elyana ∞ pacey

Pacey courait dans les longs couloirs interminables et ternes de l'hôpital, portable dans une main et peluche-lapin de l'autre. A vrai dire, il ne courait pas vraiment, il trottinait juste, les malades et infirmières lui coupant la route toutes les dix secondes. Le stress montait en lui, bien que Charlie, à l'autre bout du fil, essayait de le calmer comme elle le pouvait. Sa sœur l'avait appelé quelques minutes plus tôt pour lui dire que la petite avait fait une chute et qu'elles se rendaient à l'hôpital. Le coeur de Pacey se mit à accélérer d'un coup, soucieux du sort de sa nièce. Il était normalement en service jusqu'au soir, mais il avait tout lâché au moment où il avait reçu le coup de téléphone, se précipitant jusqu'à l'hôpital. Sa sœur avait beau lui répéter que tout allait bien, que Pandora n'aurait probablement que le pouce dans le plâtre, rien n'y faisait. Sa nièce comptait beaucoup trop pour lui, il s'inquiétait pour un rien s'agissant d'elle. Alors il s'était précipité, laissant tout ce qu'il faisait derrière lui, prenant à peine le temps de repasser rapidement par son appartement pour récupérer l'une des peluches favorites de la petite : Poulsy, un petit lapin blanc qu'elle laissait à la charge et aux bons soins de son oncle lorsqu'elle n'était pas chez lui.

On retrouve donc notre... "héros" pendant sa courses dans les couloirs de l'hôpital. Il avait l'impression de courir depuis des lustres, ceux-ci se ressemblant tellement, dans leurs tons blancs, qu'il avait du mal à voir une grosse différence. Cela faisait d'ailleurs trois fois qu'il se trompait déjà de route. Deuxième étage qu'on lui avait dit. Oui, mais là, à quel étage se trouvait-il? Il se stoppa donc dans une salle d'attente lorsqu'il vit un plan accroché au mur. Il s'en approcha et chercha son chemin sur le bout de papier devant lui. Il finit par s'y retrouver, au bout de quelques secondes à peine. Après tout, il n'avait pas un sens de l'orientation si mauvais que ça. Il reprit tranquillement son souffle, toute cette histoire l'ayant tout de même un peu épuisé. Ainsi, il se retourna lentement vers la pièce avant d'effectuer, machinalement, un tour sur chaque visage présent ici. Il n'y avait pas grand monde, mais même au milieu de toute une foule, il n'aurait pas pu la manquer. Elle était là...

Pacey déglutit lentement, à la fois étonné et tourmenté de la voir ici. Elyana, son Elyana. Quelle surprise de la voir ! Tout spécialement ici. D'ailleurs, que faisait-elle là? Mais il ne pensait pas à tout ça. Il ne pensait à rien, en fait. Il avait déjà oublié la raison de sa venue à l'hôpital, plongé dans son regard. Elle l'avait vu, elle aussi. Doucement, il se rapprocha d'elle, instinctivement. « Ely ? ... » murmura-t-il. Il ne savait même pas quoi faire ou comment réagir face à tout cela. Et puis, que dire? Il priait chaque instant depuis la rupture pour la revoir, et maintenant qu'elle était là, il était complètement perdu. Qu'était-il censé faire? Lui dire bonjour normalement, en lui faisait la bise, ou bien l'ignorer complètement? Son coeur battait fort dans sa poitrine, et le regard à la fois doux et triste de la jeune femme lui rappela la dernière fois qu'il l'avait vu. Elle avait cette même lueur dans ses yeux. La peur, la tristesse, le regret... Tout se mélangeait ici. Il émit un faible sourire à son intention, un sourire très tendre. Bon dieu ce qu'elle était jolie. Bien plus que dans ses souvenirs, c'était indécent. C'était dur. « Que... Quelle surprise... Comment vas-tu ? » Il faillit laisser échapper un "qu'est-ce que tu fais là?", mais il se retint. D'abord, parce que c'était tout à fait inapproprié. Ils n'étaient plus ensemble -à son grand regret-, donc elle n'avait plus de compte à lui rendre. Il n'avait pas le droit de lui demander une telle chose. Et puis, elle aurait peut-être pu le prendre mal et se braquer. Sûrement même. Et c'était la dernière chose qu'il souhaitait. Malgré tout, il ne lui en voulait pas, il n'avait aucune haine à son égard. A vrai dire, il l'aimait toujours...

