Sujet: these are hard times for dreamers and love lost believers • (lenny + quinn). Jeu 4 Avr - 21:00
Lenny and Quinn.
THESE ARE HARD TIMES FOR DREAMERS AND LOVE LOST BELIEVERS.
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Je me sentais heureuse. J’avais l’impression de ressentir mes épaules se décharger d’un poids. Mon pas était rapide et léger, un sourire était installé sur mes lèvres sans que je puisse m’en défaire. J’avais l’impression d’avoir appris la meilleure nouvelle qu’il puisse y avoir sur cette Terre. Je n’étais pas enceinte. Autant dire que c’était plutôt satisfaisant, dans mon cas, et j’avais bien l’intention de fêter la nouvelle comme il se devait. Si mon déménagement express de la veille me troublait encore (beaucoup trop), le simple fait d’avoir un problème de moins m’avait donné l’impression que tout était possible et que tout allait forcément bien se passer. C’était une bonne nouvelle qui avait fait l’effet d’une bombe de bonne humeur en moi. C’était presque reposant, même en sachant que je créchais chez Norine et que mes relations avec ma mère étaient extrêmement tendues. Pour l’instant, tout cela ne figurait pas en tête de mes priorités. Loin de là. J’avais décidé de célébrer ma non-grossesse et de partager l’information avec le principal concerné, et le reste de mes problèmes pouvaient encore attendre quelques heures supplémentaires. Un peu plus tôt dans l’après-midi, j’avais envoyé un texto à Lenny pour lui donner rendez-vous dans la forêt – plus précisément à l’endroit qu’il avait l’habitude de squatter – pour lui annoncer la (très bonne) nouvelle. Me retenir de lui dire le résultat avait été un véritable défi, et j’avais tenu presque une journée entière (ce qui, en soi, était un véritable exploit me connaissant). Je ne réussissais plus à tenir en place, ma surexcitation ayant très certainement atteint son summum. Mon pas se fit plus pressé et plus direct, et je m’enfonçai un peu plus dans les bois pour finalement déboucher sur une clairière qui m’était familière. Lenny était déjà là. J’étais en retard, comme à mon habitude. « Désolée, il fallait que je passe acheter… Ça. » dis-je en guise e bonjour, tout en désignant la bouteille de vodka que je me trimballai à la main. « Je sais que normalement pour fêter les grandes occasions c’est du champagne, mais… Non. » Je préférais largement la vodka. C’était une question de principe. Je la posai par terre avec mon sac à main, et j’allai littéralement me jeter sur lui pour l’embrasser, sans doute avec beaucoup trop de désir et d’ardeur. Je ne réussissais plus à me contenir, à contenir cette allégresse qui m’assaillait, à me réfréner dans cette bonne humeur et cette excitation qu’avait provoqué le test de grossesse négatif. Je finis par lentement rompre le contact avec ses lèvres, et me reculai de quelques centimètres pour l’observer. « Fausse alerte, aucun de tes spermatozoïdes n’a élu domicile dans un de mes ovules. » lançai-je d’une voix légère, fidèle à moi-même et mes remarques étranges. « Test de grossesse négatif, prise de sang négative… Bref, tout de négatif. On peut même s’entraîner à faire des bébés pour fêter ça, si tu veux. » J’eus un sourire, mes paroles lourdes de sous-entendus, avant de me rapprocher de lui pour déposer un baiser sur ses lèvres, mes mains allant se promener contre son torse, en dessous de ses vêtements. J’étais littéralement en feu. Je ne savais pas si cela était le soulagement ou bien le fait d’avoir passé les derniers jours stressée et dans la retenue, mais je me sentais vivante. Après tout, nous venions d’éviter une situation catastrophique. Nous aurions pu – enfin, j’aurais pu – me retrouver avec un bébé dans les bras, et cela aurait été que le début de nombreux problèmes. Nous avions été plutôt chanceux, pour le coup, comme si le destin avait eu pitié de nous et de nos comportements de gamins. Donc, oui, je me sentais légère, de bonne humeur, comme si la vie ne craignait pas tant que cela. J’avais eu de la chance. Nous en avions eu.
