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 l'amour et moi, ça fait deux !

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MessageSujet: l'amour et moi, ça fait deux !   l'amour et moi, ça fait deux ! EmptyLun 8 Oct - 11:51



ne tombez pas amoureux. feat anton johnson

Elle pousse la porte du bar, furieuse et remontée. Elle n'a pas mis longtemps à retrouver sa trace, pourtant, ça fait depuis le début de la journée qu'elle court dans tous les sens à la recherche de celui qui un jour avait volé son cœur. Le regard furibond, elle avance de quelque pas dans ce bar glauque sans quitter l'assistance des yeux, elle la jauge, elle le cherche. A bout de nerfs, elle reconnaît sa silhouette, bien qu'il soit de dos, appuyé contre le bar. Certainement en train de ruminer sur tout ce qu'il nous à fait perdre… Pathétique ! ne peut-elle s'empêcher de penser en le rejoignant, les joues teintes d'un rouge vif tant la colère semble prendre doucement possession de chacun de ses gestes. Aussi faut-il comprendre la jeune femme qui, ce matin, en posant ses valises dans le coffre du taxi qui devait l'emmener directement jusqu'à son ancienne demeure, semblait croire qu'il restait encore quelques vestiges d'une vie dont elle s'était séparée, quelques temps plus tôt, parce que trop fière d'admettre qu'Anton lui avait fait perdre la tête. Nerveuse, elle avait lancé l'adresse de son ancienne maison au chauffeur sans même lui adresser un sourire. Les muscles crispés, les mains tremblantes, elle s'était occupée à contrôler les rendez-vous qu'elle allait devoir repousser dans son Blackberry tout en laissant le bruit du moteur la calmer doucement. Les trois heures d'avion qu'elle venait d'essuyer pour rejoindre cette bourgade insignifiante l'avait préparée aux retrouvailles explosives qu'elle s'apprêtait à vivre, tout juste. Enfoncée dans le siège du taxi, elle grognait tandis qu'elle réalisait l'argent qu'elle ferait perdre à sa compagnie en revenant sur les traces de son passé personnel. Son père l'avait pourtant prévenue, retrouver Arrowsic n'était pas une décision très intelligente et il lui avait sommé de se concentrer sur son travail et ses projets personnels plutôt que sur cet imbécile avec lequel elle s'était mariée, quatre ans plus tôt. Mais Leonie est de ces femmes qui ne savent jamais respecter ce qu'on leur impose, en catimini, elle avait mis sa secrétaire personnel dans la confidence et avait indiqué dans son agenda quelques jours d'absence pour un hypothétique séminaire sur comment gagner de l'argent rapidement et facilement. Tout ce brouhaha pour finalement se retrouver ici, dans un taxi, à angoisser sur la meilleure façon d'aborder le sujet autrefois tabou de j'ai demandé le divorce, je t'ai pourri la vie, mais tu veux pas m'accorder une nouvelle chance. Il restait encore quelques minutes de trajet lorsque la jeune femme rangea son smartphone dans la pochette LV qu'elle avait emporté avec elle, jouant nerveusement avec ses ongles fraichement refaits, elle laissa le bruit du moteur bercer chacune de ses pensées, sans s'imaginer une seule seconde ce qui allait pourtant se produire.

