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 En fait, mon journal est juste là... Et vous aussi | ROMY.

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MessageSujet: En fait, mon journal est juste là... Et vous aussi | ROMY.   En fait, mon journal est juste là... Et vous aussi | ROMY. EmptySam 3 Nov - 22:57



Amaury & Romy

Qui part à la chasse, perd sa place ! Qui va la la pêche la repêche na.

« Pitié maman, arrête de me materner. Tu te rappelles que j’ai fêté mes vingt-huit ans le mois dernier ? » Dit-il en la laissant lui épousseter sa chemise noire, un sourire fin sur les lèvres tandis qu’il tapotait ses doigts sur la table. Sa sœur les regardait, le regard amusé tandis qu’Amaury finit par saisir la main de sa mère avec amusement : « Stop, maman, je suis assez grand pour enlever les poils de ton sale chat par moi-même. » « Arrête un peu ! Henry est un très gentil chat, même s’il est… Un peu collant ? Ne râle pas s’il te plait, je suis tellement contente que tu viennes en semaine. » Il se contenta de lever les yeux au ciel avec amusement, déposant une bise sur la joue de sa mère puis haussa les épaules avant de s’assoir à table avec son père et sa mère. Devait-il lui avouer qu’il venait manger chez elle parce que son frigo était vide et qu’il n’avait pas eu le temps de faire les courses ? Non, la laisser croire qu’il venait par plaisir était bien mieux. Mais elle le connaissait assez pour s’en douter de toute manière. Comment résister à son gigot d’agneau arrosé au vin blanc avec ses petites patates aux herbes ? Impossible. Il arriva même a repartir avec une boite en plastique où se trouvait les restes : « Comme ça tu auras de quoi manger ce soir, ça te laisse le temps demain pour les couses… » Oui, elle le connaissait comme si elle l’avait fait.

S’il n’avait rien à manger le midi, il n’avait rien non plus pour son quatre heures. Et Amaury Caldwell mange toujours quelque chose à quatre heures. Il n’avait pas envie de passer par chez lui ou d’acheter un truc vite fait alors à la place, il s’arrêta dans un kiosque à journaux et en pris deux. Le premier, le New-York times que le vendeur lui commandait tous les jours car il savait qu’Amaury venait le chercher dans la journée. Il aimait ce journal, il avait pour habitude de le lire pendant six ans et avait beaucoup de mal à se défaire de ces news. Et puis il prit, exceptionnellement, le journal du coin. L’article sur lui devait être publié aujourd’hui, il était curieux de voir ça. C’était la première interview qu’il donnait, et il n’était pas prêt d’en redonner parce qu’il ne trouvait pas ça très agréable d’être questionner à tout va mais il voulait malgré tout lire ce que le journaliste avait retenu de leur petite discussion. Après avoir acheté ses journaux, il se rendit dans le lounge bar où il jouait parfois le soir. Il connaissait tout le monde, comme tout le monde le connaissait dans les lieux et dès qu’il arriva, une serveuse lui fit la bise et lui proposa un café crème avec une viennoiserie. Parfait. Il s’installa à table, passant une main dans ses cheveux avant de se mouiller le doigt pour pouvoir tourner les pages de son journal. Il se plongea dans la lecture des nouvelles locales, trouvant l’article sur les chiens de la vieille Bertha plutôt… Intéressant. Elle les nourrissait avec des nuggets, oui, et alors… ? Heureusement qu’il y avait le reportage sur l’orphelinat pour remonter un peu le niveau. Puis il tourna une nouvelle page et il vit son portrait en gros plan. Surpris, il dévisagea la photo, troublé de se voir sur le papier et constata que le sourire était en option. Bon sang, ce qu’il faisait sérieux. Il parcouru les lignes avec une certaine retenue, comme si lire quelque chose à son sujet était une insertion dans son intimité la plus profonde. Comme s’il se découvrait lui-même, la manière dont il apparaissait aux autres. La jeune serveuse s’approcha de lui, posant sa commande sur la table et Amaury lui adressa un signe de tête avec un fin sourire pour la remercier avant de se replonger dans sa lecture. Il avala sa viennoiserie, son café en lisant l’article qui reflétait du vrai en lui. Ce type l’avait plutôt bien cerné en fin de compte. Laissant tout sur la table, il se leva pour se diriger aux toilettes. C’était réellement troublant de lire ça, il aurait mieux fait de s’abstenir. Mouillant légèrement son visage après s’être lavé les mains, il se regarda dans le miroir et esquissa un sourire, ironique envers lui-même. C’était n’importe quoi, cette pseudo célébrité. Il n’était qu’un homme, sa tête en gros plan dans un journal même local, ça ne lui ressemblait pas. L’homme sortit des toilettes, tirant légèrement sur son col de chemise pour le remettre en place quand il constata une silhouette féminine assise à sa table. Arquant un sourcil, il s’approcha, elle dos à lui, et se permit de se pencher par-dessus son épaule alors qu’elle regardait son journal :

