Sujet: No pain, no train, no game... ✘ -cian Jeu 15 Nov - 22:30
No pain, no train, no game. ft. CIAN &&. SUTTON. 2012, SOMEWHERE AT A PARTY.
Une douce petite soirée se profilait là, alors que Sutton ajustait le gilet qui recouvrait ses épaules. Elle se dirigeait, comme toujours clope au bec, vers la maison d'un de ses amis. Il fêtait son anniversaire, et bien qu'elle n'était pas vraiment d'humeur à sortir ce soir là, elle avait enfilé une petite robe à la va vite et s'était dit qu'elle y ferait tout de même un petit passage. Ne serait-ce que pour embrasser son ami pour ses vingt et un ans. La vérité, c'était qu'elle était claquée. Fatiguée de sa journée, à courir un peu partout les offres d'emploi en vain. Pas assez qualifiée, pas présentable, job inintéressant. Au final, encore une journée de perdue. Son petit boulot de femme de ménage chez Fernando ne lui suffisait plus à payer les factures, mais elle se refusait à demander de l'aide à son oncle et sa tante. Ils avaient de l'argent, beaucoup, mais avec la disparition de leur fils... Elle ne pouvait leur demander ça. D'ailleurs, elle avait même du mal à leur passer un coup de téléphone ces temps-ci. C'était trop dur pour elle. Et puis, elle leur serait toujours redevable de l'avoir élevée comme leur fille, et se refusait à leur en demander plus. Alors elle se débrouillait, elle survivait avec son maigre salaire comme elle le pouvait. Mais là n'était pas le sujet ce soir, elle souhaitait se changer un peu les idées aussi. Elle si en amour avec les soirées en avait cruellement besoin en ce moment, bien qu'elle n'avait pas trop la tête à cela. Sue n'avait même pas trouvé de cadeau sympathique à offrir à son ami. Elle avait complètement oublié, à vrai dire. Alors elle avait rédigé rapidement le classique "bon pour un câlin" et lui avait fait une fournée de ses cupcakes dont il était si friand. Cela devrait aller, se disait-elle. Et puis, il était du genre à se servir de son anniversaire uniquement comme prétexte à organiser une grosse fête chez ses parents. Il réquisitionnait la maison et invitait la moitié de la ville ; ce qui n'était pas si difficile que cela dans un petit village tel qu'Arrowsic.
Arpentant le quartier chicos-résidentiel de la ville, elle ne se sentait pas vraiment à sa place. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'était plus rentrée dans une belle et grosse maison familiale. Elle était un peu mal à l'aise, si bien qu'elle resserra l'étreinte que formaient ses mains sur ses bras. Et puis, elle n'était même pas sûre qu'elle allait dans la bonne direction. Le 105 qu'il lui avait dit, ses parents étaient au 105. Ouais, mais comment se repérer dans ce quartier sans numéros? Putain de baraques à la série américaine, avec de grands jardins et des façade de trois pieds de long. Elle continuait pourtant à avancer, se doutant qu'à un moment où à un autre, elle finirait bien par tomber sur sa destination. Enfin, le bruit sourd des basses se fit entendre. Elle s'approchait, c'était sûr. Et, au détour d'un carrefour, elle aperçut un peu plus loin une grande maison fraîchement allumée devant laquelle étaient garées une bonne douzaine de voitures et autres moyens de transport. Elle afficha un sourire, soulagée, et accéléra le pas. Elle avait hâte d'arriver, tout de même. La porte grande ouverte, Sutton ne prit donc pas la peine de frapper afin de faire lieu de sa présence et se contenta d'entrer. Se faufilant entre les gens déjà bien imbibés d'alcool et d'autres substances, elle cherchait du regard son ami, son tupperware de cupcakes toujours sous le bras. Elle ne le trouvait point, en même temps, le bonhomme avait du inviter toute la ville cette fois là. Il était irrécupérable, pensa-t-elle en ne pouvant retenir un petit rire. Et puis, son regard fut attiré par une silhouette dans le living-room. Un jeune homme blond lui tournait le dos, mais bien qu'elle ne pouvait voir son visage, elle jurait qu'il lui disait quelque chose. Riant aux éclats, il finit par se tourner, attiré par la musique, un de ses amis ou dieu sait quoi. Sutton écarquilla les yeux, le reconnaissant immédiatement. « Toi... » murmura-t-elle. Elle resta bloquée sur place quelques secondes, avant de se bouger de son immobilisme afin d'aller à sa rencontre. La brunette esquiva verres, coups de coudes et autres bousculades sur sa route, si bien qu'elle avait semblé se faufiler jusqu'à lui. Sourire jusqu'aux oreilles, et sans saluer ne serait-ce qu'un des participants à la conversation, elle posa son regard dans celui du jeune homme et lança, de sa voix claire et douce. « Je n'ai même pas pris la peine de te remercier, tu sais, pour l'autre soir, pardonne moi. » Elle était sincère. Bien que son geste assez déroutant pour elle ce soir-là, elle ne pouvait nier qu'il avait été d'une bonté sans nom en la veillant jusqu'au réveil, après l'épisode malencontreux de la fin de la soirée. Elle enchaina, rapidement, la main gauche plantée sur sa hanche, l'autre agrippant toujours sa petite boite et esquissant un sourire affublé d'un petit haussement de sourcils amusé. « Bien que ce fut tout à fait inutile. J'aurai pu me débrouiller par moi-même. Je suis loin d'être l'exemple type de la demoiselle en détresse de ce vieil oncle Disney, je sais me défendre moi... » Du Sutton tout craché. Elle ne pouvait s'empêcher d'installer une distance toute particulière à chaque fois qu'elle parlait sincèrement. Trois pas en arrière... Toujours, constamment. Elle avait ce petit sourire à la fois taquin et décidé sur son visage en plongeant ses yeux dans les prunelles du jeune homme.
