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 Ne fais pas aux autres ce que tu n'aimerais pas que l'on te fasse.

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MessageSujet: Ne fais pas aux autres ce que tu n'aimerais pas que l'on te fasse.   Ne fais pas aux autres ce que tu n'aimerais pas que l'on te fasse. EmptyMar 30 Oct - 21:37

On se regardait comme deux loups s’envoyant des images, marchant en cercle sans détourner les yeux. La foule commençait à s’agiter, souhaitant voir la fin de ce moment pour eux insupportable. Il tentait de me surprendre et faisant un geste brusque. Croyant qu’il allait se lancer en premier, je me jetais sur lui. Par habitude, je montais ma garde aussi vite que je pu entrer en contact avec lui. Le sang commençait à jaillir, je lui avais certainement brisé le nez. Il répliquait, me faisant recracher deux dents. Je n’avais pas maintenu ma garde suffisamment haut pour qu’il ne puisse m’atteindre. Comme si la douleur ne nous atteignait pas, nous continuions à frapper. Il se faisait de plus en plus menaçant, il fallait que je mette un terme à notre conflit. Alors que je l’attendais de l’autre côté de notre terrain de jeu, il traçait la distance en courant pour me remettre un autre coup. Je levais la jambe suffisamment haut pour atteindre sa mâchoire. Il tombait en arrière, il ne se relevait plus. La foule hurlait de joie devant ce combat achevé. Les gens venaient à notre rencontre. Pour moi le temps s’était arrêté, haletant je continuais de regarder mon adversaire qui ne se relevait toujours pas. Je bousculais les gens en marchant pour aller m’accroupir son niveau. Un autre gars déjà accroupis là me regardait fixement, l’air grave puis reportait son attention vers le corps. Je mettais une main sur sa nuque. « On se reverra en enfer, bro… » 
« Hého ! Gabriel ! Tu m’entends ? Tu finis ou quoi ? » Sorti de mes pensées de force, je sursautais en regardant Jillian. Un sandwich entre les mains, j’avais oublié que nous étions en pause midi. Elle chiffonnait le papier d’emballage de son casse-croûte en mâchant et se dirigeait vers une poubelle. En revenant, elle refaisait sa queue de cheval et me demandait « À quoi penses-tu ? » Je reprenais une bouchée et portait mon attention sur le bassin des dauphins. Jillian préférait rencontrer la verdure lors de nos pauses histoire de fumer une cigarette, elle disait qu’elle voyait beaucoup trop d’eau toute la journée, elle préférait profiter de l’herbe le temps de se remplir la panse, mais ce jour-là, nous n’avions pas eu le temps de quitter l’aquarium pour se changer les idées. « Aux souvenirs sombres Gallois. » Elle s’est assise en tailleur en face de moi, une clope à la bouche. Elle acquiesçait en recrachant sa fumée, elle savait de quoi je voulais parler et savait que je n’avais pas toujours fait le bien autour de moi. J’allais retomber dans mes idées noires lorsqu’elle me plantait le doigt dans les côtes. Je sursautais de nouveau dans un rapide grognement. Elle s’était relevée sans que je m’en rende compte, je rêvassais décidemment trop souvent, ce que mon patron me reprochait beaucoup trop en laboratoire. Je me levais à mon tour, regardant Jill avant un sourire en coin plein de malice. Elle reculait, les mains en avant, elle savait parfaitement que j’allais courir vers elle pour la porter et la trimballer sur mon dos comme un sac à patates. Elle aurait été en combinaison, je l’aurais balancée dans le bassin des dauphins. Un jour, je n’ai pas pu résister et ma pause s’est terminée dans le bureau de mon patron, puis ma soirée avait été de récurer les couloirs de l’aquarium. Ce jour-là il faisait chaud et nous étions en short et nous étions obligés de porter le t-shirt de l’aquarium. Je me serais encore plus fait tirer les oreilles si je l’avais lancée dans le bassin de nouveau. Elle se mit à rire et me demandait de ne rien lui faire au risque qu’elle me brûle avec sa cendre. Après quelques gestes brusques qui la faisaient sursauter un à un, je lui tournais le dos pour ranger mes affaires et reprendre le travail. Comme en général, la journée passa très vite et comme nous étions samedi, l’aquarium fermait plus tôt. J’allais pouvoir profiter davantage de Marley plutôt que de m’écraser dans notre canapé comme un animal mort.
