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  “ – Le destin se joue de nous et si on lui disait d'aller se faire foutre ? ”

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MessageSujet: “ – Le destin se joue de nous et si on lui disait d'aller se faire foutre ? ”    “ – Le destin se joue de nous et si on lui disait d'aller se faire foutre ? ” EmptyMar 21 Aoû - 15:15


Parfois, je veux la rejoindre. Prend l'objet dans le tiroir de ma chambre, l'enfoncer dans ma bouche et tirer pour qu'une balle mette enfin un terme à cette vie. Que je puisse enfin retrouver le repos dans ses bras. Et pus je me rends compte que je mérite pas de mourir aussi facilement. Oh non, je ne mérite pas de la rejoindre maintenant.

Il écuma l'endroit de son regard. Non, il n'y avait là aucune trace d'une quelconque connaissance. Personnes dont la tête serait connue du psychiatre. Ce qui était une bonne chose pour celui-ci qui n'avait nul envi qu'on le voit. Il y avait certaines facettes de lui qu'il préférait garder pour soi. C'était un peu énervant, car depuis sa venue dans le Maine, l'ancien écrivain avait retrouvé certaines connaissances qu'il était préférable d'ignorer. Il avait fait certes des rencontres intrigantes et sympathiques, mais Arrowsic n'avait rien de Mumbai. De sa villa près de l'océan, de ses amis à l'hôpital, de ses fans qui n'hésitaient pas à l'interrompre pendant une pause-café/inspiration ou encore ses situations improbables dans les ruelles étroites et humides de la ville, en compagnie d'une journaliste attendrissante. Arrowsic n'était qu'une petite ville charmante quelque part dans un coin perdu, où Imran s'était prêté à un jeu absurde de suivre un couple pour trouver sa destination finale. Un coup de tête irréfléchis et le voilà qui débarque ici. Arrowsic était devenu son refuge pour échapper à un monde qu'il ne contrôlait plus. Depuis, il s'était installé dans la petite ville, il s'était imposé dans certains endroits. On le connaissait pour le râleur de service, celui à l'humour tranchant et aux airs de psychopathes. Il était l'indien perdu dans la ville, trop mystérieux, trop étrange. On ne connaissait rien de lui et ce qu'on en savait, c'était surtout qu'il était bien trop direct avec ses patients manquant terriblement de tact et de subtilité. Qu'il a de fâcheuses tendances à prendre chaque personne de la ville pour un crétin fini et qu'il passe toutes ses nuits dans le bar du centre, toujours à la même table, toujours la même bouteille de whisky.

Imran senti la lumière lui caressait la joue. Visiblement, il n'était pas rentré chez lui la nuit derrière. Il était à demi-conscient, se tournant pour prendre plus de place dans le lit, mais visiblement une jeune femme était à ses côtés. Super. Lui qui pensait être seul. Il s'écarta un peu, s'adossant à son cousin. Il devait se réveiller et essayait de se souvenir de la nuit dernière. Passant ses mains sur son visage, lançant un coup d'oeil à l'extérieur pluvieux, Imran se rappela. Il avait rencontré Liz dans le bar la nuit derrière et elle lui avait clairement dit ses intentions. Elle avait été directe avant de lui payer un verre. Il avait découvert qu'elle travaillait comme vendeuse dans une boutique d'antiquité dans la ville, mais que ce soir elle fêtait sa première nuit de célibataire. Qu'elle voulait donc le passer avec un célèbre écrivain. Ce qui l'avait fait rire. Si elle croyait qu'il lui suffisait de dire ça pour réussir à avoir monsieur dans son lit. Au final, ils avaient passé la soirée ensemble, avec d'autres de ses copines et ils avaient fini plus qu'éméché dans son appartement. Imran soupira, décidément, elle était bien trop sexy pour ne rien faire. Il la regarda alors, ses cheveux bruns recouvraient son visage, profondément endormi. Essayant de ne pas faire de bruit, Imran se leva, allant chercher ses vêtements éparpillé un peu partout. Il n'aimait pas être là au réveil, parce que les filles étaient terriblement connes au réveil. Et quand est-ce qu'on se voit ? Et ton numéro ? Et demain tu fais quoi ? Si Liz l'avait clairement prévenu qu'elle cherchait un mec pansement avec qui s'amusait pour combler son célibat, Imran lui n'avait pas à dire qu'il voulait juste s'envoyer en l'air et repartir comme s'il ne s'était jamais vu. C'était devenu son truc à lui, les plans culs comme on dit, sans aucune valeur et avec un taux d'alcool dans le sang plus qu'illégale.

Veste sur ses épaules, lunette de soleil sur le nez, il quitta l'appartement en piquant une cigarette à la demoiselle qu'il alluma avant de partir. Il était tôt ce matin, trop tôt même. Visiblement, la demoiselle avait un appartement en plein centre, ce qui devait être cool. Il enfila sa veste avant de sortir du bâtiment. En ce mercredi, la chaleur était pesante et la pluie n'arrangeait rien. Il aurait peut-être dû lui voler un parapluie aussi, ou plutôt empreinté. Ce n'était pas grave. Il traversa la route, évitant de se faire écraser, arrivant dans l'espace de place centrale de la ville. Cigarette en bouche et main dans les poches, il jeta des coups oeil rapides aux personnes présentes ce matin, ouvrant les cartons, posant les tables et déployant de quoi couvrir leurs stands. Le marché n'allait plus tardé. Avec la tête qu'il avait, on se doutait qu'il n'avait pas beaucoup dormi cette nuit. Et en plus de ça, il avait son sac avec lui et quelques affaires qu'il avait récupérés hier à la poste. De trois bricoles qu'il avait demandées à ce qu'on lui renvoit depuis Mumbai. Il entra alors, passant une jeune fille et commanda un grand café noir à emporter.

« - Sans sucre. »

Dit-il en sortant les pièces pour le café. Il se retourna alors, regardant vite fait celle qui se trouvait derrière lui. Pas grand monde. Le café était là, il le prit aussitôt et s'en alla. Direction chez lui. Sa voiture était dans son garage, il évitait de la prendre quand il allait au bar la nuit. La marche à pied, ça ne pouvait pas lui faire du mal. Sauf que l'idée le fatiguait déjà. Mais ses trente-quatre ans ne l'empêchaient pas d'être athlétique. Là, c'était juste à cause de la nuit derrière qu'il n'était pas vraiment en forme. Elle était loin l'époque où il était jeune, insouciant, idiot et surtout capable d'être lui sans se poser des questions existentielles à chaque seconde. Parce qu'Imran, il avait pourri dans une cage en fer rouillé. Avec sa mémoire qui avait complètement prit la fuite, son suicide et la mort qui l'avait entouré. Le sang, présent, coulant à travers ses doigts, se mélangeant avec les autres et réapparaissant devant lui à chaque fois qu'il se posait cette question : Est-ce que c'était moi ? Sa vie n'avait alors plus la même couleur, elle s'était assombri et s'alourdissait chaque jour. Il ne savait plus ce qu'il devait être, ce qu'il était. Il se croyait perdu, transformé surtout, mais voilà qu'alors qu'il s'accepte enfin malgré quelques frayeurs, le doute revient en force, défonçant son esprit comme jamais. Devait-il être celui qu'il était jadis, où rester celui qu'il était devenu ? Un semblant des deux ? Mais lequel LUI convenait le mieux ?

Car oui, dans la vie il y a un bout de rayon de soleil qui réchauffe la froideur de la lune. Et dans celle de l'écrivain elle portait le nom de Minissha. Il ne saurait dire combien de fois il l'avait fait souffrir, mais il préférait ne garder que les derniers souvenirs, les derniers instants à ses côtés. Ces moments qui n'appartenaient qu'à eux et qui désormais n'était plus qu'une image s'effaçant peu à peu. Parce qu'elle n'était plus de ce monde, elle avait rejoint ses confrères là-haut. Imran ne croyait pas au paradis, ni à l'enfer. Il ne croyait en rien en dehors de lui-même, mais il avait commencé à avoir foi en une autre personne. Et c'était elle. Autant dire que la chute de l'écrivain fut terrible. Il était prêt à s'arracher le coeur pour le lui offrir et la voilà qui décède le jour de leurs mariages dans un accident de voiture.

Il se plait à dire qu'elle est là, constamment, à ses côtés. Comme un romantique perdus qui croit que son aimé ne le quittera jamais. Même là, tout de suite. Il l'imagine debout plus loin, probablement dans une petite robe en dentelle, avec un gilet et les cheveux attachés par peur que lâcher, le vent en face n'importe quoi. Elle est souriante, se moquant un peu de lui de loin, voulant qu'il l'attrape, qu'il court après elle. Mais ceci n'est qu'une image, une idée. Une illusion qui l'entourait constamment où qu'il était. Il était peut-être non-loin de huit heures de matin, mais Imran marchait pour rentrer chez lui. Une bonne douche, une petite sieste et il serait opérationnel pour ses patients de l'après-midi.

Café qui coulent dans sa gorge, il ne fait pas attention quand le bruit de frein parcours ses oreilles. Il tourne alors la tête et sent le devant d'une voiture le percuter. Tout son poids se laisse emporter par la voiture et sa tête se cogne contre la vitre, mais rien de grave. Ouais, en dehors du sac qui était tombé et qui avait cassé le peu de choses qu'il contenait. La voiture avait assez ralentit pour que ça ne soit pas « dramatique. » même si lui s'était retrouvé à terre. Il avait fini son café, la chance, sinon il y en aura eu partout... Frappant violement le capot avant de la voiture avec son poing quand il tenta de se remettre debout, Imran jura. Ouais, en hindi. Mauvaise habitude, mais il se souvient d'une fois en Inde où des lycéens l'avaient écrasé. Là encore, il s'était juste retrouvait en fauteuil roulant, rien de grave... mais le pire souvenir que ce petit accident avait remonté en lui c'était la mort de Minissha.

