Sujet: Un chemin de roses peut parfois être épineux ... Dim 7 Oct - 6:58
Makan avait eu une journée de fou et il devait en plus faire du surtemps à cause d’un collègue malade. Heureusement, il avait pu parler quelques minutes avec Mackenzie pour lui dire de ne pas l’attendre qu’il rentrerait tard. Elle avait dû venir à l’hôpital car il avait signalé un cas particulier à sa collègue de pédiatrie. Cette dernière avait dû lancer la procédure légale pour un enfant maltraité après avoir fait les mêmes constatations que Makan, l’enfant portait des marques caractéristiques de mauvais traitements. Ses parents avaient prétendu que leur progéniture avait fait une mauvaise chute, mais tout démontrait qu’on avait tordu le bras du garçon jusqu’à ce qu’il se brise. C’était sa douce qui avait reçu le mandat de récupérer l’enfant et les policiers avaient dû venir maîtriser le père qui avait éclaté de colère lorsqu’il avait comprit que les services sociaux prenaient son enfant. Makan ne pouvait pas comprendre que l’on puisse faire cela à un enfant, pour lui s’était inacceptable. Il savait aussi que celle qui partageait sa vie avait subit aussi ce genre de chose, il savait qu’elle était marquée par son enfance et que rien ni personne ne pourrait le lui faire oublier. Il ne pouvait qu’imaginer la douleur que Mackenzie avait connue avec sa mère biologique et le petit ami de s’être dernière. Il préférait ne pas y penser car il en avait le cœur brisé à chaque fois qu’il pensait à la Mackenzie enfant, sans défense devant ses bourreaux. Laissant le mauvais de côté, il avait profité de la visite de Mackenzie pour lui dire qu’il travaillerait ce soir. Ils avaient pu discuter quelques instants, pas très longtemps puisque la jeune femme était en fonction, mais le temps que le petit soit prêt à partir. Ce court moment avec cette femme qu’il aimait tant avait permit de lui donner l’énergie de continuer pour un autre huit heures.
Comme si ce n’était pas assez, il y avait aussi eu cet accident de la route, un accident grave qui comportait un autobus de personnes âgées et un véhicule où prenait place une petite famille. Aucun mort, mais plusieurs blessés à trier, à voir, à soigner, à rassurer. Certains étaient dans des états critiques, il pensait même que l’un deux ne passerait pas la nuit. Mais il avait fait tout ce qu’il pouvait pour cette personne, il ne restait plus qu’à voir s’il passerait la nuit. Si c’était le cas, il serait hors de danger. Du moins, c’est ce qu’il espérait, mais comme dans toute chose, il y avait des imprévues. Tout ceci ne l’empêchait pas d’aimer ce qu’il faisait, au contraire il adorait vraiment son travail, une vraie passion. Il s’appliquait même s’il devait aller rapidement. Il était minutieux dans ses faits et gestes, précis aussi. L’adrénaline que lui offrait son quotidien lui plaisait et faisait qu’il aimait encore plus son métier. Il avait toujours eu ça dans le sens, aider les autres, prendre soin d’eux, les protéger tant qu’il peut. Il est conscient qu’il peut y avoir des pertes et des choses horribles comme cet enfant maltraité, mais il se dit justement qu’il peut aider à sa façon ceux qui vivent ce genre de chose. Si c’est trop intolérable, il en parle avec des collègues pour évacuer et va se défoncer en faisant de la course, du vélo … ou tout autre sports qui l’aide à se vider la tête. Il a pour but de se libérer de tout le négatif de la journée et l’aider à rentrer à la maison sereinement sans emporter les tourments avec lui dans leur demeure.
