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 Personne ne peux savoir à l’avance quel jour sera le plus important de sa vie... Ҩ

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Ella B. Clarke-Jarvis
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MessageSujet: Personne ne peux savoir à l’avance quel jour sera le plus important de sa vie... Ҩ   Personne ne peux savoir à l’avance quel jour sera le plus important de sa vie... Ҩ EmptyMer 19 Sep - 21:47

Et j’étais là. Dans ce lit d’hôpital blanc. Dans cette pièce blanche. Coincée entre ces murs blancs. Et cette putain de pompe à morphine dans le bras. J’étais censée appuyer dessus. Dès que la douleur était trop grande. Mais j’en avais rien à foutre. Je laissais faire. Qu’elle vienne cette putain de douleur physique. Qu’elle vienne. La morphine, elle n’atténuait pas toute cette douleur psychologique. Au mieux elle me permettait de trouver le sommeil. Mais, le réveil était toujours plus dur. C’était toujours plus dur de ne pas l’avoir contre moi. De douter de tout le monde. A tel point que j’étais persuadée qu’il n’était pas vivant. Qu’il me mentait tous le temps que j’aille mieux. Il n’avait pas pleuré. Je ne l’avais pas touché. Je ne l’avais pas senti. Vous savez combien c’est immonde ça ? De mettre un enfant au monde. Et de vous le voir retirer ? Sans même savoir s’il respire. Ils me disaient tous que oui. Il respire. Mais je ne croyais personne. Il devait penser que je virais folle. Mais, il ne comprenait pas. Ils n’étaient pas moi. Ils n’étaient pas une mère de dix-huit ans. Seule. Ils étaient… mes proches. Et j’étais heureuse qu’ils soient à mes côtés. Mais partout autour de moi, tout le monde m'a toujours protégé. Et je savais que si Lleyton était mort, si Lleyton est mort, personne ne me l'aurait avoué, personne ne me l’avouera. Je les connais trop bien pour en douter. Et au fond d’eux, ils le savent. Qu’ils auraient agi comme ça. Pour mon bien. Pour ne pas me perdre. Mais moi, sans lui je suis rien. Sans lui, je suis sans Mattia. Sans lui, j’ai plus de raison d’être. Et je sais que cette passion est ridicule. Mais une passion c’est ça. Une passion c’est quelque chose qu’on ne maîtrise pas. Qu’on explique. C’est tout sauf raisonnable. Et c’est parfois bien loin d’être agréable. Oui. Une passion c’est ça.

J’avais fini par m’endormir. Après avoir pleuré en silence. Après avoir laissé le temps s’échapper. J’avais fini par m’endormir. Et par rêver de lui. Parfois, j’aimerais vivre dans l’un de ces rêves. Ou rien n’est réel. Tout n’est qu’illusion. Mais rien n’est douloureux. J’aimerais terriblement que ce soit la réalité. Surtout quand je me réveille en sueur. Parce que j’abuse. Je devrais appuyer sur cette putain de pompe à morphine. Parce qu’évidemment, j’avais rien compris à ce que j’avais. Mais, j’avais quelque chose. De douloureux. En réalité, je n’avais même pas écouté. J’en avais rien à foutre. Je voulais mon fils.

Puis, la porte s’ouvrit. Je relevais un peu la tête. Pour voir de qui il s’agissait. Et là, je devais avoir une hallucination.. Sinon que faisait-il là ? Lui qui ne voulait rien avoir à faire avec le bébé ? Lui qui… m’en voulait tant ? Enfin, le voir là, c’était aussi improbable que de voir ma mère. Je fronçais les sourcils. Reposant ma tête sur l’oreille. Persuadée que c’était l’effet de la morphine. Et encore plus convaincu que la drogue, même légale, c’était de la merde. La preuve. Ça ne faisait que m’enfoncer. Je n’arrêtais pas de rêver que Mattia vienne me voir. Même quand je dormais cinq minutes, c’était mon rêve. Et avec cette putain de drogue, ça semblait tellement… réel.
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MessageSujet: Re: Personne ne peux savoir à l’avance quel jour sera le plus important de sa vie... Ҩ   Personne ne peux savoir à l’avance quel jour sera le plus important de sa vie... Ҩ EmptySam 22 Sep - 17:37

En transe. C'était exactement la sensation étrange dans laquelle Mattia se trouvait depuis la veille. Tout flottait autour de lui. Il marchait sur un nuage moelleux, et tout autour de lui n'était que brouillard épais. Même les mots tennis, balle et raquette de tennis ne sonnaient pas à ses oreilles comme d'habitude. Ces mots rentraient, et ressortaient aussitôt, sans jamais taper dans son cerveau le coin du plaisir. Plus rien n'existait. Plus rien n'avait d'importance. Prisonnier d'un sentiment bien étrange. Et ce, depuis ce message vocal laissé sur son portable.

Flashback

Epuisé, fatigué, sentant tous ses muscles travailler, mais heureux, Mattia s'approcha du banc, et s'y posa, les fesses sur le dossier. Il affichait un grand sourire, et tapa volontiers dans la main d'un mec qui venait justement de le féliciter. Lui. Le gamin. Celui qui en deux matchs venait de faire des ravages. Celui qui venait de battre là, quelques minutes auparavant, le 273ème mondial. Un rêve pour lui. Un cauchemar pour les autres. Il partait avantagé; c'était ce qu'il leur répétait. Eux n'avaient que très peu de vidéos de lui, jouant au tennis. Lui pouvait facilement s'en procurer ou écouter les autres joueurs et essayer de deviner leurs points faibles. Et même s'il se répétait sans cesse que c'était la chance du débutant, il n'en était pas moins heureux. Il vivait pleinement son rêve. Jetant un rapide coup d'oeil autour de lui, il aperçut Michael arriver, sourire jusqu'aux oreilles, son gros sac sur son épaule contenant pas mal de ses affaires. « Je n'en reviens pas, tu l'as latté! Bon, je te laisse digérer ça, mais faudra quand même qu'on reparle de ce mauvais coup.. En attendant, faut que tu te reposes; a cause de ce temps, tu rejoues dans quelques heures.» s'exclama-t-il, le doigt pointé sur lui. Ce mauvais coup. Mattia l'avait presque oublié. Chaud bouillant, il avait effectivement râlé après l'arbitre. Encore une fois. La première fois sur un terrain en temps que pro. « ouais.. » lâcha Mattia, un grand sourire sur ses lèvres, avant de taper dans la main de son coach. « Bravo gamin! ». Gamin. Le petit surnom qu'on lui donnait sur le tournoi; parce qu'il était nouveau. Et jeune. « Tiens au fait ton téléphone. » Il lui tendit alors son téléphone que, Mattia, aux anges, attrapa et commença à regarder. Il avait reçu un sms -de Teddy-, et un appel en absence d'Ashton. Ce dernier lui avait laissé un message vocal. Il mit aussitôt le portable à son oreille et l'écouta. Quelques mots ressortaient dans cette petite conversation.. Ella...pas en forme...Hôpital.. Ses mots tapaient dans sa tête quand il rappela aussitôt Ashton. Et qu'il apprit la nouvelle.

Fin du flashback

Ella avait accouché.
Ce petit bébé était né.
Lleyton avait pointé le bout de son nez.

A partir de là, il avait vécu en transe complète. Plus rien autour de lui ne comptait. Il n'avait eu qu'une idée en tête; rentrer le plus tôt dans le Maine. Et que deux prénoms en tête; Ella et Lleyton. Il se souvenait avoir sourit en entendant le prénom. C'était bien du Ella tout craché. Même avec tout le mal qu'il lui avait fait, elle tenait quand même son petit hommage. Il avait fait son autre match, trois heures plus tard. Il s'était pris une raclée. Mais il s'en fichait. Il n'avait pas râlé lorsque l'arbitre avait dit qu'une de ses balles était out. Il n'avait pas protesté quand on avait mis trop longtemps -dix minutes- pour lui apporter une bouteille d'eau. Il s'était contenté d'être sur le terrain. Physiquement. Parce que moralement, il était à des centaines de kilomètres de là, dans un sentiment indescriptible. Il était là, le petit bout qui lui avait causé tant de dégâts. Il était là. Ella était maman. Elle avait changé de grade. Elle n'était plus seule maintenant. Et puis surtout, elle n'était pas bien. Pas parce qu'elle déprimait, mais parce que physiquement ça n'allait pas. Alors, aussitôt éliminé de ce tournoi, il était monté dans cet avion, et s'était envolé pour le Maine.