En montant les escaliers, je m’arrêtais à l’étage du dessous, alerté par quelques bruits de vaisselle brisée à répétition. Cela n’avait pas l’air d’être un accident. Le silence revenait dans l’étage, je poursuivais ma route jusqu’à l’appartement. En entrant, Marley était assise dans la cuisine avec quelques bouquins sur la table et son ordinateur portable devant les yeux. Elle était certainement en train de travailler sur un projet confié par son patron. Je me mettais derrière elle et lui embrassait la joue tout en croisant mes bras autour de son cou. Je regardais son projet « Ça fait longtemps que t’es dessus ? » J’allais ensuite déposer mes affaires à leur place. Alors que j’accrochais ma veste dans la penderie. Les bruits à l’étage du dessous reprirent. Je retournais dans la cuisine, coupait le son sur l’ordinateur de Marley sans son accord. Elle me regarda brusquement comme pour me dire « Mais, ça te ferait trop chier de demander ? » Je lui faisais un geste comme pour lui dire de se taire et d’écouter. Je fronçais les sourcils, concentré. Des hurlements venait d’en bas, des choses volaient contre les murs et des pleures s’en suivirent. Après un bref instant, je reportais mon attention sur ma copine. « ‘Va falloir intervenir ou ils devront manger dans des assiettes en carton pendant un moment ! » Je pensais qu’en quittant Cardiff, toute cette violence s’arrêterait. Je m’étais certainement encore trompé.
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MessageSujet: Re: Ne fais pas aux autres ce que tu n'aimerais pas que l'on te fasse.   Ne fais pas aux autres ce que tu n'aimerais pas que l'on te fasse. EmptyDim 11 Nov - 0:47

Marley s'était levée dans un lit vide, comme chaque matin. Gabriel avait quitté l'appartement pour se rendre au travail, comme chaque jour. Elle avait fini par prendre l'habitude de se lever seule, de prendre un petit-déjeuner seule, de passer la journée seule. Les obligations de son petit-ami lui permettait de profiter de temps libre pour sortir, voir quelques amis, voir sa soeur, faire du shopping, travailler dans un calme complet ou encore écouter de la musique que Gabriel n'aimait pas et qu'elle ne pouvait mettre que lorsqu'il n'était pas présent. L'espace qu'ils se laissaient mutuellement était sans doute bénéfique pour leur couple. Ils s'aimaient, trop peut-être pour que ce soit bien réel, mais pour ne pas étouffer, il était nécessaire de se laisser chaque jour un peu de répit. Un peu d'air. Aujourd'hui Marley avait décidé de rester chez elle, dans une tenue décontractée : un jogging, un petit débardeur et une veste pour ne pas avoir froid. Elle ne verrait personne et ne sortirait pas. Elle allait travaillé toute la journée sur un projet important. Ses cheveux relevés, elle s'était installée à la table de la cuisine, s'entourant de livres et de son ordinateur, relevant ses cheveux longs en un chignon négligé.