Il venait de terminer d’avaler une bouchée, et quand on dit une bouchée… il avait mangé deux bouchées de sandwich, avant de le jeter à la poubelle, passer à la salle de bain pour se brosser les dents (après tout, il devait parler de près à ses patients) pour repartir de plus belle. Il sortait à peine de la salle de repos qu’il fût arrêté par une sonnerie, il regarda son téléavertisseur, il était demandé à l’urgence, il s’y rendit rapidement et l’infirmière qui l’avait fait appeler vient vers lui avec un dossier en main. Elle le regarda le plus sérieusement du monde avant de lui dire « Votre deuxième patiente préférée est dans la salle d’examen deux, aller savoir dans quoi elle s’est fourrée encore! », elle repartit sans laisser au docteur le temps de réagir au commentaire. Il détestait que l’on parle de la jeune fille sur ce ton. Dès qu’il aurait une minute il se ferait un plaisir de lui remontrer les bretelles car peu importe le patient, il fallait se montrer impartial et empathique. Elle avait très mal géré sa colère et son agacement, ce qui était anti-professionnel aux yeux du docteur. Bien sur, il n’avait pas eu besoin de regarder de qui elle avait parlé, sa première patiente préférée était Mackenzie et sa seconde la fille d'un collègue de travail. Cette infirmière était du lot qui ne n’aimait pas la jeune femme dont il était question. Car avec elle, on ne pouvait pas avoir de demi mesure, non… on l’aimait ou non c’était ainsi. Makan l’aimait, elle lui faisait penser à sa petite sœur. Avec l’air de la professionnelle qui lui avait donné le dossier, il ne pouvait savoir si c’était grave ou non. Il se dirigea vers la salle que l’on lui avait indiqué et frappa avant d’entrée, il ne savait pas non si elle avait dû se déshabiller ou non pour l’examen. Il poussa la porte et regarda la jeune femme.
-Alors Quinn? Qu’est-ce qui t’amène ici?
Il regarda la jeune femme, elle ne semblait pas trop mal aller. Elle semblait à première vue avoir quelques contusions, mais encore se n’était qu’un examen sommaire à vue, il savait que ce n’était pas parce que la jeune femme semblait aller bien à l’externe qu’elle allait bien à l’interne. Il avait hâte de savoir ce que la jeune femme avait comme symptômes, il était toujours nerveux lorsqu’il devait prendre soin d’une personne qu’il connaissait. La plupart du temps, il essayait de ne pas le faire… mais comme Mackenzie qui avait en sainte horreur tous les médecins sauf lui, Quinn détestait être examiné par des inconnus et quand son père ne pouvait le faire lui-même, elle venait le voir lui. Il prenait ceci pour une marque de confiance.
-J’espère que ce n’est rien de grave?
Il s’agissait là plus d’une question que d’une affirmation, une entrée en matière en quelque sorte. Il avait cette manie d’ouvrir la conversation que ce soit par une question, une affirmation, une blague lorsqu’il s’agissait d’un enfant, une parole réconfortante lorsque la situation était plus grave. C’était, si on pouvait le dire ainsi, sa marque de « commerce ».
Sujet: Re: Un chemin de roses peut parfois être épineux ... Lun 8 Oct - 22:00
UN CHEMIN DE ROSES PEUT PARFOIS ÊTRE ÉPINEUX
∞ MAKAN&QUINN
Vous savez, j’ai toujours eu un certain don pour me fourrer dans les ennuis. Ca ne date pas d’hier, bien au contraire. Je crois que je suis même née comme ça. Merci papa, merci maman. Gamine, j’étais la première à me casser la figure pour telle ou telle raison, que ce soit en trébuchant sur mes propres chaussures ou tout simplement parce que j’avais voulu monter dans un arbre (sans grand succès). En grandissant, j’avais fini par devenir une véritable casse-cou, trainant qu’avec des gars majoritairement, et enchainant bêtises sur bêtises, allant même jusqu’à finir le bras dans le plâtre sur un pari stupide. Maintenant que j’étais grande, entrée sur le marché du travail, autonome et j’en passe, on aurait pu croire que tout cela était derrière moi et que j’avais finalement réussi à enterrer mes vieux démons. Et bien non ! Cela aurait été trop facile. Cependant, j’aurais bien aimé, figurez-vous, ne plus avoir à faire des détours aux urgences tout simplement parce que j’avais fait quelques chose de travers ou parce que le destin s’acharnait sur moi. Mais c’était comme cela. Je n’y pouvais rien, cela arrivait, point. J’avais toujours un truc à faire soigner, à faire recoudre, à faire scanner pour être sûr que je m’étais plus fait de peur que de mal. Mon père n’en pouvait plus de me voir débarquer