sa voisine, et fit en sorte de capter son regard. « Quinn… ne dis pas n’importe quoi. Si tu veux savoir, je me suis même pas posé la question. J’ai sauté dans mon van et je suis venu le plus rapidement possible. Et même comme ça, le trajet a été beaucoup trop long, et j’ai eu le temps de m’imaginer des tas de trucs horribles qui auraient pu t’arriver. Tu m’as fait flipper, vraiment. Et même si… enfin, tu vois… tu peux compter sur moi. Tu pourras toujours compter sur moi, quoi qu’il arrive… » Il ne l’avait pas lâchée des yeux une seule seconde, comme pour qu’elle imprime mieux son discours, qu’il termina ironiquement par un : « Et je t’interdis d’oublier ça. »

Plutôt fier de sa tirade, Lenny se redressa et passa la première pour relancer son van à l’assaut des rues d’Arrowsic. Il ne leur fallu qu’une dizaine de minutes pour rallier l’appartement du jeune homme, qui s’empressa d’aider Quinn à sortir du véhicule même si elle n’en avait certainement pas besoin. Ils montèrent alors tous les deux à l’étage, et dès qu’ils pénétrèrent dans l’appartement, Lenny alla faire de la place sur son canapé. Il attrapa John en lui lançant un « Pousse toi ! » néanmoins amical, puis il fit volte-face vers Quinn. « Est-ce que tu veux boire quelque chose ? Ou manger ? Ca te ferait du bien tu sais ! Oh, et comment va ton nez ? » demanda-t-il en imaginant sa douleur, et en grimaçant légèrement. « Tu devrais te changer aussi... Mes fringues seront surement pas à ton gout mais… désolé, j’ai rien d’autre à te proposer… Tu peux aller prendre ce que tu veux dans ma chambre ! » proposa-t-il finalement avec une point d’humour. Sans vraiment s’en rendre compte, il avait recommencé son cinéma et l’avait de nouveau submergée d’informations. C’est en réalisant cela qu’il se tut, et se mordit la lèvre inférieure pour s’empêcher d’en dire plus et la laisser respirer cinq minutes. A ce moment précis, il se faisait peur, et se demandait même s’il ne venait pas d’avoir sensiblement la même réaction que les parents de la jeune femme.
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MessageSujet: Re: If you are gone, I will not belong here. ⊰ LENNY&QUINN   If you are gone, I will not belong here. ⊰ LENNY&QUINN EmptyVen 20 Juil - 22:52


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    J’aurais pu le remercier. Ne rien dire, ne rien ajouter. Essayer d’enchainer sur d’autres sujets… Mais non. Je n’avais rien fait de tout cela. Pourquoi essayer en vain de me comporter comme une personne normale et civilisée alors que j’étais trop marginale pour réellement comprendre le sens de ces mots ? Comme toujours, j’avais été incapable de garder pour moi toutes les pensées qui se bousculaient dans ma tête, et je m’étais retrouvée à exprimer tout haut ce que je pensais sur ce qu’il aurait dû faire… Me planter là, faire comme si rien n’était, me condamner à trouver une autre solution. J’avais remis une nouvelle fois sur le tapis nos sujets à problèmes et tabous, alors que pour une fois nous avions réussi à aller au-delà sans être rappelé par nos souvenirs. J’étais comme cela. Je ne pouvais pas faire comme si tout allait bien alors que c’était tout le contraire ; je ne pouvais pas cacher quelque chose à quelqu’un plus de dix minutes d’affilé. Surtout pas à Lenny. Certes, j’étais actuellement en train de passer sous silence à ma famille mon anecdotique accident, mais ce n’était pas pareil. Je n’étais pas devant eux. Pour leur dire clairement, il fallait que je prenne le téléphone de Lenny, composer leur numéro. Là, il était tout juste en face de moi, et les paroles s’échappaient bien trop vite de ma bouche pour que je puisse faire quoi que ce soit pour me taire.
    Pourtant il avait été si gentil, avec moi, même s’il parlait beaucoup trop vite et même si son stress me rendait d’autant plus coupable. J’aurais pu lui épargner mes remarques remplies de mélodrames.
    Il réagit tout de suite quant à mes paroles. Il se gara immédiatement sur le bas côté, avant de me regarder dans les yeux pour me dire qu’il n’avait même pas réfléchi une seule seconde à me laisser là-bas toute seule. Lenny me fit même part qu’il avait imaginé tout un tas de scénarios dans sa tête avant de finalement constater que j’étais bel et bien en un seul morceau, et que je pourrais toujours compter sur lui, quoi qu’il arrive, quoi qu’il se passe.
    « Et je t’interdis d’oublier ça. »
    Je lui fis un petit sourire triste, alors qu’au fond de moi-même, c’était l’incendie. Mon cœur battait la chamade et je ne trouvai plus quoi lui répondre. Mes joues devaient être en feu, égakement. Cela me touchait, ce petit discours. Sincèrement. Il redémarra afin de poursuivre sa route dans Arrowsic, et je demeurai pendant un instant silencieuse.
    « Figure-toi que je n’avais pas l’intention de te laisser tranquille, Lenny Gavennham. Je commence juste à avoir des scrupules à autant t’embêter. » dis-je d’un ton qui se voulait plein d’entrain.
    On pouvait repasser, pour la bonne humeur. J’étais bien incapable de fournir un bon jeu d’actrice ce soir-là, et je pensais sincèrement que c’était mort pour tout le restant de la soirée. J’avais beau déployé tous les efforts du monde pour sourire, j’avais toujours l’impression d’avoir une bonne humeur masquée par de l’ombre. C’était sincère, mais cela ne semblait pas vrai. Pas réel.
    Nous finîmes par arriver à son appartement. Je poussai un petit soupir en sortant du van, et quand je vis qu’il surveillait mes arrières, je ne puis m’empêcher d’esquisser un sourire tout en continuant ma route. Nous montâmes les escaliers, et quand j’arrivai finalement dans son appartement, je me sentis chez moi. Home sweet home. Je connaissais tellement bien son chez-lui que c’était presque comme le mien.
    Familière ? Pas du tout. Enfin, juste un peu.
    « Est-ce que tu veux boire quelque chose ? Ou manger ? Ca te ferait du bien tu sais ! Oh, et comment va ton nez ? Tu devrais te changer aussi... Mes fringues seront surement pas à ton gout mais… désolé, j’ai rien d’autre à te proposer… Tu peux aller prendre ce que tu veux dans ma chambre ! »
    Je levai les yeux vers lui prête à lui faire une remarque sarcastique et je remarquai qu’il se mordait anxieusement la lèvre inférieure. Il avait constaté par lui-même qu’il recommençait à me balancer tout un tas d’informations à la figure sans que je puisse réfléchir correctement à chacune de ses questions. Je levai les yeux au ciel, amusée, et je posai un doigt sur son torse d’un air accusateur.
    Mes parents auraient été comme ça, en dix fois pire. Lui, c’était adorable. Mes parents, c’était chiant et cela faisait peur.
    « Si t’as du coca, je veux bien. Je crois que je vais m’en tenir aux sodas, j’ai pas envie de me faire violer par John dans mon sommeil si jamais je bois trop. » dis-je.
    Je tournai alors les talons pour me diriger dans sa chambre sans lui demander la permission – après tout, il me l’avait déjà donné. Une fois la porte fermée, je poussai de nouveau un soupir et me dirigeai vers son armoire. Je jetai un coup d’œil dedans, puis finis par prendre les premières choses qui me venaient.
    Je retirai ma veste et mon t-shirt tout tachés, puis enfilai un des siens trop grands pour moi. Je mis également sur mes épaules un sweatshirt malgré le mois de juin et je lançai un vague regard dans le miroir. J’avais eu l’occasion de me nettoyer le visage au commissariat, cependant, je constatai presque avec regret que j’avais toujours cette sale tête de petite fille effrayée. Je rassemblai mes cheveux en un chignon au dessus de ma tête, puis sortit de la chambre de Lenny en trainant des pieds. Je m’affalai sur le canapé, puis fixai John du regard.
    « J’avais oublié que tes vêtements étaient confortables. » dis-je, alors qu’il était parti quelque part dans la cuisine. « J’ai mal au nez, mais ça va. C’est pas la première fois que je m’en prends une tu sais… »
    J’avais lancé un vieux sous-entendu à l’égard de Lenny. Il savait très bien que dans la cours de récréation quand nous étions gosse, je n’avais jamais été très sage.
    « Ca se trouve il va falloir me faire de la chirurgie esthétique pour me le remettre correctement. On m’a dit qu’il n’était pas cassé mais je suis sûre qu’il est plus tout à fait comme avant. » ajoutai-je. « Dis, John, sois honnête. Il est comment mon nez ? »
    Je regardai le caméléon, attendant une réponse quelconque de sa part. J’eus l’impression qu’il me regarda comme si j’étais une demeurée, et je poussai un soupir avant de fermer les yeux et tenter de balayer toutes les pensées qui pouvaient venir dans mon esprit.
    Délirer me permettait de penser à autre chose. C’était déjà ça.
    « Lenny… ? La soirée dvd-pizza tient toujours… ? » demandai-je en toute innocence.
    Je devais vraiment être insupportable. Je lui donnais environ dix minutes avant de me mettre dehors.
    Mais mine de rien, sa présence était apaisante.
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MessageSujet: Re: If you are gone, I will not belong here. ⊰ LENNY&QUINN   If you are gone, I will not belong here. ⊰ LENNY&QUINN EmptySam 4 Aoû - 18:39

Lorsqu’il en eut terminé avec son petit discours digne d’un grand frère ou d’un père bienveillant, Lenny reprit sa route sans en dire plus. Et même si Quinn restait silencieuse pour le moment, au moins elle savait l’essentiel : il était là pour elle, quelles que soient les circonstances. Mais la jeune femme ne tarda néanmoins pas à reprendre la parole, en tentant du mieux qu’elle pouvait de montrer à Lenny qu’elle n’était pas si affectée que ça par ce qu’il venait de lui arrivait. Ses efforts étaient louables, mais le jeune homme n’y croyait pas trop. Cependant il était bon public et, ne désirant pas froisser son amie, il se mit à rire en l’entendant. Il reconnaissait bien Quinn dans ces moments-là. Même si c’était dur, même si elle n’avait aucune bonne raison de sourire ni même de plaisanter, SA Quinn trouvait toujours de moyen de détendre l’atmosphère. Avec plus ou moins de succès d’ailleurs, mais l’important était d’essayer. Le jeune homme garda alors un sourire discret au coin des lèvres pendant tout le reste du trajet qui les menait vers son appartement.