Lorsque la porte s'est refermée, elle sortit de sa concentration. Gabriel venait de rentrer du travail. Il l'a rejoint, l'embrassant tout en manifestant un intérêt pour ce qu'elle avait passé la journée à faire. Comme à chaque projet, elle avait passé plus de temps qu'il n'en faudrait. Plus de temps qu'elle ne serait payée, en tout cas. Peut-être était-elle trop acharnée sur ce qu'elle faisait. Peut-être devrait-elle se contentait du minimum. Ou peut-être lui fallait-il une augmentation pour son temps de travail important. « Suffisamment de temps pour que mon adorable patron soit satisfait. » Bien que son ton soit sarcastique, Marley adorait son patron. Paradoxalement, elle le trouvait parfois insistant et préférait travailler chez elle, dans un environnement calme. En cet journée d'automne, elle avait passé tant de temps à imaginer de nouveaux concepts qu'elle n'avait plus vu l'heure passer depuis longtemps. Elle jeta un regard noir à Gabriel qui venait de couper le son de son ordinateur. Un cris, du verre qui se brise. Des pleurs. « Offre-leur de nouvelles assiettes. » Elle était en colère qu'une dispute puisse la distraire dans un travail qu'elle avait la journée à façonner. Elle ne connaissait pas grand monde dans son immeuble. Il lui arrivait de discuter avec la voisine lorsqu'elles se croisaient dans les couloirs. Parfois, elle engageait une conversation avec le voisin du dessus qui avait toujours de nombreux sujets sur lesquels Marley pouvait dissertait pendant des heures. Sa culture l'avait toujours impressionné et elle s'était promise d'un jour, l'inviter à boire un verre pour discuter plus amplement des sujets passionnants qu'il pouvait lancer. Elle n'avait jamais discuté avec sa voisine du dessus. Elle ne connaissait même pas son visage. Elle n'était pas le genre de fille à se jeter à corps perdu dans les conflits, dans les problèmes. Elle préférait les éviter, les contourner. « Tu comptes faire quoi ? Appeler la police, les services sociaux ? Te pointer chez eux en prétextant que nous n'avons plus de sucre ? » L'idée pouvait être bonne, mais comment pouvait-il être sûr qu'il s'agissait là d'une scène violente nécessitant une intervention d'urgence. Pourquoi fallait-il que ce soit lui qui se déplace ? Pourquoi pas le voisin vivant à côté ? Elle n'avait rien contre le fait que Gabriel veuille venir en aide à cette femme qui semblait dans la détresse, mais elle préférait le savoir ici, plutôt que là-bas, en train de faire on ne sait quoi. « Ce n'est peut-être rien du tout. Ils ont peut-être décidé que le service offert par la grand-mère était trop horrible pour rester dans leur placard. » Pourquoi ne pas directement les jeter à la poubelle ou les offrir plutôt que de les faire voler à travers un appartement ? Pourquoi y aurait-il des bruits de pleurs, des cris ? Les raisons de ce ménage improvisé n'étaient sans doute pas celle de la mocheté de la vaisselle. Un dispute, sans doute. Une crise de jalousie. Ou un homme trop violent qui se servait de sa compagne comme cible vivante pour briser tout ce qu'il trouvait. Un nouvelle assiette -ou un nouveau verre, qu'importe- venait de se briser dans un bruit sourd, un cris surgit faisant sursauter légèrement Marley. Jamais elle n'avait entendu ces bruits, ces cris. Jamais elle n'avait prêté à ce qu'il pouvait se passer chez les voisins. Était-ce la première fois ? Avait-elle été à ce point occupée pour ne pas se rendre compte que quelque chose d'horrible se produisait en dessous de chez elle. Un hurlement causa la rupture du silence ambiant. Il n'en fallu pas mois à la jeune femme pour se lever, une once de peur dans le regard, insistant presque auprès de Gabriel pour qu'il fasse quelque chose. Et vite. « Je viens avec toi. » avait-elle dit alors qu'il commençait à partir.
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MessageSujet: Re: Ne fais pas aux autres ce que tu n'aimerais pas que l'on te fasse.   Ne fais pas aux autres ce que tu n'aimerais pas que l'on te fasse. EmptyDim 11 Nov - 20:02

