Sujet: Oh, I get so jealous » Quinn Sam 9 Fév - 9:56
Oh, I get so jealous
Je me gratte nerveusement la nuque. Je suis face à deux policiers qui sont en train de faire le tour de ma moto. Ce n'est que la troisième fois en deux semaines après tout. Je vais commencer à être célèbre dans cette petite ville si je continue à me faire arrêter. Oh pour quelques kilomètres heures de trop... Ils sont vraiment pointilleux ici, même après deux ans je ne m'y suis toujours pas fait. Au Canada je pouvais conduire même quinze kilomètre heures de plus qu'on me regardait passer sans rien dire. Ici, ils sont très à cheval sur la vitesse, sûrement parce que c'est une petite ville et qu'ils veulent pas de 'délinquants'. Les deux officiers se mettent à parler entre eux et l'un des deux me donne un papier. Une amende de plus ou de moins... Je leur fais un grand sourire avant de remettre mon casque et de terminer ma route. J'ai passé la matinée à la radio et je ne rêve que d'une chose; avaler un monstrueux hamburger. Quand j'arrive chez moi, je me prépare à manger et je saute dans mon canapé, mon ordinateur portable sur les jambes. Ennuyant, ennuyant et encore ennuyant. Il se passe rien pour un samedi sur mon compte internet, c'est bizarre... Bref. Je suis rassasié et j'ai un rendez-vous. J'avais demandé à Quinn de me retrouver au phare de la ville, je m'étais attendu à ce qu'elle refuse mais étonnamment elle s'était portée volontaire. Je mets mon armoire ssns dessus sans dessous histoire de trouver les vêtements les plus chauds que je possède. Ca caille dans cette ville et je me doute que près de l'océan en hauteur, ça sera encore pire! Alors mieux vaut prévenir. J'enfile un t-shirt, un pull en polaire ainsi qu'une veste de montagne pour être sûr de ne pas avoir froid. J'attrape un gros bonnet tout en haut de l'armoire - sérieusement, le bon Dieu n'aurait-il pas pu me donner dix centimètres en plus? - et retourne dans le salon pour vérifier que ma caméra est chargée et prête à tourner. Je la fourre dans un sac à dos et quitte mon studio tout en enfilant mon casque.
Sur le trajet, je me demande bien comment ça va se passer avec Quinn. Elle est distante ces temps et tout le monde sait que si une fille s'éloigne, ça pue un peu. J'ai l'impression qu'elle me cache quelque chose et ça m'embête vraiment parce qu'on est du genre à tout se dire et puis, ça ne ressemble pas du tout à Quinn. Elle dit toujours ce qu'elle pense, que ça blesse ou pas alors il doit se passer quelque chose dans sa vie mais elle ne veut pas m'en parler. Elle aurait quelqu'un? Je veux dire... Je suis qu'un 'ami' pour elle alors elle a tout à fait le droit de voir quelqu'un d'autre mais j'avoue que ça ne me plairait pas du tout. Je baisse les yeux sur le compteur de vitesse et ralenti un peu, pas la peine d'avoir deux amendes en une seule journée. J'emprunte les petites routes et me fait un petit plaisir dans les virages. Je sais qu'il faudrait que je songe à avoir une voiture plutôt qu'une moto mais bon. Je vois enfin le phare se profiler à l'horizon. J'accélère un petit coup et finit par me garer sur le côté de la route. Il n'y a encore personne, ça ne m'étonne pas. La ponctualité et Quinn, ça fait deux. Voire trois. Mon casque accroché au guidon, je mets mon bonnet et me mets à fouiller dans mon sac pour sortir ma caméra, je fais quelques prises de vues rapides mais j'entends des pneus qui crissent derrière moi. Je me retourne et offre un sourire à la jeune femme. « Jamais à l'heure hein? » Evidemment, je la taquine. C'est toujours comme ça entre nous.
Sujet: Re: Oh, I get so jealous » Quinn Dim 10 Fév - 18:04
Donovan and Quinn.
OH, I GET SO JEALOUS.
