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 SUTTON (+) Parce qu'un poulpe, dès qu'il se reproduit, il crève.

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MessageSujet: SUTTON (+) Parce qu'un poulpe, dès qu'il se reproduit, il crève.   SUTTON (+) Parce qu'un poulpe, dès qu'il se reproduit, il crève. EmptySam 9 Fév - 19:44


    Trou noir. Il dormait tranquillement aux côtés de Teddy, l’ayant tout contre elle comme s’il ne pouvait pas s’en détacher. Ils avaient passé toute la soirée ensemble à parler, à rigoler, à s’embêter l’un l’autre comme deux enfants qui se rapprochaient de la même façon. Et comme à chaque fois, ils avaient fini par s’embrasser. Encore et encore. Jusqu’à finir par s’endormir dans les bras l’un de l’autre. Ils avaient succombé. Une fois de plus. Siméon avait passé la plupart de son temps avec sa Teddy, délaissant davantage le reste du monde qui l’entourait. Il s’emmitoufla alors sous les couvertures, gardant sa tête à côté de celle de Teddy. Rien n’aurait pu les soustraite à leur plénitude, les enlever de leur sommeil, les arracher l’un à l’autre. Non. Rien. Il faisait encore sombre. Les étoiles tarissaient le ciel, bien qu’elles tendaient à disparaître. Il n’y avait aucun bruit comme si Arrowsic était pleinement endormi. Il n’y avait personne dans les rues. Personne. Mais peu importait. Le monde aurait pu s’effondrer que ça ne leurs aurait rien fait. Ils ne s’en seraient pas rendus compte tant ils étaient bien tous les deux. Ça n’était qu’une impression, une métaphore. Jusqu’à ce que cet idéal tente réellement à s’évaporer sous le bruit assourdissant du portable de Siméon.

    La sonnerie de son portable retentit sur la table de nuit. Il ouvrit les yeux instinctivement, sentant les battements de son cœur s’accélérer. Il se retourna immédiatement et l’attrapa pour s’apercevoir que Sutton l’appelait. Sutton. Il n’y avait bien qu’elle pour l’appeler à six heures du matin. Mais que voulait-elle encore ? Il se demandait si ce n’était pas juste pour taper la conversation parce qu’elle s’ennuyait, en rentrant d’une fête. Il fronça les sourcils et secoua légèrement la tête, décrochant par la même occasion. Il lança un coup d’œil en direction de Teddy qui avait à peine bougé, et il vînt s’appuyer contre les barreaux du lit, se redressant un minimum. Siméon entendait encore un fond de musique enivrante. Elle lui demanda s’il pouvait venir la rechercher au fin fond de la métropole, car elle ne savait plus marcher. Pourquoi ? Comment avait-elle fait ça ? Il n’en savait strictement rien. Il ne se posa pas même la question. Soupirant discrètement, il lui raccrocha au nez. Sutton savait très bien qu’il allait venir. C’était même pour ça qu’il ne voulait pas y aller. Mais avait-il le choix ? Non. Bien sûr que non. Il ne pouvait pas la laisser là-bas, alors qu’elle n’arrivait pas à marcher. Il ne pouvait pas la laisser là-bas tout simplement. Il ne pouvait pas la laisser tomber. C’était Sutton. La petite brune chiante avec qui il partageait son appartement. Oui. Autant l’admettre : Elle était vitale pour lui. Sa présence l’était. D’un autre côté, il n’avait aucune envie de quitter Teddy, de se bouger. Il voulait rester avec elle.
    Il s’en accommoda. Il s’extirpa discrètement du lit et se rhabilla rapidement. Il enfila son t-shirt blanc, sa chemise, ainsi que son pantalon beige et ses chaussures. Il mit sa veste et l’habituelle écharpe de Sutton qu’il ne cessait de lui emprunter. Oui. Emprunter pour ne pas dire autre chose, puisqu’il ne lui demandait pas même son avis. Siméon attrapa son portable, lui envoya finalement un texto pour lui dire qu’il arrivait et partit. Il se doutait que Teddy allait paniquer en voyant qu’il ne serait plus là, à ses côtés. Un fin sourire vînt se dessiner sur ses lèvres. Il quitta l’appartement pour descendre dans la rue. Allait-il prendre la voiture ? Oui. Il était clair qu’il n’allait pas traverser Arrowsic à pied, en pleine nuit, pour venir la secourir. Une fois à l’intérieur, il démarra. Ce bruit marquait quelque peu la réalité. Tout commençait à s’éveiller. Il coupa ce silence cuisant et parcourra les rues, s’enfonçant dans la cambrousse. Peu à peu. Pourquoi fallait-il qu’il aille la chercher au fin fond de la ville ? Pourquoi allait-elle aussi loin pour sniffer quelques doses et se trouver un coup d’un soir ? Se renfrognant, il se gara dans une rue annexe et décida de continuer à pied. Par pure précaution. Aussi parce qu’il voulait lui faire une petite frayeur. Dans le genre : Hey. Je suis venu au pied. Maintenant tu fermes ta gueule et on y va. Il enfonça ses mains dans ses poches et marcha.

    Il avait encore neigé. Un minimum pour avoir recouvert les allées boueuses et l’herbe de la cambrousse. Lorsqu’il respirait, il pouvait apercevoir de la fumée. Il faisait froid. Un peu trop froid à son goût, bien qu’il ne s’en plaignait pas pour l’été diablement chaud qu’ils avaient eu. Pourtant, il était à peu près sûr que, quand il arriverait à l’endroit où se passait la fête, il ressentirait toute la chaleur de ces étudiants. Ou pas. Il n’en était pas vraiment sûr, car ça faisait assez longtemps qu’il n’avait plus fait partie intégrante de cette jeunesse diluvienne. Peut-être était-ce parce qu’il passait tout son temps avec sa petite-amie ? Il y avait probablement de ça. Quoi qu’il lui arrivait de faire son entrée et de repartir en plein milieu de la soirée. Mais il faisait ça pour plusieurs raisons. Parce qu’il s’ennuyait, parce qu’il passait son temps à envoyer des textos à Teddy, parce qu’il partait la voir ou parce qu’il n’était pas d’humeur à boire. Là n’était pas la question. Il continuait de marcher, tout en se rapprochant du dit endroit qu’il connaissait bien. Il le connaissait pour avoir déjà bien profité de sa soirée une ou deux fois là-bas. La neige craquelait sous ses pas. Il voyait de la lumière, s’avançant jusqu’à la vieille maison de bois dans laquelle se passait la fête. Ou la fin de la fête.
    Quelques personnes semblaient déjà sur le point de faire un coma éthylique. Elles se tenaient assises contre un arbre, ou debout, devant un buisson, en train de remettre tout ce qu’elles avaient ingurgité. Rien de spécialement nouveau à ce qu’il avait déjà pu voir ou vivre. Cherchant après Sutton, il regarda tout autour de lui. Rien. Il n’y avait aucune connaissance. Ne serait-ce qu’une simple connaissance de vue. Il entra alors à l’intérieur. Il intercepta alors un jeune homme de son âge. « Salut. Tu peux me dire où est Sutton ? » Celui-ci lui lança un regard interrogateur. « Une petite brune avec les yeux verts qui n’est plus capable de marcher parce qu’elle s’est fait mal à la jambe je ne sais trop comment. » Il s’exclama et lui montra la pièce dans laquelle elle se trouvait. Il s’y dirigea alors et la vit, là, assise sur le canapé. Siméon la dévisagea un instant. « J’espère que t’as pas trop mal parce que tu vas devoir marcher deux kilomètres, biatch. » Lui lâcha-t-il avec un joli sourire surfait et moqueur. Elle le connaissait assez pour savoir que ce n’était pas vrai. Il la porterait s’il le fallait.
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MessageSujet: Re: SUTTON (+) Parce qu'un poulpe, dès qu'il se reproduit, il crève.   SUTTON (+) Parce qu'un poulpe, dès qu'il se reproduit, il crève. EmptyVen 15 Fév - 19:47