« Désolée, mais je n'connais pas d'Anton Johnson. » « Je suis navrée, il doit s'agir d'une erreur de ma part… » Elle contrôla le numéro de la rue plus d'une fois, mais ne comprenait pas. Tout correspondait, tout était exactement comme avant… Le gazon tendu, la façade blanc cassé, les volets rouges vifs et même la porte en bois brun foncé, légèrement fissurée suite à une dispute qui avait, autrefois, éclaté entre Anton et Leonie… Tout était exactement comme avant, à un détail près ; la locataire ne semblait avoir jamais entendu parler d'un éventuel Anton et encore moins du couple Johnson ! La bouche béante, elle avait tourné les talons dans l'allée et avait hélé un autre taxi. Si elle ne parvenait pas à retrouver son ex-mari dans leur ancienne demeure, elle se rendrait à l'hôpital. Sa profession avait été sa plus grande passion, après… ou même avant son propre mariage ! Les nerfs à vifs, elle avait insulté le chauffeur puisque ce dernier avait apparemment refusé de porter son bagage et qu'il ne l'avait pas aidé à le ranger dans le coffre. Elle s'était installée dans la voiture en grommelant quelques insultes en italien à son égard (les rares mots qu'elle avait appris à parler étant plus jeune) et s'était enfoncée dans son siège, le temps du trajet. L'hôpital pointant le bout de son nez, elle avait ordonné au chauffeur de l'attendre dans la voiture, lui indiquant qu'elle n'en aurait pas pour long mais là encore, elle ne se rendait pas vraiment compte de ce qui l'attendait. Nerveuse, elle avait pris l'ascenseur jusqu'à l'étage où il bossait et puis s'était directement rendu jusqu'à son bureau. Quatre minutes, c'est le temps exact qu'il avait suffit à Leonie pour comprendre qu'une fois encore, elle allait de surprise en surprise. Anton ne travaillait plus ici, lui avait-on indiqué, il s'était fait renvoyé ! Il suffit de quelques jours à peine pour que le cours naturel de certaines choses se voit parfois complètement chamboulé. Avait-elle brisé le cœur du jeune homme à ce point ? Au point où, en perdant sa femme, il avait fini par tout perdre ? Un sourire narquois se dessinant sur ses lèvres, elle quitta l'hôpital en soupirant. Il ne lui restait plus rien, à présent. Pour le retrouver, elle devait faire preuve d'intelligence et de subtilité car ici, tout le monde avait eu vent du désastre qu'avait été le mariage des Johnson et personne ne serait prêt à aider celle qui avait piétiner le cœur d'Anton, un garçon si charmant ! Elle usait alors d'influence pour découvrir que son ex-mari fréquentait, régulièrement, depuis peu, le Jack's Lounge. Un bar à la réputation plus ragoutante ! Indiquant l'adresse à son chauffeur, elle regardait l'hôpital par la vitre arrière tout en sentant l'envahir un sentiment de fierté dosé d'une certaine culpabilité, enivrante.

Les derniers mètres qui la séparent d'Anton sont rapidement franchis, dehors, le taxi attend son retour patiemment. Elle ne prend pas la peine de s'installer sur le siège près du sien, elle se contente de poser sa pochette sur le comptoir et se commande un gin tonic de sa voix cristalline tout en tournant son visage vers son ancien mari. « Le divorce ne te réussit pas Anton, tu es encore plus pathétique que tu n'l'étais lors de notre dernière séance de conciliation pour la signature des papiers. » Son ton est hautain, distant, et aussi froid qu'à l'ordinaire. Elle se montre aussi orgueilleuse qu'elle l'avait été les deniers jours de leur séparation. En regardant de plus près le visage creusé par la fatigue de son ex-époux, elle ne peut s'empêcher de se sentir fière. Au fond, elle ne sait pas si tout ce qu'il a perdu est lié à leur divorce mais savoir qu'elle a pu jouer un rôle dans la destruction de son quotidien suffit à effacer la colère de ses traits, à présent complètement détachés. Elle, elle a réussi sa vie, avec ou sans lui, elle a conquis BSB Bank et s'en est toujours incroyablement bien sortie. Il faut croire que de leur mariage, elle était la plus forte des deux… peut-être la moins amoureuse ! Prostrée devant Anton, elle se demande brusquement pourquoi elle tenait tellement à le revoir, à présent que tout est terminé et signé.