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Quelle idée de se rendre au phare d’Arrowsic en plein hiver, sérieusement. Levant les yeux au ciel, j’enroulai une écharpe en laine d’une longueur incroyable autour de mon cou, jugeant qu’il valait mieux être bien préparée pour affronter le froid qui régnait sur Arrowsic. J’avais même hésité (pendant un bref instant) à enfiler une combinaison de ski, mais j’avais chassé cette idée à la seconde même où elle avait effleuré mon esprit. Cela serait donné une raison de plus à Donovan pour se moquer de moi. Mais, en attendant, si lundi j’étais clouée au lit à cause de la grippe, d’une crève monstre ou d’un rhume mortel, cela serait uniquement de sa faute. Après tout, c’était lui qui m’avait tanné pour que je vienne lui donner un coup de main. Certes, j’aurais pu décliner, mais je me serais très mal vu lui refuser encore une fois une après-midi ensemble. Mine de rien, il me manquait quand même, et ce malgré ma ferme intention de garder mes distances. J’étais bien faible de céder aussi facilement. Je poussai un petit soupir en enfilant un bonnet sur le haut de mon crâne, mes yeux étant les seules choses encore visibles de mon visage, mes cheveux tombant en cascade sur mon écharpe et mon manteau. J’attrapai mes clefs de voitures et mon sac à main, puis m’en allai de l’appartement de Norine en fermant derrière moi. Je ne savais pas où elle était mais, après tout, nous étions samedi après-midi. Elle avait peut-être un tour de garde à assurer à l’hôpital, ou bien elle était sortie boire un verre avec d’autres personnes. Etrangement, dans la folie des derniers jours, j’avais eu tendance à vivre à des années lumières de cette planète qu’on appelle Terre. J’avais l’impression que ma vie défilait sous mes yeux à une allure folle sans que je puisse rien n’y faire. Mais passons. Là n’était pas le plus important. Ce qui me préoccupait d’avantage, en cet instant précis, était que je risquais très certainement de perdre mes orteils d’une minute à l’autre. Je démarrai, puis me lançai à l’assaut des rues d’Arrowsic avec ma voiture. J’étais en retard. Comme d’habitude. Cependant, cela ne m’inquiétait même plus ; Donovan était habitué, à force, et au fil du temps j’avais fini par m’y faire. J’étais physiquement incapable d’arriver à l’heure. Cela était peut-être la faute du destin, de la fatalité, de ma mère ou bien du voisin au coin de ma rue, mais cela était comme ça. On ne se refait pas, apparemment. Au bout d’une dizaine de minutes, je finis par longer l’océan, et je me retrouvai à côté du phare. Je me garai le long du bas-côté, puis coupai le moteur. Je l’aperçus en train de faire des prises de vue. Un sourire aux lèvres, je poussai un soupir avant de descendre de ma voiture. « Jamais à l'heure hein? » Je levai les yeux au ciel, puis fermai la porte de ma voiture. « Bonjour à toi aussi, Donovan. » répondis-je avec un grand sourire. Effectivement, je n’étais jamais à l’heure. Je le savais, il le savait, nous le savions. Je m’en fichais, il s’en servait pour se moquer, et au final, c’était devenu presque un rituel pour nous deux d’en parler à chaque fois que je me pointais avec… Une dizaine de minutes de retard. J’étais presque digne d’une star, à la réflexion. « Désolée j’étais trop occupée à m’habiller pour survivre au froid polaire du bord de mer en hiver. » dis-je, un coup de vent venant ponctuer mon excuse pour me donner raison. « Alors, qu’est-ce que tu veux faire ? » J’enfouis mon nez dans mon écharpe, puis verrouillai les portes de ma voiture. Je me rapprochais de lui, littéralement frigorifier. Lui et ses idées. Un jour, il allait finir par me tuer.