Fatigué par cette nuit passée à l'aéroport et sur la route, fatigué par cette nouvelle, usé par le léger décalage horaire, Mattia tentait de se tenir le plus éveillé possible. Il se sentait tout étrange. Il avait l'impression que ses jambes allaient se dérober à chaque instant, et qu'il allait s'écraser là, comme une merde, sur le seuil de la chambre d'Ella. Ella. La main sur la poignée, il hésita un instant. Il allait l'effrayer avec sa tête. Ses cheveux devaient être en bataille. Ses yeux devaient être tout rouges, tout gonflés sur ses cernes. Et puis que faisait-il vraiment là? Il avait agit par instinct. Parce que malgré tout, bien qu'il ne s'entende plus trop avec, elle restait Ella. Il passa alors sa main sur sa tête, et puis, après un petit soupir pour s'encourager, il ouvrit la porte. Il fut aveuglé par la blancheur de la pièce. Blanche comme l'innocence. Mais surtout blanche comme la plupart des chambres de l'hôpital. Il l'aperçut alors, étendue sur son lit, la tête relevée dans sa direction. Les cheveux aussi en bataille que lui, le visage aussi blanc que son drap, les yeux gonflés comme si elle avait pleuré. Et surtout; elle était branchée. Des fils sortaient d'une machine et venaient la piquer dans son bras. Se sentant d'un coup gêné, Mattia enfouissa ses deux mains dans les poches de son pull de sport. Il fit un petit pas dans sa direction, tentant un petit sourire. Juste pour la réconforter. Juste pour lui donner le ton de sa venue. Après avoir fait un léger arrêt, et après lui avoir lancé un petit « salut » qui eut bien du mal à sortir de sa gorge, il s'approcha plus près d'elle. Cette fois, il ressortit les mains de ses poches, et les posa sur le bord du lit, tapotant doucement le matelas. Il l'observa quelques secondes en silence, puis finalement, lui demanda. « Ca va? » Deux simples mots. Deux tout petits mots. Mais deux mots qui lui semblaient plus qu'importants.
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MessageSujet: Re: Personne ne peux savoir à l’avance quel jour sera le plus important de sa vie... Ҩ   Personne ne peux savoir à l’avance quel jour sera le plus important de sa vie... Ҩ EmptySam 22 Sep - 22:17

Ce n’était pas il semblait. Il l’était. Je veux dire, Mattia était réel. Mattia était bien dans cette chambre d’hôpital qui vous donne envie de crever. Ou au mieux de fuir. Mattia était là. Et il m’offrait un petit sourire réconfortant. « salut ». Ce mot semblait s’être serré dans sa gorge. Comme si briser ce silence était difficile. Peut-être que ça l’était ? Peut-être parce que tout ça donnait l’impression d’être presque mort. Peut-être parce que j’avais l’air d’un cadavre. Et je ne sais pas. Ça me semblait difficile. De le briser. Ce silence. Il s’approcha de moi. Posant ses mains sur le matelas. « Salut… ». J’observais son visage. Il était bien réel. Parce qu’il était fatigué. Parce que c’était comme si il était venu ici à la hâte. Parce que si j’avais halluciné, il n’aurait pas été comme ça. Je poussais un soupir de soulagement. « Ça va? ». ça semblait tellement simple comme question. Tellement banale. Et sans importance. Et pourtant, je sentais les larmes monter malgré moi. Je voulais prétendre que tout allait bien. Mais dès qu’on me demandait ça, je pensais à Lleyton. Et dès que je pensais à lui, je ne pouvais retirer cette idée de ma tête qu’il était mort. Dans ces conditions, je n’arrivais pas. A faire comme si tout allait bien. Alors que pourtant, j’aurais aimé. « Je…bah… tu sais, ils essayent de me droguer. ». Je lui montrais cette affreuse pompe. Que je détestais au moins autant que cet hôpital. Les larmes roulaient le long de mes joues. Et moi je cherchais à fuir la question. A ne pas répondre à la question directement. Ne pas mentir. Ignorer simplement la question. En parlant d’un truc ou d’un autre. Comme je le faisais avant. Comme j’avais pu le faire plusieurs fois quand on était ensemble. Avant tout ça. Ça va Ella ? Humm j’ai natation synchronisée. Qu’est-ce qui ne va pas ? J’ai encore eu un F en maths. Avant tout ça, c’était nous. Avant il était celui qui savait quand j’allais bien ou mal. Maintenant, c’était différent. Alors peut-être que j’avais l’espoir qu’il ne s’en aperçoive pas ? Que j’avais évité la question.

J’essuyais alors mes larmes. Parce que j’avais l’air ridicule. Et qu’il n’était certainement pas venu pour me voir chialer. Il me voyait tout le temps chialer depuis sept mois et demi. Personne ne m’avait autant vu pleurer que lui. Alors il devait en avoir bien assez. Ce n’était pas le moment de pleurer. Ce n’était pas le moment d’être aussi faible. De penser à Lleyton. Je devais me contenter de penser à Mattia. En zappant qu’il m’avait offert un fils. Un fils que j’avais perdu. « Et toi champion, comment tu vas ? ». Le plus important c’était ça. C’était que lui, il vivait. C’était que lui il avait vécu son rêve avec ce tournoi. J’étais surprise qu’il soit là sitôt d’ailleurs. Mais je ne savais quel genre de tournoi c’était. Sur combien de jour c’était. Alors il n’était peut-être pas premier. Mais, dans les meilleurs ? Je n’en savais rien. Parce contre ce que je savais c’est qu’il n’y avait que le tennis pour lui.

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MessageSujet: Re: Personne ne peux savoir à l’avance quel jour sera le plus important de sa vie... Ҩ   Personne ne peux savoir à l’avance quel jour sera le plus important de sa vie... Ҩ EmptyDim 23 Sep - 17:34

Ella. Elle semblait frêle, cachée sous ses draps d'hôpital. Et pire que tout, elle paraissait aussi cadavérique. Son teint d'habitude plus hâlé semblait avoir perdu toutes ses couleurs. Comme si dans le panel, il n'existait que du blanc. Elle semblait faible en plus. Voilà ce qui la caractérisait le plus maintenant, et la voir aussi faible fit frissonner Mattia. Il n'avait tellement pas l'habitude. Elle était toujours active, toujours prête à bouger. C'était rare de la voir affalée sur un lit. Encore pire quand c'était un lit d'hôpital.

Mais heureusement, elle ne semblait pas avoir perdue sa langue. « Salut… » Elle ne parut pas réellement surprise de le voir débarquer. Du moins, son visage ne le montrait pas de trop. Du moins, Mattia ne l'avait pas spécialement remarqué. Lui aussi était fatigué. Tout tournait autour de lui, et il avait l'impression que le temps défilait sans qu'il ne puisse rien y faire. Il vivait chaque seconde sans réellement être conscient de tout. Comme là. Il voyait bien l'état désespérée dans lequel était Ella, mais il était incapable de dire autre chose qu'un pauvre 'ca va'. Non ça n'allait pas. C'était visible. Comme le nez au milieu de la figure. Et pourtant, c'était la seule chose qu'il avait osé dire.

