La vie ne se résume pas qu'à la naissance et à la mort, c'est tout ce qu'on fait entre les deux qui comptent Mais pourtant, il se peut bien que ces choses-là interviennent tôt ou tard pour dicter nos actes. – ella & ferny
DOUBLE-COMPTE : jona & louis. MESSAGES : 8067 ARRIVÉE : 07/03/2012 LOCALISATION : à l'hôpital.
Sujet: La vie ne se résume pas qu'à la naissance et à la mort, c'est tout ce qu'on fait entre les deux qui comptent Mais pourtant, il se peut bien que ces choses-là interviennent tôt ou tard pour dicter nos actes. – ella & ferny Mar 5 Juin - 21:25
« Chaque seconde, il y a 2,4 enfants qui naissent. Chaque seconde, il y a un mort. C'est le cycle de la vie. Cest la nature. C'est normal. Mais dans certains cas, la nature est mal faite. »
J'ai repris le travail aujourd'hui. J'ai recommencé à vivre aujourd'hui, du moins j'ai essayé. Si vivre se résume à agir tel un robot et exécuter machinalement tous les ordres de son supérieur, alors oui, j'ai vécu aujourd'hui. J'ai vécu normalement avec toute la longueur et la largeur qu'on peut accordé au terme normalement. J'ai vu des patients, j'ai soigné des gens, j'ai croisé des collègues, j'ai discuté avec des infirmières, j'ai rigolé aux blagues de mes vieilles patientes, j'ai souris à tout le monde. Mais ça crève la fausseté. Chacun de mes actes est calculé, calculé pour plaire, pour paraitre pour les faux semblants. J'ai l'impression que ça crève les yeux, que l'évidence de mon hypocrisie pourrait sauter aux yeux de n'importe qui. Mais personne ne m'a fait une seule remarque, personne n'a fait suffisament attention à moi pour remarquer quoi que ce soit. Et au fond, c'est triste. À croire que mon sourire sincère est tellement ancré dans le cerveau des gens que je suis maintenant stéréotypé. Je suis le mec qui est tout le temps content, celui qui n'a jamais de problème, celui qui sera toujours là pour vous faire rire et pour vous aider. C'est vrai que je suis la plupart du temps ce type, mais pas aujourd'hui, pas ces temps-ci. Je suis une toute autre personne que je ne reconnais pas dans le miroir le matin. Je suis cette personne avec les yeux rouges, des cernes qui me creuse le visage et une barbe de plusieurs jours. Je ne porte jamais de barbe. J'aime pas ça. Mais là, je m'en fous. J'ai juste pas envie de faire d'effort. J'aime pas le bordel, mais pourtant mon appartement n'est absolument pas rangé. Les aller et venues de Sole pour m'aider n'y font rien et je crois qu'elle ne tardera pas à laisser tomber.
J'me réjouis pas de retourner dans mon taudis. Je sais qu'une fois que je serai rentré dans la grotte, j'en sortirai plus, et je resterai là, sur mon canapé, la photo de ma mère dans les mains, sans bouger, jusqu'à demain matin. Parce que c'est ce que je fais chaque jour depuis que j'ai appris son décès. J'oublie même souvent de manger, c'est pas si important de manger finalement, puisqu'on peut s'en passer. En fait, y a qu'au boulot où j'arrive plus ou moins à garder un cycle de vie normal. Y a que là-bas où je me change un peu les idées, où j'ai pas cette foutue photo sous le nez. Alors je tarde, je ralentis le pas, je ne me presse pas. Je vais lentement. Je maudis Jonhson de m'avoir laisser partir plus tôt. Il me trouvait un peu mou aujourd'hui. C'est vrai, mais j'aurai préféré rester à l'hôpital. Tant pis. J'arrive devant mon immeuble, trop tôt à mon goût. Je resterai bien là, devant la porte, à attendre encore quelques minutes dehors, mais je vois ma vieille voisine qui m'espionne. J'ai pas envie qu'elle vienne me poser des questions parce qu'elle trouve mon comportement bizarre, alors je rentre, tout simplement. Et je monte les escaliers tout doucement, et j'arrive devant ma porte, et je cherche mes clés dans ma poche, et j'ouvre la porte, et je sens l'odeur de renfermé m'attérir en plein dans le nez. J'ai quand même le réflexe de me diriger vers la fenêtre. De faire un petit détour avant de me réfugier dans mon canapé. Je l'ouvre et je sens l'air frais envahir la pièce. Et c'est libérateur.
Je m'apprête à rejoindre mon canapé, ma boite de mouchoir et ma photo quand quelqu'un sonne à la porte. Je soupire, certainement ma voisine. Comme quoi, j'ai finalement peut-être agi bizarrement. Je traine les pieds et j'ouvre. C'est pas ma voisine. Pas du tout. La fille qui se tient devant moi a pas du tout de ride, elle a pas non plus les cheveux gris. Non, la fille qui se tient devant moi a les cheveux blonds, des traits fins et un joli petit ventre rond qui trahi un début de grossesse. Cette fille, c'est Ella. Ella qui n'a de toute évidence pas avorté. Ella qui est là, juste devant moi. Ella. « Ella ? Salut, ça va ? Qu'est-ce que tu fais là ? Tu veux entrer un moment ? » D'abord étonné, mes questions semble agressives, mais très vite je réalise que tout est sensé bien aller, qu'il n'y a pas de problème, que je ne dois pas me laisser aller devant les gens, surtout pas. J'affiche un petit sourire en fin de phrase. Un sourire beaucoup trop peu naturel. Je baisse les yeux, j'essaye de masquer ma gêne alors qu'Ella me regarde bien fixement. Je lui fais un geste qui l'invite à rentrer, vraiment. Et elle s'éxécute.
DOUBLE-COMPTE : Carlie. MESSAGES : 8680 ARRIVÉE : 07/09/2011 LOCALISATION : Dans le pays où on ne grandit jamais.
Sujet: Re: La vie ne se résume pas qu'à la naissance et à la mort, c'est tout ce qu'on fait entre les deux qui comptent Mais pourtant, il se peut bien que ces choses-là interviennent tôt ou tard pour dicter nos actes. – ella & ferny Mer 6 Juin - 18:31
Je quittais l’appartement de mon frère. J’étais simplement repassée prendre un livre. Parce qu’à force je ne savais plus quoi faire. Je savais que je devais être en cours. A l’heure actuelle, je devais être en philosophie d’ailleurs. Mais, je n’y étais pas. Mes apparitions au lycée se faisaient rares. Ce n’était pas grave. C’était la fin de l’année. Et puis ma grossesse se voyait trop. Les rumeurs fusaient trop. Et je n’avais pas besoin de ça. Alors, je passais mes journées à errer. Marcher pendant des heures. Dire bonjour au monde. Parler aux oiseaux. Baisser les yeux devant les couples amoureux. Danser avec les morts au cimetière. Passer devant chez moi le cœur serré. Retourner à la plage pour conserver le souvenir de Mattia. Et le soir, je rentrais. Je me retrouvais avec Ashton. Grand frère déconcerté de voir sa petite sœur ainsi. J’avais beau lui faire mes plus beaux sourires. Lui dire que j’allais vraiment très bien. Il n’y croyait pas. Je voyais dans ses yeux qu’il était mort d’inquiétude. Et que tous les faux-semblants ne changeraient pas ça.
J’aperçus Fernando sur le chemin. Qui rentrait chez lui. Montant dans cet immeuble que je connaissais bien. Un sourire naquit sur mes lèvres. Et pourquoi ne pas lui rendre une petite visite ? D’abord ça me changerait les idées. Mais, surtout, ça faisait longtemps que je ne l’avais pas vu. Et il fallait que je le félicite pour Kai. Il avait mis la main sur l’une des filles les plus surprenantes de la ville. Et puis bon. J’aimais bien Fernando. C’était le genre de personne que j’avais envie de voir en ce moment. Pas parce qu’il souriait tout le temps. Pas parce qu’il avait une sacré joie de vivre. Mais, parce que c’était un ami. Un vrai. Un de ceux avec qui on a le contact facile. A qui on peut tout dire. Et qui peuvent tout nous confier. Je montais les marches quatre à quatre. Enceinte ou pas ça ne changeait rien. Je m’étais jurée de ne plus jamais prendre cet ascenseur. Ni lui, ni aucun autre. Parce que même si j’avais eu de la chance. Même si j’avais rencontré Fernando. Ça aurait pu être un psychopathe pervers avec moi.
Je sonnais à sa porte avant de remettre une mèche derrière mon oreille. Je me mordais la lèvre inférieure. Au moins, j’étais certaine qu’il était là. Et d’ailleurs, il ne tarda pas à venir m’ouvrir la porte. « Ella ? Salut, ça va ? Qu'est-ce que tu fais là ? Tu veux entrer un moment ? ». Je le regarde fixement. Parce qu’il agit bizarrement. Tout semble faux. Enfin, je veux dire, il semblait surpris. Et son sourire en fin de phrase n’avait rien du vrai sourire de Fernando. C’était… un trompe-l’œil. Je rentrais. Puisqu’il me faisait signe de le faire.
Je me retournais vers lui avec un sourire. Un vrai sourire. Pas un truc de façade. « Moi ça va mais, c’est plutôt à toi qu’il faut demander ça, non ? T’as l’air… de pas être dans ton assiette ? » S’il me disait que tout allait bien, j’allais insister. Parce que j’étais certaine que non. S’il me disait que ça n’allait pas vraiment. Mais qu’il ne voulait/pouvait pas en parler. Là, je n’allais pas pousser les choses plus loin. Mais, je voulais qu’il sache qu’il pouvait me faire confiance. Que j’étais prête à l’écouter.
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Sujet: Re: La vie ne se résume pas qu'à la naissance et à la mort, c'est tout ce qu'on fait entre les deux qui comptent Mais pourtant, il se peut bien que ces choses-là interviennent tôt ou tard pour dicter nos actes. – ella & ferny Ven 8 Juin - 18:25
J'croyais, en arrivant chez moi, que j'pourrais laisser tomber le masque, arrêter de sourire, recommencer à déprimer, tranquillement, dans mon coin. Mais c'est impossible. Je ne pourrais pas me fondre dans mon mutisme, je vais devoir jouer, encore. J'ai peur de la personne qui pourrait se trouver derrière cette porte. J'espère que ce n'est pas Kai, parce que je ne me sens pas encore de taille à lui mentir, les choses sont encores trop fraîches pour que je puisse parvenir à la voir sans paraître bizarre, sans qu'elle ne remarque quelque chose. En plus, elle croit que je suis malade, et là, j'ai pas l'air malade je pense. Fin, quoi que... J'dois avoir la tete d'un cadavre qu'on vient de déterrer avec mes cernes, ma barbe et mes cheveux longs en bataille. Le Fernando habituel n'est plus là, il s'est caché, il est parti en balade pendant que celui là joue le rôle de sa vie, fait tout à ma place, ou plutôt ne fait rien à ma place. Ces jours-ci, c'est comme si je me regardais depuis en haut, depuis le plafon ou depuis le ciel, je sais pas trop. Je m'observe agir et j'ai envie de me secouer, mais j'y arrive pas. C'est comme si j'étais immateriel et que ce pantin qui me sert de corps se laissait mourir sous mes yeux, et que moi, je ne pouvais pas le sauver.