Sujet: Re: No pain, no train, no game... ✘ -cian Ven 16 Nov - 23:00
No pain, no train, no game
« A tune is more lasting than the song of the birds, And a word more lasting than the wealth of the world. » ► IRISH PROVERB
Il avait suffi d'un sms de son pote pour que Cian, directement après sa journée de service se rende à un fête. Il ne savait pas qui l'organisait, ni ce qu'on fêtait mais il était le bienvenu.C'est pas tous les jours qu'il se passe quelque chose à Arrowsic alors autant en profiter. Il s'était changé, avait avalé vite fait un plat surgelé réchauffé et avait mis les voiles vers la grande maison cossue qui allait héberger la teuf du soir. Bien sur pour lui c'était surtout un moyen de se détendre après le stress d'une garde et le moyen de retrouver quelques potes et en même temps de ne plus penser à son frère ; qui plus encore que sa situation, occupait à chaque instant ses pensées. Il était parti, comme çà, un jour il n'était plus là. Pas un mot, pas une adresse, pas un numéro. Ni même à lui, ils étaient inséparables, ils auraient dû partir ensemble, alors il continuait à se demander pourquoi. Dans le même temps il oublierait aussi peut-être sa maladie avec un peu de chance. Mais le fait qu'il ne touche pas une bouteille d'alcool n'aidait pas il fallait le reconnaître.
La maison était déjà pleine de monde, de sons, de cris d'éclats, de musique. Il n'eut pas de mal pour y entrer, il était assez grand. L’intérieur était comme l’extérieur : immense et friqué. Saluant quelques visages connus, serrant quelques mains, il se hâta vers un canapé mais arriva trop tard, un espèce de lycéen boutonneux et puceau s'était rué pour s'installer avant lui. Une moue sur son visage il aperçu enfin son pote Hollie, qu'il enlaça virilement. Il était en train de draguer deux jeune lycéennes qui apparemment connaissaient l'hôte des lieux, même lycée, équipe de cheerleading, blah, blah, blah. Cian ne faisait pas vraiment attention, se contentait de répondre de façon courte aux questions des filles, sorties tout droit des caricatures de s blondes idiotes et pompom girls, qui faisaient semblant ou exagéraient leur admiration et leur intérêt pour les ambulanciers. Ce qui le faisait sourire. Hollie et lui se lâchaient des vannes l'oreille, çà c'était beaucoup plus drôle, et puis un type était venu s'incruster, mais Cian n'avait rien dit pour qu'il s'en aille car il avait été cherché des hot-dog à la cuisine. Ils commençaient à peine, Cian savait où Hollie voulait en venir d'ici la fin de la soirée, et il avait bien remarqué le regard appuyé d'une des filles ; en souriant il se disait qu'il ne savait pas encore ce qu'il en ferait ; et alors qu'il allait se pencher un peu pour poser une question, enfin, a cette fille il se retrouva nez-à-nez avec...avec la bourrée passée à tabac de l'autre soir.
Cette fille, qu'il avait trouvée par terre, déchirée et molestée ; et qu'il avait ramenée chez lui en la veillant. Lui laissant son lit. Cette fille étrange, au visage tiré et doux, cette fille au regard mystérieux et apparemment pleine d'énergie, accessoirement plus jeune que lui. « Je n'ai même pas pris la peine de te remercier, tu sais, pour l'autre soir, pardonne moi. » ; et comme un petit bout de femme caractérielle qu'elle semblait-être elle lui balançait à la suite, sous le regard surpris de la petite assemblée (lui y compris), et qui fit se dessiner un tout petit sourire et une malice sur la bouche et dans les yeux du jeune homme. « Bien que ce fut tout à fait inutile. J'aurai pu me débrouiller par moi-même. Je suis loin d'être l'exemple type de la demoiselle en détresse de ce vieil oncle Disney, je sais me défendre moi... » . Le sourcil arqué, le visage relevé, elle faisait la fière, cela l'amusait beaucoup. Il lui répondit doucement « Tiens... "Disney hein" ; je t'en prie, ravi de voir que tu vas mieux, même si je ne partage pas ton avis...sans moi tu aurais probablement finie... enfin peut-être pas. Tu t'en sortiras ce soir sans mon aide alors ? » Il sourit, et porta son verre de coca au lèvres sans quitter des yeux la mystérieuse fille qui n'avait besoin de personne. « Peut-importe après tout...si tu me disais qui tu es maintenant que je te présente à...à mes amis ? Et si c'est pour moi c'est super j'ai toujours faim ». Il n'aimait pas trop parler, mais il avait aimé l'aider. A présent qu'elle revenait dans sa vie çà changeait tout. Il avait crû ne jamais la revoir et avait trouvé çà beau, de l'aider et de partir, et puis çà les préservait tous les deux. Mais maintenant...elle était là et tout discret qu'il était il voulait en savoir plus, elle l'intriguait, mais çà il ne le montrerait jamais. Il ne la lâchait pas des yeux, elle était étrange, il n'avait pas spécialement développé d’intérêt pour elle mais elle avait quelque chose de marrant, d'attendrissant, qui l'intriguait.
Sutton-Rooney Keitel & Cian W. Sullivan
CODE BY AMIANTE
Dernière édition par Cian W. Sullivan le Lun 19 Nov - 16:13, édité 1 fois
Sujet: Re: No pain, no train, no game... ✘ -cian Sam 17 Nov - 13:28
No pain, no train, no game. ft. CIAN &&. SUTTON. 2012, SOMEWHERE AT A PARTY.