(+) Woman please be gone, you've stayed here much too long. Don't you wish that you could cry ? Don't you wish I would die ? Seamy, seesaw kids, childwoman on the skids. The dust will choke you blind, the lust will choke your mind. I kiss the floor, one kick no more, the pig and hose have set me free. I've tasted hate street's hanging tree.

Nez dans la terre, de la poussière plein la bouche, Sutton venait à peine de reprendre connaissance. Elle toussa une fois, deux fois, pour enlever la terre qui lui prenait la langue. L'alcool embuait ses pensées, elle ne songeait à rien d'autre que de se relever. Elle tenta de prendre appui sur ses mains, mais celles-ci la lâchèrent et elle poussa un petit grognement. Sa paume droite piquait. Beaucoup. Elle se retourna pour se retrouver dos sur le sol et jeta un œil à sa main. La paume affichait une longue balafre et saignait un peu. « bordel de chiotte. » Fais chier. Putain. Une série d'insultes lui traversa l'esprit. Tenant sa main par l'autre, elle se mit difficilement sur le cul. Bordel, mais qu'est-ce qu'il se passait ? Son crâne la torturait, et elle ne pouvait même pas apposer la main sur son front pour calmer le mal. Elle leva les yeux vers le ciel. Un arbre. Un pin haut, très haut. Était-ce possible qu'elle vienne de là ? Elle réfléchit une seconde. Elle avait escaladé des arbres des centaines de fois, avec raison ou non, mais sans jamais tomber. Pourtant, tout semblait à croire que ce soir là, c'était le cas. Des voix lui arrivaient, lointaines. Rieuses, sourdes. Elle plissa les yeux et regarda une dizaine de silhouettes venir vers elle. Ils riaient, fort. Trop fort. Ce que son crâne lui faisait mal, bordel. Rien à voir avec le choc, c'était seulement la descente. Elle n'avait pas pris que de l'alcool ce soir, elle pouvait le sentir dans ses veines. Et puis, elle ne se cantonnait jamais à l'alcool. Elle passa, avec mal, sa seule main valide dans sa poche et en sortit son petit sachet. Vide. Soit elle avait été trop généreuse avec les autres, soit elle avait clairement abusé. Elle qui s'était promis d'être sage, à peine quelques jours auparavant. C'était raté. Rentre chez toi Keitel. Ouais. Ouais... « Dans un moment, d'acc ? » Elle n'avait même pas pris la peine de regarder vers la voix, la reconnaissant en un clin d'oeil. A force de sortir, elle connaissait plus ou moins tous les jeunes de la ville. Pas de quoi se vanter, pourtant. Elle tendit une main, toujours sans regarder, vers son ami. Tous deux savaient très bien ce qu'elle réclamait. La bouteille atterrit droit dans sa main, à peine quelques secondes plus tard. Elle porta le goulot à ses lèvres. Que cherchait-elle au juste ? A soulager ses maux ? A se rappeler ? Elle avait beau descendre la bouteille, rien n'y faisait. « Qu'est-ce qui s'est passé Nash ? » T'as parié, t'as grimpé, t'es tombée, t'as perdu, tu me dois vingt billets. Il avait répondu du tac-o-tac, à croire qu'il connaissait la jeune fille sur le bout des doigts. Elle songea un instant à une réplique, mais n'ouvrit pas la bouche. Avec peine et l'aide d'une nana qui ne faisait que de lui demander si "ça allait" depuis tout à l'heure, elle se hissa sur ses deux jambes. Comme si la main ne suffisait pas, sa jambe lui faisait un mal de chien. Elle jeta un œil à son genou, soulevant un peu son pantalon. C'était moche. Très moche. Mais elle allait s'en remettre, bien que ça risquait de lui faire mal pendant un petit moment. Vraiment, c'était pas sa soirée. Elle ne se souvenait de rien et s'était bien amochée.

Sutton ne savait pas comment elle avait atterrit ici, au fin fond des bois. Mais, boitant jusqu'à l'intérieur de la vieille cabane en bois, elle n'eut pas de mal à la reconnaitre. Elle avait passé assez de soirée ici pour ne pas réfléchir une seconde à l'adresse. D'ailleurs, il n'y en avait pas. Enfin posée quelque part -sur le canapé en fait-, elle sentit bien que c'était la fin. Sa soirée était terminée, peu importait l'heure. Dans son état, elle ne pouvait rien. Et la drogue entamait lentement sa descente. Le peu d'alcool trainant ci et là n'aideraient en rien. Sans aucun scrupule, elle composa le numéro de Jazz. Il ne mit que quelques secondes à répondre, elle lui demanda de venir la chercher, elle avait mal et il lui raccrocha au nez. « Salaud. » Elle avait gueulé. Elle n'avouerait jamais qu'elle savait bien que la salope s'il y en avait une, dans l'histoire, c'était elle. Elle l'appelait au beau milieu de la nuit pour venir la récupérer au beau milieu de nulle part. CQFD. En attendant son arrivée, elle se sortit de quoi rouler un joint. Elle n'avait plus de pilules, les bouteilles prenaient cher, mais elle avait toujours, et en toutes circonstances, sa pote marie-jeanne avec elle.
Elle ne vit même pas le temps passer. Il lui semblait qu'elle ne l'avait appelé que depuis deux minutes lorsqu'elle entendit sa voix. « Fais pas chier. Tu me tireras comme un boulet s'il le faut. » Elle avait prononcé ces mots en peinant. Galérant à se remettre debout, prenant appui, sans gêne, sur le mec à côté d'elle. Fuck c'est bon il doit être au beau milieu d'un coma éthylique de toute façon, il sent rien. Elle se planta enfin devant son ami. « Puis au pire, j'crois il y a des caddies qui doivent trainer quelque part ici... » Elle tira sur son joint une nouvelle fois et haussa les épaules. Elle n'était même pas certaine qu'il y avait quelque chose en état de marche dans la cabane. Des caddies, ouais, elle en avait vu. Mais roulaient-ils encore ? Ça c'était une autre histoire. Elle le dévisagea un instant, avant de rouvrir une nouvelle fois sa gueule. « Bon, on y va. Je suppose que Teddy va attraper froid à poil toute seule dans son lit. » Elle avait lancé ça sur le ton du jeu, de la taquinerie. La vérité, c'était qu'elle adorait l'embêter la dessus, rien de plus. Elle était jalouse, ouais, un peu, mais seulement parce qu'elle ne le voyait plus assez. Après, elle se foutait de savoir qu'il était amoureux ou quoi, c'était pas l'homme de sa vie.
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MessageSujet: Re: SUTTON (+) Parce qu'un poulpe, dès qu'il se reproduit, il crève.   SUTTON (+) Parce qu'un poulpe, dès qu'il se reproduit, il crève. EmptyVen 15 Fév - 22:38