Et au lieu de dire que non, ça n'allait pas, la toute nouvelle maman réussit à ouvrir la bouche, et à montrer la pompe qui la retenait attachée. « Je…bah… tu sais, ils essayent de me droguer. ». Elle se mit à pleurer. A pleurer. Des larmes coulèrent le long de ses joues et vinrent tomber sur le blanc des draps. Il eut mal, vraiment mal de la voir comme ça. De la savoir en si mauvaise état qu'elle tentait de ne pas répondre directement à sa question. Elle la contournait. Pour pas mentir. Et pour ne pas dire la vérité. Mais elle n'allait pas. La preuve, ses larmes ne cessaient de couler, dans le silence presque mortel de ce lieu. Et Mattia restait là, ses yeux poser sur la jeune fille, incapable de faire le moindre geste. Il avait peur de la toucher, peur de venir frôler ses douces joues et venir y enlever ces larmes. Aucun mot même ne put sortir de sa bouche pour tenter de l'apaiser. Rien. Il était là, comme ces dernières heures, vivant sa vie sans réellement prendre conscience de tout.
Il n'eut rien à dire, rien à faire que la main d'Ella se leva et vint essuyer ces maudites larmes. Finalement, ce fut elle qui ajouta une phrase, qui réussit à briser ce silence. « Et toi champion, comment tu vas ? ». Champion. Elle lui demandait clairement comment il allait, comment il se sentait. Mais ce n'était pas lui qui allait mal! Ce n'était pas à lui qu'on devait s'intéresser. C'était à elle, à elle et au petit bébé. Ce petit extraterrestre qui avait bousculé leurs vies. En aucun cas, il ne devait être le centre de la conversation. Pas aujourd'hui. Pas là.

Petit à petit, sa main avança vers son visage. Il enleva alors une dernière petite larme qui avait tenu jusque-là. Un léger sourire se dessina sur son visage, et bien gêné, la gorge toujours aussi enrouée, il répondit. « Beaucoup mieux que toi. » Ca va. Beaucoup mieux qu'elle. Il se rendit compte d'une chose; que lui aussi avait envie de pleurer. Parce que le petit était né. Parce qu'en naissant, il avait fait du mal à sa mère. Il n'était pas son géniteur pour rien apparemment.. Alors, doucement, il continua à caresser la joue d'Ella. Il n'avait rien ajouté d'autre, n'avait pas parlé de ses matchs, de cette magnifique victoire, et de cette foutue raclée qu'il s'était pris juste après. Cette semaine avait été magique. Mais ça, il préférait ne pas lui dire. De toute façon, il n'y pensait même plus. Quand ses yeux étaient posés sur Ella, il ne pensait qu'à ce qu'elle venait de vivre. Et puis, une question l'obnubilait. Encore une question importante. Continuant sans cesse de toucher sa joue, il lui demanda alors. « Tu l'as vu? » Il s'arrêta un instant, avant de reprendre. « Tu l'as vu ton bébé? » Son bébé. C'était irréaliste. Savoir que le bébé était sorti de ce ventre -ventre que Mattia avait vite fait regardé et qui était devenu plus plat-. Savoir que maintenant, Ella était maman. Maman.
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MessageSujet: Re: Personne ne peux savoir à l’avance quel jour sera le plus important de sa vie... Ҩ   Personne ne peux savoir à l’avance quel jour sera le plus important de sa vie... Ҩ EmptyDim 23 Sep - 21:30

Je voulais parler de Mattia. Je voulais qu’il me parle de tennis. Qu’il me raconte ses exploits. Je voulais qu’il soit le centre de la conversation. Parce que c’était plus facile. De parler de ce qui allait. C’était plus facile d’écouter quelqu’un parler de son bonheur. Parce que je ne voulais pas l’ennuyer avec tout ça. Je ne voulais pas qu’il ait à me plaindre. Je ne voulais pas le mettre plus mal à l’aise. Sa main s’avança jusqu’à mon visage, doucement. Essuyant la dernière larme. Il m’offrit un tendre sourire. Que je le renvoyais. Pas par obligation. Mais parce que j’adorais le voir sourire de la sorte. Avec tendresse. Et naturellement, ça me faisait sourire aussi. « Beaucoup mieux que toi. ». Les mots s’étouffaient toujours dans sa gorge. Il était gêné par la situation. Par le silence. Par cette chambre. Et je ne pouvais que le comprendre. Parce que je n’étais pas plus à l’aise que lui. Pas à cause de sa présence. Non bien au contraire. Mais parce que tout ce lieu m’était étranger. Mon corps le rejetait. Je voulais bouger. Je voulais pouvoir me lever. Regarder la pluie tomber. Je voulais agir. Mais, j’étais trop faible pour ça. Trop faible… rien que d’y penser j’en étais malade. Et forcément, dans cette situation, il allait beaucoup mieux que moi. Ça c’était certain. Et je n’aurais pas aimé qu’il soit dans le même état que moi. « J’espère bien, oui. ». Je tentais de lui offrir le plus et le plus sincère des sourire que j’avais en stock. Même s’il ne restait que peu de temps sur mon visage livide.

Mattia caressait ma joue avec délicatesse. Tendresse. Il n’avait pas parlé du tournoi. Il n’avait pas parlé du tennis. Que craignait-il ? Que son bonheur me rende plus mal ? Vraiment, il ne fallait pas. Parce que j’avais envie de voir mon Mattia me parler de sa passion. J’avais besoin de ça. Besoin de me rappeler que derrière ces murs blancs il y avait une vie. Mais visiblement, lui, il avait un autre sujet en tête. Une question en tête. « Tu l'as vu? » Il s’arrêta un instant. Alors que mon souffle devenait court. Alors que la tristesse m’envahissait. « Tu l'as vu ton bébé? ». Je secouais la tête négativement. Incapable de parler. Les mots restaient bloqués dans ma gorge.

C’était dur de l’admettre. C’était dur d’en parler. Mais c’était encore plus dur parce que c’était Mattia devant moi. Parce que lui dire qu’il était mort, ça revenait à lui dire que j’avais tout perdu. Tout, sans exception. Lui. Ma famille. Le sport. L’avenir. J’avais tout perdu. Mais, le plus dur, le plus douloureux, ce n’était même pas ça. A la rigueur, je m'en moquais. C’était que malgré tout dans ma tête Mattia était le père le Lleyton. Et je ne me sentais pas capable de lui dire qu’il était mort. C'était lui qui... c'était avec lui voilà tout.

Mon bébé. Mon fils. Je n’avais pas été fichu de le protéger. J’avais été trop égoïste. Et maintenant j’en payais le prix fort. « Je…je l’ai pas vu… je l’ai pas senti, ni touché…. Je l’ai pas entendu… il a… il a pas… pleuré. » . C’était tellement dur de sortir tout ça. Et je ne faisais que m’affoler davantage. « Il est mort… ». Et là, sans que je sache pourquoi, j’attrapais sa main. Et je la serrais. Peut-être parce que j’avais besoin de lui. Peut-être parce que j’avais tellement que je ne prenais plus conscience de mes actes. Lleyton. Pourquoi je lui avais donné un prénom ? Des prénoms ? Ils résonnaient dans ma tête. Comme l’écho de la souffrance, de la perte.


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MessageSujet: Re: Personne ne peux savoir à l’avance quel jour sera le plus important de sa vie... Ҩ   Personne ne peux savoir à l’avance quel jour sera le plus important de sa vie... Ҩ EmptyVen 28 Sep - 14:56

Tout en caressant doucement la joue d'Ella, le tennisman demanda si elle avait vu le bébé. Son fils. La chair de sa chair. Depuis la veille, il ne cessait de penser à ses mots, à ce petit bébé qui venait de pointer le bout de son nez, à ce gamin qui venait faire d'Ella une maman. Et plus il y pensait, moins il avait l'impression de vivre dans la réalité. Il ne cessait de se demander s'il n'était pas en plein rêve -du moins en plein cauchemar-. Peut-être qu'au final, Ella n'avait encore pas accouché. Elle avait encore son gros ventre, se trainait difficilement entre sa chambre et le salon, un pot de crème glacée dans les mains, parce qu'elle avait faim, parce qu'elle devait nourrir le petit cachalot dans son ventre de baleine, et allait s'asseoir sur le canapé pour regarder une énième fois la nat' synchro aux JO de Londres. Ou mieux! Elle n'était pas enceinte. Ils sortiraient toujours ensemble, et passeraient le plus clair de leur temps à s'entrainer. Ouais. C'était ça; il était dans un rêve! Dans deux minutes, il allait se réveiller et se rendre compte que cet hôpital, cette chambre blanche, cette tristesse et ce désespoir dans les yeux d'Ella n'étaient qu'une illusion. Il se réveillerait et irait alors la voir, et la trouverait, couchée sur son lit, à dormir dans les bras de Morphée, avec un ventre tout plat..
Mais la réalité le frappait de nouveau en plein fouet lorsqu'il vit la tête pâle d'Ella faire « non » de la tête. Elle n'avait pas vu son fils. Elle semblait tellement faible que les docteurs n'avaient pas du juger nécessaire de lui montrer le bébé. Elle en aurait été trop choquée. Voir dans son état un petit être, tout faible, tout maigre, tout petit, n'était peut-être pas nécessaire. Et pourtant, ça lui aurait fait du bien. Il en était sûr.

