Sujet: Nobody said it was easy, but no one said it would be this hard ∞ LENNY&QUINN Sam 6 Oct - 11:31
NOBODY SAID IT WAS EASY, BUT NO ONE SAID IT WOULD BE THIS HARD.
∞ LENNY&QUINN
18 OCTOBRE 2012 (CINQ SEMAINES PLUS TARD) « Joyeux anniversaire Quiiiiinnyyyy ! » Automatiquement, je relevai la couette sur ma tête pour me cacher en dessous, priant pour que ces cris ne soient que le fruit de mon imagination. Je voulais dormir, et ils osaient me réveiller vingt minutes avant que mon réveil ne sonne ? Tu parles d’un cadeau. Au bout de quelques secondes, je sentis deux personnes se jeter sur moi, et je fus littéralement écrasée par Ethanael et Billie. Great. Leur plan était certainement de me tuer le jour de mes vingt-trois ans. « Humf. » grommelai-je sous les couvertures. J’espérais être assez explicite avec cette rhétorique exceptionnelle... Mais ils ne parlaient visiblement pas le même langage que moi, puisqu’ils continuèrent à me parler, me faire des câlins et toutes sortes de choses adorablement chiantes. C’était évident. Ils voulaient me tuer. Ils avaient prévu de me faire mourir étouffée soit sous leur poids, soit sous leurs embrassades. En tant normal, j’adorais mon anniversaire. En réalité, même aujourd’hui je l’adorais. Cependant, il y avait un temps pour dormir et un temps pour adorer son anniversaire. Là, en l’occurrence, je voulais dormir.
***
Je soufflai mes bougies. Il y en avait vingt-trois. Flamboyantes, donnant même un petit côté incandescent au gâteau que ma mère m’avait préparé. Aussitôt fait, ma génitrice se précipita dessus pour découper des parts. Nous étions tous les sept. Enfin, tous les huit, puisqu’Haley avait apporté avec elle son fiancé (également connu pour être son sac à main officiel qu’elle adorait se trimbaler partout). Ma mère avait tenu à ce que je revienne de l’école pour déjeuner à la maison pour que nous puissions être tous ensemble… Puisque ce soir je sortais fêter mon anniversaire dignement avec Rudy et d’autres gens. « Tiens, Quinn. » J’attrapai l’assiette que ma mère me tendait, murmurant un « merci » joyeux, avant de m’attaquer à son contenu. Mon père se racla la gorge. Je levai la tête vers lui. Il arborait cette expression qui voulait dire il faut qu’on cause. Oups. Qu’est ce que j’avais encore fait ? J’étais presque sur que je n’avais pas abimé sa voiture hier quand je l’avais un peu trop serré en rentrant la mienne dans le garage. Peut-être que j’avais décroché le rétroviseur sans m’en rendre compte… « Quinn, faudrait qu’on parle… » Et voilà. J’étais morte. J’avais décroché le rétroviseur de son 4x4. Quand je disais que j’allais mourir aujourd’hui. « … A propos de Lenny… » « Chéri ! » protesta aussitôt ma mère. « Tu crois vraiment que c’est le moment… ? » Mon père leva la tête vers ma mère et celle-ci se tut tout de suite, avant de se remettre à servir tout le monde. Je me tassai sur ma chaise. Peut-être allai-je pouvoir devenir invisible. A la réflexion, j’aurais préféré qu’il m’engueule pour les potentiels dégâts que j’avais pu faire sur sa voiture plutôt que de ça. Je ne réussissais pas à me concentrer sur autre chose que les pulsations irrégulières de mon cœur dans ma poitrine. Boum, boum, boum. Elles envahissaient même mes oreilles. « A propos de Lenny. » reprit-il alors. « Si tu savais où il était, tu nous le dirais n’est-ce pas ? » Je demeurai silencieuse. Toutes les têtes étaient tournées vers moi. Au fond, je savais que, même si ma mère l’avait repris pour qu’il ne m’en parle pas, elle souhaitait aussi avoir des réponses. Après tout, elle était très amie avec madame Gavennham. Elles se parlaient tout le temps. J’étais même sûre que ma mère avait été la première à être au courant quand elle s’était rendue compte que son aîné était aux abonnés absents. « Bien sûr que je vous le dirais. » murmurai-je d’une toute petite voix. « Je vous l’ai dit, la dernière fois que je lui ai parlé c’était il y a cinq semaines avant qu’il disparaisse, quand il est venu à la maison. » Je n’ajoutai rien. J’en avais déjà trop dit, selon moi. « Ses parents sont vraiment inquiets, Quinn. Ils sont allés voir dans tous les endroits où il aurait pu être de la forêt, ils sont même allés voir du côté des falaises et du lac. Si tu sais quoi que ce soit qui pourrait… » « Puisque je vous dis que j’en sais pas plus que vous ! Il ne m’a rien dit, d’accord ? » Ils croyaient tous que cela ne m’inquiétait pas. Ils pensaient tous que je savais où il était et que je ne disais rien parce qu’il m’avait demandé de me taire. Cependant, c’était faux. Cela faisait cinq semaines que je n’avais pas de nouvelles de lui. Cela faisait cinq semaines que j’essayais de faire comme si tout allait bien, comme si ça ne me touchait pas. Alors qu’au fond, ça me rongeait.
***
Je m’installai derrière mon volant, les sourcils froncés, l’esprit complètement ailleurs, alors que ma journée à l’école se terminait. C’était mon premier anniversaire sans la moindre nouvelle de Lenny, sans ses attentions à mon égard qui lui était propre. Il y a trois ans, il m’avait même emmené dans un coin tranquille de la forêt pour qu’on passe du temps ensemble, pour que j’ai un aperçu de ce qu’il considérait comme être un havre de paix. Il m’avait même confié que j’étais la seule à connaître cet endroit à part lui ; que parfois, il venait là en oubliant le monde. En oubliant le monde. Je mis le contact. Cependant, au lieu de retourner chez moi pour me préparer pour ce soir, je pris la direction de la forêt. Pour la première fois depuis trois ans, jour pour jour.
***
Je m’avançai lentement parmi les arbres, le pas guère assuré, les mains enfoncées dans mes poches. J’étais presque perdue. J’avais l’impression d’avoir eu l’illumination du siècle, j’avais foncé tête baissée en étant persuadée que je ne me trompais pas. J’avais eu tord. Tout ce que j’avais réussi à faire était de passer une heure à chercher quelque chose d’introuvable, de tenter de voir quelqu’un qui ne voulait pas être retrouvé. C’est au moment où j’avais réellement perdu tout espoir que je tombais sur son van en plein milieu d’une portion de forêt dénuée d’arbre, venu jusqu’ici à l’aide d’un petit sentier de terre battu. Une nouvelle fois, mon cœur s’emballa. Je continuai d’avancer. Puis je le vis, assis par terre, oublieux du monde comme j’avais pu l’imaginer. Je ressentis d’abord un soulagement. Il était vivant. Puis je me sentis mal, presque nauséeuse. J’étais presque sûre que sa disparition avait un rapport avec notre dernière conversation. Je me raclai la gorge pour lui faire comprendre que j’étais là. Je restai silencieuse quelques minutes. « Je viens juste te dire que tes parents te cherchent partout depuis des semaines. » dis-je d’une voix monocorde. « Ils vont bientôt prévenir la police. » Ils ne l’avaient pas fait avant parce qu’ils connaissaient leur fils. Ils savaient qu’il était du genre à disparaître. Ils avaient passé leur temps à repousser ce moment-là, se disant que cela serait comme admettre qu’il avait bien pu lui arriver quelque chose. « Faudrait juste que tu les préviennes que tu vas bien. » J’étais restée à distance, incapable de m’avancer un peu plus vers lui. Mes mains étaient toujours enfoncées dans mes poches. Je ne le regardais même pas. Il m’avait déçu. Tellement déçu.
Sujet: Re: Nobody said it was easy, but no one said it would be this hard ∞ LENNY&QUINN Jeu 11 Oct - 22:24
Une fois n’étant pas coutume, Lenny avait décidé d’établir ses quartiers au fin fond de la forêt qui bordait Arrowsic. Accompagné de John son caméléon et de quelques provisions, il avait choisi l’un des endroits les plus reculés qu’il connaissait, là où absolument personne ne pourrait venir le trouver. Car oui, comme à chaque fois qu’il se réfugiait loin de la ville, Lenny avait besoin d’être seul. Autant pour faire le point que pour fuir la réalité ainsi qu’une multitude de gens. Et par « gens », il entendait plutôt Rudy mais aussi et surtout : Quinn. D’ailleurs, c’est précisément en quittant la maison Hepburn-Wilde que Lenny avait décidé de s’éloigner. Aux vues de la tournure que leur dernière conversation avait prise, le jeune homme n’avait trouvé aucune autre solution : en bon lâche qu’il était, il avait prit la fuite. La solitude et le silence, c’était tout ce qu’il lui fallait dans ces moments-là. Se retrouver seul avec lui-même, simplement entouré d’arbres, de ruisseaux et d’oiseaux lui avait toujours permis de surmonter ses mauvaises passes. Alors il avait sauté dans son van et roulé un peu au hasard, jusqu’à ce souvenir de cet endroit précis. Ce coin de forêt que personne ne semblait connaître à part lui. Il l’avait bien fait découvrir à Quinn pour l’un de ses anniversaires, mais ça faisait tellement longtemps… et le jeune homme connaissait également le sens de l’orientation imparable de son amie ! A coup sûr il pourrait être en paix ici, et ne croiserait plus aucun être humain jusqu’à ce qu’il en décide autrement.
Plusieurs jours, plusieurs semaines… Lenny ne savait même plus depuis combien de temps il s’était installé dans la forêt. Et à vrai dire, il s’en fichait pas mal. Bien sûr, à certains moments la vie à Arrowsic lui manquait, mais à chaque fois il se faisait rapidement une raison. Mieux valait être là plutôt qu’en face de Quinn, par exemple. Au fin fond de la forêt, Lenny n’avait aucune chance de s’embrouiller avec qui que ce soit. Comme si tous ses tracas étaient restés en ville, le jeune homme avait tout simplement l’impression de revivre. Un peu à la manière d’un Robinson moderne, il se servait de la rivière comme d’une salle de bain, du soleil comme d’un réveil, du chant des oiseaux comme chaine hifi. Et pour les moments où Quinn ou Rudy prenaient un peu trop de place dans son esprit, Lenny dégainait sa guitare. Quelques accords, une ou deux chansons, il n’en fallait pas plus pour lui donner l’impression de penser à autre chose. Bref, Lenny tentait tant bien que mal d’effacer de sa mémoire les évènements malheureux qui avaient agité sa vie durant les derniers mois.
En cette fin d’après-midi ensoleillée, Lenny avait une fois de plus sorti sa guitare. Mais après quelques notes seulement, il s‘était lancé dans une admiration presque niaise d’un couple d’oiseaux en face de lui. Mais soudain, il entendit un bruit derrière lui, un raclement de gorge qui le fit sursauter, et qui effraya par la même occasion les deux nouveaux « amis » de Lenny. Le jeune homme se retourna brusquement, et resta littéralement bouche bée lorsqu’il se retrouva face à Quinn. L’espace d’un instant, il voulut s’enfuir, partir en courant et la semer dans cette forêt qu’il connaissait presque aussi bien que sa poche. Mais très vite, il se reprit. Etait-il devenu sauvage au point de partir en courant dès qu’on essayait de l’approcher ? Même s’il s’agissait de Quinn, et qu’elle était très certainement la dernière personne qu’il avait envie de voir, son cœur se serra quelque peu. Sentiment qui s‘accentua encore davantage au moment où il entendit le son de sa voix. Elle venait lui dire que ses parents étaient inquiets, et qu’il ferait mieux de les rassurer ou leur démontrer qu’il était toujours en vie. Sans pour autant se relever, Lenny se contenta de hausser les épaules en ajoutant. « Ils ont l’habitude pourtant… c’est pas la première fois… » En effet, même lorsque tout allait bien, l’ainé des Gavennham ressentait parfois le besoin de s’isoler. Et dans ces cas-là, sa destination était toute trouvée : encore et toujours la forêt. Néanmoins, une question traversa bien vite l’esprit du jeune homme qui fronça les sourcils en reportant son attention sur Quinn. « Tu… Qu’est-ce que tu fais là ? J’veux dire… comment est-ce que tu es arrivée ici ? »
Sujet: Re: Nobody said it was easy, but no one said it would be this hard ∞ LENNY&QUINN Sam 13 Oct - 17:45
NOBODY SAID IT WAS EASY, BUT NO ONE SAID IT WOULD BE THIS HARD.