Sujet: Re: these are hard times for dreamers and love lost believers • (lenny + quinn). Dim 7 Avr - 21:47
Un message qui le sommait de se rendre dans la forêt à seize heures, et de ne surtout pas être en retard, puis plus rien. Lenny avait eu beau essayer de contacter Quinn toute la journée, la jeune femme n’avait daigné répondre à aucun de ses appels. Pas même au message qu’il lui avait envoyé en demandant pourquoi il devrait se rendre dans la forêt. Elle semblait vouloir cultiver un certain suspense, peut-être pour le forcer à être présent à ce rendez-vous et dans l’esprit de Lenny, cela n’augurait rien de bon. Après tout ce qu’il leur était arrivé durant ces dernières semaines, le jeune homme s’attendait à tout, et surtout au pire. Pourtant, tout avait toujours été si simple entre Quinn et lui… Désormais, c’était comme si le destin se « vengeait » et leur faisait payer au prix fort toutes ces années d’insouciance.
Une fois n’étant pas coutume, Lenny n’avait pas mis les pieds à l’université depuis plusieurs jours. Mais aujourd’hui, il avait tout de même un semblant d’excuse. Le message de Quinn avait hanté son esprit toute la journée, i bien qu’il n’avait pu se concentrer sur rien d’autre que ce rendez-vous qu’elle lui avait donné dans la forêt. C’est donc aux alentours de quinze heures trente que le jeune homme grimpa dans son van et fila en direction de l’endroit o il avait l’habitude de passer du temps quand il cherchait à fuir la ville et sa civilisation. Bien sûr, il connaissait le bois comme sa poche et arriva après quelques dizaines de minutes seulement sans faire aucun détour. D’habitude, Lenny n’était quasiment jamais en avance mais cette fois, la curiosité l’avait emporté sur sa fainéantise. Ne pouvant s’empêcher de remuer, il faisait les cent pas dans cette clairière où il avait pourtant pour habitude de se détendre. Mais après plusieurs minutes d’attente, il entendit enfin la voix de Quinn derrière lui, et se retourna brusquement en affichant une certaine crainte dans son regard. Elle avait une bouteille de vodka à la main et paraissait étrangement détendue, ce qui intrigua réellement Lenny qui la suivit des yeux sans broncher. Très vite, elle initia brusquement le contact en fondant sur lui pour l’embrasser comme elle ne l’avait que très rarement fait auparavant. Etonné, Lenny ne se plaignit néanmoins pas de ce baiser, et attendit sagement qu’elle se détache de lui pour lui exploser le but de leur rendez-vous. « Fausse alerte, aucun de tes spermatozoïdes n’a élu domicile dans un de mes ovules. Test de grossesse négatif, prise de sang négative… Bref, tout de négatif. On peut même s’entraîner à faire des bébés pour fêter ça, si tu veux. » déclara alors la jeune femme, d’une manière qui lui fait reconnaitre la Quinn qu’il avait toujours connue. Lenny commença par arquer un sourcil à demi amusé, puis se mit à rire doucement en mordillant sa lèvre inférieure.
Lenny aurait voulu réagir, dire ou faire quelque chose mais l’empressement de Quinn l’en empêcha. Sentir ses mains courir sur son torse le faisait frissonner, et il dut se faire violence pour rompre le contact de leurs lèvres et se reculer légèrement de la jeune femme. Pas certain d’avoir tout suivi, il fronça les sourcils et questionna : « Hey, attends… Tu veux dire que… c’était rien ? Enfin… C’est sûr et certain ? Tu n’es pas enceinte ? » Son regard était à la fois plein d’espoir et de crainte, et même si le comportement de Quinn aurait pu être un indice suffisant, Lenny voulait avoir toutes les certitudes possible pour pouvoir se dire que non, il n’allait pas être papa.
Sujet: Re: these are hard times for dreamers and love lost believers • (lenny + quinn). Jeu 11 Avr - 10:52
Lenny and Quinn.
THESE ARE HARD TIMES FOR DREAMERS AND LOVE LOST BELIEVERS.
