Sujet: ▲ Is like we never see each others. Sam 15 Déc - 18:56
“ – Is like we never see each others. ”
Norine et Imran font des bébés sur le bar, pardon picoles et dansent sur le bar.
Il reposa son verre, baillant légèrement. Il raya une phrase, réécrit celle-ci, puis continua à lire. Il était 22h et visiblement Imran terminait toujours le travail à cette même table, chaque soir. Depuis son arrivée à Arrowic il avait pris cette étrange habitude. Il avait choisi sa table et il y venait à chaque fois. Elle lui était désormée même réservée étant devenu un client habitué du bar. A chaque fois, il y venait après avoir diné ailleurs, Commencait par bosser et puis, lorsqu'il avait fini, buvait jusqu'à ce qu'il disparaisse au bras d'une femme ou qu'il décide lui-même de partir. Il y lui était déjà arrivé plusieurs fois de se retrouver dans de drôle de situation. D'être ridicule, pathétique, drôle, énervant... le bar avait tout vu de cette facette. Du plus horrible ou plus étrangement gentil. Une serveuse lui remplit son verre vide avant de débarrasser une table plus loin. Comme à chaque fois, le bar était vite rempli et plus il faisait tard, plus les jeunes débarquer. Imran s'étira avant d'attraper son verre et de le descendre d'un trait. Il ferma ensuite ses dossiers, balança le tout dans sa sacoche et se leva, remontant les manches de sa chemise. Ce qu'il fait toujours, habituellement. Avant il lui arrivait de mettre des tee-shirts, mais ça c'était avant.
« - J'vous vois galèrer depuis une bonne demi-heure tout en repoussant le moindre type qui vous approche. Alors, soyons claire, vous ne me plaisez pas. » La brune qui s'acharnait sur la table de billard leva les yeux vers l'homme qui osait lui adresser la parole. Imran Ossa les épaules lui piquant la queue qu'elle tenait pour ensuite se placer et commençait à faire rentrer des tas de boules. « - Non, ce n'est pas une technique de drague pourri, j'vous rassure. Vous me faisiez juste pitiée. Vous voyez votre problème, c'est que vous ne savez pas viser. Votre main droite doit se placer ici, la distance doit être la plus éloigné possible afin que votre élan soit la meilleure. » La dernière boule rentra. « - Et voilà. Bonne soirée. » Il lui rendit la queue avant de se diriger vers le bar. Non, il ne l'avait pas du tout ridiculisé. L'une des copines de la brune alla rejoindre son amie pour sans doute parler de ce type qui se prenait pour on-ne-sait-qui, alors que le psychiatre lui papoter gentiment avec le gérant des lieux. Celui-ci lui fit un tape à l'épaule à la fin de la conversation, laissant Imran allait commander un verre. Ce vieux Irlandais le surprenait toujours.
« - Un autre Whisky, mec. » Il attendait qu'on lui sert le verre quand il remarqua ce visage non-étranger à sa personne. Il faut dire que les pourcentages pour qu'Imran croise des personnes déjà croisées était grande. Après tout, Arrowsic était un petit trou à rat. Il fallait dire que Norine n'était pas moche dans son genre. Juste qu'elle n'avait pas l'air d'apprécier Imran à sa juste valeur de crétin, ce qui le poussait à continuer à agir comme un crétin. Mais ça, c'était une autre histoire, parce que la demoiselle venait d'entrer dans le bar et il faut dire qu'il ne s'était pas attendu à la croiser un jour ici. La jeune, petite, gentille - et encore, elle avait de la réparti -interne Norine était là. Imran attrapa son verre et ne manqua pas de faire face à la demoiselle.
« - Je sais pas si tu le sais, mais tu es entré dans un bar. » Il lui envoya un léger sourire de boire une gorgée de cette chaude liqueur qui se trouvait dans son verre. Imran était vraiment à l'aise ici, comme chez lui et peut-être était-il trop à l'aise, mais ça c'était le problème de personne. « - Quel est l'homme qui a brisé ton pauvre petit coeur de vierge effarouché pour que tu décides de venir sombrer dans l'alcool et les cacahuètes ? » Il arqua à sourcil, il y avait toujours une raison particulière à la venue d'une femme seule dans un bar. Soit elle voulait s'envoyer en l'air et exhiber ses sous-vêtements de marque, soit elle voulait pleurer sur l'épaule d'un inconnu, le sang mélangé à l'alcool. Il y avait aussi la possibilité que ça ne soit aucun des deux cas, mais Imran s'en foutait. C'était naturel pour lui de dire tout et n'importe quoi.
Dernière édition par Imran Johar le Dim 24 Fév - 17:35, édité 1 fois
Sujet: Re: ▲ Is like we never see each others. Dim 16 Déc - 16:39
« Mademoiselle, vous êtes vraiment très jolie. » Le vieil homme -il devait avoir dans les cinquante ans- reluquait l'interne qui s'occupait de lui. Sans se gêner, il posait son regard sur toutes les formes possibles et inimaginables qu'il puisse bien observer. Dommage qu'elle soit aussi bien habiller. Ses yeux se révulsaient, et bientôt, il posa ses mains sur les avant-bras de l'interne. « Vous m'avez entendu? ». Soupirant, Norine daigna enfin poser son regard sur lui. Lui, le type bourré venu en état d'ivresse avancé aux services des urgences. Qui aurait dit que faire une garde aux urgences était fabuleux? Les gens les plus dépravés se trouvaient là. Tous plus bourrés les uns que les autres. Tous plus suicidaires les uns que les autres. Les vrais urgences, les cas les plus graves n'arrivaient pas aussi souvent qu'on le pense. Secouant doucement la tête, la jeune interne jeta un rapide coup d'oeil à l'heure. Il ne lui restait plus que cinq minutes avant de laisser un autre interne, Ryan, reprendre son service. Pourquoi avait-elle accepté de prendre sa garde pour quelques heures? Elle n'en avait aucune idée. Surtout que là, elle n'était pas d'humeur à supporter un lourdingue qui allait, sans doute, passer le reste de son temps à devenir de plus en plus direct, et de plus en plus chiant. « Monsieur, je voudrais juste vous faire une prise de sang. Rien de plus. Vous pouvez vous calmer un peu, je ne vais pas vous faire de mal. » Elle l'observa lâcher prise, et de nouveau, elle put, essayer de tendre son bras, et essayer de trouver une veine valide. « Si j'avais su qu'il y avait de beaux spécimens aux urgences, je serais venu plus tôt. » Ne réponds pas. Ne réponds pas. S'occuper de ce malade commençait sérieusement à l'énerver. Elle n'était pas d'humeur ce soir. Pas du tout. Elle rêvait de prendre un bon verre d'alcool, et de s'endormir. C'était tout ce qu'elle souhaitait. « Norine. Je suis revenu. Je te remercie de m'avoir pris mes heures. Je te reprends? » Dieu merci, il était là! Ryan son sauveur! Elle leva la tête vers lui et ne put s'empêcher de sourire. « Ce fut un plaisir Ryan. Je te laisse avec mon patient. Il faut lui faire une NFS.. » D'un geste de la tête, et d'un petit sourire en coins, il comprit que le dit patient avait été lourd. Se retournant vers le patient en question, un sourire plus grand sur le visage, Norine posa sa main sur son bras et ouvrit la bouche. « Je vous laisse avec mon collègue, je dois m'en aller. Ne vous inquiétez pas, il est impressionnant comme ça, et moins sexy que moi, mais il n'a encore jamais mordu quelqu'un. » Sur ce, elle laissa le vieux, quelque peu dubitatif, et quitta les urgences. Bon sang, cette journée avait été éprouvante.
Elle adorait son métier. Elle l'adorait vraiment. Mais il y avait des moments où elle ne supportait rien. Ni leurs plaintes. Ni leurs cris. Ni leurs angoisses. Pire encore. Une heure avant de s'occuper de ce si charmant monsieur, elle avait eu le droit à une dame, suicidaire, qui lui avait hurlé dessus. Elle aurait pu comprendre cette crise si jamais elle avait eu une raison valable d'être comme ça. Un décès. Une maladie. Le chomage. Un manque d'argent. N'importe quoi. Tout sauf un Mon chat est mort, vous pouvez pas comprendre. Son chat? Elle était sérieuse là? Elle venait de tenter de se suicider parce que son chat était mort? D'habitude pourtant bien compréhensive, et sachant très bien que les patients pouvaient avoir des problèmes psychiatriques, elle tentait de se raisonner. Mais là, fatiguée par sa journée, des pensées nostalgiques lui revenant sans cesse en tête, la jeune Norine n'en pouvait plus. « Mais quelle idiote ». Seule dans sa voiture, elle venait de lâcher ces quelques mots. Pleurer un animal de compagnie décédé elle pouvait comprendre. Mais tenter de suicider pour ça, c'était hors de son esprit. Elle ne comprendrait donc jamais la psychologie. Passablement énervée, elle avait fini par appeler de l'aide auprès du psychiatre de garde ce soir-là; et heureusement, ce n'était pas Johar. Il n'aurait manqué plus que ça. Quoique celui qu'elle eut n'était guère mieux. Il l'avait presque envoyé bouler. Mais au moins, il n'avait pas été aussi pire que l'autre.