∞ LENNY&QUINN
J’avais pensé à cet endroit sur un simple souvenir… J’avais pensé à ce coin précis de la forêt, loin du monde, loin de la ville, loin de tout ou presque tout simplement parce qu’il y a trois ans, il me l’avait montré à moi et moi seule. A vrai dire, je ne savais même plus pourquoi je m’étais précipité pour vérifier s’il y était ou non, puisqu’en marchant, je finissais par me dire qu’il s’était bel et bien évanoui dans la nature, qu’il lui était vraiment arrivé quelque chose et que je n’aurais jamais l’occasion de le revoir pour lui dire que j’étais désolée et que je le pardonnais. Qu’est-ce que je pourrais bien faire s’il s’avérait qu’il ne reviendrait jamais ? Allais-je passer ma vie à m’imaginer la dernière conversation que nous aurions pu avoir avant qu’il ne disparaisse d’Arrowsic ? Je refusais de penser à des choses pareilles. Cependant, mon cerveau le faisait tout seul. Je ne réussissais pas à canaliser toutes ces pensées qui traversaient mon esprit, tous ces souvenirs qui me remontaient en mémoire sans que je ne demande quoi que ce soit. Au fils de mes pas, je me perdais dans la forêt, mais je perdais également mon esprit dans l’immensité de ce bordel, de cette situation, de notre relation. Je continuais cependant d’avancer. De cette manière, j’avais l’impression de ne pas l’abandonner comme nous avions pu le faire tous les deux à l’un et l’autre depuis maintenant des mois. J’avais l’impression d’être là pour lui. Ce qui était faux. Puisqu’il ne voulait pas de moi. Quand je finis par apercevoir son van garé non loin de moi, je ne pus m’empêcher de presser le pas, de me dépêcher pour vérifier si c’était réel ou simplement une illusion. Puis, je le vis lui, assis. Je m’arrêtai. Je restai figée, incapable de faire le moindre geste pendant quelques secondes. J’étais si soulagée… Dans ma poitrine, mon cœur avait fini par partir dans une course folle. Cependant, je me sentais si mal. Je me sentais si étrangère. Je me sentais si loin de lui. Le visage fermé, les poings dans les poches, je me raclais la gorge pour qu’il se rende compte de ma présence, et je ne lui laissai pas de temps pour être surpris avant de l’informer de l’état de la situation. Je lui dis que ses parents étaient inquiets, qu’il fallait qu’il les appelle, qu’il les rassure. Je m’abstins de tout commentaire à propos de l’inquiétude que j’avais ressentir en attendant le moindre signe de vie de sa part durant les dernières semaines. Je refusais de me battre de nouveau avec lui. C’était une cause perdue, après tout. J’avais fini par me dire cela. « Ils ont l’habitude pourtant… C’est pas la première fois… » J’eus envie de s’avancer vers lui pour le secouer et lui remettre les idées en place. J’avais tellement l’impression qu’il se fichait de moi, alors qu’au fond, je savais qu’il avait complètement perdu la notion du temps. En prononçant ces paroles, il ne s’était pas relevé, avait simplement haussé les épaules. Comme si c’était normal. Il vivait sur une autre planète, c’était définitif. Cependant, je ne répondis rien. Je ne voulais pas être méchante. Je ne voulais pas lancer les hostilités. Alors j’optais pour le silence ; c’était également un moyen pour moi de me reprendre et de contrôler mes émotions. En vain, bien entendu. C’était toujours en vain, de toute manière. « Tu… Qu’est-ce que tu fais là ? J’veux dire… comment est-ce que tu es arrivée ici ? » J’haussai les épaules à mon tour. « J’ai pris la voiture. » Private joke. Bim. Cela faisait longtemps que ça ne m’était pas arrivé. Cependant, cela était toujours mieux que de lui répondre « C’est mon anniversaire aujourd’hui et j’étais nostalgique. Donc j’ai repensé à ce moment où tu m’as emmené dans la forêt… Parce que tu me manques vraiment beaucoup et que je n’ai rien trouvé de mieux que de ressasser les souvenirs de mes anciens anniversaires… Parce que celui d’aujourd’hui craint vraiment beaucoup, parce que t’es pas là. ». Très peu pour moi, merci bien. Je ne répondis rien de plus pendant quelques secondes, puis je finis par pousser un petit soupir, le regard vissé sur mes chaussures. « Tu m’as montré cet endroit le jour de mes vingt ans en me disant que j’étais la seule à connaître cet endroit à part toi… Donc je me suis dit que personne n’était encore venu fouiller par ici pour te chercher, donc j’y suis allée par moi-même. C’était ya trois ans, donc j’ai un peu galéré pour revenir ici mais mes souvenirs étaient intacts. » C’était tout. Voilà ma magnifique explication. Merci ma mémoire. Je tentai de relever les yeux vers lui, mais je ne réussis par à soutenir son regard plus de trente secondes consécutives. Je restai donc à ma place, loin. J’affichai une mine impassible, alors qu’au fond, ça me touchait. « Ca fait cinq semaines qu’on est sans nouvelle Lenny… Cinq semaines. T’as jamais disparu aussi longtemps. S’il te plait, appelle-les juste au moins. Ils sont en panique. Mes parents me harcèlent parce qu’ils sont persuadés que je sais où tu es… » Je m'arrêtai. « Enfin, que je savais où tu étais. » Je poussai un nouveau soupir. « S’il te plait. » S’il te plait, cette année, fais-moi pour cadeau de la tranquillité. Fais que mes parents arrêtent de me harceler pour toi, me rappelant à chaque fois que j’ai perdu un meilleur ami et que tu préfères me fuir. C’est tout ce que je te demande. Arrêter de penser à toi, ne plus avoir de piqure de rappel à chaque fois que quelqu’un prononce ton prénom dans ma maison. Mon simple s’il te plait sous-entendait tellement de choses. J’étais faible. Fragile. Trop fragile.
Sujet: Re: Nobody said it was easy, but no one said it would be this hard ∞ LENNY&QUINN Mar 16 Oct - 19:34
Lenny n’en croyait pas ses yeux. Quinn était arrivée jusque là, elle l’avait retrouvé et était désormais plantée juste devant lui. A priori elle était venu jusqu’ici tout seule, et c’est précisément ce qui impressionnait le plus le jeune homme. En effet, l’endroit était assez reculé et elle avait certainement marché pendant de longues minutes, voire même des heures avant d’arriver jusqu’à lui. Complètement immobile et silencieux, comme si la simple vision de Quinn l’avait transformé en statue, Lenny avait le regard rivé sur elle. Il avait beau cligner des yeux, à chaque fois qu’il les rouvrait, elle était là. Ce n’était donc pas une illusion, ni même un mauvais rêve. Du coup, le jeune homme fut bien obligé de se « réveiller » et de prendre la parole. Son ton n’était pas des plus chaleureux, mais il fallait mettre ça sur le compte de la surprise. Et puis en se remémorant le contenu de leur dernière rencontre, on comprenait aisément que l’ambiance soit un brin tendue entre eux. Alors, au lieu de s’embourber dans des explications qui finiraient mal, à coup sûr, Lenny préféra demander à Quinn comment elle avait pu le retrouver. Et en entendant son simple « J’ai pris la voiture. », il arqua un sourcil. En même temps, cette réflexion ne l’étonnait qu’à moitié… c’était typiquement le genre d’humour que Quinn affectionnait. D’ailleurs, le jeune homme eut presque envie de sourire, mais il se retint sans vraiment savoir pourquoi.
Devant l’échec de sa blague, Quinn sembla reprendre son sérieux, et se lança dans des explications un peu plus concrètes du pourquoi de son arrivée. Toujours aussi silencieux, Lenny l’écoutait sans broncher, finissant même par baisser les yeux. Pour autant, il ne redressa pas, préférant rester assis en tailleur à même le sol. Effectivement, il se souvint avoir emmené Quinn jusqu’ici pour l’un de ses anniversaires, mais il n’en restait pas moins impressionné par la capacité qu’elle avait eut à le retrouver. « Ca fait cinq semaines qu’on est sans nouvelle Lenny… Cinq semaines. T’as jamais disparu aussi longtemps. S’il te plait, appelle-les juste au moins. Ils sont en panique. Mes parents me harcèlent parce qu’ils sont persuadés que je sais où tu es… » Cinq semaines ? Ca faisait cinq semaines qu’il avait quitté la ville ? Lenny entrouvrit la bouche tant il était surpris. Même s’il n’avait rien de particulier à faire de ses journées, le temps était passé si vite… Jamais il n’aurait pensé pouvoir passer autant de temps ici sans ressentir le besoin d’aller rendre visite à qui que ce soit. En même temps, ni Quinn ni Rudy n’aurait été la personne adéquate et quitte à se retrouver seul, Lenny était bien mieux dans la forêt.
Tout à coup, comme s’il faisait brusquement le lien entre tout ce que Quinn venait de lui dire, le jeune homme releva les yeux vers elle. Il arborait une mine clairement honteuse, et se mordit même la lèvre inférieure dans une petite grimace à peine visible avant de balbutier : « Je… attends… ça veut dire que… j’ai loupé ton anniversaire ?! »
Sujet: Re: Nobody said it was easy, but no one said it would be this hard ∞ LENNY&QUINN Ven 19 Oct - 21:12
NOBODY SAID IT WAS EASY, BUT NO ONE SAID IT WOULD BE THIS HARD.
∞ LENNY&QUINN
J’en venais à me demander s’il n’était pas complètement défoncé. Cette façon qu’il avait d’être aussi déconnecté de la réalité avait le don de me surprendre ; j’avais l’impression qu’il n’avait fait que fumer joint sur joint pendant cinq semaines, oubliant que la Terre continuait de tourner, oubliant qu’il avait une vie ailleurs que dans la forêt. C’était sur ces points-là que nous étions différents. Nous l’avions toujours été. Cependant, j’avais réussi à m’y faire, je m’étais dit qu’après tout c’était Lenny… Et que Lenny était comme ça. Que Lenny vivait dans une autre dimension. Que Lenny semblait s’en faire pour rien et était capable de mettre son cerveau en mode pause pour arrêter de penser et se prendre la tête sur des sujets quelconques. Je l’avais même envié, pendant un certain moment. J’aurais adoré être comme lui et réussir à m’enfuir dans la forêt sans avoir l’envie de revenir pour autant. Cependant, maintenant, tout de suite, cela m’énervait. J’essayais de lui faire comprendre qu’il valait mieux qu’il lève son fessier de là pour pointer le bout de son nez chez les Gavennham, mais il ne semblait pas comprendre mes signaux. A vrai dire, j’avais même l’impression qu’il s’en fichait. Mais je lui déballais quand même tout ce que j’avais à dire, à la manière d’un automate. Le regard vissé sur mes chaussures, les mains dans les poches, le ton égal, je faisais mon petit discours. Il m’écoutait que d’une oreille. Il était ailleurs. C’était définitif. Il était bien complètement stone. Je finis par lui dire, d’une voix légèrement suppliante je l’avoue, qu’il ferait mieux d’appeler ses parents. Que cela faisait plus de cinq semaines qu’il avait disparu de la ville. C’est à ce moment là qu’il réagit. Il entrouvrit la bouche, surpris. Cela ne m’étonna qu’à moitié. Il avait complètement perdu la notion du temps, oui, je venais de le ramener sur Terre en beauté. J’aurais bien été incapable d’en faire de même. Premièrement, je n’étais pas assez douée pour survivre dans la forêt plus de six heures sans Lenny. Je m’y étais aventurée uniquement avec lui jusqu’à aujourd’hui. Ensuite, j’avais tellement besoin de m’occuper que je n’aurais pas pu tenir plus d’une journée sans m’ennuyer à mourir. Il finit par relever la tête, complètement revenu sur Terre. Il se mordit la lèvre. Je fronçai les sourcils. Puis il finit par ouvrir la bouche. « Je… attends… ça veut dire que… j’ai loupé ton anniversaire ?! » Ce fût à mon tour d’être stupéfaite. Je rencontrai son regard, mes yeux agrandis sous la surprise, et je demeurai silencieuse pendant de longues secondes. Je m’étais attendue à toute sauf ce genre de réaction. Je l’avais imaginé me dire « Oui, oui, je vais appeler mes parents. » pour se débarrasser de moi. Je l’avais imaginé m’envoyer littéralement chier pour que j’arrête de le déranger. Mais qu’il se rappelle que mon anniversaire était en octobre ? Jamais. Certes, auparavant, il ne l’avais jamais loupé. Cependant, en vu des circonstances… « C’est aujourd’hui. » finis-je par souffler dans un murmure. Je ne voulais pas lui dire. Cependant, je n’avais pas vu d’autres réponses possibles à son interrogation. Je ne voulais pas entendre ce qu’il allait bien pouvoir me dire. Je ne voulais pas savoir s’il allait opter pour un banal « Joyeux anniversaire », s’il allait faire comme s’il n’en avait rien à faire avant de me prier de m’en aller ou s’il allait me prendre dans ses bras en me disant « On fait la paix ? ». Je ne voulais pas savoir. Je ne voulais plus affronter la réalité. J’avais passé cinq semaines à essayer de faire une croix sur lui et toute notre histoire commune, en vain ; cependant, une fois devant lui, je me disais qu’il valait mieux ne rien faire de plus. J’avais peur d’empirer la situation. J’avais fini par me dire que tout était possible. « Mais c’est pas grave. C’est qu’un anniversaire… » Faux, complètement faux. Il était le premier à savoir, avec Rudy, que mon anniversaire était l’évènement de mon année. J’en faisais toujours une montagne. J’étais une véritable gosse sur ce sujet. J’accordais tellement d’importance aux anniversaires qu’à chacun des anniversaires de mes élèves, je faisais un goûter l’après-midi. Fallait pas déconner non plus… Bref. Quel magnifique mensonge. Je finis par pousser un petit soupir. Je me rapprochai lentement de lui, trainant mes pieds contre le sol, regardant autour de moi. Arrivée juste à côté de lui, je l’observais de ma hauteur alors qu’il était toujours assis. « Je suis juste venue pour te dire ça. Fais ce que tu veux, mais si tu pouvais faire en sorte que la police ne soit pas impliquée ça m’arrangerait… » lançai-je tout bas. « Et reviens. Tu nous manques. » Au fond, c’était vrai. On ne lui manquait peut-être pas. Peut-être qu’il vivait très bien sa vie sans nous. Cependant, j’étais bien incapable de supporter un peu plus son absence. Même si je ne le voyais plus. Le simple fait de le savoir en ville me rassurait, quelque part.
Sujet: Re: Nobody said it was easy, but no one said it would be this hard ∞ LENNY&QUINN Jeu 25 Oct - 21:52
Un électrochoc. Comme une brusque reconnexion avec la réalité, avec le monde qui vivait juste là, derrière la forêt. C’est tout l’effet que les mots de Quinn avaient eu sur Lenny. En vivant loin de tout, et en ne se préoccupant de rien d’autre que de la pluie et du beau temps, le jeune homme avait totalement perdu le sens des réalités. Mais aussi et surtout, la notion du temps. Même avec son âme de vagabond et d’aventurier il n’aurait jamais cru pouvoir passer cinq semaines au fin fond de nulle part, sans jamais croiser son frère ou sa meilleure amie, ou qui que ce soit d’autre. Et pourtant, il l’avait fait, et avait du même coup complètement oublié que le jour J approchait pour Quinn. Oui, il parlait bien de jour J car il savait quelle importance la jeune femme accordait toujours à son anniversaire. Elle l’avait assez bassiné avec ça depuis leur naissance, ne manquant pas une occasion de lui rappeler le décompte des jours qu’il restait à passer avant son anniversaire, et donc son cadeau. Mais cette année, Lenny avait échappé à tout ce petit rituel. Il avait évité les sous-entendus presque exaspérants, et les tentatives de Quinn qui voulait savoir ce qu’il allait lui offrir. Et bizarrement, ce n’est qu’en y pensant que Lenny réalisé que tout ça lui avait terriblement manqué.
Tout d’abord quasi-paniqué à l’idée d’avoir raté la date fatidique, le jeune homme se rasséréna un peu en apprenant que l’anniversaire tombait aujourd’hui. Au moins, il n’avait pas tout loupé ! Il était toujours temps pour lui de se rattraper. Mais c’était sans compter sur l’ambiance glaciale qui régnait entre Quinn et lui. Les évènements récents faisaient que pour la première fois, Lenny se retrouvait mal à l’aise en face d’elle. Il ne pouvait même pas lui sauter dessus, ni la serrer dans ses bras… et il hésitait même à lui souhaiter son anniversaire, tout simplement. Alors, en attendant de se décider, il baissa les yeux. Là, son regard resta accroché à une fleur minuscule. Une fleur qu’il n’avait même pas remarqué avant mais qui tout à coup accaparait toute son attention. Mais alors qu’il était plongé dans sa contemplation, Lenny dut détacher son regard de la plante. En effet, Quinn se décida enfin à bouger et s’avança vers lui. Néanmoins, la jeune femme resta debout, se refusant apparemment à l’approcher de trop près. Et c’était bien compréhensible.