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Je savais que je n’avais pas été très fairplay de la journée, en ignorant ses messages et ses appels, tout cela pour ne lui donner aucun détail sur les raisons de notre rencontre (et me connaissant, en lui parlant, j’aurais très bien pu faire une bourde sans le faire exprès). Je savais également qu’il avait dû se faire un sang d’encre, qu’il avait dû se poser des tonnes et des tonnes de questions, mais je n’avais pas voulu gâcher mon plaisir personnel : c’était égoïste, mais l’envie de lui dire de vive voix avait été bien trop forte. Le soulagement en moi était tel que j’avais presque envie de fêter ça pendant les semaines qui allaient venir, et cela n’aurait pas pu se faire sans une surprise et un face à face pour annoncer la nouvelle... Et ce, même si cela voulait dire qu’il avait fallu que je me comporte comme une véritable garce avec lui pendant tout le long de la journée en lui infligeant un silence pesant. Il était très certainement en train de me détester d’être aussi moi, mais je demeurais intimement persuadée que cela ne durerait pas longtemps, et que cela valait le coup. Lorsque j’arrivais à notre point de rendez-vous, je ne pus m’empêcher de littéralement lui sauter dessus, cédant à cette surexcitation qui m’avait habité pendant toute la journée, tout en clamant haut et fort à ma manière que visiblement nous n’étions pas aussi doués pour faire des bébés que cela. Je ne lui avais pas dit clairement je ne suis pas enceinte mais dans ma tête cela n’était pas forcément nécessaire… Même si Lenny semblait quand même sceptique face à tout ce que je venais de lui dire. Il arqua un sourcil avant de rire, et je pris cela comme un feu vert. Cela était comme si j’avais été frustrée depuis des jours. Cela faisait longtemps que je ne m’étais pas laissée alors, que je n’avais pas été au bout de mes envies tout simplement parce que la peur m’avait rongée. Non sans sous-entendus, je me permis de faire courir mes doigts le long de son torse. Cependant, il m’arrêta dans mon élan, les sourils froncés. « Hey, attends… Tu veux dire que… C’était rien ? Enfin… C’est sûr et certain ? Tu n’es pas enceinte ? » demanda-t-il. Visiblement, j’avais été claire que dans mon propre langage. Le pauvre. Il avait hérité de moi. D’un certain côté, je le comprenais. J’aurais été à sa place, j’aurais très certainement demandé confirmation au moins une bonne demi-douzaine de fois… Afin d’être sûre, quoi. « Yeeep. » répondis-je avec un immense sourire. « Je ne suis pas enceinte, c’est sûr. J’ai fait le test et il était négatif… J’ai fait une prise de sang pour confirmer et c’est négatif aussi. C’est juste des retards… Mais il va falloir que j’aille voir le médecin pour savoir ce qui cloche chez moi si jamais ça continue. » Des affaires de filles, quoi…Mais pas de bébé, et c’était certainement le plus intéressant (et le plus important pour le moment). Je me sentais soulagée à un point inimaginable, puisqu’autant dire qu’un enfant n’était pas forcément le bienvenu dans ma vie et dans ma relation avec Lenny pour l’instant… Même si je n’avais pas pu m’empêcher de m’imaginer dans neuf mois si j’avais été enceinte. J’avais une imagination débordante. Cette vision utopique du bébé parfait me manquait presque. « Désolée d’avoir ignoré tes messages toute la journée, je voulais te le dire en face. » dis-je, alors que je n’étais absolument pas désolée. « C’était drôle de te voir flipper. » Je lui fis un sourire rayonnant. J’étais absolument horrible. Mais je l’assumais.