A peine étaient-ils arrivés dans l’appartement que Lenny se laissa de nouveau emporté, et déballa un nombre incalculables d’informations et de recommandations à Quinn qui se retint visiblement de toute remarque désobligeante. Au lieu de ça, elle plaça son index contre le torse du jeune homme d’un air amusé, et lui commanda un soda. « Ne parles pas de John comme ça, pas devant lui ! Tu vas le vexer… » déclara-t-il en partant vers la cuisine, laissant ainsi Quinn se diriger vers la chambre pour se changer. Pendant ce temps, Lenny s’attela à préparer un sac rempli de glaçons. Le jeune homme ne se battait pas souvent, mais il savait tout de même qu’en cas de mauvais coup, ce genre de remèdes pouvait aider. Il était littéralement aux petits soins avec son amie mais elle le méritait bien. Lenny partait du principe que si elle l’avait appelé lui et pas un autre, il devait se montrer à la hauteur et tout faire pour la réconforter. Lorsque la jeune femme fit une référence à peine déguisée à leurs mésaventures de cour de récréation, Lenny ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel, en souriant en silence. En fait, il suivait son monologue à distance et se gardait bien de tout réflexion, jusqu’à ce que Quinn lui tende une perche à laquelle il ne put résister : « Dis, John, sois honnête. Il est comment mon nez ? » En apparaissant dans l’encadrement de la porte armé de son sac de glaçons et d’un verre de coca, Lenny prit son air le plus sérieux et répondit : « Tu vois, il a dit qu’il était tordu ton nez ! Tiens prends ça ! » ajouta-t-il en lui tendant les glaçons. Il déposa ensuite le verre sur la table basse, et tourna la tête vers Quinn lorsqu’elle s’adressa à lui : « Lenny… ? La soirée dvd-pizza tient toujours… ? » Un nouveau sourire en coin se dessina sur son visage, et c’est avec une pointe de satisfaction qu’il répondit : « Bien sûr, plus que jamais ! Mais tu vas devoir te contenter de mes films alors… Choisis ! » lança-t-il en désignant le petit meuble près de la télévision. « Je m’occupe de la pizza ! » De toute manière, ils avaient pour habitude de prendre toujours la même, ce qui leur évitait de tergiverser trop longtemps avant de commander.

Il ne fallut donc qu’une poignée de minutes à Lenny pour commander leur futur repas par téléphone. Il revint ensuite à hauteur du canapé, et attrapa les pieds de Quinn pour les soulever et se faire une place pour s’installer à ses côtés. Laissant tomber sa tête à la renverse, le jeune homme commença par soupirer longuement, laissant un sourire étirer lentement le coin de ses lèvres lorsqu’il aperçut un des yeux de John se poser sur lui. Lenny se redressa ensuite pour vérifier que Quinn faisait bon usage du sac de glaçons qu’il lui avait apporté, et lui asséna l’air de rien un coup de poing dans l’épaule. Evidemment, il avait bien prit soin de rester délicat, elle en avait assez subi pour aujourd’hui. « Tiens, ça c’est pour m’avoir fait peur comme ça ! » Ce n’était pas grand-chose, mais il se vengeait comme il pouvait… Lenny était bien conscient que Quinn voulait changer de sujet, passer à autre chose, mais il tenait à lui faire une dernière recommandation, simplement pour être certain qu’elle ne prendrait plus de risques. Il tourna alors son visage vers elle, et capta plus sérieusement son regard : « Tu sais, la prochaine fois que tu dois sortir tard comme ça, appelle-moi. J’veux bien être ton taxi personnel… » Lenny attendit quelques instants, laissant ainsi un léger silence s’installer. Mais il le brisa bien vite en ajoutant, comme si de rien n’était : « La pizza arrive dans un quart d’heure… ».
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MessageSujet: Re: If you are gone, I will not belong here. ⊰ LENNY&QUINN   If you are gone, I will not belong here. ⊰ LENNY&QUINN EmptyLun 6 Aoû - 16:23


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    J’enfilai le t-shirt de Lenny distraitement, n’essayant même pas de me concentrer sur mes gestes... A un tel point que je m’y repris à plusieurs fois avant de pouvoir le mettre correctement, d’ailleurs. Je n’eus même pas la force – ni le courage – de me moquer de moi-même. En guise de réaction face à mon incapacité de mettre un vêtement, je tendis simplement la main pour attraper un sweat, le regard éteint.
    Bah. Même mes batteries pouvaient être hs, je n’étais pas non plus une warrior.
    Finalement, cela n’avait peut-être pas été une si mauvaise idée de solliciter Lenny dans cette situation, de l’avoir appelé pour qu’il vienne me chercher à la place de me tourner vers ma famille. Après avoir longtemps pesé le pour et le contre à un point où j’avais fini par en avoir les idées confuses, j’avais fini par me dire que cela avait été la meilleure solution, pour lui et surtout pour moi… D’un côté, j’avais eu des doutes sur sa loyauté après tout ce qu’il s’était passé, mais ils avaient été bien vite balayés quand je l’avais vu se pointer au commissariat à bord de son van. Tout ce flot d’émotions avait fait place à de la culpabilité, qu’il avait pris le soin de calmer en s’arrêtant en plein milieu de la route pour me faire un petit discours. Au final, j’étais chez lui, traitée en véritable petit princesse, comme si nous nous étions quittés la veille après avoir trainé toute la journée ensemble en meilleurs amis du monde. Comme s’il ne s’était rien passé. Je finissais quand même par voir la réalité s’imposer sous mes yeux : ce soir, les souvenirs seraient bien loin. J’avais presque de la peine à me dire que demain matin, quand je me sentirais mieux, tout changera une nouvelle fois. Je recommencerais à être distante. Fatalement. Même si je n’avais pas nécessairement envie que cela arrive.
    Je finis par retourner dans le salon, m’affaler dans le canapé et délirer à propos de mon nez tout en m’adressant à John. La douleur avait fini par se ravivée, longtemps anesthésiée par le choc, et j’en vins à demander au caméléon de Lenny s’il ne trouvait pas qu’il était cassé. A ce moment là, le hippie refit son apparition dans le salon en ponctuant sa présence d’une remarque.
    « Tu vois, il a dit qu’il était tordu ton nez ! Tiens prends ça ! »
    Je fronçai les sourcils et me retrouvai avec un sac de glaçons entre les mains. Je levai les yeux au ciel le posant sur mon nez, puis donnai un petit coup de pied dans les jambes de Lenny en guise de réponse. Puis une chose me revint en mémoire. Il m’avait proposé il y a quelques semaines une soirée pizza-dvd, que je m’étais presque empressée de décliner. D’une toute petite voix, je lui demandai si ce plan-là tenait toujours, et j’eus le droit à un sourire et à une réaction positive de sa part. Il s’occupait de la pizza, j’avais en charge le dvd.
    Tandis qu’il commandait le repas, je ne bougeai pas du canapé. Je me contentai de geler mon nez avec tous les glaçons qu’il m’avait donné, tout en laissant mon esprit s’éparpiller. Je n’avais toujours pas appelé mes parents. Techniquement la police s’était chargée de la banque mais je devais toujours l’appeler moi-même. J’avais abandonné mes habits dans la chambre de Lenny en me changeant. Bordel ! J’avais besoin de temps pour moi. Toutes ces choses pouvaient attendre.
    Lenny revint, et s’installa dans le canapé en prenant soin de soulever mes pieds. Il me donna un coup dans l’épaule, petite vengeance par rapport à la peur que je lui avais fait.
    « Vas-y frappe moi je te dirais rien. » dis-je avec un sourire. « Un bleu de plus un bleu de moins… »
    Bon. D’accord. Ce n’était pas drôle. C’était le genre de remarque que je pouvais faire et qui lachait un froid dans la pièce en l’espace de cinq secondes.
    « Tu sais, la prochaine fois que tu dois sortir tard comme ça, appelle-moi. J’veux bien être ton taxi personnel… »
    Il laissa planer le silence, puis m’informa que la pizza débarquerait dans quinze minutes.
    Pile le temps qu’il me faut pour choisir le dvd.
    Je me relevai, tout en réfléchissant à ce qu’il venait de me dire. C’était très gentil de sa part, oui. Le genre de truc que mon frère m’avait déjà dit, que mon père m’avait également recommandé. Je savais que c’était des paroles sincères, qu’ils voulaient tenir. Cela durerait quoi, deux semaines ? Ils finiraient par tous en avoir marre que je les appelle à des heures tardives pour me faire conduire à un endroit et à un autre. J’avais toujours été très indépendante. J’avais beau être chiante, je n’aimais pas non plus en faire baver à mes proches.
    « Taxi personnel, et combien tu ferais payer la course ? » demandai-je avec un sourire.
    Je lançai un regard vers les dvd. Que des trucs que je ne regardais pas, bien entendu.
    « Ne t’inquiète pas. L’année scolaire se termine dans quelques semaines, je sortirais plus sans une bombe lacrymogène. »
    Je me trouvais horrible. J’aurais mieux fait de lui dire ok, c’est gentil et ne jamais l’appeler pour venir me chercher plutôt que lui dire directement que je n’avais pas l’intention de le faire… Parce que je ne voulais pas l’embêter avec cela.
    J’avais dû déjà visionner chaque film de son armoire au moins deux fois. Il fallait dire que, aussi, Lenny n’avait pas une réserve très importante. C’était pour cela que, généralement, je m’occupais du film en prenant les dvd chez moi. J’avais une véritable collection entre mon père cinéphile et mes sœurs accros aux soirées entre filles.
    « J’ai l’impression que les dvd sont comme je les ai laissé la dernière fois. » dis-je en observant la pile. « Batman, Spiderman, Pirates des Caraïbes. »
    Je fis une pause théâtrale.
    « A la réflexion, je pense même pas qu’il y ait eu de nouveaux venus entre-temps. Que des vieilleries ! »
    Je posais ma main sur une pochette au hasard, puis me levai. J’allumais la télévision, mis en route le lecteur et insérai le dvd l’intérieur. J’avais déjà fait ce geste un milliard de fois. C’était la milliard-et-unième fois que je le faisais. Au moins.
    Je me relevai, puis me redirigeai vers le canapé en attrapant les télécommandes au passage. Une fois arrivée à la hauteur de Lenny, je le poussai.
    « Bouge tes fesses, tu prends toute la place ! » déclarai-je non sans sourire. « Spiderman, premier du nom, trente-deuxième fois qu’on le regarde. Je veux juste manger du Peter-Mary-Jane. »
    Je m’enfonçai dans le canapé. J’étais à deux doigts de dire à Lenny d’aller coucher John parce qu’il allait être choqué par le film, mais je me retins. Je n’avais pas spécialement envie qu’il m’étouffe avec un coussin ce soir-là.
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Lenny Gavennham
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MessageSujet: Re: If you are gone, I will not belong here. ⊰ LENNY&QUINN   If you are gone, I will not belong here. ⊰ LENNY&QUINN EmptyMer 8 Aoû - 19:41

Face à l’image d’une Quinn affublée de son sac de glaçons sur le nez, Lenny n’eut pas d’autre choix que de rire. Il essaya bien de se retenir pendant un moment, mais il finit tout de même par craquer en secouant la tête. Jusque là, il n’avait pas trouvé la situation très drôle, bien au contraire. Mais le spectacle que son amie lui offrait à présent valait le détour. S’il s’était écouté, il aurait même tenté de la prendre en photo. Mais, craignant de la vexer, il s’abstint et se contenta de soupirer un grand coup, comme pour lui montrer que malgré la plaisanterie, il la soutenait.

Sans vraiment relever ce qu’il venait de lui dire, de lui conseiller, Quinn quitta le canapé pour se diriger vers le meuble contenant les quelques DVD qu’il avait hérité de Rudy. Le choix n’était effectivement pas large, mais cela convenait tout à fait à Lenny. Il ne regardait jamais de films seul, et la plupart du temps, lorsque Quinn venait le rejoindre pour ce genre d’activités, elle emmenait ses propres DVD. Ce qui laissait au jeune homme le loisir de se moquer et de critiquer ses goûts en matière de cinéma. « Taxi personnel, et combien tu ferais payer la course ? » D’un air amusé, l’étudiant sauta sur l’occasion et répondit du tac-au-tac : « Pour toi ? Le plus cher possible, certainement. » En toisant Quinn du coin de l’œil, il afficha un petit sourire satisfait, avant d’ajouter : « Ou alors… Je le ferai en échange d’un repas, d’un verre, d’un gâteau… Enfin, tu vois quoi ! » Mais comme il aurait pu le prévoir, la jeune femme finit par refuser, plus ou moins clairement, sa proposition. Soi-disant, l’année scolaire était presque terminée, et Quinn espérait qu’une simple bombe lacrymogène suffise à la sauver la prochaine fois. Mais Lenny la connaissait tellement bien qu’il savait pertinemment que si le cas se représentait, elle ne penserait même pas à sortir sa pseudo- arme de son sac à main. Pour toute réaction, il se contenta donc de lui lancer un regard noir, histoire de bien lui signifier qu’elle avait intérêt à l’appeler la prochaine fois.