    Il n’avait aucune idée de ce qu’il faisait exactement à cet endroit. Si. En réalité, Siméon savait précisément ce qu’il faisait à cet endroit. Il n’était pas là pour venir se prendre une cuite rapide en utilisant le fond des dernières bouteilles d’alcool non-entamées. Il n’était pas venu ici pour ingurgiter les pilules de Sutton ou sniffer quelques lignes avec des inconnus. Mais il était bel et bien là pour une seule et uniquement personne. Toujours la même. Il accourait dès qu’elle en avait besoin. C’en était presque pathétique. Mais Siméon avait comme ce sentiment qui lui démontrait qu’il ne pourrait jamais la délaisser. Impossible. Sutton. Toujours Sutton. Et ça serait toujours probablement elle pour elle qu’il serait capable de faire les pires choses dont il était capable. Il y avait certainement une partie de lui qui aidait grandement au fait qu’il possédait la capacité de faire des paris stupides, de se droguer, de boire au point de commettre des inepties. Il y avait ce côté qui désirait surpasser ses limites, savoir jusqu’où il était capable d’aller pour lui-même. Siméon était incroyablement déroutant. Mais il y avait une chose sur laquelle il était prévisible et elle l’avait rapidement compris. Elle s’en servait contre lui.

    Il connaissait cette maison en bois aussi bien qu’elle. Combien de fêtes avaient-ils passées dans cette baraque débutant ses quelques moisissures aux quatre coins de l’endroit ? Il n’était désormais plus possible de connaître le nombre exact. Le jeune homme était alors parti à la recherche de celle qui avait eu le plaisir malsain de le réveiller. Il en était sûr. Il aurait sans aucun doute préféré rester dormir avec Teddy. Mais ça ne lui était plus possible désormais et il voulait savoir le pourquoi de l’appel si pressant de Sutton. Elle s’était blessée à la jambe. Comment ? Pourquoi ? Il s’en contrefichait. Ça ne l’intéressait pas. Il savait qu’il allait finir par le savoir tôt ou tard. En ce début de matinée, dans deux jours ou une semaine. Qu’importait. Il le saurait. Comme toujours. On lui indiqua le chemin. Sa description avait dû parler au garçon qu’il avait interrogé. Bon, Sutton était vite repérable aussi. Il s’introduisit alors dans la maison et se contenta de se diriger vers le salon. Siméon connaissait le chemin pour l’avoir fait des centaines et des centaines de fois. Il s’était déjà retrouvé sur le sol, dans un piteux état. Dire qu’il connaissait ces pièces était un euphémisme.
    Elle était là. Il la détailla un bref instant, apercevant sa main ensanglantée et de nombreuses éraflures sur les parties visibles de son corps. Il n’hésita pas à balancer la première pique qui lui vînt à l’esprit, sachant pertinemment qu’elle allait surenchérir. Oui. Même lorsqu’il venait la sauver, il arrivait encore à s’en prendre plein la gueule. Autant le dire. L’amour vache existait bel et bien entre eux. Ce mouvement semblait s’être accélérer depuis qu’il lui avait annoncé qu’il était en couple avec une jolie brune. « Fais pas chier. Tu me tireras comme un boulet s'il le faut. » Il retînt un rire sarcastique et se contenta d’esquisser un sourire en coin relativement mesquin. L’amour vache. Allez savoir ce qu’il lui avait fait. Siméon n’avait pas même envie de répliquer. Il était fatigué et avait l’impression d’être là uniquement pour lui montrer qu’il ne l’avait pas encore abandonné contrairement à d’autres. « Va te faire foutre. » Lâcha-t-il sur un ton désinvolte. « Tu devrais demander à Addison de te tirer comme un boulet. Ah mais non. C’est vrai qu’il a préféré se barrer, lui. Il a dû en avoir marre de le faire durant un certain temps. » Était-ce à cause de la fatigue, de sa remarque ou simplement parce qu’il n’était pas franchement d’humeur à être un minimum potable avec elle qu’il agissait comme ça ? Il n’aurait su le dire exactement. C’était peut-être dû à un concours de circonstance.

    Elle tenta vainement de se relever et s’appuya sur un autre garçon qui devait déjà s’être plongé dans un sommeil profond ou dans un coma éthylique. Elle se leva alors et se présenta devant lui. Il la regarda. Le blond n’avait plus ce regard si doux qu’il était capable d’avoir envers elle ou ces remarques gênantes quand il lui disait qu’il tenait à elle. C’était fini. « Puis au pire, j'crois il y a des caddies qui doivent trainer quelque part ici... » Elle haussa les épaules et tira sur son joint. Oui. Il savait que c’était un joint. Elle semblait déjà dans un sale état et empirait les choses. Il le lui retira de la bouche, le jeta par terre et l’écrasa. Sa remarque ne le choqua même pas. Il était possible de trouver tout un tas d’objets inimaginables dans cette vieille baraque. C’était époustouflant. Mais le caddie ne servait pas à grand-chose. Il y avait de la boue et les chemins étaient plutôt enneigés à cause du temps hivernal. « Mais oui. Je vais passer vingt minutes de ma vie à chercher un caddie pour que mademoiselle puisse arriver jusqu’à la voiture parce qu’elle s’est fait mal à la jambe. Je n’ai que ça à faire après tout. » Il secoua légèrement la tête, soupirant brièvement. Elle poursuivit alors. « Bon, on y va. Je suppose que Teddy va attraper froid à poil toute seule dans son lit. » Bonne idée ? Elle ne croyait pas si bien dire. Il s’attendait déjà à recevoir un texto de la part de Teddy pour lui demander où il était, ce qu’il foutait et avec qui. Il ne répondit pas et se dirigea vers la porte d’entrée de la maison. Réalisant qu’elle ne pouvait pas marcher et qu’elle peinait déjà à se tenir debout, il revînt vers elle, à l’encadrement de la porte qui permettait d’entrer dans le salon. « Tu te bouges ou quoi ? » Il haussa les sourcils et la regarda. Non. Définitivement non. Ce n’était pas le Siméon qu’elle avait connu dans ses beaux jours. Allait-il l’aider ? Plutôt crever. Elle allait se démerder pour venir jusqu’à lui. Puis peut-être qu’il songera à la porter sur son dos ou à l’aider un minimum pour la conduire jusqu’à la voiture. Mais pas avant lui avoir rendu la monnaie de sa pièce.
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MessageSujet: Re: SUTTON (+) Parce qu'un poulpe, dès qu'il se reproduit, il crève.   SUTTON (+) Parce qu'un poulpe, dès qu'il se reproduit, il crève. EmptyVen 15 Fév - 23:43