Sujet: Re: Oh, I get so jealous » Quinn Lun 11 Fév - 16:11
Oh, I get so jealous
Les minutes passaient et je commençais à me demander si je n'allais pas bientôt recevoir un appel de la part de Quinn pour me dire qu'elle ne viendrait pas. Après tout, ces derniers temps, elle s'est trouvé pleins d'excuses pour ne pas me voir et ça me manque parce que j'étais habitué à passer pas mal de temps avec elle... Je décide de faire déjà quelques prises de vue mais rapidement j'entends des pneus crisser derrière moi. Quinn et sa conduite... Je préfère encore continuer à me prendre des amendes plutôt que de monter dans la même voiture qu'elle! Enfin bref. Je lui fais un espèce de faux vrai sourire quand elle me fait croire que c'est de ma faute si elle est en retard. Moi aussi j'ai dû me transformer en bonhomme Michelin et pourtant j'étais à l'heure. « Ah-ah. Je suis mort de rire. Tu vois comment je m'étouffe de rire là? » dis-je de manière ironique. C'est toujours comme ça entre nous. Chat et chien. Chat et souris. Coca Cola et Pepsi. Bref. Je la serre brièvement contre moi pour la saluer avant de relever ma caméra et de me tourner vers Quinn. « Je veux montrer à quel point c'est Hawaï ici! Regardez le joli bikini qu'elle porte! » dis-je comme si je parlais à la caméra. Je détourne le champ de vision sur le phrase. Le ciel est gris et de grosses vagues viennent s'écraser contre les rochers. Un temps très hitchcockiens. J'appuie sur 'pause' et me tourne vers Quinn. « Ca fait un bail qu'on s'est pas vus... T'as fait quoi ces derniers temps? » Moi et mon tact légendaire... Le problème c'est que si je lui pose pas d'emblée la question, ça va me tracasser tout l'après-midi et je vais être de mauvaise humeur alors je préfère commencer tout de suite par le sujet qui fâche. « Tu vois quelqu'un? » Je crois que mes joues s'enflamment, ce qui n'est pas très masculin admettons le. J'ai un peu peur que sa réponse soit positive parce que je suis très protecteur envers elle et surtout jaloux. J'ai déjà de la peine à la garder près de moi mais si en plus y a un bâtard qui apparaît dans sa vie, ça va être encore plus compliqué.
Sujet: Re: Oh, I get so jealous » Quinn Dim 17 Fév - 19:40
Donovan and Quinn.
OH, I GET SO JEALOUS.
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J’avais hésité à venir. Dire le contraire serait mentir. Cependant, les après-midis passés avec Donovan me manquaient réellement, donc j’avais fini par ranger mes bonnes résolutions au placard pour finalement me rendre à notre point de rencontre prévu. Je ne savais pas réellement de quoi j’avais peur, ni même ce que je cherchais à faire en l’évitant, cependant cela m’avait paru, ces derniers temps, être la meilleure solution possible vu ce qu’il se passait entre Lenny et moi. Vu ce qu’il se passait aussi entre Donovan et moi. Bref. C’était compliqué. Tout était toujours trop compliqué, et à vrai dire, j’avais envie d’arrêter de réfléchir ces derniers-temps. Je poussai un petit soupir avant de couper le contact de ma voiture. J’eus un sourire malgré moi lorsque je descendis de ma voiture et qu’il me fit une remarque. Guère impressionnée ou mal à l’aise, je n’hésitais pas à rejeter – du mieux que je pouvais – la faute sur lui. Il m’adressa une sorte de rictus qu’il espérait me faire passer pour un sourire. Raté. Bon. Il m’en voulait. Rien qu’avec un sourire raté je m’en étais rendue compte. D’un autre côté, il avait raison de m’en vouloir et c’était parfaitement légitime de sa part. A sa place j’aurais fait la même chose. « Ah-ah. Je suis mort de rire. Tu vois comment je m'étouffe de rire là ? » Je lui adressai un sourire rayonnant, montrant toutes mes dents, alors qu’il s’approchait de moi pour me serrer rapidement dans ses bras. Cela n’avait pas été spécialement pour le faire rire, mais comme j’avais de toute