Addison Chase Junior était un enfant possédant un caractère bien trempé. Il pouvait être un enfant agréable comme il pouvait se montrer insupportable devant quelque chose qui ne lui plaisait pas. Ses parents l’élevèrent comme un petit prince principalement parce qu’à leurs yeux il en était un et ensuite parce qu’ils n’avaient pas la force de lutter contre les colères qu’il pouvait piquer. Petit à petit ça devint pour excuser leurs absences. Son père car il était énormément prit par son travail et sa mère parce qu’elle passait ses week-end à Portland. Clara ne supportait plus Arrowsic, devenue trop étouffante à son goût. Pour se venger de se traitement, Addison Jr décida de maltraiter la demoiselle chargée de s'occuper de lui en l'absence de ses parents. A la moindre occasion il se montrait aussi insupportable qu'il le pouvait du haut de ses quelques années, déchirant feuilles (ou livres) qu'il trouvait dans son sac de cours, balançant de la nourriture sur ses vêtements, cassant les plats qui finissaient entre ses mains, ou offrant des concerts de hurlements interminables. Un enfant charmant. Les réprimandes de son père valaient le coup.

Les samedis ils les passaient en général avec son père. Celui-ci devait s’occuper de lui pendant que sa mère allait à Portland (quand elle ne partait pas le vendredi). Cependant il arriva un moment où il ne pouvait plus passer le samedi chez lui, l’appel du boulot étant trop fort. Ce fut la première grande dispute qui éclata dans le couple, dans le bureau d’Addison Senior. Le rejeton préféra faire profil bas. Du haut de ses six ans il n’appréciait pas vraiment que ses parents se crient dessus. Trop de tension. Il alla se cacher sous le bureau de la pièce voisine après avoir prit une de ses petites voitures. C’est ainsi qu’il fit la rencontre d’Ezeckiel Byron (surnommé Zek par soucis de nom bien trop compliqué à prononcer à son goût), lorsque celui-ci retourna à son bureau, une tasse de café dans une main. Celui-ci passa le principal de sa journée avec un gamin de six ans dans les pattes qui s’appliquait à faire des dessins de lui, ses parents et sa maison sur la plupart des feuilles (importantes ou non) qui atterrissaient entre ses mains.

Junior finit par devenir intarissable au sujet de Zek, le couvrant d’éloges avec le babillement typique d’un enfant surexcité. Discuter avec lui à ce sujet été comme vouloir discuter avec une personne bourrée. Ca devenait aussi agaçant qu’incompréhensible. Ezeckiel Byron devint le premier crush d’Addison Jr, six ans et demi. Ezeckiel Byron devint le principal sujet de conversation d’Addison Jr, six ans et demi. Cependant en grandissant il finit par trouver d’autres sujets de conversations, s’intéressa à d’autres personnes, bien que l’employé de son père restait son plus grand héros. Mais son attention envers lui se présentait sous forme de périodes plus ou moins longues durant lesquelles il cherchait à passer du temps avec lui (ou à rôder dans le lieu de travail de son père), à lui parler, lui faire des dessins,… bref, s’était un môme collant. Il le devint plus particulièrement entre onze et douze ans puis ce fut la fin de la période ‘Zek’ et le début de l’adolescence.

En grandissant Addison perdit tout intérêt pour Ezeckiel et sa crise d’adolescence se révéla être un moment particulièrement dur à passer pour tout son entourage. Il décida en premier lieu d’abandonner son prénom demandant et à ce que dorénavant il soit appelé AJ, ne supportant pas ‘Junior’. Il se mit ensuite à ne plus travailler au collège, jugeant cela inutile. Il faisait le strict minimum pour pouvoir passer dans les classes supérieures tout en témoignant d’un dédain profond envers les enseignants. C’était une tête à claque qui répondait à tout le monde. A quinze ans il commença à porter un intérêt tout particulier aux garçons. Ses hormones d’adolescents ne demandaient qu’à faire plus ample connaissance avec les beaux damoiseaux de la ville. Cependant le nombre d’homo à Arrowsic pouvaient se compter sur les doigts d’une main et c’est ainsi qu’AJ prit la décision de suivre sa mère dans ses migrations régulières vers Portland. Lesdites migrations duraient parfois une semaine, sa mère n’étant pas difficile à convaincre lorsqu’il s’agissait de sécher les cours (par contre il prétendait d’être malade devant son père, celui-ci étant moins flexible que sa mère sur le sujet).