Ça avait vraiment une soirée de m.rde, de bout en bout. Quoique, elle ne se souvenait même pas du début. Sur le canapé, tirant la première latte de son joint, Sutton regretta sincèrement d'être venue. Elle s'était promis de ne plus en faire, de se ranger. Jazz y était arrivé lui, pourquoi ne pourrait-elle pas le faire, elle ? La différence majeure, entre leurs deux vies, actuellement était la présence d'une personne ou non pour aider à cela, pour motiver à pousser le frein sur les frasques. Il avait Teddy lui. Elle était loin d'être jalouse de leur relation, elle était même heureuse pour eux. Seulement, elle l'enviait un peu. Lui, parce qu'il avait une réelle motivation pour se calmer. Elle, parce qu'elle lui prenait trop de temps et qu'elle ne le voyait plus. Sutton avait gardé le secret de sa reprise des cours depuis des mois. Elle s'était réinscrit à la fac à peu près au même moment où il s'était mis avec Teddy. Et rien. Il n'avait rien remarqué. Comment un fantôme aurait-il pu voir qu'elle était exténuée, qu'elle rentrait plus tard qu'à son habitude, qu'elle avait acheté un tas de bouquins ? Il passait tout son temps avec sa copine. Elle ne pouvait pas l'en blâmer, soit, si il était heureux, fort bien. Elle aurait juste demandé un poil d'attention. Avant, il aurait remarqué n'importe quoi. Si elle avait eu le malheur de ne pas se coiffer le matin, il lui lançait une pique cinglante pour le lui souligner. Là, rien. Depuis des mois, rien. Il avait totalement changé.

Et pourtant, c'était vers lui qu'elle s'était tournée sans réfléchir quand elle avait eu besoin d'aide ce soir là. En même temps, qui d'autre aurait pu-t-elle appeler ? Elle fuyait tout le monde, dès qu'il y avait une once d'affection qui se pointait. Il avait toujours été là pour elle, et elle en profitait dans le fond. Elle s'en voulait de le tirer des bras de sa belle au beau milieu de la nuit, de lui demander de braver le froid pour venir la chercher au fin fond de nulle part. Mais, en même temps, elle en avait besoin. Savoir qu'il viendrait, encore, même si il n'était plus qu'une ombre dans sa vie en ce moment, ça lui faisait un bien fou.
Jazz était arrivé, alors qu'elle comatait sur l'un des nombreux canapés de la vieille bicoque. Parfois, Sutton se demandait même comment celle-ci tenait encore debout. Il faisait terriblement froid, mais elle avait chaud. Son genou la lançait, sa main était difficile à bouger et sa tête n'arrêtait pas de taper. Tout cela lui donnait chaud, très chaud. Elle fit un petit sourire en le voyant arriver. Il avait l'air claqué, pas de super bonne humeur, mais il était là. Il était venu. Et puis, Sutton eut le malheur de répondre à sa petite pique par une autre. Ce qu'elle n'aurait jamais, jamais, jamais du faire. Elle sentit le monde s'effondrer au moment même où il posa sur elle ce rire sarcastique. Addison, boulet, départ. Trois mots qu'il n'avait jamais prononcé jusqu'alors. Huit mois maintenant que son cousin était parti, de très longs mois qu'elle avait passé à se poser tout un tas de questions parfois plus farfelues les unes que les autres. Elle s'était remise en question, avait pleuré, déprimé même. Mais jamais, jamais il n'avait osé s'en prendre à elle de cette façon. C'était trop pour elle, beaucoup trop. Cette soirée était définitivement et irrémédiablement ratée. Merdique même. A oublier.
Il avait été beaucoup trop loin. Les yeux de Sue étaient devenus rouges, elle retenait ses pleurs et avait envie de lui sauter à la gorge en même temps.
Il continua sur sa lancée, à l'envoyer bouler et à lui aboyer à la gueule. Bordel, mais dans quelle dimension se trouvait-elle ? Ce n'était pas possible, ce n'était pas le Jazz qu'elle connaissait. Il était impatient et n'arrêtait pas de bouger. Elle le regarda faire, abasourdie. Aussi, elle n'osait pas parler. Parce qu'elle savait bien que si elle ouvrait la bouche, elle allait se mettre à chialer comme une merde. Comme ça, au beau milieu d'une soirée étudiante, elle allait pleurer toutes les larmes de son corps parce que son ami, le plus cher, le seul et le meilleur, venait de la piquer là où ça lui faisait le plus mal. Il ne manquait plus qu'il parle de JP, son frère, et il aurait tout gagné. Il l'aurait complètement détruite. Elle le défiait même du regard. Parce qu'il était le seul à qui elle n'avait jamais rien caché, à qui elle s'était entièrement dévoilée. Elle voulait savoir si l'homme qu'elle connaissait s'était vraiment évaporé au profit de... Siméon. Il n'était plus Jazz. Il voulait lui faire du mal, c'était ça son but ? Mais pourquoi ? Toujours debout, bien que sa jambe la tirait énormément, elle le fixait. Vas-y, continue sur ta lancée, parle moi de Jon-Paxton, de mes parents, de Chicago et de New-York. Vas-y t'es bien parti là. Mais elle ne pipa mot. Elle sentait que les larmes se déverseraient. Elle avait trop de mal à les contenir et ne voulait pas faire de scène. Pas ici, pas devant lui. Il aurait tout gagné, à ce jeu là.