manière tort, je préférais ne rien dire. J’aurais bien l’occasion de lancer (et de gagner) un nouveau débat plus tard. « Je veux montrer à quel point c'est Hawaï ici ! Regardez le joli bikini qu'elle porte ! » Je tirai la langue à la caméra, alors qu’il était très certainement en train de me filmer. Encore une fois. J’étais bonne pour le supplier de me couper au montage… « Il fait tellement chaud que je suis en feu. » ajoutai-je, mon ton oscillant entre le blasé et l’amusement. Il détourna son attention de moi, pour focaliser son objectif sur le phare et les vague léchant les falaises. Je poussai un petit soupir, enfonçant mes mains dans mes poches tandis qu’il était occupé. Peut-être allions nous monter dans le phare – pourquoi pas également dans les endroits interdits au public – ou bien nous balader simplement sur la plage pour finalement parler de tout et de rien. Je n’en avais aucune idée. Donovan finit par arrêter de filmer, puis se tourna vers moi. « Ca fait un bail qu'on s'est pas vus... T'as fait quoi ces derniers temps ? » demanda-t-il alors de but en blanc. « Tu vois quelqu'un ? » Mon cœur eut un soubresaut, alors que mon visage devait pâlir à vue d’œil. Je me rattrapai. Rapidement. J’haussai les épaules d’un air désintéressé et faussement innocent. « Je vois beaucoup de gens tu sais. » répondis-je, comme si cela était la remarque la plus naturelle du monde. « J’ai été pas mal occupée, j’ai déménagé donc j’avais pas beaucoup de temps pour moi. » Mes excuses étaient les plus minables du monde, mais au moins elles avaient le mérite d’être vraies. J’avais réellement déménagé. Cependant, cela n’expliquait pas pourquoi j’avais décliné tous ses plans. Je poussai un petit soupir, frissonnant, effrayée qu’il se soit approché de la vérité aussi facilement. « Je suis tellement indispensable que mon absente t’as brisé le cœur, c’est ça ? » fis-je comme remarque. Mais au fond, le cœur n’y était pas vraiment. C’était justement là le problème.
Sujet: Re: Oh, I get so jealous » Quinn Lun 18 Fév - 9:42
Oh, I get so jealous
Je ne sais même pas pourquoi j'ai abordé le sujet, j'aurais peut-être mieux fait de me taire parce que lui faire comprendre qu'elle m'a manqué, c'est un peu admettre que je tiens 'trop' à elle et je pense qu'elle a mieux à faire que de trainer avec un geek. Même si elle le faisait volontiers avant... Cependant, j'ai pas vraiment du tact, si j'ai envie de dire quelque chose, mon cerveau va transmettre l'information à ma bouche et celle ci va tout dire. Parfois ça a des avantages, mais des moments comme maintenant, c'est pas forcément une bonne idée. « Je vois beaucoup de gens tu sais. » Je lève les yeux au ciel. Ah oui, pardon Madame dans ce cas! Mais je sais que c'est un peu ironique dans le fond. « J’ai été pas mal occupée, j’ai déménagé donc j’avais pas beaucoup de temps pour moi. » Ca c'est la vraie raison. Elle a déménagé. Bon au moins, je suis content de constater qu'elle n'est pas partie d'Arrowsic sans me l'avoir dit mais tout de même, je trouve son excuse un peu plate. On peut très bien être en déménagement et quand même trouver du temps pour voir des amis, surtout que même si je suis pas baraqué du tout, j'aurais sûrement pu lui donner un coup de main. « Oh. » Ouais je sais, y a mieux comme réponse, mais c'est vraiment ce que je pense. Oh. « Je suis tellement indispensable que mon absente t’as brisé le cœur, c’est ça ? » Mon coeur rate un battement mais heureusement, je me rends compte qu'elle dit ça sans vraiment le penser, que c'est de l'humour Quinn! Elle ne se doute même pas qu'elle est proche de la vérité. Oui, elle m'a manqué et ça me blesse un peu qu'elle ait refusé toutes mes dernières invitations à passer du temps ensembles. « Ouais ça doit être ça. » marmonnais-je dans ma barbe. Pas très convainquant mais j'avais plus vraiment