DOUBLE-COMPTE : Carlie. MESSAGES : 8680 ARRIVÉE : 07/09/2011 LOCALISATION : Dans le pays où on ne grandit jamais.
Sujet: We're growing apart but we pull it together. Pull it together, together againҨ Sam 6 Oct - 21:50
J’enfilais mon jogging. Mes baskets. Mon débardeur. Et voilà. Il ne restait plus qu’à s’y mettre. Depuis que j’étais sortie de l’hôpital, je ne faisais que ça. Du sport, du sport et du sport. Dès que je n’étais pas avec Lleyton, je faisais du sport. Je sais ce que vous allez dire. Mère indigne. Qui ne pense qu’à perdre quelques kilos superflus. Mais, la réalité n’était pas là. La réalité c’est que quand je faisais du sport je ne pensais à rien ou presque. J’oubliais les murs blancs. Les tuyaux. Le sport c’était mon moyen de tenir le coup sans Lleyton. Parce que Mattia faisait du tennis. Ashton bossait. Je ne pouvais pas rester bêtement à la maison à me morfondre. Pas maintenant que je pouvais essayer de me réapproprier mon corps. Alors certes, je faisais du sport pour maigrir aussi. Pour rentrer dans mon ancien maillot de bain de piscine. Et peut-être même être plus fine qu’auparavant. Mais, ce n’était pas l’objectif premier. Ce qui me fallait c’était courir pour libérer ce que les scientifiques appellent de l’endorphine. Pour me procurer du plaisir. Et dissocier ma pensée de mon corps. La laisser de côté. Et essayer d’être bien. Bien sûr, les médecins m’avaient conseillé d’y aller doucement. De ne pas trop forcer. D’attendre avant de reprendre le sport. Même le jogging. Mais, mon cul. J’en avais rien à foutre de leur avis. Il fallait que je coure. Que je transpire. Il fallait que je redevienne Ella. Voilà, le vrai problème était là.
Enfin, je pénétrais dans la salle de sport. Des hommes et des femmes. Qui transpiraient à grosses gouttes. Des hommes avec des muscles sur-développés. Des femmes avec des corps pub Taillefine. Et d’autres qui voulait simplement avoir le dessin des pectoraux. Certaines qui voulaient simplement garder la ligne. Et parmi eux, Ashton. Sur son tapis de course. Je souriais en le voyant. Me dirigeant alors vers. Sur le tapis de course à côté. Non ce n’était pas un hasard évidemment. Il avait voulu venir avec moi. « Hey !!! ». Je lui lançais un large sourire tout en allumant ma machine. Heureuse rien qu’à l’idée d’être ailleurs. Bon, il fallait que je sois assez présente pour converser avec mon frangin. Surtout que j’avais quelque chose à lui dire. Mais, bon, je ne me faisais pas trop de soucis pour ça. Surtout que c’était plutôt une bonne nouvelle. Du moins, je crois. Pour moi s’en était une. Mais, j’avais tout de même besoin de son avis. « Ça a été ta matinée ? ». Ah oui, parce que lui il avait bossé ce matin. Mercredi quoi. Du coup j’avais décidé d’attendre le début d’après-midi pour être avec lui. Enfin on s’en fout non ? « Au fait t’as le bonjour de papa, je l’ai vu ce matin… ». Et c’était de là qu’il fallait que j’arrive à lui livrer la suite. Mais d’abord il fallait que je sache dans quel état d’esprit il était. Parce que s’il était de mauvaise humeur, il trouverait forcément que c’est une mauvaise idée. Parce que ça venait des parents. Et quand il était énervé il redevenait un vrai adolescent. Révolté contre les vieux. C’était drôle parfois.
