nom : renzatti – nom hérité de sa mère d'origine italienne, puisque son père ne l'a pas reconnue officiellement et qu'elle ne l'a même jamais vu. Ҩ prénom : callisté est son premier prénom, choisi par son père – selon sa mère, son père aurait insisté pour qu'il y ait une consonance francophone. de toute façon, la plupart des gens l'appellent simplement callie. son deuxième prénom est annabella, choisi par sa mère cette fois-ci, qui tenait à ce que ses origines italiennes soient présentes également. Ҩ âge : vingt-deux ans. Ҩ origines suisses par son père, italiennes par sa mère. Ҩ statut civil : célibataire – elle croque les hommes à pleines dents et les jette, savourant le fruit défendu avant de jeter ce qu'il reste du trognon. Ҩ occupation : anciennement étudiante en droit dans une université suisse, elle a tout laissé tomber en venant s'installer à arrowsic, et n'a pas encore eu le temps de trouver une nouvelle fac. pour le moment, elle se retrouve serveuse pour boucler les fins de mois, et a la désagréable impression de n'être qu'un cliché. Ҩ avatar : troian seksi bellisario. Ҩ crédits : tumblr.

✘ YOU DON'T KNOW ME, AND YOU DON'T EVEN CARE.

Callisté, la petite fille aux crises de colère au moins aussi déroutantes que ses sourires étaient adorables. Son enfance a été simple et agréable, aux côtés de sa mère. Oui, elle avait un train de vie aisé et une mère aimante et attentionnée. L'ombre noire à ce tableau idéal ? Un manque. Un manque terrible et douloureux, qui a empêché la jeune Callisté de se construire entièrement. On pourra dire ce qu'on voudra, sa mère avait beau être quelqu'un de bien, rien ne pouvait remplacer un père. Elle n'a jamais eu de figure masculine, de patriarche qui pourrait la guider et la protéger. Enfant, elle posait bon nombre de questions à ce sujet, harcelant sa mère sur l'absence de son père. « Il est où papa ? » ; « Pourquoi les autres filles, elles en ont un, et pas moi ? » ; « Dis maman, il m'aime pas ? » ; « Pourquoi je le vois jamais ? » ; « A quoi il ressemble ? Comment il s'appelle ? ». Tant de questions, qui restaient toujours sans réponse. Sa mère ne lui répondait jamais, disant que le jour viendrait où Callisté pourrait enfin le rencontrer, mais que c'était trop tôt. Et en grandissant, ce trou dans la vie de la jeune fille s'était agrandi pour laisser une plaie béante, qui fit naître en elle une colère constante. Il était supposé être le premier homme de sa vie, celui qui serait toujours là pour elle et ne la laisserait jamais tomber, le seul homme qui l'aimerait toujours quoi qu'il advienne, qui pourrait la considérer comme une princesse même si elle était couverte de boue. Un père pour lui imposer des limites, la faire rire, lui poser des questions embarrassantes, faire peur à ses petits amis. Mais non, tout ça, elle n'y avait jamais eu droit. Jamais.

Oh bien sûr, elle savait qu'il était en vie et qu'il prenait une certaine part dans son éducation. Avec son foutu fric. Si sa mère et elle pouvaient mener un certain train de vie, c'était uniquement grâce à l'argent de cet homme, cet inconnu. Callisté s'était longtemps demandé pourquoi il n'essayait même pas de la connaître ou de la rencontrer. Avait-il honte d'elle ? N'en avait-il rien à faire ? Menait-il une vie qui l'en empêchait ? De toute façon, peu importe la raison, elle était mauvaise. Aux yeux de la demoiselle, cet homme n'avait aucune excuse pour refuser de faire réellement partie de la vie de sa fille. Et qui qu'il soit, elle ne l'avait jamais considéré comme son père, jamais. Son géniteur, oui. Quelqu'un qui payait les frais de scolarité et tout le tintouin, aussi. Mais pas un père. Elle n'en avait pas. Et c'était une cicatrice qui ne s'était jamais fermée, et qui l'empêchait de faire réellement confiance à la gente masculine. Stupide ? Peut-être. Mais elle n'y pouvait rien, celui qui devait être son modèle des hommes était aux abonnés absents, évidemment qu'elle voyait tous les mâles de la même façon. Des lâches.

✘ WE'RE DAMNED AT THE START, WE'RE DAMNED AT THE END.

Au lycée, Callisté était devenue une jeune fille volcanique, dont les coups de sang faisaient sa réputation. Peu de gens l'aimaient vraiment, pour être honnête, mais elle s'en fichait pas mal. Elle faisait ce qu'elle avait à faire, et ne se laissait pas influencer par qui que ce soit. Mais ce que les gens ignoraient, c'était que derrière ce masque arrogant et insolent se cachait simplement une gamine blessée et trop sensible, qui s'était forgé une carapace dure comme le fer pour se protéger de la vie. A vrai dire, à cause de ses airs revêches, peu de gens osaient l'approcher. Sauf un. Fernando. Il n'était pas intimidé par elle, et rapidement, il s'était faufilé au travers de cette coquille. Il avait su briser tous les murs qui entouraient Callisté, et se faire un chemin jusqu'à la fille sensible qu'elle était réellement. Elle n'aurait jamais cru pouvoir tomber amoureuse si rapidement, et pourtant. Il était le seul capable de lui faire ôter son masque, et il représentait tout pour l'adolescente qu'elle était alors. Il avait été le premier sur tous les tableaux. Le premier petit ami, le premier amour, la première fois. Le premier – et le seul – à la faire changer d'avis au sujet des hommes. Elle pensait que leur histoire était faite pour durer, elle l'aimait à en crever. Avec lui, elle se disait que finalement, les hommes n'étaient pas tous si insignifiants, il suffisait de trouver le bon. Il la connaissait entièrement, elle n'avait pas besoin de lui mentir. Oui, il avait eu une place primordiale dans sa vie. Jusqu'à ce jour. Sans raison apparente, il s'était évaporé dans la nature, laissant Callisté seule et abandonnée. Ce jour là, il lui avait brisé le cœur, et avait fini de la faire perdre toute confiance en la gente masculine.