Roulant en direction de chez elle, elle passa devant le bar. Le bar. Elle qui rêvait de boire un bon verre d'alcool pour oublier cette si horrible journée finit par garer sa voiture sur le bas-côté. Boire un verre dans un bar, c'était peut-être mieux que de boire un verre et de se retrouver seul dans un lit glacial, non? Elle mit un pied dans le bar, et sut pourquoi elle était là. Pour toutes ces personnes qui buvaient. Pour cette odeur enivrante. Pour ces beaux barmans. Souriant, elle s'avança vers le bar où une dame servait à boire. Elle était à deux doigts de commander une vodka pomme lorsqu'elle fut interrompu. « - Je sais pas si tu le sais, mais tu es entré dans un bar. » Imran Johar, psychiatre aussi cinglé que ses patients, se trouvait devant elle un verre dans la main. Journée de merde pour journée de merde.. L'indien en question -il lui semblait qu'il avait des origines indiennes- était un idiot. Il jouait toujours au plus imbécile avec elle, et il avait toujours, de ce fait, le don de l'ennuyer. Jetant un rapide coup d'oeil autour d'elle, elle fit de gros yeux, et balança alors un « Ah merde, j'avais pas remarqué. », avant de se retourner vers la serveuse et de lui commander, enfin, son vodka pomme. S'asseyant sur une de ses grandes chaises, elle observa le psy. Un sourire sur son visage, il se mit à boire, tranquillement, bien à l'aide. A peine gêné de voir une interne ici. « - Quel est l'homme qui a brisé ton pauvre petit coeur de vierge effarouché pour que tu décides de venir sombrer dans l'alcool et les cacahuètes ? » Quand je vous disais qu'il était con.. Levant doucement les sourcils, surprise par cette façon de parler d'elle -il venait quand même de la prendre pour une vierge effarouchée-, elle posa de nouveau son regard vers lui. Il semblait vouloir savoir la vérité. On lui apporta alors sa boisson, et tout en prenant en main son verre, la jeune femme fit un petit sourire au psychiatre. « Ce n'est pas un homme en particulier.. en fait, c'est ma hiérarchie. Vous savez, ces hommes docteurs qui se pavanent dans les couloirs et qui refusent de répondre aux internes sur l'état de santé psychologique de certains de leurs patients.. » Pour ne pas non plus le vexer, Norine lui fit un petit sourire. Elle leva alors son verre vers lui et lui dit « santé! ». Puis, elle posa son verre sur sa bouche et en but une gorgée. Et là, elle demanda « Et vous? » et vous, pourquoi vous êtes là?
Sujet: Re: ▲ Is like we never see each others. Lun 24 Déc - 17:43
“ – Is like we never see each others. ”
Norine et Imran font des bébés sur le bar, pardon picoles et dansent sur le bar.
L'habitude. C'était une habitude d'aller vers les gens sans le moindre gène, de parler, de rire, de se moquer. Imran n'avait pas appris à être comme ça, il était comme ça. C'était naturel. Il n'y avait rien de plus amusant que de jouer avec l'esprit de l'homme. De faire le tour de la personnalité d'une personne pour en trouver la moindre petite faille. En gros Imran passait la plus part de son temps libre à faire une chose et une seul. Il emmerdait le monde. Et il adorait ça. Personne ne pouvait réellement savoir pourquoi il faisait ça et ce que cela lui apportait, mais il n'y avait, en réalité, rien à comprendre la dedans. Chacun vivait à sa manière et c'était ainsi qu'Imran vivrait. On aurait pu croire qu'après la mort de Minissha il aurait été plus « doux », plus aimable, plus gentil. Ce n'était pas le cas. En réalité, il vomissait sa colère par-dessus le monde encore plus violemment qu'avant, parce que le monde ne méritait pas de connaitre la gentillesse. Verre de whisky à la main, il regarda le bar un instant. Il fut un temps où il pouvait passé des heures dans une même pièce, au même endroit, plongé dans ses écrits sans jamais lever les yeux de la feuille. Aujourd'hui il se contentait de bosser et ensuite de s'amuser et de faire la fête, sans raison. Sans aucun but.
C'était sans doute ce qui l'avait poussé une fois à agir aussi bêtement avec Norine. Elle était venue le voir dans son bureau un jour, ayant besoin de l'avis d'un psychiatre pour un patient. Elle ne pouvait pas mieux tomber. Sauf qu'Imran ne s'intéresse qu'à ses patients à lui. Egoïste ? Hypocrite ? Non, juste qu'il y avait deux raisons pour laquelle il proposait son aide. Quand le patient a véritablement besoin d'aide ou quand le patient à assez de frics pour passer une heure à se vernir les ongles. Dans le cas de Norine, il ne refusa pas parce qu'elle avait de belle fesse. Et qu'une belle paire de fesse ne se prenait pas de refus. Mais une fois devant, l'ennui s'étant emparé d'Imran, il s'était contenté d'envoyer bouler la demoiselle et son patient, blaguant et se retirant l'air de rien. En gros, il avait fait perdre le temps de Norine et cela avec le sourire. C'était étrange de voir la jeune interne ici. Imran avait l'habitude de voir des visages familiers, mais là c'était différent. Il ne pouvait pas la laisser seule, il devait aller parler avec elle, la taquinait. Alors la première question qu'il posait n'était qu'un vaste « pourquoi ? » Assis sur le comptoir, on venait de servir le verre que Norine avait commandé. Elle envoya un léger sourire à Imran, qui curieux attendait une réponse à sa question. Et sa réponse fut fort concluante.
« - Oui, c'est vrai, j'me pavane. » répliqua-t-il très vite levant à son tour son verre pour qu'on entende le bruit des deux glaces s'entrechoquer. C'était une affirmation, une chose qu'il se disait à lui-même. Un sourire rapide et une gorgée dans la bouche alors que Norine lui demande ce que lui, fait là. « - Moi ? » Il marqua une pause, rajoutant : « - Met moi dans la liste des ivrognes habitués du bar. » Il leva son verre regardant celui-ci à moitié plein de Whisky. Il fixa un moment la texture avant de poser ses yeux sur son doigt. Un anneau doré était là. Encore une fois, il l'avait mit à son doigt comme chaque matin. « - Je suis là uniquement pour la boisson et de temps en temps, j'arrive à trouver d'autres occupations... Comme attendre chaque nuit qu'une petite interne franchit cette porte. » Il posa son verre, retirant son anneau d'une manière naturelle, tout en sortant le chaine autour de son cou pour remettre l'objet à sa place. « - Parfois, il n'y aucune raison. On en a juste envie. On veut juste boire un verre et ne pas penser à autre chose. »Il réajusta le col de sa chemise et d'un air plus sérieux il reposa sa question : « - Alors, Pourquoi tu es là ? Au dernière nouvelle je n'ai pas brisé ton petit coeur ma jolie. Et j'ai du mal à croire que les filles comme toi connaissent la définition du mot «amusement. » »
Sujet: Re: ▲ Is like we never see each others. Mer 2 Jan - 21:04
Quand on vous demande si vous préférez être seul ou mal accompagné, vous allez sûrement répondre que vous préférez être seul. Vous aurez parfaitement raison. Et allez savoir ce qui était passé par la tête de Norine cinq minutes auparavant. Elle pensait à ce moment-là que boire un coup dans un bar, ça pourrait être beaucoup plus sympa que boire un coup, toute seule, à se morfondre sur son lit. Mal lui en a pris! Si elle avait su, qu'ici même se trouverait Imran Johar le pire médecin de tous les temps, peut-être aurait-elle revisité son jugement. Parce que celui qu'elle supportait le moins dans l'hôpital -ou du moins, l'un de ceux qu'elle supportait le moins- était bel et bien là. Prêt à lui pourrir sa dégustation de sa vodka-pomme. Alors, maudissant le sort de lui avoir fait croiser le chemin de Johar, la jeune interne répondit à sa question, tout en se moquant doucement de lui. Elle n'avait toujours pas digéré la façon dont elle s'était fait envoyée bouler, elle et son patient, par le psychiatre. Le patient avait à ce moment-là énormément besoin d'aide, et voir ce psy se moquer de lui de la sorte ne l'avait pas aidé dans sa démarche psychiatrique. Norine avait eu du mal à le convaincre d'aller en voir un autre, tout en essayant de ne pas caser des connards à la place de Johar.