Il continuait de lui caresser doucement la joue. Ses yeux posés sur la jeune fille, il attendait qu'elle parle. Parce que visiblement, elle voulait le faire, mais avait bien du mal. Alors lui, il l'observait en silence en attendant que sa gorge veuille bien libérer le mal qu'elle avait en elle. Il s'était attendu à tout. Sauf à ça. « Je…je l’ai pas vu… je l’ai pas senti, ni touché…. Je l’ai pas entendu… il a… il a pas… pleuré. » Pas pleuré? Il fronça doucement les sourcils. « Il est mort… » Mort?? Les sourcils froncés, le regard dans celui d'Ella, il sentit d'un coup, la petite main d'Ella venir agripper la sienne, et la serrer fort. Très fort. Son regard obnubilé par la jeune fille, Mattia secoua la tête. « Nan. Nan. Nan. » Il secouait la tête inlassablement, les yeux rivés dans ceux d'Ella. Nan, il ne fallait pas qu'elle croit ça. « Nan. Il n'est pas mort, Ella. »

Flashback

Tordant le petit nounours dans ses mains, s'amusant avec la petite raquette de tennis en mousse que le Teddy-Bear tenait lui aussi dans ses mains, les yeux de Mattia ne cessaient de regarder le sol tout en suivant les chaussures blanches de l'infirmière devant lui. Tout à coup, elle s'arrêta net. « Le voilà, le petit Lleyton. » Il releva alors doucement la tête, et observa un instant la couveuse. Il mourrait de chaud. Mourrait de fatigue. Mais il trouva la force de regarder à travers, et là, il le vit. Le petit Lleyton. Tout petit. Tout minuscule. Tout rose. Tout tuyauté. Un alien. Mais un alien bien terrien. Des petits pieds. Des toutes petites mains. Un tout petit nez. Des petits yeux tout minuscules. Il se mit alors à bouger. Il remua doucement ses tout petits doigts, et ouvrit sa petite bouche. Il était bien vivant. En l'observant, Mattia se sentit tout frêle. « Vous voulez mettre des gants en plus et passer vos mains dans la couveuse pour le toucher? » Le tennisman hocha la tête. Non. Non. Il ne voulait pas le toucher. Il avait bien trop peur de lui faire du mal. Et puis, après tout, il n'était pas son père. Il n'avait pas à le caresser. Pas à le toucher. « Non. » Sa gorge se serra lorsqu'il vit le petit pousser un tout petit cri. Presqu'inaudible. « Je peux juste.. lui laisser ça? » demanda-t-il alors à la puéricultrice en lui montrant le petit nounours tennisman qu'il tenait toujours entre ses mains. « Bien sûr! » Son regard quitta le sourire de la dame et se reposa doucement sur le petit alien. Sa petitesse le rendait vulnérable, et en même temps, lui donnait l'impression d'être déjà un sacré bonhomme. Et malgré ses deux kilos, malgré toutes ces machines branchées, et tout ces tuyaux, il le trouvait magnifique.

Fin du flashback

Mattia se pencha sur elle, serrant alors sa main dans celle d'Ella, et reposant son autre main sur le front de la jeune fille. Il était tout proche d'elle. « Je l'ai vu, Ella. » Il bougea doucement sa main sur son front, s'amusant à jouer avec ses cheveux. Les poussant. Les repoussant encore et encore. Il dévorait la jeune fille des yeux. Il essayait de capter son regard, de lui prouver qu'il ne mentait pas, de lui montrer qu'il n'avait jamais été aussi sérieux que maintenant. « Je l'ai vu » lui répéta-t-il alors. Il continuait de s'amuser avec ses cheveux, continuait aussi de serrer sa main frêle dans la sienne. « Il est bien vivant, crois-moi. Il a bougé ses petits doigts. » Il le revit alors ouvrir sa bouche, et avec un sourire, ajouta « Et il m'a même montré l'intérieur de sa bouche. »
Il aurait pu lui dire beaucoup plus de choses; lui raconter par exemple comment ses toutes petites mains étaient mignonnes, mais il n'en eut pas la force. Sa gorge à lui aussi se nouait. Même si ce n'était pas son fils, il n'en restait pas moins bouleversé par cette rencontre. Inlassablement, il continua de jouer avec sa franche. Ses yeux toujours dans les siens, il lui murmura alors « Il est tout beau. »
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Ella B. Clarke-Jarvis
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MessageSujet: Re: Personne ne peux savoir à l’avance quel jour sera le plus important de sa vie... Ҩ   Personne ne peux savoir à l’avance quel jour sera le plus important de sa vie... Ҩ EmptyVen 28 Sep - 22:20

La main de Mattia restait sur ma joue. Il continuait de la caresser. Et moi je ne savais pas. Je ne savais pas comment lui expliquer. Comment lui dire. Que mon fils était mort. Notre fils. Pourtant je devais le faire. Et une fois fait, je serais très fort sa main. Parce que j’avais besoin de lui. Parce que ça faisait mal de le dire. De lui dire. Et lui il agitait la tête. De gauche à droite. Niant ce que je venais de dire. Je le regardais sans comprendre. Pourquoi ce non de le tête ? Pourquoi ? Après tout dans tous les cas il n’en voulait pas. Et à part être désolé pour moi ça ne devait rien changer. Ça ne pouvait rien changer. N’est-ce pas ? « Nan. Nan. Nan. ». Il secouait toujours la tête. Comme s’il refusait que je croie ça. Et tout devenait confus dans ma tête. « Nan. Il n'est pas mort, Ella. ». Mes yeux s’arrondirent. Il n’était pas le premier à dire ça. Mais quel intérêt avait-il à dire ça ? Mattia n’avait pas peur de me faire souffrir. Et Mattia ne serait pas rentré dans cette chambre si c’était pour me mentir. Pas le Mattia que je connaissais. Et vu ses gestes, il ne pouvait pas mentir, n’est-ce pas ? Je voulais tellement avoir raison. Que ce qu’il dise soit vrai. J’avais envie de le regarder avec soulagement. Mais, j’étais toujours incrédule. Mattia pouvait-il m’imposer une telle épreuve ? Non, non et…. Pourquoi pas ? Qu’étais-je à présent pour lui si ce n’est qu’une fille qu’il avait baisé ?

Mais très vite je redescendais sur terre. Je n’étais pas que cette fille là. Il n’aurait pas fait ça. Parce que je le connaissais par cœur. Parce que je savais qui il était, ce qu’il valait. Il n’aurait pas fait ça parce qu’il me connaissait mieux qu’Ashton. Parce qu’il savait que pour lui je pouvais soulever des montagnes. Parce qu’il savait qui j’étais au plus profond de moi. De quoi j’avais besoin pour être heureuse. Et que je n’étais rien sans lui. Il ne pouvait pas me faire ça parce qu’à l’instant où il se penchait au-dessus de moi, il pouvait le lire dans mes yeux. Qu’un mensonge me tuerait. Et mon espoir, mon amour persistait à croire qu’il ne voulait pas ma mort. « Je l'ai vu, Ella. ». Il titillait ma franche. J’avais envie d’être dans ses bras. De ne jamais les quitter. Je voulais que ce geste ne s’arrête jamais. Je voulais le croire. Je voulais que le bonheur prenne à nouveau possession de moi. Mais, si j’entendais les mots. J’avais du mal à les comprendre.