« Et reviens. Tu nous manques. » Cette fois, Lenny s’empressa de rebaisser les yeux. En vérité, il ne savait pas s’il était flatté ou honteux, et le fait d’être en face de Quinn le rendait presque timide. C’était d’ailleurs bien la première fois que ça lui arrivait… Puis, dans un geste qu’il ne maitrisa qu’à moitié, Lenny cueillit la petite fleur qui trônait devant lui. Peut-être était-ce pour changer de sujet, ou simplement pour se rattraper à sa manière… En tous cas, il releva un regard de chien battu vers Quinn et lui tendit la fleur en question avec un petit sourire en coin. « Bin… euh… joyeux anniversaire… »
Sujet: Re: Nobody said it was easy, but no one said it would be this hard ∞ LENNY&QUINN Sam 27 Oct - 12:14
NOBODY SAID IT WAS EASY, BUT NO ONE SAID IT WOULD BE THIS HARD.
∞ LENNY&QUINN
Il me connaissait. Il ne me connaissait que trop bien. Il savait parfaitement que mon anniversaire était quelque chose de beaucoup trop important pour moi, que j’en faisais toujours des tonnes pour au final par grand-chose. Une année de plus. La plupart des gens détestait cela en plus. Cependant, toute l’énergie que je mettais pour fêter cela était valable pour mon anniversaire, mais également pour celui des autres. Vous connaissez ces fêtes-surprises bidons qu’on voit souvent dans les séries télévisées ? Eh bien, j’étais une véritable accro à ces choses-là. Aucun de mes proches n’avait pu y échapper ; j’organisais tout un tas de chose pour ce jour qui avait une place si particulière à mes yeux. Au final, en me retrouvant ici dans cette forêt, je me trouvais ridicule. J’avais l’impression d’être franchement immature, idiote, un peu trop dans son monde, loin de la réalité. Je m’en inventais une. Je l’avais toujours fait. J’avais l’impression que tous mes principes s’étaient effondrés, que toutes les choses en lesquelles je croyais n’étaient que de simples illusions. Au final, cette histoire avec Lenny n’avait réussi qu’à me rendre plus sage, plus posée, plus déprimée aussi, plus terne. J’étais différente, mais j’étais devenue comme tout le monde. Je le savais. Je me détestais… A vrai dire, j’étais un véritable champ de bataille, champ de bataille où ma personnalité se battait contre elle-même pour rester ce qu’elle avait toujours été, alors que le vent du changement déferlait sur elle pour la faire taire. Il fallait vraiment que j’aille consulter. Je devenais vraiment, vraiment grave. J’avais besoin de sommeil aussi. Cependant, malgré tout cela, je n’avais pas voulu dire à Lenny que c’était mon anniversaire aujourd’hui… Mais je ne réussis pas à me taire lorsqu’il finit par se réveiller et comprendre que nous étions bel et bien en octobre, qu’il avait bel et bien disparu pendant longtemps. Quand il évoqua de lui-même qu’il avait loupé mes vingt-trois ans, je fus si surprise que je me vendis toute seule. Ce n’était pas déjà passé, non, c’était aujourd’hui. Je lui dis que ce n’était pas grave qu’il ait oublié. J’étais comme un automate, incapable d’avoir la moindre expression. Ce n’était qu’une carapace. Je me protégeais. La dernière fois que je lui avais avoué mes sentiments, il n’avait pas réagi. Ca s’était mal passé. Alors je préférais avoir une voix monocorde, prenant sur moi pour ne rien laisser transparaître. J’étais d’un ridicule… Mais je n’avais pas d’autres solutions. Je n’en voyais pas d’autres en tout cas… Et puis, je parlais toute seule. Lenny n’intervenait que très rarement. J’en venais même à me demander s’il m’écoutait. Je finis donc par m’avancer vers lui, restant debout cependant, pour résumé l’objet de ma visite. Je n’attendais pas de joyeux anniversaire de sa part. A vrai dire, je n’attendais plus rien du tout. Ca me faisait mal, mais au final, j’en venais presque à me dire que c’était mieux comme ça. Je nourrissais trop d’espoir. C’était mal. Ca faisait mal. Peut-être qu’un jour l’humain finirait par être immunisé contre la douleur. Lenny cueillit une fleur devant lui, minuscule. Je ne savais même pas de quelle plante il s’agissait. Puis, alors, il me la tendit en l’accompagnant d’un regard absolument adorable. « Bin… euh… joyeux anniversaire… » Mon visage se détendit, et je levai les yeux au ciel avant d’attraper la petite fleur. On était de retour au primaire, dans la cour de récréation. Quoi que, je n’étais même pas sûre qu’à cette époque il me cueillait des pâquerettes. « Merci. » lançai-je, un petit sourire en coin. Je l’observai, la rapprochant de mon visage pour mieux la voir. Je ne savais même plus s’il fallait en rire ou en pleurer. Je ne savais même plus quoi dire. J’étais face à un de mes meilleurs amis, merde ! J’avais passé ma vie à faire des conneries à ses côtés. Cependant, cela me semblait si loin que j’avais l’impression de ne même plus le connaître. Je ne me connaissais même plus moi-même. « Tu m’avais encore jamais fait le coup des fleurs. » fis-je remarquer. « Pardon. Le coup de la fleur. » Mon ton n’était pas sarcastique, non. Il était plutôt lointain, détaché. Il ne faisait pas d’effort de conversation, alors je ne savais même pas pourquoi je me tuais à rester ici. J’avais peur que si jamais je m’en allais, il s’évaporerait dans la nature de nouveau. C’était possible. Oui. Fort possible. « Tu me promets d’appeler tes parents ? » Je me reculai légèrement. Après tout, s’il ne me retenait pas, je n’avais plus rien à faire ici. Même si je voulais rester. Je ne savais même pas pourquoi. Je ne détenais pas les réponses de toutes les questions, après tout.
Sujet: Re: Nobody said it was easy, but no one said it would be this hard ∞ LENNY&QUINN Lun 29 Oct - 15:25
Son initiative, si l’on pouvait qualifier ce geste d’initiative, était ridicule et Lenny en était bien conscient. Mais c’était absolument tout ce qu’il avait trouvé. A croire que l’esprit créatif du jeune homme s’était fait la malle au moment même où il avait quitté la ville. Etait-il en train de devenir adulte ? Certainement pas ! Responsable ? Encore moins… Non, ce manque de répartie, cette gêne notable et carrément visible ne semblait être due qu’à la seule présence de Quinn à ses côtés. Après tout, c’est elle qui avait été l’élément déclencheur. Elle qui l’avait poussé inconsciemment à prendre du recul et à s’isoler, comme il le faisait à chaque fois que quelque chose n’allait pas. Seulement voilà, cette fois-ci rien ne s’était déroulé comme d’habitude. Lenny avait tout simplement passé près de cinq semaines loin des siens, loin de Quinn à qui il n’avait cessé de penser même s’il se maudissait de le faire chaque jour. Mais aussi stupide avait été son geste, il lui avait au moins permis de voir la jeune femme sourire. Quinn se saisit de sa minuscule fleur et la regarda sous toutes les coutures, comme si elle ne parvenait pas à croire que Lenny soit tombé si bas. Et pourtant…
« Tu m’avais encore jamais fait le coup des fleurs. Pardon. Le coup de la fleur. » Lenny aurait pu sourire, rire même ! Mais le ton qu’avait adopté son amie ne l’y incitait pas, bien au contraire. Elle était si détachée que le sourire qu’elle venait d’esquisser ne semblait être plus qu’un lointain souvenir. Alors, le jeune homme fronça les sourcils en baissant la tête, puis haussa les épaules, presque pour s’excuser. « Il y a un début à tout j’imagine… » rétorqua-t-il d’un ton qui n’était pas plus détendu que celui de Quinn. Mais il eut à peine le temps de relever le nez que déjà, la jeune femme s’éloignait de lui en le sommant une dernière fois d’appeler ses parents. D’un geste réflexe, Lenny se redressa un peu mais il stoppa rapidement son mouvement. « Quoi, tu t’en vas déjà ? » questionna-t-il en reprenant cet air de gamin implorant qu’il avait adopté en lui offrant son « cadeau ».
Se rendant compte qu’il n’avait pas spécialement le droit de la forcer à quoi que ce soit, Lenny baissa de nouveau la tête. Dessinant des formes hasardeuses du bout du doigt dans la terre devant lui, il se risqua tout de même à demander d’une voix hésitante : « Tu… tu veux pas rester un peu ? » En plus, il était persuadé qu’elle ne retrouverait jamais son chemin seule, et il ne voulait pas EN PLUS avoir sa disparition sur la conscience. Mais ce n’était qu’un élément de plus qui le poussait à la voir rester avec lui… « Enfin, je… j’imagine que tu as un tas de choses de prévues du coup… beaucoup plus fun que… rester dans la forêt ! » avoua-t-il par dépit, plus pour lui-même que pour que Quinn lui apporte une quelconque réponse. « Mais il n’est pas tard, et puis ça… ça fait longtemps que je ne t’ai pas vue… » conclua-t-il sans avoir la moindre idée de l’heure qu’il pouvait bien être. Mais une chose était sûre, pas besoin d’être un expert pour lire dans le regard de Lenny que Quinn lui avait terriblement manqué, et qu’il ne comptait pas la laisser filer aussi facilement, même si recoller les morceaux semblait être une mission impossible. «Reste un peu...»
Sujet: Re: Nobody said it was easy, but no one said it would be this hard ∞ LENNY&QUINN Ven 2 Nov - 19:01
NOBODY SAID IT WAS EASY, BUT NO ONE SAID IT WOULD BE THIS HARD.
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En vingt-trois ans, ou presque, Lenny avait eu le temps de me faire tout un tas de cadeaux, allant des simples dessins d’écoliers quand nous étions gosses aux choses plus élaborées une fois qu’on avait fini par grandir. Cependant, au fil des anniversaires, ses cadeaux se démarquaient toujours des autres. Ils avaient toujours eu la marque Lenny sur eux, légèrement décalés, correspondant parfaitement au Gavennham et à ce qu’il était, lui. Une balade dans un coin reculé de la forêt, par exemple. Ce fait ne m’avait jamais dérangé. Au contraire, ses cadeaux étaient certainement les plus beaux qu’on puisse me faire. Alors, quand il me tendit une fleur en me souhaitant un joyeux anniversaire, je ne pus m’empêcher de lui faire remarquer que c’était la première fois qu’il me faisait ce coup-là. Cela n’avait pas été méchant, je n’avais même pas été sarcastique. Je m’étais juste contentée de constater, l’esprit peut-être un peu trop loin de la situation. J’étais complètement détachée, mais c’était ma façon de me protéger et d’essayer de ne plus trop m’impliquer, moi et mes sentiments. Lenny ne sourit pas à ma remarque. Non. Il fronça les sourcils, avant d’hausser les épaules et dire qu’il y avait un début à tout. J’esquissai un petit sourire en coin, aussi vide que mon regard, avant d’hausser les épaules à mon tour. Je n’avais plus rien à faire ici. Je reculai donc légèrement, lui demandant une nouvelle fois d’appeler ses parents pour qu’ils arrêtent de s’inquiéter – et aussi, je l’avoue, pour que ma mère arrête de m’harceler – avant de plier bagage. Enfin, avant d’essayer de plier bagage serait plus exact. « Quoi, tu t’en vas déjà ? » lâcha-t-il. Je le regardai dans les yeux, fronçant légèrement les sourcils. Je croisai son regard de chiot abandonné et il rebaissa automatiquement la tête. « Tu… Tu veux pas rester un peu ? » Rester. Depuis que j’étais arrivée là, j’avais eu l’impression d’être de trop, de ne rien avoir à faire ici. J’étais persuadée que je l’emmerdais. J’étais persuadée qu’il n’attendait qu’une chose : que je m’en aille. Et puis, je savais aussi qu’il s’était coupé du monde en parti par ma faute, en parti à cause des choses que j’avais bien pu lui dire la dernière fois que nous nous étions vus. Suis-moi je te fuis, Fuis-moi je te suis. Il n’avait pas nécessairement envie que je m’attarde. Pourtant, le ton qu’il avait employé pour me demander de rester m’avait mis un doute. Je ne réussissais pas à me le retirer de l’esprit. Je me trompai peut-être, après tout. Je ne faisais que cela en ce moment… Me tromper. « Je ne pense pas que ça soit une bonne id… » Je m’arrêtai dans mon élan, me taisant. Oui, non, peut-être. « Enfin, je… J’imagine que tu as un tas de choses de prévues du coup… Beaucoup plus fun que… Rester dans la forêt ! » finit-il par dire. « Mais il n’est pas tard, et puis ça… Ca fait longtemps que je ne t’ai pas vue… » Si cela faisait longtemps qu’il ne m’avait pas vu, c’était uniquement parce qu’il avait disparu de la circulation donc c’était principalement de sa faute. Cependant, je me gardai bien de lui dire. A la place, je pris une grande respiration avant d’enfin réussir à articuler quoi que ce soit. « Oh, tu sais, la soirée habituelle à squatter le Jack's Lounge jusqu’à ce qu’on finisse tous au poste de police pour une raison x ou y… » répondis-je. « J’ai peut-être encore un peu de temps devant moi. » J’aurais préféré lui répondre que non, je ne pouvais pas rester. Ma raison m’avait crié de le faire. Cependant, je n’avais pas eu le cœur à lui dire cela. Je n’avais pas eu le cœur à partir alors qu’il me demandait de rester. Et puis, il était encore tôt. Peut-être dix-sept heures trente, dix-huit heures. Lenny ne releva pas la tête vers moi, non. Il continua à tracer des formes sur le sol, entre terre et poussière. « Reste un peu… » ajouta-t-il. Comment osait-il prendre ce ton devant moi ? Savait-il à quel point ça me déchirait le cœur de l’entendre comme cela ? Je luttai pour ne pas me réfugier contre lui comme avant en lui disant que je resterais, à un tel point que l’intégralité de mes membres devenaient douloureux. Depuis quand cela faisait-il aussi mal ? Je ne voulais pas de tout ça. La dernière fois que nous avions parlé, il m’avait fait si mal que j’avais l’impression que la Terre s’effondrait sous mes yeux. Je ne voulais pas que cela se reproduise. Je ne voulais pas ressentir cela pour la deuxième fois. « Je… Je sais pas, Lenny. » Oui, non. Rester, partir. Cependant, au fond de moi-même, je me disais que notre relation ne pouvait pas être pire qu’à l’heure actuelle. Mais je m’étais déjà dit ça, il y a cinq semaines. Je m’étais dit ça encore un peu avant aussi. Et pourtant, à chaque fois, nous avons trouvé un moyen de nous creuser un peu plus après avoir touché le fond ; de perdre de vu la lumière en nous enfonçant de plus en plus profondément dans le noir. Tu parles de meilleurs amis. Nous étions vraiment les derniers des abrutis. « Pas longtemps. » finis-je par dire en m’asseyant par terre là où j’étais, assez éloignée de lui. « Être portée disparue à mon tour me branche pas trop. » J’eus un petit sourire en coin. J’étais comme une gamine. C’était presque flippant. Je regardai encore la fleur, toujours entre mes doigts. Je poussai un petit sourire, puis relevai lentement le regard vers lui, prudente. « T’as trouvé ce que tu cherchais, ici ? » lui demandai-je alors. Il n’était pas venu ici par hasard. C’était forcément pour réfléchir, méditer, être tranquille. Il avait fui la ville. C’était que forcément, quelque part, il cherchait quelque chose. Quelque chose qu’il ne pouvait pas avoir en restant proche de moi dans un rayon de trois kilomètres.