« - Oui, c'est vrai, j'me pavane. » Tiens. Au moins, il l'admettait. C'était déjà ça. Il manquerait plus qu'il lui dise quelque chose comme quoi ça ne lui ressemblait pas, et elle aurait eu grandement du mal pour ne pas lui répliquer en lui jetant sa boisson en pleine figure. Buvant à son tour, Norine lui demanda ce qu'il faisait là. « - Moi ? » Bah oui, lui. Ils parlaient avec une tierce personne là? Hochant doucement la tête, Norine se demanda si il n'était pas atteint de schizophrénie. Au point où étaient les habitants du Maine, elle ne serait même pas surprise.. « - Met moi dans la liste des ivrognes habitués du bar. » Un ivrogne? Levant doucement les sourcils, Norine ne fut en même temps qu'à moitié surprise. Je vous le disais, ici, elle s'attendait à tout. Suivant alors le regard du docteur, elle s'aperçut qu'il regardait, apparemment tristement une alliance qu'il avait à son doigt. Peut-être sa femme l'avait-elle quitté. A cause de ses innombrables conneries. « - Je suis là uniquement pour la boisson et de temps en temps, j'arrive à trouver d'autres occupations... Comme attendre chaque nuit qu'une petite interne franchit cette porte. » Dès qu'elle entendit le son de sa voix, elle posa aussitôt ses yeux ailleurs que sur sa main. Elle était gênée. Surtout que là, même sans l'observer directement, elle voyait bien qu'il prenait son anneau, et le remettait sur sa chaine. Pour cacher sa gêne, l'interne prit son verre et but une gorgée. « - Parfois, il n'y aucune raison. On en a juste envie. On veut juste boire un verre et ne pas penser à autre chose. » Elle acquiesça doucement. L'idiot qu'il était cachait peut-être autre chose. Comme un homme beaucoup plus sensible qu'il n'en paraissait. Peut-être que sa femme l'avait quitté pour quelqu'un d'autre. Peut-être qu'il souffrait. Peut-être même qu'elle n'était plus de ce monde, elle aussi. « - Alors, Pourquoi tu es là ? Au dernière nouvelle je n'ai pas brisé ton petit coeur ma jolie. Et j'ai du mal à croire que les filles comme toi connaissent la définition du mot «amusement. » » Elle qui jusque-là observait sa vodka releva doucement la tête vers lui. Elle lui offrit même un petit sourire. Bon sang. Soit elle était trop naive et se laissait avoir trop facilement, soit elle était trop compatissante. La façon qu'il avait de jouer avec cette alliance ne l'avait pas mis en confiance; elle avait clairement le doute quant à son esprit tordu. Au fond, il criait peut-être de souffrance. Passant une main dans ses cheveux, elle finit par mettre sa main gauche sur la table et à pianoter doucement sur le bar.
« Peut-être que je fais la même chose que vous. » Pianotant sur le bar, elle mettait ainsi en évidence la bague qui ornait son doigt. Il n'y avait pas d'alliance. Mais il devrait y en avoir une. A la place se trouvait une belle bague. Sa bague de fiançailles. La bague que Rafe lui avait offert en la demandant en mariage après une journée de randonné. Ils étaient dégoulinants de sueurs, mais ravis d'avoir passer une journée ensemble au pied d'Hualālai. C'était loin d'être romantique, mais Norine s'en était fichue. Elle vivait dans un pays romantique; un souvenir sur une plage ne l'aurait pas autant marqué que là-bas. « Vous ne m'avez pas brisé le coeur. Les USA l'ont fait pour vous. » murmura-t-elle alors, déglutissant aussitôt après une gorgée de sa vodka. Ca lui arrachait la gueule; ça lui convenait parfaitement. Et pour on ne sait quelle raison, Norine finit par lâcher ces quelques autres mots. « Je viens aussi ici pour oublier pourquoi je suis seule. » Elle sourit, observa alors l'indien. Bizaremment, elle ne le voyait plus comme avant; un type arrogant qui se fichait tout. Parce que vraisemblablement, c'était un type horrible qui avait un jour aimé quelqu'un. « Et détrompez vous, les jeunes internes savent aussi ce qu'est l'amusement. On ne passe pas toujours notre temps à parler toucher rectal, vomis et endoscopie.. »
Sujet: Re: ▲ Is like we never see each others. Mar 8 Jan - 13:40
“ – Is like we never see each others. ”
Norine et Imran font des bébés sur le bar, pardon picoles et dansent sur le bar.
Il n'avait pas honte de venir là chaque soir, chaque nuit. Il n'avait pas honte de prendre toujours la même table, de boire toujours le même whisky. Il n'avait pas honte d'être ce qu'il était. D'être arrivé à un tel pont et de sombrer si lamentablement. Il ne regrettait jamais grand-chose, ne culpabilisé jamais pour grand-chose. Il était lui, toujours lui. Imran Johar. Il avait changé avec le temps, sans pour autant évoluer dans un bon sens. Bon il fut un temps où il était presque apprécié par son entourage, mais ça c'était l'effet Minissha. C'était son sourire, sa manière de lui parler, sa manière de le réprimander. Minissha n'avait pas besoin de faire grand-chose pour qu'on l'aime elle. Imran c'était tout le différent, sauf qu'il ne faisait rien pour qu'on l'apprécie. Avant la perte de sa mémoire pourtant, il était très sociable. Charmeur, drôle, il avait cette facilitée de parler aux gens autour de lui. Il se faisait des amis très vite, trop vite peut-être. Maintenant, il n'adressait que des paroles en l'air, sans chercher la moindre amitié et il se contentait de boire pour oublier la vie qu'il avait eue et la vie qu'il avait toujours.
Croiser Norine, c'est comme découvrir une potatoes dans ses frittes au Mcdo. Un petit plaisir comme ça qui sort de nulle part dans un torrent d'habitudes. Peu importe ce que la jeune interne pouvait penser de lui, Imran s'en fichait royalement. L'importance pour lui, c'était de pouvoir s'amuser un peu en sa compagnie. De pouvoir rire un peu et laisser de côté cette vie qu'il tentait toujours de noyer dans son verre de whisky. Et puis Norine n'était pas désagréable à regarder, loin de là. Imran ne se rendait pas compte, mais il lui arrivait souvent de parler d'une manière calme, apaisante. Presque comme si le but était d'ouvrir ses pensées au monde sans que celui ne s'en rend compte. Un moyen comme un autre de s'ouvrir sans doute. Sans trop le faire, sans trop s'en rendre compte parce qu'il n'aimait pas vraiment s'ouvrir aux autres. Il reprit alors ses esprits, retrouvant son ton habituel et ses phrases agaçantes. C'était toujours très naturel chez lui de revenir à la source de sa connerie. Il lui demanda donc ce qu'elle faisait si, avouant qu'il ne pensait pas avoir brisé son petit coeur et que les filles comme elle ne pouvait pas connaitre le mot amusement. Il fut surpris de voir Norine sourire, visiblement elle n'allait pas fuir face à Imran et elle était même prête à rester là boire sa boisson et à répondre au psychiatre.
La même chose que lui ? Intéressant. Il remarqua les mains de la jeune femme sur le comptoir du bar, une bague à son doigt. Fiancé ou juste une technique pour éviter que de gros lourds viennent lui parler ? Bon, il avala ce qui restait de sa boisson tout en faisant signe qu'on lui ramène un autre verre. Elle avoua alors que l'Amérique lui avait brisé le coeur. Houlà, il avait donc réussit à la faire parler de sa vie, cool Imran aimait bien les gens honnêtes qui ne cachait pas grand-chose. Ça l'évitait à se casser la tête pour découvrir tout à un tas de choses sur leurs vies.
« - Les USA ? » il faut l'avouer, il était soudain très curieux et il avait bien envie de savoir ce que la jeune femme allait dire ensuite. Il attrapa le nouveau verre qu'on venait de lui poser et il but une gorgée alors qu'elle avoua qu'elle était là pour oublier qu'elle était seule. Il ne lâcha alors pas une seconde Norine du regard, reposant son verre. Visiblement elle avait peut-être eu quelqu'un qui désormais n'était plus du tout de ce monde. Quelqu'un qu'elle avait perdu, comme lui avait perdu Minissha.
« - C'est bon à savoir alors. » il parlait du fait qu'elle savait comment s'amuser, pas d'autre chose bien entendu. Donc, récapitulons. Elle avait sans doute perdu quelqu'un, visiblement à cause de l'Amérique donc... l'armée ? Imran but une autre gorgée. « - Tu sais donc comment t'amuser, alors dit moi ce soir, si je n'avais pas été là ton programme ça aurait été quoi ? Siroter du vodka-pomme jusqu'à comprendre que ce n'est pas comme ça qu'on boit ? » Il joua avec son sourcil, comme pour taquinait la demoiselle. Ce n'était pas le moment de parler de qui elle avait perdu et pourquoi elle se retrouvait seule, sans doute plus tard dans la soirée. Parce qu'il ne voulait pas parler d'elle. Il n'aimait pas parler de Minissha et préférait de pas en parler du tout.