Plus il allait en grandissant, plus ses petits camarades de beuveries entraient dans la catégorie mauvaises fréquentations. Ainsi après une soirée particulièrement arrosée il se réveilla avec un tatouage d’une subtilité et une délicatesse qui lui était propre. ‘Fagboy’ entre les omoplates. Ça priorité devint de le cacher à son père, au médecin de la ville et à n’importe quel résident d’Arrowsic. Il avait déjà une réputation de moyen merdeux, pas la peine d’en rajouter une couche. Les couches il les rajoutait à Portland, à une heure de route du paternel sévère. La leçon entra cependant rapidement dans son petit crâne: un cap ou pas cap bourré ce n'est jamais une bonne idée. Comme quoi, on apprend vraiment de ses erreurs. Puis ce tatouage lui ouvrit les yeux sur les difficultés de la vie comme 'comment gagner assez d'argent pour se retirer cette merde sans que qui que ce soit ne soit au courant?'. Pour la première fois de sa vie AJ se trouva face à un réel problème du haut de ses seize années.
Personne ne sut jamais pour le tatouage et il fut vite oublié.

Si AJ s'était tapé tous les jeunes hommes/britanniques (oui, l'accent est sexy) gay ayant croisés son chemin il n'eut jamais de relation à très long terme. La plus longue (et de loin) dura trois semaines durant lesquelles il trompa son petit ami assez régulièrement malgré toute sa bonne volonté pour ne pas le faire. Il était faible et la tentation trop forte. Puis c'était quand même un emmerdeur, ce n'était pas entièrement de sa faute. Pour résumer la situation, AJ agissait comme un gosse de riche pourris gâté en pleine rébellion contre ses parents et le monde entier, décidé à faire le contraire de ce qu'on lui demanderait (mais pas trop non plus hein... faut pas déconner). Relativement inoffensif, c'était sous cette forme que s'abattait sa vengeance contre ses parents. Parents que l'on pourrait qualifier d'incompétents lorsqu'il s'agissait de contrôler ça, trop occupés à se battre entre eux.

Petit à petit AJ se calma sur les sorties. Les fois ou il rentrait complètement bourrer (ou à défaut de pouvoir rentrer était récupéré au commissariat de police) dans la résidence de sa mère à Portland étaient beaucoup moins fréquentes. Il se dénicha de la drogue m’en n’en prit jamais, préférant vider le sachet dans les chiottes. La crise d’adolescence était passée (du moins en partie) ; il restait un jeune homme trop gâté par ses parents et dont le caractère volage s’en ressentait. A la plus grande surprise d’un bon nombre de personne il se mit à faire des efforts pour devenir un brin plus facile à vivre et freina les soirées. Loin d’être aussi agréable qu’il avait put l’être dans des jours bien loin derrière à présent, il n’en restait pas moins bourré de bonne volonté pour se faire plus agréable. Ce changement assez inattendu s’était fait pour une raison précise. AJ s’était souvenu de l’existence de Zek et avait décidé qu’il voulait coucher avec celui qu’il avait considéré comme son premier grand amour. Aussi simple que cela. Peut être pas seulement coucher. Vivre une belle histoire d’amour à la Disney ? Pouvant se montrer d’un égoïsme sans borne, il n’avait que faire de l’illégalité et la stupidité de la chose, l’idée bien encrée dans sa tête. Ainsi il se mit à minauder autour de l’employé de son père, lui faisant les yeux doux à la moindre occasion. Un comportement ridicule digne d’une collégienne amoureuse et qui n’eut aucun aboutissement. Tirant une autre carte de son jeu AJ décida d’y aller plus franchement, oubliant la subtilité. Il se cacha sous son bureau. Ses intentions n’était pas vraiment les mêmes que lorsqu’il avait six ans. Cette fois ci ça s’approchait plus d’un mauvais porno, la secrétaire sous le bureau de son patron pour lui offrir une gâterie.

Aussi étrange que cela puisse paraître, l’idée complètement tordue d’AJ porta ses fruits. Zek et lui en convinrent qu’officieusement ils sortaient ensemble. Officiellement rien ne changeait. Après tout on évite de brailler sur les toits qu’on sort avec un employé de son père d’une trentaine d’années qu’en on en a dix-sept .Ca fait mauvais genre. Surtout auprès de la police en fait. Puis dans une ville comme celle-ci les nouvelles vont vite. Les sorties se firent plus régulières, ses parents le laissaient faire, trop occupés à se disputer. S’ils ne portaient pas une attention excessive à leur fils, celui-ci ne leur en accordait pas plus. Il aurait ainsi put flairer que l’annonce d’un divorce n’avait rien d’étonnant. Pourtant lorsque sa mère le lui en parla il eut du mal à réaliser et concevoir la chose. Ca eut plus d’effet qu’un coup de poing dans l’estomac.