le coeur à dire des conneries. Je retire mon sac à dos de mon épaule et m'accroupi par terre pour fouiller dedans. Je range ma caméra et sort un Thermos de chocolat chaud avec deux tasses. Ben ouais, je lui ai demandé de m'accompagner au Pôle Nord, j'allais quand même pas la laisser se congeler le bout des doigts. Je suis trop gentil des fois. « Tiens... » Je lui donne une tasse et me lève afin de lui verser le chocolat chaud. « Avec l'ingrédient secret des Canadiens! » dis-je fièrement. Tout le monde connait l'ingrédient secret, tous les Canadiens mettent une lampée de sirop d'érable dans leur chocolat chaud et comme je suis un fier Canadien, je ne vais pas déroger à la règle. Quinn s'est assez foutue de moi quand on s'est rencontrée à propos de mon accent qui ne m'a jamais vraiment quitté. Je me verse moi même une tasse et en bois une gorgée. Le liquide chaude me réchauffe immédiatement depuis l'intérieur. Le froid d'ici n'est pas le même qu'à Montréal. Là-bas il peut faire jusqu'à moins trente mais c'est supportable alors qu'ici on frôle les zéro degré et j'ai l'envie d'hiberner. « Ca va à l'école? » demandais-je pour faire un peu diversion et parce que dans le fond c'est comme ça qu'on s'est rencontrés, grâce à mon petit frère.
Sujet: Re: Oh, I get so jealous » Quinn Jeu 21 Fév - 11:11
Donovan and Quinn.
OH, I GET SO JEALOUS.
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J’avais horreur de mentir, et pourtant j’étais en train de le faire. Cependant, je ne réussissais pas à me résoudre à dire la vérité à Donovan, tout comme au reste du monde. Je ne savais même pas pourquoi le mettre au courant pour Lenny et moi me gênait ; je ne savais même pas pourquoi cela changerait la donne. Et c’était bel et bien là le problème. Je savais que si je lui disais que j’étais en semi-couple-ou-situation-trop-complexe-pour-réellement-la-qualifier-avec-un-quelconque-mot, tout irait de travers. Il fallait se l’avouer, ma relation avec lui avait toujours été étrange. Nous nous disputions sans cesse comme un vieux couple, nous avions presque nos petites habitudes. C’était principalement à cause de cela que j’avais eu tendance à le fuir, lui et ses remarques adorables, lui et sa tendance à m’exaspérer sans m’énerver. J’avais souhaité mettre une certaine distance pour rappeler où se trouvaient les limites, pour lui rappeler ce que nous étions vraiment – des amis. Le problème était que nous n’étions pas des amis normaux. Pourquoi fallait-il que tout soit toujours compliqué ? Je ne fus même pas surprise quand il me demanda ce que je faisais ces temps-ci, si je voyais quelqu’un. Cependant, je dus prendre très largement sur moi pour paraître la plus naturelle possible, lui sortant un tas d’excuses vraies mais complètement bidons. J’avais eu le temps de le voir. J’avais toujours trouvé un moyen de lui consacrer du temps. Cependant, là, cela avait été différent. Il y avait eu Lenny. Et comme je ne voulais pas lui parler de lui… Distraitement, j’évoquais à quel point je pouvais être indispensable pour qu’il remarque mon absence, et il ne parut pas très convaincu. « Ouais ça doit être ça. » marmonna-t-il. J’haussai un sourcil tandis qu’il retirait son sac à dos de ses épaules, afin d’y chercher quelque chose. Il rangea sa caméra avant de sortir un thermos. Automatiquement, je me mis à sourire. Monsieur avait pensé à tout ! En bon Canadien qu’il était, en même temps, cela ne m’étonnait qu’à moitié. « Tiens... » me lança-t-il en me tendant une tasse. « Avec l'ingrédient secret des Canadiens ! » Je levai les yeux au ciel quand il versa le liquide chaud dans ma tasse. « Cet ingrédient secret que tu me répètes à chaque fois que tu fais le chocolat chaud ? » fis-je remarquer. « Parce que si tu veux mon avis, il n’est plus aussi secret que ça, monsieur le canadien… » Cependant, cela