C'est Ella qui est là, Ella, un véritable petit rayon de soleil. Malgré ses problèmes, cette fille reste rayonnante, même quand elle est triste, même quand elle pleure, elle est belle et attachante. Même si ça ne se voit absolument pas sur le visage de mon pantin de corps, je suis content que ce soit elle, content qu'elle soit venue, même si j'ignore pourquoi. Je me souviens alors que je lui avais promis que je serai là pour elle, quoi qu'elle choisisse pour son bébé, je serai là. Et je le serai. Il faut que je me reprenne, il faut que je fasse bonne figure. Parce que si elle est venue c'est certainement pas pour me voir pleurer.
« Moi ça va mais, c’est plutôt à toi qu’il faut demander ça, non ? T’as l’air… de pas être dans ton assiette ? » J'ai un temps de réaction, je souris, j'essaye d'être convaincant mais rien n'y fait. « Oui, ça va très bien. » Ça sonne si faux, terriblement faux. Mentir pour ne pas admettre la réalité. Parce qu'il aurait suffi que je dise que ça n'allait pas, que ça n'allait pas vraiment pour m'effondrer. Avant de mentir à Ella, je me mens surtout à moi même. Pour oublier, pour me persuader que tout va bien. Pour me persuader que c'est parce que j'avais la flemme que rien n'est rangé chez moi, que c'est parce que j'ai plus de rasoir que je ne me suis pas rasé depuis quelques jours, que c'est parce que je n'ai pas le temps que je ne mange plus. J'essaye d'inventer des excuses, pour moi même pour les autres, alors que je nie l'évidence. Parce que j'en ai besoin pour tenir, parce que sinon je m'écroule, je pleure et je crève de chagrin. Et je peux pas. Et je souris à Ella, pour prouver mes dires. Mais elle grimace, elle sent que je mens. Mon corps n'arrive pas à suivre mon esprit. J'ai conscience que rien ne va, j'ai conscience que je dois mentir, j'ai conscience que je dois passer ce mauvais cap, donc j'essaye de me convaincre que ça va, que je tiens le coup, parce que peut-être que si je convains mon esprit, mon corps suivra. Mais il ne veut pas suivre, mon putain de corps. Et vous savez pourquoi ? Parce que je l'ai dans le sang ! Mon sang vibre avec elle. C'est le même, c'est son sang, son ADN, sa marque qui vit en moi. Elle était ma créatrice et la partie d'elle qui vivait en moi est morte avec elle. Et ça fait mal, ça brule, ça tue.
« Désolé, je suis un peu fatigué... » Fatigué, c'est tout ce que je trouve ? Très convaincant en tout cas ! C'est vrai, je n'ai même plus cette force. Cette force de bien mentir, de bien jouer la comédie, de contrôler mon petit monde. Tout se perd, je perds tout.
Spoiler:
Cacacacacaca, trop nulle ma réponse, désolée, c'est la faute à mon oral de math et à ce système pourri. Engueules les probabilités aussi, j'avais une chance sur 18 de mal tomber, et je suis mal tombée...
DOUBLE-COMPTE : Carlie. MESSAGES : 8680 ARRIVÉE : 07/09/2011 LOCALISATION : Dans le pays où on ne grandit jamais.
Sujet: Re: La vie ne se résume pas qu'à la naissance et à la mort, c'est tout ce qu'on fait entre les deux qui comptent Mais pourtant, il se peut bien que ces choses-là interviennent tôt ou tard pour dicter nos actes. – ella & ferny Ven 8 Juin - 23:36
Son sourire semble faux. Ses paroles sonnent faux. Tout ce qu’il fait. Tout ce qu’il dit. Tout ça ne semble être qu’une joyeuse mascarade. « Oui, ça va très bien. ». Je n’y croyais pas un seul instant. Ça n’allait pas. Je ne dirais même, pas du tout. C’était une évidence. C’était écrit sur son front. BONJOUR, JE VAIS MAL. Suivit d’une petite note. Genre foutez-moi la paix. En fait, j’étais certaine de tombée au pire moment. Qu’il n’avait pas envie de voir ma tronche. Et qu’il rêvait d’être seul. Mais, j’étais là. Et maintenant, je m’inquiétais. Je ne pouvais pas le laisser comme ça. Pas lui. Il n’est pas rasé. Il ne prend plus la peine de se raser. C’est le bordel partout autour de lui. Il me fait penser à mon frère. Tous deux se noient seuls dans leur déchéance. Ces deux crétins pensent qu’ils n’ont besoin de personne. Qu’ils peuvent s’en sortir seuls. Mais, je regarde autour de moi. Je fis une grimace. Qui s’accentua en voyant son semblant de sourire. Il n'allait va pas bien. Il avait besoin d’aide. Il ne s’en sortirait pas seul. Et comment étais-je censée aborder le sujet ? Ce n’était pas Ash. Je ne pouvais pas prévoir ses réactions. C'était Fernando. Et je ne voulais vraiment pas m’embrouiller avec lui. Je suis tiraillée entre ce qu’il voudrait que je fasse. Que je joue l’aveugle. Et ce que je dois faire. Lui en parler. Même si ça le bloque. Bon de toute façon, le choix est vite fait. Je suis trop du genre incapable de tenir ma langue. Même si cette fois, ça ne sera pas à cause de ma curiosité enfantine.
En tout cas, il voyait très bien que je n’étais pas dupe. Que je n’y croyais pas. Que pour moi, quelque chose clochait. « Désolé, je suis un peu fatigué... ». Simple. Basique. Bidon. Une excuse tellement cliché. Aussi cliché que les migraines pour les femmes. Non, je ne le croyais pas un seul instant. Et comment pourrais-je ? Il n’était pas crédible voilà tout. Et du coup, ça me tourmentait. « On dirait que t’as pas dormi depuis mille ans… et tu te laisses pousser la barbe ? Je suppose aussi que tu n’as pas le temps de faire le ménage ? ». Il devrait être heureux. Il devrait avoir un appartement bien rangé. Parce qu’il avait une copine. Qu’il l’invitait certainement chez lui. Parce qu’à ma connaissance, il n’était pas au chômage. Et puis plein de trucs. Par conséquent, il y avait forcément eu quelque chose. Ce petit quelque chose qui fait sombrer. Ce petit quelque chose pas si petit. Celui qui fait sombrer. Je soufflais. « Désolée, je veux pas te faire la morale Ferny. Simplement que tu saches que t’as pas besoin de me mentir. Et que je suis là si tu as besoin. ». Ouais, s’il acceptait, de se confier j’étais là. Mais, il ne m’y prendrait pas. Il essayait de sourire. Alors que sa gorgée était nouée. Je connaissais cet effort surhumain. Pour paraître heureux. Parce que bien souvent, je m’y exerçais. Enfin, surtout depuis qu’il était là. Ce petit bébé.
DOUBLE-COMPTE : jona & louis. MESSAGES : 8067 ARRIVÉE : 07/03/2012 LOCALISATION : à l'hôpital.
Sujet: Re: La vie ne se résume pas qu'à la naissance et à la mort, c'est tout ce qu'on fait entre les deux qui comptent Mais pourtant, il se peut bien que ces choses-là interviennent tôt ou tard pour dicter nos actes. – ella & ferny Sam 9 Juin - 19:52
Ella me dévisage, preuve que je ne sais absolument pas mentir sur mes états d'âme. Elle n'y croit pas une seule seconde et du coup, je n'ai pas la moindre idée de ce que je pourrais lui raconter comme connerie, à quoi pourrait-elle croire ? La vérité j'peux pas, Ella est une des personnes à qui j'ai dit que ma mère était morte. Je ne peux pas lui dire qu'en fait ce n'était pas vrai, mais que cette fois-ci ça y est, elle est vraiment partie. Ca me décrédibiliserait complètement à ses yeux. Parce que la confiance passe aussi par l'honnêté et qu'elle me fait confiance. Je crois.
Dire que je suis fatigué, piètre excuse. Le truc bateau quand on veut pas parler de nos soucis, le truc bateau qu'on lâche pour qu'on nous laisse tranquille. Au fond c'est vrai, je suis exténué. Je n'arrive à m'endormir que quand je suis épuisé d'avoir trop pleuré. « On dirait que t’as pas dormi depuis mille ans… et tu te laisses pousser la barbe ? Je suppose aussi que tu n’as pas le temps de faire le ménage ? » Je ricane, c'est nerveux. Je me passe la main dans mes cheveux, elle se perd dans cette broussaille incontrôlable. « La c'est le moment où je dois te dire, oui Ella, en effet je ne vais pas bien et je me laisse aller, c'est ça ? » J'essaye de le dire avec humour, mais comme d'habitude, les sentiments positifs ont du mal à s'extoriser. Peut-être aussi parce qu'à l'intérieur ils sont complètement inexistants. « Oui, je ne vais pas très bien en ce moment... Mais tu peux rester, je suis déjà resté assez seul comme ça ces jours-ci. » Je soupire, et je me déplace vers le canapé. Rester devant l'entrée ne fait vraiment pas bonne impression. On dirait que j'attends juste qu'elle se casse, que je n'ai pas envie qu'elle s'attarde, alors que ce n'est pas le cas. « Tu veux quelque chose à boire ? » Bon, c'est bien. Au moins le Fernando dépressif n'a pas perdu le sens des bonnes manières. Je m'approche du frigo en attendant sa réponse.
Je file m'asseoir sur le canapé, nos deux boissons à la main. Je lui tends la sienne et j'avale une gorgée de whisky. En ce moment le whisky, ça passe plutôt bien. J'aime bien l'alcool en ce moment, ça a bon goût et ça m'fait oublier. « Désolée, je veux pas te faire la morale Ferny. Simplement que tu saches que t’as pas besoin de me mentir. Et que je suis là si tu as besoin. » Elle semble réellement sincère. Réellement inquiète. Et ça m'embête de l'inquièter, ça m'embête qu'elle se sente mal pour moi alors qu'en théorie c'est à moi de la protéger, de la rassurer. C'est moi qui devrait certainement lui remonter le moral. Je suis définitivement un ami à jeter, à effacer de sa liste de contact, un ami pourri qui est même pas capable de mettre son chagrin de côté. Non, j'en suis vraiment incapable, il me bouffe, il m'envahit et il me lâche pas. Je pensais pas que perdre un être aimé avait cet effet-là. Je pensais vraiment pas en arriver là un jour. Moi qui ai tout pour être heureux. J'ai pas envie de lui mentir à Ella, j'ai pas envie de lui raconter une grosse connerie pour qu'elle me lâche. Non, j'ai envie de tout lui lâcher, de me confier à quelqu'un d'autre que Soledad. Parce qu'elle et moi on est tellement proche que parfois on dirait la même personne. On vit tout ensemble, tout de la même façon. Et aujourd'hui, j'ai besoin de me confier à quelqu'un d'autre. Mais je ne peux pas, ce n'est pas raisonnable. Alors je lâche: « C'est l'anniversaire de la mort de ma mère... » Un mensonge pas si éloigné que ça de la réalité. Un demi mensonge. Un mensonge qui me laisse bonne conscience. Une manière de me livrer à Ella qui ne met pas en danger.
DOUBLE-COMPTE : Carlie. MESSAGES : 8680 ARRIVÉE : 07/09/2011 LOCALISATION : Dans le pays où on ne grandit jamais.