Quinn se décida finalement à faire son choix dans le stock réduit des DVD de Lenny, non sans en critiquer la qualité. Mais le jeune homme n’en avait que faire, et il haussa négligemment les épaules face aux attaques de son amie. « Bouge tes fesses, tu prends toute la place ! » D’ordinaire, Lenny aurait riposté, l’aurait poussée en retour, lui aurait flanqué un coup de coussin ou se serait même jeté sur elle pour la chatouiller. Mais depuis les évènements récents, et quoi qu’ils en disent, rien n’était plus pareil. Même Lenny qui était pourtant si naturel et sans gêne se retenait, s’interdisait certains gestes pour éviter tout dérapage malencontreux. Alors, en lui accordant un sourire, il se poussa et lui laissa une place à ses côtés sur le canapé. Elle avait choisi Spiderman… Mais qu’importe, Lenny serait de toute façon plus concentré sur la pizza que sur la télévision.

Ce n’est qu’une fois les premières minutes du film passées que la sonnette de l’appartement se mit à retentir. Un large sourire de gamin se dessina alors sur le visage de Lenny qui lança un regard en direction de Quinn, avant de se lever et de se précipiter vers la porte comme pour arriver le premier. Il régla sa commande, et revint fièrement armé d’un carton de pizza encore chaud. Puis il s’étala une nouvelle fois sur le canapé et ouvrit la précieuse boite. Faisant preuve d’une galanterie qu’il ne se connaissait même pas, il tendit une part de pizza à Quinn, avant de se servir à son tour. En fait, il avait rudement faim et le fait que Quinn ait relancé l’invitation qu’il lui avait faite avait été la meilleure idée de la soirée.

Malgré tout, Lenny avait de plus en plus de mal à s’empêcher de penser au lendemain, à la suite de toute cette histoire. Sous le coup de la peur et de l’inquiétude, tous leurs différents semblaient s’être évaporés mais Lenny n’était pas dupe. Demain, lorsque l’incident de ce soir se serait un peu tassé, la spirale infernale dans laquelle ils étaient entrainés tous les deux reprendrait de plus belle. Mais ce soir, Quinn était là. Elle était près de lui, il ne pouvait plus rien lui arriver, et c’était bien là l’essentiel. Alors comme il avait l’habitude de le faire, Lenny préféra repousser l’échéance et arrêter de penser à ce qui les attendait. Arrêter de penser tout court.
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MessageSujet: Re: If you are gone, I will not belong here. ⊰ LENNY&QUINN   If you are gone, I will not belong here. ⊰ LENNY&QUINN EmptyVen 10 Aoû - 23:12


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    Le menu du DVD s’afficha sur l’écran. Depuis le canapé, je lançai le film et m’enfonçai dans les coussins tout en regardant les crédits du début. Je restai assise. Mes paupières avaient beau être très lourdes, l’épaule de Lenny avaient beau avoir l’air très confortable, je luttai tant bien que mal contre le sommeil et me concentrai peut-être un peu trop sur les images qui défilaient sur la télévision de Lenny pour rester dans une position normale. Je cherchais un moyen de me divertir tout en m’aidant à retrouver ce que nous avions bien pu avoir l’habitude de faire tous les deux des dizaines de fois, retrouver la même ambiance, la même complicité, ces mêmes instants, sans pour autant tenter le diable. Ce n’était plus pareil, non, mais c’était déjà beaucoup mieux. C’était un équilibre instable, certes, et j’étais persuadée que lui aussi pensait la même chose de son côté. Cependant, nous ne commentions pas. Nous n’avions pas fait de remarque à ce sujet-là. Nous avions fait comme si tout était normal, comme si tout allait pour le mieux, comme si les plaies étaient presque toutes refermées. C’était la première fois que je réussissais à garder quelque chose pour moi. D’un certain côté, je ne voulais sous aucun prétexte briser ce moment qui me semblait si parfait après tout ce que nous avions pu nous dire et faire ces derniers mois.
    J’avais besoin de lui, c’était une évidence. Une évidence parfois bien trop compliquée pour être respectée depuis quelque temps, d’ailleurs. Si je n’avais jamais remis en cause l’importance qu’il avait dans ma vie, j’avais cependant réussi à me faire croire qu’il n’était pas indispensable… Que je pouvais très bien vivre sans lui, alors qu’il avait été là depuis le tout début. J’avais été rappelée à l’ordre, ce soir. J’étais incapable de passer quelques semaines sans avoir besoin de l’emmerder. Triste fatalité.
    Peter était en train de courir après son bus quand la pizza arriva. Lenny me lança un regard complice avant de se lancer à l’assaut de sa porte d’entrée, et je me mis à rire en voyant le spectacle qu’il offrait. En temps normal, si j’avais été un peu plus active que ce soir, je lui aurais couru après pour tenter d’arriver avant lui quitte à le bousculer (même si, au fond, il aurait quand même payé) mais mes muscles ne semblaient pas être d’accord. Je restai donc patiemment sur le canapé, attrapant juste mon verre de soda pour en boire une gorgée et guettant l’arrivée de la nourriture. Il revint en grand conquérant, se rassit avant de me passer une part. Je fermai les yeux un instant pour laisser l’odeur de la pizza monter à mes narines, et même si je n’avais pas excessivement faim, j’engloutis mon morceau bien avant Lenny. Et bim. Une bataille de gagner. C’était toujours mieux que rien pour ma fierté. Je me penchais pour en reprendre, puis me re-concentrai sur le film.
    Piqure, le lendemain, l’apprivoisement des pouvoirs. Plus le temps passait, plus mes paupières se fermaient. Lentement, je glissai sur le côté pour poser ma tête sur l’épaule de Lenny, incapable de tenir plus longtemps. Je ne tentai même pas de lui cacher que j’allais bientôt finir dans les bras de Morphée, et je ramenais mes jambes sur le canapé. Voilà. C’était mieux.
    « Quand je pense qu’avant je pouvais faire des nuits blanches DVD sans m’endormir une seule fois... J’me fais vieille. » marmonnai-je alors que Peter courrait après celui qui avait tiré sur son oncle.
    C’était surtout le contrecoup. Cette idée traversa mon esprit pendant un instant avant de se perdre avec le reste – appeler mes parents, la banque, envisager peut-être de rentrer chez moi demain même si l’idée de me terrer dans l’appartement de Lenny pour la fin de mes jours me séduisait de plus en plus – et je commençai à perdre le fil de mes pensées. Je baillai puis pris le bras de Lenny juste à côté de moi entre mes mains.
    « Merci d’être venu pour moi. Je me sens beaucoup moins seule. »
    Ma voix se faisait plus lente, plus lointain. Mes idées s’éparpillaient facilement, et entre Spiderman, Lenny et l’agression, mon esprit jubilait de pouvoir ressasser toutes ces images en même temps. Je me souvins que les feuilles que je devais corriger pour les enfants étaient dans mon sac à main. Aurais-je du les déclarer à la police ? Au fond, c’était important aussi. Il fallait qu’il existe des gens sur cette Terre pour voler des copies de gamins de huit ans, et il fallait que je tombe sur eux…
    J’eus un petit sourire triste. Ce n’était pas drôle. Je frissonnai à l’idée du premier coup de poing, et repartis de plus belle dans mes idées confuses.
    Je ne sais pas très bien quand je suis réellement partie. Quand mon cerveau s’est réellement déconnecté. Pendant un instant, je sentais encore les respirations de Lenny me bercer dans mon demi-sommeil, puis je m’étais retrouvée dans un vide, à la fois reposant et troublée. La nuit allait être longue.
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Lenny Gavennham
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MessageSujet: Re: If you are gone, I will not belong here. ⊰ LENNY&QUINN   If you are gone, I will not belong here. ⊰ LENNY&QUINN EmptySam 11 Aoû - 22:02

Depuis un temps, la relation que Lenny entretenait avec Quinn n’avait plus rien à voir avec leur si belle amitié qui durait depuis l’enfance. Mais, comme une trêve, cette soirée ressemblait à s’y méprendre à celles qu’ils pouvaient s’organiser auparavant. Néanmoins, quelque chose sonnait faux dans tout ça. C’était comme si cette proximité retrouvée leur faisait peur, et d’ailleurs, c’était certainement un peu le cas, du moins pour Lenny. Depuis qu’ils s’étaient retrouvés au commissariat, ni elle ni lui n’avait souhait revenir ce qui avait pu se passer quelques jours auparavant et c’était tant mieux. Ca leur permettait au moins de passer un semblant de bonne soirée, tout en sachant que demain, tout serait forcément plus compliqué. Mais plein de bonnes intentions, Lenny décida d’y croire, et d’effacer de son esprit toutes les traces d’appréhension qui s’y étaient immiscées au moment même où le passé lui était revenu en tête. C’est donc avec un certain entrain que Lenny se mit à engloutir un nombre considérable de parts de pizza tout en suivant d’un air distrait le film que Quinn avait choisi. A vrai dire, le jeune homme passait plus de temps à surveiller sa voisine du coin de l’œil qu’à se concentrer sur la télévision. Petit à petit, il voyait les yeux de Quinn se ferme tous seuls, et il dut réunir énormément de forces pour ne pas éclater de rire en la voyant piquer du nez de cette façon. « Quand je pense qu’avant je pouvais faire des nuits blanches DVD sans m’endormir une seule fois... J’me fais vieille. » Et elle n’avait pas tort ! Lenny se souvint avec amusement de ces nuits qu’ils passaient tous les deux, enchainant les films jusqu’à plus soif, jusqu’à ce que l’un ou l’autre ne craque et s’endorme. « Tu l’as dit Mamy! Je t’ai connu plus résistante ! » répondit-il en riant.

Après avoir posé sa tête sur son épaule, Quinn attrapa le bras du jeune homme. « Merci d’être venu pour moi. Je me sens beaucoup moins seule. » Sans rien dire, Lenny se contenta de sourire et de poser sa propre main sur celle de la jeune femme. Il la sentit ensuite glisser lentement mais surement dans un profond sommeil. Il n’eut alors pas d’autre choix que d’attendre plusieurs minutes, en restant immobile pour ne pas la réveiller, puis se saisit de la télécommande afin d’arrêter la télévision. Se présenta alors l’une des missions les plus périlleuses de la soirée : se défaire de l’emprise de Quinn sans la réveille pour enfin pourvoir regagner son lit et dormir.