Imran était certainement en train d'accomplir un plan de suicide à long terme. Il ne prenait plus ses médicaments, depuis la mort de sa femme. Il pouvait être plus directe et mélanger ses médicaments avec l'alcool, mais c'est trop facile. Alors, le psychiatre faisait croire à son médecin qu'il continuait son traitement, que tout aller bien et à côté tous les soirs il boit une bouteille ou deux avant de rentrer chez lui. Accompagné le tout d'une dizaine de paquet de cigarettes. Un mode de vie pas très sain pour quelqu'un qui préfère vivre jusqu'à ce que le destin le prenne plutôt que de la rejoindre dès maintenant. Qui sait, il y avait peut-être une raison au fait que lui soit là et elle loin dans le ciel ? Ou alors, il se punissait tout simplement. Et la leçon était ici la mort.

« - J'vous laisse trois secondes pour fuir avant que je vous foute mon poings dans la... » Il s'arrêta net devant la jeune femme qui était là. Lui était presque debout, il se tenait par les genoux, comme après une course et qu'il devait respirer de nouveau. En réalité, c'était son coeur qu'il tentait de calmer.
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MessageSujet: Re: “ – Le destin se joue de nous et si on lui disait d'aller se faire foutre ? ”    “ – Le destin se joue de nous et si on lui disait d'aller se faire foutre ? ” EmptyMer 22 Aoû - 0:41

« Imran chéri ! Arrête avec tes photos ! On en a déjà pleins de moi... » Rieuse, la jeune indienne se cache derrière ses mains. Elle attrape l'appareil photo de son compagnon pour le prendre en photo à son tour. Le soleil caresse leur peau et a rendu le sable brûlant, ce d'ailleurs pourquoi les deux sont encore chaussés. Sans doute finiraient-ils par aller se baigner dans cette eau qui serait si rafraîchissante. Elle finit par délaisser l'appareil pour les bras de son aimé, se blottir contre, chose qu'elle aimait plus que tout. Comment ne pas se sentir bien là, protégée. Tout était parfait et elle était la femme la plus heureuse du monde, nul doute là dessus. « Je ne me lasse pas de te voir en photos. Tu es tellement belle. » La demoiselle ne put s'empêcher de sourire et de gagner les lèvres de son compagnon, se blottissant contre lui. L'amour, le vrai c'était ça. Elle ferma les yeux, respirant son odeur. Qu'aurait-elle pu vouloir de plus ? Peut-être un enfant. Mais son désir n'était pas encore celui du jeune homme. Alors sagement elle attendrait encore un été, peut-être plus jusqu'à ce qu'elle sente que lui aussi en désirait un. Avoir un enfant qui lui ressemblerait, était sans doute la seule chose qui pouvait lui manquer.

Soudain, Minissha se redresse, la respiration rapide. Ce n'est pas la première fois qu'elle se réveille de cette façon avec l'impression de s'étouffer. Elle attrape le verre d'eau qui se trouvait à côté d'elle, sur la table de chevet, l'avalant doucement. Elle détestait cette sensation d'étouffer, de ne plus savoir respirer et sentir son cœur battre si fort qu'elle se demandait parfois si il n'allait pas sortir de sa poitrine. Elle rêvait souvent des moments passés avec lui, celui qu'elle avait tellement aimé. À l'époque, elle avait l'impression que jamais rien ne les éloigneraient, qu'ils étaient fait l'un pour l'autre. Elle détestait revivre des moments de leur passé commun durant son sommeil. Le réveil était toujours difficile les matins suivants. Il fut un temps où elle espérait que son cœur cesseraient de battre, qu'elle ne respirait plus... La souffrance avec laquelle elle vivait au quotidien était tout simplement insupportable et, même si ils aidaient beaucoup, les antidépresseurs ne suffisaient pas toujours. Soupirant un bon coup, elle s'allongea de nouveau dans son lit, si confortable. Elle referma les yeux doucement pour retrouver le sommeil, un sommeil profond, sans plus aucun rêves. C'était sans aucun doute mieux ainsi. Ce repos fut pourtant de courte durée. La demoiselle se réveilla à cause de son téléphone, elle avait un rendez-vous et il était déjà l'heure pour elle de se lever.
La routine matinale se mit en marche : un bon petit déjeuner, regarder les infos puis une bonne douche chaude. Enroulée dans son peignoir, elle se regarda dans le miroir. Elle était méconnaissable. Qui pourrait aujourd'hui croire qu'elle était Minissha Raichand ? Elle passa ses mains sur un visage qui n'était pas le sien, qui était arrivé du jour au lendemain. Elle en était contente elle l'avait choisi, montrant à son chirurgie quelle partie elle voulait chez telle personne. Le visage parfait selon elle, tout ce qui pourrait l'éloigner de sa vie passée lui allait. Un nouveau nom, un nouveau visage et surtout une nouvelle vie. Au début ça avait été dure, elle ne savait plus vraiment qui elle était et au prénom d'Eryn, elle ne se retournait pas. Maintenant c'était un peu plus simple. Elle pris une grande inspiration et se regarda dans le miroir, faisant un grand sourire, le genre de sourire qu'Eryn Hemingway offrait aux enfants, à ses voisins et bientôt à chaque clients qui allaient rentrer dans sa pâtisserie. Elle était douce et pleine d'amour mais il ne fallait pas la chercher, sinon quoi elle savait se défendre. Elle avait décidé des moindres détails de sa vie et tout était mieux comme. Au fond, bien sûr, ses parents lui manquaient mais elle avait tiré un trait sur eux lorsqu'elle avait décidé de se venger de celui qu'elle avait autrefois tant aimé.

La demoiselle attacha des cheveux en une queue de cheval haute. Elle avait entendu la pluie taper contre les volets de son salon aussi il serait plus simple de les attacher, elle ne tenait pas à ressembler à un mouton trempé. Eryn traversa ensuite l'appartement jusqu'à sa chambre. Elle passa une robe grise plutôt flatteuse. Le rendez-vous qu'elle avait concernait son travail bien mais elle tenait à mettre toutes les chances de son côté et se refusait d'être négligée ou mal habillée. Elle attrapa une paire de talon qu'elle mis dans un sac. Elle savait marché avec à la perfection mais conduire serait une réelle torture. Elle attrapa son sac, un gilet et descendit rapidement les escaliers en ballerine. La plupart des gens devaient encore dormir, c'était très bien ainsi. Ses voisins étaient agréables, ils ne lui voulaient pas de mal, bien au contraire mais elle préférait ne pas trop parler avec eux. Elle avait peur de se retrouver piégée, peur qu'on comprenne qu'elle n'était pas qui elle disait être. Arrowsic n'avait rien de Mumbai ou de New Delhi, c'était une petite ville où beaucoup de gens se connaissent et où les rumeurs vont vites, bien trop vites au goût de la jeune femme. Elle se demandait ce qui se passerait si un jour elle était démasquée. Tous les soirs elle priait pour que ça n'arrive pas.

Enfin assise dans sa voiture, Eryn démarra en direction du centre ville, répétant ce qu'elle avait à dire aux personnes qu'elle avait à rencontrer dans quelques minutes. Le plus dur dans toute cette histoire de transformation avait été sa façon de parler. Il fallait avoir un anglais parfait, une voix qui ne ressemblait pas à celle qu'elle avait autre fois. Elle devait faire attention à ne pas avoir un trop fort accent et surtout ne pas utiliser les expressions qu'elle utilisait tout le temps lorsque tout le monde l'appelait Minissha. Ça avait été difficile au départ, aujourd'hui elle y arrivait plutôt bien, à force d'entraînement. Tapotant légèrement sur son volant, la jeune femme se montra plutôt impatiente au feu rouge. Elle allait finir par être en retard et cela la stressait.
Elle finit par arriver aux bord de ce qui serait bientôt sa pâtisserie. Pourquoi avoir choisi un tel métier ? Parce qu'il lui semblait que personne ne soupçonnerait quelqu'un qui sait faire d'excellente petites sucreries. Elle avait suivit une formation en Australie et avait travaillé dur. Il aurait bien sûr était simple d'ouvrir un restaurant indien mais la nouvelle personne qu'elle était n'avait rien à voir avec ce pays. Sa boutique serait rempli de cupcake, de dognuts, de browine et de cookies.

La jeune indienne se concentra sur la route et laissa un instant glisser son regard sur les trottoirs, chose qu'elle aurait dû éviter. Son regard tomba sur des cheveux qu'elle connaissait bien, puis un visage familier : Imran. Que faisait-il ici ?! Est-ce qu'il l'avait retrouvé ? Pourquoi était-il là ? Tout à coup, elle se mit à paniquer, serrant ses mains sur le volant. Elle fronça les sourcils et sans réellement réfléchir, elle se mit à foncer sur lui. Elle ne savait pas ce qui lui prenait. Eryn réalisa tout à coup ce qu'elle était en train de faire. Elle freina alors qu'il était trop tard pour lui éviter le choc mais assez tôt pour qu'il ne lui arrive rien de grave. Elle ferma les yeux et secoua la tête, réalisant doucement ce qui se passait. Qu'allait-elle lui dire ? Ce n'était pas le moment de flancher, pas après tout ses efforts, pas après tout ce qu'elle avait sacrifié et subi. Il avait déjà gâché sa vie, ça n'allait pas recommencer une nouvelle fois, elle lui interdisait. Elle l'avait brisé, du moins c'est ce qu'elle pensait. Elle avait bien bien sûr entendu parler de cette histoire d’incendie de leur villa. Certains disaient que c'était parce qu'il ne supportait plus d'y vivre. Mais si il était là c'était sans doute qu'elle ne l'avait pas assez brisé. Aucun doute sur le fait qu'elle serait capable de recommencer, encore, jusqu'à ce qu'il ne désire qu'une chose : mourir. Elle avait été au plus bas par sa faute, il devait subir la même chose.