Sujet: Re: La vie ne se résume pas qu'à la naissance et à la mort, c'est tout ce qu'on fait entre les deux qui comptent Mais pourtant, il se peut bien que ces choses-là interviennent tôt ou tard pour dicter nos actes. – ella & ferny Lun 11 Juin - 22:03
Il ricane. Je ne lui en tiens pas rigueur. Je sais combien c’est nerveux. C’est toujours nerveux quand on se fait prendre. Quand on tente de faire semblant. Mais qu’on n’arrive à rien. C’est toujours nerveux dans ce genre de situation. Je veux dire, il est face à une adolescente. Une gamine pour lui. Et pourtant, je vois sa peine. Je sais qu’il va mal. Là où beaucoup ont fermé leur gueule, je l’ouvre. Forcément, c’est gênant. « La c'est le moment où je dois te dire, oui Ella, en effet je ne vais pas bien et je me laisse aller, c'est ça ? ». Je sais qu’il tente l’humour. Genre c’est pas si grave. Genre c’est normal. Je me contente d’hausser les épaules. Si c’est le cas, oui. C’est ce qu’il est censé dire. Je le regarde dans les yeux. J’ai la sensation de ne rien pouvoir faire pour lui. Et d’un côté, je sais que c’est le cas. « Oui, je ne vais pas très bien en ce moment... Mais tu peux rester, je suis déjà resté assez seul comme ça ces jours-ci. ». J’acquiesce. Il soupire et se dégage de l’entrée. Peut-être pour me faire comprendre qu’il veut bien de moi. J’ai tout de même en tête le fait que je n’aurais pas dû passer. Qu’il n’avait certainement pas envie de me voir. Qu’il préférait être seul. Bien qu’il le soit resté trop longtemps. Je suis certaine de gêner. Et, oui, ça me pose problème. Mais, je vais faire abstraction. Parce que je ne peux pas partir en l’aillant vu dans cet état. Je tiens trop à lui pour ça. « Tu veux quelque chose à boire ? ». Pourquoi pas. Je me tourne vers lui. Du moins, vers l’endroit d’où vient sa voix. Parce qu’il n’est déjà plus dans la pièce. « Oui, je veux bien, n’importe quel jus de fruit fera l’affaire. ». Je ne risque pas de lui demander de l’alcool. Avec Kai c’était la dernière fois pour au moins neuf mois. Et puis, je n’en suis pas fan. Je ne vois que trop bien les ravages qu’il fait. Mattia, qui subissait son beau-père. Mon frère, qui éponge sa peine. Et puis, ils n’étaient que des exemples parmi tant d’autres. Il suffit d’écouter une conversation entre lycéen pour comprendre. Pour savoir.
Ferny revient avec nos besoins. Il s’assoit. J’en fais autant. Je regarde son verre, surprise. De l’alcool. J’en suis certaine. L’odeur. La couleur. J’en suis certaine. Je serre les dents pour ne rien dire. J’ai envie de lui arracher son verre des doigts. De lui expliquer que ce n’est pas une solution. Qu’il se fait plus de mal qu’autre chose. Alors, que peut-être, c’est juste un verre. Peut-être que c’est juste une fois. Je sais que je n’ai rien à dire. Mais son verre d’alcool m’inquiète encore plus. J’ai peur pour lui. Peur qu’il lui arrive quelque chose. Je n’aime pas le voir ainsi. J’ai envie de me jeter dans ses bras. Et de tout faire pour qu’il aille mieux. Mais, je suis là, impuissante. Verre de jus de fruit dans les mains. Regard inquiet sur lui. Je n’agis pas. « C'est l'anniversaire de la mort de ma mère... ». J’avale difficilement ma salive. J’attrape sa main. Et je la serre. Parce que je ne sais pas quoi faire d’autres. Parce que, je ne pas dire, je comprends. Parce que je n’ai pas perdu ma mère. Je ne connais pas cette douleur. Je ne peux pas compatir. Et je me sens conne d’avoir insisté. D’avoir agi égoïstement. J’aimerais lui dire que je suis désolée. Mais, ça ne semble pas être les bons mots. Ça sonne comme une phrase qu’on balance pour se débarrasser sur sujet. Hors, s’il veut en parler je suis là. Mais, qu’est-ce qu’on dit dans ces cas-là ? J’en sais rien. J’ai peur d’être maladroite. « Tu gares quel souvenir de ta maman ? ». La question sort naturellement. Peut-être parce qu’au fond de moi, je sais que l’essentiel c’est de faire remonter à la surface les beaux souvenirs. Couler vers une douce nostalgie. Plutôt que vers la déprime. Nourrir le souvenir d’un être cher. Sans pour autant l’inonder. Ne pas associer la tristesse à son nom. Enfin, je ne sais pas. Peut-être que j’ai tors. De toute façon en ce moment, il y a que mon ventre qui tourne rond. Ma tête, on repassera.
DOUBLE-COMPTE : jona & louis. MESSAGES : 8067 ARRIVÉE : 07/03/2012 LOCALISATION : à l'hôpital.
Sujet: Re: La vie ne se résume pas qu'à la naissance et à la mort, c'est tout ce qu'on fait entre les deux qui comptent Mais pourtant, il se peut bien que ces choses-là interviennent tôt ou tard pour dicter nos actes. – ella & ferny Jeu 14 Juin - 21:53
J'crois qu'Ella c'est le genre de personne qui sait lire les gens. En tout cas, pour moi, elle a su. J'crois que dès qu'elle a vu ma tête elle a su. Bon, pas besoin d'être très perspicace pour deviner que quelque chose ne va pas. Ca s'voit. Mais personne avait elle ou Sole n'y avait prêté attention, personne au travail ne m'a posé des questions, pas même un simple « ça va ? » rien du tout. Ella elle est de ceux qui ont de l'affection pour moi. Je compte pour elle et je le sens. Ca peut paraître étonnant au vu de notre différence d'âge et de mode de vie, mais au fond non, ce n'est pas étonnant. On est resté coincé dans un ascenseur ensemble, on a partagé des choses, je lui ai confirmé sa grossesse, j'ai promis de m'occuper d'elle. Donc oui, c'est évident qu'elle ait compris que quelque chose n'allait pas. Ca crève les yeux, tout simplement. Et le fait qu'elle se préoccupe un peu de moi, ça me réconforte déjà un peu. Mais ça ne rend pas les choses beaucoup plus simples, ça ne me donne pas non plus envie d'aborder le sujet et de lui parler de ma mère. Donc je lui propose à boire, pour couper un peu la discussion, et puis aussi parce que j'ai envie, parce que j'ai besoin d'un verre. Un whisky. « Oui, je veux bien, n’importe quel jus de fruit fera l’affaire. » Je m'en vais de ce pas vers la cuisine. J'ouvre le frigo et je lui sers un peu de jus d'orange, le seul truc non alcoolisé que je trouve. Je ramène nos deux verres et je ne perds pas une seule seconde pour avaler d'une traite mon verre de whisky.
Et là, le regarde d'Ella est trop pressant, je dois lui dire quelque chose, n'importe quoi, quelque chose pour qu'elle sache, au moins qu'elle en sache un peu. J'ai pas envie de lui mentir, je suis fatigué de mentir et de ne pas pouvoir exprimer mes propres sentiments. Je suis fatigué. Alors je lui dis que c'est l'anniversaire de la mort de ma mère. Un truc pas si éloigné de la réalité, un truc qui m'hôte un poid quand je le dis. Je sens la main d'Ella se poser sur la mienne, elle me regarde d'un air triste. « Tu gardes quel souvenir de ta maman ? » Ah, si elle savait. « Je pense à tout le temps que je n'ai pas passé avec elle, je pense à mon père qui m'a contraint à grandir trop vite, je pense aux câlins, aux jeux, aux partages mère-fils que je n'ai jamais pu avoir. J'sais qu'elle aurait voulu, j'sais qu'elle m'aimait très fort. Et moi aussi, et j'ai pas pu le lui montrer. Et je l'ai laissée seule. Je regrette tellement. J'ai les yeux baissés, tout est vrai. Tout ce que j'ai dit, c'est exactement ce que je ressens. Et ce poid sur mon coeur devient moins pesant. Et ça m'aide un peu de dire ces choses.
« Je sais que tu connais Kai, ne lui dis pas s'il te plait, elle croit que j'ai la grippe et que c'est pour ça que je ne sors pas de chez moi. Lui dis pas s'il te plait, j'voulais pas qu'elle me voit comme ça... » Je regarde la jeune blonde d'un air suppliant et j'espère qu'elle saura garder sa langue.
DOUBLE-COMPTE : Carlie. MESSAGES : 8680 ARRIVÉE : 07/09/2011 LOCALISATION : Dans le pays où on ne grandit jamais.
Sujet: Re: La vie ne se résume pas qu'à la naissance et à la mort, c'est tout ce qu'on fait entre les deux qui comptent Mais pourtant, il se peut bien que ces choses-là interviennent tôt ou tard pour dicter nos actes. – ella & ferny Ven 15 Juin - 21:55
J’avais mal au cœur. Pour Fernando. J’avais la raison de cette tristesse accrochée à son regard. Et je ne savais pas quel réconfort lui apporter. Pour moi, l’essentiel était de garder un doux souvenir. Quelque chose à quoi s’accrocher. Dans les jours les plus durs. Comme celui-ci. Comme ceux-ci. Mais, je ne savais pas. Parce que je n’avais pas perdu un être cher. Je ne faisais que supposer. Et ça fait chier. Les gens qui supposent. Qui parlent sans savoir. Mais, je ne pouvais pas passer sur un autre sujet. Dire à Fernando, ok cool. On passe à autre chose. Non, j’avais besoin d’être là pour lui. De lui montrer qu’il n’était pas seul. Même si je ne faisais que supposer sa douleur. Même si je ne pouvais la partager. Je voulais essayer. De prendre un peu de cette peine. De le soulager. « Je pense à tout le temps que je n'ai pas passé avec elle, je pense à mon père qui m'a contraint à grandir trop vite, je pense aux câlins, aux jeux, aux partages mère-fils que je n'ai jamais pu avoir. J'sais qu'elle aurait voulu, j'sais qu'elle m'aimait très fort. Et moi aussi, et j'ai pas pu le lui montrer. Et je l'ai laissée seule. Je regrette tellement. ». Je le sens encore plus triste. Plus affaibli. Et en même temps, je ne lui ai pas rappelé de bonnes choses. Je continue à caresser sa main. Parce qu’il faut qu’il sache que physiquement je suis là. Que mentalement je suis là. Que je suis là tout entière. Pour lui. Pour sécher ses larmes. « Mais elle t’aimait Fernando, malgré tout ça elle t’aimait, elle ne t’a jamais tenu rigueur. Et comment aurait-elle pu ? Tu étais son trésor Ferny. Son bébé qu’elle a porté pendant neuf mois, si elle a pu blâmer quelqu’un c’est certainement l’homme qui t’arrachais toujours à elle. Tu ne crois pas qu’elle détesterait te voir aussi mal ? Tu ne crois pas qu’elle voudrait que tu te souviennes de tous les moments que vous avez vécu plutôt que ceux que vous n’avez pas pu vivre ? ». Je ne faisais que supposer. Je posais des questions. J’essayais de le soulager. Je ne pouvais rien affirmer. Si ce n’est que sa mère l’aimait. Et que l’amour de sa mère était plus fort que cette absence. Parce que j’allais être maman. Et que j’avais préféré mon enfant à ma mère. Parce que doucement je comprenais que c’était un amour invincible. Qui nous pousse parfois à agir de façon démesurée. Comme ma mère.