En me parlant, elle n’avait même pas quitté son écran des yeux. « Sur ! Pour qu’ils recassent un service entier ? Je veux bien, à condition que tu me fasses un virement pour que je puisse leur acheter ça sur le champ ! » Elle me regardait, désespérée. Entre nous, soit l’un, soit l’autre avait le dernier mot et comme nous étions tous les deux bloqués sur l’optique du "j’ai raison, tu as tort donc tais-toi", il nous arrivait parfois même de nous prendre la tête pour un oui et pour un oui (ou bien pour un non et pour non…) En tous les cas, il pouvait nous arriver d’être d’accord et de refuser d’en tirer la conclusion, simple –grossière- estime personnelle que nous avions. Je lui tirais donc la langue et elle enchainait, en regardant son écran. Sa dernière question me faisait sourire. Ne plus avoir de sucre aurait été une bonne idée d’approche, néanmoins cette stratégie était beaucoup trop… « Technique de débutant Marley ! Tu connais la franchise ? J’arrive, je frappe à la porte, je dis à l’un des singes "Ce serait possible que vous gardiez de quoi survivre dans votre maison ? Non parce que, ça fait un peu de bruit au-dessus…". Et voilà, fin de l’histoire ! Ou alors soit il/elle se jette sur moi pour m’étrangler, soit je me prend un verre, soit on me referme la porte au nez. Et là, j’appelle les flics. » Je lui mimais la situation. Marley avait écarté sa chaise de la table, elle avait croisé les bras et les jambes, elle me toisait d’en bas avec un sourcil arqué. Parfois, je passais vraiment pour l’idiot de la grande place. Je restais planté là, attendant une réponse de sa part, mais rien ne vint avant quelques secondes de silence… ou presque, puisque le bruit de vaisselle et les cris retentissaient toujours. Marley ne trouva rien de mieux à ajouter qu’il devait s’agir d’un service de grand-mère et qu’il était à utiliser comme ultimate. Je mettais mes mains dans mes poches et regardait mes chaussures. « Tes scénarios sont pires que les miens, on dirait… Il faut se rendre à l’évidence, ils se canardent depuis déjà plusieurs jours, il faut vraiment intervenir ! » Je ne savais pas comment, mais on disait souvent que c’était une méthode qui s’improvisait. Je voulais tout de même que Marley cesse de me regarder comme si j’étais le premier demeuré qu’elle n’ait jamais croisé. « Sinon, on peut jouer selon tes règles : les laisser s’entretuer et attendre que les autorités interviennent. Mais, attends-toi à te tourner et te retourner dans la nuit ! » Un sourire malicieux avait pris possession de mon visage. J’étais persuadé qu’elle serait d’accord avec moi, même si je ne l’étais pas à cent pourcent. Lorsque Marley était sur la défensive, elle était capable de me dire que les cochons volent dans le but de faire diversion. J’espérais juste que pour une fois, elle serait de mon côté. Un nouveau silence. Des cris et des pleurs se mêlaient aux bruits de casse. Cette fois, ma blonde se levait, déterminée et me disant qu’il fallait intervenir. Elle me lançait un regard qui ne pouvait plus me faire revenir sur ma décision. J’acquiesçais avec un hochement de tête, je prenais la direction de la porte d’entrée. Je me retournais brusquement vers Marley. « Ahem… T’es hyper sexy en jogging et débardeur et je sais que tu penses la même chose de moi en bermuda et t-shirt d’aquarium, mais… On a plus l’air de vieux junkies que de voisins crédibles ! » Mes vannes pas sérieuses, elle était habituée. Elle mettait ses mains sur mes omoplates et me poussait vers l’entrée sans même prendre la peine de me répondre. J’attendais Marley sur la pallier, jusqu’à ce qu’elle ait fermé la porte derrière elle. J’étais autant pressé de me mêler des affaires qui ne me regardaient pas que d’aller voir mon patron pour lui demander une augmentation. J’aurais tellement préféré rester chez moi, dans un silence divin, suivant mon habituel pèlerinage : embrasser Marley, ranger mes affaires, ouvrir le frigo à la recherche d’un casse-croûte, prendre une bière, m’asseoir comme un animal mort dans le divan, regarder Marley finir ses projets de loin et me mettre à faire la cuisine une fois que mon moment de fainéantise est hors limite. Bref, mes projets n’étaient pas arrivés à exécution, je n’avais même pas eu le temps d’en faire la moitié qu’on les avait déjà perturbés. Je m’arrêtais devant la porte, Marley était juste à côté de moi. Je la regardais, poussais un long soupire et j’appuyais sur la sonnette. Pendant un instant, les bruits cessèrent. Une voix forte et rauque hurlait "VAS OUVRIR CONNASSE !" et soudainement, une femme apparue dans l’entrebâillure de la porte. Une chaînette me séparait d’elle. Elle ne me dit rien, j’en conclu que c’était à moi d’engager la conversation. « Je suis Monsieur Jair-Nolan, j’habite avec ma femme au-dessus. Il y a moyen que vous cessiez vos querelles ? Estimez-vous heureux, j’aurais pu appeler les flics avant d’intervenir ! » Elle me fermait la porte au nez après m’avoir considéré pendant quelques secondes, comme si elle traduisait mes paroles. Je reportais mon attention sur Marley, l’air désolé autant qu’elle. Je la prenais dans mes bras et reposait mon menton sur le haut de sa tête. « Heureusement que je suis fou amoureux de toi, jamais tu n’auras affaire à ce genre de situation avec moi. »
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