Qu'est-ce qu'elle attendait, au fond, à aller le voir comme ça? Engager la conversation mènerait à quoi? Pensait-elle qu'en le remerciant, tout cela serait effacé? Non. Elle n'avait pensé à rien de tout cela, bien évidemment. Comme toujours, elle avait foncé tête baissée, laissant son instinct la guider. Cela lui jouait souvent des tours, elle devrait avoir retenu la leçon depuis le temps. Mais non, Sutton continuait à se laisser porter par le vent. Idiote. La dernière fois, cela lui avait valu des hématomes, un mal de crâne ignoble et une nuit dans l'appartement d'un inconnu. Pour elle, l'alcool et les substances ingérées n'excusaient en rien sa bêtise. Mais cela ne l'empêchait pas de n'avoir rien appris de cette erreur. Elle continuait, bon gré mal gré, à sortir le soir dans des bars peu fréquentables et à s'oublier complètement. Elle n'apprenait rien. Le pire, c'était qu'elle en était consciente. Peut être aurait-elle du laisser le mystère les entourer à jamais? Peut être aurait-elle du faire semblant de ne pas l'avoir noté et retourner à ses recherches? Peut être aurait-elle du passer son chemin, et laisser leur relation (si il y en avait une) aussi belle qu'elle l'était? Il l'avait sauvée, il avait pris soin d'elle, il s'était éclipsé. Fin de l'histoire. Il était une sorte de super-héros sans nom, avec un visage un peu flou désormais et qu'elle ne cherchait jusqu'alors pas à retrouver. Elle ne s'était jamais posée la question, mais si elle le revoyait, puis apprenait qu'il n'était absolument pas l'idéal qu'elle s'était construit dans sa tête, elle serait déçue. Mais elle n'y avait pas pensé, pas le moins du monde.
Lorsqu'elle se planta dans le petit groupe d'amis, tous les regards se tournèrent vers elle instantanément. Sutton se doutait bien que tous se demandaient, en silence, qui elle était, pourquoi se pointait-elle de la sorte et qui l'avait invitée. Elle ne porta aucune attention à ces regards perplexes rivés sur elle et se détourna vers Superman. Comment aurait-elle pu l'appeler autrement? Il l'avait sauvée et avait pris grand soin d'elle, toute une nuit. Il était une sorte de héros. Sutton-Rooney commença par le remercier, parce que malgré tout, elle était reconnaissante de son geste. Beaucoup l'auraient laissée agoniser aux pieds de l'homme, mais lui non. Et puis, elle était bien élevée, malgré tout ce qu'elle laissait entrevoir. Pourtant, elle ne put s'empêcher de se la jouer à la Sutton. A poser une distance claire et nette entre lui et elle. Elle le remerciait de son geste, d'accord, mais elle aurait très bien pu se débrouiller comme une grande. Elle n'était pas de ces jeunes donzelles qui hurlent au loup toutes les cinq minutes, qui ne savaient se défendre et qui pleuraient à chaudes larmes à chaque fois qu'un homme un peu bizarre leur adressait la parole. Non. Elle avait vécu à New York. Elle en avait vu de pires! Les gens mal portés d'Arrowsic ne lui faisaient pas peur. Tout du moins, elle essayait de s'en persuader... Le blondinet porta sur elle le même regard qu'il lui avait lancé ce matin-là alors qu'elle le coursait le long de la baie. Elle avait essayé tant bien que mal de le rattraper, de lui décrocher son nom, ou quelque chose d'intéressant. Il ne lui avait porté que ce regard protecteur et un sourire bienveillant accompagné de quelques petits mots sans importance. Ça l'avait frustrée, et revoir dans ces yeux le même regard là maintenant était déconcertant pour elle. Elle finit par se ressaisir, lorsqu'il répondit à sa petite attaque toute fière de façon pour le moins amusée. « Pas de soucis, je gère. On dirait pas comme ça, je sais, mais je suis plus forte que j'en ai l'air... » lui avait-elle lancé, souriante, et juste assez fort pour qu'il n'y ait que lui pour l'entendre. Un petit secret. Elle avait accompagné cette réplique par un petit clin d’œil taquin. Il fit un geste vers son groupe d'amis, pour faire les présentations, auquel Sutton ne porta que peu d'intérêt. Elle se contenta de les balayer rapidement et de leur jeter des petits sourires polis avant de revenir droite devant lui. Il avait jeté un œil rapide et envieux vers la boite qu'elle tenait toujours sous son bras. Il se risqua à plaisanter sur le but de leur présence dans la soirée. Elle se pinça la lèvre inférieure en annonçant, penaude, qu'il se trompait. « A vrai dire, c'est un cadeau. ». Sue lui lança un petit regard attristé et puis, après quelques infimes secondes de réflexion, se retrancha, en affichant un grand sourire. « Mais je crois que je te dois bien ça. » Elle ouvrit le tupperware et lui présenta les quelques cupcakes qui étaient à l'intérieur. Alors qu'il portait une main à la boite, elle enchaina « Ce sont les meilleurs de la ville, crois moi. Même la pâtissière du centre me réclame la recette! ». Elle ne put retenir un petit rire. Cela aurait pu paraître pour de la frime, mais ce n'en était pas. Elle avait juste envie de lui faire part de l'anecdote. Elle avait envie de solliciter son nom. Cela lui brûlait les lèvres. Mais elle hésitait, parce que maintenant, elle se demandait si elle avait bien fait de casser la magie qui entourait cet épisode en l'accostant. Savoir son nom, en apprendre plus sur lui serait définitif, plus jamais elle n'aurait ce mélange de reconnaissance et d'intérêt qu'elle lui portait alors. Il l'intriguait, définitivement. Pourtant, elle n'arrivait à oser faire le premier pas.
Sujet: Re: No pain, no train, no game... ✘ -cian Lun 19 Nov - 18:08
No pain, no train, no game
« A tune is more lasting than the song of the birds, And a word more lasting than the wealth of the world. » ► IRISH PROVERB
En y repensant, c'était de loin la façon la plus singulière qu'il avait jamais eue de rencontrer quelqu'un. Parce qu'en dépit du fait qu'Arrowsic soit une petite île de 500 habitants tout au plus, il n'avait pas souvenir d'avoir déjà croisé la jeune fille au caractère bien trempé. Non jamais. Peut être n'avait-il jamais fait attention à elle, mais quand même, les jeunes çà ne court pas les bois par ici. Il n'avait montré ceux avec qui ils parlait juste par politesse, car à présent il n'était intéressé que par cette fille. Cultivant le mystère il avait toujours sur le visage cette même expression de tendresse et de discrétion. Il voulait savoir à présent, tant qu'à faire, il voulait connaître son nom, son histoire, savoir pourquoi elle s'était mise dans un tel état ce soir là. Pourquoi elle l’avait laissé partir sans réponses sur la plage. Mais il n'était pas pressé, si elle était là ce soir encore, c'est sûrement qu'elle vivait dans le coin, et maintenant qu'il avait retenu ses traits il saurait la reconnaître, et donc la revoir. Ils avaient le temps, tout le temps. Le regard plongé dans celui de la brune qui terminait par un clin d'oeil « Pas de soucis, je gère. On dirait pas comme ça, je sais, mais je suis plus forte que j'en ai l'air... » , il approuva en riant et adoptant une moue sérieuse en se reculant après ses chuchotements « Oh je vois... ». Elle avait de l'humour, elle était peut être forte, il ne la connaissait pas encore assez pour en douter, mais en tous les cas elle semblait bien fragile , du moins le matin où il l'avait trouvée elle l'était.