Imran se mit à jurer en hindi ce qui manqua de faire sourire Minissha. Évidemment elle avait compris mais elle devait faire comme si de rien n'était. Il était temps pour elle de jouer à l'actrice à nouveau. Inspirant un grand coup, elle descendit de la voiture, prenant un air affolée alors qu'il venait de frapper à sur son capot. « Oh mon dieu je... » L'homme se mit à parler et elle le regarda sans se détourner. Fuir ? Il avait tort, complètement, c'était beaucoup plus facile. Elle venait d'ouvrir en beauté l'un des nouveaux actes de la tragédie qu'était sa vengeance. Bientôt le cinquième s'ouvrirait et Imran allait enfin payer tout ce qu'il avait pu lui faire.
Eryn le regarda, avec un air innocent et désolé. « Je suis désolée, je ne vous avais pas vu, j'ai... » Son regard n'était pas plongé dans les siens, pas par crainte mais pour jouer son rôle. Il pouvait bien croire qu'il connaissait ses yeux, il n'y avait que ça qu'elle n'avait pas changé alors même si il pensait voir son épouse, il se rendrait bien compte qu'il se trompait. Quelque part cela lui faisait plaisir parce qu'elle allait lui rappeler de mauvais souvenirs et c'est un peu ce qu'elle voulait, qu'il ait mal. « Est-ce que ça va ? Peut-être que je devrais vous emmener à l'hôpital... Je... J'n'ai pas fait attention. »
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MessageSujet: Re: “ – Le destin se joue de nous et si on lui disait d'aller se faire foutre ? ”    “ – Le destin se joue de nous et si on lui disait d'aller se faire foutre ? ” EmptyJeu 23 Aoû - 16:46


Parfois, je veux la rejoindre. Prend l'objet dans le tiroir de ma chambre, l'enfoncer dans ma bouche et tirer pour qu'une balle mette enfin un terme à cette vie. Que je puisse enfin retrouver le repos dans ses bras. Et pus je me rends compte que je mérite pas de mourir aussi facilement. Oh non, je ne mérite pas de la rejoindre maintenant.


Une voiture venait de lui foncer dedans. Est-ce que c'était normal ce genre de choses ? Est-ce que le destin était en train de se foutre de sa gueule ? Alors quoi, il suffit d'avoir passé une soirée dans l'alcool et le sexe, de ne pas être très réveillé et d'avoir le nez dans son café pour manquer de peu de mourir comme un con ? Imran tentait de reprendre une respiration régulière. Il était humain, voir une voiture, l'espace d'une seconde, à quelques millimètres de lui, avait fait monter les battements de son coeur. Personne ne pouvait échapper à la peur dans ce genre de situation. Personne, même pas lui.

Les mains sur ses genoux, il se releva petit à petit. Il venait de menacer une femme. Il venait de dire qu'il allait la frapper, lui foutre son poing dans sa gueule, mais c'était arrêté à la dernière minute. Elle était sans doute du coin, il ne voyait rien en elle de très étranger. Ses cheveux brin était attaché en une queue de cheval. Ce qui faisait que son visage était clairement dévoilé à Imran qui regardait la demoiselle devant lui. Elle portait une petite robe grise ainsi qu'un léger gilet. Elle avait l'air d'une femme indépendante, puisqu'elle n'avait pas de bague au doigt. Surtout, elle avait l'air véritablement choqué par ce qui venait de se passer. Le plus dur pour Imran s'était les yeux de la jeune femme.

Elle avait beau être une étrangère, ses yeux là lui faisaient quelques choses.

« - Vous avez de la chance d'être une femme. »

Il l'aurait vraiment frappé sinon. Il était d'ailleurs encore bien en colère. Ce n'était pas parce qu'elle était jolie qu'il allait se montrer gentil. Imran était loin d'être la personne la plus aimable dans cette ville, c'était même le pire. Il se fichait royalement de tout le monde et là, il cherchait surtout à faire en sorte de se relever sans tomber dans les pommes. Elle ne l'avait pas vu, c'était une excuse. Au moins, elle ne lui avait pas foncé dessus, comme ça. Dans l'idée de le tuer vraiment. Il aurait pu penser ça de personne comme Priya. Après tout elle l'avait frappé à l'hôpital... elle aurait bien pu l'écraser, comme ça. Il passa sa main sur le visage, sentant une douleur en bas de ses abdomens. Sans doute une côte. Imran était loin d'être un gars de fer, ce genre de petits accidents n'avaient pas épargné sur son corps quelque égratignure et un mal de crane épouvantable. Il regarda d'ailleurs sa main droite qui saignait. En tombant au sol, on aurait dit que le béton avait râpé sa peau comme un fromage. Il détestait le sang, il ne put donc regardait sa main longtemps, à peine une fraction de seconde. Il sentait aussi que ses genoux avaient subi la même chose et il suffisait de regarder son pantalon. Quelques choses coulaient le long sa tempe aussi. Il préférait de pas regarder, surtout si c'était du sang.

« - ça va, ça va ! J'ai l'air d'un mort ? Non. Alors pas besoin d'hôpital, merci. »

Si jamais Imran allait à l'hôpital, cela signifiait devoir faire une prise de sang. Cela signifiait voir qu'il ne prenait pas ses médicaments et cela signifiait avoir ses médecins sur le dos. Chose qu'il devait à tout prix éviter. Le pire la dedan, c'était cette femme. Elle n'allait pas le laisser repartir, comme ça. Heureusement que la dose de caféine dans son sang l'avait plus ou moins réveillé. La caféine, il n'y avait pas mieux. Imran remonta les manches de sa chemise, grimaçant légèrement. Il aperçut plus loin ses lunettes de soleil brisé, sa veste aussi était par terre. Son regard se posa sur le sac de sport qui contenait deux/trois bricole de sa villa en Inde. Celle où il avait vécu avant d'emménager chez Minissha et avant de bruler la villa de celle-ci après sa mort.

Il se tourna vers la demoiselle. Son regard voulait tout dire. Il n'était pas content, il était même à deux doigts de crier, de péter un câble. Il avait toujours cette mauvaise habitude de regarder froidement tout ce qui l'entoure. Surtout les filles idiotes qui manquent de l'écraser.

« - Vous avez un prénom ? Un nom ? » Dit-il alors essuyant son pantalon de la main gauche, celle qui n'avait pas du sang partout, mais ça ne servait à rien ce pantalon était fichu d'avance. Une bonne douche. Ou, une bonne douche, du coton, de l'alcool et tout serait oublié. Sauf que son coeur avait toujours un peu de mal à se calmer.

« - Je ne sais pas ce qui me retient de porter plainte contre vous. » C'était plus une remarque pour lui-même que pour elle. Il marcha jusqu'à son sac de sport ou il dû se baisser pour ouvrir et voir comment était ses objets .
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MessageSujet: Re: “ – Le destin se joue de nous et si on lui disait d'aller se faire foutre ? ”    “ – Le destin se joue de nous et si on lui disait d'aller se faire foutre ? ” EmptySam 25 Aoû - 17:55

Le jeune homme se releva doucement sans que Eryn ne porte réellement d'attention à ses menaces. Elle savait parfaitement qu'il était incapable de frapper une femme. Il n'avait pas de secret pour elle et même s'il avait pu changer avec le temps, il était au fond toujours le même. C'était un homme avec des principes, du moins, lorsqu'elle l'avait quitté c'était le cas. D'ailleurs, il se mit à dire que j'avais de la chance d'être une femme, ce à quoi, bien sûr, elle ne répondait pas. Elle voyait bien qu'il était en colère et elle n'allait pas en rajouter une couche. Elle avait beau vouloir se venger, il fallait le faire en douceur, s'infiltrer et attendre pour frapper au bon moment. Jamais elle n'aurait un jour pensé qu'elle serait aussi cruelle, qu'elle cherchait à faire autant de mal à quelqu'un, surtout à quelqu'un qu'elle avait autant aimé. Comme quoi la vie est pleine de surprise, n'est-ce pas ?

Lorsqu'il dit qu'il allait bien et qu'il n'avait pas besoin d'aller à l'hôpital, la demoiselle ne put que lever un sourcil. Oui il n'était pas mort mais il était dans un sale état, aucun doute là-dessus. Il avait du sang sur la main et qui coulait de son visage, il devait sûrement être en état de choc et avait peut-être même une commotion cérébrale alors pourquoi refusait-il de voir un médecin ? Elle ne comprenait pas. Elle ne voulait pas qu'il lui arrive quelque chose, pas maintenant qu'elle l'avait retrouvé. Elle aurait facilement pu l'écraser quelques minutes plus tôt, si elle avait freiné il y avait bien une raison, n'est-ce pas ? Elle allait devoir le convaincre d'aller à l'hôpital. Peut-être quelqu'un autour d'eux allait appeler les urgences, c'est ce qu'Eryn espérait. Imran avait un fort caractère et lorsqu'il disait non, il n'était pas simple de le faire changer d'avis. « On ne peut tout de même pas dire que vous êtes en pleine forme là tout de suite. Vous pourriez avoir un traumatisme crânien. Cela ne vous prendra pas beaucoup de temps. »

Il retroussa les manches de sa chemise avant de jeter un œil à ses lunettes. « Je vous en payerais une nouvelle paire. » Avant de partir d'Inde, avant de simuler sa mort, elle avait vidé une grosse partie de ses comptes pour transférer l'argent sur un compte à Singapour. Là-bas, personne ne pose de questions lorsque vous arrivez les bras chargés d'argent. Le transfert jusqu'aux États-Unis n'avait pas été bien difficile. Ainsi elle avait laissé une certaine somme à sur ses comptes pour que ses parents touchent une certaine somme sans qu'il se pose ainsi des questions. Elle ne parlait à personne de l'état de ses finances et avait acheté beaucoup de choses pour son mariage. Elle ne tenait pas à éveiller les soupçons en vidant complètement ses comptes bancaires. Jamais elle n'avait lu un article où on la pensait encore vivante. Elle avait pris toutes les précautions possibles pour que personne ne puisse jamais la retrouver. Alors comment se faisait-il que Imran se retrouvait là, juste en face d'elle ?