Sujet: Re: Nobody said it was easy, but no one said it would be this hard ∞ LENNY&QUINN Sam 3 Nov - 17:49
Comme il avait pu s’y attendre, Quinn avait tout d’abord été réticente au fait de rester là avec lui. Premièrement, la forêt n’était définitivement pas son élément, contrairement à lui. Mais aussi et surtout : il était là. Et Lenny se doutait bien que sa simple présence, et le malaise qu’elle sous-entendait était un frein considérable au bon moment qu’ils auraient pu passer tous les deux. D’ailleurs, pendant ses cinq semaines de « méditation », il s’était souvent demandé si un jour, il pourrait de nouveau passer du bon temps avec sa meilleure amie. Car il avait beau tourner et retourner ça dans sa tête, il en arrivait toujours à la même conclusion : absolument tout ce qui faisait de Quinn la fille qu’elle était aujourd’hui lui manquait, et avait laissé un vide énorme le jour où il avait compris que plus rien ne serait jamais pareil entre eux. Et cette constatation l’avait rendu si morose qu’il s’était même gardé d’avouer tout ça à son propre frère. Comme s’il avait été honteux de ce qu’il leur arrivait, Lenny avait préféré tout garder pour lui, bien caché au fond de son appartement avec pour seul « interlocuteur » son caméléon. Autant dire que les conseils qu’il lui donnait étaient pour le moins limités, et n’avait évidemment pas suffit pour que Lenny puisse trouver une issue à tous ses problèmes.
Mais plus il regardait Quinn, plus le jeune homme se disait que sa venue était l’occasion dont il avait rêvé depuis des semaines. S’il ne tentait rien aujourd’hui, il signait peut-être définitivement la fin de leur histoire, quelle qu’elle soit. Alors, tout en ravalant sa fierté, il lui avait demandé de rester, et avait même eu l’audace de dégainer son regard de chien battu pour la faire plier. Ce qui, bien évidemment, avait marché comme sur des roulettes. C’est donc une Quinn néanmoins hésitante qui s’installa par terre, en restant à une distance respectable du jeune homme. Elle lui assura qu’elle ne resterait pas longtemps mais peu importait, l’essentiel aux yeux de Lenny était d’avoir sa chance, même s’il ne savait pas précisément comment s’y prendre devant elle. « Être portée disparue à mon tour me branche pas trop. » finit-elle par lâcher en souriant. Lenny eut envie de répliquer, de lui dire qu’elle avait tort et que ce n’était pas si mal que ça, mais il se garda de tout commentaire. Si elle était venue jusqu’ici, c’est parce qu’elle s’était inquiétée pour lui et il était bien conscient qu’un humour comme celui-là ne serait certainement pas le bienvenu. Au lieu de ça, il se contenta de tourner la tête vers elle, constatant avec satisfaction que le regard de la jeune femme était toujours rivé vers la petite fleur qu’elle faisait toujours tournoyer entre ses doigts. Un nouveau sourire attendri vint alors étirer les lèvres de Lenny… jusqu’à ce qu’elle lui demande subitement s’il avait trouvé ce qu’il était venu chercher ici. Surpris, le jeune homme leva d’abord un regard éberlué vers elle, puis baissa de nouveau la tête en grimaçant. « Je… j’en sais rien. » avoua-t-il à demi-mot. « Surement… mais… » Il ne savait définitivement pas comment aborder le sujet, et quel que soit le sens dans lequel il la tournait, sa phrase lui paraissait stupide et ridicule. Cependant, Lenny n’avait pas vraiment le choix. Quinn n’allait pas rester ici éternellement, et il était tout bonnement inconcevable qu’elle parte sans savoir ce qu’il avait sur le cœur. « Mais tu m’as manqué… j’ai pas arrêté de penser à toi et… à la dernière fois qu’on s’est vus et… t’avais surement raison. Enfin… j’ai pas le droit de t’en vouloir parce que tu as tout dit à Rudy… Je… » S’ensuivit un long silence, ponctué de quelques soupirs qui traduisaient à merveille la détresse que ressentait Lenny à cet instant. Tiraillé entre ses sentiments et sa fierté, la comédie qui se jouait dans sa tête était juste insupportable. Ce n’est qu’au bout de ce long moment que le jeune homme se résigna, et lâcha après avoir dégluti douloureusement : « Excuse-moi… » Il n’osait même plus regarder Quinn, bien conscient que ses excuses étaient loin d’être suffisantes, mais qu’elles étaient bel et bien tout ce qu’il pouvait lui apporter pour l’instant.
Sujet: Re: Nobody said it was easy, but no one said it would be this hard ∞ LENNY&QUINN Lun 5 Nov - 21:42
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Il m’avait demandé de rester. Oui. Lui. J’aurais aimé pouvoir lui dire non, pouvoir lui faire comprendre à quel point j’avais eu mal de le voir m’abandonner comme il l’avait fait en s’enfuyant de chez moi et en partant dans les bois pendant cinq semaines. Cependant, j’avais été incapable de faire demi-tour pour me perdre dans la forêt et lui tourner le dos. J’avais été incapable de résister à son regard d’enfant désespéré et de me dire qu’après tout c’était tout ce qu’il méritait. J’avais été incapable de me sauver moi-même, incapable de me dire que cela aurait très certainement été mieux pour moi de m’enfuir plutôt que de rester-là. Je n’avais plus rien à espérer mais je m’accrochais quand même. J’étais faible. Nous étions tous les deux faibles, en réalité. Nous n’étions que des gosses incapables de tourner la page ou d’aller de l’avant comme ils auraient dû le faire depuis de longs mois maintenant. Nous faisions du surplace, encore et encore, sans réussir à nous faire une raison ou à faire un pas dans une direction. J’avais fini par me faire à cette idée. Mais j’avais également compris que, de toutes manières, quoi qu’il fasse et quoi qu’il me dise, je l’aimerais toujours autant et que je tiendrais également à lui. Parce que c’était Lenny. Parce que cela avait toujours été le cas et continuerait de l’être pendant longtemps. Donc j’étais restée. J’avais fini par m’asseoir par terre, à une distance relativement raisonnable de lui, avant de lui dire que je ne m’attarderai pas trop. Je savais que mes paroles étaient certainement vaines et que je resterais certainement plus qu’il ne le fallait, mais cela était toujours mieux que rien. Je lui demandais s’il avait trouvé ce qu’il cherchait en venant dans la forêt. Il parut surpris par ma question et il resta quelques instants sans parler. Je demeurai silencieuse de mon côté, lui faisant comprendre que j’attendais une réaction de sa part. Une réponse. Un mouvement de la tête. Quoi que ce soit qui puisse me donner une réponse, en réalité. « Je… J’en sais rien. » me dit-il. « Surement… mais… » Mais ? Je relevai le regard sur lui, fronçant légèrement les sourcils. Je ne voyais pas ce qu’il voulait me dire, à vrai dire, j’en venais même à penser que c’était tout aussi confus dans son esprit. D’un certain côté, il avait peut-être simplement cherché la tranquillité. Il avait tout simplement voulu être loin et vivre sa vie sans avoir à me tomber dessus ou tomber sur Rudy. Je ne savais pas. Je n’étais pas dans sa tête… J’aurais tellement aimé, pourtant. J’aurais tellement aimé savoir ce qu’il pensait. « Mais tu m’as manqué… J’ai pas arrêté de penser à toi et… A la dernière fois qu’on s’est vus et… T’avais surement raison. Enfin… J’ai pas le droit de t’en vouloir parce que tu as tout dit à Rudy… Je… » Mon cœur se serra, tandis que sa phrase resta de nouveau en suspens. Il poussa plusieurs soupirs, refusant de me regarder dans les yeux. De mon côté, une foule de sentiments m’assaillait de toute part. « Excuse-moi… » Il l’avait dit. Il l’avait finalement dit. Je savais que c’était vraiment quelque chose pour lui de formuler cela à voix haute. Je savais que ce n’était pas facile. Je savais qu’il avait eu du mal à les articuler. Mais il ne savait pas à quel point ça me soulageait. Il n’avait aucune idée de l’impact de ses paroles sur moi. J’avais passé cinq semaines à me dire que j’avais fait une énorme erreur, qu’en tentant de sauver mon amitié avec Rudy j’avais complètement ruiné celle avec Lenny – enfin ce qu’il en restait – et que soulager ma conscience n’avait été qu’une incroyable connerie. « Je… T’inquiète. Je comprends. » finis-je pas dire. J’étais faible. J’aurais dû le détester. J’aurais dû lui dire que ce n’était pas avec deux mots qu’il allait réussir à effacer ce qu’il avait bien pu me dire cet après-midi-là où il était venu chez moi pour m’engueuler. Mais je ne réussissais pas à me faire une raison. Je savais que son simple excuse-moi traduisait bien plus. Tout du moins, j’aimais me l’imaginer. « Mais ça ne change rien. Tu le sais. » murmurai-je plus pour moi que pour lui. Je pris une grande inspiration, puis je relevai la tête, tentant de paraître plus forte que je ne l’étais réellement. Je me redressai. « Je te dois aussi des excuses. » dis-je, guère confiante. « Je ne voulais pas que tu… Que tu t’enfuis à cause de moi. Je n’aurais jamais dû te dire tout ce que je t’ai dit… J’aurais mieux fait de me taire. » Je m’arrêtai là. Je ne savais pas quoi rajouter. Mon esprit était encore focalisé sur le fait qu’il s’excusait de m’avoir accusé d’avoir parlé de tout ce qu’il nous arrivait à Rudy. Mon esprit restait bloquer sur le fait qu’il avait pensé à moi pendant ces cinq semaines, et ce même s’il aurait peut-être préféré m’oublier vite fait bien fait. Je poussai un petit soupir. « Ca fait cinq semaines que je pense à notre dispute. Ca n’aurait jamais dû arriver, Lenny. » Ce n’était pas une accusation, loin de là. J’étais aussi fautive que lui. C’était bien là le problème. Nous étions tous les deux le problème.
Sujet: Re: Nobody said it was easy, but no one said it would be this hard ∞ LENNY&QUINN Mar 6 Nov - 23:02
Lenny devait être littéralement pathétique, et il en avait pleinement conscience. Seulement voilà, si c’était le seul moyen de faire rester Quinn, et d’essayer de recoller les morceaux entre eux, il était prêt à payer le prix. Et puis de toute façon, s’il y avait bien une personne sur Terre à l’avoir déjà vu dans les pires situations, c’était elle ! Le fait de l’avoir convaincue de rester près de lui était une première victoire, mais Lenny ne comptait pas s’arrêter en si bon chemin. Ces cinq semaines lui avaient fait prendre conscience qu’il ne pouvait pas vivre sans elle, et ce quelle que soit la nature de leur relation. Amis ou amants, tout ce que le jeune homme voulait, c’était Quinn. Tout simplement. Alors c’est d’un air un peu penaud, et en s’y reprenant à plusieurs fois qu’il se décida enfin à lui présenter des excuses. Des excuses qu’il considérait désormais comme légitimes, et qui pourtant ne lui avaient pas parues pertinente au moment voulu. « Je… T’inquiète. Je comprends. » Presque surpris, Lenny releva les yeux vers sa voisine. A vrai dire, il ne s’attendait pas ce qu’elle soit aussi indulgente avec lui et s’en trouvait plutôt satisfait. « Mais ça ne change rien. Tu le sais. » Evidemment… Tout cela était bien trop beau pour être vrai, trop facile pour être croyable et Lenny n’eut d’autre choix que de baisser de nouveau la tête d’un air dépité.