Siméon commença à s'éloigner vers la porte, avant de revenir. « Tu te bouges ou quoi ? » Il avait les sourcils haussés et semblait vraiment étonné qu'elle ne le suive pas comme un chien à son appel. Il se foutait de sa gueule ou quoi ? Elle ne pouvait pas. D'abord, elle ne pouvait plus marcher sans aide, son genou étant complètement bousillé. Et puis, elle n'en avait plus envie. Il lui avait fait trop de mal, cinq minutes avant, pour qu'elle le suive bêtement et sans rien dire. C'était exaspérant. « Mais tu rigoles j'espère ? Tu te fous vraiment de ma gueule ? Tu penses que je suis une grosse débile ou quoi ? » Elle n'avait pu se retenir d'ouvrir la bouche. Il l'avait mise hors d'elle et les mots sortaient tout seuls. Elle ne put retenir non plus les larmes perlant sur ses joues. Ses yeux étaient embués, sa gorge nouée, mais elle continuait à aboyer. « Tu sais quoi, excuse moi de t'avoir dérangé, Siméon. Retourne donc voir ta Belle au bois dormant, laisse moi faire mon boulet et j'espère que tu pourras me pardonner de t'avoir demandé un coup de main ! » Elle devait vraiment être pathétique, à hurler et à chialer. Il lui avait tellement fait mal. Si mal qu'elle en avait même fini par l'appeler Siméon. Une grande première. Abattue, elle se laissa tomber sur le canapé et tenta de se replier comme elle le pouvait. Elle aurait voulu se mettre en boule, jambes repliées sur la poitrine, mais son genou l'en empêcha. Alors elle fit comme elle pu et priait de toute son âme qu'il dégage de là. Elle n'avait plus envie de le voir. Ni maintenant, ni demain, ni dans la semaine. Qu'il aille se faire foutre, elle ne le reconnaissait plus.
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MessageSujet: Re: SUTTON (+) Parce qu'un poulpe, dès qu'il se reproduit, il crève.   SUTTON (+) Parce qu'un poulpe, dès qu'il se reproduit, il crève. EmptySam 16 Fév - 0:48


    Pourquoi était-il subitement si agressif avec Sutton ? Il l’ignorait. Il avait cette impression de devoir être constamment présent pour elle, afin de veiller à ce qu’elle ne fasse pas de conneries. Et si elle faisait une overdose des merdes qu’elle prenait encore ? Oui. Lui aussi en avait pris. Parfois en quantité et ça lui avait donné des maux de tête abominables. Et si elle tombait dans un coma éthylique ? Peut-être arriverait-il trop tard ? Peut-être ne se réveillerait-elle pas ? Siméon avait connu tout ça. Il était passé par les mêmes chemins, par les mêmes étapes. Il avait longuement profité de ces fêtes, durant lesquels il avait passé d’agréables moments avec de pures inconnues et des substances édulcorées. Mais il en était sorti. Oh. Il lui arrivait encore de participer à quelques-unes de ces soirées. Sans plus. Sans intention de finir mort bourré sur l’un de ces canapés virulents de maladies. Il avait peur. Siméon savait qu’il y avait toujours une bonne raison aux coups de fil de Sutton. Elle avait besoin de lui. Là c’était parce qu’elle s’était blessée à la jambe. Elle s’était bousillée elle-même. Comment ? Il l’ignorait. Une autre fois, ça avait été parce qu’elle était incapable de tenir debout à cause de l’alcool et de la drogue. Il avait cette boule au ventre. Un jour, quelqu’un l’appellerait pour lui dire qu’elle faisait une overdose, qu’on l’emmenait à l’hôpital. Un jour, il serait peut-être trop tard.
    Il était venu. Évidemment qu’il était venu puisqu’elle avait besoin de lui. Il serait toujours là pour elle. Toujours. Sutton le savait pertinemment. Il était hors de question qu’il aille où que ce soit comme avait pu le faire plusieurs autres personnes avant lui. Sutton… Il ne pouvait pas la qualifier. Elle était sa meilleure amie. Elle connaissait sa vie par cœur. Elle était son ex-copine. Ils étaient sortis ensemble et avaient fini par rompre parce qu’ils étaient mieux ainsi. Elle était sa bouée de sauvetage lorsqu’il allait mal. Il l’était pour elle aussi. Bien entendu. À présent, Siméon se rendait compte à quel point il était possible de tenir à une personne et de lui en vouloir de l’apercevoir toujours dans un état pitoyable. Elle ne savait plus même tenir sur ses jambes. Avec ou sans volonté de le faire. Certes, Sutton l’avait arraché de son sommeil. Oui. Elle l’avait empêché d’être avec Teddy. Mais il s’en fichait pas mal. Il la voyait quand il le voulait. Il passait ses journées avec elle, à la découvrir un peu plus à chaque fois. Mais Sutton restait Sutton. Personne ne la lui enlèverait. Coup bas. Le jeune homme avait été foncièrement exécrable en lui parlant d’Addison. Faux pas. Erreur. Il ne la traînerait pas comme un boulet. Elle était tout sauf un boulet. Elle pouvait être agaçante, chiante, énervante, encombrante, envahissante. La brune était beaucoup de choses, mais elle n’était pas un boulet. Siméon avait parfaitement conscience qu’il n’aurait pas dû évoquer le départ de son cousin. Il était lui-même énervé. Il était différent. Elle se détruisait et continuerait de le faire. Peu importait. Il ne la changerait pas, tout comme elle ne le changera jamais. Il aurait probablement pu aller encore plus loin. Mais non. Il s’en était abstenu. Il en avait déjà trop dit sur un simple coup de tête. Il était peut-être trop spontané et impulsif.

    Il se mouvait. Il partait, se déplaçait, revenait, ne savait pas rester en place comme s’il avait bu un trop plein de boissons énergisantes. Le blond revînt vers elle, stagna à l’encadrement de la porte du salon. Il la regarda l’espace d’un instant et vit une larme rouler le long de sa joue. Là, Siméon savait qu’il avait été trop loin. Ce n’était pas dans ses habitudes de l’agresser. Un poil sur les nerfs, il détourna le regard un bref instant, avant de reposer ses iris verts sur Sutton. « Mais tu rigoles j'espère ? Tu te fous vraiment de ma gueule ? Tu penses que je suis une grosse débile ou quoi ? » Il ne pensait sincèrement qu’à vouloir rentrer. Il n’avait jamais voulu être là. Il aurait tout simplement préféré rentrer à l’appartement, se terrer dans sa chambre jusqu’au lendemain et repartir de plus bel. Oui. Il prenait son indépendance accrue. L’ambiance était insupportable. L’odeur nauséabonde le répugnait. Mais elle était là. Donc il resterait là. Elle pleurait. Elle criait. Sa gorge était nouée. Il l’avait touchée de trop près. Comme il ne l’avait jamais fait auparavant. Mais il ne disait rien. Non. Rien. Que pouvait-il dire de toute façon ? Qu’elle le faisait chier à toujours l’appeler seulement parce qu’elle avait besoin de lui ? Qu’il avait peur de finir par la perdre ? Que pour une fois, il aurait préféré qu’elle l’appelle simplement parce qu’elle avait envie de le voir et pour aller prendre un café ? Ouais. Il aurait pu. Mais non.