En grimaçant, et le plus délicatement possible, Lenny s’empara du bras de la jeune femme et le releva. Il fit ensuite basculer Quinn tout doucement pour l’allonger à peu près confortablement sur le canapé, et se saisit d’une de ses vestes qui trônait sur le dossier pour la poser sur elle. Finalement, il parvint à se relever et attrapa John pour l’emmener avec lui dans sa chambre. Après avoir posé l’animal sur une chaise dans un coin de la pièce, Lenny retira ses vêtements et se retrouvant donc en caleçon, s’étala dans son lit. Quelques minutes à peine après avoir relevé sa couette sur lui, le jeune homme sombrait à son tour dans un profond sommeil.
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MessageSujet: Re: If you are gone, I will not belong here. ⊰ LENNY&QUINN   If you are gone, I will not belong here. ⊰ LENNY&QUINN EmptyDim 12 Aoû - 21:23


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    J’étais bien, là. Très bien, même. Si mon esprit commençait à raviver certaines images de ce qui m’était arrivé, le contact que j’avais avec Lenny par mes mains me réconfortait. Ma tête sur son épaule également. J’aurais pu rester dans cette position pendant des heures si la fatigue n’avait pas eu raison de moi, si mes paupières n’avaient pas été aussi lourdes, si mon esprit n’avait pas commencé à sombrer dans l’inconscient sans que je puisse rien n’y faire. Je n’avais même plus la force de garder un œil ouvert pour regarder vaguement Spiderman. C’était à peine si j’écoutais les sons que produisait la télévision, et pour tout avouer, je ne savais même plus où en était le film. Les seules choses sur lesquelles je me focalisais étaient la respiration de Lenny, qui me berçait, alors que le sommeil me prenait un peu plus dans ses griffes.
    Quelle amie indigne je faisais ! Cela ne faisait même pas une heure à tout casser que j’étais chez Lenny après qu’il soit venu me chercher, et j’étais déjà en train de m’endormir sur lui. Je n’avais pas été la meilleure compagnie qu’il soit. Peut-être avait-il eu mieux à faire que de veiller sur sa meilleure amie d’enfance… Peut-être avait-il prévu quelque chose avec une personne beaucoup plus intéressant que moi. Dans un demi-sommeil, je fronçai les sourcils, tandis que Lenny ne faisait plus un geste à mes côtés. Je savais qu’il guettait le moment où j’allais vraiment m’endormir. Je poussai un petit soupir serein. Quelque part, la simple réflexion qu’il avait pu avoir pour plan de voir une fille ce soir me rendait légèrement jalouse, mais je focalisais mon esprit sur autre chose. Les petits cheveux qui n’avaient pas été emprisonnés dans mon chignon qui me chatouillaient la nuque, par exemple. Un sujet beaucoup moins épineux pour un esprit aussi fatigué que le mien.
    J’étais agitée. Mon esprit s’agitait. Je sombrai.

    Dans le brouillard de mes pensées, je finis par me retrouver dans une forêt, sombre. Je ne réussissais pas à distinguer le vrai du faux, le réel du mensonge. Les couleurs étaient bien trop agressives pour être naturels, le sol semblait bien trop dur pour réellement être de la terre. Et ces branches… Pourquoi venaient-elles toujours se heurter contre mon visage ? Pourquoi avais-je cette sensation d’être prise au piège ? L’ambiance macabre du lieu me donna la chair de poule, et sans savoir pourquoi, je me mis à courir, encore et encore. J’avançai, mais le décor demeurait toujours le même. J’avançai, mais les arbres trouvaient toujours le moyen de me rattraper. J’étais coincée. Je le savais.
    Dans l’obscurité, je vis les arbres changer de forme, bouger de manière bien trop humaine pour être de simples chênes. Je tentai de reculer, mais des racines vinrent barrer mon chemin. Je trébuchai. Je me retrouvai le nez contre le sol, dur, goudronné, m’arrachant la peau des mains qui se râpaient dessus dans la folie de mes gestes. Quand je relevai les yeux, les ombres étaient en train de s’avancer vers moi, menaçantes. Je tentai de hurler. En vain. Elles étaient sur moi. Le premier impact de l’une d’elle me déboita la mâchoire.
    Je me recroquevillai, tentant de me protéger du mieux que je pouvais. Un coup, deux coups. Le troisième m’arracha un cri de douleur. Quatre. Cinq. J’étais coincée dans ma position, mes os et mes muscles semblaient être paralysés de douleur. J’étais emprisonnée dans mon propre corps. Mais je continuais d’hurler, encore et encore. Le sixième coup me fit perdre connaissance.

    J’ouvris les yeux, le cœur battant, les mains moites, encore pétrifiée. J’étais presque à attendre le prochain coup, mais il ne vint pas, et c’est seulement là que je constatai que j’avais changé de décor. Je m’affolai quand je remarquai que je n’étais pas chez moi, et poussai des petits gémissements tout en me redressant. Je mis quelques secondes à comprendre où j’étais. Je mis quelques secondes à me rendre compte que tout ceci n’avait été qu’un cauchemar.
    Un cauchemar qui avait paru bien trop réel.
    Je commençai à sangloter, essayant de ravaler les larmes qui me montaient aux yeux. Je ne voulais pas déranger Lenny, même si je savais que j’avais très certainement hurlé dans mon sommeil. Des sons provenaient de sa chambre, de toute manière. Il était certainement en train de se lever pour venir voir ce qu’il se passait. Je tentai de me calmer, mais en vain. Qu’allais-je bien lui raconter ? Que j’avais été attaquée par un oreiller ? Je pouvais toujours remettre ça sur la faute de John, mais je ne le trouvai pas dans la pièce. J’étais toujours secouée par des sanglots. Je ne réussissais pas à oublier ce rêve, essayer de me rendormir. Les images revenaient systématiquement sous mes yeux. J’avais vécu ce moment. Deux fois. Mon imagination avait reproduit avec précision la douleur que j’avais ressentie lorsqu’on m’avait frappé, les sentiments qui avaient pu se bousculer dans ma tête.
    J’étais en train de craquer.
    Je vis Lenny. Je tournai la tête vers lui.
    « Je suis désolée. Vraiment désolée. »
    Je ne soutins pas son regard plus longtemps. C’était beaucoup trop dur. Je baissai les yeux, puis tentai de me calmer.
    Autant essayer de se noyer dans un verre d’eau, c’était aussi facile.
    « C’était eux. C’était eux ! »
    Les larmes commencèrent à couler. Le simple fait de les mentionner, ces ombres, ces hommes, me fit fondre en larmes.
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Lenny Gavennham
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MessageSujet: Re: If you are gone, I will not belong here. ⊰ LENNY&QUINN   If you are gone, I will not belong here. ⊰ LENNY&QUINN EmptyLun 13 Aoû - 19:21

Entre l’heure tardive et toutes les émotions que Lenny avaient vécu ce soir, le simple fait de s’allonger dans son lit avait suffit à ce qu’il s’endorme comme une masse. Il ne s’était même pas retourné, et avait juste eut le temps de poser sa tête sur l’oreiller avant de sombrer. Mais quelques secondes, peut-être quelques minutes plus tard, Lenny entendit une rumeur au loin. En la distinguant de plus en plus clairement au fur et à mesure qu’il se réveillait, le jeune homme reconnut des cris, presque des hurlements. Et c’est au moment où il réalisa que la voix qu’il entendait était celle de Quinn qu’il se réveilla totalement, en sursaut. Se retrouvant assis sur son lit sans savoir par quel miracle, Lenny prit quelques secondes supplémentaires pour se rendre compte de la situation, et envoya une main malhabile en direction de sa table de nuit. A tâtons, il chercha l’interrupteur de sa lampe de chevet et dans la précipitation, fit valdinguer un livre par terre avec un grand fracas. Dès qu’il eut éclairé la pièce, Lenny se releva et sans prendre la peine d’enfiler le moindre t-shirt ni même un pantalon, il se précipita en direction du salon.

C’est donc quasiment essoufflé que le jeune homme fit irruption à hauteur de Quinn, lui lançant un regard plein d’interrogations. « Quinn ?! Quinn, ça va ? Qu’est-ce que… » Son amie ne le laissa même pas terminer, et s’empressa de s’excuser, laissant Lenny interdit pendant quelques instants. Il distingua des larmes sur ses joues et fronça immédiatement les sourcils. Ce n’est qu’après quelques secondes, après s’être complètement réveillé, que l’étudiant réalisa que Quinn avait simplement fait un cauchemar. Alors qu’elle détournait les yeux, il s’approcha doucement d’elle, et se fit comme il le pouvait une place sur le canapé. Lenny posa une de ses mains sur les cheveux de la jeune femme mais en constatant qu’elle fondait littéralement en larme, il finit par l’enlacer complètement. Une nouvelle fois, il ne lui laissa pas vraiment le choix et l’attira contre lui. « C’est rien… C’était juste un cauchemar Quinn, ça va. Calme-toi… » murmura-t-il en la berçant doucement. Il déposa un baiser sur son front avant de recaler sa tête contre celle de son amie et la serrer un peu plus fort contre lui. Il aurait voulu la calmer, pouvoir trouver les mots justes, mais rien d’assez intelligent ne lui venait à l’esprit. Alors il se taisait, et se contentait de la bercer en espérant que ce simple geste allait suffire à chasser ses démons.

Après plusieurs minutes de silence, Lenny se détacha légèrement de la jeune femme et proposa : « Viens… Reste pas là, tu seras bien mieux dans la chambre. » Sans vraiment la lâcher, il l’entraina avec lui en direction de sa chambre, et la fit s’installer sur son lit. Après être allé éteindre les lumières, il revint s’asseoir à côté d’elle. Il passa alors un de ses bras autour de ses épaules et reprit d’une voix rassurante : « Ca va aller, t’inquiètes pas. T’es pas toute seule hm ? Et puis tu risques rien ici… » Soudain, une nouvelle crainte traversa l’esprit de Lenny et cette simple pensée le fit quasiment frissonner. Il voulut s’empêcher de remuer le couteau dans la plaie et passer à autre chose, mais la curiosité était bien trop forte et comme à chaque fois, il finit par céder. « Quinn… Qu’est-ce qu’ils t’ont fait ? »
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MessageSujet: Re: If you are gone, I will not belong here. ⊰ LENNY&QUINN   If you are gone, I will not belong here. ⊰ LENNY&QUINN EmptyMar 14 Aoû - 22:36