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Sujet: Re: We're growing apart but we pull it together. Pull it together, together againҨ Sam 13 Oct - 15:10
« Dans la pénombre de la nuit, les gens font toujours des choses qu’ils ne feront jamais le jour. On pense prendre de bonne décision, on est plus téméraire. Mais quand le soleil se lève il faut assumer ce que nous avons fait sous la couverture de la nuit et se regarder en face à la lumière du jour. »
Ashton pénétra dans la salle de sport, ce n’était pas l’heure à laquelle il y allait habituellement mais c’était l’heure à laquelle il avait prévu de retrouver sa jeune sœur. Depuis qu’elle était sorti de l’hôpital, dès qu’elle ne pouvait pas voir Lleyton, Ella se mettait à faire du sport, Ashton lui avait dit de ralentir la cadence mais il n’y avait rien à faire, elle courait du matin au soir, du coup, pour trouver un moment avec elle, le mieux était encore de courir. Certes, il aurait pu tout aussi lui dire d’être à la maison à telle heure, qu’ils allaient faire telle ou telle chose mais bon, le grand frère ne fonctionnait pas trop comme ça et le sport, il en était dingue. Il se dirigea alors sur un tapis de course, s’assurant que celui d’à côté était libre puisque la demoiselle n’était pas encore là, il faut dire que c’était une fille, elle mettait forcément plus de temps pour se préparer… -oui en fait là Ashton oubliait qu’il était capable de s’enfermer plus de deux heures dans la salle de bain quand il ne fallait que trente minutes à sa sœur-. En courant Ashton ne pensait plus à grand-chose, il décompressait de sa matinée de stress avec ses élèves et de tout ce qui avait pu le contrarié.
La jolie blonde arriva à son tour, prête à courir. « Hey !!! » Elle lui offrit un très large sourire qu’Ashton lui renvoya aussitôt « Salut la mioche ! » Dix-huit ans ou non, maman ou non, Ella restait une gamine, une mioche, sa petite sœur, son petit monstre, sa princesse, son bébé, bref, dans sa tête, Ella ne grandirait jamais. « Ça a été ta matinée ? ». Ashton réfléchit un peu pour se remémorer les évènements et si ce n’est que sa collège pétasse prof d’espagnol avait renversé son café sur lui, ça c’était bien passé. « Dans l’ensemble ouais, j’ai pas viré toute la classe de seconde, donc c’était une bonne journée. ». Oui, c’est vrai que les mercredis, Ashton avait tendance à réduire les effectifs de ses classes puisqu’ils avaient les pires, à savoir les gosses qui sortent du collège et se prennent pour Dieu. « Au fait t’as le bonjour de papa, je l’ai vu ce matin… ». Ah le bonjour de papa, c’est sûr que ce n’était pas leur mère qui risquait d’aller voir Ella, elle avait beau être passé à l’hôpital, elle n’avait pas passé l’éponge pour autant et l’idée que sa fille soit maman lui sortait par les trous de nez, peu importe si elle souffrait de la situation, si elle avait manqué de perdre son bébé, leur mère n’était pas prête à faire un pas en avant. « Ah tiens papa, il va bien ? Et il te voulait quoi ? » Ouais, parce que du coup, leur père voulait peut-être un truc en particulier même s’il passait souvent voir Ella juste comme ça, il avait la sensation que ce n’était pas le cas aujourd’hui, peut-être parce qu’elle li en avait parlé directement, comme si c’était important.
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Sujet: Re: We're growing apart but we pull it together. Pull it together, together againҨ Dim 14 Oct - 21:48
Mon frère était incroyable. Je venais d’avoir dix-huit ans. J’étais maman. Mais, il venait encore de m’appeler la mioche. Si si, je vous jure. « Salut la mioche ! ». Je soufflais sans répondre. Un petit sourire amusé sur le visage. Au fond, je le savais. Que pour lui, je serais toujours une mioche. Je lui demandais tout de même comment ça avait été sa matinée. Généralement les mercredis matins étaient assez mouvementés. Et pour cause il avait les secondes. La classe la plus difficile quoi. Et comme Ash n’était pas du genre à se laisser marcher sur les pieds, ça donnait. Du moins j’imaginais. Je n’étais plus au lycée pour en témoigner. « Dans l’ensemble ouais, j’ai pas viré toute la classe de seconde, donc c’était une bonne journée. ». Je riais légèrement. Pas trop. Parce que je n’avais pas envie de me casser la gueule. Ça serait un tout petit peu la honte. En tout cas il avait raison. Ce n’était pas trop mal. C’était mieux d’habitude. Et ça signifiait certainement que ça commençait à rentrer dans la tête de certain. Qu’on ne plaisantait pas avec Ashton Jaime Clarke. Tous les lycéens le savaient. Mais les secondes testaient toujours. On ne sait jamais qu’il parvienne à le faire craquer. « Ah bah ils commencent à comprendre ! ». Je lui lançais un petit sourire. Ça devait certainement arranger ses affaires.