Il s'éloigna et Eryn le suivit, jetant un regard rapide au contenu dans son sac. Tous ces objets, elle les connaissait. Elle le regarda, sentant son cœur se serrait... Il ne l'avait toujours pas oublié alors. Ses yeux se plongèrent dans les siens. Pas besoin d'être devin pour comprendre... « Eryn Hemingway. » Un nom qu'elle avait choisi quelques temps plus tôt. Il sonnait plutôt bien à son goût. Elle le regarda bouger sans vaciller. « Je... » La jeune femme prit une grande inspiration avant de le regarder. « Je vous laisserait mon numéro de téléphone si vous voulez. Je ne peux pas vous forcer à aller à l'hôpital mais si quelque chose vous arrivez je crois que je m'en voudrais terriblement. Acceptez au moins de prendre un café, ou je peux vous raccompagner chez vous, je suis pas aussi maladroite au volant d'ordinaire, je vous le jure. » Des mensonges, encore et toujours. Elle en était habitué à présent... « Et si l'hôpital est un problème d'argent alors je vous le payerais, comme les lunettes. » Elle retourna vers sa voiture et fouilla dans la porte conducteur pour sortir une carte de sa boutique. Elle revient vers lui et lui tendis. « Je suis désolée, encore une fois, je ne vous ai réellement pas vu. » Elle tenta un petit sourire, désolée. Pour vu qu'il dise oui. De toute manière, même si ce n'était pas le cas, elle reviendrait à la charge. « Dites moi ce que je peux faire pour que vous me faire pardonner. »
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MessageSujet: Re: “ – Le destin se joue de nous et si on lui disait d'aller se faire foutre ? ”    “ – Le destin se joue de nous et si on lui disait d'aller se faire foutre ? ” EmptyDim 26 Aoû - 14:14


Parfois, je veux la rejoindre. Prend l'objet dans le tiroir de ma chambre, l'enfoncer dans ma bouche et tirer pour qu'une balle mette enfin un terme à cette vie. Que je puisse enfin retrouver le repos dans ses bras. Et pus je me rends compte que je mérite pas de mourir aussi facilement. Oh non, je ne mérite pas de la rejoindre maintenant.


Un traumatisme crânien. Bah voyons. Il était hors de question d'aller là-bas, il aurait pu avoir l'épaule déboîté, le bras cassé ou les jambes retournées, il aurait refusé. Ce n'était pas la fin du monde de ne pas aller à l'hôpital, il n'avait qu'à jouer le jeu du mec qui y travailler, mais qui avait peur d'y mettre les pieds. Il était doué pour mentir, il n'y avait pas mieux que lui pour faire gober ses histoires idiotes et incroyable à n'importe qui. Même si cela ne prenait pas beaucoup de temps, que l'hôpital d'Arrowsic n'était surement pas loin, Imran dirait non. Il leva les yeux au ciel quand il voulut lui rembourser ses lunettes. Visiblement, elle s'en voulait beaucoup, comme n'importe qui dans cette terre qui écrase quelqu'un sur la route. Elle devrait s'estimer heureuse qu'Imran ne lui ai pas sauté à la gorge ou qu'il ne soit pas mort carrément. Une chose était sûre, ses lunettes... il s'en fichait comme du dernier livre de Stéphanie Meyer. Ce n'était pas l'argent qui manquait à ce psychiatre. Déjà en Inde, il s'amusait à faire payer un prix fort ses clients riches et ensuite ses livres ont eu du succès. Pour finir, il a repris l'industrie de textile de luxe de son père... père qui au passage est toujours en prison. Bref, c'était gentil, mais inutile. Vraiment inutile.

Dans son sac, il vérifia si tout était en place, si tout était bien là en état. Bien entendus, non. Il y avait là de vieux journaux qui appartenaient à Imran, mais pas seulement. Si leurs photos, leurs souvenirs, leurs moments avaient disparues dans l'incendie de la ville de Minissha, d'autres souvenirs étaient restés dans celle d'Imran. Comme une photo, d'eux, avant que ce con perde la mémoire. C'était la seule photo qu'il avait d'elle. Il avait perdu pas mal de chance cette nuit-là. Après tout, avant le mariage il avait emménagé chez elle. Il n'avait pas pris la photo avant, parce qu'il avait toujours du mal. Mais dernièrement, il avait eu extrêmement peur. Quelques choses l'avaient effrayé au point où il avait manqué de souffle au beau milieu de la nuit.

Et si un jour, il oubliait le visage de Minissha ?

Le cadre photo était complétement détruite. Il y avait aussi quelques affaires de photographie, une chose qu'Imran aimait bien faire avant. Aujourd'hui, c'est juste un bon souvenir de gamin. C'était devenu des objets à valeurs sentimentaux qui désormais, étaient quelque peu détruit. La statue du dieu Krishna par contre... intact. Saleté. L'objet appartenait à l'époque à sa mère, il ne l'avait pris que parce que l'Inde lui manquait.

Il s'était retourné vers elle, vers cette fille sortie de nulle part. Il entendu son nom. Eryn Hemingway. Encore une américaine sans cervelle ? Contrairement à sa cousine, lui n'avait rien contre les étrangers, il s'était habitué à les côtoyer, à vivre avec. Mais là, quand même... Il attrapa son sac et se releva. Il senti sa tête tourner un moment et en toucha celle-ci, il toucha le sang qui coulaient, doucement... Imran n'avait pas perdu cette peur du sang. Il eut du mal à revenir à la réalité, mais la voix d'Eryn le sortie de son état.

« - Ce n'est pas un problème d'Argent. » Il soupira alors qu'elle était retournée dans sa voiture chercher quelques choses. Elle se retrouva alors devant lui, tendant une carte. Il attrapa celle-ci, regardant un peu ce qu'il y avait écrit dessus. Elle était visiblement gérante d'une pâtisserie... Imran aimait bien les cupcakes. Maintenant, Imran se sentait obligé d'accepter de lui demander quelques choses. Au moins pour éviter d'aller à l'hôpital. Cette fille avait l'air têtu. Trop têtu même. Elle n'allait pas le laisser tranquille.

« - Imran Johar. » dit-il histoire de se présenter à son tour. « - J'habite dans une petite maison sur bald head road. Le 15ème avenue, à côté du phare et de la plage, dans le sud d'Arrowsic. Je préfère que vous me raccompagniez plutôt que d'aller à l'hôpital. »

Il s'était calmé, ça se sentait à la manière dont il parlé, à sa voix. Sans doute de voir toute ses choses brisés, ça l'avait un peu déprimé et surtout le fait de savoir qu'il aurait pu mourir, là maintenant. Ce n'était pas dans son plan de mourir tout de suite.

« - Et si vous pouviez arrêter de vous excuser, ça serait une bonne chose. » Maintenant qu'il était un peu plus près d'elle, il pouvait mieux voir son visage. Il en savait pas pourquoi, un court instant il aurait cru l'avoir déjà vu quelque par. Sans doute était-il déjà passé devant sa pâtisserie, ça ne serait pas étonnant. Arrowsic était une petite ville du Maine, entourée par l'océan, traversé par des rivières, c'était un endroit petit et entre habitants, on se croisait et se recroisaient.
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MessageSujet: Re: “ – Le destin se joue de nous et si on lui disait d'aller se faire foutre ? ”    “ – Le destin se joue de nous et si on lui disait d'aller se faire foutre ? ” EmptyDim 2 Sep - 16:48

Imran n'était pas médecin, alors il pouvait dire tout ce qu'il voulait, elle ne le laisserait pas partir si vite, si facilement. Elle savait pour ses problèmes de cœur, elle savait qu'un choc pareil pouvait être dangereux et qu'il serait tout de même plus prudent d'aller voir un médecin. Elle ne comprenait d'ailleurs pas pourquoi il refusait d'y aller. Si elle avait su qu'il ne prenait plus ses médicaments et qu'elle était encore en position de lui faire la morale, alors elle ne se serait pas gênée pour le faire, bien au contraire. Il pouvait toujours lui dire n'importe quoi, lui mentir, elle connaissait la vérité et c'était sa plus grande force pour le coup. Elle pourrait prétendre d'aimer les même choses que lui, savoir quand il ne dirait pas la vérité. Il y avait tout de même une chose qui chagrinait la demoiselle. Il avait toujours eu peur du sang. Aussi, elle le voyait mal rentrer chez lui et se soigner. Il semblait impossible qu'il ait vaincu cette peur, elle était bien trop forte à l'époque.

Imran leva les yeux au ciel lorsqu'elle parla du remboursement de lunettes. Elle savait qu'il n'avait aucun problème d'argent. Il avait payé une bonne partie du mariage et avait de bonnes ressources. Mais n'importe qui aurait proposé de repayer les lunettes et elle aurait paru arrogante de ne pas le faire. Ce n'était pas ce qu'elle voulait, pas du tout. Eryn allait devoir gagner sa confiance, elle l'avait déjà fait plusieurs fois et elle y arriverait. Il le fallait pour lui faire encore plus de mal, pour le briser comme elle l'avait sans doute déjà fait. Elle ignorait encore ce qu'elle ferait exactement pour le moment mais une chose est sûre, après ça, plus rien dans leurs vies ne seraient plus jamais pareil.