Sujet: Re: these are hard times for dreamers and love lost believers • (lenny + quinn). Dim 21 Avr - 19:17
Lenny avait imaginé les pires situations durant toute la journée, il devait bien avouer avoir un peu de mal avec la réaction de Quinn. Elle paraissait presque euphorique, et même si lui aussi était soulagé d’apprendre qu’elle n’était pas enceinte, il se gardait bien d’être aussi excessif. Dans un premier temps, le jeune home ne fut d’ailleurs pas certain d’avoir tout saisi et, ne voulant pas se faire de fax espoirs, il avait demandé confirmation à Quinn. « Yeeep. Je ne suis pas enceinte, c’est sûr. J’ai fait le test et il était négatif… J’ai fait une prise de sang pour confirmer et c’est négatif aussi. C’est juste des retards… Mais il va falloir que j’aille voir le médecin pour savoir ce qui cloche chez moi si jamais ça continue. » s‘exclama-t-elle avec un certain enthousiasme, que son large sourire ne fit que souligner davantage. Lenny laissa échapper un petit soupir de soulagement en réalisant que tout était bel et bien fini. Cette histoire qui avait eut l’effet d’un séisme sur sa petite existence n’avait en fait jamais existé. Il s’était inquiété pendant des jours et des nuits entières, avait craint de devoir faire face à des responsabilités qu’il n’était pas certain d’assumer… pour rien. Tout redevenait brusquement comme avant et il aurait dut être satisfait. Pourtant, Lenny ne parvenait à être complètement serein, ni même apaisé. Quelque chose continuait de clocher dans son esprit, et initiait un certain blocage qu’il était incapable de maitriser. A vrai dire, et bien malgré lui, il s’était prit à imaginer Quinn enceinte, et surtout maman d’un bébé qui aurait été le leur. Bien sûr il ne les savait pas tout à fait prêts pour ça, mais plus il y pensait, plus il s’était convaincu que tout cela aurait pu être possible. Mais en voyant la réaction que Quinn adoptait, Lenny comprenait soudain qu’il avait été le seul à se projeter en tant que père de famille.
« Désolée d’avoir ignoré tes messages toute la journée, je voulais te le dire en face. C’était drôle de te voir flipper. » ajouta-t-elle sans se départir de son sourire. Revenant brusquement à la réalité, Lenny secoua doucement la tête pour se remettre les idées en place et afficha lui aussi un sourire, qui s’avéra bien plus timide qu’il ne l’aurait voulu. « Euh… ouais, c’était « drôle » ! » répéta-t-il en levant les yeux au ciel d’un air réprobateur. « Bon… alors euh… tout va bien, hm ? On ne va pas avoir de bébé, on… on peut continuer comme avant ! » déclara Lenny en feignant d’être enjoué alors que son esprit était encore totalement ailleurs, perdu dans tout ce qu’il avait imaginé durant l’après-midi. Car clairement, il s’était mis en tête que Quinn l’avait convié ici pour lui annoncer tout le contraire de ce qu’elle venait de dire.
Sujet: Re: these are hard times for dreamers and love lost believers • (lenny + quinn). Mar 14 Mai - 13:02
Lenny and Quinn.
THESE ARE HARD TIMES FOR DREAMERS AND LOVE LOST BELIEVERS.
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Lenny mit du temps à réaliser. Il me demanda confirmation alors que j’étais littéralement intenable, comme si j’avais pu ne pas être claire, comme si un climat de doute pouvait encore subsister. Mais cela ne me dérangeait pas. Répéter m’importait peu. J’étais heureuse, heureuse de ne pas avoir à supporter une grossesse. Heureuse de ne pas devoir assumer ces responsabilités pour lesquelles je n’étais pas prête. Heureuse d’avoir encore la possibilité d’attendre pour une telle étape. Je n’étais qu’une gamine après tout ; je n’aurais très certainement pas pu prendre en charge un bébé, je n’aurais pas pu l’élever comme il fallait. Pas maintenant. Certes, j’avais un emploi fixe, un salaire régulier, j’avais une vie à peu près saine (tout était relatif, bien entendu). Même à vingt-trois ans, j’avais un bon profil pour être maman. J’avais l’habitude de supporter des gamins, j’avais quasiment élevé mon petit frère, ce petit bout de chou de cinq ans. Mais je ne m’étais pas