    Elle poursuivit alors, lui aboyant dessus. « Tu sais quoi, excuse-moi de t'avoir dérangé, Siméon. Retourne donc voir ta Belle au bois dormant, laisse-moi faire mon boulet et j'espère que tu pourras me pardonner de t'avoir demandé un coup de main ! » Le faisait-elle exprès ? Il l’ignorait. Siméon prit une grande bouffée d’air, comme s’il voulait recommencer à respirer parce qu’il avait arrêté en entendant son prénom. Son vrai prénom. Pas ce surnom qu’elle lui donnait. Non. Son prénom. Elle se referma aussitôt sur elle-même. Elle fit ce qu’elle put, se couchant dans le canapé, pleurant toutes les larmes de son corps. Il s’approcha alors d’elle. « Arrête ton cinéma, Sue. » Lui dit-il d’une voix plus douce. « Allez, viens. On rentre à l’appartement. » Ouais. Il se sentait mal. Il se sentait mal parce qu’il avait agi comme un vrai connard. Aussi parce qu’il n’osait pas lui dire ce qu’il ressentait. Pourtant, Siméon la connaissait assez pour savoir qu’elle ne viendrait pas, qu’elle allait proférer des injures à son encontre jusqu’à ne plus avoir assez de force pour se battre. Il savait aussi qu’une dispute finissait toujours en réconciliation. Entre eux. Il savait que cette chieuse, il l’aimait et qu’il ne lui avait jamais dit. Parce que c’était vraiment trop bizarre de lui avouer.
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MessageSujet: Re: SUTTON (+) Parce qu'un poulpe, dès qu'il se reproduit, il crève.   SUTTON (+) Parce qu'un poulpe, dès qu'il se reproduit, il crève. EmptyDim 17 Fév - 13:48


Repliée sur elle même, elle pleurait. C'était loin d'être des larmes de crocodiles, elle reniflait, elle était vexée et abattue en même temps. Elle ne voulait plus rien savoir. Comment avait-il pu aller aussi loin ? Depuis que son cousin était parti, elle essayait de ne pas penser à lui. Addison n'était plus qu'une ombre dans sa vie. Elle avait hurlé, elle l'avait cherché et elle avait même pensé quitter Arrowsic, à l'époque. Mais ce fut Siméon qui l'en dissuada. Elle ne savait même pas où il était parti, où donc comptait-elle fuir ? Une partie d'elle s'était enfui avec lui, une partie qu'elle avait réussit à reconstruire, petit à petit, brique par brique, pendant ces longs mois. Siméon avait été d'un soutien incommensurable, et aujourd'hui... Aujourd'hui, pour Dieu sait quelle raison, il lui renvoyait tout dans la gueule. Elle était un boulet, pas étonnant que tout le monde se barre. Pourquoi lui disait-il ça ? Au nom de quoi ? Anéantie, cette question tournait dans sa tête, au même rythme de la dernière image d'Addison qu'elle avait. Lui, riant aux éclats, dans son loft. Et puis, plus rien. Pas un mot, pas une lettre, pas une explication. Le lendemain, son loft était vide. Elle s'était écroulée, allongée sur le sol en position fœtus et avait pleuré, longuement. Toute la nuit, peut être. Il savait tout ça. Siméon l'avait vue faire face à cette épreuve, galérer et s'en sortir doucement. Maintenant qu'elle allait mieux, que son seul problème était tout autre, il fallait qu'il lui renvoie tout à la gueule. Etait-il de mauvaise humeur ? Avait-il complètement changé ?

C'était dur. Parce qu'il était son meilleur ami, son ex, l'homme de sa vie sûrement. Elle ne s'était attachée qu'à lui, n'avait fait confiance qu'à lui, ne s'était livrée qu'à lui. Grave erreur, apparemment. Aujourd'hui il utilisait tout cela contre elle. C'était bas, c'était facile, c'était de la méchanceté gratuite. Et elle n'était pas prête de lui pardonner cela. Elle était docile, avec lui tout du moins, mais là, il avait été beaucoup trop loin. Il lui avait fait des crasses, elle aussi, mais il n'avait jamais fait de bassesses pareilles. Sutton sentit qu'il se rapprocha un peu d'elle, tentant d'être plus doux. Elle ne répondit rien. Elle n'avait plus envie de lui causer, pas ce soir. Qu'il aille se faire foutre. Elle se tut, il continua. Il voulait rentrer, elle faisait du cinéma. Il se foutait clairement de sa gueule. Il l'avait détruite et osait lui demander d'arrêter de prétendre être triste. Il était vraiment sans gêne. Elle ne dit rien, pour commencer, mais releva la tête. Ses yeux étaient rouges, elle avait trop pleuré. Maintenant, elle était calmée. Elle n'était plus triste, elle lui en voulait juste terriblement. Alors, à l'aide de ses deux mains, elle tenta de le pousser du plus fort qu'elle put. Elle réussit, un peu, il bougea de quelques centimètres. Pas grand chose, mais l'intention y était. Il comprendrait pourquoi, ça lui suffisait. Seulement, avec tout ça, elle en avait oublié sa main. La longue balafre saignait encore un peu, laissant une petite trace sur la chemise du garçon. Elle grogna. Sa paume droite n'avait pas apprécié le geste, la douleur la relançait.
Sutton sentit un petit rire. Siméon souriait, amusé par la situation. Elle bouda. « Tais-toi, c'est pas drôle. » Elle n'avait absolument pas envie de rire, mais la situation s'y prêtait un peu. Et puis, Siméon était Sim, il riait, elle riait. Toujours. Elle tenta de se retenir, avec peine. « Arrête ça. » Elle n'était pas vraiment convaincante, elle voulait seulement qu'il ne rigole plus. Elle lui en voulait pour ce qu'il avait dit mais rire n'arrangeait en rien sa situation. Elle allait lui pardonner, encore, avec tout ça. Mais elle ne voulait pas. Elle ne voulait pas rire. Elle ne voulait pas lui pardonner. Elle ne voulait pas rentrer avec lui. Qu'il aille se faire voir ailleurs, lui et son sourire...