La jeune femme ne put rater la photo d'eux. Elle dut se retenir de sourire. À cette époque, ils étaient encore heureux... Elle ne savait pas exactement pourquoi il l'avait, tout n'avait donc pas brûlé. Son visage d'avant était là sur une photo, il ne l'avait pas reconnu c'était impossible. Elle était Eryn Hemingway maintenant, fini Minissha. Elle avait longtemps espérais qu'elle arriverait à tourner complètement la page, à l'oublier, à faire qu'il ne soit plus qu'un mauvais cauchemar mais cela avait été un misérable échec. Elle était parvenue à la chasser de la plupart de ses pensées mais il lui arrivait encore de se demander ce qu'il faisait, si il pensait à elle ou non. Changer de vie n'était pas aussi facile qu'on peut le penser, même si l'on déteste beaucoup de gens qui nous entoure. Est-ce qu'elle regrettait d'avoir fait tout ça ? Du tout. Elle n'aurait pas pu être plus malheureuse qu'elle ne l'était à l'époque où tout le monde l’appelait Minissha. Si elle avait plus ou moins oublié, elle espérait que ce n'était pas du tout le cas pour lui. Elle avait voulu qu'il souffre, pas qu'il ne pense plus à elle.

L'écrivain dit que ce n'était pas un problème. Elle hocha la tête doucement, ne disant plus un mot à ce propos, pensant qu'elle pourrait un jour lui faire cadeau d'une nouvelle paire de lunettes. Cela ne servait à rien de se montrer insistante. Il prit sa carte et n'eut aucune réaction visible. Entendant son nom, Eryn hocha la tête doucement. Elle l'écouta ensuite parler de sa maison. Elle lui sourit doucement et hocha la tête. « Ca me va parfaitement et je serais plus rassurée. » Le ton de sa voix n'était plus le même, elle retrouvait à présent l'Imran qu'elle avait connu, celui qu'elle avait aimé autrefois.

En l'entendant dire qu'elle devrait s'arrêter de s'excuser la jeune femme sourit timidement et hocha la tête. « Très bien. » Elle le regarda. « Si vous avez tout alors on peut y aller. » Eryn partit fouiller dans son sac pour attraper son téléphone. Elle envoya rapidement un mail aux personnes qu'elle devait voir un peu plus tard dans la matinée, leur demandant de reporter leur rendez-vous en fin de journée, chose qui fut accepté. Elle déplaça son sac et ses talons sur la banquette arrière, pour lui faire de la place. « C'est bon ! » La jeune femme avait dit ça sur un ton enjoué. Eryn était comme ça, toujours de bonne humeur, toujours partante pour faire quelque chose. Elle s'installa sur son siège et s'attacha. Lorsqu'elle mit le contact, elle stoppa presque tout de suite la radio. Rien dans sa voiture ou dans son appartement ne pouvait laisser imaginer qui elle était auparavant. Elle n'avait plus rien d'avant, absolument rien, sauf cette anneau qu'ils avaient échangé leur de leur mariage hindi, anneau qu'elle avait précieusement caché entre ses deux matelas. Elle était la seule à faire son lit, jamais personne ne le trouverait. Elle le regarda en souriant. « Bon, il faudra sans doute me guider de nouveau. » Un nouveau sourire et la voiture démarra, partant en direction du phare.
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MessageSujet: Re: “ – Le destin se joue de nous et si on lui disait d'aller se faire foutre ? ”    “ – Le destin se joue de nous et si on lui disait d'aller se faire foutre ? ” EmptyMar 4 Sep - 13:22


Parfois, je veux la rejoindre. Prend l'objet dans le tiroir de ma chambre, l'enfoncer dans ma bouche et tirer pour qu'une balle mette enfin un terme à cette vie. Que je puisse enfin retrouver le repos dans ses bras. Et pus je me rends compte que je mérite pas de mourir aussi facilement. Oh non, je ne mérite pas de la rejoindre maintenant.


Il n'était pas conscient de ce qui se passait vraiment. Il n'avait aucune idée de qui était cette femme en réalité et actuellement ses seules pensées se tournaient sur le fait qu'il voulait rentrer et oublier ce misérable petit accident. Les douleurs marquées par la voiture n'allaient pas disparaitre facilement, mais il ne pouvait pas aller voir un médecin maintenant. C'était impossible, c'était trop demandé. Il ne pouvait pas y aller au risque qu'on y découvre la vérité. Il ne pouvait pas et désormais il était obligé de demander à sa nouvelle tortionnaire de le conduire chez lui. C'était quoi cette journée ? Une claque de destin ? Un truc pour lui dire d'arrêter de vouloir mourir ? Un moyen de lui ouvrir les yeux et de lui dire : Mec, tu peux vivre tu sais ? Rien que d'y penser, ça lui donnait envie de frapper et de casser tout ce qu'il y avait autour de lui. La colère, il avait su la contrôler avec facilité, mais parfois c'était trop fort, trop puissant. Il lui fallait un peu de temps, pour se calmer complètement et prendre en compte chaque chose. Du coup, il se décida enfin après avoir regardé ses affaires. Il fallait rentrer et puisque l'hôpital n'était pas une option, ça serait chez lui. Avec un peu de chance, Amy ne serait pas dans les parages, elle avait passé la nuit chez une amie d'après ses dires. Il la voyait mal rentré si tôt à la maison.

Visiblement Eryn semblait adopté l'idée de le ramener. Sans doute essayait-elle de se faire pardonner, après tout elle avait manqué de le tuer. Il s'était complètement calmé d'ailleurs, la situation l'avait presque achevé. Il sentait son être se calmait lentement. Il avait son sac et sa veste, ses lunettes pouvait rester par terre, il s'en fichait royalement. Il regarda la jeune femme faire, prêtant alors enfin attention à qui elle était. Dans d'autre circonstance, il aurait surement adoré faire sa connaissance, avec un bon verre de whisky. Elle avait l'air étrangement gentille et semblait véritablement prête à aider Imran pour s'excuser pleinement. Ça changeait tellement des cas sociaux qu'il croisait parfois, c'était presque apaisant de savoir qu'elle le ramenait non pas par obligation ou pour vouloir moins culpabilisé, mais plus pour l'aider et pour ne pas s'inquiéter pour lui. Alors qu'elle avait déplaçait quelques affaires, Imran prit place dans le siège à côté de la conductrice, il senti quelque picotement dans le bas de son abdomen qui le forcèrent à poser sa main dessus. Il ne pouvait faire comme s'il n'avait pas mal, c'était idiot. Il laissa sa tête se reposait sur son siège, ferma les yeux un moment avant d'entendre Eryn lui posait une question. D'un geste de la main il attrapa sa ceinture. Il avait laissé son sac à l'arrière, pour ne pas s'encombrer.

« - Hum, oui... » Il regarda autour d'eux avant de dire. « - Prenez le rond-point qui est derrière nous, Ensuite ... la première à droite et on tombera sur la route principal. » Il avait du mal à réfléchir pour le coup, mais il se concentra tout de même sinon il allait finir au beau milieu de la rue ou chez elle. « - Ensuite c'est tout droit jusqu'à un autre rond-point et puis à gauche et on sera sur Bald head Road. » Il faisait ça à pied, presque chaque soir. Cette habitude qu'il avait de boire et de rester tard la nuit à ne rien faire. Quand il avait perdu la mémoire, il avait prit cette habitude. Parce qu'il ne savait pas qui il était et ça le torturait. C'était grâce à Minissha qu'il avait arrêté et c'était désormais parce qu'elle n'était plus là qu'il avait repris.

Son foi devait en prendre un sacré coup.

« - Vous faites quoi dans la vie, Eryn ? » Oui, Il s'était parfaitement adossé à son siège, il cherchait un moyen de faire abstraction de la douleur et parlait, c'était le meilleur moyen. Autant faire connaissance avec cette femme. Après tout, qu'est-ce qu'il risquait ? Ce n'était qu'une bonne femme qui venait de vivre la peur de sa vie. Elle avait sans doute vu sa vie défiler devant ses yeux en remarquant Imran sur la route. Parce que oui, c'était le genre de choses qui pouvait gâcher une vie, pire encore. Il tenta de défaire légèrement le col de sa chemise. Bien entendu, ça laissa des traces de sangs, mais il avait l'impression d'étouffer presque dans ses propres vêtements. C'était horrible comme sensation et le premier automatisme était de défaire deux ou trois boutons. Son regard se porta alors sur la chaine argenté autour de son cou.

Il l'oubliait tout le temps.

L'alliance qui pendait à son cou. Il se souvient, l'avoir balancé contre la maison en flamme de Minissha. D'avoir hurlé, d'avoir pleuré, d'avoir dépérit devant les flammes comme une âme qui disparait. Sauf qu'avant de partir de Mumbai il y était allé, une dernière fois et la bague était là. Intacte. Parmi tous les débris, entre le peu de mur encore debout, la bague était là, sous un tas de bois pourri et noircie. Le soleil avait fait briller l'objet pour qu'Imran l'aperçoive, comme un signe. Une richesse parmi les décombres, c'était poétique et ça l'aurait inspiré s'il avait réussi à écrire quelque chose depuis sa mort. L'écrivain qu'il été avait perdu tout son inspiration. Il attrapa l'objet et la fixa un moment. La voiture d'Eryn faisait route.