Elle n'avait pas répondu à sa question, néanmoins la belle inconnue, un nom très poétique qu'il aimait bien lui donner, avait salué poliment son pote et les deux...demoiselles diront nous. Il cacha sa déception quand il appris que la boite de biscuits n'était pas pour lui, mais était un cadeau,ainsi elle connaissait l'hôte des lieux. Elle était drôle encore une fois, voire touchante, dans sa façon presque enfantine de le lui dire, son regard désolé ; Cian avait l'impression d'avoir en face de lui une image d'illustration qui aurait pu s'intituler « enfant demandant pardon ». Il allait regretter poliment, dire que ce n'était pas grave. Mais il n'en eut pas le temps, elle avait ouvet sa boite et le lui avait tendue, laissant apercevoir des petits cupcakes multicolores faits maison « Mais je crois que je te dois bien ça. » elle ajouta quelques compliments qu'elle se faisait à elle même. Mais il avait déjà pioché un des gâteaux, concentré en répondant après lui avoir souri à son éclat de rire. « Merci...en effet il est délicieux. Nous voilà quittes », entre deux bouchées pleines. Il a préférait rieuse et timide, comme ce soir, plutôt que défoncée et mal en point comme l'autre jour. C'était certain.
Il resta un moment sans rien dire de plus, sans rien faire d'autre que de la regarder, puis il s'excusa du petit groupe, au plus grand bonheur de son ami, laissé seul avec les deux blondes. Il passa près d'elle. S'arrêtant à sa hauteur et tournant la tête vers elle pour la regarder il lui dit « Alors, tu n'as pas un cadeau à offrir ? » toujours en souriant. Parce que sourire c'est important, c'est beau en plus alors pourquoi s'en priver, et parce que c'était son mode de communication préféré. Avec le regard. Les paroles inutiles, il n'était pas doué, il devenait maladroit et çà le faisait perdre ses moyens, et puis il n'aimait pas çà. En un sourire, un regard, tout est dit. Sans un bruit en douceur. Comme par exemple « Qui est tu donc toi et que dois je faire avec toi ? ». Et il reprit son chemin vers la cuisine, lui il savait que çà faisait un peu 'remake du premier soir' ; mais il n'avait plus de coca, et il voulait faire une expérience. Si elle le suivait, le rattrapait, l'arrêtait, il lui demanderait, il finirait par le faire, promis ; casser le mystère et connaître, savoir, identifier. Quoique...après tout qui avait décidé qu'on devait obligatoirement connaître le prénom de quelqu'un pour discuter avec lui, ou partager un bon moment avec lui ? Il n'était pas obligé de le faire en fin de compte. Il pouvait la garder, comme la petite brune étendue par terre un matin. Au fond de lui, il refusait de l'admettre, il le combattait intérieurement, il souhaitait profondément qu'elle ne le laisse pas partir comme çà. C'était un coup de poker....
Sujet: Re: No pain, no train, no game... ✘ -cian Mer 21 Nov - 16:47
No pain, no train, no game. ft. CIAN &&. SUTTON. 2012, SOMEWHERE AT A PARTY.
Depuis ce fameux soir, Sutton n'avait plus pensé à cette rencontre fortuite. Non qu'elle avait oublié, loin de là, mais repenser à cela ne l'aurait que perturbée. A quoi cela lui aurait-il servi de se passer les images en boucle? De la torture. Elle l'avait déjà fait, le matin au réveil, en essayant de savoir ce qu'il lui était arrivé la veille. Elle avait revu les mots blessants, les coups, le sol et le goût du sang dans sa bouche. A quoi bon alors? La brunette ne pensait même pas recroiser son sauveur un jour. Et bien qu'elle avait pu lui tirer quelques mots au matin, elle n'était même pas sûre de pouvoir le reconnaître. Sur ce point, elle avait tort. Elle s'était trompée sur tout d'ailleurs. Ce soir, elle l'avait retrouvé. Complètement par hasard, ils s'étaient recroisés. Il fallait tout de même souligner que ce n'était pas étonnant dans une soirée qui rassemblait presque la totalité des jeunes de la ville. Arrowsic, fallait bien l'avouer, c'est pas New York City. Et portée par son instinct, Sutton était allée se planter devant lui comme elle l'aurait fait avec n'importe lequel de ses amis. Mais ce jeune homme n'était pas son ami. D'ailleurs, qu'était-il pour elle? Il l'avait sauvée, mais après? Cela ne lui donnait aucun droit sur lui. Cela ne lui offrait pas le bon vouloir de se pointer au milieu de sa bande pour le monopoliser. Mais ça, Sutton était loin d'y penser. Plongée dans ses yeux, elle conversait avec lui. Rapidement du fameux soir, et puis un peu plus longuement sur les cupcakes qu'elle avait spécialement fait pour l'hôte de la soirée. Et alors qu'il dévorait un des gâteaux en la remerciant, elle lui rendit un petit sourire attachant. Il était séduisant, elle ne pouvait le contredire, mais elle n'était pas subjuguée par le jeune homme uniquement pour cela. Le fait d'avoir pris soin d'elle lui octroyait un statut assez particulier. Elle portait à son égard une certaine affection qu'elle ne s'expliquait pas. Et d'être parti le lendemain sans s'expliquer cultivait ce mystère qui l'entourait. Devait-elle le rompre en lui demandant son nom? Elle hésitait. Savoir son prénom lui brûlait les lèvres, mais en même temps, elle ne saurait tout foutre en l'air.