Et puis, je lui parlais de papa. Parce que je voulais lui parler d’un truc en particulier. Une proposition que papa m’avait fait ce matin même. Et Ashton l’avait senti. Que je ne disais pas ça comme ça. Que je ne me contenterais pas de lui passer le bonjour. « Ah tiens papa, il va bien ? Et il te voulait quoi ? ». Il me voulait quoi. C’était bizarre mais rien qu’à l’idée d’en parlait, j’étais plus anxieuse. Ce n’était pas le fait de courir qui accélérait mon rythme cardiaque. Non, vraiment pas. Et c’était idiot d’être anxieuse. C’était une excellente opportunité pour moi. Et Ashton n’avait pas de raison de penser l’inverse. « Eh bien, il m’a fait une proposition. ». Et quelle proposition. J’inspirais un grand coup. Il fallait que je prenne mon souffle. Pour courir et tout lui dire. « En fait, il voulait que j’aille en fac (...) Il a vu ça avec un ami et c’est tout à fait possible, il garderait Lleyton pendant mes heures de cours (...) et comme il l’avait fait pour toi, il avait un compte pour mes études et du coup… il voudrait vraiment que j’aille en fac et je t’avoue que je pense le faire, (...) après tout, faut bien que je pense à l’avenir, autant au mien qu’à celui de Lleyton, t’en penses quoi ? ». Oh évidemment j’avais fait des pauses souffle. Sinon je serais déjà en train de cracher mes poumons. Mais j’avais dit tout ça à la suite quand même. Et oui, j’avais peut-être la chance de reprendre mes études. Surtout que je n’avais même pas loupé tout le premier trimestre. Juste le début. Alors pourquoi pas ? Une fac de lettre, ce n’était pas trop mal comme plan. Ce n’était pas la nat synchro mais ce n’était pas rien.
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Sujet: Re: We're growing apart but we pull it together. Pull it together, together againҨ Sam 20 Oct - 18:08
« Dans la pénombre de la nuit, les gens font toujours des choses qu’ils ne feront jamais le jour. On pense prendre de bonne décision, on est plus téméraire. Mais quand le soleil se lève il faut assumer ce que nous avons fait sous la couverture de la nuit et se regarder en face à la lumière du jour. »
Ashton avait bien vu juste, sa petite sœur ne lui parlait pas de la visite de leur père pour rien, juste pour dire qu’il lui passait le bonjour, non Jamie Clarke avait fait une proposition à sa fille et comme à son habitude, elle en parlait avec son frère avant de prendre une décision –enfin comme d’habitude quand c’était une décision importante, le cas grossesse mis à part-. Bon maintenant, le professeur voulait savoir quelle était cette fameuse proposition, parce que si c’était revenir à la maison, c’était niet, Ella vivait avec lui maintenant et il aurait du mal à accepter l’idée qu’elle puisse s’en aller pour aller se disputer avec leur mère à nouveau –oui, bataille pour la garde d’Ella au sein même de la famille, ça pouvait être possible même si ce n’était pas ça-. « En fait, il voulait que j’aille en fac (...) Il a vu ça avec un ami et c’est tout à fait possible, il garderait Lleyton pendant mes heures de cours (...) et comme il l’avait fait pour toi, il avait un compte pour mes études et du coup… il voudrait vraiment que j’aille en fac et je t’avoue que je pense le faire, (...) après tout, faut bien que je pense à l’avenir, autant au mien qu’à celui de Lleyton, t’en penses quoi ? ». Bon déjà parler de ça en courant, ce n’était pas ce qu’il y avait de plus simple, surtout que ça faisait rire Ashton. « C’est une blague c’est ça ? » Ah oui oui, il croyait vraiment qu’elle lui faisait une blague, qu’elle n’était pas du tout sérieuse dans ce qu’elle disait mais, apparemment, si.