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Dernière édition par P.-Leonie Arkansas le Mer 10 Oct - 11:41, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: l'amour et moi, ça fait deux !   l'amour et moi, ça fait deux ! EmptyMar 9 Oct - 22:22

l'amour et moi, ça fait deux ! Tumblr_leggg6uots1qe6odmo1_500
« Non, l'Amour et toi ça fait douze. »
J'ai les deux coudes sur le bar et mon regard brumeux fixe le glaçon à demi fondu que je fais mollement glisser contre les rebord de mon verre. Je ne pense à rien de cohérent mais on peut dire que ce qui me traverse l'esprit n'est guère agréable simplement en avisant mes mâchoires serrées et mes sourcils froncés. Le bar me fait crédit parce que je suis un habitué mais je n'ai plus un rond. Cependant, pour l'instant, je n'ai pas de soucis à me faire car je suis un de ces clients réguliers qui n'a plus besoin de commander quand il arrive et a son verre prête en deux minutes par le serveur le plus compétent qui s'efforcera même de faire la conversation pour empocher un pourboire (en gros, me lécher les bottes jusqu'à ce qu'elles brillent dans le noir) car en plus, je suis ce qu'ils appellent "un flambeur". Leurs nuits les plus rentables, leurs soirées les plus animées, leurs records de tournées offertes à tous les soulards du coin, elles se font à mes frais. Enfin, faisaient, donc. C'est drôle d'en parler au passé. Je savais que j'entretenais une relation un peu pincée avec mon coincé binoclard de banquier, mais je ne m'étais pas rendu compte que j'étais aussi proche de la banqueroute avant d'être renvoyé, de ne plus avoir de rentrée d'argent mais qu'une ardoise d'une dette... Et puis, quand les huissiers ont frappé à la porte et saisi la maison, je ne pouvais plus ignorer que j'étais... Pauvre. Je fais désormais partie de cette couche de la société devant laquelle je paradais allégrement dans mon coupé sport Lamborghini, mon trois pièces Armani et mes mocassins en daim... Je riais de leur crasse, de leur poisse, en dévorant un plat de spaghettis à 40$ arrosé de vin à 50$. Oui, j'ai toujours eu un faible pour l'Italie. Mais les vacances à Rome, Venise ou Capri, c'est fini. Je suis fauché. J'ai un interdit bancaire au cul... Et j'ai déjà tout vendu. Sauf mon âme au diable, mais ça ne saurait tarder. « Bon, elle vient ma double dose de Whisky où j'dois la distiller moi-même ? » Je hèle le barman de mon ton le plus disgracieux, grinçant de frustration. Je ne supporte plus ce goût amer que j'ai sur la langue et pour le faire passer, j'ai besoin de m'enflammer le gosier. Mais cet abruti de barman ne m'écoute pas, il a les yeux rivés sur une belle gonzesse, à en juger par son air lubrique. Je suis sur le point de lui balancer mon verre lorsque l'objet de son attrait se poste à mes côtés. Un Gin tonic. Ce parfum enivrant, cette voix qui me fait me crisper sur mon siège... Je relève les yeux en sachant pertinemment quel visage démoniaque ils vont détailler. Mon regard est noir d'encre, il la fusille allègrement alors qu'elle commence à déverser son vitriol. « Le divorce ne te réussit pas Anton, tu es encore plus pathétique que tu n'l'étais lors de notre dernière séance de conciliation pour la signature des papiers » « Tout compte fait, file moi juste la bouteille. » Je me suis penché par dessus le bar pour m'en saisir moi-même et commence à boire au goulot. Lorsque je retire la bouteille d'entre mes lèvres, je grimace, autant pour les pensées qu'elle m'inspire que parce que je viens de me décaper l’œsophage. Elle n'a rien à faire là, à côté de moi. Ils n'existent plus, ces deux-là : « Anton et Leonie Johnson. » Ce sont deux anonymes sur une photo monochrome, dans un album corné enfoui dans un grenier poussiéreux. Rien de plus. Même que j'ai gribouillé des moustaches sur son visage et marqué « B*TCH. » sur son front au feutre indélébile. « Y'a un problème avec les papiers ou quoi ? Enfin, pourquoi je demande, tu viens forcément me les briser pour un vice de procédure... J'espère que t'es pas là pour récupérer ton fric, parce que, oups, je l'ai plus... » Je ricane effrontément, tapant la bouteille contre le comptoir, haussant les épaules pour lui montrer à quel point je sais parfaitement ou j'en suis, dans quel trou, que je n'ai pas l'intention d'en sortir, le tout en insinuant en plus que je n'en ai absolument rien à foutre, alors que c'est, évidemment, faux. Ça m'obsède. Je déteste le mec que je vois tous les matins dans le miroir. En vérité, je ne me regarde même plus dans le miroir. Ça doit faire quatre jours que je ne me suis pas rasé et mes cernes, j'ai arrêté de les mesurer. « Mets donc mes consos sur sa note. C'est madame qui régale ! » J'ai ajouté ça avec un clin d’œil presque obscène adressé au barman, en la pointant du doigt, d'une impolitesse profonde. Mais j'étais obligé, histoire de lui faire comprendre qu'elle va payer. Ah ça ouais, bordel, elle va payer d'être revenue me narguer, avec son teint parfait, alors qu'elle pue la santé et la richesse, qu'elle affiche sous mon nez que sa vie est parfaite maintenant qu'elle m'a évincé ... Et l'addition, mes amis, promet d'être salée..!