La jeune fille passa sa main valide sur ses joues, pour essuyer ses larmes. Pleurer, c'était fini. Sa tête lui faisait encore plus mal qu'avant, chialer n'avait pas arrangé ses maux. Elle se sortit une cigarette et l'alluma. Ce coup-ci, peut être la laisserait-elle la terminer. Ce n'était pas un joint, il devrait la laisser en paix. Et puis, de toute façon, elle lui en voulait et il n'était pas son père, il n'avait aucun droit. Elle regardait droit devant elle, dans le vide. « Pourquoi t'as fait ça ? » Sutton ne se risquait pas de la sorte pour qu'il lui expose ses excuses et qu'elle lui pardonne en tour de main. Elle se promettait intérieurement qu'elle ne le laisserait pas s'en tirer si facilement, le sujet était trop sérieux. Elle cherchait à comprendre les raisons. A savoir si il avait réellement changé, aussi. Elle l'avait appelé par son prénom, un peu plus tôt. Elle n'avait pas réfléchi, sur le coup, mais elle ne le regrettait pas. Ça le ferait peut être enfin réagir un peu. La brune tira une latte et expira la fumée, lentement, attendant une réponse de la part de son ami...
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MessageSujet: Re: SUTTON (+) Parce qu'un poulpe, dès qu'il se reproduit, il crève.   SUTTON (+) Parce qu'un poulpe, dès qu'il se reproduit, il crève. EmptyDim 17 Fév - 15:10


    Il aurait dû se taire. Il l’avait bien compris en voyant la réaction immédiate de Sutton. Des larmes s’étaient mises à perler au coin de ses yeux, avant de se laisser glisser le long de ses joues. Elle s’était recroquevillée sur elle-même, comme si elle avait cherché à créer une sorte de carapace infranchissable. Ça lui avait vaguement rappelé cette horrible période durant laquelle elle s’était renfermée sur elle-même à cause du départ d’Addison. Il avait vécu sa véritable descente aux enfers. Il l’avait aidée comme il avait pu, bien que ça n’avait pas été toujours facile. Sutton avait fini par remonter la pente. Mais elle n’en était pas guérie pour autant, au vu de sa réaction. Il n’était pourtant pas prêt à la laisser replonger dans une période pareille. Ça avait été bien trop éprouvant pour eux. Pour elle. Surtout pour elle. Mais la voir dans un état dépressif n’avait pas été une chose aussi aisée. Siméon n’avait jamais cherché à vouloir la blesser à un tel point. C’était bien loin d’avoir été son intention. La subtilité n’avait jamais été son fort. Il fallait croire que la diplomatie ne l’était pas plus. Comment allait-il faire pour réparer son erreur ? Il n’en savait rien. Mais il allait trouver. Il trouvait toujours.

    Siméon s’approcha alors d’elle, se faisait plus doux, plus attentionné qu’il n’avait pu l’être jusqu’à présent. Il savait que ça ne suffirait probablement pas à se faire pardonner, qu’il allait se faire repousser ou recevoir une série d’injures. Il savait que ça prendrait peut-être plus de temps que prévu, qu’il allait devoir être patient, même si c’était bien loin de lui convenir. Mais que n’était-il pas prêt à faire pour Sutton ? Il lui devait un bon nombre de choses. Il ne comptabilisait plus le nombre de fois où elle l’avait aidé, où elle l’avait embêté, où elle l’avait fait sourire. Tout comme il avait pu le faire pour elle. Plusieurs minutes s’écoulèrent. Elle décida enfin de se redresser dans le fauteuil. Il la regarda faire. Passif. Alors qu’elle posa ses mains sur son torse pour le pousser avec toutes les forces qui devaient lui rester. Pas beaucoup. Il recula un minimum, avant de s’apercevoir qu’il y avait du sang sur sa chemise. Elle était blessée. Oui. Elle le lui avait dit. Il fronça un minimum les sourcils, reposant ses prunelles sombres sur elle. La brune avait les yeux rouges, gonflés. Par sa faute. Elle était dans un mauvais état, et ça n’allait qu’en empirant.
    Retirant sa main, elle la regarda. Sa plaie était encore ouverte et ne cessait de saigner. Il ignorait ce qu’elle avait pu faire pour être dans un tel état, mais il était sans doute préférable de l’ignorer. Un truc dangereusement débile. Comme ils avaient l’habitude d’en faire tous les deux. De temps en temps. Un sourire naquît sur ses lèvres en voyant sa réaction. Même dans les moments les plus sérieux, il n’arrivait pas à l’être. Alors il subissait. Il souriait naïvement. La situation l’amusait, bien que ça ne l’était pas forcément vu sous un autre angle. « Tais-toi, c'est pas drôle. » Il se pinça alors les lèvres, préférant ne pas la contrarier. Mais ça ne fonctionna pas. Son sourire reprit rapidement le dessus, alors qu’il retînt un rire. C’était drôle. Il le savait tous les deux. Il ne disait pourtant rien. « Arrête ça. » Le blond détourna son regard durant une fraction de seconde, mais ne put tenir bien plus. Sutton et Siméon, c’était ça aussi. Arriver à rigoler, alors qu’ils semblaient se disputer incontestablement. Ils étaient amis. Non. Ils étaient les meilleurs amis qui puissent exister. Ils s’aimaient. Même si ces termes étaient trop niais pour leurs convenir.

    Profitant de cette petite brèche pour se rapprocher d’elle, il vînt s’asseoir dans le canapé. Il se tourna vers elle et l’observa tendrement. Sans rien dire. Non. Il ne disait rien et ne dirait rien. Pourquoi ? À quoi ça servait de parler si ce qu’il allait dire allait encore l’enfoncer plus qu’autre chose ? Il la regarda alors sortir une clope, l’allumer et tirer dessus. Sutton ne changerait jamais. Et c’était pour ça qu’il l’aimait. « Pourquoi t'as fait ça ? » Il s’appuya contre le dossier du canapé et regarda droit devant lui. Qu’était-il censé lui dire ? Il n’avait pas envie de lui dévoiler ce qu’il ressentait. Son inquiétude et tous ces sentiments étaient niais. Chose qu’il voulait garder pour lui-même tant ça paraitrait étrange venant de lui. Franchement ? Siméon était incapable de le dire. Il lâcha un soupire, cherchant ses mots. Cherchant ce qu’il allait bien pouvoir lui dire. « Je suis désolé. » Finit-il par lâcher. Le voir s’excuser ? Oui. C’était rare. Très rare. Pour ne pas dire exceptionnel venant de sa part. Néanmoins, ça ne l’empêchait pas d’être sincère. Si c’était choquant de l’entendre dire ça, il n’y avait pas prêté attention. Mais l’avoir entendue l’appeler par son prénom lui avait clairement mis la puce à l’oreille tant c’était anormal.
    Il sentait qu’il fallait qu’il parle. Elle allait insister. Ouais. Vie de merde. Il se tourna vers elle, voulant dire quelque chose. Il n’y arriva pas. Il fronça légèrement les sourcils, observant le sol. Ses iris vinrent s’imprégner de celle de sa colocataire. « Je m’inquiète pour toi. » Dit-il à voix basse. De façon à peine audible, tant il ne voulait pas que quelqu’un l’entende. Il se racla ensuite la gorge et prit une profonde inspiration. Il n’irait pas plus loin dans ses explications. C’était trop fastidieux. Handicapé des sentiments ici. Flèche lumineuse le montrant. Il se faisait du souci pour elle, même s’il n’était pas très présent pour elle ces temps-ci. Il passait la plupart de son temps avec Teddy. Il était amoureux. Mais là n’était pas la question. Siméon devait se reprendre. Il lui avait fait bien assez de mal comme ça.
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MessageSujet: Re: SUTTON (+) Parce qu'un poulpe, dès qu'il se reproduit, il crève.   SUTTON (+) Parce qu'un poulpe, dès qu'il se reproduit, il crève. EmptyLun 11 Mar - 15:50