Ashton quitta son sourire en comprenant que ce n’était pas une blague et que c’était même un sujet très sérieux. Reprendre les cours, aller en fac, non mais, c’était du pur délire, de la pure connerie, ce n’était pas l’aspect financier qui le gênait loin de là, il savait très bien que ses parents avaient prévu depuis la naissance d’Ella de lui payer la fac comme il l’avait fait pour lui et que dans la famille il avait toujours été question de se payer les études que l’on voulait. Ce n’était pas non plus pour garder Lleyton, parce qu’à la limite même si leur père ne pouvait pas, ils pouvaient engager une baby-sitter, trouver x ou y comme solution, non le bébé était loin d’être un problème maintenant qu’il était là et que la première année de fac c’était entre quinze et vingt heures d’heures de cours et qu’Ella avait prouvé mille fois qu’elle était capable de concilier toutes ses activités et ses études, donc, non le problème n’était pas là non. Où était-il alors ce problème ? Le problème c’est qu’Ashton ne voulait pas voir sa sœur dans les bouquins et renoncer encore une fois à son rêve, il ne voulait pas la voir étudier pour quelque chose qui n’était pas fait pour elle, qui ne lui plaisait pas vraiment, son avenir ce n’était pas ça, son avenir c’était le pourquoi elle était sur ce tapis de course, son avenir c’était le sport et en la voyant courir autant, il avait osé penser que c’était ce qu’elle voulait elle aussi, ce qu’elle avait prévu mais, il fallait croire que non. Ashton était dépitée, il voulait la voir nager de nouveau et il ne pouvait pas la laisser s’enfoncer sur les bancs de la fac et détruire ce talent fabuleux qu’elle avait, il serait lui-même malheureux de ne plus pouvoir admirer sa grâce dans l’eau alors, elle comment pourrait-elle être heureuse sans son domaine de prédilection ? « Non. ». La réponse était ferme, définitive et avant même qu’il énonce ses arguments, Ella pouvait être certaine qu’il n’allait pas changer d’avis. « Non tu n’iras pas en fac, je ne veux pas que tu ailles en fac. Non mais franchement, tu vaux mieux que ça Ella ! ». Tu mérites de penser un peu à toi, de devenir une championne voilà ce qu’il voulait lui dire, elle en était parfaitement capable, et elle allait le devenir, il voulait lui interdire la fac pour son bien à elle.
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Sujet: Re: We're growing apart but we pull it together. Pull it together, together againҨ Lun 22 Oct - 21:58
Pourquoi j’avais eu peur de la réaction d’Ashton ? Peut-être parce qu’au fond je le connaissais trop bien. Et que je savais que quelque chose me gênerait. Je sentais que cette idée n’allait pas lui plaire. Dans ma tête c’était parce que la fac c’était un peu d’indépendance. Et depuis ma grossesse j’étais à ses crochets. Et il n’aimait pas me voir devenir indépendante. Prendre recul. De quelque façon que ce soit. Il n’aimait pas tout ça. « C’est une blague c’est ça ? ». Une blague ? Absolument pas. Je le regardais du genre c’est toi qui blague non ? Je n’aurais pas pris la peine d’aborder ce sujet s’il n’avait pas été sérieux. Enfin où avait-il la tête ? C’était une fantastique opportunité pour moi d’aller en fac. Même s’il voulait me couver comme un bébé. Il devait admettre ça. Il devait accepter.
Mais, non, visiblement ce n’était pas possible. Nous n’étions pas du tout sur la même longueur d’onde. « Non. ». Non ? Non quoi ? Non sans argument ? Non ferme et définitif ? Sans rien dire ? Ah ça non ! Il n’allait pas s’en sortir comme ça. Pas avec un Non justement. Je continuais de courir. Sentant pourtant l’incompréhension montée en moi. Je n’allais pas pouvoir courir longtemps. Faire comme si c’était une conversation banale. Non, je crois que nous allions devoir sortir pour parler de ça. « Non tu n’iras pas en fac, je ne veux pas que tu ailles en fac. Non mais franchement, tu vaux mieux que ça Ella ! ». Mieux que ça ? Mieux que des études ? Je valais quoi alors ? Je n’allais pas rester à la maison toute ma vie ! Franchement entre la fac et ne rien faire, le choix était fait. Je voulais aller en fac. Je voulais avoir un avenir. Travailler. Ne dépendre que de moi-même. Pourquoi s’y opposait-il ? « Non ? Comment ça non ? Écoute, je vais sortir et tu vas me rejoindre, j’ai pas envie de me donner en spectacle. ». Je sentais que ça allait crier. Ou parler fort. Et les autres n’avaient pas besoin de savoir.