Dernière édition par Anton L. Jonhson le Mer 10 Oct - 21:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: l'amour et moi, ça fait deux !   l'amour et moi, ça fait deux ! EmptyMer 10 Oct - 11:41



ne tombez pas amoureux. feat anton johnson

Elle n'est plus énervée lorsqu'elle atteint sa hauteur. Elle accroche son sac à main lascivement sur le crochet installé sous le comptoir et époussette doucement le tabouret avant de s'y installer. Elle ne lui parle pas tout de suite, à quoi bon l'aborder par un Bonjour qui paraîtrait si ordinaire dans de pareilles circonstances. Non, elle se commande à boire avant de se tourner vers lui, l'observant avec un sourire narquois et hautain, comme à l'accoutumée, et lui envoyer en pleine tronche une pique bien sentie comme le ferait un clown avec une tarte à la crème en plein spectacle. La réaction d'Anton ne se fait pas attendre et n'enlève rien au plaisir non dissimulé que prend la jeune femme à surgir inopinément dans sa vie, comme un virus, comme une bactérie. D'abord distant, il se penche sur le bar pour attraper une bouteille et y retirer le capuchon avant d'en boire une première gorgée. Leonie ne le quitte plus du regard, pas même lorsque le serveur, aussi charmant soit-il, lui tend son verre de gin tonic en affichant son plus beau sourire. Non, le visage d'Anton, fatigué, marqué par l'absence totale de soin évident, l'obsède. Satisfaite ? Pas vraiment, au fond d'elle, elle se sentirait presque emplie d'une certaine compassion à son égard. Le divorce l'aurait-il affecté au point de n'être aujourd'hui plus que l'ombre de l'homme dont elle s'était surprise à tomber amoureuse, autrefois ? Une idée qui survient au pire moment pour Leonie qui cherche avant toute chose à se montrer la plus distante possible. Non, laissez entrevoir le moindre sentiment serait une erreur, surtout à présent que le dialogue semblait avoir commencé. Anton ne la regarde pas, pas un seul instant, lorsqu'il lui répond de manière toute aussi tranchante qu'elle l'avait abordé, quelques secondes plus tôt. « Y'a un problème avec les papiers ou quoi ? Enfin, pourquoi je demande, tu viens forcément me les briser pour un vice de procédure... J'espère que t'es pas là pour récupérer ton fric, parce que, oups, je l'ai plus... » Elle hausse un sourcil, apparemment surprise par ce gouffre qui aujourd'hui les sépare. Ne le mérite-t-elle pas pourtant ? Après la manière dont elle l'a quitté, dont elle a mis un terme à ce qu'ils avaient essayé de construire quatre années durant, c'était un moindre mal que de sentir tant de colère, et de rancœur, de la part de cet homme qu'elle avait mis plus bas que terre… en lui volant non seulement quatre longues années mais aussi ces instants d'une infinie tendresse et magie durant lesquels elle s'était montrée humaine. Le regard vitreux, toujours aussi froid, elle tourne son visage vers le serveur en attrapant délicatement son verre. De la grâce qui l'a toujours si bien caractérise, elle lui adresse un sourire enjôleur tandis qu'elle porte à ses lèvres cette curieuse boisson qu'elle apprécie toujours autant. Le liquide pénétrant sa gorge, elle frémit doucement… manquera pourtant de tout recracher sur le comptoir lorsque la voix rauque de son ex-époux se permet d'ajouter à l'attention du serveur. « Mets donc mes consos sur sa note. C'est madame qui régale ! » Elle ne tourne pas le visage vers lui, du calme dont elle a toujours su fait preuve en situation de crise, elle pose son verre sur le comptoir et acquiesce d'un signe de tête au serveur avant d'ajouter d'une voix grinçante. « Ne vous en faîtes pas, j'ai de quoi payer suffisamment pour qu'il ne tienne plus debout… J'ai obtenu les trois quarts de sa moindre fortune en divorçant. » D'un clin d'œil admirablement bien placé, elle sourit au serveur alors que celui reste silencieux, presque surpris devant pareille confrontation.