« - Hey, pitié, dit moi que dans ta liste y'avait danse sulfureuse sur le bar. Ça, c'est amusant. J'peux même te montrer comment faire. » Il n'était pas dingue, c'est juste l'alcool qui commence à monter, légèrement. Imran se surprend toujours à faire de drôle de choses quand il vient boire. Des choses qu'il ne ferait pas habituellement, des choses qu'il devrait plutôt éviter de faire. Mais rien ne l'arrête vraiment. Il n'avait pas besoin de limites, il n'en avait pas.
Sujet: Re: ▲ Is like we never see each others. Sam 12 Jan - 17:55
Allez savoir pourquoi, mais la jeune interne, d'habitude si réservée sur sa propre vie, venait d'en dévoiler une mince parcelle à un type incroyablement taré. Sa façon de se qualifier d'ivrogne l'avait peut-être aidé dans sa démarche. Au petit matin, le lendemain, il ne se souviendrait peut-être même pas de sa soirée, laissant Norine complètement au dehors de toutes ses pensées. Il pensera qu'il a du aller dans un bar, qu'il aurait siroté sa boisson favorite tout en matant inlassablement les seins de la serveuse. Peut-être avait-elle osé se confier un minimum, atteinte par les propos touchants de ce psy'. Il était là, une bague à son doigt qu'il glissa aussitôt dans son collier, tirant un trait sur un lien inévitable avec une personne. Ce geste ne la rendait pas étrangère à tout sentiment ; il souffrait. Ce psy souffrait. Il avait beau essayer de soigner les maux des personnes, lui-même avait un mal qu'il n'arrivait pas à soigner. Les soignants sont souvent les plus touchés. On fait tout pour aider les autres, pour s'approprier leurs besoins, et pour tenter de les sauver de leurs torpeurs. On réussit assez souvent, on échoue parfois, mais on essaye à chaque fois. Mais pour nous-même, on a plus de mal. On est dans le déni, on ne voit pas qu'on souffre. On se laisse aller pour ça, on boit, on fume, on évite les personnes qui nous reflètent notre malheur, jusqu'au jour où on atteint le burn-out. Ce point de non recul. Ce point qui nous dépasse.
Norine fait partie de ses soignants qui refusent d'être aidée. Dès qu'une femme perd son mari et qu'elle n'arrive pas à s'en remettre, Norine n'hésite pas à lui faire une prescription pour un petit anxiolytique, ou bien l'envoie consulter quelqu'un qui saura l'écouter -pas Johar; elle avait cessé d'envoyer les gens chez lui-. Mais elle-même, elle ne s'écoute pas. Elle reste dans son coin, se laisse aller à pleurer, vide le boite de mouchoirs, hurle sa détresse, mais reste là, seule, sans aide. Elle ne supporterait pas de voir quelqu'un fouiller dans son passé amoureux. Elle veut garder ses souvenirs uniques, rien que pour elle.
C'était pour ça qu'elle se sentait tout bizarre d'avoir avouer sa solitude. Encore plus de l'avoir avouer à Imran Johar. Sa curiosité était piquée au vif. « - Les USA ? » Son regard ne cessait de l'observer, et elle s'en sentait presque gênée. Sans rien rajouter d'autre, elle dévia doucement la conversation, prétextant plutôt que les internes savaient s'amuser, souriant de temps en temps pour lui montrer que oui, tout allait bien. Après tout, c'était vrai. Ils savaient s'amuser! Ils ne parlaient pas tout le temps toucher rectal, étourdissement, syndrome post-traumatique. Ils savaient s'amuser, notamment avant. Quand ils étaient plus jeunes, quand ils avaient dix-neuf ans, durant leur deuxième année d'étude. C'était sans doute la meilleure année de son cursus celle-là. Ils avaient encore le temps de participer à des orgies médicales, où chaque futur diplômé se retrouve dans un état déplorable qu'il renie le lendemain ou qu'il assume un sourire aux lèvres en le voyant danser du Michael Jackson sur la table basse dans une pièce inconnue à ses yeux. Pire encore, il se moque d'eux en se voyant tomber à la renverse, et se fracasser la tête contre cette table, comprenant ainsi d'où venait cette bosse derrière son crâne. « - C'est bon à savoir alors. » Norine but une gorgée dans son verre.« - Tu sais donc comment t'amuser, alors dis moi ce soir, si je n'avais pas été là ton programme ça aurait été quoi ? Siroter du vodka-pomme jusqu'à comprendre que ce n'est pas comme ça qu'on boit ? » Quelque peu vexée, la jeune fille posa son regard sur lui. A peine taquin, il fit ce petit jeu de sourcil qui l'amusait, et qui lui rendit son sourire. Il se moquait d'elle là. Il la prenait pour qui? Très bien! Il n'allait pas être déçu. Elle secoua la tête, et d'un coup d'un seul, elle sirota son verre en entier, cul sec, déposant son verre vide sur la table d'un coup. La vodka lui brûlait à la gorge. Sa tête même commençait à tourner -elle n'avait pas pour habitude de boire beaucoup; un verre d'alcool suffisait à la mettre pompette-. « - Hey, pitié, dit moi que dans ta liste y'avait danse sulfureuse sur le bar. Ça, c'est amusant. J'peux même te montrer comment faire. » Lui montrer comment faire? Un petit rire léger sortit de sa gorge. Ce psy était timbré, complètement taré, comme certains de ses patients.
Mais elle, elle ne se laissait pas démonter. L'occasion était trop belle. « Chiche? » demanda-t-elle alors, souriant, montrant cette fois toute sa dentition. Le verre qu'elle venait de se siroter en quelques secondes commençait à lui mettre la tête à l'envers. Il suffisait d'un rien pour l'envoyer au pays des bourrés. La preuve. Tout autour d'elle, ça commençait à vaciller. Elle se sentait comme sur un bateau dans une mer agitée. « Allez-y, montrez moi comment faire! » Sur ce, elle se retourna vers la serveuse, et commanda un autre vodka-pomme. Ca suffisait pour la rendre heureuse. Si elle buvait autre chose, elle risquait de vomir. Les mélanges n'étaient pas trop faits pour elle. Mais là, elle voulait s'amuser. Elle voulait montrer à ce psy qu'elle aussi savait s'amuser. Que tous les internes n'étaient pas des gens supers sérieux qui passaient les trois-quart de leur vie à parler médecine. Si il fallait faire ça pour qu'il cesse de croire ces sornettes, elle allait le faire. Surtout que bon, elle était venue dans ce bar pour oublier. Il le lui donnait une bonne occasion. Boire pour oublier. Alors, sur un ton de défi, elle se lança. « Si ça me convient, je fais une démonstration de Hula! » Oublier sa nostalgie. Penser au présent. S'amuser. S'éclater. Ne pas pleurer.
Sujet: Re: ▲ Is like we never see each others. Sam 12 Jan - 22:59
“ – Is like we never see each others. ”
Norine et Imran font des bébés sur le bar, pardon picoles et dansent sur le bar.
Cette soirée allait mal finir. Il s'en rendait compte, il le savait et pourtant il allait continuer dans sa lancé sans s'arrêter. Parce qu'Imran Johar était complètement givré. Ainsi il avait taquiné, il avait presque défié Norine en lui disant qu'on ne boit pas comme ça. En gros, Imran était prêt à montrer autre chose à la jeune Interne.
Ce n'était pas par envie de se justifier vis-à-vis de leur première rencontre. Loin de là, Imran s'en fichait et une fois à l'hôpital il reviendrait cet homme presque sans coeur qui crache sur tout - sauf ses patients - et qui bois du café comme un verre de rhum. Non, il voulait juste lui montrer qu'il y avait une raison dans la vie pour qu'on change du tout au toute la nuit. Qu'on se lâche, qu'on sort de ses limites pour rire parce qu'on en a tout simplement besoin. Boire un verre et broyer du noir sur une vie qui ne changera pas, ça nous enfonce. Pousser les choses aux plus loin, atteignant le ridicule même de sa personne et découvrir qu'on est capable de choses incroyables... c'était vivre, tout simplement. Et Norine devait vivre comme Imran vivait chaque nuit. Parce que c'était une habitude pour lui d'entrainer tout le monde, n'importe qui dans sa folie. La solitude pouvait causer trop de dégât pour décider par soi-même qu'on préféré le coin d'un mur plutôt qu'un bar bien remplis.