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Il ne pouvait la quitter des yeux. Quatre mois qu'il pensait à elle à chaque instant, quatre mois qu'elle hantait ses rêves, quatre mois qu'il avait envie de la serrer à nouveau dans ses bras... Bon dieu, elle était même bien plus belle que dans ses souvenirs. Il aurait presque même pu s'en vouloir d'avoir autant sous-estimé sa beauté dans sa mémoire. Elle resplendissait. Elle l'éblouissait. Tellement d'ailleurs, qu'il en vint à oublier la raison de sa présence à l'hôpital. Ce fut elle qui le sortit de ses pensées, en lui demandant si il n'avait rien de grave. Il s'était assis à côté d'elle, alors qu'elle enlevait son sac à main posé sur la chaise. Il avait ce sourire à fois niais et gêné collé sur le visage depuis qu'il l'avait retrouvée. Il commença à jouer avec la peluche, et tout en la fixant, il commença à énoncer la raison de sa présence ici. « Non non, moi je n'ai rien, ça va. C'est Charlie... Enfin, Charlie m'a appelé tout à l'heure en me disant que sa fille avait fait une chute et qu'elles se rendaient à l'hôpital. » A mesure qu'il parlait, il voyait les sourcils d'Elyana se froncer peu à peu, signe d'inquiétude. Elle avait vraiment l'air de s'en faire pour la petite, elle aussi. Après tout, c'était normal, le courant était directement passé entre les deux, la gamine l'adorant et inversement. D'ailleurs, la petite l'avait réclamé pendant plusieurs jours lorsqu'ils avaient rompu. Elle lui manquait beaucoup. Charlie avait du passer des heures le soir, juste avant qu'elle ne s'endorme, à lui expliquer qu'Elyana l'aimait beaucoup, mais qu'elle ne pouvait plus vraiment revenir. La petite avait fini par se taire sur le sujet, mais on sentait bien qu'à chaque fois qu'elle se rendait chez son oncle, elle cherchait son ancienne amie du regard. Lorsqu'elle pria pour qu'elle soit en bonne santé, il s'empressa de briser ses inquiétudes. « Rassure toi, elle m'a promis qu'elle n'avait rien de bien grave. Juste le pouce droit dans le plâtre, elle devrait s'en remettre... » Il laissa sa phrase en suspens. Il tentant d'être convainquant. Bien qu'il sache qu'elle allait bien désormais, on sentait dans sa voix quelques trémolos. Il était décidément bien trop alarmé par ce qui pourrait arriver à sa nièce. Lorsque la jeune femme tenta de le rassurer, il émit un faible sourire. Elle savait y faire avec lui. « Oui c'est vrai, c'est une battante. Mais tu me connais, je me fais toujours un sang d'encre à la moindre occasion en ce qui la concerne. » Il lui fit un petit clin d'oeil, elle le connaissait après tout. « Mais j'ai ramené Poulsy ! Charlie ne pourra pas m'engueuler en disant que je suis venu pour rien comme ça ! » Pacey avait énoncé ça d'un ton amusé, en brandissant la peluche comme une sorte de trophée. Il savait que celle-ci ferait plaisir à sa nièce, et qu'elle empêcherait sa soeur de le rabrouer pour sa venue. Il avait tout prévu.