Mais contre toute attente, ce fut rapidement au tour de Quinn de présenter ses excuses. Décidément, ils étaient tous les deux pathétiques et dignes des pires séries télévisées ! Mais en la voyant si mal à l’aise, avec cet air si coupable dont il se tenait pour seul responsable, Lenny craqua. Se laissant glisser sur le sol, il combla rapidement la distance qu’elle avait instaurée entre eux et qui les séparait encore. Le jeune homme eut tout de même un instant d’hésitation, mais cessa de réfléchir et une fraction de seconde plus tard, Lenny posait sa main sur l’épaule de Quinn. Il aurait pu s’arrêter là, se contenter de lui tapoter amicalement l’épaule pour la rassurer, comme le font tous les amis normaux. Mais à ses yeux, ce n’était pas suffisant. Alors il s’approcha encore et entoura la jeune femme de ses bras, la serrant tout contre lui et se surprenant même à fermer les yeux tant il avait attendu ce moment depuis longtemps. « T’inquiètes pas. » murmura-t-il tout près de son oreille. La tête de Lenny était calée sur l’épaule de son amie, et ses cheveux lui chatouillaient d’ailleurs déjà le visage. « Ca n’aurait jamais dû arriver mais… on… Disons qu’on a déconné tous les deux… » Lenny resta silencieux pendant un moment, avant de reprendre d’un ton qui traduisait à merveille sa culpabilité grandissante : « Je… j’aurai pas du partir comme ça, sans chercher à comprendre… j’aurai pas du t’abandonner. »
Sujet: Re: Nobody said it was easy, but no one said it would be this hard ∞ LENNY&QUINN Mer 7 Nov - 21:45
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C’était une situation si embarrassante. De toute notre vie, nous n’avions jamais eu un fossé aussi profond entre nous. C’était la première fois que nous étions à une telle distance l’un de l’autre, que nous nous sentions si gênés dans nos excuses qui étaient certainement trop futiles et banales pour ce que nous avions bien pu infliger à l’autre. On avait tout foutu en l’air. Absolument tout. Nous avions été comme des gosses, à toujours chercher à avoir raison, à s’amuser à répandre le bordel jusqu’à ne plus savoir quoi en faire nous-mêmes. Nous n’étions que des abrutis. Il nous avait fallu une vingtaine d’années pour réussir à faire la connerie la plus monumentale de toute notre existence ; cependant, cela n’avait pas été comme emmerder notre monde ou rendre fou les habitants d’Arrowsic. Non. Nous avions réussi à nous impliquer au point de nous toucher nous dans notre bêtise. Après ses excuses à lui, je finis par faire les miennes. Après tout, oui, il était fautif, mais moi aussi. En réalité, dans ce vaste bordel, nous étions tous les deux autant impliqués l’un que l’autre. On fait l’amour à deux, par exemple, si on revient au tout début. Il a fuit une première fois en me laissant seule dans les champs. J’ai fui à mon tour le lendemain de mon agression, alors qu’il avait été là pour moi. Puis j’avais fini par tout balancer à Rudy, il était venu chez moi pour m’engueuler, cela avait viré en dispute, il était parti. Nous n’avions su faire que cela. Fuir, fuir, fuir. Encore et encore, tout simplement parce que la situation nous paraissait bien trop compliquée pour essayer de trouver une solution, pour finalement basculer d’un côté ou de l’autre. Nous étions comme sur un fil au dessus de vingt mètres du sol ; trop effrayés de faire le moindre geste dans la peur du faux pas qui nous ferait forcément chuter. J’avais peur. Je m’en sentais d’autant plus ridicule. Après mes excuses guères convaincantes – et pourtant, je les pensais, ma voix me faisait juste défaut – il finit par bouger. Je fronçai les sourcils quand je l’aperçus s’approcher de moi, et lentement, il posa une main sur mon épaule. Je relevai le regard. Puis il m’attira contre lui. « T’inquiètes pas. » me murmura-t-il au creux de l’oreille. Mon cœur s’arrêta littéralement de battre. Je demeurai là, dans ses bras, bien trop surprise pour dire la moindre chose ou faire le moindre geste. Je ne m’y étais pas attendue. J’en mourrais d’envie mais je n’avais jamais imaginé qu’il puisse s’avancer vers moi de cette manière pour me prendre dans ses bras. Il ne savait pas à quel point ce geste éveillait en mois un tas de sentiments – douleur, malaise, réconfort, peut-être du désir mais étouffé par tout le reste. « Ca n’aurait jamais dû arriver mais… On… Disons qu’on a déconné tous les deux… » J’hochai la tête, toujours contre lui. Oui. Nous avions déconné tous les deux. Cela me faisait penser à une mauvaise série télévisée, cependant, j’étais bien trop concentrée sur les pulsations de mon cœur afin d’éviter la crise cardiaque pour réellement m’en faire. « Je… J’aurai pas du partir comme ça, sans chercher à comprendre… J’aurai pas du t’abandonner. » finit-il par ajouter. Bien entendu qu’il n’aurait jamais dû partir comme cela. Surtout pas après ce que j’avais pu lui dire. Il m’avait laissé là avec mes sentiments, faisant comme s’il n’en avait rien à faire. Faisant comme s’il n’en avait rien à faire de moi. Faisant comme si toute cette situation n’avait pas d’importance. Je me souvenais encore de son regard vide, alors que je lui parlais, alors que je criais. Il n’avait réagi à aucun de mes mots, à aucune de mes paroles. Cependant, le ton qu’il employa pour me dire cela ne brisa littéralement le cœur. Je passai mes bras autour de lui pour me lover contre son torse, tentant d’oublier les voix qui me hurlaient que je ferais mieux de me dégager de lui pour repartir chez moi. « T’aurais pas dû. Mais tu l’as fait. » finis-je par dire dans un souffle. « Mais je le méritais peut-être. Je ne sais pas. Je pense que je ne le saurais jamais. » Je délirais complètement. Je savais qu’il n’avait pas fait cela dans l’unique but de me punir. « T’inquiète, je suis une grande fille maintenant, je survivrais. » Ce n’était pas vrai. J’étais incapable de passer mon anniversaire sans lui, alors autant dire que passer encore plus de temps sans sa présence risquait d’être très, très long et très, très difficile. Je ne pouvais pas ne pas le voir. Je ne pouvais pas passer une semaine sans avoir de nouvelle de lui sans virer complètement folle. Je l’avais constaté il y a maintenant de nombreuses semaines. Tout comme j’avais constaté que notre relation ne serait jamais comme avant. Tout comme j’avais fini par me dire que le véritable problème était peut-être mes sentiments. Tout ce mélange confus qui m’écœurait. « Tu… Tu m’écoutais quand je te parlais, quand… Quand t’es venu, la dernière fois ? » lui demandai-je. Avait-il vraiment compris ce que je lui disais ? Je n’en savais rien. Lentement, je me détachai de lui, restant cependant proche, ne cherchant plus à mettre de l’espace entre nous. En réalité, ses bras autour de moi me faisaient mal. Mal au cœur. Mal partout. Mal comme si j’allais en crever.
Sujet: Re: Nobody said it was easy, but no one said it would be this hard ∞ LENNY&QUINN Lun 12 Nov - 19:56
Lenny avait craqué. Il avait ravalé sa fierté, oublié ce qui l’avait poussé à quitter la ville quelques semaines plus tôt et s’était enfin rapproché de Quinn. Son absence lui avait tellement pesé pendant tout ce temps qu’il avait passé en forêt qu’il n’avait pas pu tenir plus longtemps. D’abord, il s’était assuré qu’elle veuille bien rester en sa compagnie plus longtemps, histoire de se rassurer un peu. Puis il avait littéralement fondu sur elle comme un pauvre malheureux, la laissant visiblement tellement surprise qu’elle ne prononça pas le moindre mot. Et dans un sens, ce n’était pas plus mal. De cette façon, Lenny avait tout le loisir de s’excuser, de lui faire comprendre qu’il regrettait amèrement d’avoir déconné comme il l’avait fait et qu’il n’aspirait qu’à une seule chose : se racheter. Pour toute réaction, il ne sentit que le hochement de tête de Quinn contre son torse, et il dut d’ailleurs se faire violence pour ne pas frissonner à son contact.
« T’aurais pas dû. Mais tu l’as fait. » souffla-t-elle finalement après un moment de silence. Et tout à coup, une inquiétude sans pareil s’empara de Lenny. Etait-ce déjà fini ? Allait-elle s’en aller en lui faisait douloureusement regretter ses agissements ? Non, c’était impossible. Le jeune homme connaissait assez son amie pour savoir qu’elle ne serait pas capable de le blesser aussi méchamment. Et effectivement, Quinn reprit assez rapidement la parole, et la pointe d’humour qu’elle ajouta à son discours le rassura. Poussant un léger soupir de soulagement sans même s’en rendre compte, il passa dans un geste tendre une main dans ses cheveux. Son mouvement était régulier, presque métronomique comme s’il voulait faire en sorte de la bercer. En vérité, à ce moment précis Lenny ne se posait plus aucune question quant à ses sentiments pour elle. Tout ce qu’il voyait, c’est qu’elle lui avait tellement manqué qu’il ne se croyait plus capable de la laisser s’éloigner un jour. Alors tant qu’elle était blottie contre lui, il avait l’impression de ne plus rien risquer. Il semblait tout contrôler, et ça avait un côté plutôt jouissif. Mais bien vite, Quinn le ramena à la réalité en lui demandant s’il l’avait écouté la dernière fois qu’elle lui avait parlé sérieusement.
« Je… » Même s’il s’était précipité pour répondre, Lenny remarqua bien vite qu’il ne savait finalement pas comment aborder la question. C’est à ce moment-là que Quinn se détacha légèrement de lui et il en profita pour planter ses grands yeux dans ceux de son amie. « Oui, bien sûr que je t’écoutais. » murmura-t-il en caressant doucement sa joue. « C’est… c’est peut-être pour ça que je me suis emporté d’ailleurs. » Il avait avoué en baissant les yeux, mais réalisa que sa phrase pouvait s’avérer particulièrement blessante pour Quinn. Il s’empressa donc d’ajouter : « Parce que j’ai eu peur ! Parce que… je sais pas. » Lenny secoua désespérément la tête en voyant qu’il était bien incapable de s’expliquer. Lentement, il desserra l’étreinte qu’il exerçait sur la jeune femme et haussa les épaules. « Je ne sais pas ce que je suis censé faire… je… je sais juste que… je ne veux pas que tu partes. Je ne veux plus qu’on s’évite, ou qu’on s’ignore, ou… enfin, tu vois quoi… » Une fois de plus, Lenny releva un regard de chien battu en direction de Quinn. En réalité, il se sentait un peu comme un enfant, incapable d’exprimer ce qu’il voulait vraiment…
Sujet: Re: Nobody said it was easy, but no one said it would be this hard ∞ LENNY&QUINN Jeu 15 Nov - 19:33
NOBODY SAID IT WAS EASY, BUT NO ONE SAID IT WOULD BE THIS HARD.
∞ LENNY&QUINN
Cela était si étrange de me retrouver dans ses bras alors que j’avais rêvé de cet instant, au fond de moi-même, depuis plus de cinq semaines. Mais je ne m’étais pas attendue à ce que cela arrive. Je ne m’étais pas attendue à ce qu’il fasse le premier pas et à ce qu’il finisse par réduire l’abîme qu’il y avait entre nous deux pour finalement avoir un contact avec moi et me serrer tout contre lui. Je n’avais donc pas imaginé ce que cela me ferait ; entendre de nouveau son cœur battre en ayant ma tête posée contre son torse, le sentir respirer contre moi. Comme avant, lorsque nous étions meilleurs amis. Cela me faisait donc étrange. Cela n’était qu’un mélange confus de sentiments, et je ne cherchais même plus à les différencier les uns des autres. Je ne savais pas quoi en penser, je ne savais pas quoi dire. Alors je me contentais de m’accrocher à lui. Parce qu’il m’avait manqué. Je demeurai silencieuse pendant un moment, après que nous ayons échangé sur le fait qu’il n’aurait pas dû s’enfuir dans les bois comme cela. J’avais une multitude de questions à lui poser, mais je ne réussissais pas à en sélectionner une seule, à oser prononcer la moindre parole, à me dire si l’une d’entre elle avait bel et bien de l’importance ou non. Puis je finis par ouvrir la bouche. Il y en avait une qui me travaillait depuis cinq longues semaines, une qui me semblait primordiale à mes yeux. Est-ce qu’il m’avait écouté. Je lui avais dit tellement de choses la dernière fois que nous nous étions vus ; je lui avais dit des paroles que je n’aurais jamais dû lui confesser. Je m’étais sentie si blessée quand j’avais fini par comprendre qu’il ne réagirait pas à ce que je lui avais confié… J’avais eu l’impression qu’il se foutait de moi, comme si j’étais une fille parmi tant d’autres. Comme si je n’avais jamais compté pour lui, de n’importe quelle manière que ce soit. « Je… » commença-t-il, avant que je ne me détache lentement de lui pour le regard dans les yeux. Oui, bien sûr que je t’écoutais. C’est… c’est peut-être pour ça que je me suis emporté d’ailleurs. » Je fronçai derechef les sourcils, éloignant légèrement ma tête alors qu’il caressait ma joue pour qu’il cesse. Je ne dis rien. Je me contentai de l’observer, touchée par ses paroles comme si elles avaient été des lames de rasoir. Puis il finit par se rendre compte de ce qu’il avait pu me dire. Et il se reprit. « Parce que j’ai eu peur ! Parce que… Je sais pas. » Il secoua la tête, je poussai un vague soupir, ne sachant pas quoi en penser moi-même. Il finit par relâcher la pression qu’il exerçait sur moi, et mon regard ne quitta pas un seul instant son visage. J’aurais tellement aimé pouvoir lire dans ses pensées à cet instant précis, principalement pour savoir ce qu’il pouvait bien penser. Il haussa les épaules. Je sentis le feu me monter aux joues, me rendant compte qu’on était actuellement en train de parler sentiments. Plus précisément de mes sentiments. Au final, ni l’un ni l’autre de nous deux n’était prêt pour ce genre de sujet. Nous ne serions jamais prêts, de toute manière. Nous n’étions que des gamins coincés dans des corps trop grands pour eux. Des gamins condamnés à enchaîner les conneries sans se soucier des conséquences, jusqu’à se brûler les ailes un jour ou l’autre. C’était ce qu’il s’était passé. Je m’étais brulée les ailes. Je n’étais écrasée en plein vol. Je ne sais pas ce que je suis censé faire… Je… Je sais juste que… Je ne veux pas que tu partes. Je ne veux plus qu’on s’évite, ou qu’on s’ignore, ou… Enfin, tu vois quoi… » Je levai un sourire, un petit sourire amusé sur les lèvres. Malgré moi. Je me serais donnée des baffes pour oser être amusée parce qu’il était en train de me dire. « Tu te rends compte qu’on a eu exactement cette conversation au moins trois fois dans les trois derniers mois ? » lançai-je dans un murmure. Je n’avais pas pu m’empêcher de lui faire remarquer, mais je retrouvai tout de suite un air plus sérieux, plus soucieux peut-être. Lentement, alors que j’étais complètement détachée de Lenny, je ramenai mes jambes devant moi, et je posai ma tête sur mes genoux. Nous étions encore tout proches. C’était justement ça, presque, le problème. Maintenant que j’étais loin de ses bras, j’avais l’impression d’être vulnérable, mise à nue. « Reviens en ville, alors. Ca serait déjà un bon début. Je ne dis pas ça pour ta famille, pour arrêter d’être harcelée par mes parents ou autre… Mais pour moi. » Je lui adressai un tout petit sourire. Je ne voulais pas non plus qu’on soit éloigné, qu’on s’évite, qu’on finisse par s’ignorer pour finalement ne plus rien avoir en commun. Je ne voulais rien de tout cela. L’intégralité de mon être désirait autre chose, mais la solution la plus simple aurait été de faire table rase, de tout oublier et de reprendre notre amitié là où nous l’avions laissé des mois auparavant. Mais le problème c’était que j’en étais bien incapable. « Ecoute… J’aimerais bien te dire qu’on peut redevenir comme avant mais je ne peux pas. Je suis désolée mais je ne peux pas oublier… Je ne veux pas oublier. » lançai-je alors. « Je veux bien être ton amie, mais… Ca ne sera jamais pareil. Je suis sincèrement désolée. Tout ce que j’ai pu te dire, je le pensais vraiment. J’espère que ça te suffira comme excuses et comme justifications… » Ma voix avait été hésitante, je ne réussissais même plus à le regarder dans les yeux. Mon cœur battait à un rythme irrégulier. J’espérais tellement qu’il me comprenne. J’espérais tellement qu’il se rende compte que mes sentiments avaient changé, que je l’aimais plus qu’il ne le fallait.