Et puis mon regard, embrumé de larmes croisa le sien. Plus sincère que jamais. Aussi sincère que quand il m’avait dit je t’aime pour la première fois. Aussi sincère qu’il pouvait l’être. Comment douté de ça ? Même si j’avais jamais cessé de remettre en cause son amour passé depuis notre rupture, je n’arrivais pas à croire qu’il m’ait menti. Tout ça, c’était pour aller mieux. Rien de plus. Et d’ailleurs c’était un échec cuisant. Mais là, je le savais sincère surtout. Sur Lleyton. Et sur notre amour passé. C’était con hein ? J’étais conne ? De changer d’avis en un regard de la personne que j’aimais plus que tout au monde. Oh que oui, je l’étais. « Je l'ai vu ». Et il était toujours là. Il passait toujours sa main sur mon front. Il serrait toujours ma main. « Il est bien vivant, crois-moi. Il a bougé ses petits doigts. ». J’imaginais son petit corps tout frêle. Je l’imaginais bouger ses petits doigts. Je l’imaginais faute de l’avoir vu. Mais, j’imaginais très bien. Son petit corps plein de tuyaux à la rechercher d’un ventre. De mon ventre. Je commençais presque à sourire malgré les larmes. Alors que Mattia souriait franchement. « Et il m'a même montré l'intérieur de sa bouche. ». Je souriais. Je riais. Je pleurais. Les trois en même temps. J’étais perdue entre mes sentiments. Trop heureuse de l’apprendre. Mais ayant du mal à y croire. « Il va bien hein ? Il a pas de problème ? Je me pardonnerais jamais de ne pas avoir assez fait attention à lui… ». Un jour, j’allais m’en prendre une. Un jour quelqu’un aller m’arracher la tête. Pour culpabiliser pour tout. N’empêche que j’aurais dû faire attention à lui. « Il est vivant, vivant ? Il respire tout seul, c’est pas une machine qui respire pour lui pour pas que je fasse de connerie hein ? ». Bien sûr que j’imaginais les pires scénarios. Parce qu’avant Lleyton mon monde c’était barba-papa, petit poney et bisousnours. Et que tout le monde aurait voulu que je reste dans ce monde. Alors, je craignais réellement le pire.

Mattia jouait toujours avec ma frange. Me regardant droit dans les yeux. Sans crainte. Comme si tout ce qu’il voulait c’était que je le crois. Que j’aille bien. Etait-ce bête de dire que je me sentais humaine dans ses yeux ? Peut-être. Mais là, j’étais heureuse qu’il soit à mes côtés. « Il est tout beau. ». Mes pommettes viraient au rouge. Je me mordillais la lèvre inférieure. Comme si Mattia m’avait fait le plus beau compliment du monde. « Certainement presque aussi beau que toi. ». Je tournais la tête avec les joues toutes rouges, qu’est-ce que je venais de dire là ? Ce n’était pas le moment. Mattia venait de me rassurer et voilà comment je le remerciais. « Désolée, je n’aurais pas dû dire ça hein ? ». Je le regardais à nouveau droit dans les yeux. « Te fâches pas hein, je… Merci… ». Je lui offrais le sourire le plus reconnaissant du monde.


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MessageSujet: Re: Personne ne peux savoir à l’avance quel jour sera le plus important de sa vie... Ҩ   Personne ne peux savoir à l’avance quel jour sera le plus important de sa vie... Ҩ EmptySam 29 Sep - 16:58

Il est de ces rencontres qui vous bouleversent. Ca peut être par exemple, la rencontre avec une personne d'une autre origine que la vôtre qui vous raconte comment elle vit. Vous vous rendez alors compte que dans votre pays, vous avez de la chance. Ca peut être la rencontre avec une personne bien malheureuse. Son histoire vous chamboule. Vous vous sentez tellement mal pour elle que vous finissez par avoir envie de lui piquer un peu de son malheur. Et il y a des rencontres que vous faites, comme ça, sans trop savoir pourquoi, mais qui vont changer à jamais votre vie. C'est ce qu'il s'est passé lorsque Mattia était rentré dans cette salle de néonat'. Il ne s'attendait pas à ce que ce petit bout de chou, ce tout petit bébé, le bouleverse autant. Et pourtant, il se sentait encore plus défaillir. Et pourtant, il n'était rien par rapport à ce petit extra-terrestre. Il n'était pas son père. Il n'avait rien à voir avec. Mais il avait eu l'impression de fondre devant lui. Il n'était peut-être pas son père, mais il n'était pas inhumain. Et voir un petit bébé comme ça, réussir à lutter vaillamment pour survivre, ça vous bouleverse.

Pour l'encourager, pour la rassurer, il assura à Ella qu'il avait été le voir, et qu'il avait vu, de ses propres yeux, son fils. En lui racontant tout ça, il souriait. Parce qu'il revoyait ses tout petits doigts, tout fins, venir fendre l'air de sa couveuse. Il revoyait aussi le petit bonhomme ouvrir grand la bouche, comme pour lui montrer le fin fond de sa bouche, comme si il essayait de lui dire quelque chose. Peut-être voulait-il lui demander de prendre soin de sa maman.. N'empêche qu'en décrivant tout ça, il avait réussit à se foutre tout seul des larmes pleins les yeux, tout en souriant à Ella. Elle retrouvait le sourire, riait même malgré les larmes qui inondaient ses joues. « Il va bien hein ? Il a pas de problème ? Je me pardonnerais jamais de ne pas avoir assez fait attention à lui… ». Il sourit, rit un petit coup, et continua de toucher sa frange. Elle n'allait plus ressembler à rien, mais il s'en fichait. De toute façon, elle ne ressemblait plus à la frange de la Ella qu'il connaissait.. « Il est vivant, vivant ? Il respire tout seul, c’est pas une machine qui respire pour lui pour pas que je fasse de connerie hein ? ». Il hocha la tête. Oui. Oui, il est vivant. Vivant vivant. Il se pinça légèrement les lèvres, un peu gêné. Il fallait quand même qu'il lui dise. Qu'il lui avoue qu'il ne respirait pas tout seul. Mais d'après les infirmières de là-bas, ce n'était rien ça. Il était né à sept mois et demi. Ses poumons n'étaient pas prêts pour respirer. « Ne t'inquiète pas Ella. Il est bien vivant, vivant. » Il avala sa salive, et toujours penchée sur elle, il ajouta, après avoir pris soin de trouver les bons mots. « Il a un petit peu besoin d'aide pour respirer. Mais c'est parfaitement normal. Ca ne les inquiète pas du tout. Ils m'ont dit que c'était parce que ses poumons n'étaient pas assez matures. Mais que c'était juste une affaire de quelques jours. » Et il lui refit un sourire. Un grand sourire. Parce que hormis ce détail, hormis tout ces branchements, il était certain qu'il allait vivre. Les médecins n'étaient en rien pessimistes. Ils n'étaient pas le plus mal en point des bébés de cette salle. En ressortant de là-bas, il avait vu un bébé encore plus petit, encore plus chétif, encore plus branché. « Il s'en sort très bien. »

Et puis, là, il lui avoua qu'il était tout beau. C'était vrai. Jamais il n'aurait imaginé dire ça. Dire qu'un bébé qui venait de naitre était beau. Mais pourtant, c'était bien vrai. Lleyton transpirait de beauté. Même branché. Même aussi chétif. Même tout rose.