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    J’étais terrorisée. La peur continuait de me paralyser, encore et encore, alors que je m’étais rendu compte que je n’avais fait qu’un mauvais rêve et que tout ceci n’avait pas existé… Ou pas vraiment. Je ne réussissais pas à m’ôter de l’esprit les diverses images qui y déferlaient, un mélange de vrai et de faux, de cauchemar et de réalité. Je ne réussissais plus à poser de barrière à mes pensées pour faire le vide et reprendre mes esprits, me faire une raison et me replonger dans un sommeil profond. Je ne réussissais pas à me calmer. Je me sentais faible, fatiguée, exténuée. Surtout faible.
    Quand Lenny fit son apparition dans la salle, je me sentis d’autant plus mal. Je m’excusai sur le champ de l’avoir réveillé, me traitant de tous les noms intérieurement. J’aurais mieux fait de rentrer chez moi, oui. Ou bien d’aller à l’hôtel. M’enterrer au fond d’un trou, au moins, j’aurais emmerdé personne.
    Je tentai de soutenir son regard, mais je finis par rendre les armes et fondre en larmes, beaucoup trop vite à mon goût. Cependant, j’étais beaucoup trop touchée par ce cauchemar pour me retenir et lutter inlassablement contre toutes les émotions qui m’avaient prises de court. Lenny vint s’asseoir sur le canapé à côté de moi en posant une main sur mes cheveux, puis finit par m’enlacer. Je le serrai dans mes bras comme s’il ne me restait que lui sur Terre à qui me raccrocher, et je pleurais. Cela était aussi simple que cela. Je ne cherchais même plus à essayer de me calmer, à contenir mes larmes pour faire comme si tout allait très bien. Dans ses bras, j’avais l’impression de pouvoir lâcher prise, être moi-même, ne pas forcément devoir sauver les apparences. C’était facile. Après tout, il me connaissait certainement mieux que je ne me connaissais moi-même.
    « C’est rien… C’était juste un cauchemar Quinn, ça va. Calme-toi… »
    Il me berça, je fermai les paupières. J’entendais les pulsations de son cœur. Je tentai de me focaliser là-dessus, encore secouée par des sanglots incontrôlables. J’essayais d’évacuer les images. Parfois, elles revenaient, mais Lenny avait le tact de ne rien dire et de me laisser me calmer par moi-même, sans que je n’aie à lutter pour essayer d’arrêter ma crise plus vite qu’il ne fallait.
    Au bout d’un moment, alors que j’avais fini par avoir séché la plupart de mes larmes, il finit par se détacher lentement de moi pour me lever et me conduire dans sa chambre. Je finis sur le lit, lui étant assis à côté de moi. Plongés dans le noir, je réussissais cependant à le distinguer. Il m’enlaça les épaules et me dit que ça allait aller. Que je ne risquais rien dans son appartement. J’eus un petit rire triste.
    « Oh non, je risque rien ici. Juste de me faire attaquer par un lézard ou de me faire étouffer par un oreiller… » dis-je.
    Pauvre John. Parler de lui en tant que lézard, c’était comme une véritable insulte à son encontre. Je savais qu’il y avait beaucoup de chances pour que Lenny me reprenne, mais il avait l’habitude – ce pauvre caméléon devenait crapaud, dinosaure, lézard et t-rex dans ma bouche, mais ce n’était pas de ma faute. Ou pas vraiment.
    Et puis, ce n’était pas vraiment le moment pour me faire la morale. J’avais bon espoir de ne pas avoir de remarques.
    Lenny enchaina tout de suite, comme s’il voulait arrêter de me faire dire des bêtises. Il me demanda ce qu’on m’avait fait. Je tentai de fixer son regard dans la pénombre, mais je finis par fermer les yeux. Je me sentais idiote. Cependant, mes souvenirs continuaient presque à me hanter.
    « R… Rien. Ils m’ont fait peur. Très peur. C’est tout. » lançai-je d’une voix mal assurée.
    C’était vrai. Il savait à peu près tout. Cependant, sur le moment, j’avais eu si peur que cela avait marqué mon esprit. Cela avait été la première fois que j’avais eu des problèmes. Je n’avais jamais été suivie, personne ne m’avait jamais rien volé, je n’avais jamais mis les pieds au commissariat pour porter plainte, auparavant. J’avais toujours eu une belle vision du monde, malgré tous les malheurs que j’entendais à la radio et que je voyais à la télévision. Dans mon esprit, cela arrivait aux autres, dans les films. Pas à moi. Cela avait été un choc, une désillusion, de me rendre compte qu’effectivement, j’étais comme les autres.
    Petite Quinny devient grande. Il était temps, à vingt-deux piges.
    « S’il te plait. Reste. » dis-je en lui lançant un regard mal assurée.
    Je ne savais pas ce qu’il comptait faire, aller dormir dans le salon, rester. Je pris son poignet entre mes doigts.
    « Reste avec moi. »
    Je savais que je risquais d’être insoutenable, que je n’aurais certainement pas envie de m’endormir maintenant, que si je le faisais j’allais peut-être avoir un autre cauchemar. Je savais que c’était beaucoup lui demander, qu’une nouvelle fois, j’allais trop loin vu l’état dans lequel on avait laissé notre relation avant que cette soirée n’arrive. Je savais également qu’il était en caleçon. Cela voulait tout dire.
    Je lui lançai un regard insistant. Je l’attirai contre moi, lui faisant de la place sur le lit, quitte à être serrés. Je voulais juste le sentir à côté de moi. Peut-être cela allait être plus facile.
    Dans tous les cas, j’étais mieux. Encore pétrifiée, mais mieux.
    « Promis, je garde mes mains à distance. » lançai-je.
    Je montai mes manches sur les doigts. Voilà. Il ne pourrait pas me reprocher que j’en profitais pour avoir des mains baladeuses. Cela aurait du me faire rire. Seulement, j’étais lessivée.
    J’étais dans ses bras. En sécurité. Saine et sauve.
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Lenny Gavennham
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MessageSujet: Re: If you are gone, I will not belong here. ⊰ LENNY&QUINN   If you are gone, I will not belong here. ⊰ LENNY&QUINN EmptyMer 15 Aoû - 19:38

« Oh non, je risque rien ici. Juste de me faire attaquer par un lézard ou de me faire étouffer par un oreiller… » Cette simple réflexion, c’était du Quinn tout craché. Elle pouvait être au plus mal, avoir le moral plus bas que terre et n’avoir aucune envie de rire, elle trouvait toujours le moyen de placer une petite phrase qui prêtait à sourire. C’était en quelque sorte ce qui faisait sa force. Mais malgré tout, Lenny la connaissait assez bien pour pouvoir distinguer sans peine que le cœur n’y était pas. Le petit rire triste qu’elle avait laissé échapper juste avant sonnait plus comme un déchirement que comme une plaisanterie. Alors, le jeune homme se contenta de lui adresser un petit sourire, qu’elle ne pourrait certainement même pas voir à cause du manque de lumière, et ajouta doucement : « Tu veux vraiment vexer John ce soir hm ? » Il ne s’attendait pas à ce qu’elle se mette à rire, mais s’il pouvait ne serait-ce qu’un peu détendre l’atmosphère, c’était déjà une minuscule victoire pour lui.

Au moment où Lenny se mit à imaginer le pire, il ne put s’empêcher d’en demander plus à Quinn. Et si les gars qui l’avaient agressée avaient tenté d’aller plus loin ? Et s’ils avaient voulu abuser d’elle ? Sans avoir assisté à la scène, tous les scénarios étaient permis dans l’esprit de Lenny, et surtout les pires d’entre eux. Il voulait savoir, elle devait lui dire pour qu’il soit fixé. Le jeune homme concevait qu’elle puisse faire des cauchemars à la suite de l’agression qu’elle venait de vivre, mais il voulait simplement s’assurer qu’elle n’avait aucune autre raison d’être aussi terrorisée. Mais à l’entendre, ses agresseurs lui avaient juste fait « très peur ». Ce qui en soi ne répondait pas vraiment aux interrogations de l’étudiant, qui fronça instantanément les sourcils. De plus, la voix qu’elle avait adoptée ne le rassurait pas spécialement non plus. « Hm… T’es sûre ? » Lenny ne voulait pas paraitre insistant mais pour tout dire, il avait la trouille. La trouille qu’il soit arrivé quelque chose de vraiment horrible à sa meilleure amie, qui représentait bien plus que ça pour lui. « Enfin j’veux dire… tu peux me raconter… si tu veux, si tu peux… Tu sais j’arrête pas de me faire des films depuis que tu m’as appelé et… j’veux pas qu’il te soit arrivé des trucs plus graves que ce que tu veux bien me dire. » Lenny pouvait difficilement faire plus clair, et il croisait intérieurement les doigts pour que ce dernier assaut suffise à tout lui faire avouer. Si tant est qu’il y ait quelque chose à avouer, d’ailleurs.

En s’agrippant de nouveau à lui, Quinn lui demanda de rester. C’est précisément ce qu’il comptait faire, mais il attendait simplement son feu vert. Auparavant il l’aurait fait sans se poser la moindre question mais après ce qu’il s’était passé entre eux… tout devenait beaucoup plus délicat. « Je reste là t’en fais pas. » répondit-il pour la rassurer, tout en s’enfonçant un peu dans le lit comme pour lui démontrer qu’il ne comptait pas partir. Dès qu’il fut complètement allongé à côté d’elle, il tourna la tête pour tenter de capter son regard malgré la pénombre. « Promis, je garde mes mains à distance. » Tout d’abord sans comprendre, Lenny l’observa mettre ses mains dans ses manches, puis il se mit à rire. En effet, avec tout ça il n’avait même pas songé une seule seconde à enfiler un quelconque vêtement. Soit, il était trop tard maintenant, alors il resterait comme ça. Repassant comme il le put ses bras autour de Quinn, Lenny s’en rapprocha. Qu’elle ait les mains baladeuses ou pas, ça n’avait aucune espèce d’importance. Du moins pas ce soir. Ce qu’il voulait, c’était simplement la savoir près de lui, dans l’espoir d’être capable de la rassurer. Ne serait-ce qu’un peu. « T’inquiètes » chuchota-t-il une nouvelle fois. Se doutant bien qu’il serait relativement difficile pour elle de s’endormir après de telles mésaventures, Lenny chercha au fin fond de son esprit un sujet de conversation. « Tu sais, t’as bien fait de t’endormir toute à l’heure… Il était nul ton film. » fut finalement la seule chose censée qu’il trouva à dire.
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MessageSujet: Re: If you are gone, I will not belong here. ⊰ LENNY&QUINN   If you are gone, I will not belong here. ⊰ LENNY&QUINN EmptyJeu 16 Aoû - 21:30