Et alors qu'elle était perdue face à la situation qui se présentait à elle, il s'était éclipsé. Le blondinet avait prononcé un petit mot avant de disparaître dans la foule. C'était une maladie chez lui. Ne pouvait-il pas tenir en place plus de deux minutes? Incroyable. Et tout aussi médusée qu'elle était, elle ne put retenir un petit rire en faisant le lien entre ce moment-ci et la dernière fois près de la plage. Qu'était-elle sensée faire maintenant? Le poursuivre jusqu'à la cuisine en risquant de passer pour une vieille fille indécrottable? Ou le laisser vaquer à ses occupations et retourner à la recherche de l'hôte de la soirée? Oui, c'était sûrement mieux. Elle devait le laisser reprendre le cours de son existence, et elle aussi par la même occasion. Après tout, Sutton était complètement crevée. Elle n'avait qu'un but en venant ici : faire une apparition furtive, embrasser son ami, lui offrir la boite et le papier avant de rentrer se plonger sous ses couvertures et dormir jusqu'au lendemain soir. Elle n'était pas là pour harceler quelqu'un. Mais ce fut plus fort qu'elle. Sutton se disait qu'elle était décidément trop faible. Passant son regard d'une pièce à l'autre, d'un jeune alcoolisé à un autre sous substances, il finit droit sur le jeune homme. Encore une fois, elle cherchait son ami et elle tombait sur lui. Encore une fois, elle s'approcha de lui sans trop réfléchir. Elle avait décidé de passer à autre chose, mais son instinct lui dictait le contraire. Alors, bien qu'il était dos à elle, elle s'approcha de lui en riant. « T'es du genre à cultiver le mystère toi un peu ! Deux fois que tu t'éclipses au beau milieu d'une de nos conversations. Tu veux me faire mariner en fait ? » Il s'était retourné vers elle, et le sourire de la jeune femme s'agrandit peu à peu. Il l'intriguait, c'était assez incroyable. Ne voulant tout de même pas passer pour la "meuf relou", elle tenta de démontrer qu'elle n'était pas pour lui à la base. Se dirigeant vers une bouteille, elle se servit un verre. Elle ne savait même pas ce qu'elle buvait, mais peu importait. La jeune fille avala cul sec. « Et puis, j'ai toujours un de tes pulls... ». Elle avait lancé ces quelques mots assez simplement, semblant encore une fois hésiter entre relancer la conversation et ne plus jamais lui adresser un mot. Il lui paraissait que le sweat-shirt qu'elle lui avait emprunté ce matin là, le ramassant au sol en trombe et sans réfléchir, lui semblait une bonne entame. Dans quel but? Elle ne savait pas. Mais maintenant que c'était dit, c'était dit.
Sujet: Re: No pain, no train, no game... ✘ -cian Lun 26 Nov - 1:01
No pain, no train, no game
« A tune is more lasting than the song of the birds, And a word more lasting than the wealth of the world. » ► IRISH PROVERB
Finalement, arriver doucement, aider simplement, sourire gentiment et repartir comme le vent, c’était ce qu’il avait fait, ce qu’il faisait souvent. Il s’était éloigné, laissant son ami, les blondes, et la fille derrière lui, il avait espéré très fort pour qu’elle le suive. Et dans la cuisine il s’était resservi en sodas et petits biscuits apéritifs. Peut-être bien qu’un garçon encore lycéen lui parlait, à sa droite, à vrai dire il ne l’écoutait, il ne faisait pas attention à quoi que ce soit il pensait à autre chose. Il était même perdu dans ses pensées, complètement transporté il imaginait la suite, s’inquiétait de la réaction qu’elle avait pu avoir. Il se demandait si elle n’allait pas croire qu’il jouait un rôle, se donnait un genre, il ne voulait surtout pas de çà. Si au départ la jeune fille, son opinion, il ne s’en souciait pas plus que çà, à présent tout était différent, il voulait, continuer, elle avait tiré le fil, il ne voulait plus le lâcher. Il était curieux. Il y avait soudainement cette importance qui était apparue et qui n’existait pas une heure auparavant encore. Il se disait que c’était drôle, cette histoire, que jamais il n’y aurait cru dans un livre ou une conversation, un film, que çà puisse se passer à Arrowsic, petite ile du Maine, nord-est des Etats-Unis ; que çà se passe la première fois encore, mais qu’il la recroise et qu’elle l’interesse. Il en aurait douté fortement, il en doutait encore.