« - Chiche ? » Imran explosa de rire devant la demande de Norine. Tout en descendant de sa chaise, il entendit Norine enthousiaste à l'idée de savoir comment faire. Alors là, il se rendit compte qu'elle ne tenait pas du tout l'alcool. Ce qui l'éclata encore. « - Une démonstration de Hula ? Ok. » Il haussa les épaules avant de montrer sur le bar. Le serveur le regarda, mais Imran avait tellement l'habitude de faire des choses idiotes qu'il s'occupa juste d'écarter quelques verres et un bol de cacahuète. Le gérant savait qu'Imran remboursait toujours pour les dégâts qu'il causait. C'était donc un bon client. Il fit un signe au serveur lui murmurant à l'oreille de changer la musique alors que certaines personnes se tournait déjà vers Imran pour voir ce qu'il allait faire. Tout en suivant alors doucement le rythme de la musique, Imran se déhancha légèrement, retirant petit à petit les boutons de sa chemise. Il jouait complètement le jeu un énorme sourire charmeur sur les lèvres. Il tourna sur lui-même, attrapant une bouteille d'alcool, se baissa et servit lentement le verre d'une femme et de sa copine qui était là. Il recula doucement sans jamais arrêter de se déhancher tout en retirant légèrement sa chemise. Il se retrouva alors torse nu sur le bar et on entendit alors quelques cris plus loin. Les filles présentent ce soir avait l'air d'apprécier le spectacle. Il tourna le dos à ses mesdames, retirant sa ceinture qu'il plaça autour de Norine doucement et une fois de nouveau debout sur le bar, il cria d'extase face à la soudaine ambiance dans le bar. « - Wouh ! » Le sourire aux lèvres, Imran invita une jolie rouquine à le rejoindre. Il éclata de rire face à certain cris.
Il fit tourner la demoiselle, dansant collé-sérré un moment pour ensuite la faire redescendre du bar doucement, gardant son visage très près du sien. Oh Imran savait comment captiver une femme. La musique bâtait toujours son plein quand Imran descendit du bar, dansa près de certaines demoiselles - qui ne manquèrent pas de toucher son torse comme si c'était une obligation - avant de se tourner vers Norine.
« - Allez, a-t-on tour ma belle. » Sans attendre de réponses, Il souleva Norine de tout son poids pour poser ses fesses sur le bar.
Sujet: Re: ▲ Is like we never see each others. Ven 18 Jan - 19:36
Il existe des fois où on ferait mieux de se taire. Parler n'était jamais totalement bon. Encore moins quand, comme une idiote, on lançait un défi. On lui avait souvent dit, gamine, de tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler. Elle n'avait jamais écouté ça, disant que c'était des conneries. Qui serait capable de tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler? Personne ! Car le temps qu'on le fasse, la personne en face avait déjà changé de sujet. Mais n'empêche que ça, elle aurait mieux fait de le faire là. Parce que, comme une imbécile, elle venait de dire que si ce que le psy faisait lui plaisait, elle-même danserait la hula. Quelle idiote! La hula n'était pas une danse facile, il fallait réussir à jouer de son derrière comme jamais, et ça, elle réussissait très bien à le faire. Rafe aimait bien la voir danser cette danse. Encore mieux quand ils étaient dans une chambre, les yeux du monde fermés.
Mais là, lancer cette idée était bête. Elle n'avait guère envie de jouer de son popotin sur une danse assez sexy -elle n'en démordait pas, la hula était sexy- devant ce médecin. Elle savait que le lendemain, il serait capable d'aller raconter à tout l'hôpital qu'est-ce qu'elle faisait de ses soirées. Ca ne l'impressionnerait même pas venant de sa part. Il en serait fermement capable. « - Chiche ? » Il riait, et bizarrement, malgré tous les avertissements que lui lançait son cerveau, elle était incapable de dire non, de revenir en arrière. Elle se contenta de sourire, hochant la tête positivement. Oui! Chiche de chez chiche! « - Une démonstration de Hula ? Ok. » Même si c'était là qu'elle aurait dut prendre la parole pour se rattraper, mais non. Elle ne fit rien. Elle le regarda juste se lever, et monter sur le bar. Le serveur ne semblait même pas surprit. Il était fou, ou...? Norine eut vraiment l'impression que ce n'était pas la première fois qu'Imran faisait ça. Peut-être qu'elle devrait sortir son téléphone, et le filmer. Histoire d'avoir de quoi le faire chanter si jamais il raconterait à qui que ce soit cette soirée au bar! Prenant son verre dans sa main, elle but une gorgée, et resta les yeux rivés sur lui. Le serveur changea la musique. Alors là, ce fut le spectacle! En suivant le rythme de la musique, Johar commença à se déhancher, retirant doucement les boutons de sa chemise. Il était bien foutu. Très bien foutu même! Les yeux grands ouverts, Norine était une témoin, impuissante, du carnage qu'il faisait. Les gens s'étaient rapprochés. Les femmes surtout. Elles l'observaient toutes, riant, tapant dans leurs mains, et l'encourageant à continuer. Secouant sa tête, stupéfaite par tout ce qu'il faisait, Norine le regarda jouer avec la bouteille d'alcool. Il dansait, faisait jouir de plaisir les femmes, et se montrait séduisant. Vraiment séduisant. Sans sa chemise, Norine ne pouvait que constater ça. Elle commença alors, elle aussi à taper dans ses bras, porter par la ferveur des autres personnes présentes. A un moment, il retira sa ceinture, se baissa et vint la mettre autour de Norine, hurlant d'un coup un « - Wouh ! », avant de se retourner vers une rouquin qu'il embarqua dans son délire.
Au moins, maintenant, c'était sûr; Imran Johar était fou..
Dansant collé-serré contre elle, il semblait être en plein extase. Quand il eut finit, il descendit du bar, et se retrouva à côté de Norine. « - Allez, a-t-on tour ma belle. » sans lui laisser le temps de répondre, il la souleva, et la fit s'asseoir sur le bar. « Doucement » Norine en était certaine; le fait d'être aussi proche de son torse faisait d'elle une cible pour toutes ses femmes. Mais n'empêche, qu'elle était gênée. Gênée qu'il l'ait facilement manipulée. Gênée de s'être laissé avoir. Alors, pour se donner du courage, elle attrapa son verre, et commença à boire une gorgée, puis deux, puis trois, puis..tout le verre. La gorge lui brûlait terriblement. Mais au moins, elle allait être moins complexée. Elle pourrait se déhancher sans rien se soucier. Elle se releva alors, avec un peu de mal, mais elle réussit néanmoins à prendre appui sur le bar et à se lever. Elle se retourna vers le serveur, et lui demanda si il pouvait trouver une musique. Celui-ci hocha la tête, et quelques secondes plus tard, la musique retentit. Ah Hawaii! Ah son pays lui manquait. Son sourire se fit de suite plus grand. Elle se revoyait déjà, sur une plage de sable fin, au coucher de soleil, avec Rafe. Fermant les yeux, elle commença à danser. Déhanchant son derrière. Faisant trémousser ses fesses. Jouant de ses bras. Un coup à gauche. Un coup à droite. Relevant les bras. Les faisant glisser le long de son corps. Tout en continuant pendant tout ce temps, à faire trémousser ses fesses. Elle se déchainait sur le bar, elle entendait bien quelques clameurs, et mieux encore, se retrouvant d'un coup réchauffé, elle enleva son pull qu'elle balança dans la salle. Histoire de dévoiler un petit débardeur et montrer son décolleté. Elle rouvrit les yeux après avoir faillit perdre l'équilibre; l'alcool commençait vraiment à faire son effet. Ils étaient là, et l'applaudissaient. Elle continua alors, se retournant, d'un côté, puis de l'autre, faisant des petits ronds, les laissant admirer ses fesses qui remuaient. Et la musique s'estompa. Elle sourit, et redescendit alors du bar, juste à côté d'Imran.
Elle faillit une nouvelle fois tomber, et se rattrapa de justesse aux bras du psy. "On a fait un tabac!" Un grand sourire sur les lèvres, les yeux quelque peu explosés par l'alcool, elle lâcha alors un « Ne me demandez pas de remonter sur le bar, je pourrais plus là.. Le bateau tangue de trop! »
Sujet: Re: ▲ Is like we never see each others. Dim 27 Jan - 13:45
“ – Is like we never see each others. ”
Norine et Imran font des bébés sur le bar, pardon picoles et dansent sur le bar.
On n'avait pas besoin de beaucoup pour s'échapper. C'était la règle d'Imran. Un rien pouvait suffire à voir le monde différemment. Un rien ne pouvait vous redonner le sourire sans le moindre problème et vous permettre de rire de bons coeurs avec une facilité qui vous avait jusque-là échapper. Cette soirée allait sans doute finir mal où bien l'inverse, on ne pouvait réellement savoir ce qui allait advenir de Norine et d'Imran, surtout avec un taux d'alcool élevé. Mais il fallait profiter du moment présent plus qu'autre chose. Imran faisait partie de ces gens qui à force de trop côtoyer la mort finissait par savoir ce que vivre le moment présent signifiait. Depuis la mort de Minissha il avait utilisé ce prétexte comme un bon moyen d'aller au-devant des choses et ce soir encore il n'avait peur de rien. Il n'avait pas peur de monter sur le bar et de danser, de retirer peu à peu ses vêtements, de jouer les hommes sensuels. De faire une petite danse sans jamais perdre le sourire où se demander ce que pouvait bien penser les gens de lui. Imran était le genre d'homme qui n'en avait rien à foutre. Des autres et de la vie. Il n'en avait rien à cirer de ce qu'on dirait de lui demain où de ce que pense actuellement Norine en le voyant jouer le jeu à fond. Parce qu'il n'avait tout simplement rien à perdre.