Et puis Fernando reprend la parole. Pour me demander un service. Comme un supplice. « Je sais que tu connais Kai, ne lui dis pas s'il te plait, elle croit que j'ai la grippe et que c'est pour ça que je ne sors pas de chez moi. Lui dis pas s'il te plait, j'voulais pas qu'elle me voit comme ça... ». Ses yeux me supplient un peu plus. Je posais délicatement ma tête sur son épaule. Sans lâcher sa main. « Tu sais, Kai est vraiment une fille extraordinaire et je crois qu’elle aimerait être là pour toi, tu peux lui faire confiance. Mais, je ne lui dirais jamais rien de ce que tu peux me confier, compte sur moi. ». Je déposais un baiser sur sa joue. Avant de me redresser. J’étais mal pour lui. Ça me tuais de le voir souffrir comme ça. Et je comprenais qu’il n’en parle pas à Kai. Même si ce n’était pas la meilleure solution. Je comprenais.
DOUBLE-COMPTE : jona & louis. MESSAGES : 8067 ARRIVÉE : 07/03/2012 LOCALISATION : à l'hôpital.
Sujet: Re: La vie ne se résume pas qu'à la naissance et à la mort, c'est tout ce qu'on fait entre les deux qui comptent Mais pourtant, il se peut bien que ces choses-là interviennent tôt ou tard pour dicter nos actes. – ella & ferny Jeu 21 Juin - 17:11
Je lâche, je vide tout ce que j'ai sur le coeur. Tout ce qui me détruit en fait. Tout c qui me tue à petit feu. Ces regrets, ce mal être, cette culpabilité qui me rongent. En fait ça devait sortir, j'en avais besoin et Ella est la meilleure personne à qui je pourrais me confier. « Mais elle t’aimait Fernando, malgré tout ça elle t’aimait, elle ne t’a jamais tenu rigueur. Et comment aurait-elle pu ? Tu étais son trésor Ferny. Son bébé qu’elle a porté pendant neuf mois, si elle a pu blâmer quelqu’un c’est certainement l’homme qui t’arrachais toujours à elle. Tu ne crois pas qu’elle détesterait te voir aussi mal ? Tu ne crois pas qu’elle voudrait que tu te souviennes de tous les moments que vous avez vécu plutôt que ceux que vous n’avez pas pu vivre. » J'aimerais tellement en avoir eu, des moments avec elle, des souvenirs auquels je pourrais me raccrocher. Mais j'ai beau chercher dans ma tête, j'en trouve pas. Pas un, aucun. Rien que du vide, rien qu'une absence. J'sais pas la seule fois où je me souviens l'avoir pris dans mes bras, c'était le jour de mon départ, le dernier jour où je l'ai vu. Mais j'ai pas envie de me souvenir de ça, de ce moment où j'ai tout quitté, où j'ai tout abandonné. Je ne peux pas, tout simplement. En fait, je crois qu'on a eu des moments tendres, des bons moments. Les photos en témoignent. Mais ce ne sont que des photos, que des photos. Ce ne sont pas des souvenirs. Si seulement. Alors je dis tout simplement : « Je crois que tu as raison, Ella. » Et j'esquisse un faible sourire, pour la rassurer pour lui montrer que ça me fait quand même du bien sa présence, ses mots et ses gestes.
Ella connait Kai et puisque je lui ai menti, je n'ai plutôt pas intérêt à ce que la jeune blonde aille raconter mes petites confidences à ma petite amie rousse. Alors je la supplie de garder le secret, prétextant ne pas vouloir l'inquiéter. C'est vrai, mais je n'ai surtout pas envie de me montrer dans cet état: faible. « Tu sais, Kai est vraiment une fille extraordinaire et je crois qu’elle aimerait être là pour toi, tu peux lui faire confiance. Mais, je ne lui dirais jamais rien de ce que tu peux me confier, compte sur moi. » Je souris et le beau visage de mon amoureuse vient illuminer mon esprit. Elle me manque c'est vrai. « T'as raison, elle est exceptionnelle... Tout se passe tellement bien entre nous... Enfin ! J'ai pas envie qu'elle perde le sourire à cause de moi. J'ai pas envie de la mêler à mes problèmes. » Parce qu'il y a de ça aussi. Je ne veux plus jamais la voir pleurer. Je ne veux jamais plus être la cause de ses larmes, je ne veux jamais plus ôter de son visage ce merveilleux sourire qui fait tout son charme. « C'est vrai, il faut que je me bouge un peu, au moins pour elle ! » Et pour montrer que mes paroles ne sont pas veines, je prends la photo de ma mère et je la pose sur la commode, où elle se trouvait avant. Je prends le paquet de mouchoir qui gisait sur mon canapé et je le range dans un placard. Je me rassieds à côté d'elle, plutôt satisfait. « Attends j'allais oublié, ça aussi faut que j'arrête. » J'attrape mon verre de whisky et je m'en vais déverser le contenu dans l'évier. Et cette fois, c'est bon, mon attention se reporte totalement sur Ella. Et là, son petit ventre rond me fait de l'oeil, j'y repense tout à coup. Et les questions fusent dans mon esprit. Comment aborder la question ? Je ne sais pas, mais je sens qu'il le faut. Parce que son bonheur, sa santé et celle de son bébé me préoccupe, j'ai envie de savoir. J'ai besoin de savoir. « Ella... ? » Je demande d'abord simplement. Elle me regarde, attendant la suite. « Le bébé... Tu le gardes alors ? dis-je avec un sourire qui se voulait rassurant, mais qui, pour le coup ressemble plus à une grimace.
DOUBLE-COMPTE : Carlie. MESSAGES : 8680 ARRIVÉE : 07/09/2011 LOCALISATION : Dans le pays où on ne grandit jamais.
Sujet: Re: La vie ne se résume pas qu'à la naissance et à la mort, c'est tout ce qu'on fait entre les deux qui comptent Mais pourtant, il se peut bien que ces choses-là interviennent tôt ou tard pour dicter nos actes. – ella & ferny Sam 23 Juin - 0:09
J’aurais tellement voulu apporter plus à Fernando. Faire quelque chose. Pour bannir sa peine. Ou plutôt l’apaiser. Quelque chose pour calmer la douleur. Un peu comme un anti-inflammatoire. Mais, pour les maux du cœur. Et de l’esprit. Ceux qu’aucun scanner ne peut voir. Mais qui tuent plus vite que tous les autres. « Je crois que tu as raison, Ella. ». Il me fait un maigre sourire. Pour me convaincre. Ou pour se convaincre. Je ne sais pas. Mais, je n’y crois pas. Il ne va pas mieux avec mes paroles. C’est certain. Mais, je sais que je ne pourrais rien faire. Alors je caresse doucement sa main. Pour confirmer que je suis là. A défaut de pouvoir faire mieux.
Il me demande de ne rien dire à Kai. Et ça me semble évident. Que ni d’un côté ni de l’autre je n’irais confier ce qu’il me dise. A moins que dans un cas très extrême ça puisse sauver leur couple. Et encore. Je suis tellement douée pour tout faire capoter que je n’oserais pas. En tout cas en parlant d’elle, Ferny retrouve le sourire. Sourire idiot. Et remplit d’amour. « T'as raison, elle est exceptionnelle... Tout se passe tellement bien entre nous... Enfin ! J'ai pas envie qu'elle perde le sourire à cause de moi. J'ai pas envie de la mêler à mes problèmes. ». Je souris. En déposant ma tête sur l’épaule de Ferny. C’est mignon. Et ça creuse le manque dans ma poitrine. Mais, je m’en fous. Parce que je suis heureuse. Que d’autres me prouvent que l’amour existe vraiment. Qu’il peut vivre. Malgré les crises. Les embuches. Ça me fait du bien. De voir de l’amour. De savoir que ce n’était pas une chimère cérébrale de ma part. « Vous avez énormément de chances de vous être trouvés, je suis heureuse pour vous, vraiment. Mais tu sais, je crois qu’il lui en faut plus pour prendre le sourire. ». En effet, je n’avais jamais vu Kai, triste. Ou maussade. Simplement toujours avec le sourire. Même dans les situations délicates. Le rayon de soleil c’était elle. Pas moi. « C'est vrai, il faut que je me bouge un peu, au moins pour elle ! ». Et soudainement, il applique ses paroles. Il pose sa photo à sa place. Range les mouchoirs. Je ne peux m’empêcher de sourire. Ça me fait plaisir. Que Kai lui fasse cet effet là. Que quelque part il s’en sorte. Grâce à elle. Sans même qu’en est conscience. Il ‘assoit à nouveau à mes côtés. « Attends j'allais oublié, ça aussi faut que j'arrête. ». Et là, je le regarde faire. Vider son whisky. Et c’est un soulagement pour moi. J’aimerais que mon frère puisse en faire autant. Il ne le sait pas, mais, ça m’a rassuré qu’il fasse ça. J’avais peur. Que lui aussi tombe dans l’alcool. Sans même s’en rendre compte. C’est tellement simple de succomber. Tellement dur de remonter.
Je sens son regard sur mon ventre. Je sais qu’il le regarde. Mais, pas comme si c’était une chose immonde. Alors, je m’en fiche. Il peut bien le regarder tant qu’il veut. Il est légèrement rond. Alors forcément. Ça attire l’intention. « Ella... ? ». Je le regarde. Attendant la suite. Sachant que ça concernerait le bébé. « Le bébé... Tu le gardes alors ? ». Il fait un truc qui ressemble à une grimace. Sans en être une. Je lui fais un léger sourire. Je pose ma main sur mon ventre. Réflexe qui m’envahissait ces derniers temps. « Oui, je le garde. ». C’était sorti naturellement. Avec détermination. Alors que j’étais morte de trouille. De foncer droit dans le mur.
DOUBLE-COMPTE : jona & louis. MESSAGES : 8067 ARRIVÉE : 07/03/2012 LOCALISATION : à l'hôpital.
Sujet: Re: La vie ne se résume pas qu'à la naissance et à la mort, c'est tout ce qu'on fait entre les deux qui comptent Mais pourtant, il se peut bien que ces choses-là interviennent tôt ou tard pour dicter nos actes. – ella & ferny Lun 25 Juin - 22:43
Kai, ou la beauté du premier amour, ou la beauté du coup de foudre. Oui, coup de foudre. C'est bien ça qui nous unit. Cette forme d'amour si particulire basée sur un coup de tonnerre dans le coeur, un truc si soudain que tu peux juste pas le comprendre, que tu peux juste pas voir qu'il est là. Ca vient qu'après. Et oui, après. Après quand Kai et moi on a réalisé qu'on était en train de se perdre. Après, quand on a réalisé qu'on avait l'opportunité de vivre un amour unique: à la fois beau et aventureux, passionnel et destructeur. Un amour comme il n'y en a pas d'autre. Le coup de foudre c'est cette chance que donne cupidon de saisir sa chance avec son âme soeur. Parce que oui, pour moi les coups de foudre n'arrive pas par hasard. Et pour moi, Kai et moi on doit vivre notre amour à fond et ne pas se perdre l'un l'autre. Parce qu'il y a des gens qui n'ont pas cette chance, ils n'ont pas la possibilité d'être heureux. Pas de réciprocité, trop de distance, pas assez de courage, trop de contraintes. Nous on en a pas et pourtant on a tellement attendu, on a tellement pas foncer. Je ferai tout pour la garder, je ferai tout pour la faire sourir, je ferai tout pour elle. Voilà pourquoi je ne veux pas qu'Ella souffle ne serait-ce qu'un mot de notre conversation à ma petite amie. Parce que j'ai trop peur que ça vienne tout gâcher. Notre amour c'est comme un objet très rare, précieux, merveilleux et tellement fragile, un objet qu'il ne faut pas faire tomber, un objet qu'il faut garder précieusement près de soi. Et j'compte pas le faire tomber, et je compte en prendre soin, à commencer par éviter à Kai les quelques détails malheureux de ma vie.