Sujet: Re: Nobody said it was easy, but no one said it would be this hard ∞ LENNY&QUINN Jeu 15 Nov - 21:50
Lenny n’avait plus vraiment le choix. Comme s’il se trouvait au pied du mur, le jeune homme se voyait contraint de revenir sur l’évènement qui avait certainement provoqué son départ. Ces aveux que Quinn lui avait faits et qui l’avaient profondément chamboulé. Au moment où elle lui avoué ses sentiments, Lenny avait totalement perdu pieds. Et, incapable de réagir d’une quelconque manière que ce soit, il avait fuit. Lâchement. La laissant plantée chez elle avec ses sentiments et probablement ses remords. Mais aujourd’hui, il s’en mordait les doigts. Il avait bien compris qu’il l’avait faite souffrir et rien que pour ça, il lui était tout simplement inconcevable qu’elle puisse le pardonner. Jamais auparavant, aussi proches étaient-ils, Quinn ne s’était confiée à lui de cette manière. Et ce qu’il aurait du prendre comme un honneur avait eu l’effet contraire sur lui. Alors, aussi pudiquement que lâchement, Lenny avait préféré disparaitre de la circulation et se tapir dans cette forêt qui avait le don de l’apaiser quoi qu’il arrive. Pourtant, ces mystérieux pouvoirs qu’il lui accordait presque semblaient s’être faits la malle cette fois-ci. Car même en étant loin d’elle, même sans la voir ni risquer de la croiser à tous les coins de rue, Lenny n’avait pu oublier Quinn.
A peine avait-il commencé ses explications que déjà, la jeune femme se dérobait sous ses caresses. Et Lenny eut bien envie de se maudire intérieurement. Mais il constata avec satisfaction que la suite de son discours rendit le sourire à son amie. « Tu te rends compte qu’on a eu exactement cette conversation au moins trois fois dans les trois derniers mois ? » Lâchant un petit rire amer, le jeune homme acquiesça en reconnaissant sans ciller leurs faiblesses. Mais son sourire s’effaça instantanément lorsqu’il vit Quinn s’installer à ses côtés, rompant ainsi tout contact entre eux. Même s’il était toujours aussi mal à l’aise, il tourna la tête vers elle lorsqu’elle lui demanda de revenir en ville pour elle, et fixa son regard sur elle sans plus le détourner. Puis vinrent les mots auxquels Lenny s’attendait depuis des lustres. Ceux qui étaient censés lui apprendre qu’il ne pourrait plus jamais être LE meilleur ami de Quinn. Ceux qui mettraient définitivement un terme à leur amitié telle qu’ils la connaissaient depuis leur naissance. La voix de la jeune femme était hésitante, presque tremblante, et en l’entendant le cœur de Lenny se serra. Ce n’est qu’au moment où elle s’excusa qu’il osa poser sa main dans son dos. Comme si le contact avec elle lui était devenu vital, il n’avait pas tenu bien longtemps sans la toucher. Doucement, pour ne pas paraître trop insistant, il se rapprocha à nouveau de Quinn pour lui murmurer : « Hey… Je ne te demande pas de t’excuser Quinn… Ca… ça serait plutôt à moi de le faire. Parce que j’ai pas su te dire ce que j’aurai du te dire l’autre fois… » De sa main libre, le jeune homme effleura le menton de Quinn, puis la força avec douceur à tourner la tête vers lui. Là, il se mit à fixer ses grands yeux plus intensément que jamais. Et le fait de voir sa détresse le toucha, une fois de plus. Alors, en chassant toutes les questions qui se précipitaient déjà aux portes de son esprit, Lenny s’approcha et lia leurs lèvres dans un doux baiser. Celui dont il avait rêvé pendant cinq semaines. Celui qui, il l’espérait, suffirait à faire comprendre à son amie ce qu’il avait réellement sur le cœur.
Sujet: Re: Nobody said it was easy, but no one said it would be this hard ∞ LENNY&QUINN Sam 17 Nov - 11:35
NOBODY SAID IT WAS EASY, BUT NO ONE SAID IT WOULD BE THIS HARD.
∞ LENNY&QUINN
Je me sentais si mal. Comme si j’avais touché le fond et que je continuais de creuser sans pouvoir m’arrêter. J’étais bien incapable de regarder Lenny lorsque je lui avouais, assise à ses côtés, que je ne pouvais tout simplement pas rependre la relation que nous avions eue pendant des années. Je me trouvais injuste de lui imposer cela, injuste d’être aussi faible et d’avoir développé des sentiments sur si peu de choses. J’étais déchirée entre ma conscience qui me hurlait sans cesse que cela était entièrement de ma faute, que nous n’aurions jamais dû commencer tout ce bordel chaotique lors de cette soirée certainement trop alcoolisée, et entre une toute petite voix au fond de moi-même qui me murmurait que cela n’avait fait qu’accélérer les choses. Parfois, les choses se produisent juste parce qu’elles sont censées arriver. Au final, nous faire du mal n’avait été que l’issue et la fin calibrée pour notre amitié depuis le début. Je ne croyais pas au destin. Je n’y avais jamais cru. Pourtant, j’en venais parfois à me dire que nous connaissant, tôt ou tard, nous aurions pu nous retrouver dans cette situation. Ca aurait pu mieux se passer, certes. Après tout, nous avions touché le fond tous les deux. Cependant, notre amitié telle que nous l’avions connu aurait fatalement volé en éclat. J’aimais me répéter cela. J’avais l’impression d’aller un peu mieux, d’avoir le cœur moins gros, de ne pas totalement m’en vouloir. Même si après je me sentais toujours aussi mal. Je m’excusai. Ma voix était blanche, mes cordes vocales étaient serrées et avaient du mal à laisser échapper des sons de ma bouche. J’aurais pu pleurer en cet instant, mais je l’avais déjà tellement fait que mes yeux demeuraient secs et irrités. Lenny vint poser sa main dans mon dos, comme pour me rassurer. Je baissai un peu plus la tête. Il se rapprocha lentement de moi, la voix douce, sa voix fixée dans un murmure. « Hey… Je ne te demande pas de t’excuser Quinn… Ca… Ca serait plutôt à moi de le faire. Parce que j’ai pas su te dire ce que j’aurai du te dire l’autre fois… » Il n’avait pas su quoi me dire parce que je l’avais mis mal à l’aise. Mais je ne répondis rien. Du bout des doigts, il m’incita à tourner la tête vers lui. Mes yeux croisèrent les siens, et j’eus l’impression de me vider de mes forces lorsque je maintins son regard du mieux que je pouvais. Et il m’embrassa. Ses lèvres effleurèrent les miennes dans un baiser semblable à une caresse. Un frisson me parcourut l’échine tandis que mon cœur, une nouvelle fois, repartait dans une course désorganisée. Les battements vinrent même m’obscurcir l’esprit alors que j’éloignais lentement mes lèvres des siennes. Je demeurai silencieuse, à quelques centimètres de son visage. « Tu n’étais pas obligé, tu sais. » finis-je par murmurer. Je passai ma langue sur mes lèvres, comme pour essayer de calmer la trace incandescente qu’avaient laissée celles de Lenny en m’embrassant. J’aurais pu l’embrasser à mon tour. J’aurais pu le faire basculer pour qu’il se retrouve sur le sol et lui faire l’amour, là, maintenant. J’aurais pu. C’était bien cela le problème. Toute confiance en moi m’avait abandonné le jour où j’avais été suffisamment idiote pour lui avouer à voix haute mes sentiments. Depuis cela, j’avais l’impression qu’il m’avait embrassé simplement pour ne pas me faire du mal. Tout simplement pour me donner ce que je voulais. Mais je ne réussis pas à m’empêcher de passer ma main sur sa joue, tout en le détaillant du regard. Je savais que le feu m’était monté aux joues. Mais j’essayais de ne pas y penser. Puis, ne tenant plus, je finis par me retourner de manière à être en face de lui pour l’embrasser à nouveau, d’une manière plus sauvage, plus avide, une main toujours sur sa joue et l’autre dans son cou. Je me détestais pour tout ce que je pouvais ressentir, mais les sentiments qui se bousculaient dans mon esprit me faisaient presque oublier que c’était mal. Comme à chaque fois. Au fond de moi-même, je me disais quand même que cela allait me redonner le même scénario. Il se rendrait compte de ce que nous étions en train de faire, il fuirait. Ou je le ferais. Tout cela n’était qu’un interminable recommencement, après tout. Et comme à chaque fois, je n’aurais plus que mes yeux pour pleurer. Mon cœur pour avoir mal.
Sujet: Re: Nobody said it was easy, but no one said it would be this hard ∞ LENNY&QUINN Mer 21 Nov - 19:41
Lenny avait l’impression que tout s’était passé très vite. En une fraction de secondes à peine, ses lèvres avaient retrouvé celles de Quinn. Le jeune homme était bien partagé entre la crainte de tout foutre en l’air et le plaisir de la retrouver, mais il n’avait pas pu se retenir plus longtemps. Ses sentiments lui avaient soufflé de ne plus se poser de questions et pour une fois, il les avait écoutés. Pourtant, dans la vie de tous les jours, Lenny était par définition LE garçon qui suivait ses envies quoi qu’il arrive. Mais visiblement, tout ce qu’il lui était arrivé ces derniers temps avec Quinn avait eu raison de sa philosophie. C’est aussi de cette façon que le jeune homme souriant et toujours prêt à rigoler s’était transformé en véritable ermite, terré au fin fond de sa forêt et incapable de donnée ne serait-ce qu’un signe de vie à sa famille. Et la vie justement, Lenny avait un peu l’impression de la retrouver en embrassant Quinn. Car même s’il n’était pas parvenu à tirer des conclusions plus claires pendant sa période d’isolation, le jeune homme avait au moins prit conscience d’une chose : il ne pouvait pas vivre sans elle. Chaque petit détail lui rappelait des moments passés avec elle, chaque note sortant de sa guitare était pour elle, chacune des pensées qui peuplaient son esprit se rapportaient forcément à elle.
Ce fut finalement Quinn qui s’éloigna la première, et resta silencieuse pendant un moment qui parut durer une éternité aux yeux de Lenny. Son souffle était court, et le regard qu’il braquait sur elle plein d’inquiétude. Avait-il mal fait ? Etait-ce l’erreur de trop, celle qui allait la faire fuir définitivement ? Allait-elle prendre ce geste comme une provocation ? « Tu n’étais pas obligé, tu sais. » murmura-t-elle finalement au terme d’un suspense quasi-insoutenable. C’est d’ailleurs avec un soulagement à peine dissimulé que Lenny laissa échapper un petit soupir, accompagné d’un sourire qui se dessina au coin de ses lèvres. Lentement, Quinn posa sa main sur la joue du jeune homme qui en profita pour la rassurer du mieux qu’il pouvait : « Hey… je ne l’ai pas fait parce que je me sentais obligé… J’en avais juste envie… » avoua-t-il en baissant légèrement les yeux. A vrai dire, cet aveu représentait un peu une faiblesse pour Lenny mais s’il voulait la garder, il savait qu’il devait prendre sur lui et enfin faire quelques efforts. Puis, sans prévenir, Quinn fondit sur lui pour l’embrasser à son tour, et la fougue qu’elle mit dans ce baiser ne manqua pas de surprendre le jeune homme. Instinctivement, il l’entoura de ses bras pour pouvoir se rapprocher d’elle au maximum, et prolongea davantage son baiser. Lenny n’aurait même pas pu dire combien de temps cela avait duré, mais lorsqu’il se détacha enfin de ses lèvres, ce fut seulement pour reprendre son souffle. Néanmoins, il ne s’éloigna pas de sa belle et ne daigna même pas rompre le contact de leurs fronts. « Quinn… Je voudrais vraiment que tu puisses me faire confiance cette fois… Je… Tu sais que je suis un peu nul pour ce genre de choses mais… J’veux pas que ça se répète comme la dernière fois, comme LES dernières fois. Alors je n’vais pas fuir. Je veux rester avec toi… si… si tu veux bien rester avec moi. »
Sujet: Re: Nobody said it was easy, but no one said it would be this hard ∞ LENNY&QUINN Sam 24 Nov - 0:14
NOBODY SAID IT WAS EASY, BUT NO ONE SAID IT WOULD BE THIS HARD.
∞ LENNY&QUINN
Il m’avait embrassé. Il avait laissé une trace incandescente sur les lèvres, avait réveillé mon corps qui se retrouvait comme en feu. Une partie de moi me hurlait de le repousser, me hurlait qu’il ne faisait cela que parce qu’il avait eu l’impression de ne pas avoir d’autres choix, face à moi. Après tout, c’était peut-être pour ne pas me blesser, pour éviter de me faire un peu plus de mal. Lenny m’avait peut-être embrassé uniquement par sympathie, parce qu’au fond il ne voulait pas me faire souffrir, car quelque part j’étais encore son amie. Sa Quinn. Il me donnait tout simplement ce que je voulais parce qu’il n’avait pas eu l’impression d’avoir d’autres possibilités. J’avais tellement peur que tout cela ne soit pas réciproque. J’avais tellement peur d’être toute seule dans mes sentiments, j’avais tellement peur de m’enfoncer encore un peu plus à chaque fois, perdant ainsi tout espoir de pouvoir un jour remonter la tête à la surface. J’étais tellement partagée. Et mon cœur qui battait à tout rompre me donnait la migraine. Ma peau, littéralement brulante, me donnait l’impression d’être recouverte de flammes. Ça me démangeait. Ça me démangeait de partout, alors je posais lentement ma main sur sa joue, lui murmurant qu’il n’avait pas été obligé de faire cela. Ma détresse devait se voir, puisque tout de suite il prit un ton réconfortant, son visage devenant doux. « Hey… je ne l’ai pas fait parce que je me sentais obligé… J’en avais juste envie… » Je n’eus pas besoin de plus de choses. Je n’eus pas besoin de plus d’explications. Je n’eus pas besoin d’être plus rassurée que cela. A vrai dire, même s’il ne m’avait pas répondu, je n’aurais très certainement pas tenu sans lâcher prise. Je me penchai à mon tour vers lui pour l’embrasser, laissant mon désir m’envahir, cherchant presque rageusement ses lèvres avec les miennes. Il me prit dans ses bras, je cherchai à tout prix à me serrer contre lui, à réduire le peu d’espace qui pouvait encore nous séparer. J’avais l’impression d’avoir attendu ce moment pendant des années. J’avais l’impression d’être littéralement assailli de toutes parts par un désir incendiaire, rongeant mes craintes, ne laissant place qu’au feu qui réveillait toutes mes cellules sur son passage. J’étais à des années lumières. Et bizarrement, j’étais bien là-bas, avec lui. C’est lui qui mit fin à notre baiser, cette fois, se reculant de quelques centimètres. Suffisamment peu pour que nos fronts se touchent encore. Je le regardai avec mes yeux bleus, reprenant lentement ma respiration, décrivant des cercles du bout de mon pouce avec ma main dans son cou. « Quinn… Je voudrais vraiment que tu puisses me faire confiance cette fois… Je… Tu sais que je suis un peu nul pour ce genre de choses mais… J’veux pas que ça se répète comme la dernière fois, comme LES dernières fois. Alors je n’vais pas fuir. Je veux rester avec toi… si… si tu veux bien rester avec moi. » Je continuai à l’observer, ne disant rien. Je savais qu’il était sincère. Je savais qu’il pesait réellement ce qu’il venait de me dire. Je savais aussi que ça n’allait pas être facile. « Je veux rester avec toi. » murmurai-je. « Tu me dois toujours mon cadeau d’anniversaire. » Certes, il y avait eu la fleur, abandonnée à l’endroit où je m’étais trouvée avant de me retrouver dans les bras de Lenny. Mais je considérais que cela ne comptait pas. Ou peu. Et puis, on n’avait pas vingt-trois ans tous les jours. Et puis, ce n’était qu’une excuse, une excuse parmi tant d’autres. Certes, Rudy allait m’arracher. Pour tout un tas de raison. Mais je m’efforçais de ne pas y penser. Pas maintenant. « Je suis nulle aussi, dans mon genre. Mais je suis sûre qu’on peut s’arranger. » Tout du moins, je l’espérais. Mais quelque part, je nous connaissais. Je savais comment nous étions. J’étais pleine de doutes, d’incertitudes. En venant ici, je ne m’étais pas attendu à ce que cela se déroule comme cela. Je ne m’étais pas attendu à ce que Lenny me présente ses excuses, je ne m’étais pas attendu à ce qu’il m’embrasse. Je ne m’étais attendu à rien de cela. Il fallait dire que notre relation était un véritable champ de mine. Nous étions capables du bien comme du mal, du pire comme du meilleur. Je passai mes bras autour de son cou, je vins y enfouir ma tête, juste pour ressentir sa chaleur contre mon front. Juste pour le sentir contre moi. Juste pour le retrouver, quelque part, et être en paix avec moi-même.