Pacey ne décollait plus son regard de son doux visage. Il la trouvait plus resplendissante que jamais, bien que la fatigue et l'inquiétude avaient laissé quelques marques. Elle semblait fatiguée. Il se risqua enfin à prendre directement de ses nouvelles. « Et toi... Tu vas bien ? » Il lui souriait, ce qu'elle allait lui répondre allait vraiment importer pour lui. Il avait hésité à s'immiscer de la sorte dans sa vie privée jusque là, mais il tenta son coup quand même. Aprsè tout, elle finirait peut être par l'envoyer paître. Mais au moins il aurait essayé. Lorsqu'elle se posa machinalement la main sur le ventre, alors qu'elle commençait à parler, Pacey fut surpris. Il remarqua tout de suite qu'elle était un peu plus ronde qu'avant, et ce geste inconscient de la part de la jeune femme avait attiré instantanément le regard du jeune homme sur son ventre. Elle se tut immédiatement, en se rendant compte qu'il avait enfin découvert son petit secret. Il avait les sourcils froncés, et plus hauts que jamais. Malgré l'étonnement, il sut articuler quelques mots. « Oh... Toutes mes félicitations. » A toi. Et au père aussi. Il n'avait rien le droit de dire, mais la déception se lisait sur son visage. Il était heureux pour elle et il avait le coeur brisé à la fois. Il savait qu'elle ferait une bonne mère. Elle ferait même une super maman, il n'avait aucun doute là dessus. Mais il avait imaginé bien des fois lorsqu'ils étaient ensemble de la voir avec un petit ventre rond comme ça. Il était complètement perdu. Qu'était-il censé faire à présent ? Il n'y avait donc plus aucun espoir pour eux. Des mois qu'il rêvait à se remettre avec elle, mais maintenant qu'elle attendait l'enfant d'un autre... Tout semblait perdu. Pacey se pinça les lèvres et baissa les yeux sur la peluche. Il était gêné, complètement perdu entre son bonheur pour elle et sa tristesse de réaliser que tout était bel et bien fini. Il se sentait idiot, en plus. Idiot d'avoir pensé qu'elle lui reviendrait peut être un jour. Quel con.

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Son cœur s'était brisé dans sa poitrine au moment même où la jeune femme avait machinalement posé la main sur son ventre. Il la connaissait par cœur, pensait à elle chaque jour qui passait, donc il s'aperçut immédiatement que quelque chose clochait. Après cela, il ne lui fallut qu'un millième de seconde pour faire le lien entre ventre arrondi et grossesse. C'était dur, trop dur. La dernière fois qu'il avait eu si mal, c'était lorsqu'elle l'avait quitté. Elle devait donc bel et bien être la seule et unique personne à pouvoir le briser de la sorte. Jamais il n'avait eu aussi mal. Combien de fois il s'était imaginé être la raison de ce ventre arrondi. Combien de fois il avait rêvé la voir ainsi, pour pouvoir approcher son oreille et sa main de ce petit bout. Combien de fois... Il mit quelques temps à répondre quoi que ce soit. Il avait les yeux fixés sur son ventre, sans rien dire. Il ne pensait même pas à la tête qu'il faisait, si bien qu'il devait être clairement lisible sur son visage que tout ça le déconcertait. Pire que ça, le décevait. Quatre mois qu'il rêvait de se remettre avec elle... Tout était fichu, définitivement. Il aurait du suivre les conseils de Charlie, sortir et oublier. Mais jusque là, il en avait été incapable. Jusque là, elle avait hanté chacun de ses pas, chacun de ses souffles... Jusque là...

Le jeune homme inspira profondément avant de lui présenter ses félicitations. Malgré tout, il était heureux pour elle. Plus qu'heureux même. Elle allait faire une merveilleuse mère. La plus merveilleuse de toutes (n'en déplaise à Charlie, et à sa mère), il en était certain. Elle était bienveillante, chaleureuse, aimante... Elle avait tout pour combler un enfant. Et un mari potentiel. Sa gorge se serra. Il était partagé entre l'envie de savoir qui était le père et son envie de rester dans l'ignorance. C'était pour le moins compliqué. Dépité, il reposa les yeux sur la peluche qu'il tenait entre ses doigts. C'était Poulsy et lui maintenant. Envers et contre tous. Il entendit Elyana entamer une phrase, jusqu'à se faire couper par le médecin. Il respira lentement, les yeux fermés. Sentant la jeune femme se lever, en silence, il ne sut toujours pas jeter un œil en sa direction. C'était dur, bien trop dur. Naïve petite chose qu'il était, elle avait été pourtant bien claire lorsqu'elle l'avait quitté. Elle ne l'aimait plus, il devait refaire sa vie. Putain d'entêté qui avait imaginé que tout pourrait s'arranger en un clin d’œil. Débile. Ridicule. Pathétique. Il ne trouvait même plus les mots pour se décrire. Se répugnant jusqu'à l'os, il finit par jeter un œil vers son ex. Elle suivait la blouse blanche, sans un mot. Et si... Et si le bébé était de l'homme. Lui, avec qui elle avait échangé probablement plus qu'un baiser. Elle l'avait sous-entendu. Et puis, si il prenait le temps d'y réfléchir une milli-seconde, les dates semblaient concorder. Les sourcils froncés, il la vit se retourner, lui jetant un dernier regard avant de disparaître.