Ella semblait heureuse de savoir ça. Ses pommettes venaient de virer au rouge, ce qui fit sourire encore plus Mattia. Elle devenait tout aussi rouge que quand il lui disait qu'elle était belle. C'était bien la preuve qu'Ella avait déjà rempli son rôle de Maman. En tout cas, deux secondes plus tard, il parut déconcerté. Il ne s'était pas attendu à ça. Pas attendu à ce qu'Ella dise ces mots. « Certainement presque aussi beau que toi. » Aussi beau que lui. Comme si il y avait un lien entre lui et le bébé. En une phrase, elle venait de briser ce qu'il avait toujours espérer croire; qu'aucun lien n'existait entre Lleyton et lui. Peut-être parce qu'il avait perdu son sourire, peut-être parce qu'il avait cessé de caresser sa frange, Ella tourna aussitôt la tête, les joues encore plus rouges. « Désolée, je n’aurais pas dû dire ça hein ? »

Non, elle n'aurait pas dû. Elle n'aurait jamais du lui dire quelque chose comme ça. Mais en même temps, elle n'avait pas tord. Elle venait de dire haut et fort ce que lui même espérait nier. Parce qu'il fallait bien qu'il se l'avoue, lorsqu'il l'avait vu, il n'avait pas pu s'empêcher de ressentir un petit quelque chose. Un petit quelque chose incapable à décrire, incapable à nommer. Il n'était pas insensible. Il avait ressenti sa douleur. Il avait ressenti sa douloureuse naissance. Mais il avait ressenti encore un petit truc. Un petit truc qui depuis l'instant où il l'avait aperçut n'avait pas cesser de le faire se questionner.

Il observa alors Ella, sans sourire. « Te fâches pas hein, je… Merci… » Et elle, elle lui offrit l'un de ses plus beaux sourires. Peut-être était-ce parce qu'elle venait de lui montrer cette banane. Peut-être était-ce parce qu'elle venait de le déconcerter. Peut-être était-ce pour une toute autre raison, mais Mattia se sentit défaillir. Il se pencha sur elle, encore plus près. Il allait lui faire un petit bisou. Il était tellement proche d'elle, qu'au dernier moment, il ferma les yeux. Sa bouche dériva. Ses lèvres se collèrent alors sur celles d'Ella. Il voulait seulement lui faire un bisou; il venait clairement de l'embrasser. Il se recula alors, et baissa le regard. Qu'est-ce qu'il lui avait pris? « je m'excuse ». Il ne fallait pas qu'il lui donne de faux espoirs. Il ne pouvait pas l'embrasser. Il ne pouvait pas retourner vers elle. Pourquoi? Parce qu'il y avait Lleyton. Parce qu'il ne pouvait pas s'occuper de lui. C'était impossible, bien trop dur. Et pourtant, en l'observant, là, couchée sur son lit, le teint aussi blanc que ses draps, il s'était rendu compte qu'il tenait à elle. Et que ce baiser n'était pas une erreur; il avait bel et bien eu envie de l'embrasser.
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MessageSujet: Re: Personne ne peux savoir à l’avance quel jour sera le plus important de sa vie... Ҩ   Personne ne peux savoir à l’avance quel jour sera le plus important de sa vie... Ҩ EmptyDim 30 Sep - 0:31

Mattia était le seul à avoir réussi à me rassurer. Parce dans ma tête, il était le seul qui n’avait pas d’intérêt à me mentir. Et je sentais presque la vie reprendre place dans mon corps. Je me sentais presque vivante. Je commençais presque à quitter cet aspect fantomatique. Parce qu’il y avait une chance que mon bébé vive. Que tout ça ne soit pas vain. « Ne t'inquiète pas Ella. Il est bien vivant, vivant. ». Vivant. Il était vivant. Un sourire se confondait sur mon visage. Un sourire incontrôlé. Je ne l’avais pas tué ce petit ange. A force de faire attention à rien. « Il a un petit peu besoin d'aide pour respirer. Mais c'est parfaitement normal. Ça ne les inquiète pas du tout. Ils m'ont dit que c'était parce que ses poumons n'étaient pas assez matures. Mais que c'était juste une affaire de quelques jours. ». Il souriait. Pour me rassurer. Mais en vrai, j’avais du mal à l’être. Parce que je n’avais confiance en les médecins. S’ils avaient manipulé Mattia pour qu’il croit ça ? Mais… il l’avait vu bouger. Ouvrir la bouche. C’est bien qu’il y avait du mouvement. Que ce n’était pas un cadavre qui respire. Donc… peut-être que les médecins disaient vrais ? « Il s'en sort très bien. ». J’essayais de l’enregistrer. J’essayais d’enfin croire à cette idée. J’essayais.

Mattia m’avoua alors qu’il le trouvait tout beau. Et moi je devenais rouge comme une tomate. Avant de merder. Avant de faire le lien entre sa beauté et celle de son fils. Il ne voulait pas de ce lien. Il ne voulait pas entendre ça. Mais c’était comme si je n’avais pas contrôlé ma langue. C’est juste que… enfin. Mattia était réellement beau. Séduisant. Et je ne sais pas. C’était idiot. Je risquais de l’agacer. Et je ne voulais pas provoquer ça. Je ne voulais pas non plus qu’il croit que je n’avais pas enregistré. Je savais que sa vie c’était sans Lleyton. Qu’il ne prendrait jamais la peine de lui parler. Qu’il n’irait jamais le border. Il ne rentrerait jamais d’un tournoi avec un petit cadeau pour lui. Genre la balle de la victoire. Il ne le ferait pas sauter sur ses genoux. Et il ne l’aidera jamais en math non plus. Il ne lui apprendra pas non plus comment faire avec les filles. Il ne l’engueulera pas à sa première heure de colle. Ni pour quoique ce soit d’autre. Je savais. Et je ne voulais pas qu’il croit l’inverse.

J’étais tellement mal. Je cherchais à me rattraper comme je le pouvais. Parce que je ne voulais pas qu’il se fâche. Mais je voulais vraiment le remercier. De m’avoir offert l’un de mes plus beaux espoirs. Lleyton était vivant. J’étais maman. Il m’avait apporté ça. Et je ne voulais que ça. Le remercier. Et non pas l’enfoncer. Du coup je lui offrais le plus sourire que j’avais en stock. Et là, il se rapprocha. Encore plus. Mon cœur s’accélérait comme un idiot. Ça faisait tellement longtemps que je n’avais été aussi proche de lui. Sept mois et demi. Et là, il posa ses lèvres sur les miennes. Je fermais les yeux. Retrouvant tout ce que j’avais oublié. Sentant mon cœur s’affoler. Je n’étais pas en plein rêve. Il m’avait embrassé. Et les réactions se faisaient dans tout mon corps. C’était bien plus efficace que la morphine. Bien plus merveilleux. Je n’en revenais pas.

Et puis il se recula. Baissant alors les yeux. « je m'excuse ». Forcément. J’aurais dû m’y attendre. Il regrettait déjà. Moi pas. C’était toute la différence. « On s’excuse pas soi-même... ». Faire de la politesse maintenant ? Non ce n’était pas le moment. C’était juste que… que je ne savais pas comment m’y prendre. Comment lui dire. Que si lui il était désolé, je ne l’étais pas. Oui, j’aurais pu lui dire comme ça. Ouais, peut-être que c’était bien. Que c’était mieux. « Enfin, je veux dire… je suis pas désolée moi… ». Et j’attrapais sa main. Le déséquilibrant alors légèrement. Pour qu’il se penche vers moi. Ouais, non, je n’avais pas la force de l’attirer totalement. Hélas, même les plus beaux baisers ne faisaient pas de miracle. « Et si je le pouvais là, je t’embrasserais à nouveau. ». Était-ce la morphine qui me valait cette franchise soudaine ? En tout cas, j’étais sérieuse.