Je me retrouvais donc dehors. Mon frère arrivant à son tour. « Pourquoi non ? Enfin la Fac ! je vaux pas mieux que ça ! C’est pas de la merde la fac, c’est une chance ! ». Et là je me plongeais dans ses yeux. Il avait une idée derrière la tête. Une idée bien plus importante que celle de me garder prêt de lui. Il avait cru quelque chose. Que j’avais un autre avenir. « Tu croyais quoi Ashton ? J’ai besoin de me construire un avenir. Tu pensais que j’allais me contenter du job de caissière au supermarché du coin ? ». Non, il ne pouvait pas penser ça. Il avait dit que je valais mieux que la fac. Mais je n’arrivais vraiment pas à lire dans ses pensées. J’étais bloquée par ce non si ferme. Qu’est-ce qui pouvait le pousser à croire que je lui faisais une blague ? Je n’avais jamais abordé d’autres projets d’avenir.
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Sujet: Re: We're growing apart but we pull it together. Pull it together, together againҨ Dim 28 Oct - 13:27
« Dans la pénombre de la nuit, les gens font toujours des choses qu’ils ne feront jamais le jour. On pense prendre de bonne décision, on est plus téméraire. Mais quand le soleil se lève il faut assumer ce que nous avons fait sous la couverture de la nuit et se regarder en face à la lumière du jour. »
Aller à la fac, aux yeux d’Ashton c’était bien la pire idée qu’Ella s’était mise en tête depuis longtemps, il s’y opposait fermement et de toute évidence Ella ne comprenait même pas pourquoi, elle le regardait avec surprise et ses paroles allaient appuyer cet air si surpris. « Non ? Comment ça non ? Écoute, je vais sortir et tu vas me rejoindre, j’ai pas envie de me donner en spectacle. ». Ça ce n’était pas une mauvaise idée parce que vu son ton, ils risquaient tous les deux de monter dans les décibels, la séance de sport tranquille qui rapproche, ils repasseraient, pour l’heure c’était la crise. Non mais la fac ! Ashton n’en revenait toujours pas qu’elle lui pose réellement la question, envisagée d’y aller, au fond ça le mettait hors de lui, il ne pouvait pas tolérer ça, il devait lui retirer cette saloperie d’idée de la tête, la fac, la fac, il y avait été ça ne lui avait pas apporté grand-chose, et, elle n’avait pas besoin de ça, et puis comme études ? Là, Ashton s’attendait au pire.