« T'es du genre à cultiver le mystère toi un peu ! Deux fois que tu t'éclipses au beau milieu d'une de nos conversations. Tu veux me faire mariner en fait ? ». Il ferma les yeux une seconde de soulagement ou de satisfaction il ne savait pas. Il se retourna, un sourire légèrement amusé sur le visage. Elle riait, elle souriait ; il porta le verre à ses lèvres levant le coude tout en la regardant fixement. Pour toute réponse il étouffa un petit rire. Maintenant, comme l’autre soir, la fragilité en moins, elle était belle. Son petit air enfantin lui donnait un certain charme, et maintenant qu’il avait un aperçu de sa capacité à s’éclater et à prouver son fort caractère, il la trouvait attachante. Incroyable n’est-ce pas, les sentiments, ils viennent comme çà, sans crier gare, ils existent d’eux-mêmes, et vous paraissent tout ce qu’il y a de plus normal. S’il avait croisé cette fille allongée dans le caniveau d’une grande ville comme New-York par exemple, il aurait peut-être eu une impression beaucoup plus négative, s’imaginant une junkie, une fille paumée, sans aucun intérêt. Pas vraiment la bonne impression. Nouveau regard depuis qu’il était ambulancier ? Certainement. Mais il y avait aussi cette fille tout simplement. Sa personnalité naissante, elle l’intriguait, elle l’étonnait, il l’appréciait. Elle faisait l’impression d’une enfant gênée qui se balance les mains croisées pour confesser une bêtise. Enfin, pas très longtemps puisque maintenant elle s’était servi un verre de vodka qu’elle buvait d’un seul trait, il ne put s’empêcher de marquer un petit étonnement sur son visage. Elle devait avoir l’habitude, peut être que l’état dans lequel il l’avait trouvée n’était pas si exceptionnel pour elle. D’un seul coup, une épaisseur, une profondeur apparaissait en plus, une personnalité, une histoire peut-être, venait surement s’ajouter à la jeune fille de la rue. Un élément d’attrait de plus. Elle avait marqué une légère pause avant de reprendre, il se rendit compte qu’il n’avait encore rien dit depuis qu’elle était revenue, peut-être cela la mettait mal à l’aise. « Et puis, j'ai toujours un de tes pulls... » Humm elle avait un de ses pulls oui. Comme un souvenir qu’elle aurait pu garder. Un simple pull. Comme un prétexte pour les rapprocher, les faire se retrouver. Il se pencha de côté, tout près. Jusqu’à pouvoir sentir la peau de son oreille du bout des lèvres, et de lui murmurer calmement « Tu peux le garder, je te le donne ».Et il se redressa, clignant de l’œil. « Je vais dehors tu viens avec moi ? Tu vois je t’avertis ce coup-ci ; et si tu viens prends des provisions. » La voix était plus douce, plus enjouée. Le regard toujours fixé sur son visage. Quel pouvait bien être son âge ?
Sujet: Re: No pain, no train, no game... ✘ -cian Jeu 6 Déc - 23:19
No pain, no train, no game. ft. CIAN &&. SUTTON. 2012, SOMEWHERE AT A PARTY.
Elle ne savait plus où donner de la tête avec lui. Il avait le don de s'éclipser plus vite que son ombre et cela la titillait. La première fois, sur la baie, elle n'avait pas eu le courage d'aller plus loin. Fatiguée et perturbée des évènements de la veille, elle ne voulait en rajouter. Il avait pris soin d'elle toute la nuit et elle se sentait déjà assez gênée pour cela, même si elle ne voulait pas le lui montrer. Elle avait préféré jouer la carte du "j'aurai pu me débrouiller seule, j'suis pas une demoiselle en détresse". Tout comme aujourd'hui. Plutôt que de le remercier, elle voulait porter un regard amusé sur la situation. Du Sutton tout craché. Elle avait fait une blague, ils avaient échangé deux mots, il était parti, elle l'avait rejoint, et il avait encore une fois cultivé le suspense en ne répondant pas tout de suite à sa remarque sur le fait qu'il aimait à disparaître. Entre temps, elle s'était déjà servi un verre. Sutton-Rooney ne souciait pas de ce qu'elle buvait, mais reconnu immédiatement le goût prononcé de la vodka pure une fois le verre fini. A vrai dire, et c'était bien malheureux, elle savait reconnaître presque instantanément les alcools qu'elle engloutissait. Lui, il avait le don de la perturber. Encore une fois, elle se sentait comme une enfant devant lui, passant d'une émotion à l'autre en quelques secondes à peine... Il était bien trop mystérieux, et ça lui piquait sa curiosité au moins autant qu'elle voulait laisser telle quelle leur relation. Ils étaient bien, ne se souciant pas de l'autre pour le moment, pourquoi chercher à en savoir plus? Elle était partagée de sentiments, et lorsqu'il vint coller ses lèvres contre son oreille et qu'il lui chuchota ces quelques mots, elle frémit. Elle s'était retournée instantanément, un petit sourire au coin des lèvres. Que cherchait-il? Que lui voulait-il? Après tout, peu importait, elle se laissait pour le moment trop guider par ses émotions présentes pour réfléchir. Et lorsqu'il lui proposa de s'éclipser, elle ne su répondre autrement que par un large sourire. Comme il l'avait si bien souligné, pour une fois, il lui proposait de disparaître avec lui, comment aurait-elle pu répondre autrement qu'en accédant à sa requête. Il l'intriguait trop pour qu'elle refuse. Elle avait envie de le suivre, ce soir là. Il avait décidément un bien trop étrange pouvoir sur elle...
Un quart de seconde, l'idée traversa Sutton qu'il était peut être aussi dépassé par la situation qu'elle. Pourquoi ne serait-il pas aussi perdu face à ce qu'il se passait qu'elle l'était? C'était plausible, et ça expliquerait un peu son comportement à la fois distant et taquin. Ils étaient peut être tous deux à côté de la plaque, ne sachant comment réagir face à ce qu'il se passait à ce moment précis. Ils agissaient peut être tous deux sur le coup de l'impulsion, sans penser réellement à ce qu'ils engageaient en faisant tout cela...