Et puis, elle avait appris la vérité. Sur son père, Fernando, elle-même. Sa mère était en fait la maîtresse d'un riche patron de banque. Patron qui était non seulement le père de Callisté, mais aussi de Fernando. Son premier amour était aussi son demi-frère, et en l'apprenant, elle en avait été plus que bouleversée. Mais il ne lui fallut pas longtemps pour également découvrir que l'héritage était parti en même temps que Fernando. Ferny. Celui qu'elle avait cru être l'homme de sa vie. Son demi-frère. Sa vie ressemblait à une série télévisée, sincèrement, c'était quoi ce bordel ? Mais elle n'avait absolument pas l'intention de se laisser avoir si facilement. Elle se mit en tête de partir à sa recherche. Ses raisons étaient diverses, et elle ne savait plus vraiment pourquoi elle le faisait. Mais elle le faisait, avec une certaine hargne, d'ailleurs. Elle était bel et bien décidée à retrouver sa trace, coûte que coûte.

✘ A MESS TO BE MADE.

Cinq ans. Cinq longues années. C'était le temps qu'il avait fallu à Callisté pour retrouver la trace de Ferny. On aurait pu croire qu'elle laisse tomber entre temps, qu'elle se décourage et lâche le morceau. Certainement pas, ce n'était pas son genre de baisser les bras. Combative et obstinée, elle n'avait aucunement l'intention d'abandonner cette cause. Bien sûr, durant ces années, elle avait grandi, mûri, changé. Après avoir eu le cœur brisé par Fernando, elle était devenue une véritable croqueuse d'hommes. Telle une succube, elle trouvait sa proie, prenait tout ce qu'il y avait à prendre, et jetait ce qu'il restait. Incapable de s'engager, ses blessures restaient trop douloureuses. Ouvertes. Son géniteur l'avait abandonnée d'une certaine manière, puisqu'il ne l'avait jamais reconnue, et qu'ils ne s'étaient même jamais vus. Fernando, celui qui lui avait redonné espoir, avait fini par la laisser tomber à son tour, sans même lui donner de raison. Il s'était évaporé avec son héritage, et accessoirement, son cœur. Elle n'avait jamais pu faire le deuil de cette histoire. Elle pensait toujours à lui, même après avoir appris qu'il était en réalité son demi-frère. Elle savait que c'était mal, complètement tordu et probablement malsain, mais qu'importe. Elle ne le voyait pas comme quelqu'un de sa famille. Elle le voyait comme celui qu'elle ne pouvait cesser d'aimer.

Dès que ses recherches avaient abouti à un résultat, Callisté avait tout quitté. Ses études de droit, qui la tenaient pourtant à cœur ; sa mère, de qui elle était pourtant proche ; sa Suisse natale, où elle se sentait pourtant bien. Elle avait tout laissé tomber, pris une valise, et sauté dans un avion. Un avion pour le Maine. Arrowsic. Un trou paumé, si vous voulez son avis. Mais cela importait peu, au moins, elle avait plus de chances de trouver Fernando. Le hic, c'était qu'elle ne savait plus où elle en était. Entre haine, amour, cupidité et regrets, elle était bel et bien perdue. Autant qu'elle était perdue dans ce pays qui n'était pas le sien. D'un côté, elle voulait retrouver Fernando, lui avouer qu'ils étaient liés par le sang, lui exiger des explications pour son départ soudain, et peut-être même lui faire comprendre qu'elle n'avait pas tourné la page. Après tout, elle ne savait pas où il en était, aujourd'hui. Mais d'un autre côté, elle voulait justement récupérer une part de l'héritage, qui lui revenait de droit. Après la mort de son père, plus personne n'était là pour alimenter le compte en banque de sa mère, et elles s'étaient retrouvées couvertes de dettes et factures. Si Callisté n'était pas assez brillante pour obtenir une bourse, elle n'aurait même jamais pu aller à l'université. Alors elle avait la ferme intention de reprendre ce qui était sien. D'autant plus que depuis qu'elle était dans cette bourgade, elle n'avait pas eu l'occasion de se trouver une nouvelle fac afin de poursuivre ses études de droit – et au fond, peut-être qu'elle préférait se concentrer sur son but pour l'instant – mais elle se retrouvait donc serveuse. Elle, serveuse. C'était si cliché qu'elle en avait envie de rire – ou pleurer, elle n'était pas encore bien fixée sur le sujet. De toute façon, tant que sa confrontation avec lui n'aurait pas lieu, elle ne pouvait guère se concentrer sur autre chose. Et autant l'avouer, elle avait peur, finalement. Bien qu'elle ne l'avouerait jamais, évidemment. Sa fierté était bien ancrée, au moins autant que Fernando était ancré dans sa peau.