« Vous avez énormément de chances de vous être trouvés, je suis heureuse pour vous, vraiment. Mais tu sais, je crois qu’il lui en faut plus pour prendre le sourire. » Lui faire perdre le sourire ? C'est déjà fait. J'y suis malheureusement déjà parvenu. Et j'en ai honte, donc je ne le dis pas à Ella, parce que je me sens tellement con d'avoir arracher le sourire inarrachable du visage de ma belle sirène. C'est comme arracher les ailes d'un bel oiseau. Il ne peut plus voler, il perd son identité, il n'est plus lui. Kai, sans son sourire, c'est comme un oiseau sans ailes, elle ne rayonne plus, elle n'est plus elle. « Avec cette histoire, j'ai presque tendance à croire au destin... » dis-je songeur. Et puis il est temps de se relever, et puis il est temps d'avancer. Pour elle. Pour moi. Pour Ella. Pour Rudy. Pour Sole. Pour tout le monde. Pour nous tous. Il le faut tout simplement. Alors je fais ce que j'ai à faire sous les yeux apparemment rassurés de ma jeune amie.
Et puis, maintenant que j'ai repris un semblant d'énergie, le sujet de conversation dévie inévitablement sur la grossesse d'Ella qui d'après ce que je peux constater n'a pas été interrompu. Je m'étais promis de ne pas porter de jugement et d'être présent pour elle quoi qu'il arrive. C'est aussi ce que je lui avais promis, d'ailleurs. Alors je lui pose simplement la question, avec un sourire qui se veut compatissant. Elle sourit. « Oui, je le garde. » Evidemment, je n'affiche pas d'expression surprise ou quoi que ce soit qui y ressemble puisque la réponse à cette question est plus qu'évidente à en juger par le petit ventre rond de la belle blonde. Mais je me devais de l'entendre, juste pour voir si elle semble sûre d'elle, juste pour voir si ce choix est réellement murement réfléchi. Et il semble l'être. « Comme je te l'ai dit, je te soutiendrai autant que tu en as besoin et de quelque manière que cela puisse être. » Et je lui souris sincèrement. Je ne grimace pas cette fois, non, je souris. Vraiment. « Il aura la plus formidable des mamans ce bébé, tu sais ? Et puis... Le plus formidabe des parrains, n'est ce pas ? » Je ris, amusé par l'allusion que je viens de faire et par la petite touche d'humour qui allait avec.
DOUBLE-COMPTE : Carlie. MESSAGES : 8680 ARRIVÉE : 07/09/2011 LOCALISATION : Dans le pays où on ne grandit jamais.
Sujet: Re: La vie ne se résume pas qu'à la naissance et à la mort, c'est tout ce qu'on fait entre les deux qui comptent Mais pourtant, il se peut bien que ces choses-là interviennent tôt ou tard pour dicter nos actes. – ella & ferny Ven 29 Juin - 23:11
Kai et Ferny. C’était vraiment un beau couple. Un coup de foudre. C’était ce qu’elle disait Kai. Avant de froncer les sourcils. N’en revenant pas que ce qui n’avait dû être qu’une nuit était en réalité bien plus. Une nuit peut tout changer. Notre monde ne tiens un rien. Un sourire. Un regard. Ou un accident. Un bébé. Ou une gifle. Notre monde ne tiens pas à grand-chose. Je me perds dans mes pensées. Le mien est anéanti. Chacun des piliers s’effondrant de telle façon qu’on ne puisse pas reconstruire. Je ne toucherais plus jamais le ciel. Je ne danserais plus avec les nuages. Parce qu’il y avait plus d’un coup de massue. Ce n’était pas qu’un bébé. Ce n’était pas qu’une rupture. Ce n’était pas qu’une gifle. Ouais, Ferny et Kai se renforçaient. Ils étaient plus fort ensemble. Et moi j’allais dans le sens inverse. Devenant plus fragile. Ou gré des départs. De la solitude. « Avec cette histoire, j'ai presque tendance à croire au destin... ». Sa voix me sors de mes pensées. Je lui fais un sourire. « Moi, j’y crois. ». Au destin. En même temps, je crois aux contes de fées. Je crois que l’homme naît bon. Et que par conséquent, il y a du bon au fond de chacun de nous. Je ne pense pas qu’on soit meilleur à l’état de nature. Mais qu’on se bonifie les uns les autres. Je pense qu’il n’y a pas d’égalité équivalente entre les hommes. Mais, que chacun à son truc à lui. Je crois en tout un tas de choses. Et au collège, je croyais encore qu’une fée pouvait venir dans ma chambre. Et je suis certaine qu’il y a un bout de destin. Il n’y a pas que ça. Mais quelque part, tout est dessiné. Oui, j’y crois.
Et Fernando s’intéresse à moi. Ou plutôt à lui. Ce petit ange dans mon ventre. Qui n’a pas encore de prénom. Et qui n’a pas de papa. Ce petit ange qui a déjà une vie bien compliqué. Et qui serait sans doute mieux dans un autre ventre. Évidemment qu’il s’y intéresse. Je ne sais pas si intérieurement il porte un jugement. Il a le droit. Dix-sept c’est jeune. Trop jeune. Mais, quand on a pas cette place, on ne peut savoir. Les hommes notamment. Ils ne comprendront jamais quelle force mentale ont celles qui avortent. Et ils ne comprendront jamais la douleur de porter ce petit être. Alors être enceinte à dix-sept ans ? Ils peuvent juger tant qu’ils veulent. Ils ne peuvent pas comprendre. Mais étrangement, je ne pense que Fernando m’attaquera sur mon choix. Je ne pense pas qu’il me jugera. Peut-être parce que c’est un médecin. Mais aussi peut-être parce qu’il tient à moi. Et qu’au fond, il ne veut pas me blesser. J’en sais rien. De toute façon avec cette grossesse, je ne sais plus rien. Je ne sais plus ce que les gens en pensent. Et quand je le sais, ça fait mal. « Comme je te l'ai dit, je te soutiendrai autant que tu en as besoin et de quelque manière que cela puisse être. ». Cette fois, il sourit. Il ne fait pas la grimace. Je lui rends son sourire. Tout en sachant que je ne lui demanderais rien. Parce que je ne eux importuner personne avec ce bébé. J’en fais déjà bien assez. Je n’ai jamais autant détruit de personne qu’actuellement. Et le pire, c’est que c’est contre mon gré. Alors, de près ou de loin, je ne veux pas l’y mêler. « C’est gentil. ». je le regarde. Lui offrant un petit sourire. A nouveau. « Il aura la plus formidable des mamans ce bébé, tu sais ? Et puis... Le plus formidable des parrains, n'est ce pas ? ». Je ris. Comme lui. Le sous-entendu et entendu dirons-nous. « Il n’aura pas de papa alors, vaut mieux que la maman soit à la hauteur… par contre en ce qui concerne le parrain… ». Je le regarde, taquine. Avant de rire. « Il sera un peu trop gâté avec un parrain aussi généreux que toi ! »[/color]. Je lui fais un beau sourire. « Sans rire, tu voudrais être le parrain ? » Je suis sérieuse. Je n’y ai pas pensé. Mais de toute façon, à part Fernando, qui d’autre ? Ash est déjà son oncle. Mon père sera son grand-père. Mattia ne veut pas être son père. Lydéric ce n’est même envisageable. Ethan, je ne crois pas que ce soit son truc. Et Fernando est vraiment là pour moi durant cette grossesse. Il est là depuis le début. Et il a été dans un ascenseur avec moi. Je lui ai mangé ses gâteaux. Rien que pour ça il peut être parrain.
DOUBLE-COMPTE : jona & louis. MESSAGES : 8067 ARRIVÉE : 07/03/2012 LOCALISATION : à l'hôpital.
Sujet: Re: La vie ne se résume pas qu'à la naissance et à la mort, c'est tout ce qu'on fait entre les deux qui comptent Mais pourtant, il se peut bien que ces choses-là interviennent tôt ou tard pour dicter nos actes. – ella & ferny Jeu 5 Juil - 0:10
Kai, j’ai que ce nom en tête et dans l’cœur. Kai, ma Kai. Ella l’a compris certainement mieux que personne, peut-être même mieux que nous. Plus vite en tout cas. On était fait l’un pour l’autre et malgré tout ce qu’on a fait pour éviter que ça se produise, ça s’est produit. On s’est réunit. Peut-être par le destin, ou peut-être par autre chose. « Moi j’y crois. » Ca m’étonne pas, Ella a tout l’air d’une rêveuse qui croit aux contes de fée, aux princes charmants, à la belle au bois dormant, à la petite sirène, aux belles histoires d’amours, aux princes et aux princesses. Et pourtant, sa vie est loin d’être un conte de fée. Elle est sans prince, en cloque, seule. On ne semble pas voir de happy end à la fin de cette histoire. Et pourtant, moi j’y crois à son happy end. Et je suis sûr qu’elle l’aura. Du moins, je ferai tout pour qu’elle l’ait parce qu’elle le mérite.
C’est une petite princesse, et elle mérite son conte de fée, elle mérite le bonheur. Et je serai là pour elle, je le lui dis, je le lui rappelle. Parce que je veux pas qu’elle oublie, même si je sais qu’elle ne le fera pas. J’ai juste peur qu’elle ne me demande pas d’aide. Oui, c’est ça, j’en suis sûr, elle n’osera pas. « C’est gentil. » Gentil et sincère. Oui. « Franchement Ella, je le dis pas comme ça dans le vent, n’hésites pas. Et quand je dis n’hésites pas je veux dire fais le, demandes moi de l’aide. N’importe quand. » Ca sonne plus comme un ordre que comme une proposition amicale. On pourrait qualifier ça d’un ordre amical à la limite. Oui, je préfère. Oui, c’est comme ça qu’on va l’appeler.