Sujet: Re: Nobody said it was easy, but no one said it would be this hard ∞ LENNY&QUINN Jeu 29 Nov - 23:08
Pour les beaux yeux de Quinn, Lenny avait su passer au-dessus de sa fierté, et oublier sa rancœur. Malgré la rage et la frustration qu’avait occasionnée leur dernière rencontre, il avait su se faire violence et prendre la bonne décision. Lenny avait franchi le pas sans vraiment y réfléchir, et ce qu’il ressentait à cet instant précis ne faisait que lui confirmer qu’il avait eu raison. Peut-être son séjour d’ermite au fin fond de la forêt lui avait-il permis d’y voir plus clair… En tous cas, il l’avait assuré d’une chose : la vie sans Quinn n’était même pas envisageable pour lui. Et il n’y avait qu’une seule et même manière de la garder près de lui. C’était d’ailleurs de cette manière là qu’il voulait la voir, quoi qu’il en dise. Le fait de parler de « couple » n’était pas encore à l’ordre du jour, et n’était d’ailleurs pas prêt de l’être étant données les habitudes un brin volage de Lenny… Mais les faits étaient là, et en tenant Quinn au creux de ses bras, le jeune homme restait persuadé que c’était tout ce qu’il avait toujours voulu.
Et quoi qu’il lui en coute, Lenny se hasarda même à avouer ses faiblesses. Il la voulait prêt de lui et en le lui faisant comprendre, il pria intérieurement pour qu’il en soit de même du côté de Quinn. Après tout, malgré le fait qu’elle soit venue pour le chercher, peut-être avait-elle changé d’avis ? Elle lui avait avoué ses sentiments et lui, il était parti sans rien dire… Alors il aurait très bien compris qu’elle baisse les bras, qu’elle veuille s’éloigner de lui. Et sa venue n’aurait alors été qu’un moyen de faire taire ses parents qui semblaient la harceler en croyant qu’elle savait où se trouvait Lenny. Seulement voilà, elle n’avait pas refusé le baiser qu’il venait de lui offrir et mieux, elle avait répondu avec encore plus d’ardeur. Alors, le cœur du jeune homme s’était mis à battre à tout rompre. Et les quelques mots que Quinn lui murmura n’arrangèrent rien à son cas. « Je veux rester avec toi. Tu me dois toujours mon cadeau d’anniversaire. » Un petit sourire éclaira tout de même le visage du jeune homme qui posa son regard sur la fleur qu’il lui avait « offerte », avant de hausser les épaules d’un air penaud.
Quinn vint alors se blottir tout contre lui, et sans dire quoi que ce soit, Lenny se contenta de la serrer dans ses bras. Il humait le parfum de ses cheveux et pouvait presque sentir les battements de son cœur. Il était bien, tout simplement. Alors, il se laissa basculer vers l’arrière en entrainant Quinn dans sa pseudo-chute pour qu’ils se retrouvent tous les deux allongés par terre. Sa main rejoignit alors les cheveux de la jeune femme dans lesquels il se perdit en souriant. « Oui… on va s’arranger… et… pour ton cadeau aussi, je trouverai une meilleure idée ! » Le jeune homme déposa un doux baiser sur le front de Quinn avant de se reculer légèrement, effaçant du même coup le sourire qui étirait ses lèvres. « Tu… tu es censée passer ta soirée d’anniversaire avec Rudy ? Comment il va ? »
Sujet: Re: Nobody said it was easy, but no one said it would be this hard ∞ LENNY&QUINN Dim 2 Déc - 15:05
NOBODY SAID IT WAS EASY, BUT NO ONE SAID IT WOULD BE THIS HARD.
∞ LENNY&QUINN
Je me sentais bien. Je savais que c’était mal, mais c’était tout ce que j’étais capable de me dire en cet instant. Je ne savais pas ce que cela allait donner. Je ne savais absolument pas ce que nous allions finir par faire une fois qu’on finirait par sortir de cette forêt. Mais au fond, qui le savait vraiment ? J’étais incapable de mettre un mot sur ce que représentait Lenny pour moi. J’avais, depuis bien longtemps maintenant, abandonné le terme meilleur ami pour le définir. Je l’aimais plus que cela. Je savais également que ni lui et ni moi n’étaient réellement prêt à se lancer dans une relation à long terme. Une relation de couple. Je secouai légèrement la tête avant de me blottir contre lui, tentant de ne plus y penser. Mes idées se bousculaient dans mon esprit. Mon cœur n’avait toujours pas réussi à se remettre des deux baisers que nous avions échangés ; il se bornait à la course folle dans laquelle il s’était entrainé, témoignant de l’effet que Lenny pouvait faire sur moi. J’étais persuadée qu’on pouvait facilement voir le flux sanguin battre dans mes veines sur la surface de ma peau. Dans tous les cas, il m’avait promis qu’il ne fuirait pas. Je me dis la même chose. Je n’y croyais pas. Cependant, quelque part, je me disais que nous allions peut-être finir par murir un jour. Grandir. Arrêter d’être ces gamins incapables de faire quoi que ce soit. Il finit par basculer vers l’arrière, nous allongeant sur le sol, moi toujours tout contre lui. Je sentais la chaleur dégagée par son cou contre ma joue. Il porta sa main à mes cheveux blonds et joua avec, comme à son habitude. Je le laissai faire. Comme d’habitude également. Je poussai un petit soupir, raffermissant ma prise autour de lui, de manière à ce qu’il n’y ait plus un seul espace entre nous. Il reprit la parole. « Oui… On va s’arranger… Et… Pour ton cadeau aussi, je trouverai une meilleure idée ! » Mon oreille tout contre lui, j’entendis le son de sa voix résonner dans l’intégralité de son corps. Je roulai des yeux, me demandant s’il était sérieux ou pas. J’avais évoqué mon cadeau d’anniversaire pour en rire. Ce n’était pas grave, après tout. J’avais beau attaché une attention toute particulière à mon anniversaire, cela ne voulait pourtant pas dire qu’il était obligé de faire quelque chose. Il vint déposer un baiser sur mon front, laissant une trace brulante là où s’étaient posées ses lèvres. « T’as intérêt. » soufflai-je cependant, un sourire aux lèvres. « Parce que, là, je pense que tu viens d’écraser la fleur en te vautrant par terre. » Je levai mes yeux vers lui, détaillant son visage. Mon ton avait été léger, comme si la situation était parfaitement normale, comme si nous nous étions quittés la veille. J’étais incapable d’être sérieuse. Je finissais toujours par dire quelque chose pour détendre l’atmosphère, pour me protéger, quelque part. Cependant, Lenny, lui, était soudain redevenu sérieux. Son sourire quitta son visage, devenu soucieux. Il se recula légèrement, et je finis par froncer les sourcils, me relevant sur un coude. Je lui lançai un regard interrogatif. « Tu… Tu es censée passer ta soirée d’anniversaire avec Rudy ? Comment il va ? » Mon cœur eut un dératé. Je restai un moment silencieuse. Bien entendu qu’il voulait des nouvelles de Rudy. Cela me paraissait évident. J’avais presque fini par oublier qu’il avait également disparu pour son frère, qu’au final, je n’étais pas la seule à être harcelée pour que ses parents puissent le retrouver. Je finis par m’éclaircir la gorge. « Oui. On est censé passer la soirée au bar avec la bande, comme tous les ans. » articulai-je lentement. « Le but étant, cette année, de battre notre records de l’année dernière et de finir en cellule de dégrisement le plus tard possible. T’es invité si tu veux. » Je lui adressai un petit sourire, mais mon cœur n’y était pas forcément. C’était tellement de souvenirs. Je n’avais jamais été très originale pour mes anniversaires. Au final, c’était une soirée comme les autres. Mais je m’en foutais. « Il va bien. Ne t’en fais pas. Je pense qu’il doit encore t’en vouloir et qu’il n’a pas dû apprécier le fait que tu ais disparu dans la nature, mais… Ça passera. » A vrai dire, je n’en savais rien. J’avais toujours soigneusement évité le sujet avec Rudy, cherchant à tout prix à enterrer l’affaire. Cherchant à tout prix à le garder, lui, à ne pas perdre son amitié. La vie avait repris son cours, quelque part. Avec une pièce manquante au puzzle. Une pièce qui ne nous avait pas laissé le choix de son absence. Lenny.
Sujet: Re: Nobody said it was easy, but no one said it would be this hard ∞ LENNY&QUINN Dim 9 Déc - 0:04
Comme si une fée ou une magicienne était passée près d’eux et avait joué de sa baguette pour les réunir, tout semblait soudain se passer comme dans un rêve. Lenny sentait la chaleur de Quinn tout contre lui, et il avait un peu l’impression que tout avait toujours été aussi facile… Si seulement ! « T’as intérêt. Parce que, là, je pense que tu viens d’écraser la fleur en te vautrant par terre. » lança alors Quinn en souriant, provoquant un petit éclat de rire de la part du jeune homme, qui ne se priva pas de lui flanquer un mini coup de poing dans les côtes. La Quinn qu’il tenait entre ses bras ressemblait de plus en plus à celle qu’il avait toujours connu, et le fait de la retrouver lui faisait un bien fou. Lenny avait tellement eu peur de la perdre à jamais, de ne jamais retrouver celle qu’il avait toujours appréciée et pour laquelle il nourrissait désormais des sentiments bien plus profonds… Alors le soulagement de la voir près de lui était à la hauteur du désespoir qui l’avait habité durant ces cinq dernières semaines.
Mais malgré tout ça, Lenny était bien conscient que tout ne pouvait pas être rose, et qu’une fois cet instant privilégié passé, il allait devoir faire face à la réalité. Et ce retour qui s’annonçait d’ores et déjà particulièrement brutal passait obligatoirement par une discussion avec son frère. C’est en songeant à cela que le jeune perdit d’ailleurs son sourire. Et sans pouvoir s’en empêcher, au risque de briser le calme et la volupté qui s’étaient installé entre eux, Lenny demanda des nouvelles de Rudy. Mais le bref silence que Quinn lui imposa n’augura rien de bon, et le jeune homme déglutit avec une inquiétude non-dissimulée en attendant sa sentence. Dans un premier temps, Lenny eut l’impression que Quinn voulut l’épargner, en préférant lui raconter la soirée d’anniversaire qui avait été prévue pour elle. Elle en profita même pour l’inviter, ce qui fit immédiatement grimacer Lenny. Evidemment, il aurait aimé passer la soirée avec elle, et pouvoir s‘amuser comme il le faisait chaque année pour son anniversaire. Mais les relations plutôt tendues qu’il entretenait avec tout le monde en ce moment, doublées du fait qu’il se soit volatilisé depuis un certain temps ne lui permettaient pas vraiment de se joindre à la fête. C’est donc à regret qu’il dut décliner l’invitation : « Hm… je ne crois pas que ce soit une très bonne idée tu sais… Je… je ne préfère pas gâcher la fête. » répondit-il d’un air désabusé en posant son regard sur Quinn, qui avait encore quelques réponses à lui fournir. « Il va bien. Ne t’en fais pas. Je pense qu’il doit encore t’en vouloir et qu’il n’a pas dû apprécier le fait que tu ais disparu dans la nature, mais… Ça passera. » Une fois de plus, Lenny était sceptique et le lui fit remarquer en grimaçant, mais il finit par hausser les épaules. Après tout, elle ne pouvait pas vraiment l’aider sur ce point là, et il serait de son ressort d’aller voir Rudy le plus vite possible, et d’essayer de recoller les morceaux comme il le pourrait. Cette simple idée lui faisait d’ailleurs craindre le pire ; il se connaissait bien trop pour savoir qu’il n’avait jamais été très doué pour ce genre de choses. Mais soit. Si c’était le seul moyen de retrouver son frère, il trouverait bien le moyen de s’en sortir.
Lenny fit mine de réfléchir encore quelques instants puis d’un coup, sans prévenir, il roula sur le côté en faisant basculer Quinn et vint se poster juste au-dessus d’elle. Il planta alors ses yeux dans ceux de la jeune femme et demanda, un peu fébrilement : « Est-ce que tu dois partir bientôt… ? » Il n’avait aucune envie de la laisser filer comme ça, et tenta de le lui faire comprendre en se penchant vers elle pour déposer un nouveau baiser sur ses lèvres.
Sujet: Re: Nobody said it was easy, but no one said it would be this hard ∞ LENNY&QUINN Mer 12 Déc - 11:40
NOBODY SAID IT WAS EASY, BUT NO ONE SAID IT WOULD BE THIS HARD.