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MessageSujet: Re: Personne ne peux savoir à l’avance quel jour sera le plus important de sa vie... Ҩ   Personne ne peux savoir à l’avance quel jour sera le plus important de sa vie... Ҩ EmptyDim 30 Sep - 13:32


Résister. Il fallait qu'il résiste, qu'il n'aille pas s'engouffrer dans une histoire qui ne mènerait nul part. Mais résister, c'est bien plus facile quand on n'a pas tout un tas de sentiments incohérents, incontrôlés qui vous chavirent. Parce que là, Mattia ne savait plus où il en était. Il se sentait tiraillé, fatigué, enchanté, énervé, triste, heureux.. C'était l'arc en ciel des sentiments. Un vrai melting-pot. Alors, il était faible. Tellement faible qu'il se mit à réagir d'une manière qu'il n'aurait jamais imaginé. Il n'était pas venu pour cela. Il pensait simplement apporter un peu de réconfort à une amie qui en avait besoin. Et au lieu de lui donner son épaule pour pleurer, il lui offrait ses lèvres pour l'embrasser. Il s'en voulait. Terriblement. Il ne pouvait pas ressortir avec elle. Il ne pouvait pas recommencer une histoire avec. Ils n'étaient plus ensemble. Ils avaient cessé leur relation. La Ella petite amie, c'était du passé. La Ella du présent était plus une amie qu'une ex-copine. Elle restera toujours son ex, évidemment. Mais dorénavant, elle était une colocataire. Une fille qui partageait le même toit que lui. Une fille qui s'énervait contre lui quand ses chaussures étaient mal rangés. Une fille qui faisait la cuisine pour eux. Une fille qui lui déchirait le coeur quand elle allait mal, mais dont il ne pouvait rien faire. Elle était ce genre de fille Ella.

Et lui, comme un idiot, il venait de l'embrasser. Là. Maintenant. Au lieu de lui faire un simple petit bisou sur sa joue pour la rassurer, pour lui dire que tout irait bien. Et le pire, c'est qu'il essayait de se dire qu'Ella ne comptait plus à ses yeux. Mais c'était peine perdue. Il avait beau tenter de se raisonner, il savait que son coeur ne disait pas ça. Ce baiser, il l'avait voulu. Ce baiser n'était pas un hasard. Il avait envie de l'embrasser, envie de la serrer dans ses bras, envie de la garder auprès de lui. Mais ce dont il avait envie, c'était de rester à deux. Elle. Et lui. Eux deux. Rien qu'eux deux. Personne d'autres. Pas même ce petit bout de chou, au chaud dans sa couveuse. C'était plus fort que lui; il ne se voyait pas devenir père. Il avait bien trop peur pour ça.

Il s'était reculé, s'était excusé. Littéralement mal. La jeune fille dont il évitait soigneusement le regard n'avait pas pu s'empêcher de le reprendre. « On s’excuse pas soi-même... ». Il se mit à sourire. Ca ne l'étonnait pas d'elle. Elle était toujours là pour reprendre les gens quand ils faisaient une erreur d'américain. Et avec Mattia, il y en avait. Il n'était pas matheux pour rien. N'empêche que ces simples mots, cette simple petite phrase réussit à détendre l'atmosphère. « Enfin, je veux dire… je suis pas désolée moi… ». Elle lui attrapa aussitôt sa main, et lui, il la regarda de nouveau. Elle ne semblait pas triste. Elle ne semblait pas nostalgique. Elle semblait même aller mieux. En plus, elle le rapprocha doucement d'elle. « Et si je le pouvais là, je t’embrasserais à nouveau. ». A nouveau? Encore une fois? Elle était sérieuse là??? Elle voulait vraiment qu'ils s'embrassent de nouveau? Mais il ne pouvait pas lui! Il ne pouvait pas jouer avec ses sentiments comme ça. L'embrasser encore et encore, et puis, finalement, un beau jour, lui dire que tout les deux ce n'était pas possible. Parce qu'il y avait une troisième personne à considérer, et même si Mattia avait été chaviré de le rencontrer, il se voyait mal devenir son père. C'était impossible; il serait un bien trop mauvais père. Il ne l'aiderait jamais. Il ne saurait jamais quoi faire, quoi dire. Un bébé, ou un gamin, c'est effrayant.

« Je... » Il s'interrompit. Il ne pouvait pas non plus lui avouer ses peurs maintenant. Elle était trop heureuse. Elle semblait sur un petit nuage là. Et puis.. Ils étaient si près l'un de l'autre. Tellement près. Tellement proches. Il suffirait encore d'un petit moment d'égarement pour qu'il s'oublie. Qu'il oublie tout ça. Qu'il oublie toutes ses peurs. Il ferma un instant les yeux, les rouvrant presque aussitôt sur la jeune fille. Toujours belle. Moins blanche. Toujours aussi fatiguée. Il lui fit un petit sourire. « Si c'est ce que tu veux.. » Et si c'est le meilleur de tout les remèdes.. Il se pencha un peu plus, et pour la première fois depuis belle lurette, ils échangèrent un baiser. Il était inconscient. Mais il en mourrait d'envie.
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MessageSujet: Re: Personne ne peux savoir à l’avance quel jour sera le plus important de sa vie... Ҩ   Personne ne peux savoir à l’avance quel jour sera le plus important de sa vie... Ҩ EmptyLun 1 Oct - 21:49

Ça le faisait sourire. Que je le reprenne. C’était systématique, tout à fait naturel. Je reprenais les gens en toute circonstance. Et si pour une fois, ça pouvait détendre l’atmosphère, c’était pas trop mal. C’était même mieux en vue de ce que j’étais en train de lui dire. Ce baiser je ne le regrettais pas. Je n’étais pas désolée. Ce baiser je l’avais voulu. Et j’en voulais d’autre. Si j’avais été sur mes deux jambes, si j’avais pu bouger, je lui aurais sauté dans les bras. Je l’aurais embrassé avec autant que passion que possible. Est-ce qu’avec ce baiser, je me faisais des films ? Non, j’avais simplement besoin d’une dose de bonheur, de plaisir. Quelque chose à quoi me raccrocher. Même si demain il me disait que non. Que c’était un égarement. Qu’il ne m’aimait pas. Qu’il ne voulait pas reprendre notre histoire. Que Lleyton le dégoutait. Que je le dégoutais. Qu’importe. J’avais besoin de lui. Là tout de suite. Sans me soucier de demain. Je ne lui demandais pas d’être un père. Je ne savais même pas ce que je lui demandais vraiment. Mais j’en avais largement besoin. « Je... ». Je savais que je devais pas demander ça. Que je ne devais pas agir comme ça. Et que… c’était compliqué. Mais on était si proche. Et je me sentais mieux. Oui, c’était con. Mais un baiser, ça pouvait guérir un peu l’esprit. Pas le corps. Mais l’esprit.

Il Ferma les yeux. Proche, si proche. Je le dévorais des yeux. Mon cœur s’emballait. Heureusement qu’il n’y avait pas de moniteur cardiaque. Sinon, il aurait pu constater par lui-même. Que mon cœur battait pour lui. « Si c'est ce que tu veux.. ». Et nos lèvres se touchèrent à nouveau. On s’embrassait à nouveau. Un vrai baiser. Un de nos plus beaux baisers. Parce que c’était le plus beau des remèdes. J’allais crever d’amour pour lui. Mais peu importe. Pour le moment c’était ce qui me tenait en vie. Un bien pour un mal. Un mal pour un bien. Dans un sens. Dans un autre. C’était la même chose. Je glissais une main dans ses cheveux. J’étais trop bien avec lui. J’avais tenté de me souvenir de ça pendant sept mois et demi. De la douceur de ses lèvres. De sa façon de faire.

Nous lèvres se séparèrent alors. Je faisais glisser ma main. De ses cheveux pour lier nos doigts. J’esquissais un beau sourire. J’aurais voulu lui dire merci. J’aurais voulu en demander plus. Mais je n’osais plus. Je caressais sa main. Peut-être que demain, il regretterait tout. Peut-être que demain je pleurerais en y repensant. Parce que j’étais trop gourmande. J’en voulais plus. En fait, parce que je l’aimais toujours démesurément. Et que là je rêvais de lui dire je t’aime. Alors que lui certainement pas. « Viens… ». Ce n'était pas un ordre. Une demande. Qu'il pouvait refuser. Je lui faisais une place dans ce lit. Qui était de toute façon bien trop grand pour moi. Je savais qu’il était glauque. Inconfortable. Mais, qu’importe. J’avais envie de le sentir tout près de moi. J’avais envie d’être à ses côtés. Même si… on était pas ensemble. Du moins, je ne crois pas ?