Je lui sous entends mon faux-vrai désir d’être le parrain du bébé. Oui, parce que je me suis imposé comme une figure protectrice, comme un second frère. Parce que malgré le peu de temps que dure notre amitié, je tiens beaucoup à Ella et j’ai ce besoin de l’aider, de la soutenir et de la protéger. J’ai envie de lui facilité la vie parce que je sais que de toute façon, rien ne sera jamais plus facile pour elle. « Il n’aura pas de papa alors, vaut mieux que la maman soit à la hauteur… par contre en ce qui concerne le parrain… » Ella a la hauteur, ça semble plus qu’évident. « Il sera un peu trop gâté avec un parrain aussi généreux que toi ! » Elle me sourit et je me mets à rire. Ca c’est vrai. Surtout qu’elle dit ça sans se douter du nombres de zéro présent sur mon compte en banque. Ce bébé, je compte le gâter au propre comme au figuré. « Sans rire, tu voudrais être le parrain ? » Elle semble sérieuse, confiante, presque d’accord. « Bien sûr, ce serait même un honneur, mais tu sais, je disais ça pour dire, je pense pas forcément être le mieux placé… » dis-je modestement. C’est vrai, malgré tout ce que j’ai déjà traversé avec elle, je ne pense pas forcément être son meilleur ami, l’une des personnes de qui elle se sent le plus proche, je n’ai pas envie de lui imposer ce choix. Parce que c’est symbolique et qu’on ne laisse pas ce rôle entre les main de n’importe qui et là tout de suite j’ai l’impression ou du moins le sentiment d’être n’importe qui.
DOUBLE-COMPTE : Carlie. MESSAGES : 8680 ARRIVÉE : 07/09/2011 LOCALISATION : Dans le pays où on ne grandit jamais.
Sujet: Re: La vie ne se résume pas qu'à la naissance et à la mort, c'est tout ce qu'on fait entre les deux qui comptent Mais pourtant, il se peut bien que ces choses-là interviennent tôt ou tard pour dicter nos actes. – ella & ferny Ven 6 Juil - 14:24
Je sais que Fernando sera là pour moi. Mais je ne veux pas lui demander d‘aide. Ce n’est pas contre lui. Ni contre le reste du monde. C’est simplement un choix. Tenter de faire souffrir le moins de monde possible. Parce que j’en ai déjà trop fait. Et de toute façon, il sait que je ne le ferais. L’appeler au secours. « Franchement Ella, je le dis pas comme ça dans le vent, n’hésites pas. Et quand je dis n’hésites pas je veux dire fais le, demandes moi de l’aide. N’importe quand. ». Ça sonne presque comme un ordre. Même si la proposition n’a rien de méchant. Bien au contraire. « Mais j’ai pas besoin d’aide, ça va je t’assure. ». Ouais. Même moi j’y crois pas. Et ça sonnerait presque faux. Si je ne mettais pas autant de cœur à le faire croire aux autres. J’inspire un grand coup. C’est quand même pas crédible. On a tous besoin d’aide. Surtout dans cette situation.
Puis Fernando s’amuse à s’imaginer parrain. C’est vraiment ce à quoi je n’ai pas pensé. En plus du prénom. De la couleur de sa chambre. Du choix du lit. Du lait qu’il allait pouvoir boire. Et de tout le reste. En fait, je n’avais pensé à rien. Mais ce n’était qu’un détail. Je savais l’essentiel. J’étais enceinte. D’un garçon. Avec un père qui n’en veut pas. C’était le plus important de l’histoire. Et reste on s’en fout. Pour revenir au sujet, je voyais bien Fernando dans le rôle de parrain. Il était attentionné. Protecteur. Et du genre généreux. Et qu’est-ce qu’on demande de plus à un parrain ? Au fond, c’est un oncle lié que l’on choisit, non ? Qui de mieux que ce bel espagnol ? Du coup, je lui demandais. Si ça lui dirais vraiment d’être le parrain. « Bien sûr, ce serait même un honneur, mais tu sais, je disais ça pour dire, je pense pas forcément être le mieux placé… ». Un honneur ? N’en faisons pas trop. Je lui fais un beau sourire. « Pourquoi tu ne serais pas le mieux placé ? C’est toi qui m’a empêché de mourir de faim dans un ascenseur. Et puis c’est toi qui m’a confirmé ma grossesse. C’est encore toi qui t’es arrangé pour ne pas être forcée d’aller voir un psy. Et j’ai drôlement confiance en toi. ». Et c’est plus que vrai. J’ai confiance en lui comme jamais. Je n’ai pas de meilleur ami. Je l’ai déjà dit. Mais n’empêche que Fernando c’est une personne dont je suis proche. C’est pas un peu l’une des petites souris de Cendrillon, vous voyez ? On ne les voit pas beaucoup mais, sans ses souris, Cendrillon, elle n’est pas grand-chose. Fernando c’est ma bonne surprise de ces derniers mois. Fernando, ça serait bien. Une bonne influence dans la vie de ce petit gars. Quelqu’un qui ne lui apprendra pas à voler. Taper. Ou claquer la porte. Et puis quelqu’un qui ne fera pas ça pour la forme. Ouais, je voulais que ce soit Fernando.
DOUBLE-COMPTE : jona & louis. MESSAGES : 8067 ARRIVÉE : 07/03/2012 LOCALISATION : à l'hôpital.
Sujet: Re: La vie ne se résume pas qu'à la naissance et à la mort, c'est tout ce qu'on fait entre les deux qui comptent Mais pourtant, il se peut bien que ces choses-là interviennent tôt ou tard pour dicter nos actes. – ella & ferny Mar 17 Juil - 16:49
Dans les moments difficiles, lorsque les gens ont peur, lorsque leur destin est sur le point de changer. Dans ces moments clés où les décisions sont importantes, où la raison doit l’emporter sur l’envie, où le cœur doit l’emporter sur la raison, où notre vie doit l’emporter sur celle des autres. Ces moments où tout est différent, ces moments où tout notre petit monde se retrouve chamboulé, ces moments où on se retrouve seul avec soi même. Seul. Est-ce que c’est bien d’être seul ? Est-ce que c’est bien de se prétendre fort et de croire naïvement qu’on peut affronter la vie sans aide ? Seul. On dit qu’à deux on est toujours plus fort. C’est ce que je crois. Je crois qu’Ella le sait aussi, je crois qu’elle sait qu’elle aura besoin d’aide. C’est juste que c’est dur, parfois, d’avouer qu’on en a besoin. C’est dur d’admettre qu’on est pas capable de venir à bout de ce que la vie nous impose. Je l’ai appris à mes dépens ces derniers jours. Je croyais être protégé par mes secrets à tout jamais, je croyais que rien de mal ne m’arriverait. Parce que je n’avais pas pensé à ça, à la perte d’un être cher. Je n’avais pas du tout pensé que mes secrets m’auto-détruiraient. Parce que je ne pouvais pas l’affronter seul. Parce que, si Soledad n’avait pas su, j’aurai été seul. Et j’y serai pas arrivé. Ella aussi m’a aidé. Et je dois l’aider en retour. Elle m’a confié son secret. Je ne pense pas que les gens se pressent pour l’aider. Parce que les amis sont rares aussi. Et elle est mon amie. Donc je l’aiderait. Quoi qu’elle dise. « Non, j’ai pas besoin d’aide, ça va je t’assure. » « Et moi je t’assure que je ne te laisse pas le choix, je t’assure que je m’imposerai s’il le faut. » Et sur ce je souris, simplement.
Et puis ça part en déconade, beaucoup moins sérieux, enfin quoi que. On aborde le sujet du parrain, j’lui dis simplement qu’elle devrait me choisir. Je le dis avec humour evidemment, ne pensant pas une seule seconde qu’elle pourrait belle et bien l’envisager. Puis elle me demande si je suis sérieux et je n’ai pas à réfléchir. Ce serait un honneur, un bonheur dans ce monde de brutes. J’aime les enfants. Et je suis persuadé que j’aimerais très fort le petit bébé d’Ella. C’est évident. C’est sûr. J’en serai plus qu’honoré. « Pourquoi tu ne serais pas le mieux placé ? C’est toi qui m’a empêché de mourir de faim dans un ascenseur. Et puis c’est toi qui m’a confirmé ma grossesse. C’est encore toi qui t’es arrangé pour ne pas être forcée d’aller voir un psy. Et j’ai drôlement confiance en toi. » Je souris, je suis touché. Je vois qu’Ella est sincère. Elle tient à moi autant que je tiens à elle. Ca se voit. Sorte de coup de foudre amical en fait. A cet instant précis, j’ai l’impression de la connaître depuis toujours. Cette complicité, ce sourire qu’elle fait naître sur mes joues. C’est quelque chose que je n’aurai même pas imaginé ne serait-ce qu’une heure auparavant vu dans le piteux état où j’étais. « Ok, dans ce cas, j’aimerais bien avoir un avis à donner sur le prénom. Ce serait cool que tu l’appelles Jean-André Bertrude, comme mon grand oncle, j’adore ce prénom ! » Ella fait les gros yeux et semble tout à coup beaucoup moins sereine et pas très rassurée. « Mais non, je rigole, appelles le Fernando ce sera parfait ! » dis-je avec un petit clin d’œil en espérant qu’elle comprenne que c’était à nouveau de l’humour. Moi-même, je ne sais pas du tout comment j’appellerai mes enfants quand j’en aurai, parce que oui, j’en veux. Plusieurs. Une grande et belle famille. Et je pense à Kai. Parce que je l’aime tellement. Et que j’arrive presque à l’imaginer comme étant la mère de mes enfants. Et ça me fait presque peur.
DOUBLE-COMPTE : Carlie. MESSAGES : 8680 ARRIVÉE : 07/09/2011 LOCALISATION : Dans le pays où on ne grandit jamais.
Sujet: Re: La vie ne se résume pas qu'à la naissance et à la mort, c'est tout ce qu'on fait entre les deux qui comptent Mais pourtant, il se peut bien que ces choses-là interviennent tôt ou tard pour dicter nos actes. – ella & ferny Mar 17 Juil - 22:02
Fernando voulait être présent. Et ce n’était pas un mal. Simplement que moi j’avais peur de lui faire du mal. Alors, je préférais prétendre que je n’avais pas besoin d’aide. Et dire que tout allait bien. Que ce soit le cas ou non, ce n’était pas la question. « Et moi je t’assure que je ne te laisse pas le choix, je t’assure que je m’imposerai s’il le faut. ». Et il sourit. Qu’est-ce que je suis supposée répondre ? Quoique je dise il le fera. Alors, le mieux c’est encore qu’il n’est pas à le faire. Je pousse un léger soupir. Avant de lui faire un maigre sourire. C’était un débat sans fin. Alors autant en pas poursuivre davantage.
Par la suite on rit. On plaisante. Bien que le sujet devient rapidement sérieux. Décontracté. Mais, sérieux. J’ai envie que Ferny soit le parrain de mon fils. Et quoi de plus naturel ? Il le mérite. C’est un ami. Un vrai. Alors, oui, j’ai envie qu’il est une place importante dans la vie de mon fils. Et puis, j’étais certaine qu’il allait lui offrir beaucoup d’amour. Je sens que ça le flatte. Que ça le touche. Que ça lui fait plaisir. Et je ne peux m’empêcher de sourire. Je suis certaine d’avoir choisi la bonne personne. Ça résonne en moi comme une évidence. « Ok, dans ce cas, j’aimerais bien avoir un avis à donner sur le prénom. Ce serait cool que tu l’appelles Jean-André Bertrude, comme mon grand oncle, j’adore ce prénom ! ». Je faisais les gros yeux. Il n’était tout de même pas sérieux là ? Non parce que mon fils ne portera jamais ce… nom. Hors de question. Surtout que sur cette question j’avais déjà mon avis. « Mais non, je rigole, appelles le Fernando ce sera parfait ! ». Et je rigole. Soulagée. Parce que son petit clin d’œil me fait comprendre que c’est de l’humour. Que je n’ai pas à le prendre au sérieux. En vrai, il était un peu tôt pour choisir un prénom. Mais j’avais quelques idées qui me venaient en tête. Toutes avec une histoire. Des prénoms qui me tenaient à cœur. Mais, je crois que mon choix ne se fera que le jour de sa naissance. « En fait, je pensais plus l’appeler Chuck… tu sais, on sait jamais que ça lui donne la classe et le charisme de Chuck Norris ! ». Grosse connerie. Évidemment. Je ne pouvais pas m’empêcher de rire. C’était pour poursuivre sa bêtise voilà tout.