Il avait laissé sa sœur passer devant, partir la première, l’attendre dehors, de toute façon, il ne tarda pas à la rejoindre. « Pourquoi non ? Enfin la Fac ! Je vaux pas mieux que ça ! C’est pas de la merde la fac, c’est une chance ! ». Une chance n’importe quoi ! C’était une chance pour ceux qui voulaient un métier classique, basique, c’était une chance pour ceux qui pouvaient réaliser leur rêve grâce à la fac, la fac pouvait être de la merde, il l’avait vu à Portland, la fac il avait pris ça comme une chance et il avait fini prof de sport –bon il savait pertinemment que s’il n’était pas passé par là, il n’aurait pas pu avoir sa chance dans le basket, son genou aurait été dans le même état- il savait que ce n’était pas tout à fait pareil mais il s’entêtait à dire non, à retourner dans sa tête toutes les raisons possibles et imaginables pour dire non. Finalement, il devait bien admettre qu’il ne voulait pas la voir partir non plus, il savait trop bien que la laisser aller à la fac c’était la laisser grandir encore un peu et elle avait déjà tellement grandi avec sa grossesse. « Tu croyais quoi Ashton ? J’ai besoin de me construire un avenir. Tu pensais que j’allais me contenter du job de caissière au supermarché du coin ? ». Ça lui faisait mal d’entendre ça, elle ne comprenait vraiment pas ? Elle ne comprenait pas que si elle, elle avait abandonné son rêve d’avenir, son rêve premier, lui il ne l’avait pas abandonné, elle ne comprenait pas que lui, il voulait la voir dans l’eau, la voir tout donné pour tous les faire taire, elle était douée, elle avait déjà été remarquée dans ses compétitions précédentes, elle ne pouvait pas abandonner comme ça. « T’es pas censée aller à la fac c’est tout ! Tu devrais reprendre la natation synchronisée, voilà ce que je pense, tu es faite pour ça, tu ne peux pas envisager autre chose, à quoi ça sert tout ça ? A quoi ça sert ce sport à excès si tu ne veux pas reprendre le sport ? Ton rêve n’est pas foutu et c’est pas toi de renoncer si facilement. ». Ashton avait levé le ton, il était sérieux, il voulait la voir essayer, il ne voulait pas la voir devenir une femme comme une autre, qui se fait chier sur les bancs de la fac, il voulait qu’elle soit mère et sportive, il savait qu’elle en était capable.
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Sujet: Re: We're growing apart but we pull it together. Pull it together, together againҨ Lun 29 Oct - 23:44
Où voulait-il que j’aille ? Que voulait-il que je fasse de ma vie ? Ashton était totalement incompréhensible. Il me disait non. Sans raison valable. Juste parce que je valais mieux que la fac. Oui, j’en étais encore là. Non je n’en revenais pas. Je bouillonnais. Il fallait lui retourner le cerveau. Ash me surprenait par bien des choses. Mais généralement c’était positif. A l’inverse d’aujourd’hui. « T’es pas censée aller à la fac c’est tout ! Tu devrais reprendre la natation synchronisée, voilà ce que je pense, tu es faite pour ça, tu ne peux pas envisager autre chose, à quoi ça sert tout ça ? A quoi ça sert ce sport à excès si tu ne veux pas reprendre le sport ? Ton rêve n’est pas foutu et c’est pas toi de renoncer si facilement. ». Et il levait le ton. Mon visage se décomposa. Reprendre la natation synchronisée ? Et sinon il avait fumé quoi ce matin ? Oh non pas que je n’en rêvais pas. Mais c’était impossible. Ça relevait d’un rêve de petite fille. Du même niveau que de devenir une princesse. Ce rêve-là n’était plus réalisable. Il l’avait été à une époque mais ce n’était plus le cas. Et il était dégueulasse de s’appuyer là-dessus. De me faire croire que tout était encore possible. J’essayais de grandir. Pour moi. Pour Lleyton. Pour lui. De ne plus être cette petite fille qui croit en ses rêves coute que coute. J’essayais vraiment d’accepter la réalité. Et c’était dur de renoncer à ce qui avait bercé mon enfance. A ce que j’avais toujours voulu. C’était nul de jouer là-dessus. De jouer sur le fait que je ne renonçais pas si facilement. Je devais grandir. Je devais renoncer. Et lui il devait le comprendre. Il devrait le comprendre.
Je soufflais. Comment réagir autrement ? Là c’était lui qui était dans le monde des bisousnours. « Je n’ai pas fait de sport pendant sept mois et demi. Je n’ai pas pratiqué la natation synchronisée pendant sept mois et demi. J’ai été plusieurs jours à l’hôpital. J’ai été sous morphine. J’ai eu une grossesse. Je viens d’avoir un petit garçon. ». Autant de raison qui me rendait inapte à faire de la compétition. Du sport pour le plaisir, oui. De la compétition, absolument pas. Même si j’allais reprendre la nat synchro. Je ne pouvais pas m’en passer. Mais cette fois, ça ne serait qu’un plaisir personnel. Pas un espoir d’avenir. « Après autant de temps, je vaux plus rien, j’ai même plus de coach. Steph me l’a bien dit quand je lis ai dit que j’étais enceinte. J’ai signé la fin de ma carrière qui n’avait pas réellement commencé. ». Elle me l’avait dit. Elle me l’avait fait comprendre. Et elle avait sans doute raison. De toute façon je n’allais pas essayer de la faire mentir. J’abandonnais. J’abandonnais l’idée de passer pro. Je ne voulais plus essayer. « Tu sais bien que tout ceci ne sera que désillusion, comment tu peux vouloir ça ? J’ai assez donné, ça m’a fait déjà tellement de mal de vivre sans pendant tout ce temps, de noyer ce rêve, je ne pourrais pas prendre le risque de remonter pour mieux tomber. Je ne me remettrais pas d’un échec. Et c’est pas parce que toi tu me vois comme une championne que j’en suis une. Je ne vaux pas plus qu’une autre… ». J’avalais péniblement ma salive. C’était malheureusement vrai.