∞ LENNY&QUINN
Je ne m’étais pas imaginé être capable d’enterrer la hache de guerre aussi facilement. Je n’avais pas pensé être aussi faible, également. Parce qu’au fond, le pardon était une faiblesse. Une faiblesse de plus. J’avais passé des semaines à me dire qu’il valait mieux ne plus penser à lui, des semaines à lui en vouloir d’être aussi lâche, et la première chose que je faisais en le revoyant était de littéralement tomber dans ses bras. Certes, j’avais quand même essayé de lui faire comprendre qu’il m’avait fait mal, j’avais également fait des efforts pour maintenir mes distances, mais je n’avais pas tenu suffisamment longtemps. Je m’en voulais pour cela. Je m’en voulais parce que je me rendais moi-même vulnérable. Je m’en voulais parce que je m’offrais à lui sur un plateau d’argent, lui laissant la possibilité de me faire du mal autant qu’il lui souhaitait, autant de fois qu’il le voulait. Au fond, j’étais aussi fautive que lui dans toute cette histoire, oui, mais j’avais été beaucoup trop aveuglée par la blessure qu’il m’avait infligé dans mes sentiments pour m’en soucier. Je ne trouvais pas le temps de me détester non plus, la satisfaction d’être dans ses bras et de l’entendre rire balayant tout le reste. J’étais faible. Je ne l’assumais même pas. Mais qu’importe. Pour l’instant je ne préférais même pas y penser. Il me parla de Rudy, lentement, presque avec douleur. Malgré moi, je demeurai silencieuse, ne sachant pas quoi lui dire, ne sachant pas quoi répliquer. S’enfuir dans la forêt avait été la pire des solutions à prendre, et pas que pour moi ou ses parents. Je ne savais pas ce que Rudy ressentait vis-à-vis de cette situation, mais cela avait été volontaire. Je n’avais pas voulu en connaître d’avantage. Je n’avais pas souhaité savoir ce qu’il en pensait, préférant oublier ce vide et me focaliser sur autre chose. Cela avait été un échec complet mais, au moins, j’avais réussi à tout garder pour moi. A garder mes sentiments pour moi. A demeurer tranquille et m’enfoncer toute seule dans le manque. Je commençai donc à lui parler de ma soirée d’anniversaire, qu’il avait lui-même abordé, tout en profitant pour l’inviter, la voix légère, le ton presque joueur. Mais mon jeu d’actrice avait toujours été lamentable, et je devinai rapidement qu’il savait que je cherchais à détourner la conversation pour me donner plus de temps pour réfléchir. « Hm… je ne crois pas que ce soit une très bonne idée tu sais… Je… je ne préfère pas gâcher la fête. » Il me lança un regard, et j’hochai lentement la tête contre lui. Certes. Je voyais ce qu’il sous-entendait. Ce n’était peut-être pas le meilleur plan pour des retrouvailles. « Comme tu veux. Mais tu ne pourras pas m’accuser de ne pas t’avoir invité. » répondis-je tout simplement. Je ne devais pas dépasser les cinq ans d’âge mental. Toute ma maturité avait dû m’abandonner et s’enfuir au fond de la forêt pour ne plus jamais avoir à me revoir. Triste fatalité. Puis, voyant le regard insistant de Lenny, je finis par lui parler de son frère. Lui dire qu’il allait bien. Le prévenir qu’il n’avait pas dû aimer sa disparition mais que ça allait passer. Lenny ne sembla pas convaincu. C’était normal. La manière dont j’avais prononcé ces paroles était franchement suspecte. Je n’étais pas tout à fait convaincue par ce que j’avançais moi-même. Je poussai donc un petit soupir, lui donna une légère pression sur l’épaule comme pour lui dire que j’étais là. Et puis c’était tout. Je ne voyais pas quoi rajouter, je ne voyais pas quoi lui dire. Il resta silencieux, moi également. Puis, sans prévenir, il m’attrapa pour nous faire rouler sur le côté, et je me retrouvais complètement allongée sur le sol, lui au-dessus de moi. Automatiquement, je me mis à sourire, alors qu’il me regardait dans les yeux. « Est-ce que tu dois partir bientôt… ? » me demanda-t-il alors. J’ouvris la bouche pour répondre, mais je n’eus pas le temps de répliquer quoi que ce soit. Il vint déposer un baiser sur mes lèvres, tout doucement. Je passai mes mains derrière sa nuque, puis les fis glisser jusque sur ses joues. Le feu monta à mes joues alors que je me détachai lentement de lui ; mon cœur repartant dans une nouvelle course folle sans que je puisse rien y faire. « Je sais pas. Je pense. Ca dépend de l’heure, en fait… » répondis-je, les pensées confuses. Il fallait se l’avouer, je n’avais aucune idée de l’heure à laquelle il était. J’étais partie de l’école primaire aux alentours de dix-sept heures, j’étais arrivée dans la forêt, puis j’avais erré dans les bois dans l’espoir de le trouver. S’en suit nos retrouvailles… Oui. Je n’en avais strictement aucune idée. « Sinon on peut dire que tu m’as kidnappé. C’est pas mal comme excuse. » murmurai-je avant de l’attirer vers moi. J’enroulai de nouveau mes bras autour de son cou, essayant de combler le peu d’espace qui nous séparait encore. Je l’embrassai timidement sur les lèvres plusieurs fois avant de finalement laisser mon désir prendre le dessus. Je ne voulais pas partir. Pas maintenant. Je finissais par comprendre Lenny. Au final, au fond des bois, la réalité nous semble loin. Elle nous semble si facile.
Sujet: Re: Nobody said it was easy, but no one said it would be this hard ∞ LENNY&QUINN Sam 15 Déc - 22:38
Peu à peu, et sans même s’en apercevoir, Lenny redevenait lui-même. Il agissait de nouveau sans se soucier des conséquences, et n’écoutait que son cœur sans craindre de regretter quoi que ce soit. Et à ce moment précis, son cœur lui criait de rester tout près de Quinn, et de lui prouver qu’il avait été un parfait imbécile en préférant la fuite au lieu de faire face à ses sentiments. Le jeune homme avait pleinement prit conscience de son erreur lorsque le manque s’était fait omniprésent. Et même s’il s’en était mordu les doigts chaque jour qu’il avait passé dans cette forêt, sa fierté lui avait interdit de revenir en ville pour tenter de se faire pardonner. La venue de Quinn jusqu’à lui avait donc été l’élément déclencheur, le signal qu’il attendait pour enfin se laisser aller et lui avouer ce qu’il avait sur le cœur… plus ou moins. Car Lenny restait Lenny… Et côté sentiments, il n’était pas spécialement plus à l’aise qu’avant. Cependant, tout ce qu’il voulait à présent, c’était bel et bien de tenir Quinn dans ses bras, et de rattraper le temps qu’il avait bêtement perdu et les nombreux moments qu’il avait pu gâcher.
Plus le temps passait, et plus Lenny se trouvait à l’aise aux côtés de Quinn. Finalement, la situation lui paraissait tout à fait légitime et c’est donc tout naturellement qu’il la fit basculer pour venir se placer au-dessus d’elle. Il savait qu’elle allait finir par partir pour se rendre à sa soirée d’anniversaire, et qu’il ne pourrait pas la suivre. Mais dans son esprit aiguisé, tout un tas de stratagèmes pour la retenir se dessinaient déjà. Certes, il n’en avait pas le droit. Mais plus que jamais, Lenny semblait redevenir celui qu’il avait toujours été en présence de Quinn, et il se fichait pas mal de ce qu’il était censé faire ou pas. « Je sais pas. Je pense. Ca dépend de l’heure, en fait… »répondit-elle lorsqu’il lui demanda si elle devait s’éclipser bientôt. Immédiatement, Lenny retrouva un air des plus sérieux, et fit mine de regarder une montre imaginaire autour de son poignet. « Il est encore tôt ! Très tôt même, si tu pars maintenant tu vas t’ennuyer, j’en suis persuadé ! » déclara-t-il en affichant finalement un sourire en coin. Et visiblement, Quinn était sur la même longueur d’ondes que lui puisqu’elle renchérit : « Sinon on peut dire que tu m’as kidnappé. C’est pas mal comme excuse. » Et sans qu’il n’ait le temps d’ajouter ni de répondre quoi que ce soit, elle l’attira jusqu’à elle pour l’embrasser. L’ambiance quelque peu timide qui régnait jusqu’à présent se transforma bien vite en une vague de désir que Quinn sembla avoir bien du mal à contrôler, pour la plus grande satisfaction de Lenny qui répondit plus intensément à ses baisers. Et après quelques instants, il entrecoupa chacun d’entre eux de sa réponse : « Ca tombe bien… c’est… exactement… ce que je comptai faire… »
Qu’allaient-ils devenir tous les deux ? Comment se comporteraient-ils une fois revenus à la « vie normale » ? Lenny n’en avait pas la moindre idée et quoi qu’il en dise, tout cela le tourmentait un peu. Alors, sans s’éloigner d’un seul millimètre de Quinn, Lenny murmura : « Tu crois que… enfin, comment on va faire ? Je veux dire… J’imagine qu’il va falloir tout expliquer à Rudy, et aux parents… Mais j’ai plutôt envie de garder ça juste pour nous, pour le moment… » Tout en parlant, Lenny avait remonté sa main jusqu’à la joue de la jeune femme qu’il n’avait de cesse de caresser.
Sujet: Re: Nobody said it was easy, but no one said it would be this hard ∞ LENNY&QUINN Sam 22 Déc - 14:13
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∞ LENNY&QUINN
J’étais allongée par terre, à même le sol, dans cette forêt qui m’avait toujours été presque hostile. Elle avait toujours été le monde de Lenny. Pas le mien. Il m’avait toujours trainé ici par les cheveux presque parce qu’il avait envie de me montrer une clairière, une vue, me faire comprendre la beauté de l’endroit sans que je puisse réellement y accorder une très grande importance. Cette forêt n’était peut-être rien à mes yeux, mais elle représentait quand même des souvenirs. Une tonne de souvenirs. Des souvenirs m’ayant conduit jusqu’à lui cet après-midi, par exemple. J’observai Lenny avec mes grands yeux bleus, cherchant à tout prix à ne plus réfléchir. A ne plus me poser trop de questions. A arrêter de me demander ce qu’il allait bien se passer ensuite, dans trois heures, trois jours, trois semaines, trois mois. Je n’avais jamais été douée pour arrêter de penser. Mon cerveau avait toujours fonctionné à deux cents à l’heure, avait toujours été un immense espace en ébullition, incapable de s’arrêter, incapable de se poser des limites pour ne plus tout remettre en question. J’essayais de me contrôler, mais je ne réussissais pas. J’étais sans cesse à me poser des questions, sans cesse à me dire que c’était mal, sans cesse à constater que putain qu’est-ce que j’avais envie et besoin de lui. J’étais comme cela. Et pourtant j’étais en train de lutter contre cet aspect de ce que j’étais pour éviter de me faire du mal et pour profiter de cet instant, aussi imparfait pouvait-il être. Imperceptiblement, je me mis à froncer les sourcils quand il me demanda si je devais bientôt partir, me laissant clairement comprendre qu’il n’avait pas l’intention de me laisser m’en aller en venant déposer un baiser sur mes lèvres. Je ne voulais pas partir non plus. Je ne voulais pas le laisser-là et me dire que peut-être qu’il disparaîtrait une nouvelle fois dans la nature après m’avoir donné autant d’espoir. Je ne voulais pas m’enfoncer de nouveau dans la forêt, au risque de me perdre, pour rejoindre les autres en n’emportant avec moi que des souvenirs. Je ne pouvais pas. Je lui répondis que cela dépendait de l’heure, sachant pertinemment que lui et moi ne l’avions pas. Il se redressa alors, regardant son poignet, avant d’affirmer qu’il était encore tôt. Que j’allais m’ennuyer. Je mis à sourire avant d’hausser les épaules et de lui dire que je pourrais toujours dire qu’il m’avait kidnappé. Puis je l’attirai vers moi pour l’embrasser. Il parut satisfait de ma proposition. « Ça tombe bien… c’est… exactement… ce que je comptais faire… » me répondit-il alors que mes lèvres étaient bien trop occupées à chercher les siennes. Nous étions donc tous les deux d’accord sur la question. J’étais sa prisonnière. Cela serait entièrement de a faute si j’arriverais (très) en retard à ma propre soirée d’anniversaire. C’était lui qui me kidnappait, après tout. Je n’étais qu’une innocente victime qui ne faisait qu’embrasser son agresseur tout simplement parce qu’elle ne réussissait plus à contrôler cette vague de désir qui bouillait en elle. Lenny mit fin à nos baiser, mais son visage demeura à quelques millimètres du mien. De nouveau son expression se fit plus sérieuse, et automatiquement une vague de panique s’empara de moi avant même qu’il ne prononce la moindre parole. Ça me faisait peur. Tout me faisait peur. « Tu crois que… enfin, comment on va faire ? Je veux dire… J’imagine qu’il va falloir tout expliquer à Rudy, et aux parents… Mais j’ai plutôt envie de garder ça juste pour nous, pour le moment… » Il me caressa la joue, tandis que je l’observai sans un mot. Je ne savais pas. Il me posait bien un problème que j’avais tout fait pour oublier. Une chose à laquelle je ne voulais pas penser. Les parents, Rudy, les autres. Tout ce qu’il s’était passé entre nous était resté comme secret, m’avait rendu malheureuse, et pourtant je finissais par me dire que c’était très certainement la meilleure solution. Arrowsic était une petite ville. Un village perdu au milieu de nulle part. Quand quelque chose explosait au grand jour, tout le monde était au courant. Je n’étais pas sûre de vouloir partager ce secret. Je n’étais sûre de rien, à vrai dire. « Tu sais je ne suis pas très douée avec les… Les secrets. » finis-je par dire. Malgré moi. J’étais trop franche. Je disais tout sans réfléchir une seule seconde au préalable. Je détestais avoir mauvaise conscience. C’était tout cela qui m’avait poussé à aller voir Rudy pour lui raconter. Mes fichus principes. « Enfin, tu me connais, t’as bien vu où ça nous a mené l’autre fois avec Rudy… » murmurai-je tout doucement. « Mais je suis d’accord. Je n’ai pas forcément envie que… Tout le monde soit au courant, tu vois ? » Je n’en avais rien à faire des ragots, de ce qui pouvait bien se dire dans mon dos. Cependant, je détestais les questions. Je détestais avoir à me justifier pour telle ou telle raison. Je détestais devoir me dire qu’au fond chacun de mes gestes allait être jugés, par mes parents, par mes amis, par n’importe qui d’autre.