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MessageSujet: Re: Personne ne peux savoir à l’avance quel jour sera le plus important de sa vie... Ҩ   Personne ne peux savoir à l’avance quel jour sera le plus important de sa vie... Ҩ EmptyMer 3 Oct - 19:07

Combien de fois avait-il rêvé de se retrouver aussi proche d'elle? Que leurs lèvres se touchent de nouveau, qu'ils échangent un baiser langoureux, et qu'ils oublient tout le reste? De nombreuses fois. Il en rêvait. Tout le temps. Evidement, il n'en rêvait pas quand il voyait Ella avec son gros ventre. Son cerveau était alors obsédé par ce bébé qui se trouvait là-dessous, et par tous les soucis que ça leur avait causé. Mais le soir, au coucher, il ne cessait pas de penser à elle. A ce qu'auraient été leurs vies. Mattia vivrait encore chez lui, à l'heure actuelle. Il serait auprès de sa mère; il ne flipperait pas à l'idée de recevoir un jour un coup de fil annonçant que sa mère était blessée, ou pire.. morte. Il en subirait certes les conséquences mais sa vie aurait été plus facile. Surtout qu'il en était sûr, il serait toujours avec Ella.
Ils passeraient le temps comme dans un rêve, s'entrainant à fond, réussissant dans leurs projets sportifs, et menant à bien leur vie de couple. Ils seraient aussi proches que deux doigts de là-bas, et auraient la tête pleine de projet. Et puis, ils passeraient toujours du bon temps.. C'est dur d'habiter sous le même toit qu'une personne qu'on a aimé. On la croise tout le temps. On l'évite. On essaye de cacher ses sentiments. On mène une autre vie. Mais on en rêve. Souvent. Et autant vous dire qu'il se réveillait souvent en ayant peur de ne pas être discret. Si Ashton avait découvert le fond de ses rêves, s'il savait comment il voyait Ella dedans, nul doute qu'il l'aurait tué. Dépecé même.

Embrasser Ella dans la réalité, c'était cent fois mieux que dans un rêve. Même si le décor n'était pas des plus propices.. Mais sentir ses lèvres sur les siennes, sentir sa douce odeur, ses lèvres toutes douces le mettait tout en éveil. C'était le meilleur de tout les remèdes. Elle irait forcément mieux. Ca ne pouvait pas être autrement. De toute façon, elle n'avait pas le choix. Il ne la laisserait pas ne pas aller mieux.

Il caressait doucement Ella. Sentir sa peau sous la sienne le rendait plus qu'heureux. Il l'observait toujours, se demandant à quoi ça rimait tout ça. L'envie était là, bien présente, bien ancrée. Mais il ne pouvait pas clairement dire qu'ils étaient de nouveau ensemble. Un jour ou l'autre ça coincera. « Viens… ». Venir près d'elle. Il en mourrait d'envie aussi. Même si c'était loin d'être raisonnable. Ses yeux posés sur elle, il l'observa se mouvoir pour lui laisser de la place, là, sur ce lit tout de blanc vêtu. Il la laissa faire, incapable de dire non. Incapable aussi de ne bouger en voyant cette si belle place, largement suffisante pour sa carrure. Il monta sur le lit. S'installant confortablement. Se couchant à son tour. Passant son bras sous la tête d'Ella. Continuant de lui caresser la joue. Il observait toujours Ella, sans dire un mot. Comme si parler pouvait faire péter en éclat cette petite bulle de rêve. Et c'était bien une bulle de rêve là.

Pourtant au bout de quelques secondes, il prit ce risque énorme. Il ouvrit sa bouche pour lui dire juste deux-trois mots dans un très bas murmure. « Repose toi si tu veux.. Je reste là » Et sur ces mots, il l'embrassa une dernière fois sur la joue. Une dernière fois avant qu'elle dorme. Il fallait qu'elle se repose. Il fallait qu'elle ferme ses yeux. Qu'elle se remette de tout ça. Et lui aussi, de toute façon, il mourrait d'envie de dormir..
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MessageSujet: Re: Personne ne peux savoir à l’avance quel jour sera le plus important de sa vie... Ҩ   Personne ne peux savoir à l’avance quel jour sera le plus important de sa vie... Ҩ EmptyJeu 4 Oct - 23:01

Il me regardait faire. Lui laisser une place auprès de moi. J’avais presque l’impression qu’il ne pouvait pas faire ce choix. Qu’une fois encore, je lui en demandais trop. Pourtant, je ne voulais pas. Lui imposer des choix qu’il regretterait. Des situations dont il ne voulait pas. Je ne tenais pas à ce que mes désirs soient sa prison. Ou peut-être que ça n’avait rien à voir avec ça ? Peut-être que comme moi, il se demandait à quoi tout ça rimait ? Oui parce que malgré tout, c’était au fond de moi. Nous n’étions pas tout à fait en couple. Il y avait l’équivalent d’une faille dans un problème informatique. Ce caractère que l’on n’a pas mis au bon endroit. Et qu’on n’a aucun moyen de modifier. Ou de trouver. Peut-être qu’il avait peur de choisir. Peut-être qu’il réfléchissait. Peut-être qu’il avait une autre raison. Je n’en savais rien.

Et puis finalement, il monta sur le lit. S’allongeant près de moi. Il passa son bras sous ma tête. Et comme je ne pouvais m’en empêcher, un petit sourire illumina mon visage. Petit mais, sincère. Il continuait à me caresser la joue. En me regardant droit dans les yeux. Sans un mot. Et je jouais au miroir. Sauf que moi, j’avais ma main posé sur son torse. Je ne voulais plus jamais le quitter. Je ne voulais plus jamais vivre un seconde sans lui. Et j’avais été idiote de dire deux secondes avant que je me satisferais d’un baiser. Parce que tout rendait clair dans mon esprit que mon bonheur n’existait pas si un nous n’existait pas. En clair, je n’étais rien sans lui. Et s’il venait à quitter cette chambre-là, même si je ne le supplierais, je ne pourrais pas m’empêcher d’aller mal. Justement parce qu’il est ma définition du bonheur.

Le silence était toujours dès notre. Comme si i lui ni moi ne voulait prendre le risque de détruire cette équilibre fragile. Ce moment d’intimité où on ne disait rien. Parce qu’on s’était trop blessé. Par vraiment par les gestes. Beaucoup par les mots. Les avorte. Tu ne m’as jamais aimé. Casse toi. Chérie. Cette pute. Et j’en passe. D’ailleurs un jour il faudra que je lui explique. Que c’est Mila qui nous a mis ensemble en SVT. Que j’ai rien fait pour. Un jour il faudra que je lui dise. Mais, là, je suis trop occupée. A oublier justement. Qu’un jour on s’est fait du mal. Qu’un jour il m’avait fait pleurer. Oublier et être avec lui. Pourtant, il s’aventure à briser le silence. Mais pas trop. Ce n’est qu’un murmure. Un souffle léger, subtil et agréable. « Repose toi si tu veux.. Je reste là ». A croire qu’il le savait. Que j’étais fatiguée. Et que la morphine me faisait un drôle d’effet. Bon d’accord, j’avais oublié le fait que ça se voyait à ma tête. Il déposa un baiser sur ma joue. Je souriais à nouveau. « Je voudrais que tu sois là quand je me réveillerais. ». Bon avec les heures de visites ça risquait d’être compliqué. Mais je voulais qu’il reste autant que possible. Je fermais doucement les yeux. Épuisée. Mais apaisée d’être avec lui. Avec Mattia. Avec l’homme de ma vie.



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MessageSujet: Re: Personne ne peux savoir à l’avance quel jour sera le plus important de sa vie... Ҩ   Personne ne peux savoir à l’avance quel jour sera le plus important de sa vie... Ҩ EmptySam 6 Oct - 16:34

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