Doucement, elle tourne son visage vers lui, caressant du boit des doigts son propre verre, sans perdre de sa verbe acidulée. « Tu as triste mine Anton, vraiment… tu fais peine à voir ! » se permet-elle de lui signaler sans se départir de son sourire le plus narquois possible. Glaciale, elle est glaciale. Mais détrompez-vous, elle ne l'a pas toujours été. Il fut un temps où les deux acteurs de cette scène s'aimaient, véritablement. Leur mariage n'avait rien d'arrangé, de superficiel, au contraire… lorsqu'ils avaient échangé leurs vœux, à l'époque, ils avaient été sincères en se promettant de toujours être là l'un pour l'autre. L'adage dans la maladie comme dans la santé prenait aujourd'hui une nouvelle tournure lorsqu'on s'amusait à les observer. Leonie n'avait pas souffert, en surface, de leur séparation. Son masque, qu'elle avait laissé tomber volontairement lorsqu'elle avait rencontré Anton, lui avait été automatiquement réattribué lorsque les derniers documents avaient été signés. Elle souriait, toujours de la même façon, les lèvres pincées et le dos parfaitement tenu. De ces cours de danse, de théâtre et d'équitation, elle gardait aujourd'hui la posture, le jeu d'actrice et la rigueur qu'il lui fallait. Insondable, elle l'avait toujours été… Elle le serait toujours. Face à Anton, cependant, elle avait osé rendre les armes, se montrer faible, vulnérable et surtout, amoureuse. Une erreur qu'elle ne se surprendrait plus à faire, à présent… Pourtant, elle n'est pas revenue à Arrowsic pour parler de la pluie ou du beau temps, moins encore pour réclamer les dernières pensions qu'il ne lui avait pas versées et qu'il était, apparemment, incapable de lui verser un jour. Non, elle est ici parce que son cœur un jour lui a fait comprendre que malgré la distance, toujours plus grande, entre eux, malgré le temps et le surmenage professionnel, il n'avait jamais su effacer le vide qu'Anton avait laissé en la laissant partir. Amoureuse ? Elle ne l'est plus, du moins, elle le pense. Son retour à Arrowsic n'est qu'une façon pour elle de juger la décision qu'elle avait prise en divorçant. En regardant Anton, avachi sur son siège, le visage las, mal rasé et les cheveux en bataille, elle n'a pas de peine à justifier ses actions… pourtant, au fond d'elle, elle sent son cœur se serrer lorsqu'il lève les yeux vers elle, comme l'inévitable envie de l'embrasser, une dernière fois. Amoureuse ? Elle ne l'est pas, elle ne peut pas ! Alors jouant de tout son fiel pour se montrer la plus distante possible, elle rajoute. « J'étais venue ici dans le but vendre notre propriété, Anton… Chose qu'apparemment, tu n'as pas pu t'empêcher de faire dès mon départ. » Elle soupire, sans détacher ses yeux de son ancien époux… déplorable pense-t-elle. «Je ne te le reproche pas, bien au contraire… cependant, il y a un détail qui me chiffone Anton. Cette maison avait été évaluée au tiers de son prix d'achat… Au vu des fringues que tu abordes ce soir, j'en déduis que tu as dû la vendre pour une bouchée de pain… Je me trompe ? » Alors doucement, elle se tourne vers le serveur. « Vous devriez lui en servir une autre, de bouteille… il va en avoir besoin, croyez moi. »
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MessageSujet: Re: l'amour et moi, ça fait deux !   l'amour et moi, ça fait deux ! EmptyVen 2 Nov - 18:41