Donc, sans réfléchir, elle le suivit. Elle ne prit même pas plus d'une demi minute à prendre au vol la bouteille de vodka et quelques autre alcools qui trainaient sous le bras, avant de le suivre. Profiter de ce qu'il se passait dans l'instant, c'était le crédo de la jeune fille. Alors pourquoi y couper maintenant? Il l'emmena sur un des balcon-terrasses que comptait l'immense demeure. Si grande d'ailleurs, qu'ils étaient complètement seuls ici, bien qu'en plongeant les yeux au dessous, cela donnait sur la piscine et les dizaines de jeunes qui piquaient une tête en rigolant. Elle posa rapidement ce qu'elle tenait sur le sol et s’apposa immédiatement à la rambarde, sortant son matos pour se rouler un joint. Elle ne jeta aucun regard vers lui, elle n'en avait pas besoin. Elle le sentait à ses côtés, et elle aimait le petit silence qui s'était installé entre eux. Contrairement à tous ceux qui avaient précédé entre eux, celui là n'était en aucun cas gênant, et en était presque reposant. Elle se sentait bien là, c'était pourquoi elle avait voulu se fumer un petit quelque chose. Après y avoir donné un coup de briquet, elle expulsa longuement la première bouffée avant de rompre le silence. Une simple petite question tournait en boucle dans sa tête et elle voulait la sortir de là. « Je... Je peux te poser une question ? » Elle plongea ses yeux dans son regard et affichait une petite mine gênée. Pourtant, elle ne lui laissa pas le temps de répondre qu'elle sentit le besoin de se justifier dans sa démarche. « Bien sûr, tu n'es pas obligé de répondre hein... C'est juste que cette question me tourne dans la tête depuis... » Elle laissa sa phrase en suspens, reposant son regard sur la vue qui s'offrait à eux. Accoudée au balcon, elle laissa échapper une longue fumée de son joint avant de reprendre, timidement. « Pourquoi ? Pourquoi est-ce que tu t'es interposé l'autre soir ? Pourquoi as-tu pris le risque d'aider une inconnue ? » Plus elle avait avancé dans ses mots, plus le son de sa voix avait baissé, comme si les mots étaient difficiles à sortir. Après tout, elle se livrait un peu ici, même beaucoup à son goût. Cela lui déplaisait au moins autant qu'elle se sentait bien d'avoir sorti tout ça, c'était assez contradictoire. Déconcertée, Sutton ne savait plus où donner de la tête. Peu importe si il lui répondait au fond, au moins, elle avait exprimé son état d'esprit. Et bien qu'une fois n'était pas coutume, elle se sentait libérée d'un poids. Songeuse, elle laissa ses yeux se perdre dans le noir de la nuit, seulement bordée de quelques étoiles éparses, avant de lui tendre le joint, de manière machinale. Elle n'avait pas réfléchi, elle ne savait même pas si il le prendrait, elle ne regardait même pas. Ce n'était rien de plus qu'une vieille habitude pour elle...
Sujet: Re: No pain, no train, no game... ✘ -cian Mer 6 Fév - 23:39
No pain, no train, no game
« A tune is more lasting than the song of the birds, And a word more lasting than the wealth of the world. » ► IRISH PROVERB
Il l’avait invitée à venir avec lui, à continuer de jouer, mais cette fois-ci il ne s’évanouissait pas. Il n’aimait pas trop se dévoiler en règle générale. Ce qui le poussait à passer outre ce coup-ci ? Il n’aurait su le dire franchement. Il en avait eu envie, c’est tout. Et puis, il sentait bien qu’il y avait quelque chose entre cette jeune fille et lui, quelque chose d’étrange et d’originale par tous ses mystères qui les reliaient. Il avait murmuré doucement, chaudement, sereinement dans son oreille. Elle avait souri, l’avait suivi, s’empressant au passage de faire le plein de boissons pour leur petit moment de calme et buvant aussi pas mal pour elle seule en plus. Ils arrivaient là où le hasard et l’intuition de Cian les avaient conduits, sur ce balcon délaissé, dedans la fête, en bas dans la piscine, la fête. Il s’accouda à la rambarde et posa son regard sur les personnes qui semblaient s’éclater sans se retourner pour regarder la fille arriver avec les bouteilles et son mystère. Comme elle s’accouda elle aussi a la rambarde il tourna les yeux pour l’observer. Ils ne disaient rien, mais cette fois c’était voulu, ce n’était plus de la gêne, c’était comme pour respecter un moment sacré, un moment serein, un moment important. Il ne dit rien. Portant son regard sur la scène en bas. Appréciant l’air frais venant du large. Son esprit n’était pas encore assailli par les pensées, les questions, les regrets, les craintes, les choses de la vie qui prennent le cerveau quand on ne fait rien. Pas encore. Alors il profitait. Il savait qu’elle était là, tout près de lui. Bien sans doute elle aussi. S’interrogeant sur lui sur eux, elle aussi sans doute. Il allait se tourner vers elle, juste d’abord pour voir son visage à la clarté des lumières plus douces de l’extérieur. Comme le soir où il avait croisé son chemin pour la première fois, dans cette ruelle mal éclairée ; mais elle parla la première , lui demandant la permission à moins que ce ne soit une question rhétorique, de lui poser une question , il opina de la tête, approuvant par un double son dans sa gorge. Attendant les précieux mots, très réfléchis sans doute pour qu’elle veuille briser la glace de mystère, elle avait du bien réfléchir avant de parler. De toute manière, toujours en le fixant dans le fond des yeux , et cette expression enfantine sur le visage qui était craquante, elle avait déjà commencé sa phrase, alors qu’il remarqua seulement qu’elle venait de s’allumer une roulée ou autre chose de moins légal à en juger par l’odeur. Comme l’enfant qu’elle semblait encore être encore un peu au fond, elle hésita d’abord, lui assura comme pour se rassurer elle de ne pas être ridicule, qu’il n’était pas obligé de répondre et tout ce genre de choses qui le firent sourire légèrement puis se lança après avoir inspiré et relâché largement la fumée de son joint. « Pourquoi ? Pourquoi est-ce que tu t'es interposé l'autre soir ? Pourquoi as-tu pris le risque d'aider une inconnue ? » Sans qu’il n’eu fumé encore quoi que ce soit, il inspira puis expira profondément à son tour, se détournant du regard de la belle pour se reposer sur la rambarde, regardant vers la piscine sans pour autant être attentif à ce qu’il s’y passait, il réfléchit quelques secondes, il ne s’était pas attendu à ce genre de question pour une première question. Puis répondit calmement : « Je n’en sais rien, je dois être comme ça..tu avais besoin d’aide, j’étais là, … j’ai agi sans vraiment réfléchir.. » Il se tut, n’exprimant pas le fond de sa pensée, celle qui lui criait parce que je ne supporte pas qu’on touche à une femme, parce que j’ai vu, trop vu ce que ça fait. En espérant qu’elle ne le noterait pas et qu’elle se concentrait de cette vérité. Il aurait pu lui poser immédiatement une question mais il préféra attendre un peu, scrutant en mimant sa voisine, le ciel clairsemé. Refusant d’un geste de la main le roulé qu’elle lui tendait. Il n’avait pas le droit, en tant qu’ambulancier on le soumettait à plusieurs tests très efficaces de façon régulière. « A moi maintenant…. Est-ce que j’ai bien fait …de t’aider ? » Il avait un curieux sentiment , il appréciait de ne pas trop lui en demander, pour ne pas trop en savoir sur elle, il la prenait telle qu’elle était, ne voulait pas avoir de préjugés supplémentaires qui s’ajouteraient selon qu’elle dise venir de telle famille, de tel endroit, se destiner à telle carrière tout ça…il voulait la garder simple et ne pas forcer sa découverte, ils s’apprivoisaient lentement, et c’était agréable au fond.