« Bonjour, ceci est mon journal, mon plateau et mon reste de café. » Souffla-t-il doucement avec un sourire sur le visage avant de se redresser et croiser les bras, dévisageant le rouquine assise à table : « Et en plus de ça, c’est la chaise où j’étais assis… Enfin, admettons que vous chercher de la compagnie, âme solitaire et rapace de journaux locaux… L’article est intéressant ? » Demanda-t-il en toute innocence, gardant cet air taquin sur le visage alors qu’il prit place en face d’elle. Oui, c’était toujours la page de l’article consacré à lui-même, et il trouvait ça plutôt marrant comme situation.
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MessageSujet: Re: En fait, mon journal est juste là... Et vous aussi | ROMY.   En fait, mon journal est juste là... Et vous aussi | ROMY. EmptyMar 6 Nov - 17:46


Qu'est-ce qu'une place, autant qu'un prénom ?

Amaury & Romy ; #1


Elle était de mauvaise humeur. Ce n'était qu'un rêve de badaud, un faux inspiré qui s'inventait des histoires et jouait avec les gens, croyant qu'il avait de l'esprit. Il lançait des phrases à la volées et attendait les éclats de rires et les applaudissements. Son émerveillement lui laissait croire qu'il avait de l'esprit et il voulait s'étaler sur un parterre de roses. Ce n'était que le rêve d'un badaud. Elle était de mauvaise humeur.

À ranger frénétiquement sa chambre, elle déplaçait et replaçait ses meubles depuis deux heures déjà. Dans la solitude de leur petit appartement elle s'était mise à faire le ménage et astiquait avec une énergie trop vive. De son chevet à l'armoire, tout avait changé de place. Ayant tout nettoyé, son pied s'agitait, trépignant d'impatience. Il lui fallait bouger, s'affairer, ne pas rester immobile, s'activer, occuper son esprit. Le détourner de ce qu'elle ne voulait pas voir. Ce qui était là dans un coin de sa tête et la démangeait depuis le matin. Ce qu'elle cherchait avec le désespoir d'une folle à chasser, à tous les prix bon dieu, à tous les prix. Ce qu'elle se serait bien arraché, si ça n'avait pas été une pensée. Impérativement, il lui fallait se soustraire à son esprit et se concentrer sur ce qu'il y avait autour d'elle pour ne pas se tourmenter. Fuir encore une fois, s'enfuir comme toujours. Cherchant un texte de théâtre, n'importe lequel, le premier venu, elle se jeta sur celui qu'elle trouva le plus rapidement et aussitôt se mit à jouer. Mais les mots l'embrouillèrent, ils lui rappelaient ce qu'elle ne voulait pas savoir.
Les ongles dans les paumes, elle traçait de petites demi-lunes dans sa chair, et se mordait les lèvres. Quelques gouttes de sang perlaient à sa bouche, et sa langue venait les chercher, encore une fois, un masque de la réalité.

Alors, s'élançant, ayant déjà vernis ses ongles, coiffé ses cheveux, changé dix fois de vêtements, rangé toutes ses affaires, nettoyé l'appartement, classé ses documents, vidé les poubelles, chanté tout ce qu'elle pouvait, elle prit son manteau rouge et se précipita dans les rues. Elle se mêla à la foule et les observa, écoutant ce qu'ils se disaient. Sa marche soûle lui vidait la tête au contact des inconnus et elle se mit à rire et tournoyer au milieu d'un parc, avant de courir parmi des enfants et jouer à cache-cache avec eux. Ses cheveux flamboyèrent enfin et elle fut vive et gaie, légère et malicieuse. L'espièglerie la reprit, elle s'empara du monde. De son ardeur elle put courir dans les rues et s'éleva son rire cristallin, manifeste de sa fougue et de son allégresse dit-on sempiternelles. Ainsi sa liesse la porta et Charlie sourit aux passants.

Ce n'était que le rêve d'un badaud. Elle ne pouvait être de mauvaise humeur.