Dieu ce qu'elle était belle. Ce ventre arrondi l'illuminait plus que jamais. Dieu ce qu'il avait été con...

Se maudissant, il resta assis là. Seul avec Poulsy. Seul à triturer la peluche comme jamais. Jouant un peu avec, s'en servant de déstresseur, il ne se souciait même pas de l'état dans lequel serait la peluche après ce moment. Plus rien ne lui importait. Il en avait même oublié sa nièce, si chère à ses yeux. Jamais pourtant elle ne lui était sortie de l'esprit, mais là... Là il était hors de lui. Hors de ses pensées. Hors du temps. Il semblait ailleurs. Et ce vide autour de lui n'arrangeait rien.

Il ne se rendit même pas compte que le temps filait à une allure grandissante. Son portable vibrait dans sa poche, mais ça non plus il ne s'en rendait pas compte. Il énumérait mentalement tous les signes qui conduisaient à ce qui venait de se dérouler entre Ely et lui. Il fermait les yeux, fronçait les sourcils et se mordait la lèvre inférieure tour à tour, listant les points dans sa tête. Ce qu'il avait été idiot !
Pacey ne revint à lui que lorsqu'il entendit la porte s'ouvrir en face de lui. La jeune femme venait de réapparaître. Bon dieu, cela faisait-il si longtemps qu'il était ici sur cette chaise ? Il écarquilla les yeux et se leva instantanément. D'instinct, il semblait être une personne qui l'attendait. Alors qu'en réalité, il s'était torturé mentalement tout du long. Il déglutit, mais ne fit pas un pas de plus. Rien ne lui donnait le droit de s'approcher d'elle, de s'enquérir de cet entretien. Et pourtant, plongé dans les prunelles de son ex fiancée, il émit quelques mots. « Ely, je... » Pauvre con ! Que comptes-tu lui dire, hein ? Que tu n'as jamais cessé de l'aimer ? Que tu aimerais la voir s'enfuir avec toi sans un bruit ? Que tu élèverais ce bébé comme le tien ? Pauvre imbécile. Tu n'en serais même pas capable. Tu souhaites beaucoup trop son bonheur pour t'interposer de la sorte. « Ça c'est bien passé j'espère ? » Il affichait un maigre sourire. Il avait tenté de se reprendre. La vérité, c'était que même si il tentait de changer de sujet, il était réellement intéressé par sa santé. Bien qu'entre eux tout soit apparemment définitivement terminé, elle continuerait de le préoccuper...

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Planté là, devant elle, Pacey ne savait pas quoi faire. Il aurait voulu la prendre dans ses bras, l'embrasser comme il n'avait pas pu le faire depuis des mois. Mais rien que de la voir lui faisait un bien fou. Il l'avait pensé depuis des mois, avait rêvé d'elle, avait imaginé la revoir. Jamais il ne l'avait songé si belle, si rayonnante. Et là, il était complètement perdu. Tout était fini entre eux. La page était définitivement tourné, vu l'état avancé de son ventre. Et pourtant, il se prenait encore à rêver de l'étreindre une dernière fois. De lui hurler à pleins poumons qu'il n'y avait qu'elle, qu'il l'aimait plus que jamais, malgré tout ce qu'il se passait entre eux. D'ailleurs... il ne se passait plus grand chose, en réalité. Mais peu lui importait, Elyana resterait à tout jamais dans son cœur. L'amour avec un grand A, digne des téléfilms les plus mièvres du lundi après-midi. Il n'avait encore pas le recul nécessaire, après la nouvelle qu'il venait de constater, pour réaliser que tout était définitivement terminé. Il se plaisait encore à rêver de l'impossible. Idiot petit homme...

Alors, il ne sut que s'enquérir de son entretien. Il priait pour qu'elle aille bien. Elle n'avait pas à lui dire la raison de sa venue, il n'avait aucun droit de lui demander de refaire partie de sa vie, de s'oser à s’immiscer dans ses soucis. Aucun. Et pourtant, il lui suffisait qu'elle réponde que ça allait pour que son cœur se réchauffe et que l'inquiétude de la voir mal en point disparaisse. Il lui avait toujours fait confiance. Elle avait toujours été honnête envers lui, elle ne lui mentirait donc pas. Il en était certain.