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    J’étais installée dans le lit de Lenny, ses vêtements toujours sur mon dos, ses bras autour de mes épaules. J’avais le droit à la totale. Autant y aller jusqu’au bout, tant qu’à faire.
    L’endroit était peut-être dix fois plus confortable que le canapé, je me sentais cependant encore fiévreuse, anxieuse et effrayée. Les trois à la fois. Mon cœur avait un rythme irrégulier et battait si fort que je l’entendais dans mes propres oreilles et voyais presque mes veines s’activer sous ma peau. La présence de Lenny n’avait pas encore réussie à balayer cette vague d’émotions qui m’avait submergée. D’ailleurs, je ne réussissais pas à m’en débarrasser par moi-même, alors que j’étais tout de même en train de sortir une remarque qui le fit sourire. J’étais comme ça. Je n’avais jamais eu cette notion du sérieux, que ce soit dans les meilleurs comme dans les pires moments, même quand il s’agissait de moi. Je n’avais jamais réussi à être comme tout le monde, à complètement être envahie par quelque chose au point de ne plus pouvoir lancer des private jokes. J’étais câblée comme ça. Cela désespérait mes parents, cela faisait rire mes frères et sœurs, cela aidait simplement Lenny à constater que quoi qu’il arrive je serais toujours fidèle à moi-même… Que même au fur et à mesure des années, des disputes, des problèmes et des situations, je serais toujours la même Quinn. En un peu plus ridée. En un peu plus vieille. En un peu plus femme, peut-être. D’un coup, cela me fit bizarre de me dire que dans dix ans, je serais certainement la même personne, mais avec une toute autre vie. Un mari, des enfants. Peut-être ne serais-je même plus à Arrowsic.
    Je secouai la tête tandis que Lenny me parlait de John, puis fermai les paupières une demi-seconde. Il fallait que je fasse le vide. Que je ne pense plus à rien.
    C’est à ce moment là que Lenny se décida à me poser d’avantage de questions à propos de ce qu’il s’était passé. Je lui répondis simplement qu’on m’avait fait très peur, cependant je n’avais pas été très convaincante. Je n’y croyais même pas moi-même. J’étais persuadée que même le t-rex domestique de Lenny n’avait pas du croire un instant à ce que j’avais dit, même s’il ne parlait très certainement pas une langue humaine. J’étais ridicule. J’étais une si mauvaise comédienne que je n’arrivais même pas à jouer les choses réelles et vraies.
    « Je te jure que c’est vrai, Lenny. » lançai-je.
    Il avait insisté. Il avait raison, d’un certain côté, vu comment mon ton avait pu être hésitant. Je m’éclaircis la gorge.
    « Je suis désolée de te faire angoisser comme ça. Je te jure, j’ai juste pa… paniqué. Ils m’ont fait peur à arriver comme ça sur moi, à… à me réclamer mon sac, mon liquide, mon portable et tous les objets de valeur que j’avais sur… sur moi. J’étais morte de peur quand j’me suis pris un coup dans la gueule, le… le second m’a fait tout aussi mal, je suis tombée et je me suis abimée les mains par terre… Ils en ont profité pour prendre mon sac, me redonner un coup et se tirer. »
    La fierté, je pouvais la ranger pour ce soir. Elle était même enfermée à double tour quelque part au fin fond de mon être. Des sanglots venaient perturber ma respiration alors que je m’acharnai à faire le vide dans ma tête, et le seul moyen que je trouvai pour me raccrocher à quelque chose était de l’agripper par le poignet pour lui demander de rester.
    Ce qu’il fit. A mon grand soulagement.
    Je lui fis une place sur le lit, et il ne me fallut pas dix secondes pour me serrer contre lui. Il passa ses bras autour de moi, et je vins poser ma tête sur son torse nu. Je rangeai mes mains au fin fond de mes poches pour ne pas être tentée, tout en faisant une remarque d’une petite voix pour l’entrainer sur d’autres sujets. Quitte à choisir, je préférais parler de notre relation chaotique plutôt que de la soirée dernière. Cela voulait tout dire. Il murmura une réponse, il y eu un silence. Je fermai les paupières.
    « Tu sais, t’as bien fait de t’endormir toute à l’heure… Il était nul ton film. »
    Je fronçai les sourcils, les yeux toujours clos. Venait-il d’insulter ouvertement Spiderman en ma présence ? J’envisageai pendant un instant de lui donner un coup dans le ventre, mais je n’avais pas spécialement envie de me faire éjectée du lit. Je soupirai.
    « C’est la trente-deuxième fois que tu me le dis, Lenny. Et pour la trente-deuxième fois, je vais te répondre que tu es juste jaloux de Spiderman, de ses pouvoirs et de Mary-Jane. » dis-je d’une voix détachée.
    C’était la seule répartie que j’avais trouvé. On pouvait revoir ce chapitre là, ce soir. Dans notre pseudo dispute, il allait m’écraser tellement mes remarques étaient bidons.
    « Dans tous les cas je plaide non coupable, le DVD était dans ton armoire. Au moins dis-toi que si ça avait été prévu, ça aurait été un DVD de chez moi, et je te jure que tu aurais certainement eu le droit à The Notebook ou bien à The Burning Plain. »
    Vas te cacher au fond d’un trou Quinn, il vaut mieux.
    Je poussai un nouveau soupir. Nous avions beau avoir respectivement vingt-deux et vingt-quatre ans, c’était comme si nous étions encore gosses. Comme si nous étions encore dans la cour de récréation. Comme si nous étions encore tous les deux en pleine crise d’adolescence.
    C’était étrange, quand même. La manière dont ils avaient grandi ensemble, ce qui leur était arrivés, ce qui allaient encore bien se produire. C’était un concept étrange, la vie. Les relations humaines. Ces putains de relations humaines.
    « Quand on était gosse, on aurait certainement pas pensé qu’on serait encore à s’engueuler pour un DVD… » lançai-je d’une petite voix guillerette.
    Le cœur finissait par être là, derrière. Pas très loin.
    « Dis, Lenny ? » demandai-je alors. « T’as des regrets? »
    Question à deux balles, oui, oui, oui. Il allait m’expulser par la fenêtre. Peut-être allait-il me donner à manger à John. Peu importe.
    C’était une question taboue. Et bien entendu, je sautais les pieds joints dans les sujets sensibles.
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Lenny Gavennham
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MessageSujet: Re: If you are gone, I will not belong here. ⊰ LENNY&QUINN   If you are gone, I will not belong here. ⊰ LENNY&QUINN EmptySam 18 Aoû - 23:20

Malgré toutes les tentatives de Lenny, Quinn ne lui sembla pas disposée à en dire plus concernant son agression. Peut-être s’était-il fait des films un peu trop rapidement. Si ça se trouve, ces gars-là s’étaient « contentés » de la frapper, et de s’emparer de son sac avant de prendre la fuite. Mais au fur et à mesure que son amie tentait de lui raconter les évènements, Lenny ne pouvait s’imaginer d’en recréer les images dans son esprit. Et ces simples idées lui étaient insupportables. Plus il imaginait les coups qu’elle avait reçu, et plus il la serrait contre lui. L’étouffer ? Ca ne lui faisait même pas peur. Il préférait même ça, plutôt que de la savoir seule dehors en train de se faire agresser par des gars qui n’avaient visiblement aucun cœur. Forcément, Quinn avait du leur paraitre bien gentille, et peu encline à se rebeller… alors ils en avaient profité. Et une nouvelle fois, une bouffée de haine et de colère envers ces hommes qu’il n’avait même jamais vus monta en Lenny qui serra les poings. « T’as pas à être désolée Quinn… J’aurai aimé être là… pour leur tomber dessus. Ils avaient pas le droit de te faire ça ! » La violence était loin d’être dans les habitudes de Lenny, mais lorsqu’on s’attaquait à quelqu’un comme Quinn ou comme Rudy, qui étaient les deux personnes les plus importantes pour lui, tout pouvait changer. Et il se transformait alors en un garçon à qui il ne valait mieux pas chercher des poux. Mais à son plus grand regret, ce soir, il n’avait rien pu faire. Pendant que son amie se faisait tabassé seule dans la rue, Lenny était resté étalé dans son canapé sans se douter une seule seconde de ce qui se tramait à quelques rues de là.

Ce n’est que lorsque Quinn lui demanda de rester auprès d’elle qu’il se calma un peu, et s’installa sans rechigner à ses côtés en la prenant dans ses bras. Alors qu’elle posait sa tête sur son torse, il put encore sentir l’humidité des larmes qu’elle avait versées, et il ne put s’empêcher de déposer un nouveau baiser sur ses cheveux. Une fois installés de la sorte, Lenny ne trouva rien de mieux que de se moquer une nouvelle fois du choix de film de Quinn. Ce à quoi elle ne manqua pas de répondre qu’il s’agissait d’un de SES DVD, et qu’en plus, il était toujours aussi jaloux de Spiderman. « Pff… C’est Spiderman qui devrait être jaloux de moi… » ajouta-t-il très sérieusement, tentant de masquer au mieux le sourire naissant sur ses lèvres. Peu à peu, et sans même s’en rendre compte, les doigts de Lenny se mirent à courir sur le bras de Quinn dans un mouvement lent et tendre. Il commençait à sérieusement fatiguer, mais il n’était pas question pour lui de s’endormir si Quinn ne l’avait pas fait avant lui. Si elle avait besoin de parler, il se devait d’être là pour l’écouter et la soutenir. Et comme il le craignait presque, le sujet de conversation redevint bien vite sérieux.

« Dis, Lenny ? T’as des regrets? » Pendant un long moment, le jeune home resta silencieux. Pas qu’il ne sache pas quoi répondre, mais il voulait tout simplement trouver la meilleure façon de le dire. Il poussa un long soupir sans cesser de caresser son bras du bout des doigts. Puis, après un nouveau temps de silence, il souffla « Non.. » Les regrets ne faisaient pas non plus partie du quotidien de l’étudiant, qui préférait profiter de tout ce qui pouvait bien lui arriver. Cette fois c’était un peu différent, mais qu’importe. Les moments qu’il avait partagé avec Quinn, aussi interdits soient-ils, avaient été des plus agréables, alors il ne regrettait pas. Lenny s’écarta ensuite un peu de Quinn, et se retourna pour pouvoir lui faire face. Malgré la pénombre, il la fixa de ses grands yeux, et questionna à son tour : « Toi… tu regrettes ? »
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MessageSujet: Re: If you are gone, I will not belong here. ⊰ LENNY&QUINN   If you are gone, I will not belong here. ⊰ LENNY&QUINN EmptyLun 20 Aoû - 21:42


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    Il aurait aimé être là, ce n’était pas juste, ils n’avaient pas eu le droit. Ce fut la dernière réplique qu’il trouva à me donner pour clore la conversation de son côté, en guise de réponse au récit que je lui avais donné. Je m’abstins de tout commentaire, sachant pertinemment que si je le contredisais, la discussion allait durer encore des heures. Il avait tord. Il n’aurait jamais dû penser une chose pareille. Je n’aurais absolument pas voulu qu’il soit avec moi ce soir-là. Je n’aurais jamais accepté de l’entrainer dans une chose pareille. Nous faire convoquer tous les deux dans le bureau du proviseur pour avoir faire une connerie qui, à la base, était de mon invention ? Cela ne m’avait jamais posé de problèmes. Ce n’était pas si important. C’était même bien futile par rapport à ce que j’avais vécu ce soir-là. Souhaiter qu’il ait été avec moi pour qu’il tombe sur les gars ? Hors de question. Je préférais être toute seule à prendre les coups plutôt que de le voir jouer les super héros pour nous sortir de là. Pour me sortir de là. Pour me protéger.
    Le visage contre son torse, je fermai les paupières pour remettre de l’ordre. Les idées bouillonnaient sous mon crâne. Mon imagination me prenait à mon propre piège. Je tentai d’évacuer toutes ces pensées qui me parasitaient l’esprit.
    Lenny commença alors à faire la conversation en me taquinant à propos de la nullité de Spiderman. Je répliquai tant bien que mal, ayant laissé ma répartie au placard, en affirmant que de toute manière, il était jaloux, et que c’était son DVD. Sa réponse fusa.
    « Pff… C’est Spiderman qui devrait être jaloux de moi… »
    Je levai les yeux au ciel tout en lui enfonçant un doigt dans les côtes. Il ne changerait jamais. J’aurais presque dû m’attendre à ce qu’il me réplique cela.
    « C’est sûr, lui qui a des super pouvoirs, il ne peut qu’envier ton super van qui peut aller à 60km heure maximum avec un vent arrière… » dis-je. « Même la Batmobile ne fait pas le poids. »
    Je souriais. C’était presque réconfortant de me moquer de lui gentiment, comme j’avais pu le faire pendant des années. Chez lui, tout y était passé. Son van, son côté hippie, ses joints, son prénom, les conneries qu’on avait fait en étant gamins que j’adorerais faire remonter à la surface pour en rire pendant des heures. Ne parlons même pas de son Tyrannosaure miniature… D’un autre côté, il me rendait la pareille. Il y avait tellement de choses à vanner chez moi que s’en devenait affolant. C’était un jeu. Un jeu qui m’avait manqué.
    Les doigts de Lenny courraient sur mon bras. Je fixai un point dans le noir sans savoir ce que c’était. Je me mis à repenser à avant, puis à maintenant. Toutes ces choses qui avaient changé. Avait-il des regrets ? Aurait-il aimé que cela se passe autrement ? Presque inconsciemment, je posai la question à voix haute. Je ne connaissais même pas la réponse pour moi-même. Je ne connaissais même pas mon propre avis à ce sujet là. Je considérais cela comme une grosse erreur, une bêtise peut-être un peu trop monumentale, même pour nous. Cependant, des regrets ? Le mot me semblait presque étranger.
    Lenny mit du temps à répondre. Comme s’il avait peur de me dire ce qu’il pensait vraiment.
    « Non... Toi… tu regrettes ? »
    Non, bien sûr que non, Lenny ne connaissais pas le mot regret. Je soupirai, puis le regardai à mon tour.
    « J’en sais rien. »
    Je m’en voulus de m’être engagée sur ce terrain là. Je m’en voulus d’avoir parlé sans réfléchir.
    Au fond, était-ce vraiment une bêtise ? Beaucoup d’amis avaient fait comme nous. Beaucoup d’entre eux avaient continué à avoir une relation normale après. Cela m’était arrivé, également. Cependant, avec Lenny, c’était différent. Cela avait toujours été différent avec lui.
    « J’ai essayé plusieurs fois de me dire ce que cela aurait été, si ça ne s’était pas passé de cette manière. J’ai essayé de m’imaginer où nous serions. Ce que nous ferions. Et tu sais ce que je me suis dit ? »
    Je fis une petite pause pour déglutir.
    « Je me suis dit que nous serions en train de faire la fête quelque part, comme tous les mercredi soirs. Je me suis également dit que de toute manière, cela nous serait arrivé, quoi qu’il arrive. Si ça n’avait pas été maintenant, cela aurait été dans deux ans. Mais au final, c’est du pareil au même. »
    Je pensais régulièrement à lui, même si j’essayais de m’en empêcher le plus possible. J’avais longtemps retourné cette question dans tous les sens pour en arriver à cette conclusion. J’avais perdu une partie de ma vie, mais tout le monde est obligé de dire au revoir à son enfance, un jour ou l’autre. Je ne croyais pas au destin, je pensais dur comme fer que cela n’était qu’une excuse pour le commun des mortels afin d’expliquer certaines choses qu’ils n’assumaient pas. Cependant, j’avais fini par me dire que certaines choses étaient obligées d’arriver, et que quoi qu’il se passe, quoi qu’il arrive, elles débarquaient dans notre vie.
    « Enfin, bref. Désolée. C’était une mauvaise idée de parler de ça. C’est juste que j’ai l’impression de ne pas en avoir fini avec toi… Avec tout ça. On peut continuer à critiquer Spiderman si ça te branche. »
    Je baissai le regard, me concentrant sur le chemin que ses doigts traçaient sur ma peau. Ca me donnait presque des frissons.
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Lenny Gavennham
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MessageSujet: Re: If you are gone, I will not belong here. ⊰ LENNY&QUINN   If you are gone, I will not belong here. ⊰ LENNY&QUINN EmptyMar 21 Aoû - 14:57