Sujet: Re: No pain, no train, no game... ✘ -cian Ven 15 Fév - 23:05
Sutton avait l'habitude des soirées. La musique, l'alcool, les gens, le bruit... Tout cela était monnaie courante pour elle. Et puis, toutes les soirées se ressemblaient, au fond. Ce soir là, pourtant, tout était différent. D'abord parce qu'au tout départ, elle n'avait pas eu envie d'y aller. Oh oui, son ami fêtait son anniversaire, très bien, mais elle aurait préféré rester chez elle à se gaver de chips devant la télévision. Elle était claquée de ses journées. Elle se levait tôt le matin pour passer faire le ménage chez Ferny, ensuite elle devait se rendre chez Braxton pour nettoyer également, et enfin, elle n'avait même pas le temps de repasser chez elle se poser deux minutes qu'elle devait se rendre en cours. Son rythme de vie était devenu éreintant. Elle rentrait tard le soir, prenait un verre, grignotait deux-trois trucs, fumait un joint et allait dormir. Une vraie mémé, ou presque. Elle avait envie de se calmer sur les soirées, et c'était ce qu'elle aurait fait, si ça n'avait pas été l'anniversaire de son ami. Cherchait-elle des excuses, dans le fond, pour continuer à sortir ? Peut être bien. Elle n'en savait rien, elle n'y pensait pas. Et puis, il y avait ce mec. Celui qui l'avait sauvée quelques jours auparavant. Elle avait été en très mauvaise posture, peu importe ce qu'elle clamait haut et fort, elle le savait très bien. Mais elle ne pouvait, ni ne voulait l'admettre. Et lui, lui il jouait au fuis-moi je te suis. Et elle, elle en bonne et douce jeune fille, elle abdiquait dans son sens. Elle l'avait suivi sur la baie. Elle l'avait suivi dans la cuisine. Et maintenant elle le suivait sur la terrasse. Elle se sentait bête et faible. Mais elle le faisait. C'était plus fort qu'elle, son instinct le lui dictait. Il l'intriguait beaucoup trop pour qu'elle reste dans son coin à le voir s'éclipser encore et encore. Elle avait prit de quoi boire, toujours ses gâteaux sous le bras, et lui avait emboité le pas.
Sutton avait prit soin de réfléchir, de se poser avant de lui demander pourquoi il l'avait sauvée. Cette question avait tourné dans sa tête depuis l'incident. Elle avait alors vu plusieurs personnes passer sans jeter un oeil vers elle, et puis, alors qu'elle sombrait peu à peu, il était arrivé. Elle n'avait aperçu qu'une silhouette alors qu'elle tombait dans les vapes. Si elle ne l'avait pas suivi, le lendemain, elle n'aurait même pu jamais le reconnaître. « Je n’en sais rien, je dois être comme ça..tu avais besoin d’aide, j’étais là, … j’ai agi sans vraiment réfléchir.. » La jeune femme ne sut pas si cette réponse était satisfaisante ou non. C'était une réponse. Il cultivait encore et toujours le mystère. Comme cette histoire de prénom. D'ailleurs, elle non plus ne voulait dévoiler le sien, mais ça encore, c'était une autre affaire. Une certaine part d'ombre les entourait tous les deux. Elle sentait qu'il avait quelque chose à cacher mais, après tout, elle aussi. Tout le monde était comme ça. Jamais personne ne se dévoilait complètement. Alors elle prit cette réponse comme elle venait. Il refusa le joint d'un geste de la main, elle haussa les épaules et le porta à ses lèvres. Elle n'allait pas le forcer non plus. Au lieu de cela, elle se baissa et ramassa la bouteille qu'elle avait posé un peu plus tôt sur le sol, avant de la lui tendre. « A moi maintenant…. Est-ce que j’ai bien fait …de t’aider ? » Cette question la déconcerta. A vrai dire, elle ne savait pas. Elle ne le regardait pas, elle n'avait d'ailleurs pas posé ses yeux sur lui depuis quelques temps déjà, depuis leur arrivée sur la terrasse. Même en lui tendant d'abord le joint, puis la bouteille, elle avait continué à faire valser ses yeux sur le mouvement en bas. Les gens riant, buvant, s'embrassant, s'amusant dans la piscine... Ils étaient en total décalage avec le reste de la maison. La fête se déroulait sans eux, mais ce n'était pas plus mal. Enfin, elle posa son coude sur la rambarde et plongea son regard dans le sien. Elle cherchait ses mots. Quelle réponse le satisferait ? Elle n'arrivait à rien. Il était trop... perturbant. Elle inspira profondément et alla s'asseoir sur l'un des transats de la terrasse. Elle le regardait, sans le regarder vraiment. « A vrai dire, je... Je ne sais pas. Tu sais, c'est pas comme si il m'aurait tué quand même... Si ? » Question rhétorique. Il n'y avait ni bonne, ni mauvaise réponse à cela. Elle tira sur son joint et prit le temps d'expirer la fumée, lentement. « C'est assez bizarre, comme histoire. Je me fais agressée, tu arrives tel un super héros, tu prends soin de moi toute une nuit et là, on se retrouve, par hasard. Arrowsic, c'est petit. Mais, tout de même, c'est étrange, ouais... Tu ne trouves pas ? » Là encore, elle n'attendait pas de réponse. Elle n'attendait rien de sa part. C'était un peu comme si elle parlait toute seule en fait. Elle avait besoin d'exprimer à voix haute, ce qui trottait dans sa tête depuis des jours et des jours. Au diable ce qu'il pourrait penser d'elle.