« - Etes-vous mariée ? »

Il ne regarda même pas Eryn, en réalité, c'était sa bague qu'il continuait de fixer. Comme envoutait par elle. Il ne savait toujours pas aujourd'hui pourquoi il avait gardé l'objet, c'était une torture que d'avoir ça autour du coup. Parfois le matin, il la mettait au doigt par habitude, il ne supporter pas ce vide dans sa main. Il passait la journée avec son alliance au doigt sans se rendre compte de sa stupidité et le soir, il la remettait autour du cou.
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MessageSujet: Re: “ – Le destin se joue de nous et si on lui disait d'aller se faire foutre ? ”    “ – Le destin se joue de nous et si on lui disait d'aller se faire foutre ? ” EmptyDim 9 Sep - 0:00

Jamais Minissha se serait pensé capable de faire quelque chose de pareil, de se changer d'une telle façon. Les choses qu'elle avait vécu plus jeune l'avait rendu plus forte mais pas méchante pour autant. Bien au contraire. Elle savait se montrer ferme, elle en avait besoin pour son travail d'ailleurs sinon quoi elle courrait à la porte. Mais elle restait tout de même une boule de douceur, c'était notamment une des choses qui avait plu à Imran. Elle ne pouvait pas s'empêcher de se demander ce qu'il penserait d'elle à présent, si il savait tout ce qu'elle avait fait pour s'éloigner de lui, juste pour le faire souffrir. Il fallait tout de même prendre en compte cette souffrance qu'elle avait elle aussi dans le cœur, qui la brûlait. Sa vie n'était plus celle qu'elle voulait, sa carrière était terminée et après deux dépressions et un divorce elle ne se voyait plus rester en Inde. Elle avait envie de donner un nouveau tournant à sa vie, recommencer à zéro, sans qu'un paparazzi ne l'approche, sans que des fans ne viennent lui parler. Devenir une nouvelle personne, pouvoir recommencer, cela l'avait soulagé rien qu'en y pensant. Elle aurait pu simplement quitter l'Inde, partir sans se retourner mais elle savait son compagnon bien trop déterminé. Elle savait qu'il allait vouloir partir avec elle, ne plus la laisser partir. En y réfléchissant, elle s'était dit qu'il était l'heure qu'elle lui rende la monnaie de sa pièce. Et elle l'avait fait mieux que n'importe quel auteur dramaturge n'aurait pu l'imaginer. Si lorsqu'elle vivait encore à ses côtés elle le connaissait par cœur, ce n'était plus du tout le cas à présent. Aussi elle ne comprenait pas réellement sa réticence à aller à l'hôpital.

Maintenant qu'elle savait que son ancien petit ami était en ville, il allait falloir qu'elle s'arrange pour le voir une nouvelle fois. Elle voulait qu'il souffre à nouveau, c'était plus fort qu'elle... Un peu comme un amour destructeur. Parce que quelque part, au fond, elle était toujours amoureuse de lui, elle le voulait, seulement pour elle, même si elle était partie en se prétendant morte. C'était compliqué cette histoire, tellement. Elle comptait bien le faire tomber dans ses filets à nouveau. Elle arriverait à le séduire, elle en était certaine. Elle savait usé de ses charmes et elle le ferait. Son envie de vengeance était revenue, comme au premier jour. Eryn était une jeune femme douce, tendre, qui allait sans doute lui plaire. L'écrivain monta dans la voiture, tout comme elle. Elle ne put s'empêcher de penser en le regardant qu'il était vraiment mal en point et tout ça par sa faute. Elle le raccompagnerait et essayerait de s'assurer qu'il irait bien. Cela l'inquiétait...

Imran lui indiqua la direction, qu'elle allait devoir prendre pour le reconduire chez lui. Elle hocha la tête à la deuxième série d'instruction, le chemin n'était pas si compliqué que ça. Ce n'était pas si loin que ça et c'était un très bel endroit, bien éloigné de l'endroit où elle vivait. Sa maison devait être superbe, il avait toujours eu de bons goûts pour ça. L'appartement qu'elle occupait n'était pas très grand et c'est vrai que parfois elle se sentait un peu à l'étroit mais elle allait finir par s'y faire. Après tout, tenir une boutique était onéreux et acheter quelque chose de trop grand aurait éveiller les soupçons. Il fallait faire attention à tout, absolument à tout. La seule petite folie qu'elle avait fait était avec sa voiture, un joli 4x4. L'excuse était toute trouvée : c'était sa famille qui lui avait offert pour son anniversaire. Tous les membres de sa famille y avait participé pour lui offrir une si belle voiture. Mentir ce n'était pas aussi dur qu'elle pouvait le penser finalement. Il fallait simplement être sûr de ne pas s’emmêler et raconter la même chose à tout le monde.

Ce qu'elle faisait dans la vie. C'était bien loin du mode de la mode mais il s'agissait toujours de gérer un business, elle avait ça dans le sang et son enseigne de couture avait très bien marché, il en serait de même pour la pâtisserie, elle en était certaine. Elle sourit, ne quittant pas la route des yeux. « J'ai ouvert une petite pâtisserie en centre ville. Elle est nouvelle. Même si je crois qu'elle est difficile à rater, j'ai voulu quelque chose de coloré, quelque chose qui fasse un peu rêver, qui transporte les gens. Enfin, n'allez pas croire qu'on est dans Charlie et la Chocolaterie hein. C'est un endroit très sympa. Si un jour vous voulez passer ou si vous avez besoin d'un gâteau. J'ai pas goûté tous les gâteaux de la ville mais nos premiers clients disent que c'est très bon. » Elle eut un sourire en pensant à tout ça. Elle avait mis du temps avant de l'ouvrir. Eryn avait dû refaire complètement les peintures mais aussi créer l'actuelle mezzanine, utilisant ainsi la grande hauteur des plafonds, créant un espace supplémentaire pour que ses clients puissent manger et prendre un thé tranquillement. « Et vous ? »

La voiture s'arrêta à un feu rouge quelques minutes plus tard. La demoiselle se tourna alors vers lui et le vit prendre son alliance dans la main. Alors il n'avait pas oublié Minissha... Cela l'émue, aussi elle décida de regarder en face d'elle. Son anneau aussi elle l'avait gardé, cachée. Ils étaient encore mariés. Pour un peu plus de six ans. Le véhicule reprit sa route doucement, prudemment. Imran lui posa la question qui tue : est-ce qu'elle était mariée ? Ses mains se resserrèrent sur le volant et elle hésita une seconde avant de hocher la tête. « Enfin, j'aurais dû l'être plutôt... Mon fiancé était militaire. Il est parti en Afghanistan et... » Elle prit une grande inspiration. « Quelque part, je savais que ça pourrait arriver mais on est jamais préparé à ce genre de chose. C'est pour ça que j'ai déménagé ainsi. » La demoiselle secoua légèrement la tête, comme si elle voulait chassez les mauvaises pensées de sa tête même si son esprit était totalement vide. Pourquoi cette histoire ? Parce qu'après ça la plupart des gens la laissait tranquille, il ne posait pas de questions. Elle sourit doucement, un peu gênée, le regardant une seconde alors qu'ils avaient déjà fait une partie de la route. « Désolée, je veux pas vous embêter avec mon histoire. Et vous alors ? » Elle était curieuse de savoir si il allait lui parler d'elle ou non. La bague semblait l’hypnotiser. Roulant tranquillement, elle avait peur d'arriver trop vite, jamais elle n'aurait pensé que ça arriverait.
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MessageSujet: Re: “ – Le destin se joue de nous et si on lui disait d'aller se faire foutre ? ”    “ – Le destin se joue de nous et si on lui disait d'aller se faire foutre ? ” EmptyMar 11 Sep - 13:36


Parfois, je veux la rejoindre. Prend l'objet dans le tiroir de ma chambre, l'enfoncer dans ma bouche et tirer pour qu'une balle mette enfin un terme à cette vie. Que je puisse enfin retrouver le repos dans ses bras. Et pus je me rends compte que je mérite pas de mourir aussi facilement. Oh non, je ne mérite pas de la rejoindre maintenant.

Il s'était installé dans la voiture et la jeune femme était en route pour le conduire chez lui. Chez lui bien loin de l'hôpital, bien loin du centre de la ville et des gens qui parlent de vous sans savoir. C'était au moins ça. Il allait pouvoir retourner chez lui et se débrouiller seul pour essayer de se remettre de cet accident. Il avait encore du mal à comprendre ce qui lui arrivait, ce qui se passait. Ce qu'il faisait actuellement. Son cerveau avait du mal à suivre l'enchainement des évènements, et c'était normal. Dans la voiture, il sentait son corps lui faire mal et pourtant il aurait cru qu'assis il se sentirait un peu mieux. Un mal de crâne n'arrêta pas de lui envoyer des décharges, comme un tictac. Comme si son temps était compté et ça, Imran le savait. Il voulait trouver un moyen de ne pas y penser, de ne pas se vocaliser sur le sang sur son front, sur la douleur dans le bas de son ventre, sur son crâne qui donnait l'impression de gonfler et de grandir à chaques secondes. Il avait l'impression que plus la voiture avancée, plus il finirait par ressembler à Jimmy Neutron. Ou alors à un drôle de Frankenstein. Après tout, il était dans un sale état.

Il avait alors demandé à Eryn ce qu'elle faisait dans la vie. Visiblement, ça ne la dérangait pas d'avoir un futur cadavre dans sa voiture et elle lui répondit très franchement... Visiblement c'était une vendeuse de pâtisserie. En attendant ça, Imran ne put s'empêcher de sourire. Il était déjà passé devant, à certains moments. Il n'y était jamais rentré, il faut dire qu'il n'était pas du genre gourmand et les pâtisseries, ce n'était pas tant ses trucs. Si on met à l'écart les pâtisseries indiennes. Visiblement, elle avait l'air très satisfaite de son travail. Elle avait l'air d'adorer sa pâtisserie. Il ne savait pas pourquoi un sourire idiot s'affichait sur son visage. Sans doute de voir la manière dont elle parlait de sa pâtisserie, c'était comme si pendant un moment ils oubliaient complètement ce qui s'était passé plus tôt. En tout, la sincérité avec laquelle elle parlait de son travail, c'était comme forçé Imran à en faire tout autant. Bien qu'il lui en veuille toujours pour les douleurs atroces qu'il avait un peu partout, il se lança tout de même.

Après tout, il aurait pu être mort si elle n'avait pas freiné.