Il n'était pas fou, il était juste vivant. Il redescendit du bar et posa les fesses de Norine là où plus tôt il s'était déhanché. A son tour maintenant. C'est fou, mais elle comprendrait sans doute la joie et la force que l'on ressent quand on est une attraction humaine. Tous ces gens qui vous regardent, ris, souris, cris. C'est magique ce pouvoir qu'un regard à sur vous et cette force qu'elle vous procure. On a alors l'impression d'être au-dessus de tout, d'être plus fort que tout.
Amusé, Imran regarda la jeune demoiselle vidait son verre pour se donner sans doute un peu de courage. Oui, il trouvait ça très comique, mais il avait surtout hâte de voir ce que ça allait donner. Elle réussit avec un peu de mal à se mettre debout sur le bar, sous le regard d'Imran. Après quelque seconde, une musique retentie dans le bar et tout de suite, Imran eu l'impression d'être près des plages hawaïenne. Imran y était allé une fois, il avait trouvée l'endroit reposant. Ressourçant. Norine se mit alors à danser suivant la musique. Imran participa aux cris masculins qui se firent entendre dans le bar. Il aperçut même une femme donner un coup à son mec qui matait la danseuse sur le bar. Ce qui le fit rire. Il remarqua ensuite le pull de Norine volait. Elle était incroyable n'empêche et elle n'avait pas menti. Elle ne s'était pas dégonflée, elle avait joué le jeu et elle était assez incroyable. Elle s'arrêta alors après un moment pour retourner près d'Imran en manquant de peu de tomber une nouvelle fois, Mais Imran la rattrapa avant qu'elle ne se casse quoi que ce soit.
« - Tu as été fantastique ! » dit-il un énorme sourire sur le visage. Il avait l'impression que Norine avait vraiment adoré ça. Elle lui demanda alors de ne pas la faire remonter sur le bar, sans doute l'alcool faisait déjà trop d'effet sur elle. « - Promis ! On va aller s'asseoir. » Il fit un signe au serveur, pour qu'on lui ramène un verre. Il y avait dans le bar, une table en fond, dans le coin. C'était la table d'Imran. Celle qui était toujours « réservé » pour sa pomme. Ses affaires traînaient encore là. Sa veste, son manteau, ses dossiers. Une petite bougie au centre et un carnet noirs, avec une couverture de cuirs qui était ouvert. Un stylo plume en argent posait au centre. Oui, Imran cherchait toujours à écrire, parce que chaque jour un peu plus ça lui manquait, mais il n'y arrivait toujours pas. Il s'installa en face de Norine, attrapant ses affaires qu'il posa sur son manteau déjà posé en boule à côté. Il referma le carnet et avoua :
« - Tu m'avais caché tes talents de danseuses. » Une femme arriva pour poser le verre d'Imran, avec un petit bol de cacahuète. Imran la remercia tout en buvant déjà la moitié du verre en une gorgée. « - Alors dit moi, tu avais déjà fait ça avant ? » Un énorme sourire traînait sur le visage d'Imran. Il se moquait un peu d'elle, parce qu'il était persuadé que c'était une première pour la jeune interne. Il faut donc fêter ça !
Sujet: Re: ▲ Is like we never see each others. Sam 2 Fév - 15:55
Qu'est-ce qui lui avait pris de se lancer à son tour faire une démonstration de Hula? Elle, d'habitude, si réservée n'aurait jamais du se laisser tenter pour faire ce genre de choses. Elle aurait pu le faire, bien sûr, mais en compagnie de certaines personnes. Avec des amis, des petits copains, elle pouvait facilement se libérer et montrer à quel point elle était frivole, mais là, face à un psychologue, qu'elle serait contrainte et forcée de croiser tous les jours pour le travail, ce n'était pas la même chose. Jamais, oh grand jamais, elle n'aurait fait ça! Mais l'alcool aidait beaucoup de choses. Désinhibée, elle s'était laissée aller petit à petit et était tombée dans les méandres de désespoir de l'homme en face d'elle. Piquée au vif dans sa dignité, elle n'avait pas voulu lui laisser croire que non, elle n'était pas une incapable, et qu'elle aussi pouvait danser devant une horde de personnes sans que rien ne l'empêche. En réalité, sa conscience l'en empêchait. Un petit être -petit ange- s'exclamait en elle qu'elle ne devait point faire une chose pareille, et qu'elle risquait de le regretter; un futur médecin ne devant pas se montrer ainsi devant les autres. Mais sa conscience était altérée. Ce petit ange était muselé, sa bouche enfermée dans un foulard qu'un autre être, petit démon cette fois, lui avait fait bouffer. Le petit démon avait pris le dessus. Malgré toute sa bonne volonté, elle s'était laissée aller, avait bu un bon verre, et comme elle ne tenait guère à l'alcool, elle avait fini par perdre petit à petit connexion avec la réalité. Et s'était mise à danser la Hula, danse pourtant bien sexy, sur le bar dans un pub prisé..
Quand elle eut fini de se montrer ainsi en public, elle faillit tomber, se rattrapant alors de justesse aux bras d'Imran Johar. Qui l'aurait cru? « - Tu as été fantastique ! » Elle leva ses grands yeux suaves sur lui. Il avait une banane gigantesque sur le visage. Au moins, il garderait ça pour lui. Il le raconterait peut-être à l'hôpital, mais il ne l'avait pas filmé. Il l'avait applaudit, avait hurlé quelque chose, mais n'avait pas tenu d'appareil qu'elle aurait pu maudir entre les mains. Alors, elle souriait elle aussi, complètement sonnée, complètement perdue. Elle lui demanda alors de ne rien dire, de ne pas lui faire refaire une chose comme ça. Elle ne pourrait pas de toute façon. Elle avait l'impression d'être sur un bateau en pleine tempête. Ils naviguaient vers des horizons inconnus, et une tornade avait décrété vouloir passer par là aussi. Sauf qu'en bateau, elle n'avait pas le mal de mer. Là, aujourd'hui, ce soir-là, elle commençait à l'avoir. « - Promis ! On va aller s'asseoir. » Sans plus attendre, elle agrippa sa boisson, et la tint fermement entre les mains. Ouais, il fallait qu'ils aillent s'asseoir, qu'ils s'envolent loin d'ici et de ce bar qui l'avait tenu debout dans tous ses états. Elle suivit alors Imran, jouant des coudes pour se faire une petite place. Le psy s'arrêta à un endroit. Il y avait une table, table sur laquelle, elle posa sa main, ravi de retrouver quelque chose bien accroché sur la terre ferme. Elle jeta un rapide coup d'oeil dessus. Une veste, un manteau, des dossiers, une bougie, un carnet noir ouvert, et un stylo plume. Tiens, qu'est-ce qu'il faisait de ça? Posant son regard surpris vers Imran, elle finit par s'asseoir, l'observant dégager de l'espace. « - Tu m'avais caché tes talents de danseuses. » Elle n'eut le temps de répondre; une serveuse déposa la verrre d'Imran avec un bol. « - Alors dit moi, tu avais déjà fait ça avant ? » Il l'observait avec ce sourire sur son visage. Il se moquait d'elle, là !
Riant doucement, la jeune interne but à son tour une gorgée de son verre. Il n'avait qu'à moitié tord dans ses propos. Elle l'avait déjà fait oui, mais pas devant des buveurs alcooliques. « Il y a encore pleins de choses que vous ne savez pas.. Mais non, désolé de vous décevoir, ce n'était pas vraiment ma première fois. » Elle posa alors son coude sur la table, et mit son menton dans la paume de sa main, l'autre de sa main jouant sur son verre. Ses doigts pianotèrent sur le verre, encore rempli. Elle avait grandement envie d'en boire encore un coup, mais elle n'était pas sûre que son estomac supporte cette surcharge supplémentaire. « Enfin, si.. C'est la première fois que je le fais devant des inconnus, bourrés, au fin fond d'un bar.. » Elle sourit. Parmi ces inconnus bourrés, elle y incluait évidemment Imran. Même si lui ne le montrait pas autant que certains.. Passant une main dans ses cheveux, son regard dériva alors vers le carnet noir, posé un peu plus loin. Elle ne savait pas pourquoi, mais ce carnet l'intriguait. Si ça n'en tenait qu'à elle, elle irait le piquer pour le lire, bien au chaud au fond de son lit. Le pointant alors du doigt, Norine demanda. « Tu fais quoi avec ce carnet? » Il était temps aussi, de changer de conversation. Elle n'avait guère envie de l'entendre se moquer d'elle une fois de plus..
Sujet: Re: ▲ Is like we never see each others. Mer 6 Fév - 18:16
“ – Is like we never see each others. ”
Norine et Imran font des bébés sur le bar, pardon picoles et dansent sur le bar.