ne m’empêcha pas de porter la boisson à mes lèvres, me brulant la langue au passage. J’avais beau me moquer de ses origines – un peu comme pouvait le faire Barney vis-à-vis de Robin dans How I Met Your Mother –, j’aimais tout de même le chocolat chaud avec l’ingrédient secret des canadiens à l’intérieur. Le goût était tout de suite… Bon. En tout cas, certainement meilleur que celui qu’avait mon chocolat chaud quand je me risquais à en faire… Et cela m’avait toujours valu des moqueries de la part de Donovan. Monde cruel. « Ca va à l'école ? » me demanda-t-il alors. J’haussai les épaules, un sourire presque blasé sur les lèvres. « Désolée de te le dire, mais ton frère a toujours un sérieux problème avec les filles. » admis-je comme si cela était une terrible révélation. « Il va falloir que tu lui donnes des cours, ça ne devient plus possible. » Je me moquais gentiment, tout en dramatisant la situation. Je bus une nouvelle gorgée de chocolat chaud, puis fixait la mer du regard. Je jetai un rapide coup d’œil vers lui, alors qu’il se réchauffait avec sa boisson chaude et qu’il était emmitouflé dans ses diverses doudounes et manteaux. « Bah dis donc, comme Canadien pur souche j’ai connu mieux, espèce de frileux… » Je me mis à rire. C’était bon de le revoir, quand même.
Sujet: Re: Oh, I get so jealous » Quinn Jeu 21 Fév - 13:13
Oh, I get so jealous
Même si je me montre un peu grognon face aux excuses que Quinn me donne, ça ne dure pas longtemps. Je suis rarement fâché contre elle plus que quelques heures et là minutes en l'occurrence même si bien sur, je ne crois pas un mot de ce qu'elle m'a dit. Je me doute qu'elle me cache un prétendant et dans le fond je n'ai pas mon mot à dire. C'est bien ça qui me tue. Il y a toujours eu davantage que de l'amitié entre nous deux, ça a toujours été ambiguë mais apparemment tout ça n'était que dans ma tête et elle ne le voit pas du même oeil que moi. J'essaie de ne plus penser à tout ça. Après tout, il y a sûrement aussi une jeune femme pour moi quelque part dans cette ville - fantôme - qui aime bien les geeks. Je chasse toutes ces pensées noires de mon esprit parce que ce n'est pas dans mon habitude d'être maussade. Non, je suis Donovan, le gars qui raconte des conneries et qui fait rire les gens avec mes vidéos débiles sur internet. Voilà. Je retrouve ma 'vraie' personnalité, du moins celle que je préfère montrer aux gens, celle que je préfère montrer à Quinn surtout. Lui montrer que je suis blessé serait vraiment pire que tout. J'ai pas envie de l'entendre se foutre de moi parce que j'ai cru qu'il y avait plus que de l'amitié entre nous. Foutu égo. Je range ma caméra dans mon sac à dos, accroupi par terre pour poser le tout et je sors un Thermos de chocolat chaud parce que je sais que c'est ce qu'elle aime et parce que je ne pourrais pas lui demander de venir au Pôle Nord sans la remercier en lui offrant un peu de chaleur. Evidemment, elle ne manque pas de se moquer de moi quant à mon égo Canadien démesuré. On dit souvent que les Canadiens sont les français de l'Amérique, que parce qu'ils sont tout en haut du continent, ils pensent être plus intelligents et meilleurs que le reste des Etats-Unis. Peut-être que c'est vrai et je ne vais pas m'en cacher. Mon pays me manque, j'y ai grandit et j'ai dû déménagé dans une ville comme Arrowsic pour poursuivre ma vie. Y a mieux. « Cet ingrédient secret que tu me répètes à chaque fois que tu fais le chocolat chaud ? Parce que si tu veux mon avis, il n’est plus aussi secret que ça, monsieur le canadien… » Je lui envoie un certain regard noir pour lui faire comprendre que si elle n'est pas contente qu'elle peut me redonner la tasse que je viens de lui remplir mais je ne dis rien parce que dans tous les cas je sais qu'elle plaisante et qu'elle adore mon chocolat chaud pas si secret que ça.