Elle répondit dans son sens, avant d'ajouter qu'elle devait diminuer ses heures de travail. Les sourcils du jeune homme se courbèrent et ses lèvres se pincèrent. « Fais tout ce que le médecin te dira, d'accord ? » Il n'avait même pas songé une seconde à ce qu'il allait dire avant de prononcer cela. Il savait bien qu'il n'avait plus rien à lui conseiller, elle n'était plus à lui désormais. Pourtant, une énorme part de lui continuait de s'intéresser à la belle. Il était soucieux, ne voulait que son bien. Et ce fut un Pacey aimant, comme il l'avait toujours été, surtout envers elle, qui avait ouvert la bouche à cet instant. En y repensant, il fut partagé entre le sentiment de gêne et celui du bien. Il était content de lui avoir montré qu'elle comptait toujours pour elle... Mais en même temps, encore une fois, il n'avait plus rien à lui demander. Il avait perdu ses droits lorsqu'elle l'avait quitté, quatre mois plus tôt.

Elyana lui afficha un dernier sourire charmant, avant de s'excuser pour aller voir la secrétaire. Le petit sourire restait marqué sur le visage de Pacey. Il l'aimait tellement... Il la laissa faire, sans la quitter du regard. Il avait envie de garder cette image à tout jamais. Le sourire rayonnant sur son visage. Elle était tellement plus belle que dans ses souvenirs. Il ne devait plus sous-estimer sa beauté de la sorte. Et pourtant, il l'aurait fallu. Il devait désormais tourner la page, et cela signifiait aller de l'avant, ne plus songer à elle, refaire sa vie, rencontrer d'autre femmes.

Mais qui pourrait lui arriver à la cheville ?...

La jeune femme lui demanda de passer le bonjour à sa nièce, ce à quoi il acquiesça d'un petit signe de tête et d'un faible sourire. Il sentait que cela sentait la fin. Elle allait partir. Quitter la pièce. Et même dans une petite ville comme Arrowsic, cela signifiait qu'il aurait du mal à la recroiser de si tôt. Il aurait du en être enchanté, aux vues de la situation. Mais, tout au contraire, son cœur en était déchiré. Masochiste. Idiot.

Pacey se laissa dicter par l'impulsion, alors qu'elle faisait un pas en arrière. « Attends... ça... ça te dirait un café ? » Il laissa un petit sourire gêné apparaître sur son visage. Pourtant, devant le visage circonspect de la jeune femme, il tenta de se raviser. Passant une main derrière sa tête, il essaya de rattraper comme il pouvait le coup. Après tout, il n'avait aucun droit de lui imposer.. de lui demander. Oh et puis zut. Ses pensées étaient complètement brouillées. « Enfin.. je veux dire.. si tu veux... demain... un de ces jours... comme tu veux. » Il se maudissait. Aurait-il pu franchement avoir l'air plus idiot que maintenant ? Qu'espérait-il ? Qu'elle lui retombe tout à coup dans les bras ? Fallait vraiment qu'il apprenne à être moins naïf...

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Pacey sentait son cœur battre comme jamais dans sa poitrine. Il avait tenté de rattraper le coup comme il le pouvait. Et l'attente de sa réponse, mêlée au visage confus de la jeune femme, n'arrangeait pas son rythme cardiaque. Il était anxieux. C'était peut être sa dernière occasion de voir son ex, sauf si elle acceptait de venir boire un café avec lui. Il devait sonner comme désespéré... Mais il ne s'en rendait même pas compte. Il avait lancé ça impulsivement, sans réfléchir. Il devait la rattraper une dernière fois avant de la voir disparaître à tout jamais. Il se le devait. Il le devait à l'homme qui était resté quatre ans avec l'amour de sa vie. Il le devait. Une toute dernière fois.