« - Actuellement je suis psychiatre. Dans l'hôpital de la ville. » Il se tourna vers elle, rajoutant par la même occasion ce que d'habitude il ne disait pas. « - J'étais écrivain à une époque, j'étais même plutôt connu. »

C'est vrai, même connu dans le monde. Il se souvient d'une fois à Paris où il avait pris l'avion pour rejoindre Minissha, lui faire une surprise durant la Fashion Week. Le fait qu'il apparaît au défiler de la grande styliste avait fait la une des journaux. C'était avant qu'elle finisse par lui dire oui. A ce moment-là, ils étaient justes en couple, rien de plus, bien que la demande d'Imran planait dans les aires. Il était resté à Paris, il l'avait accompagné à d'autre défilé, il se souvient d'une journée en particulier, où Minissha l'avait empêché de sortir dans la rue parce qu'elle voulait changer la manière dont il était habillé. C'était la chose la plus mignonne que quelqu'un n'avait jamais faite pour lui et c'était aussi très drôle.

S'arrêtant à un feu rouge, avant de reprendre la route. Fixant la route, Imran se demanda si elle était mariée. Il pensait au mariage à cause de l'anneau autour de son cou qu'il avait soigneusement remis derrière sa chemise, bien caché, remit en place. Il ne voulait pas rester à fixer l'objet durant tout le trajet, d'ailleurs Eryn ne manqua pas de lui répondre. Il se tourna alors vers elle. Visiblement, ça n'était pas facile pour la jeune femme non plus. Un militaire. La pauvre, elle avait perdu son mari. Il était mort en combattant pour son pays. Visiblement, elle était encore toute retournée. Ça devait être plutôt récent faut croire. Et elle retourna la question à Imran. Il la regarda un moment, cherchant quoi répondre, avant de regarder la route. Il n'aimait pas parler de Minissha, il détestait ça. Il détestait dire qu'elle n'était plus de ce moment.

« - Ma femme est morte, en décembre dernier. » Il sentait tout son corps se raidirent à cette phrase. Il s'accrocha à son jean, comme si c'était vital. Un moyen comme un autre de canaliser sa colère et sa tristesse. « - Le 21 décembre 2011, à 13h12 sur l'autoroute liant Mumbai à Pune alors que je l'attendais devant l'autel. »

Il se tourna vers elle. Vers cette femme qui visiblement savait ce que c'était que de perdre quelqu'un. Après tout, son mari était mort en guerre, dans un autre pays, loin d'elle. Sans doute cela faisait des mois qu'il était parti. Imran lui, avait toujours du mal à accepter sa mort. Quelques mois auparavant, quand il venait d'arriver à Arrowsic, il avait retrouvé dans les cartons l'ancien téléphone de Minissha. L'opérateur indien avait appelé Minissha pour la prévenir que son numéro serait supprimé suite à aucun rechargement de crédit depuis 6 mois. Les opérateurs téléphoniques, quelle bande de connard. Et Imran avait fait une chose stupide. Une chose qui ressemblait à un geste désespéré. Il paya un abonnement pourri pour que le numéro de Minissha soit toujours là. Si le téléphone est désormais dans le tiroir près de son lit, ce que fait Imran parfois, c'est l'appeler comme si un jour elle allait répondre. Et quand personne ne répond, sa messagerie se met en place et alors, il entend sa voix.

"Allo ? Oh Imran arrête ! Je suis au téléphone (rire) Vous savez quoi ? Vous êtes sur ma messagerie, ne me laissez pas de long message sinon c'est Imran qui répondra. Biiiip"

« - Est-ce qu'il vous arrive parfois de vous dire qu'il y a des chances qu'un jour, votre mari revienne ou que quand vous vous réveillez le matin, vous croyez qu'il est juste à côté de vous ? Ce genre de choses ? » il lâcha un sourire idiot avant de reprendre : « - Pardon, je parle inutilement. C'est juste... Quoi que je fasse j'ai constamment l'impression qu'elle est là. »
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MessageSujet: Re: “ – Le destin se joue de nous et si on lui disait d'aller se faire foutre ? ”    “ – Le destin se joue de nous et si on lui disait d'aller se faire foutre ? ” EmptyDim 23 Sep - 17:14

Eryn avait quitté Mumbai pour finalement atterrir à Arrowsic. La ville était beaucoup plus petite et elle n'était plus Minissha, la créatrice de mode et pourtant,e elle avait l'impression que les rumeurs iraient tout de même bon train. Ce n'était pas réellement ce qu'elle voulait mais elle savait parfaitement qu'elle ne pourrait pas éternellement déménager. Elle était partie pour refaire sa vie, trouver un endroit où être à sa place. Il lui faudrait un peu de temps mais cette ville devait devenir la sienne, surtout maintenant qu'elle savait qu'Imran n'était pas loin. Elle allait pouvoir le revoir, même si elle n'était pas certaine que ce soit une excellente idée. Tout dans son esprit devenait trouble, comment pouvait-il avoir autant de pouvoir sur elle après tant de souffrance ? Peut-être était-ce de le voir dans cet état qui la bousculait... Se souvenant ce qui s'était passé lorsqu'elle avait appris qu'il était malade et qu'il était parti loin d'elle. Quelques semaines après avoir lu la lettre qu'il lui avait laissé et après avoir fait le deuil de leur relation, elle avait espérait de tout son cœur qu'il soit mort. Un peu comme aujourd'hui.

Le métier qu'elle exerçait aujourd'hui n'avait plus grand chose à voir avec son ancien travail de styliste. En venant ici et en changeant de vie, Eryn avait renoncé à la gloire, aux paillettes, aux soirées mondaines et plaisir de voyager, de vivre dans le confort. Tout était différent mais elle n'était pas malheureuse pour autant, bien au contraire. La jeune femme avait toujours pensé que n'importe quel métier peut être intéressant, que quoi qu'on fasse on puisse être heureux à condition bien sûr d'aimer son travail. La pâtisserie était un monde complètement différent et qu'elle adorait. Elle cuisinait et s'occupait aussi de son entreprise, ayant dans l'idée de créer plusieurs événements pour attirer du monde. Peut-être que cela ne marcherait pas. Elle trouverait alors autre chose à faire. Il faut aller de l'avant, voilà les mots que la jeune femme ne cessait de se répéter depuis son départ de Mumbai. Naturellement lorsqu'elle eut finit de parler de son travail, ce fut le tour d'Imran. Elle se demandait ce qu'il faisait à présent. Elle savait qu'il n'avait pas sorti de livres depuis son départ alors avait-il décidé de vivre avec les bénéfices divers qu'il avait. Elle hocha doucement la tête en l'entendant dire qu'il était psychiatre puis eu un sourire en l'entendant parlé de ses livres. Il pouvait être fier de lui, ses ouvrages étaient des bijoux de littérature. « Oh je me disait bien que j'avais déjà entendu votre nom quelque part. Une amie a dû me parler d'un de vos livres... Attendez... Bêtises... Quelque chose avec bêtises non ? Il faut dire que je n'ai jamais eu beaucoup de temps pour lire. » Ses livres étaient des parties de lui et elle le savait très bien, aussi elle préféra lui faire croire qu'elle ne les avait pas vu, pour pas qu'il s'imagine à découvert.

Eryn se souvenait aussi parfaitement de cette surprise qu'il lui avait fait. Il faut bien dire qu'elle n'avait pas oublié grand chose de ce qu'ils avaient vécus ensemble. Tout était encore bien inscrit dans son esprit, comme des cicatrices qui ne guérissent jamais. Pendant tellement de temps elle ne l'avait voulu que pour elle. À présent elle le rejetait en bloc, elle voulait le faire sortir de sa vie comme on chasse un parasite de chez soi. Comme quoi l'amour n'est pas éternel et les contes de fées n'existe pas sinon quoi ils seraient toujours ensemble, le jeune homme ne serait jamais parti. De toute façon, elle avait compris très jeune que ces histoires de princesses n'existaient que dans les livres ou à la télé. Sa vie n'avait pas toujours été rose et c'est sans doute pour ça qu'elle ne se plaignait jamais ou très rarement.

La demoiselle sentit que Imran se tournait vers elle, après son histoire. Elle avait été facile à trouver : beaucoup d'américains étaient partis à la guerre sans y revenir et beaucoup de gens en souffraient encore. Comme ça, elle éviterait les questions. En l'entendant dire que sa femme était morte, elle prit un air un peu attristée. Il fallait être aveugle pour ne pas voir ses membres se contractaient, sa main serrée son jean. Elle priait pour que ça lui fasse un mal de chien, pour qu'il sache ce qu'elle avait vécu à deux reprises. Elle espérait lui avoir fait plus de mal que si quelqu'un venait, le poignardait et lui arrachait le cœur à mains nues. Qui aurait pu croire qu'une femme d'ordinaire si douce qu'elle puisse se montrer aussi cruelle envers l'homme qu'elle avait aimé en plus de ça. L'histoire de Imran était bien plus triste que celle qu'elle avait inventé, en plus de ça qu'elle était vraie. Elle hocha la tête doucement en l'entendant. « Oh... » Dire qu'elle était désolée ne servirait à rien. Elle se souvenait parfaitement lorsqu'elle avait cru son compagnon mort à cause de sa maladie cardiaque qu'elle avait détesté toute personne lui disant être désolé. Personne ne savait ce qu'elle pouvait ressentir à ce moment précis. Elle se tourna vers lui et leur regard se croisèrent. Elle ne le supporta pas plus de quelques microsecondes, c'était comme si on la ramenait dans le passé et cela lui faisait un mal fou. « Je sais que vous dire que je suis désolée ne sert à rien, mais je sais à quel point c'est difficile... »