sentie prête. Toute cette situation m’avait effrayée, et je n’avais pas réussi à me projeter dans neuf mois, maman. J’étais persuadée que cela aurait été une catastrophe. Surtout avec Lenny. Je le connaissais. Je savais qu’il n’aurait pas pensé à mal, mais j’avais pleinement conscience qu’il n’aurait certainement pas assumé ses responsabilités jusqu’au bout. Même s’il l’avait voulu. Même s’il avait essayé. Et puis, après tout, nous n’étions même pas un couple à proprement parler. Notre relation était beaucoup trop instable pour l’arrivée d’un enfant. « Euh… ouais, c’était « drôle » ! » répliqua-t-il avec un air réprobateur. Je levai les yeux au ciel. Son regard plein de reproches ne pouvait pas me retirer toute ma bonne humeur, même si j’étais partiellement coupable. La tentation d’attendre pour lui dire en face avait été beaucoup trop tentante. J’avais voulu voir sa réaction en vrai. J’avais voulu entendre son soupir de soulagement, pour partager ce contentement qui m’habitait depuis que je connaissais le résultat. « Bon… alors euh… tout va bien, hm ? On ne va pas avoir de bébé, on… on peut continuer comme avant ! » continua-t-il. Je fronçai les sourcils, automatiquement, sentant son enthousiasme feint. Il n’était pas satisfait. Il y avait quelque chose dans son attitude qui sonnait faux, quelque chose qui me ramenait à la réalité et qui me confirmait que j’étais peut-être toute seule dans cet enthousiasme. Il était déçu. Il y avait quelque chose dans son regard qui témoignait d’une déception. Cela se sentait… Une déception ? Réellement ? N’était-il pas aussi soulagé que moi ? Avais-je fait quelque chose de mal ? Je m’éclaircis la gorge, me détachant complètement de lui, pour mettre mes mains sur mes hanches. Je le regardai, comme si cela pouvait m’aider à le sonder, comme si cela pouvait m’aider à savoir ce à quoi il pouvait bien penser. « Qu’est-ce qu’il y a ? » demandai-je simplement. Je n’avais pas répondu à sa question, ne trouvant aucune réelle réponse. Je finis par pousser un soupir. « Tu m’en veux de pas te l’avoir dit plutôt ou bien… » repris-je. « … Ou bien le résultat n’est pas celui que tu souhaitais ? » Un stress m’envahissait. Je ne comprenais pas. Je ne comprenais pas pourquoi il n’était pas aussi heureux que moi, pourquoi il avait l’air déçu, pourquoi son enthousiasme sonnait faux à mes oreilles. Cela me faisait peur. La réponse me faisait peur.
Sujet: Re: these are hard times for dreamers and love lost believers • (lenny + quinn). Dim 19 Mai - 21:10
Même s’il savait qu’au fond, tout ce que Quinn venait de lui dire était un réel soulagement, et la bonne nouvelle qu’il avait espérée, Lenny avait un peu de mal se réjouir. A vrai dire, il ne comprenait pas vraiment pourquoi il réagissait de la sorte, mais les faits étaient là. Le jeune homme s’était bêtement imaginé que Quinn pouvait bel et bien être enceinte, et il s’était surpris à se dire qu’après tout, il n’était pas plus bête qu’un autre et qu’il pourrait lui aussi faire un père tout à fait respectable. Mais à ce moment précis, Lenny réalisait à quel point sa réaction avait été idiote, à quel point Quinn et lui n’étaient encore que deux adolescents immatures qui malgré leurs efforts et leurs promesses, auraient certainement bien du mal à grandir un jour. Désormais, il se demandait même comment cette idée de devenir un vrai père avait pu germer dans son esprit et s’y implanter aussi solidement. Toute cette histoire l’avait simplement chamboulé, bouleversé, et même devant l’enthousiasme démesuré de Quinn, Lenny avait un peu de mal à redescendre sur terre. Tant bien que mal, il essayait de faire bonne figure mais en voyant la jeune femme froncer les sourcils, il comprit instantanément que c’était peine perdue. Elle le connaissait trop bien pour qu’il puisse lui mentir de la sorte et à coup sûr, Quinn ne laisserait pas passer une chose pareille sans broncher. Et effectivement, il ne lui fallut que quelques secondes pour reculer et se détacher de Lenny, portant alors sur lui un regard réprobateur et rempli d’incompréhension.