« Je suis désolé. » Ça, il pouvait l'être. Sutton ne le regardait même plus, mais elle sentait qu'il avait fini par lâcher ces trois mots avec beaucoup de mal. Elle savait que c'était dur pour lui, qu'il n'était pas vraiment le genre de mecs à faire ses excuses comme ça, aussi facilement qu'il respirait, mais tout de même. Il l'avait bien trop blessée pour qu'elle le remercie, ne serait-ce que d'un regard, pour avoir fait cet effort. Elle avait déversé en ces quelques secondes plus de larmes que pendant les quatre-cinq mois qui venaient de passer, c'était pour dire. Sutton était forte, tout du moins, elle se montrait comme forte. Avec son petit air, elle montrait au monde que rien ne pouvait la toucher, qu'elle était au dessus et qu'elle se foutait de tout. La vérité, c'était qu'elle avait un point sensible. Un seul et unique. Et qu'il était bien trop important pour qu'elle le crie sur les toits. Seul Siméon était au courant de tout, elle ne lui avait jamais rien caché. Pourquoi l'aurait-elle fait ? Elle avait placé une immense confiance dans ce petit bout d'homme, son petit bout d'homme. Il était, actuellement, la personne la plus importante de toute sa vie. Et de loin. Si elle devait se confier à quelqu'un, bien qu'elle n'était pas tellement de ce genre là, elle allait se réfugier vers lui, se plongeant dans ses bras. Il savait tout d'elle, la connaissait par coeur. La seule chose sur laquelle elle s'était jamais tu, c'était sa reprise des études. Parce qu'il était absent. Parce qu'il passait ses journées dans les bras de Teddy. Elle était heureuse pour lui, parce que la jeune femme avait ensoleillé la vie de son colocataire, elle n'était pas aveugle, elle voyait bien le sourire et le regard qu'il portait à sa Teddy. Mais... Mais il y avait des limites. Elle adorait ce que faisait Teddy de son ami au moins autant qu'elle le détestait. Parce qu'il ne se préoccupait plus d'elle autant, sûrement... Sûrement était-elle jalouse, égocentrique ou de ce genre là... Mais elle se serait contenté du minimum syndical. Notamment qu'il vienne la chercher avec le sourire, en se moquant d'elle et de son genou balafré, comme il l'aurait fait dans le temps. Pas qu'il lui parle comme à un chien et qu'il lui rebalance l'épisode Addison à la gueule sans raison aucune.

Leur relation était compliquée, ça c'était clair et limpide. Elle s'était encore plus entourbillonnait depuis l'arrivée de Teddy. Peut être simplement était-ce l'évolution logique des choses ? Ils n'avaient jamais vécu ça encore, pour le moment. L'arrivée de quelqu'un dans leur duo. Quelqu'un d'important, quelqu'un qui reste. Pas une de ces filles d'un soir, ou un de ces mecs dont elle ne se souvenait même plus le prénom le lendemain. Mais, n'ayant encore jamais eu à traiter quelque chose de la sorte.. Qu'étaient-ils censés faire ? Comment devaient-ils se comporter ? Quelle était la position à adopter, l'un vis à vis de l'autre ? Teddy avait changé beaucoup de choses.
Les pensées de Sutton se bousculaient. Elle tira sur sa clope. Elle commençait même à culpabiliser d'avoir réagi de la sorte. La fumée s'échappa doucement de ses lèvres. Ce n'était qu'un accident, elle n'aurait pas du pleurer pour si peu. Elle aurait très bien pu crécher là et attendre le lendemain, pour se faire ramener par quelqu'un. Elle l'avait déjà fait, pourquoi avait-elle donc ressenti le besoin d'appeler Siméon, alors ? Son contact en cas d'urgence.. Tu parles d'une urgence. Quelques points de suture, peut être une attèle quelques jours, et c'était réglé. « Je m'inquiète pour toi. » Il avait prononcé ça à voix basse, mais elle ne put manquer ces quelques mots. Elle leva les yeux vers lui, pour s'apercevoir qu'il lui portait un regard particulier. Soucieux et bienveillant. Il s'empressa de se détourner, se raclant la gorge. Il n'irait pas plus loin. C'était certain. Elle le connaissait assez pour savoir que ceci était bien plus que ce qu'il était, en temps normal, capable d'avouer. Elle tira encore sur sa clope, détournant, à son tour, le regard. Elle se pinça les lèvres et, comme elle l'aurait fait instinctivement jusqu'à il y a quelques semaines, elle posa tendrement sa tête sur son épaule. Les iris plongés sur le mur qui leur faisait face, plein de tags et dessins en tous genres, elle inspira profondément. « Tu n'as pas besoin, tu sais... » Sa voix était beaucoup plus calme qu'auparavant. Son esprit était plus apaisé, cela se ressentait dans ses paroles. « T'inquiéter pour moi, je veux dire... » Elle avala difficilement sa salive. Elle marqua une légère pause, mais pas assez longue pour lui laisser le temps de répliquer quoi que ce soit. « Je sais que j'ai l'esprit un peu embrouillé en ce moment, je ne sais plus trop comment réagir... Vis à vis de toi, de moi, de tout... » Les mots sortaient difficilement. Elle devait être aussi handicapée des sentiments que lui, si ce n'était plus. Ils étaient bien avancés, tous les deux, assis là, au milieu d'un chalet miteux.« Je... je sais pas. Oublie ça. » La tête toujours posée sur l'épaule de son colocataire, elle laissa son regard vagabonder sur les tags qui lui faisaient face. Elle tira sur sa cigarette, elle ne dirait rien de plus. Elle n'avait pas vraiment dit grand chose, son intervention était tout à fait inutile, mais c'était déjà bien trop pour elle.
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