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Sujet: Re: We're growing apart but we pull it together. Pull it together, together againҨ Mer 31 Oct - 12:09
« Dans la pénombre de la nuit, les gens font toujours des choses qu’ils ne feront jamais le jour. On pense prendre de bonne décision, on est plus téméraire. Mais quand le soleil se lève il faut assumer ce que nous avons fait sous la couverture de la nuit et se regarder en face à la lumière du jour. »
Le visage de sa jeune sœur n’était plus énervé, il n’était pas même joyeux, il se décomposait, elle était comme tomber du haut d’une tour, sur les fesses, incapable de réagir, totalement paralysée. Visiblement, ce qu’Ashton lui disait là, elle ne l’avait même envisagé, ou alors elle l’avait totalement retiré de ses projets d’avenir, bien évidemment cette perspective ne plaisait pas à Ashton. Elle souffla avant de prendre la parole « Je n’ai pas fait de sport pendant sept mois et demi. Je n’ai pas pratiqué la natation synchronisée pendant sept mois et demi. J’ai été plusieurs jours à l’hôpital. J’ai été sous morphine. J’ai eu une grossesse. Je viens d’avoir un petit garçon. » Et alors ? Pour Ashton ça ne voulait rien dire, ce n’était pas incompatible, elle avait déjà repris le sport, bientôt elle retournerait dans une piscine et Ash était persuadé qu’en sept mois et demi elle n’avait pas perdu son talent, ni même oublié ne serait-ce qu’une seule de ces figures sur lesquelles elle avait tant travaillé. La morphine, l’hôpital, ce n’était rien, c’était derrière elle, ça ne la rendrait pas inapte à la compétition, elle trouverait forcément un entraîneur qui comprendrait que ça ne voulait pas dire qu’elle était fragile, bien au contraire, il y aurait forcément quelqu’un pour ne pas être totalement con. « Après autant de temps, je vaux plus rien, j’ai même plus de coach. Steph me l’a bien dit quand je lis ai dit que j’étais enceinte. J’ai signé la fin de ma carrière qui n’avait pas réellement commencé. » Mais Steph, mais cette nana était tout simplement trop conne, elle était dégoûtée d’avoir perdu sa pouliche rien de plus, elle était mauvaise, elle n’en savait rien, elle ne prédisait pas l’avenir, ce n’était que le reflet de son amertume tout ça. « Tu sais bien que tout ceci ne sera que désillusion, comment tu peux vouloir ça ? J’ai assez donné, ça m’a fait déjà tellement de mal de vivre sans pendant tout ce temps, de noyer ce rêve, je ne pourrais pas prendre le risque de remonter pour mieux tomber. Je ne me remettrais pas d’un échec. Et c’est pas parce que toi tu me vois comme une championne que j’en suis une. Je ne vaux pas plus qu’une autre… ». Who. Ashton n’aimait pas du tout ce qu’il entendait là, il ne reconnaissait pas sa sœur et elle valait bien plus qu’une autre.