« Qu’est-ce qu’il y a ? » demanda Quinn avant de soupirer, confirmant à Lenny qu’elle avait vu parfaitement clair dans son jeu. « Tu m’en veux de pas te l’avoir dit plutôt ou bien… « … Ou bien le résultat n’est pas celui que tu souhaitais ? » Immédiatement, Lenny baissa les yeux d’un air gêné. En vérité, lui-même se trouvait honteux de réagir comme cela alors qu’il aurait du sauter de joie et savourer à sa manière cette merveilleuse nouvelle. Il déglutit, histoire de gagner un peu de temps et de trouver le courage nécessaire pour s’expliquer devant Quinn qui avait d’ores et déjà posé ses mains sur ses hanches, ce qui lui donnait un air d’autant plus pressant. Puis, après avoir poussé à son tour un long soupir, Lenny se lança, en faisant en sorte de ne croiser le regard de la jeune femme à aucun moment de son discours. « Ecoute… je ne t’en veux pas, pas du tout, ça n’a rien à voir avec ça… C’est juste que… je sais pas, peut-être que j’avais imaginé autre chose, peut-être que je m’étais fait à l’idée que l’on pouvait être… enfin tu vois. Je sais que c’est stupide mais… » Lenny haussa les épaules et poussa un énième soupir quasi-désespéré. « Je crois que je me suis dit que… c’était peut-être pas si inconcevable que ça… » termina-t-il mal à l’aise, en se grattant la nuque d’un geste qui traduisait tout la gêne et la honte qu’il éprouvait.
Sujet: Re: these are hard times for dreamers and love lost believers • (lenny + quinn). Mer 22 Mai - 23:34
Lenny and Quinn.
THESE ARE HARD TIMES FOR DREAMERS AND LOVE LOST BELIEVERS.
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Cela me semblait presque irréel qu’il ne saute pas de joie, qu’il ne soit pas dans le même état d’esprit que moi. N’était-ce pas ce qu’il avait voulu ? Avais-je été la seule à me dire qu’avoir un bébé aurait été la pire des galères ? Je fronçai les sourcils sous le coup de l’incompréhension. Son comportement n’était pas normal. Peut-être avait-il espéré que cela soit positif. Peut-être avait-il espéré être père. Cependant, je ne voyais pas pourquoi, je ne voyais pas comment il aurait pu être amené à penser une chose pareille. Nous étions encore jeunes, nous étions encore cons. Nous étions encore que des gamins, des gamins incapables de s’assumer et faisant bien plus de conneries que de bonnes choses. Nous étions des personnes irresponsables, encore incapables de s’occuper d’elle-même. Il n’avait pas dû s’imaginer l’ampleur que cela aurait pris. Il n’avait pas dû imaginer à quel point cela aurait changé nos vies. J’étais institutrice, je savais ce que c’était, les enfants. Je savais comment ils étaient, je savais comment ils réagissaient, je savais qu’ils demandaient de l’attention jour et nuit, semaine après semaine. Je poussai un soupir. Être mère ne me répugnait pas. Je voulais l’être, je voulais avoir des enfants, je voulais me marier. Je voulais fonder une famille. Mais un bébé maintenant… Un bébé maintenant aurait été de trop. Même si un bébé est adorable, même si ce bébé aurait été un morceau de Lenny. Je déglutis avant de secouer la tête. Je me perdais dans mes propres pensées. Je ne devais pas moi-même en venir à regretter ce bébé qui ne serait jamais venu de toute façon. « Ecoute… je ne t’en veux pas, pas du tout, ça n’a rien à voir avec ça… C’est juste que… je sais pas, peut-être que j’avais imaginé autre chose, peut-être que je m’étais fait à l’idée que l’on pouvait être… enfin tu vois. Je sais que c’est stupide mais… » commença-t-il lentement. « Je crois que je me suis dit que… c’était peut-être pas si inconcevable que ça… » Je ne m’étais visiblement pas trompée. Il nous avait imaginé parents. « Tu crois ? » répondis-je lentement. Il n’y avait aucun sarcasme dans la voix, je voulais juste entendre ses arguments, son point de vu. Je poussai un soupir, alors que mes bras retombaient le long de mon corps. Un bébé aurait été tellement difficile à gérer… Mais d’un autre côté, j’en venais à comprendre son point de vu. Cela aurait été une catastrophe, mais nous nous y serions faits. Je n’arrivais cependant pas à imaginer quelles répercutions cela aurait eu sur notre relation. Nous étions si instables… Nous n’avions rien défini. Nous avions évité toutes les conversations avec une pudeur non dissimulée, préférant éviter de nous donner un nom plutôt qu’affronter la réalité qui se profilait sous nos yeux. Qu’aurait fait un gamin entre nous ? Il aurait pu nous stabiliser. Ce fût la première fois que cette idée effleura mon esprit. Je poussai un nouveau soupir avant de toucher discrètement mes cheveux, me sentant légèrement mal à l’aise. « Tu penses que tu serais resté ? Tu penses que tu aurais assumé ton rôle de père ? » demandai-je lentement, guère sûre par la réponse. « Parce que tu ois, c’était aussi ça qui me faisait peur. J’avais peur d’être toute seule, peur de devoir l’élever par moi-même, peur de devoir l’assumer moi-même sans personne d’autre. » Cela avait été une de mes principales préoccupations, en plus de tout ce que cela impliquait en plus. Être mère. C’était un concept qui me semblait bien vague. Bien loin de ce que j’étais. Je regardais Lenny dans les yeux, perdue. Perdue sur ce que je pensais vraiment. Parce que quelque part, cet enfant, il me manquait. Il n’avait jamais existé mais il me manquait quand même.