Je décide d'aborder le sujet de l'école, de manière générale, pas forcément pour parler de mon frère. Je veux dire, je m'en fou un peu de ce qu'il fait à l'école, c'est pas moi la maman ou le papa. Du moment qu'il ne fait pas de connerie et qu'il ne tombe dans la drogue le reste m'importe peu mais vu que c'est grâce à lui que j'ai connu Quinn, je demande des nouvelles de son job. « Désolée de te le dire, mais ton frère a toujours un sérieux problème avec les filles. Il va falloir que tu lui donnes des cours, ça ne devient plus possible. » Je me contente d'hausser les épaules. Je ne tiens pas à ce que mon frère devienne un bourreau des coeurs et puis il est quand même assez jeune. Mais comme Quinn me dit ça sur le ton de la plaisanterie, autant jouer son jeu, bien que l'humeur n'y soit plus vraiment. « Tu sais... C'est mon frère et je serais toujours compréhensif avec lui. Si les filles c'est pas son truc, je ne vais pas le renier. » Oui je faisais clairement allusion au fait que mon frère était peut-être homosexuel, à dix ans. Tout à fait.
Je serre la tasse de chocolat chaude entre mes mains, attendant que la chaleur du liquide réchauffe mes doigts congelés à force d'avoir tenu la caméra en attendant que Quinn veuille bien arriver. Je suis bien content d'avoir gardé ma garde robe chaude du Canada, sans ça je me serais déjà transformé en glaçon. Et pourtant, pour quelqu'un qui vient du froid c'était pas peu dire. « Bah dis donc, comme Canadien pur souche j’ai connu mieux, espèce de frileux… » Je lève les yeux au ciel avant de tremper mes lèvres dans le chocolat chaud. La boisson me réchauffe encore un peu depuis l'intérieur même si j'ai encore les doigts et les pieds gelés. Il faudra attendre d'être à la maison pour que je sois totalement réchauffé. « Viens une fois avec moi au Canada et tu verras que même si le thermomètre affiche une température plus fraiche qu'ici, le froid sera bien plus supportable là-bas. En plus au Canada y a la neige. Ici il fait froid, mais il y a du vent, c'est tout. Ca sert à rien. » Parfois j'aime bien la contredire un peu, essayer d'avoir le dernier mot. J'y arrive rarement parce que Quinn est le genre de personne à toujours avoir une réponse à tout mais j'essaie quand même. Un jour j'y arriverais sûrement. Je finis ma tasse et la nettoie rapidement avec un mouchoir et la remet dans mon sac. « J'ai envie d'aller au pied du phare. Tu reste ici ou tu m'accompagne? » Clairement un défi.
Sujet: Re: Oh, I get so jealous » Quinn Dim 3 Mar - 22:21
Donovan and Quinn.
OH, I GET SO JEALOUS.