S’en était trop pour Ashton, il prit les deux bras de sa sœur et se mit à la secouer comme un prunier, merde qu’elle se réveille, ce n’était pas lui qui rêvait, c’est elle qui était dans un vrai cauchemar, ou dans un rêve on ne peut plus noir. « Putain mais Ella tout ça c’est de fausses excuses, tu peux te trouver un entraîneur, reprendre la natation synchronisée, suffit que tu le désires ! Tu peux être maman et passé pro, c’est pas incompatible. Et puis c’est quoi cette connerie ? Tu vaux plus que les autres, tu es douée, tu es faite pour ça. C’est toi qui te mets des barrières toute seule. ». C’était un discours de sourd, dans toute sa splendeur, un discours qui saouler Ashton et il décida d’y mettre fin de manière assez brutale « Je ne te laisserais pas faire cette grosse connerie. Jamais. ». Et il quitta sa jeune sœur, retournant dans la salle de sport sans demander son reste.
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Sujet: Re: We're growing apart but we pull it together. Pull it together, together againҨ Jeu 1 Nov - 21:13
Reprendre la natation synchronisée. Ashton se faisait de drôle d’idées. Des idées qu’ils ne devraient pas se faire. J’étais formelle là-dessus. Je ne pouvais pas reprendre la nat synchro comme ça et me dire finger in the nose meuf ! Tu vas devenir une championne ! Non mais très honnêtement. C’est comme si quand il s’était blessé au genou je lui avais continu. Vas-y Ashou. Les médecins te disent que tu ne peux pas faire une carrière professionnelle mais, vas-y. Certes pour mon cas, il n’y avait pas d’avis médical. Mais ça revenait au même. Il appuyait sur ce rêve que j’avais laissé s’effondrer. Ce rêve qui m’avait tant coûté. Maintenant je devais vivre pour Lleyton. Que ça plaise à mon frère ou non. Il bouderait au début. Et puis il s’y ferait. Il finira par comprendre. Que ce n’était pas une mauvaise idée. Et que ça m’avait permis d’avoir un avenir. Un bel avenir. J’allais dire oui à papa. Et je n’aurais pas dû en parler à Ash. Voilà tout.
J’étais agacée par le comportement d’Ash. Par ce qu’il me disait. Mais, visiblement lui aussi. Il prit mes deux bras. Et en me regardant droit dans les yeux il se mit à me secouer. Comme si j’étais en train de disjoncter. De délirer. De rêver. Comme si j’étais incohérente. Ou folle. « Putain mais Ella tout ça c’est de fausses excuses, tu peux te trouver un entraîneur, reprendre la natation synchronisée, suffit que tu le désires ! Tu peux être maman et passé pro, c’est pas incompatible. Et puis c’est quoi cette connerie ? Tu vaux plus que les autres, tu es douée, tu es faite pour ça. C’est toi qui te mets des barrières toute seule. ». Putain mais il délirait complet là. Ce n’était pas aussi simple que si je veux je peux. Ça ne pouvait pas se résumer à ça. Et si je reprenais la natation synchronisée, au mieux j’allais devenir coach. Alors non pas que ça me dérangeait. Loin de là. Mais j’avais envie d’essayer autre chose. De ne pas ré-appuyer sur cette blessure non cicatrisée. Il vivait sur un autre planète Ash. Il fallait qu’il l’accepte que le monde du sport n’était pas le mien. Même si je l’avais cru pendant longtemps. Même si j’avais énormément de sacrifice pour lui. Il fallait que j’arrête. Du moins que j’arrête de croire que c’était mon avenir. Parce qu’hélas, si le sport n’était finalement pas mon monde, c’était devenu ma drogue. Et je ne pourrais pas vivre sans nager. Sept mois et demi, ça avait été trop long. Vraiment trop long. « Mais tu vis en plein rêve Ash ! Le monde du sport est impitoyable ! ». J’avais l’impression que quoi que je dise, il ne changerait pas d’avis. En même temps, il me l’avait annoncé dès le début. Et j’allais en avoir la preuve dans l’instant. « Je ne te laisserais pas faire cette grosse connerie. Jamais. ». Et là plus rien, il était parti. Il était retourné dans la salle de sport.
Je soufflais. Jamais. Il n’aurait pas bien le choix. Il ne pouvait réellement me forcer. Et il n’était pas aussi excessif que maman. Oh il m’en voudrait. Mais, il me pardonnerait non ? En tout cas il m’avait miné le moral. Je retournais chercher mes affaires, pour rentrer.