La joie retrouvée et son enjouement de nouveau gagné, étant parvenue une fois de plus à ignorer l'odeur âcre d'un mauvais souvenir, elle éprouva le besoin de boire. Ses courses dans la ville et ses jeux avec les enfants dans le parc avaient réussi à l'épuiser, après toute l'activité qu'elle n'avait cessé de déployer toute la journée.
Romy alla ainsi vers le Jack's Lounge, un refuge idéal pour s'asseoir quelques temps en bonne compagnie. Le propriétaire était de plus Irlandais, la jeune femme n'avait pas tardé à s'entendre avec ce dernier et son père encore moins. En entrant, elle salua vivement le patron et alla à une table s'installer, sans même se préoccuper du café déjà posé. Elle était bien loin de ce genre de préoccupations, l'idée qu'il y avait quelqu'un qui n'apprécierait peut-être pas sa comagnie - ou de la compagnie tout court- ne lui effleurait pas même l'esprit. C'était à peine, pour tout dire, si elle avait conscience que cette table était déjà occupée.
Assise depuis moins d'une minute, prête pour prendre un goûter (heure sacrée que l'heure du goûter), elle sentit quelqu'un dans son dos et eut un très léger sursaut avant de tourner le regard vers l'homme qui lui parlait. Un léger sourire illumina alors son visage et l'un de ses sourcils se haussa. Oh. Oups ? Non, certainement pas. « Oups » ne faisait pas partie du vocabulaire de Romy O'Hara.
Lorsqu'il la qualifia d"âme solitaire et de rapace de journaux locaux, la jeune Irlandaise ne put s'empêcher d'éclater de rire. Nulle moquerie toutefois, c'était simplement que cela l'avait fait rire, comme une blague l'aurait fait. Disons qu'elle ne correspondait pas tout à fait à la description et que le ton de l'inconnu lui plaisait beaucoup. Il aurait pu être l'un de ces rabats-joie qui crient, sont bourrus, chassent avec brusquerie. Mais non. Il se jouait d'elle d'une certaine façon, et c'était on ne peut plus agréable. La taquinerie, un véritable art.

« Enchantée ! Et tenez donc : voici votre journal, votre plateau et votre reste de café. » dit-elle avec un sourire et des yeux pétillants en décalant un à un les éléments vers leur « propriétaire ».

« Vous n'aimeriez pas que l'on vous offre une écharpe rouge ? Ou... Un T-shirt turquoise ? » répondit-elle, comme une idée sortie de nulle part. Mais il ne faut pas s'y fier, l'esprit de Charlie a une certaine logique :

« Je ne peux vous dire s'il est intéressant, je ne l'ai pas lu. J'étais plutôt intéressée par l'absence de couleurs sur cette photographie. Et puisqu'il s'agit de vous... Vous portez une chemise noire aujourd'hui aussi ! Vous ne seriez pas un artiste maudit qui recherche la popularité pour trouver un sens à son existence ? »

Il n'y avait aucune méchanceté dans sa voix, ce n'était que de l'espièglerie.

« Dans ce cas, l'âme solitaire que je suis se fera un plaisir de combler votre esseulement. Je suis même prête à décrocher le téléphone pour que votre photo soit affichée dans tous les journaux. Vous vous doutez bien que j'ai développé des contacts dans le milieu depuis le temps que je me jette sur les journaux ! » termina-t-elle, un grand sourire, les yeux plissés en demi-lune par la malice.

Romy ne jeta pas un œil à l'article. Elle ne voulait pas savoir qui était cet homme qu'elle ne connaissait pas. Du moins, pas par cette interview. Il était bien plus intéressant de le découvrir en vrai. Après, peut-être, irait-elle lire. Et encore. Elle aimait les surprises. Apprendre petit à petit sur les gens, c'était plus attrayant. Et il n'y avait même pas besoin de connaître les éléments basiques comme les noms, l'âge, la profession. Cela, ça pouvait venir bien plus tard. Tout dépendait de la rencontre.
Et, non : elle n'avait pas l'intention d'aller s'asseoir ailleurs. Cet homme semblait sympathique et l'emplacement de la table lui convenait. Pourquoi aller ailleurs ? Elle ne risquait pas de manger l'inconnu. Pas si inconnu que ça pour le reste d'Arrowsic, sûrement.



J'aime trop le gif que tu as choisi, je vois tout à fait Romy avoir cette tête là. xD
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