Sujet: Re: these are hard times for dreamers and love lost believers • (lenny + quinn). Sam 1 Juin - 23:50
Avouer devant Quinn qu’il s’était imaginé en tant que père de cet enfant, sans pour autant en avoir peur était quelque chose de difficile pour Lenny. A vrai dire, lui-même ne savait pas comment il en était arrivé là, et il se demandait encore ce qui l’avait poussé à raisonner de la sorte. Jusqu’à présent, Lenny avait été terrifié par l’annonce que Quinn lui avait fait quelques jours plus tôt. Il avait craint qu’elle soit réellement enceinte, craint de devoir faire face à tout un tas de responsabilités qu’il n’aurait certainement pas su assumer. Et pourtant, après plusieurs jours de réflexion, l’idée semblait avoir fait son chemin dans la tête du jeune homme. Il avait dédramatisé la situation, et avait même réussi à se projeter dans un avenir beaucoup plus séreux que celui qu’il avait toujours envisagé. Le fait qu’il s’agisse de Quinn le rassurait sans doute un peu, mais maintenant qu’il devait s’exprimer seul devant elle, Lenny déchantait. Et visiblement, Quinn était quelque peu désabusée par ce soudain retournement de situation. « Tu crois ? » lâcha-t-elle sans forcément attendre une quelconque réponse. Immédiatement, le jeune homme baissa les yeux, de plus en plus honteux.
Ce ne fut que lorsque Quinn soupira une énième fois qu’il daigna relever les yeux vers elle, en écoutant en silence son discours et la laissant sagement terminer avant de se lancer. Elle mettait précisément le doigt sur le sujet qui fâchait, et Lenny dut réfléchir et reformuler intérieurement ses phrases plusieurs fois avant de lui répondre. « Je… c’est un peu facile de dire ça maintenant mais… je ne t’aurais pas laissée seule. Ca aurait été notre bébé tu vois… j’aurai eu des responsabilités, j’imagine que… en le voyant… enfin tu comprends… » Le jeune homme n’était pas sûr d’être très clair dans ses propos, mais il pouvait difficilement faire mieux. Ses propres idées étant pour le moins embrouillées, il ne savait plus vraiment comment s’exprimer et le regard totalement perdu que Quinn avait braqué sur lui n’était pas là pour l’aider. Il avait à la fois envie de la serrer dans ses bras et de partir en courant. Au final, Lenny se disait qu’il aurait peut-être mieux fait de garder ses toutes nouvelles considérations pour lui, ce qui lui aurait évité de faire retomber l’ambiance aussi vite. S’il avait été capable de prendre un peu sur lui, la soirée se serait probablement très bien déroulée et avec le temps, il aurait bien fini par oublier tous ses tourments. Malheureusement, tout semblait aller de travers et, foutu pour foutu, le jeune homme se risqua à poser la question qui lui brûlait les lèvres depuis quelques instants : « Alors… ça veut dire que… j’ai été le seul à me projeter comme ça ? Enfin… tu n’as pas imaginé qu’on pourrait… » Lenny ne prit même pas la peine de terminer sa phrase, se retrouvant littéralement pendu aux lèvres de la jeune femme dans l’attente de sa réponse.