« Bordel, pas elle, pas dans mon bar, c'est un putain de cauchemar » je pense, en boucle, ne pouvant la regarder sans sentir ma gorge se tapisser de bile. Nombre de mauvais souvenirs essaient de se frayer un chemin pour revenir me hanter mais je les chasse en secouant la tête. Quelques gorgées supplémentaires de Whsiky ne sont pas de trop pour ravaler les couleuvres qui ne demandent qu'à lui sauter à la gorge. Depuis son apparition, je peine à tenir sur mon tabouret. J'ai envie de détaler. Non, en vérité, j'aurais envie de la mettre plus bas que terre, qu'elle se décompose en me regardant, plus beau que jamais, ayant eu une promotion, une belle gonzesse au bras et les clés d'un superbe loft dans la poche de mon veston à 450$... Sauf que la réalité est toute autre. Je ne suis pas en position de lui faire regretter quoi que ce soit et c'est elle, qui est radieuse et empeste l'argent, que je n'ai plus. C'est moi qui est tout perdu et qui suis... Dégoûté. Et foutrement jaloux. Je tuerais bien tous les mecs qui la reluquent, aussi, mais ça, c'est autre chose. Quelque chose que je préfère ignorer. Comme le ton de sa voix qui me fait grincer intérieurement. « Ne vous en faîtes pas, j'ai de quoi payer suffisamment pour qu'il ne tienne plus debout… J'ai obtenu les trois quarts de sa moindre fortune en divorçant. » La blague ! Ça, c'est ce qu'elle a voulu faire croire à tout le monde pour garder la face, mais la pension alimentaire dont elle a écopé, basée sur mes revenus de simple chirurgien, était bien moindre comparé à ce que j'ai pris directement dans ses poches de millionnaire et dans celles de ce cher beau-papa, qui n'a jamais pu m'encadrer. Ma plus belle revanche ! Ma plus satisfaisante vengeance, même. Je n'oublierais jamais sa mine défaite le jour du verdict. Elle m'aide à dormir. ... M'aidait. « Tu as triste mine Anton, vraiment… tu fais peine à voir ! » Me lance-t-elle avec un regard piteux qui me déplait profondément. Je sens ma colère et ma rancune se réveiller alors que mes boyaux se tordent et mes dents ripent les unes sur les autres. « Merci. » J'ai refermé la bouche abruptement. J'encaisse. Je mûris la réplique acide qui va la torpiller. Mais je n'ai pas le temps de la placer que le serveur, muet jusque-là, sans doute surpris et légèrement ensorcelé par Léonie qui a toujours su utiliser son charisme à cet escient, bafouille, me coupant la chique : « Vous voulez dire que vous épongez toute son ardoise ? Parce que ça fait deux semaines qu'il boit à l'oeil jusqu'à ne plus tenir debout et qu'il a pas allongé un billet... » Poursuit le barman en me jetant un regard dédaigneux, ayant sans doute l'intention de me faire me sentir coupable ou pitoyable, mais cela n'a pour effet que de sacrément m'énerver. Qu'est-ce qu'il croit qu'il est en train de faire, là, à étaler mes derniers faits et gestes peu reluisants devant elle ? Quel enfoiré ! La bouteille que je tenais frappe contre le bar et y déverse de son contenu suite à la violence du choc. J'ai les mâchoires serrées et c'est bien de la haine qui dégouline de mon regard noir. « Oh, la ferme ! Va donc te noyer dans le bac à vaisselle au lieu de nous les briser avec tes potins crasseux, Gossip girl ! » Moi, agressif ? Allez vous faire foutre ! J'ai toutes les raisons du monde d'être en rogne, là, avec elle qui me regarde comme une souillure et ce connard qui m'achève en balançant des ragots qui le prouvent. Merde ! Pas moyen d'être misérable en paix, hein ? Il faut toujours des juges, mais putain, j'en ai marre des procès ! Dégagez tous, foutez moi la paix ! Je suis à deux doigts de sauter de mon siège et d'envoyer la bouteille s'éclater dans le mur (briser des choses, c'est ma spécialité) mais elle reprend et je ne fais que m'accrocher au bar. J'ai les phalanges blanches alors que son discours coule dans mes oreilles qu'il écorche. « J'étais venue ici dans le but vendre notre propriété, Anton… Chose qu'apparemment, tu n'as pas pu t'empêcher de faire dès mon départ. Je ne te le reproche pas, bien au contraire… cependant, il y a un détail qui me chiffonne Anton. Cette maison avait été évaluée au tiers de son prix d'achat… Au vu des fringues que tu abordes ce soir, j'en déduis que tu as dû la vendre pour une bouchée de pain… Je me trompe ? » Elle est venue pour... ça ? Mon Dieu. Je suis... vert. Et je vois rouge. JAMAIS je n'aurais vendu notre maison. Même si elle n'avait plus la même signification, même si elle était devenue bien trop grande pour un homme seul, même si chaque pièce me rappelait sa silhouette parfaite y déambulant. Ses placards sont même restés vides depuis qu'elle est partie, je n'ai jamais cherché à les re-remplir. Je n'en suis parti que parce que les huissiers m'en ont expulsé mais m'en séparer était une souffrance. Une de plus. Et elle m'en inflige encore une autre avec ses paroles qui me révoltent. « Vous devriez lui en servir une autre, de bouteille… il va en avoir besoin, croyez moi. » Elle se permet d'ajouter alors que je crache sur un ton si tranchant que c'est comme si mes mots étaient des poignards que je lui jette sans ciller. « Non, ça ira, j'en ai assez d'une pour lui fendre le crâne. » Je la fixe avec l'humeur la plus noire qu'il m'eut été donné d'avoir ces derniers mois. Jamais je n'ai été aussi proche de poser la main sur elle avec intention de la blesser. Mes poings serrés en témoignent : je ne ris plus, plus du tout. Je suis à deux doigts de craquer. Nerveusement. Et cette fois, je n'ai pas mon cœur qui finira brisé. Cela pourrait bien être ses os. « Insulte moi encore une fois et je t'indiquerais la sortie avec bien moins de retenue. Et arrête de sourire comme une conne alors que tu ne sais pas de quoi tu parles ! » Oui, c'est mon tour de l'insulter purement et simplement, je ne fais pas dans la dentelle, mais j'ai déjà bien assez à faire pour me maitriser. Des rictus colériques trahissent d'ailleurs la bataille qui se livre en mon for. « Jamais je ne t'aurais laissée vendre la maison si elle était encore à moi ! Et non, pas simplement pour te contredire ni t'emmerder, mais parce qu'il n'y a nulle part ailleurs où je voudrais être que dans notre salon en face de l'écran plat à mater Chelsea foutre une branlée à Arsenal, pour boire mon Whisky, avec toi en arrière plan pour dire que les Anglais ne connaissent rien au sport ! Mais chérie, c'est toi qui a rendu ça impossible et utopique... Alors va te faire voir ! Ouais, va donc baiser un stewart avant de retourner d'où tu viens, parce que c'est bien ce que tu fais toujours, joindre l'utile à l'agréable, n'est-ce pas ? » J'ai approché mon visage du sien et la toise d'un air mauvais jusqu'aux tréfonds de ma rétine. J'en tremblerais presque de rage tant je suis remonté. Qu'elle détourne les talons et disparaisse, maintenant. C'est mon seul souhait avant que les choses ne dégénèrent car il ne me reste plus une pensée cohérente tant la fureur m'habite désormais...
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