S'amusait, se libérer des chênes qui nous poussait à être dans la normalitée. Imran avait brisé cette chose en métal depuis bien longtemps. Il n'avait jamais voulu être enfermé, bloqué. Il voulait toujours se montrer tel qu'il était, son visage sans la moindre tromperie. Imran avait forgé son caractère de manière à toujours être l'être qu'il était. La vérité absolue, sa vérité. C'était sans doute pourquoi il y avait chez lui aucune gêne. Aucune peur de dévoiler sa personne et ses pensées. Adolescent il était ce fils de commerçant qui n'hésitait jamais à se mettre en avant. On a trop souvent crus qu'il voulait se faire remarquer, mais c'était faux. Il n'avait pas besoin de reconnaissance, il se faisait facilement des amis, il avait une famille aimante. La plupart du temps il se faisait remarquer à cause de ce sentiment de protection qu'il offrait à sa soeur. Sa petite soeur était tout pour lui. Sa source de joie, de bonne humeur. Elle était têtue et elle ne cessait de se mettre dans de mauvaises situations, mais elle était d'une gentillesse incroyable. Elle recherchait constamment la paix, le bonheur. Jamais Imran n'avait connu une personne telle que sa petite soeur, si douce et parfois si tête en l'air. Son côté impulsif l'avait surpris tellement de fois. Imran se devait de préserver une telle humanité. Oui, sa soeur était un ange. Un ange dont le monde était privé, par sa faute.
Tué sa propre soeur était un trop lourd traumatisme pour qu'Imran l'accepte. C'était trop gros, trop monstrueux pour qu'il se pardonne un jour et même avec la mémoire intact il n'arrivait pas à se pardonner un tel geste, une telle stupidité. Mais sans souvenir, Imran avait changé. Il avait la sensation que chaque geste, chaque mot avaient été une tromperie. Un vulgaire mensonge dont il ne pouvait échapper. Beaucoup de choses se sont produite depuis ses 27 ans et cette nuit vide, mais Imran avait préservé une chose. Cette haine pour lui, pour ce qu'il était et cette haine le ronger constamment un peu plus et elle l'avait consommé dans sa totalité ce jour d'hiver 2011. Ce qui le maintenait encore en vie aujourd'hui, c'était cette volonté de payer pour le mal qu'il avait fait. Tout ce qui avait un jour croisait sa route avait fini par souffrir, d'une manière ou d'une autre. Mais il voulait avant tout se faire pardonner d'une chose. Celle d'avoir fait tant souffrir Minissha. Il y a un être dans la vie qui vous permet de respirer correctement, un être qui réchauffe un coeur vide et froid, un être qui vous permet de vivre pleinement et de toucher au bonheur. Peu importe ce qui arriverait maintenant, les mots ne pouvaient pas faire plus de mal que ce qu'il avait fait endurer à Minissha.
Cela n'empêche, Norine le surprenait. Personne, du moins pas grand monde, ne pouvait se lâche comme lui le faisait. Sans la moindre attache, sans le moindre complexe. Norine était une interne en médecine, dieu c'est que ce sont des études longues, dur, stressante. Imran était passé par là, pour être psychiatre il a dû faire de longues années de médecine. Contrairement aux autres, la capacité de concentration d'Imran était sans faille. Il avait, après tout, passait un double cursus de psycho et de psychanalyse sans jamais manquer un cours où avoir une mauvaise note. Imran était intelligent, il l'avait toujours su et ne se privait pas d'user de cela pour aujourd'hui s'amuser de certaines manières de penser et de faire.
M'enfin, sauf quand il était là. Au bar, à sa table, un verre à la main. Il plongea ses doigts dans le bol de cacahuète, balançant deux d'entre elles dans sa bouche, Norina lui avoua qu'elle avait déjà fait ça et qu'Imran ne savait pas grand-chose d'elle.
« - Oh, je risque donc de découvrir des tas de choses donc. » Un léger sourire moqueur apparu alors qu'Imran se demandait bien ce que Norine lui cachait d'autres. Il ne put s'empêche de sourire de nouveau quand Norine se reprit. Au fond, c'était une première devant tant de gens dont elle ignorait tout. En même temps, tout le monde ne faisait pas ça. Il attrapa son verre, pour boire une gorgée de nouveau quand Norine pointa du doigt le carnet d'Imran. Par la même occasion, elle s'était enfin mis à le tutoyer, bon sang ça lui faisait du bien ! Il avait vraiment l'impression d'avoir 80 ans quand les gens se plaisaient à le vouvoyer. M'enfin elle voulait savoir ce qu'il faisait de son carnet. Imran posa des yeux vides sur la couverture en cuire de l'objet qu'il avait posé sur ses affaires. L'inspiration l'avait quitté bien trop vite.
« - j'avais pour coutume d'utiliser l'écriture comme défouloir. Mais ma femme est partie, l'inspiration avec. J'attends mon heure, espérant qu'un jour j'arrive à écrire ne serait-ce qu'une phrase correctement. »
Sujet: Re: ▲ Is like we never see each others. Ven 8 Fév - 17:40
Dans les habitudes de Norine, il y avait une façon décente de se conduire. Peu habituée à montrer son état de débauchée à des gens totalement inconnus, c'était à ses yeux une grande première. Jamais de toute sa vie elle n'avait osé faire cette hula devant tant d'yeux qui la dévoraient, et qui devaient, aussi, la prendre pour une femme totalement délurée. En même temps, quand on vient d'une famille de militaires, et quand votre famille est respectée dans ce milieu on n'a pas ces habitudes là. Depuis sa plus tendre enfance, on lui avait fait clairement comprendre que les proches d'un militaire vivait pour eux, et pour l'armée. A chaque réveil, on le voyait. Tout le monde autour d'elle faisait parti de ce monde. Un monde en total immersion dans un autre monde. Autour d'elle, il n'y avait que drapeaux américains, jeux de guerre d'enfant, tenues militaires, véhicules de l'armée. Depuis qu'elle avait ouvert les yeux -dans un hôpital militaire- c'était comme cela. Et plus elle grandissait, plus elle avait compris que jamais elle ne serait comme tous ces autres; ceux qui vivaient dans un monde parallèle. Nombre de ses amis de l'école avaient la chance de pouvoir sortir en boite, rien qu'en faisant le mur. Si elle le faisait, il fallait qu'elle traverse tout le camp militaire, qu'elle réussisse à sortir en passant devant les gardes, et qu'elle se retrouve enfin dans l'autre monde. Autant dire qu'elle n'aurait jamais eu de chance un jour d'y arriver. Surtout qu'en plus, ses parents auraient été rapidement au courant. Alors, jamais elle n'avait fait quelque chose de totalement interdit. Jusqu'à ce qu'elle pose ses valises une bonne fois pour toute à l'université, dans le monde des autres. Là, ok, elle aurait pu. Mais on ne grandit pas dans un endroit sans se souvenir de ses origines. Alors, non, jamais elle n'avait eu le culot d'enlever son gilet, de se mettre en débardeur et de danser d'une façon aussi sensuelle. « - Oh, je risque donc de découvrir des tas de choses donc. » Le sourire d'Imran Johar en disait long sur sa moquerie. Il se moquait clairement d'elle. Mais qu'importe.. Elle s'en fichait là. Ses yeux s'étaient reposés sur ce petit calepin, et d'un coup, sans vraiment se rendre compte de sa question et de sa formulation, elle lui demanda ce qu'il faisait. Tout en le tutoyant. Le tu était sorti sans qu'elle s'en rende réellement compte. Tellement obstinée par sa curiosité, elle avait franchit un pas qu'elle n'aurait jamais cru faire : parler à Johar comme si c'était un copain. Et le pire dans tout ça; c'est qu'elle n'avait même pas remarqué ce changement.
« - j'avais pour coutume d'utiliser l'écriture comme défouloir. Mais ma femme est partie, l'inspiration avec. J'attends mon heure, espérant qu'un jour j'arrive à écrire ne serait-ce qu'une phrase correctement. » Relevant doucement les yeux vers lui, Norine sentit son coeur se serrer. Sa femme était partie. Partie où? Partir vivre avec un autre parce qu'il était infect? Ou partie vers d'autres cieux, passée le reste de l'éternité à jouer aux cartes avec Rafe? Durant un instant, la jeune interne resta interdite, quelque peu perdue. Ses lèvres bougèrent et finalement, elle réussit à reprendre la parole. « Ah! Alors, c'était vrai! On m'avait dit que tu étais écrivain et que tu faisais des cartons.. Mais je pensais que ce n'était qu'une rumeur. » Après tout, comment pouvait-elle se douter qu'un homme celui lui pouvait réussir à parler de ses sentiments et réussir à faire un best-seller? D'un coup, la jeune femme s'était retrouvée, complètement impressionnée. Cet homme-là réussissait à bien écrire. La jeune interne lisait énormément, dès qu'elle avait du temps. Mais elle avait aussi un énorme soucis. Qu'importe les livres, qu'importe les musiques, elle était incapable de se souvenir des titres des romans, des titres des chansons, et des auteurs des livres ou musiques qu'elle adorait. Elle était capable de ressortir des noms de maladies et des symptômes sur le bout des doigts, mais ça, non, elle ne pouvait pas. Ca avait toujours été comme ça.