Lorsqu'elle lui répondit qu'elle ne pouvait prendre ce café, à cause du bébé, cela sonna comme un couperet à ses oreilles. C'était dur à entendre. Il espérait encore que, malgré tout, il aurait encore une petite place dans sa vie. Par là, il avait cru qu'elle insinuait qu'elle ne voulait tout simplement pas l'accompagner dans un café. Il se sentit con. Vraiment très con. Il baissa les yeux, et Poulsy, qu'il tenait toujours dans sa main droite, se fit serrer fort. Sa main s'était crispée instantanément. Par déception et par rage envers lui même. Décidément, il enchaînait le ridicule ce jour là.

Elyana du deviner qu'elle l'avait mis sur une fausse piste, à la mine qu'il tirait, puisqu'elle s'empressa, à son tour, de se justifier. Semblant satisfaite d'elle même, de la petite frayeur qu'elle venait de lui faire, un énorme sourire grandissait sur le visage de la jeune femme. Elle voulait donc bien aller dîner avec lui. Le café, bien entendu, c'était impossible. Qu'il avait été idiot, une femme enceinte et de la caféine, ça fait pas bon ménage. Il aurait du s'en rappeler pourtant, vu à quel point Charlie était de mauvaise humeur pendant ces neufs mois, ne pouvant prendre son café matinal... Ou bien était-ce seulement les hormones ? Peu importe, cela n'était pas le sujet. Sans qu'il ne s'en rende vraiment compte, un sourire apparut sur son visage. Elle venait d'illuminer sa journée. Bien sûr qu'il aurait du tirer un trait sur eux deux, mais qu'elle lui refuse ce petit tête à tête l'aurait tué. Oh, il aurait aussi du modérer un peu sa joie. Il ne laissait rien transparaître, mais il était plus que satisfait mentalement. Il savait qu'il n'aurait plus rien à espérer de leur couple, elle semblait heureuse, enceinte et sûrement en couple avec le père du bébé à venir. Il ne souhaitait que son bonheur, mais la voir disparaître de sa vie du jour au lendemain avait été une épreuve. Il était loin de s'en être sorti indemne. La désintox (on peut appeler ça comme ça, vu les effets que cela eut sur le jeune homme) avait été plus que rude. Il ne s'en était d'ailleurs toujours pas remis.

Alors même si ils n'avaient plus d'avenir sentimentalement, il avait besoin de la garder avec lui. Une amie, peut être, avec le temps...

Elyana lui expliquait les formalités, qu'elle avait du boulot, qu'elle ne savait pas ses disponibilités... Tout un petit blabla qu'il n'écoutait qu'à moitié, à vrai dire. Il était bien trop surexcité par la perspective de partager un repas avec elle. Il pourrait la revoir, donc. Cela suffisait amplement à son bonheur. Le sourire satisfait ne quittait plus son visage. « Bien sûr ! Appelle moi quand tu veux. » Il s'apprêtait à lui dire au revoir, après tout, sa nièce l'attendait toujours. Techniquement, non, elle ne l'attendait pas. Mais il s'était promis d'aller la serrer dans ses bras, Poulsy l'accompagnant. Et il le ferait. Et puis, Ely semblait devoir partir. Donc... Pourtant, il cru bon de détendre un peu l'atmosphère, histoire qu'elle ne reste pas avec une image de lui tout gêné. « J'ai toujours le même numéro, ne t'en fais pas ! » Il ajouta un clin d’œil à cela. Ce n'était pas à proprement parler une blague, mais au moins, cela les avait fait partager un petit moment tous les deux. Un petit sourire amusé qu'ils avaient pu échanger. Cela suffisait au jeune Northam. Il attrapa Poulsy des deux mains, l'empoignant très fort. Son sourire grandi tout à coup et, en reculant petit à petit, il semblait plus qu'heureux. « Je te dis à très bientôt alors. » Il avait l'air d'un adolescent de quinze ans qui venait d'avoir son premier rendez vous amoureux. Mais il s'en fichait éperdument. Après avoir lancé un dernier regard sur la belle, il se détourna complètement. Avançant dans les couloirs, Poulsy appuyé entre ses deux mains, son sourire ne s'effaçait pas. Il était tellement heureux, en cet instant. L'annonce de la grossesse et de l'impossibilité induite par cela pour qu'ils se remettent en couple ne l'atteignait plus énormément. Désormais, tout ce qui comptait, c'était qu'elle allait réapparaître dans sa vie...