les après-midis, la bouche en cœur, une nouvelle excuse à lui raconter pour expliquer le pourquoi du comment de mes nouveaux bleus. Mais au final, il finissait par être habitué. Il ne fronçait même plus les sourcils quand il me disait que je devais mettre une attelle pour mon poignet le temps de quelques semaines. Makan aussi ne disait plus rien. Mais lui, il n’avait jamais rien dit, et je lui en étais fort reconnaissante. J’étais donc là. Aux urgences. Comme d’habitude. Assise sur ma chaise inconfortable, j’attendais patiemment mon tour, fixant le bout de mes chaussures comme une gamine honteuse aurait pu le faire. Je savais qu’une infirmière ne fusillait du regard dès qu’elle en avait l’occasion, cependant, je n’en avais strictement rien à faire. Qu’est ce que je lui avais fait à celle-là, à part lui donner du travail ? Ce n’était pas de ma faute, c’était l’administration qui lui demandait de constituer un dossier pour moi. Ce n’était pas de ma faute si elle ne pouvait pas me voir en peinture non plus… Après tout, je ne lui avais jamais rien fait, jamais rien dit, à part « bonjour madame », « au revoir madame ». Mais bon. Peut-être que mon père lui avait parlé de moi un jour. Peut-être que j’avais fait quelque chose de bizarre en sa présence ce qui expliquait la répulsion qu’elle pouvait avoir à mon égard. Peut-être en avait-elle simplement marre de me voir débarquer tous les cinq jours avec un nouveau bobo à guérir. Dans tous les cas elle ne m’aimait pas. Et elle me fusillait du regard. J’étais innocente dans l’affaire, je vous assure. Enfin… Presque. « Quinn Hepburn-Wilde ? » Je relevai la tête de mes chaussures pour poser mon regard sur l’infirmière. Je levai la main comme une petite fille et celle-ci leva les yeux au ciel avant de me faire signe de me lever. « Salle de consultation numéro deux. Le Docteur Kealoha va vous rejoindre d’une minute à l’autre. Je ne vous montre pas le chemin ? » « Non ça va, je connais. Merci, madame ! » lançai-je avec un grand sourire. D’accord, elle devait me trouver insupportable. En même temps, elle ne faisait pas d’effort, alors je n’en faisais pas non plus pour paraître un tant soit peu polie. Je me dirigeai donc vers la salle de consultation numéro deux, ouvris la porte avant de m’installer sur le siège du patient. Je baissai le regard sur mon poignet endoloris, poussai un petit soupir avant de m’enfoncer dans mon siège. Et c’était reparti. J’allais encore devoir porter soit une attelle, soit un plâtre, et j’allai être incapable d’écrire avec ma main gauche pendant des semaines. J’avais toujours su que j’aurais dû être droitière. Ca aurait été beaucoup plus facile. Alors que je m’apprêtais à fermer les paupières, j’entendis la porte s’ouvrir, et je me retournai (ce qui m’arracha un petit cri de douleur) pour voir Makan entrer dans la pièce. Je lui lançai un petit sourire. « Alors Quinn ? Qu’est-ce qui t’amène ici ? » Ah, la fameuse quelques. Je l’attendais celle-là. J’avais été persuadé que Makan allait me la poser ; après tout, au fil des semaines, j’avais fini par très bien le connaître. Il était un peu devenu un Ethan bis. Un grand frère, pour parler plus simplement. En version médecin et un tout petit peu plus vieux que mon demi-frère de sang. « J’espère que ce n’est rien de grave ? » J’haussai les épaules. Je savais qu’il était en train de m’observer en long, en large et en travers pour faire un premier examen d’ensemble. « Oh, non, ne t’inquiète pas. La routine. » La routine… Justement, il y avait lieu de s’inquiéter. Je poussai un petit soupir, tandis que je tendais dans sa direction mon poignet. Je savais que j’avais des bleus par-ci et par-là, cependant, ce n’était pas ma plus grande inquiétude. Depuis que je m’étais fait agressée fin juin, j’avais adopté une attitude bien sage face à mes blessures. Après tout, il y avait toujours pire. Il y aurait toujours pire. « Je me suis fait renverser par un vélo. » dis-je théâtralement. « Rigole pas hein… Mais j’ai traversé une rue d’Arrowsic, je l’ai pas entendu venir et… Boum ! Mon histoire n’a pas tellement amusé ta collègue-là, l’autre infirmière… » Je marquai une petite pause, grimaçant à la remémoration du souvenir. « Rien de grave, tu sais. J’ai quasiment rien. A part mon poignet, tout me semble en ordre… Je suis encore vivante ! C’est pas une bicyclette qui me fait peur. » Je disais ça, mais je n’avais jamais fait médecine. Eh oui. Mais j’aimais bien m’improviser docteur de temps en temps.