Lenny se disait que la voir plaisanter de la sorte était plutôt une bonne chose, tout du moins un bon début, et c’est pour cette raison qu’il s’engouffra dans la brèche qu’elle avait ouvert à propos de Spiderman. Mais le jeune homme n’écopa que d’un doigt entre les côtés qui le fit sursauter, et lâcher un petit « Peste ! » plus affectueux qu’autre chose. Désireux de ne pas la laisser gagner malgré ses circonstances atténuantes, Lenny ne put s’empêcher de répliquer en lui pinçant le bras. Elle ne croyait tout de même pas s’en sortir comme ça, si ? Même si ce soir l’étudiant était aux petits soins avec elle, il y avait des limites à ne pas dépasser. Et le fait d’avoir déclenché les hostilités de la sorte en était une. « C’est sûr, lui qui a des super pouvoirs, il ne peut qu’envier ton super van qui peut aller à 60km heure maximum avec un vent arrière… Même la Batmobile ne fait pas le poids. » Lenny acquiesça de la façon la plus sérieuse qui soit en hochant la tête. Effectivement, tous les super héros avaient de quoi l’envier car à sa connaissance, aucun d’entre eux n’avait jamais possédé un véhicule aussi rutilant que le sien, ni même un animal de compagnie aussi prestigieux et intimidant que John. Cette pensée arracha un léger sourire à Lenny qui, en réalité, pouvait bien rendre jaloux tous les super héros de la création puisqu’il possédait au moins la meilleure des meilleures amies de la Terre. Même si elle était chiante. Même si elle avait le don de se mettre dans des situations pas possibles. Et même si son statut d’ « amie » était de plus en plus remis en cause au fin fond de l’esprit et du cœur de Lenny.

Mais comme si Quinn avait absolument voulu parler de choses qui fâchent, elle ne tarda pas à évoquer les derniers épisodes de leur relation qui se faisait de plus en plus tumultueuse. Si un jour on avait dit à Lenny que Quinn finirait dans son lit, il serait très certainement parti dans un fou rire des plus interminables. Et si en plus on lui avait dit qu’ils aimeraient ça, qu’ils recommenceraient, et que petit à petit toute leur relation serait remise en cause, il se serait certainement contenté de déguerpir sans prendre son interlocuteur au sérieux. Et pourtant, ils y étaient. Ils étaient devenus sans même s’en rendre compte ces deux idiots, serrés dans les bras l’un de l’autre à se demander sils regrettaient d’avoir dérapé ou pas. Et pour Lenny, c’était plutôt clair. Même si l’idée lui avait traversé l’esprit à plusieurs reprises, non, il ne regrettait rien. Et puis de toute façon, est-ce que les regrets changeraient quoi que ce soit ? Certainement pas, alors autant ne pas s’encombrer de ce genre d’idées. Mais juste pour avoir son point de vue à elle, Lenny lui retourna la question. Et du côté de Quinn tout semblait être bien plus confus. La jeune femme se lança dans un long discours au cours duquel Lenny resta silencieux, se contentant de laisser ses doigts courir sur elle. C’était sa façon à lui de la réconforter sans relâche, de lui prouver que quoi qu’elle fasse, quoi qu’elle dise, il était là. Selon Quinn, tout ce qui leur arrivait aurait fini par se produire de toute façon. Et au fond, elle n’avait peut-être pas tort. Mais Lenny ne voulait pas y penser, il refusait de se torturer l’esprit avec des choses qui de toute façon, n’avaient rien à voir avec la réalité. « Enfin, bref. Désolée. C’était une mauvaise idée de parler de ça. C’est juste que j’ai l’impression de ne pas en avoir fini avec toi… Avec tout ça. On peut continuer à critiquer Spiderman si ça te branche. » finit-elle par déclarer. Un sourire un peu amusé prit alors place sur le visage de Lenny qui stoppa ses caresses et se décala légèrement pour se retrouver bien en face de Quinn. « Tu sais ce qu’on devrait faire plutôt ? Essayer de dormir. Tu dois être épuisée… » Tout en parlant, il glissa une de ses mains à travers les cheveux de son amie, et la regarda silencieusement pendant un long moment. Puis, tout naturellement, le jeune homme s’approcha encore d’elle et vint poser ses lèvres sur celles de Quinn, la gratifiant ainsi d’un baiser des plus tendres, et surtout des plus inattendus.
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MessageSujet: Re: If you are gone, I will not belong here. ⊰ LENNY&QUINN   If you are gone, I will not belong here. ⊰ LENNY&QUINN EmptyMer 22 Aoû - 21:47


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    Parfois, j’enviais Lenny. J’enviais sa capacité de ne jamais se poser de question, de toujours vivre au jour le jour sans vraiment se préoccuper de ce qui allait se passer ou de ce qui aurait pu se passer. J’étais différente. J’étais incapable de réagir comme lui. Oh que oui… Nous nous connaissions depuis des années, nous avions été les meilleurs amis du monde sans jamais connaître la moindre faille dans notre amitié et, pourtant, nous étions différents. Nous avions beau être tous les deux sur la même longueur d’onde et dans les mêmes délires, cependant il demeurait toujours des points où nos caractères divergeaient. La situation présente était un excellent exemple pour illustrer ce fait. Et encore une fois, je l’avais déclenché.
    C’était bien simple. Lenny n’avait pas de regrets. Je ne savais même pas s’il connaissait ce mot-là. De mon côté, j’étais bien loin de pouvoir avancer une telle affirmation, vu dans quel état de confusion mon esprit se retrouvait. Mon cerveau ne réussissait pas à refreiner ses pensées qui partaient au quart de tour, je ne réussissais pas à arrêter mes réflexions autour de cette situation qui me touchait tant. C’était obsessionnel. Dans tout cela, je cherchais désespérément un moyen de me rassurer, un moyen de trouver une solution pour atténuer les évènements antérieurs. En vain. Cela était toujours en vain. A force, je finissais par tourner en rond dans ma propre tête, à m’apitoyer sur mon sort, à tomber dans les extrêmes pour finalement m’insulter de tous les noms face à cette faiblesse. J’avais des excuses. Un milliards d’excuses. Tous ces évènements avaient énormément d’importance à mes yeux, beaucoup trop pour que je puisse les laisser de côté sans y réfléchir. Tous les jours, au moins une fois, je pensais à Lenny. Tous les jours, je me disais au moins une fois que j’aimerais bien lui envoyer un texto, l’appeler, passer le voir, squatter les bancs de l’université. C’était impossible. Avais-je des regrets ? Peut-être. Cependant, il y avait toujours cette voix au fond de moi qui me soufflait que, dans tous les cas, nous aurions fini par coucher ensemble. Cela n’aurait pas pu se passer autrement, au regard de ce que nous étions et de ce que nous avions toujours été.
    Je me mis à parler, lui faisant alors part de ce que je pensais, de ce que j’avais fini par conclure. Il ne dit rien, mais il me laissa poursuivre sans m’interrompre. Le seul moyen que j’avais me permettant de savoir qu’il ne dormait pas était ses doigts courant sur mon bras, inlassablement. Je finis par dire, en guise de conclusion, que cela n’avait pas été une bonne idée d’en parler et que nous pouvions reprendre notre discussion sur Spiderman là où nous l’avions laissé. Lenny finit par remuer, et nous nous retrouvâmes face à face.
    « Tu sais ce qu’on devrait faire plutôt ? Essayer de dormir. Tu dois être épuisée… »
    Dormir ? No way.
    Cependant, alors que j’étais déjà en train de préparer ma réplique pour le persuader que j’étais bien incapable de m’endormir tout de suite, je le sentis passer sa main dans mes cheveux. Un geste inattendu, mais qui semblait presque naturel. Je le regardai silencieusement, tentant en vain de décrypter ce qu’il pouvait bien penser à cet instant. Mon cœur eut plusieurs dératés au fur et à mesure que les minutes s’écoulaient.
    Puis il m’embrassa.
    Je mis quelques secondes à réagir. Je mis quelques secondes avant de pouvoir faire le moindre geste. La surprise me paralysa. Lentement, je posai ma main sur sa joue, me serrant un peu plus contre lui. Ce baiser était si différent des autres. Il était tendre, contrairement aux autres qui paraissaient désormais bien sauvages en vu des circonstances. Les paupières closes, je profitais simplement de ce présent qu’il m’avait offert, le temps s’étant arrêté à l’instant où nos lèvres s’étaient rencontrées. J’avais l’impression que la Terre entière s’était arrêtée de tourner. C’était un geste affectueux. C’était tout ce que je souhaitais en retenir.
    Lentement, je me détachai de lui. Je ne savais pas quoi dire, quoi ajouter. C’était le genre de moment où on ferait mieux de se passer de mots pour éviter de tout faire aller de travers. Alors, après l’avoir regardé pendant quelques secondes, je passai mes bras autour de son cou dans une étreinte. Je le serais contre moi. J’espérais que cela suffisait pour lui faire comprendre à quel point je lui étais reconnaissante. A quel point il était cher à mes yeux, également.
    « Merci. » murmurai-je dans son oreille.
    Je ne rajoutai plus rien. J’attendis que le temps passe. Puis je sombrai.