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Je me sentais gênée d’être là, avec lui, alors que c’était pourtant quelque chose de presque quotidien pour nous. Je ne savais même pas pourquoi je ne lui avais pas dit que j’étais en train de connaître une relation étrange – mais exclusive – avec Lenny. J’avais l’impression que, si je lui disais, je briserais notre amitié étrange et décalée, notre condition de vieux couple toujours enclin à s’envoyer les pires vacheries malgré toute l’affection que nous nous portions. J’avais l’impression que, si je lui disais, j’allais lui faire du mal autant que j’allais m’en faire. Cette situation était impossible. Alors, je me contentais de faire comme si tout allait bien, comme si la dernière fois que je l’avais vu avait été la veille. Il n’était pas dans le même jeu que moi, mais j’essayais de me persuader que cela ne serait qu’une question de temps. Le simple fait qu’il range ses affaires pour sortir un thermos de chocolat chaud me donnait l’impression de le retrouver. C’était stupide, mais c’était vrai. Je me fichais de lui avec son ingrédient secret et sa fierté de canadien – comme tous les américains pouvaient le faire vis-à-vis de leurs voisins du nord, d’ailleurs – mais au fond j’adorais ce côté-là de lui. Donovan sans cela ne serait pas Donovan. C’était un fait avéré. Et puis, on avait beau se moquer des canadiens, ils étaient quand même des gens très biens... Même s’ils vivaient presque dans le grand nord et qu’ils vivaient la moitié de l’année sous la neige, je vous le jure. Il me lança un regard noir, mais je me contentai de sourire en retour avant de me réchauffer en buvant une gorgée du chocolat chaud. Il me posa des questions à propos de l’école primaire et je lui répondis en parlant de son frère, me moquant un peu comme à mon habitude ; dans le fond, c’était vrai – Gabriel s’acharnait toujours sur les filles sans que je ne puisse comprendre le pourquoi du comment – mais j’en rajoutais pour essayer de le dérider. En vain. Il se contenta d’hausser les épaules, avant de poursuivre. « Tu sais... C'est mon frère et je serais toujours compréhensif avec lui. Si les filles c'est pas son truc, je ne vais pas le renier. » lança-t-il. L’entrain n’y était pas, mais je ne pus m’empêcher d’esquisser un petit sourire avant de lever les yeux au ciel. Je me donnai une excuse pour ne pas répliquer immédiatement en portant la tasse de chocolat à mes lèvres pour boire de grandes gorgées. Il m’en voulait. Je le savais. Et ça me rendait malheureuse. « C’est vraiment très gentil de ta part. » répondis-je en hochant la tête théâtralement. « Il aurait fallu me le dire plus tôt. » A l’âge de Gabriel, l’orientation sexuelle n’était pas encore une question à l’ordre du jour, mais soit. Je le vis tenter, tant bien que mal, de ne pas mourir congeler en serrant sa tasse de chocolat chaud comme un perdu, et je ne pus m’empêcher de lui faire une remarque. Il était canadien non ? N’était-il pas censé supporter des températures très froides, voire même moins huit milles degrés ? Un mythe s’effondrait. « Viens une fois avec moi au Canada et tu verras que même si le thermomètre affiche une température plus fraiche qu'ici, le froid sera bien plus supportable là-bas. En plus au Canada y a la neige. Ici il fait froid, mais il y a du vent, c'est tout. Ça sert à rien. » Je levai un sourcil. « La neige. Tiens, ça fait longtemps que tu ne m’en avais pas parlé. » constatai-je. « Je continue à dire que je veux le voir pour le croire. La neige, c’est dix fois pire j’en suis sûre. Et les tempêtes de neige et tout, t’y penses ? C’est sûr que c’est plus supportable si on est coincé à l’intérieur à cause de la météo… » Je me mis sincèrement à rire. Ce n’était pas méchant. C’était juste pour le taquiner un peu, le pousser gentiment à bout. Je savais qu’il me le rendrait bien, et que sous les regards noirs il ne m’en voulait pas tant que cela. Ou presque pas. J’essayais de me convaincre que c’était le cas… Après tout, il continuait à vouloir me voir, c’était que je n’étais pas complètement insupportable non plus. Il finit sa tasse, je fis de même, avant de la nettoyer et de la lui tendre pour qu’il la range en même temps que la sienne. Le liquide chaud descendit le long de ma trachée, réchauffant un peu mon corps engourdi par le froid. « J'ai envie d'aller au pied du phare. Tu reste ici ou tu m'accompagne? » Son ton sous-entendait un défi. Je me redressai, puis lui lançai un regard déterminé. « T’espères pouvoir te débarrasser de moi ? » claironnai-je avant de me mettre à marcher d’un pas dynamique vers le phare. « Allez le canadien, bouge tes fesses ! » Vous avez dit insupportable ? Très certainement. Je ne l’attendis pas, continuant mon périple vers le phare. Je savais qu’il me suivrait. Je voulais juste lui montrer que j’étais motivée, à ma manière.