Posant sa main sur son verre, elle porta sa boisson à sa bouche et en but une gorgée. Tout autour d'elle, ça commençait à tanguer, mais elle n'arrêtait pas pour autant de boire. Dès que sa boisson éraflait sa gorge, elle se sentait mieux. Ses yeux se fixèrent alors sur le médecin et elle commença à lui parler de nouveau. « Et elle est partie où ta femme? » Cette question la taraudait de plus en plus. Bien qu'avant elle voyait un homme totalement cruel sans aucune once d'humanité pour ses patients, elle voyait maintenant en face d'elle un homme qui avait énormément souffert. Soit, il avait subit un drame. Soit, il n'avait pas réussit à se remettre de leur séparation. Dans tous les cas, ce soir, sa vision du bonhomme avait changé.
Sujet: Re: ▲ Is like we never see each others. Ven 15 Fév - 12:21
“ – Is like we never see each others. ”
Norine et Imran font des bébés sur le bar, pardon picoles et dansent sur le bar.
Un sourire nostalgique marqua le visage d'Imran. Ecrire, ça avait longtemps était son seul hobbies dans la vie. Il écrivait au début des pages et des pages de journaux, laissant sur papier ses journées et ses sentiments. Il avait terriblement peur de se réveiller un jour de nouveau l'esprit vide. Alors il préférait prendre de l'avance, à cas où et petit à petit il avait adoré ça. Aujourd'hui, il n'écrivait même plus dans son journal. Non, la vie écrite d'Imran Johar s'était arrêté ce jour de décembre 2011. Il lui était déjà arrivé, parfois, quand l'ennui arrive et que rien ne semble lui donnait le sourire, d'aller plonger dans ses anciennes aventures. Il relisait ses débuts de psychiatre en Inde, les longues journées à New York, la course contre l'eau lors d'une partie de l'inondation en Australie. Il était évident qu'aujourd'hui Imran se remercier d'avoir eu cette initiative. Si au début, il avait fait ça par peur, parce que la vie était plus effrayante que le reste, après il l'avait fait pas plaisir. Parce qu'il voulait vivre en savourant chaque secondes de sa vie pleinement. C'était si bon de revoir certain détail, certaines choses. Ça pouvait parfois tellement être utile de pouvoir retourner en arrière et de découvrir des choses qu'on avait ignorées.
« - J'aurais presque aimé que ça ne soit qu'une rumeur. » ça lui aurait évité de se sentir si coupable de pas pouvoir aligner deux mots ensemble. Mais il n'y pouvait rien, ces livres avaient eu un certain succès. Son style, ce côté personnel et poétique. Les drames ont toujours été aimés. Un livre qui arrive à vous faire arracher une larme ou deux, réussissait toujours à atteindre le succès. Imran n'avait jamais crus que sa vie plairait autant. Mais voilà, il avait ensuite aimé ça. La gloire, la célébrité. Le fait de parler avec des gens qui semblaient comprendre ceux par quoi il était passé, des gens qui aimaient ce qu'il faisait. Il avait pour le coup enchainé, écrit d'autres choses et il avait adoré ça. En plus de culpabiliser, Imran était avant tout triste et anéanti par le fait de plus pouvoir faire quelque chose qui le passionnait autant.
Soudain, Norine lui posa une nouvelle question. Question qui donna un léger frisson à Imran qui désormais avait posé ses yeux sur Norine. Visiblement, il allait devoir trouver les mots justes pour dire que sa femme était morte. La question, simple et sans doute innocente, avait frappé Imran comme un couteau en plein coeur. Il n'aimait pas se rappeler ce jour-là d'hiver, cette attente. Quand on lui a annoncé pour sa femme alors qu'il était tout beau dans son costume. Imran se leva alors de son siège. Attrapant sa veste, ses affaires sous le bras et balançant une liasse de billet sur la table pour payer les verres qu'il avait bus.
« - Elle est morte. » Sortant une cigarette de son paquet terminait - qu'il laissa sur la table d'ailleurs - Imran avoua avant de tourner le dos à Norine, cigarette en bouche. « - Je te laisse, j'ai d'autres plans pour la soirée. Amuse toi bien !» Il tenta de lui sourire en guise d'Au revoir, mais ce fut légèrement raté. Veste sur l'épaule, classeurs sous le bras et cigarette en bouche, Imran quitta le bar s'engouffrant dans les rues de la ville. C'était comme ça qu'il fonctionnait. Quand il a envie de partir, il s'en va. Sans attendre, sans donner d'excuse. Il s'était bien amusé quand même, Norine l'avait fait sourire. M'enfin, il n'allait pas vraiment rentrer. Il allait seulement balancer ses affaires dans son bureau, attraper une bouteille et se balader près de la plage qui n'était pas loin de chez lui. Aussi étrange que cela puisse paraitre, il voulait éviter, avant tout, de faire une bêtise ce soir.
Sujet: Re: ▲ Is like we never see each others. Dim 24 Fév - 15:05
Assise là, face à ce type quelque peu perdu, Norine était plus qu'impressionnée. Elle n'aurait jamais imaginé que cette histoire soit vraie. Elle se souvenait que lorsque l'autre interne, un garçon boutonneux répondant à l'horrible nom Harold, lui avait annoncé que Johar avait écrit des livres qui avaient cartonné, elle s'était moquée de lui. Elle lui avait balancé un Lui? Impossible! Je suis sûre qu'une vache parle plus de sentiments que lui!. Le rire qui avait suivi en avait dit long sur ce qu'elle pensait vraiment de cet homme; ce psy arrogant qui avait le terrible don de l'énerver tout le temps. Mais là, ce soir-là, elle avait une toute autre vision de lui. L'alcool aidant peut-être sa lecture de sentiments, elle ne le voyait plus comme un homme irritable, et arrogant, incroyablement méchant avec ses patients. Aujourd'hui, elle avait appris que lui aussi ressentait quelque chose, un sentiment tellement indescriptible qui l'empêchait, maintenant, de rédiger quelque chose qui pourrait soigner les maux d'autres gens.« - J'aurais presque aimé que ça ne soit qu'une rumeur. » Même écrire, il n'y arrivait plus. Il y avait de quoi se sentir terriblement mal. Prise au dépourvu, Norine ne répondit rien à cela. Elle se contenta de hocher la tête doucement, et de boire un petit coup dans son verre. Plus elle boirait, mieux elle se sentirait.
Et puis, question pour question, elle finit par oser lui demander ce qui la tracassait jusque-là. A savoir ce que sa femme était devenue. En une phrase, on peut blesser quelqu'un. Dès qu'Imran posa son regard sur elle, elle comprit que si elle l'avait frappé, elle ne l'aurait pas autant blessé que là. Il semblait touché, poignardé, et elle, elle rêva à cet instant même de se faufiler dans un tout petit trou, et de disparaître. Elle devinait la suite. Elle baissa même le regard, persuadé qu'à le regarder ainsi, il se sentirait encore plus mal. Elle releva néanmoins la tête lorsqu'elle le vit du coin de l'oeil se lever, attraper sa veste et ses affaires, tout en déposant devant ses yeux un paquet de billets. « - Elle est morte. ». Le coup de massue. Les mots qu'elle redoutait tant. L'image qu'elle avait de ce Johar venait d'éclater en mille morceaux; elle avait devant elle un homme brisé par la mort de sa femme. Et elle n'osait même plus le regarder en face. Elle sentait les larmes lui monter doucement dans les yeux, signes de tout son sentiment d'impuissance. Elle l'aperçut jeter son paquet de clopes sur la table. « - Je te laisse, j'ai d'autres plans pour la soirée. Amuse toi bien !» Là, enfin, elle reposa son regard embué sur lui. Son sourire n'était pas un sourire. Son au revoir en était un. Il fit demi-tour, et s'éclipsa hors du bar. Impuissante, Norine le regarda faire, tentant bien d'ouvrir la bouche, et de lancer un Attends!. Mais rien n'en sortit. Si ce n'est cette envie de pleurer encore. Elle s'en voulait terriblement. L'alcool décuplant toutes ses émotions, elle avait une envie soudaine de pleurer toutes les larmes de son corps. Pour cet homme meurtri qu'elle venait de blesser. Pour cette femme disparue trop tôt. Et pour son fiancé à elle. Passant une main dans ses cheveux, elle tenta de se reprendre; elle n'y était pour rien si le psy allait mal. Il n'avait pas fait son deuil. C'était l'un des gros soucis du corps médical. Un médecin ne va pas voir un médecin quand il va mal. Il entend tous les malheurs des gens, mais personne n'entend les siens. Alors, il les enfouit, et essaie de vivre avec. Se relevant doucement, Norine sentit sa tête lui faire un mal de chien. Elle se rassit instantanément. Elle allait devoir passer la soirée ici, et elle n'avait qu'une idée; boire encore et encore. Histoire d'oublier.