    Mon sommeil fût troublé, fragmenté, guère reposant. Mon cerveau avait du mal à se remettre de tous les évènements qui s’étaient passés, ne réussissaient pas à tout encaisser. L’agression, mon sac aux abonnés absents, Lenny, le baiser. Des images confuses défilaient sous mes yeux au rythme des heures qui s’écoulaient, et je finis par ouvrir un œil aux alentours de huit heures du matin. J’avais mal au crâne. Je me sentais mal. Je me retrouvais contre Lenny, et je n’osais pas faire un seul mouvement. C’est à ce moment là que tout me revint en tête. La soirée, Spiderman, la pizza, le cauchemar, le baiser. Je posai mes yeux sur Lenny, encore dans les bras de Morphée, et je me glissai tant bien que mal en dehors des couvertures sans le réveiller. Je ne pouvais pas rester ici. C’était mal.
    Une vague de honte et d’effarement s’empara de moi. Comment avais-je bien pu oser l’appeler alors que nous nous étions très mal quitté la dernière fois que nous nous étions vus ? Comment avais-je pu accepter qu’il m’embrasse, et bien pire, en lui rendant son baiser ? Tandis que toutes ces questions tournaient en boucle dans ma tête, je faisais les cent pas dans la chambre du Gavennham. John semblait m’observer de son perchoir, presque amusé par mes réactions.
    Je me passai les mains dans les cheveux, en profitant pour me masser le crâne. Je devais trouver une solution. Et vite.
    Je finis me diriger vers la porte de la chambre, bien décidée à m’en aller avant son réveil. Cependant, alors que je passais l’encadrement, j’entendis du bruit derrière moi, et je me retournai.
    Lenny avait les yeux ouverts.
    « Je… Je dois y aller. » finis-je par dire.
    La fuite. Je n’étais bonne que pour ça, de toutes manières.
    Je ne bougeai pas, cependant. A vrai dire, j’avais l’impression d’être encore plus monstrueuse que le T-Rex miniature qui m’observait, le regard moqueur.
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Lenny Gavennham
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MessageSujet: Re: If you are gone, I will not belong here. ⊰ LENNY&QUINN   If you are gone, I will not belong here. ⊰ LENNY&QUINN EmptyVen 24 Aoû - 14:21

Une fois de plus, Lenny s’était laissé emporter et il avait cédé à la tentation. Ou plutôt, il avait écouté son cœur qui lui criait de la réconforter encore et encore. En réalité, tout ce qu’il ressentait était carrément étrange et parfois, il avait un peu l’impression d’avoir été envouté par Quinn. Dès qu’il la regardait d’un peu trop près, qu’il touchait ses cheveux ou qu’il sentait son odeur, les même idées lui revenaient à l’esprit. Alors qu’il n’y avait jamais pensé auparavant, il avait désormais besoin du contact de ses lèvres contre les siennes, de leurs peaux qui se frôlaient, et de tout un tas de petits détails qui le feraient à coup sûr culpabiliser une fois que Quinn serait partie. Mais pour l’heure, il ne pensait pas du tout au lendemain et n’en avait d’ailleurs aucune envie. Il préférait se concentrer sur elle, sur eux, sans penser aux conséquences. Et la jeune femme sembla d’ailleurs accueillir ce nouveau baiser avec une certaine satisfaction puisqu’elle ne repoussa pas Lenny. Au contraire, il la sentit poser sa main sur sa joue et devina qu’elle avait fermé les yeux pour profiter au mieux de cet instant. D’ailleurs, elle ne se détacha de lui que quelques secondes, et finit par rétablie bien vite le contact en enlaçant le jeune homme. Suivant ses gestes, il enroula à son tour ses bras autour de sa taille et resta silencieux, même au moment où elle murmura un timide « Merci. » au creux de son oreille.

A présent tout était calme, et même s’il devinait que la peur qui hantait son amie n’était pas tout à fait dissipée, Lenny était confiant. Et Quinn lui démontra rapidement qu’il avait raison, puisque pour la seconde fois de la soirée, il la sentit s’endormir dans ses bras. Mais cette fois il était là, tout près d’elle, et au moindre signe de cauchemar il pourrait la rassurer. C’est d’ailleurs ce qu’il fit à plusieurs reprises pendant la nuit. Le sommeil de la jeune femme était agité, elle ne cessait de remuer, de gémir, mais à chaque fois il la ramenait vers lui et faisait de son mieux pour la calmer, en évitant de la réveiller complètement. A vrai dire, Lenny ne s’était jamais connu aussi doux et attentionné, mais il devait bien y avoir un début à tout.

Il devait être environ neuf heures lorsque Lenny ouvrit enfin un œil. Il n’avait pas beaucoup dormit, ou plutôt l’avait fait par intermittence, pendant les moments où Quinn ne bougeait pas trop. Et Quinn justement. C’est au moment où elle tenta de s’extirper discrètement du lit qu’elle le réveilla, mais en bon fainéant qu’il était, le jeune homme ne trouva pas la force d’ouvrir les yeux avant plusieurs minutes. Il se tortilla pour s’allonger sur le dos, grogna, se frotta les yeux puis les ouvrit finalement, se retrouvant ainsi face à son amie qui avait tout l’air de fuir. Il fronça les sourcils en la fixant, lui demandant sans prononcer un seul mot ce qu’elle était en train de faire. Et visiblement, l’expression qu’il afficha fonctionnait puisqu’elle ne tarda pas à balbutier : « Je… Je dois y aller. » Lenny ne comprenait pas exactement où elle voulait en venir, et il se redressa sur ses coudes en s’exclamant d’un voix rauque, bien caractéristique des lendemain de nuits difficiles : « Quoi ? Et… tu dois aller où ? »

Le jeune homme décida alors de se lever sans trainer, et s’extirpa à son tour du lit pourtant si douillet dans lequel il aimait trainer pendant des heures. Sans vraiment faire cas de ce que Quinn pouvait entrevoir de son intimité matinale, il se dirigea vers l’un de ses placards et enfila rapidement le premier pantalon qui lui tomba sous la main. C’est en bouclant sa ceinture qu’il reposa enfin son regard sur Quinn, et continua presque innocemment : « Tu comptais t’échapper là ? Et ton p’tit dej ? »
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MessageSujet: Re: If you are gone, I will not belong here. ⊰ LENNY&QUINN   If you are gone, I will not belong here. ⊰ LENNY&QUINN EmptySam 25 Aoû - 23:57


    « IF YOU ARE GONE, I WILL NOT BELONG HERE. »
    LENNY&QUINN

    En me réveillant, j’avais eu l’impression d’avoir également ouvert les yeux sur la soirée, de me souvenir de plein de choses et surtout de toutes ces choses que j’avais si facilement réussi à occulter.
    J’étais restée là, paralysée pendant un instant, à me remémorer tout ce qui avait bien pu se passer. Me remémorer toutes ces choses qui étaient venues me hanter dans mes rêves, encore et encore. J’étais encore confortablement installée sur Lenny, le visage contre son torse, la température de sa peau venant me réchauffer les mains. Si je ne conservais aucun souvenir de ce qu’il s’était passé après que je me sois endormie suite à son baiser, je savais pertinemment que j’avais dû le réveiller à plusieurs reprises, malgré moi, à cause de mon sommeil troublé et les images venues me perturber durant la nuit. J’avais dû remuer, gémir, me réveiller puis retomber directement dans un profond sommeil. Je l’avais forcé à être là pour moi. Je l’avais appelé pour venir me chercher. J’avais osé faire cela, alors que je m’étais appliquée à ne plus avoir de contact avec lui depuis la dernière fois que nous nous étions vus. Cela avait été plus facile pour tout le monde, même si au fond, cela avait été beaucoup trop dur à supporter. J’avais été une nouvelle fois la première à rompre mes propres promesses en reprenant contact avec lui. Le besoin de le voir que j’avais ressenti la veille au commissariat ne justifiait en rien mon appel. J’aurais mieux fait d’affronter mes parents plutôt que de lui demander d’être là pour moi, alors que j’avais bien été incapable d’être là pour lui en temps voulu.
    Je m’en voulais. Je m’en voulais énormément. J’avais l’impression de tout faire de travers.
    C’est pour cela que je me glissai hors de son lit de la manière la plus discrète qui soit, avant de faire les cent pas pour trouver une solution à la situation. Je ne savais pas quoi faire. Hier, j’avais été comme anesthésiée par les évènements, oubliant la tension qui régnait habituellement entre Lenny et moi, mettant de côté nos problèmes et nos moments que j’avais tenté d’oublier durant de longs mois. Tout avait semblé être si facile, malgré les sujets de conversation que nous avions abordées. J’aurais aimé que cette paisible sensation soit toujours présente, maintenant. Cependant, tout ce que je réussissais à ressentir à l’instant même était du remord, une colère légère, de la confusion. J’étais fatiguée, incapable de rester en place, légèrement traumatisée. Cependant, j’étais complètement lucide. C’était bien là le problème.
    Je finis par me rendre compte qu’il était réveillé alors que je m’apprêtais à sortir de sa chambre. Je me retournai vers lui, puis ne trouvai rien d’autre à murmurer que l’obligation que j’avais de m’en aller. Maintenant. Il se redressa pour mieux me regarder, puis me demanda où je comptais partir. Je ne répondis pas à cette question, préférant le silence. Il se leva immédiatement – cela faisait d’ailleurs des années que je ne l’avais pas vu aussi réactif au réveil – puis se dirigea dans son placard pour y chercher un pantalon. Je l’observai s’habiller, puis il finit par reprendre la parole.
    « Tu comptais t’échapper là ? Et ton p’tit dej ? »
    Je déglutis, puis baissai le regard. C’était insupportable, de lui faire de la peine. Quoi que je fasse, quoi que je dise, j’allais lui faire du mal. Notre relation était devenue beaucoup trop compliquée pour que nous y trouvions une solution capable de satisfaire tout le monde. Revenir en arrière n’était pas possible, au final. Malgré l’agression. Tout était éphémère. Notre complicité l’était devenue, au final.
    « Ca fait des mois que je mange plus le matin, Lenny. » dis-je d’une voix lente.
    Techniquement parlant, bien entendu.
    « Il faut que je rentre chez moi. Ma mère doit être dans tous ses états… Faut que je rentre. »
    Cela était les seules phrases cohérentes que je réussissais à formuler. Je ne réussissais pas à me justifier à moi-même. Cependant, je m’étais réveillée avec la certitude que nous nous enfoncions encore un peu plus dans la bêtise… Son baiser n’avait pas été anodin. Il n’avait pas été sans signification. Je le savais au plus profond de moi. Je préférais donc fuir, une nouvelle fois. La seule bonne excuse que je réussissais à me trouver était que je comptais nous protéger tous les deux.
    A vrai dire, je ne savais même plus ce que je protégeais. Lenny ? Notre amitié ? Mon cœur ? Ma petite personne ? Je secouai la tête. J’avais mal. Les bleus devaient déjà se former sur ma peau.
    Je m’avançai vers lui, puis me hissai sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur sa joue. Je reculai, puis lui adressai un petit sourire triste.
    « Le problème, c’est pas toi. C’est moi. » dis-je tout simplement.
    Je passai la porte de sa chambre, sachant pertinemment que je commettais une erreur. Lorsque je sortis de son appartement, je m’obligeai à ne pas me retourner.
    J’avais suffisamment mal comme ça.

    (sujet terminé.)
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