Eryn ignorait tout de cette histoire de téléphone. Elle se demandait pourtant ce qu'il se passerait si un jour il venait à découvrir qu'elle était toujours en vie. Si elle allait devoir lui dire un jour en face ou si la presse découvrait toute cette histoire... Peut-être chercherait-il à la retrouver, peut-être pas du tout. Elle n'en savait rien et cela échappait à son contrôle ce qui ne lui plaisait pas du tout. Elle écouta attentivement le psychiatre et sourit doucement. « Oui, souvent. J'ai l'impression qu'il est toujours là, qu'il vient de se lever et qu'il est allé nous chercher des croissants comme il avait l'habitude de le faire. Parfois c'est une odeur, un rire qui me fait penser à lui, les souvenirs reviennent tellement vite... C'est un peu comme s'il n'était jamais parti. Je crois qu'on a tous un passager noir avec soi, qu'il vous accompagne où que vous alliez, quoi que vous fassiez. Je sais que Marshall sera la mien parce que même dans des années je penserais toujours à lui. Je pourrais pas l'oublier... Je ne sais pas si c'est très recommandé mais... Je ne passerais jamais complètement à autre chose, même si tout le monde me dit qu'il faut avancer, je sais que même si j'arrive à trouver quelqu'un d'autre, Marshall sera toujours dans un coin de ma vie, là. Un peu comme quelqu'un qui vous regarde, qui vous suit mais qui ne viendra plus jamais prendre votre main ou... Quoi que ce soit d'autre... » Elle prit une grande inspiration et sourit en coin. « Je suis désolée, quand j'écrase pas les gens j'ai tendance à trop parler. » Elle voulait plaisanter, détendre un peu l’atmosphère.
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MessageSujet: Re: “ – Le destin se joue de nous et si on lui disait d'aller se faire foutre ? ”    “ – Le destin se joue de nous et si on lui disait d'aller se faire foutre ? ” EmptySam 6 Oct - 13:23


Parfois, je veux la rejoindre. Prend l'objet dans le tiroir de ma chambre, l'enfoncer dans ma bouche et tirer pour qu'une balle mette enfin un terme à cette vie. Que je puisse enfin retrouver le repos dans ses bras. Et pus je me rends compte que je mérite pas de mourir aussi facilement. Oh non, je ne mérite pas de la rejoindre maintenant.

Visiblement, Eryn connaissait son nom. C'était toujours impressionnant de rencontrer des gens qui aimaient ce qu'il avait fait. Visiblement c'était son amie, mais ça lui faisait quand même plaisir. C'était toujours quelque chose. Comme si d'une certaine manière il avait réussi à atteindre l'âme des gens du monde entier, touché par ses faiblesses et par ses doutes. Son histoire, sa vie elle-même avait bouleversé pas mal de gens et aujourd'hui il était juste incapable de prendre un stylo et d'écrire un paragraphe. Minissha était partie en emportant avec elle son imagination, sa passion et son amour pour l'écriture. Il ne lui en voulait pas, il n'en voulait qu'à lui-même. Après tout, il aurait pu éviter des tas de choses dans sa vie, des tas, s'il avait su prendre les bonnes décisions. Il laissa échappé un sourire, face à la réponse d'Eryn, reprenant aussi vite - tout en oubliant la douleur qui parcourait toujours son corps.

« - Bêtises Humaines. Si un jour vous décidez de le lire, n'hésitez pas à venir m'en parler. Je n'écris plus, mais parfois ça me fait plaisir de parler avec des lecteurs. »

Ça pouvait toujours être une bonne chose, après tout Eryn était quelqu'un de visiblement bien. Elle avait des projets dans la vie, elle vivait seule depuis la mort de son mari et il y avait quelque chose dans sa manière d'être très attirant, mais ça c'était peut-être l'effet de l'accident, du sang perdu et de sa tête qui tournait. La conversation se tourna d'ailleurs vers leurs histoires, à elle comme à lui. Ses cicatrices profondes qui ne voulaient pas disparaitre. Etrangement et comme pour répondre avec sincérité, Imran avoua que Minissha était morte. En parlait était douloureux, pire encore c'était comme voir les engrenages du temps avancer plus rapidement. Il savait exactement quand, à quel moment Minissha était morte. Comme une chose à se rappeler toute sa vie. A la minute près. Il entendit Eryn s'exclamer d'un petit Oh. Il savait que ce n'était pas du tout le genre de conversations auquel on pouvait répondre avec facilité. On devait mesurer ses mots, avec prudence. Elle comprenait cependant que c'était loin d'être quelque chose de facile à gérer. Que même le temps n'aidait pas. C'était bon de savoir que dans cette petite ville, il y avait quelqu'un qui pouvait comprendre la peine qu'on pouvait ressentir à chaque seconde de sa vie.

« - Merci. »

Il était sincère. L'accident l'avait quand même retourné, mais ça lui faisait du bien d'être avec quelqu'un qui ne le regardait pas avec cette pitié horrible. Il laissa alors ses mots sortirent d'eux-même. Laissant ses pensées s'exprimer et à sa grande surprise Eryn y répondit. Elle comprenait, encore. S'il n'avait pas été dans cet été état il aurait adoré passer des heures à discuter avec elle. Prendre un café, un petit cupcake. Il écouta attentivement ce qu'elle disait. C'est vrai, quoi qu'il fasse dans la vie, Minissha serait là, toujours et visiblement Marshall aussi. Elle tenta de reprendre sa respiration en rajoutant avec humour que lorsqu'elle n'écraser pas les gens, elle parlait beaucoup. Il ne put s'empêcher de sourire face à ça. Il remarqua alors sa maison au fond de la rue.

« - Vous savez, si vous ne m'aviez pas écrasé, j'aurais adoré vous rencontrer dans d'autres circonstances. » Il préférait répondre à ça plutôt qu'à tout ce qu'elle avait dit, en même temps elle avait raison. Sur toute la ligne. Elle avait su toucher Imran d'une certaine manière comme lui le faisait avec ses patients. Comme si elle avait su lire en lui avec facilité. C'était déconcertant, mais rassurant d'une certaine manière parce qu'il avait tendance à croire que dans cette ville, il ne rencontrerait jamais personne d'intriguant, d'intéressant. « - C'est là. » dit-il en pointant du doigt la dernière maison. Rustique, mais c'était une petite maison classique. Il y avait devant sa voiture et visiblement Amy n'était pas dans le coin. Ce qui était une bonne chose. Lever son bras fut difficile, même pour pointer sa maison. Il avait mal un peu partout, mais d'un seul coup il eut l'envie de demander quelque chose. Dans la liste des choses qu'il ne fait jamais.

« - Est-ce que vous voulez bien... M'aider. » Il avait laissé sa tête se reposer sur l'appui-tête, tout en fixant Eryn calmement. Il avait vraiment du mal à bouger. En tombant, il s'était fait mal aux genoux, il avait visiblement ouvert son crane vu le sang, il s'était brulé les mains légèrement contre le béton de la route. En bref, il y avait pas mal de coupure à désinfecter et vu la douleur que présenter son bras droit, il sentait qu'il ne pouvait pas le faire seul. Il savait aussi que sur la base de son abdomen une douleur atroce le torturer. « - En réalité, j'ai beaucoup de mal avec le sang et ça serait idiot de ma part que de dire que je peux le faire seul. Mon égo n'est pas si énorme. » Il tenta de sourire, il savait qu'Eryn ne refuserait pas. Elle était tout de même responsable de son état. Mais quand même. Il senti la voiture s'arrêter et sorti de l'engin tout en prenant une grande respiration. Se relever était sans doute la chose la plus dur qu'il dut faire. Il aurait pu tomber dans les pommes, là tout de suite, mais sa volonté l'en empêcher. Il attrapa le sac qu'il avait mis à l'arrière, prêt à entrer dans sa demeure.

Eryn allait sans doute tomber dans un endroit assez spécial. Une maison à l'image d'Imran. Remplis de livres et de babioles. Aucune photo de Minissha ne trônait dans sa maison, ni même de lui. Il y avait cependant beaucoup d'objet de son ancienne villa et quelques cartons trainaient toujours dans le salon, à côté du grand piano. L'endroit était néanmoins plus propre que la fois où Quinn était venu. Il faut dire que maintenant que sa cousine était dans le coin, Imran faisait plus attention à ce qui trainaient. Son bureau était fermé à clef par exemple, la boite de médicament était dans une boite à côté sous un table du couloir, bien fermé. Et la trousse de secours dans la salle de bain - où l'endroit le plus clean de la maison. Il faut dire qu'Imran a toujours su prendre soin de son image, de son apparence. Il aimait prendre son temps et être sur son 31. Constamment. Il posa le sac à l'entrée, près du porte-manteau. Imran se dirigea directement dans le salon pour s'asseoir et se poser. Il en avait besoin, c'était plus fort que lui. Il avait du mal à sentir ses jambes.

« - Vous pouvez faire comme chez vous, vraiment. Mais si vous avez envie de boire un truc, j'ai que de l'eau. » Il passa la main devant son visage, tenta de rester debout, de ne pas sombrer. De ne pas disparaitre. « - Vous savez, je ne vous en veux pas pour l'accident.» Il se tourna vers elle. « - J'étais en colère, mais vous n'avez pas fui. J'ai l'habitude de croiser des abrutis, je suis plutôt ravis d'être tombé sur vous en fait » Il lui dit signe le nécessaire était à l'étage. « - Vous trouverez tout ce qu'il faut dans la salle de bain, la première porte à droite dans le couloir en haut. » Il commença à retirer la veste déchirée et son débardeur, tout en grimaçant. Bon sang, qu'il avait mal. Il le sentait là, dans chaque parcelle de son corps. Il était désormais torse nu. Il ne supportait pas voir le sang qu'il avait sur lui, par conséquent, la tête posée, il fixa le plafond, tentant de respirer correctement. Bon sang, pitié que ça passe vite.
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