Je me redressais un peu. Calmant mon rire. Passant une main dans mes cheveux. L’autre toujours sur mon petit ventre. « Et toi ? C’est pour quand avec Kai ? ». Certainement pas pour tout de suite. Mais c’était toujours drôle de voir comme cette idée pouvait faire flipper les mecs. Quoique dans ce couple…Kai flipperait peut-être plus que Ferny. Enfin, j’en sais rien, c’était à voir. En tout cas, j’imaginais déjà une petite rouquine qui court partout. Et Fernando en parfait papa poule. Et Kai en train d’habiller sa fille en princesse constamment. Si c’était un mec ? Aussi mignon que Fernando. Toujours bien habillé. Et qui regarde sous les jupes des filles avec un air innocent… ou qui joue avec les boutons d’ascenseur. Enfin bon, tout ça n’était que dans ma tête. A ma connaissance la jolie rousse n’était pas en cloque.
DOUBLE-COMPTE : jona & louis. MESSAGES : 8067 ARRIVÉE : 07/03/2012 LOCALISATION : à l'hôpital.
Sujet: Re: La vie ne se résume pas qu'à la naissance et à la mort, c'est tout ce qu'on fait entre les deux qui comptent Mais pourtant, il se peut bien que ces choses-là interviennent tôt ou tard pour dicter nos actes. – ella & ferny Mar 31 Juil - 15:53
L’atmosphère c’est incroyablement détendue. C’est fou comme aux côtés d’Ella, je me sens plus serein. Et c’est comme si, elle aussi. On était là, avec nos problèmes, on était mal, on était envahi, on savait plus comment gérer et nous voilà l’un à côté de l’autre à rire et plaisanter. Et ça, je pense que c’est bien ce qu’on appelle l’amitié. La belle amitié. C’est simplement des sourires sans se forcer, des petits délires et une grande complicité. C’est simple. C’est beau. C’est bien. J’aime le naturel de notre relation, la simplicité. Je l’adore cette Ella, vraiment. Et encore une fois, je me promets de tout faire pour que ce joli sourire ne s’efface jamais.
Je plaisante en disant qu’elle devrait appeler son fils Fernando. Elle rit. Elle a compris que c’était une blague, elle sait que je ne pense pas sérieusement à lui imposer ce prénom. « En fait, je pensais plus l’appeler Chuck… tu sais, on sait jamais que ça lui donne la classe et le charisme de Chuck Norris ! » Je ris, beaucoup. À son tour de plaisanter, à son tour de se jouer de moi. Et ça marche, ça me fait rire. Le grand et puissant Chuck Norris. J’ai du mal à imaginer le petit bout d’Ella s’appeler comme ça. Mais après tout, pourquoi pas. « Si c’est ça, tes critères, je vois pas pourquoi tu veux pas l’appeler Fernando ! » dis-je en pouffant à moitié. « Je rigole, bien sûr, tu n’y as surement pas encore réellement réfléchi. » C’est vrai, ça pouvait encore attendre. Et peut-être qu’Ella n’était pas encore prête pour cette étape qui n’est, mine de rien, pas anodine. Choisir un prénom, c’est important, c’est quelque chose que son enfant portera toute sa vie. Plus tard, ça le définira. « Donnes lui un prénom qui pète. Comme ça, quand ce sera une grande star plus tard, il n’aura pas besoin de se trouver un pseudonyme. » Je ris encore. Bien sûr, j’imagine déjà toute sorte de scénario grandiose pour ce petit bout. Plein de chemins et d’avenirs possibles s’ouvriront à lui et je me plais à imaginer lesquels il pourrait choisir. « En tout cas, quelque chose me dit que ce sera un briseur de cœur celui-là. » Et puis là je pense « comme papa », mais ce n’est pas réellement ce que je voulais dire à la base. C’était plutôt tombeur le mot que je voulais.
Et puis, les rires s’estompent. On respire un coup. Le silence s’installe. Pas pour longtemps. Ella le brise. « Et toi ? C’est pour quand avec Kai ? » Je souris. Songeur. Rêveur. Amoureux. Je pense à elle et je souris encore plus fort. J’arrive à imaginer l’avenir à ses côtés. J’arrive à imaginer notre grande maison, nos enfants. J’arrive à nous imaginer vieux, dans des fauteuils regardant de vieilles photos de familles. J’arrive à nous imaginer discutant de notre belle vie et satisfaits de ce que nous avons accomplis. J’arrive à nous imaginer mourir ensemble après une vie bien remplie. Moi j’y arrive. Et Kai ? Nous sommes en couple depuis peu et nous n’avons jamais abordé des sujets aussi sérieux. Du coup, je n’ai aucune idée de comment elle pourrait voir l’avenir. Et je n’ai pas envie de la presser. Ni de me presser. Tout est si bien maintenant. Rien ne doit changer. « On verra… » dis-je, toujours avec le sourire, après un long silence. « Moi j’en veux des enfants, beaucoup. »
DOUBLE-COMPTE : Carlie. MESSAGES : 8680 ARRIVÉE : 07/09/2011 LOCALISATION : Dans le pays où on ne grandit jamais.
Sujet: Re: La vie ne se résume pas qu'à la naissance et à la mort, c'est tout ce qu'on fait entre les deux qui comptent Mais pourtant, il se peut bien que ces choses-là interviennent tôt ou tard pour dicter nos actes. – ella & ferny Jeu 2 Aoû - 19:18
Et on rigole. Sur le prénom de mon fils. Lui disant qu’il doit s’appeler Fernando. Moi qu’il doit s’appeler Chuck. Pauvre gosse. Victime de notre connerie. « Si c’est ça, tes critères, je vois pas pourquoi tu veux pas l’appeler Fernando ! » Il riait et moi aussi. Bien évidemment ce n’était rien de sérieux. Et heureusement d’ailleurs. C’était simplement détendre l’atmosphère. Ne pas se prendre la tête. Être simple. « Je rigole, bien sûr, tu n’y as surement pas encore réellement réfléchi. ». La réalité c’est que si. J’y ai déjà pensé. Sans me décider cependant. Mais j’y ai déjà pensé. « Disons que j’ai rien décidé. ». Je le corrigeais avec un sourire. Dans le fond, ça revenait au même. « Donnes lui un prénom qui pète. Comme ça, quand ce sera une grande star plus tard, il n’aura pas besoin de se trouver un pseudonyme. ». Je riais. Une grande star. Mais, oui bien sûr ! Certainement qu’il rêverait de l’être dans sa chambre en prenant le balai comme micro. Mais il y avait peu de chance pour que je mette au monde la nouvelle idole d’Hollywood. « C’est vrai faut que je pense à ça, j’avais oublié que j’allais donner naissance à une future rock star. » Je riais. Vu ses gênes, il avait plus de chances de devenir athlète que chanteur. Mais, qu’importe. « En tout cas, quelque chose me dit que ce sera un briseur de cœur celui-là. » Hein ? Hors de question. Je n’allais pas laisser mon fils être un de ces salauds que je détestais tant. Je n’allais pas le laisser humilier les filles. Ni s’humilier lui-même. Non, non. Je ne le laisserais même pas prendre exemple sur son oncle là-dessus. « Alors là non ! Il a plutôt intérêt, je vais lui apprendre à respecter les filles et à se faire respecter aussi. ». C’est clair que j’avais déjà pensé à comment l’élever. Et le laisser faire n’importe quoi. Coucher avec n’importe qui. Ça ne faisait pas parti de mes plans. Même si on ne peut pas tout contrôler. Il y a certaines valeurs qu’on peut offrir à nos enfants.
Ferny est mignon quand il pensait à sa belle rouquine. Il était rêveur. Avec un sourire idiot. Et clairement amoureux. Je suis sûre qu’il envisage sa vie avec elle. L’appartement ; Le mariage peut-être. Un enfant. Et puis finalement la maison famille. Encore un enfant. Et puis peut-être un troisième. Je suis certain qu’il y songe. Que tout ça lui donne envie. Kai, je n’en sais rien. Mais, Ferny, ça me semble évident. « On verra… ». Oui. Autant ne pas trop s’avancer. Tant que la belle rouquine n’a rien là-dessus. « Moi j’en veux des enfants, beaucoup. ». Je souris. Ça ne m’étonne même pas. Ça semble même naturel tout ça. Venant de Fernando du moins. « Eh bien j’espère que t'arriveras à convaincre ta sublime petite copine de se faire déformer le corps pour avoir plein de bambins. ». C’est vrai que Kai était bien foutue. Trop bien foutue. Tellement bien que je peinais à l’imaginer enceinte. Après je n’étais même pas certaine qu’elle en désire. Mais, ça c’était autre chose qui ne me regardait pas.
DOUBLE-COMPTE : jona & louis. MESSAGES : 8067 ARRIVÉE : 07/03/2012 LOCALISATION : à l'hôpital.
Sujet: Re: La vie ne se résume pas qu'à la naissance et à la mort, c'est tout ce qu'on fait entre les deux qui comptent Mais pourtant, il se peut bien que ces choses-là interviennent tôt ou tard pour dicter nos actes. – ella & ferny Mer 8 Aoû - 0:27
Avec Ella, on parle du bébé, de son prénom, de son avenir, de toutes ces choses qui le font devenir tout à coup beaucoup plus réel. Parce que, il faut bien l'admettre, Ella, 17 ans, enceinte, tout le monde a de la peine à y croire vraiment. Même si son petit ventre ne laisse aucun doute, même si tous les tests ont été réalisé, même si il y a déjà de belles petites échographies... Oui, ce bébé est bien réel, il est bien là, grandissant dans ce petit ventre d'adolescente. Et je ne saurais dire pourquoi, mais cet évenement me réjouit particulièrement, alors qu'il n'y a pas forcément de quoi être heureux. À cause de lui, l'avenir de la jolie blonde est compromis. À cause de lui, elle a perdu son petit ami. À cause de lui, elle a enragé ses parents. À cause de lui, beaucoup de gens lui ont tourné le dos. Mais grâce à lui, elle ne sera jamais seule. Grâce à lui, elle sera toujours aimée. Grâce à lui, elle connaîtra le bonheur d'être mère. Et puis de toute façon, même si elle ne s'en rend pas totalement compte, moi je sais que lorsqu'elle sera déboussolée, qu'elle ne saura plus quoi faire pour calmer ses pleurs, plus quoi faire pour le raisonner, plus quoi faire dans n'importe quelle situation, je serai là. Tout près, pas loin.
« Disons que j’ai rien décidé. » Elle a déjà pensé à des prénoms. Preuve qu'elle a belle et bien accepté l'idée d'avoir cet enfant. Preuve qu'elle n'est plus dans l'état de choc dans lequel elle était après avoir pris connaissance de sa grossesse. Preuve que dès à présent, elle abordait les choses avec tout le sérieux dont elle avait besoin. Et je suis fier d'elle, vraiment très fier. Mais au lieu de le lui dire, je continue à blaguer, à dire qu'il faut qu'elle se méfie du nom qu'elle choisit au cas où son fils devient une grande star. « C’est vrai faut que je pense à ça, j’avais oublié que j’allais donner naissance à une future rock star. » Je ris, évidemment. Et j'en rajoute encore un peu, en disant que je sens que son fils sera un vrai petit briseur de coeur. « Alors là non ! Il a plutôt intérêt, je vais lui apprendre à respecter les filles et à se faire respecter aussi. » « Ah non, je disais pas ça dans ce sens là ! C'est juste que je suis persuadé que ce sera un sacré beau gosse et qu'il aura toutes les filles à ses pieds. T'inquiètes, tonton Fernando lui apprendra à gérer ça. » dis-je avec un sourire plein de malice. Je me ventais presque de super pouvoir de drague que je n'ai pas. Genre comme si un poisson rouge se ventait de savoir tuer un requin. Ou pas. C'est vrai que j'ai souvent eu de la chance avec les filles, bien qu'il n'y en ai pas eu beaucoup. Mais je dirais que c'est plus grâce à mon charme naturel que je les ai apaté que par un quelconque talent en drague.
Et puis, Ella me questionne sur ma relation avec Kai. Ah, ma belle amoureuse. Ma belle Kai. Elle me demande où nous en sommes, à quand les enfants. Je lui dis que je ne sais pas, mais que ce qui est sûr c'est que j'en veux des enfants, tout plein. Je me suis toujours imaginé avec une belle et grand famille, unie, comme celle que je n'ai pas eu. Je serai un père aimant et non pas tyranique comme celui que j'ai eu la (chance) d'avoir. « Eh bien j’espère que t'arriveras à convaincre ta sublime petite copine de se faire déformer le corps pour avoir plein de bambins. » Je souris doucement, perdu dans mes rêves d'avenir, perdu avec l'image de ma jolie rouquine qui ne me quitte plus. [color=brown]« J'crois que j'oserai même pas lui en parler, même pas glisser l'idée d'emménager ensemble. Franchement j'en meurs d'envie, mais c'est juste que tout se passe tellement bien que j'ai peur de l'effrayer et de la faire fuir. Je me vois plus sans elle, Ella. Mon dieu, je suis tellement idiot, mais bon, apparemment, c'est ça être amoureux. » Idiot, niais, c'est la même chose. Je me vois encore me moquer de ses jeunes couples inséparables. Ceux qu'on croirait souder tellement ils ne veulent plus se lâcher. J'avais de la peine à comprendre. Non, en fait je ne comprenais carrément pas du tout. Mais lorsque je suis avec Kai, je deviens l'un de ces amoureux idiots, rendu débile par le surplus d'amour qui m'envahit.
DOUBLE-COMPTE : Carlie. MESSAGES : 8680 ARRIVÉE : 07/09/2011 LOCALISATION : Dans le pays où on ne grandit jamais.
Sujet: Re: La vie ne se résume pas qu'à la naissance et à la mort, c'est tout ce qu'on fait entre les deux qui comptent Mais pourtant, il se peut bien que ces choses-là interviennent tôt ou tard pour dicter nos actes. – ella & ferny Dim 12 Aoû - 23:10
Bien sûr. Je ne voulais pas que mon fils soit un salaud. Ou du moins un débile de sportif qui trône au lycée. Je voulais qu’il soit sportif. Ça c’était une nécessité. Mais, le voir additionné les gonzesses ? Les prendre comme des kleenex ? Revenir avec une couche de fond de teint hérité par son pot de peinture du moment ? J-A-M-A-I-S. Il y avait un truc en moi bizarre qui s’élevait en imaginant cette situation. Certes, un enfant n’est jamais exactement comme on veut qu’il soit. C’est ce qui fait qu’on l’aime finalement. Mais, je sais aussi qu’on peut transmettre certaines valeurs. Certaines valeurs qui évitent certaines erreurs. Et je considère la connerie des joueurs de foot de MCDonnell comme une erreur, oui. Mais, enfin tout ça pour dire que finalement, j’avais mal compris. Que Fernando n’avait voulu insinuer ça du tout. « Ah non, je disais pas ça dans ce sens-là ! C'est juste que je suis persuadé que ce sera un sacré beau gosse et qu'il aura toutes les filles à ses pieds. T'inquiètes, tonton Fernando lui apprendra à gérer ça. ». Et je rigole. Devant son sourire qui n’est que malice. Mais oui bien sûr ! J’imagine difficilement Ferny draguer. Mais après j’en sais rien. Peut-être qu’il a un vrai talent pour ça. Peut-être qu’il est capable d’avoir n’importe quelle fille. « Ah vu comme ça ! Oui, c’est sûr qu’il aura vraiment besoin de ton aide ! ». Je rigole. Parce que c’est des bêtises. En réalité, on en sait rien. Mis à part qu’il a de grandes chances d’être blond. On ne sait pas grand-chose de lui. De ce qu’il sera. De qui il sera.
Et puis je lui parle de Kai. De son avenir avec elle. Et visiblement ça le fait rêver. Visiblement, il y a déjà pensé. « J'crois que j'oserai même pas lui en parler, même pas glisser l'idée d'emménager ensemble. Franchement j'en meurs d'envie, mais c'est juste que tout se passe tellement bien que j'ai peur de l'effrayer et de la faire fuir. Je me vois plus sans elle, Ella. Mon dieu, je suis tellement idiot, mais bon, apparemment, c'est ça être amoureux. ». C’est beau. Il est amoureux. J’espère vraiment que ça va durer. Parce qu’ils sont beaux tous les deux. J’espère qu’ils auront le droit à ce bel avenir. Et qu’ils pourront fonder une famille. Avec pleins d’enfants s’ils le veulent. Oui, c’est tout le mal que je leur souhaite. « Eh bien, tu l’as vraiment dans la peau on dirait ! Tu sais, si ça se trouve, elle pense la même chose, tu devrais oser… ! Enfin… je parle d’emménager ensemble hein. Autant y aller par étape et ne pas parler des enfants tout de suite ! Je crois qu’elle accepterait sans hésiter. » Je lui fais un large sourire. J’en suis certaine. Surtout que Kai à son côté fleur bleue. Surtout qu’elle s’enflamme quand il s’agit de Fernando. Et elle déteste être seule. Alors ça serait un bon compromis non ? Bon c’est clair, Ferny ne peut pas lui parler de bébé tout de suite. Mais emménager… c’est pas une mauvaise idée.
DOUBLE-COMPTE : jona & louis. MESSAGES : 8067 ARRIVÉE : 07/03/2012 LOCALISATION : à l'hôpital.
Sujet: Re: La vie ne se résume pas qu'à la naissance et à la mort, c'est tout ce qu'on fait entre les deux qui comptent Mais pourtant, il se peut bien que ces choses-là interviennent tôt ou tard pour dicter nos actes. – ella & ferny Mar 21 Aoû - 20:59
Être avec Ella, ça me fait tout oublier. Les malheurs de la vie. Les malheurs de MA vie. Ma maman. Son décès. Je ne pense qu’à cette petite tête blonde et à son futur bébé. Je pense à la manière dont je m’occuperai de lui quand j’en aurai l’occasion, si j’en ai l’occasion et j’espère bien en avoir l’occasion. Il sera beau, comme sa maman. Peut-être comme son papa – dont j’ignore toujours l’identité et ça vaut mieux parce que sinon je lui tirerai les oreilles pour ne pas vouloir s’en occuper. Et puis ce n’est pas que cet heureux évènement qui me réjouit. C’est tout simplement Ella. Son beau sourire. Ce petit soleil qu’elle est. Malgré les soucis qu’elle recontre, naturellement elle me fait du bien. En fait, je crois que ça va dans les deux sens. On se fait du bien. On se rend plus heureux. On se fait sourire sans se forcer. On rit. On est de bons amis, d’excellents amis, si ce n’est les meilleurs amis. L’âge n’est pas gênant. Pas comme avec Teddy. Je m’en fous. Je l’oublie. Parce que je sais que c’est que de l’amitié. C’est clair et net depuis le premier jour. Et c’est parfait comme ça. En plus je sais qu’elle adore Kai, que Kai l’adore. Tout est parfait. Je suis bien.
Son fils, ce futur bourreau des cœurs. « Ah vu comme ça ! Oui, c’est sûr qu’il aura vraiment besoin de ton aide ! » Je ris. Bien sûr tout ça est très ironique. Ella sait très bien que je ne suis pas du genre à draguer toutes les petites minettes que je croise. C’est drôle, on se connait depuis peu, mais on se connait déjà par cœur. Du moins j’en ai l’impression. Le courant passe si bien… C’est ça qui fait les grandes amitiés, pas toujours le temps, c’est le feeling. Je me sens en confiance, presque assez pour tout lui révéler sur mon passé. La seule chose qui me retient c’est qu’elle saurait que je lui ai menti. Elle serait certainement déçue. Et je ne veux pas que cette misérable affaire puisse entâcher notre amitié. Je préfère me taire. Pour l’instant. Quand elle vient sur le sujet de Kai, évidemment, j’ai les yeux qui pétillent, comme s’ils étaient remplis d’étoiles. « Eh bien, tu l’as vraiment dans la peau on dirait ! Tu sais, si ça se trouve, elle pense la même chose, tu devrais oser… ! Enfin… je parle d’emménager ensemble hein. Autant y aller par étape et ne pas parler des enfants tout de suite ! Je crois qu’elle accepterait sans hésiter. » « On verra, on a le temps, je ne compte pas la lâcher de sitôt donc j’imagine que j’ai encore un bon moment devant moi pour ce genre de demandes » dis-je avec le sourire. Ella semble rêveuse, comme si elle nous imaginait elle aussi, déjà mariée. Même si elle approche la majorité, la belle blonde reste une grande enfant et je sais qu’elle croit encore au conte de fée. Même si ce n’est pas très masculin, on peut dire que j’y crois aussi, disons, au grand amour.
Le temps passe doucement, mais surement. Mine de rien, ça fait à peu près deux heures qu’Ella est arrivée et la nuit est déjà en train de tomber. « Finalement, je n’ai pas su pourquoi tu es venue, mais je crois qu’on peut dire qu’on a tous les deux obtenus ce dont on avait besoin, non ? » Elle me sourit et doucement je dépose un petit baiser sur sa joue. Je la raccompagne à la porte. « Tu devrais passer plus souvent, tu sais venir me trouver quand j’en ai besoin on dirait. Esperons que je puisse faire pareil pour toi. » Je lui lance un clin d’œil. On discute encore une petite minute sur le pas de la porte et déjà, elle s’éloigne. Je ferme la porte, je retourne au salon et je me jette sur le canapé avec cette fois un grand sourire sur les lèvres.
Sujet: Re: La vie ne se résume pas qu'à la naissance et à la mort, c'est tout ce qu'on fait entre les deux qui comptent Mais pourtant, il se peut bien que ces choses-là interviennent tôt ou tard pour dicter nos actes. – ella & ferny
La vie ne se résume pas qu'à la naissance et à la mort, c'est tout ce qu'on fait entre les deux qui comptent Mais pourtant, il se peut bien que ces choses-là interviennent tôt ou tard pour dicter nos actes. – ella & ferny