nom : moreau-leroy Ҩ prénom : louis, comme les rois de france. c'était important pour papa et maman. Ҩ âge : vingt-deux ans. Ҩ origines françaises du père et américaines de la mère (même si c'est pas très important pour lui). Ҩ statut civil : célibataire, évidemment. Ҩ occupation : officiellement étudiant en philosophie, mais vu sa présence en cours, on le considérerait plus comme autodidacte et écrivain à ses heures perdues. Ҩ avatar : aaron johnson. Ҩ crédits : 1d-rules-mylife | tumblr.

Bureau du docteur Maunier, Paris, le 6 avril 2012.

« Je vous préviens. Je n'ai absolument rien à vous dire. » « Monsieur Moreau, vous savez très bien que c'est la procédure. » « Je m'en fous de la procédure. J'étais innoncent. J'ai été accusé à tord. Vous n'avez pas à avoir peur que je recommence. Il n'y a rien à recommencer. » « Justement, parlons de ça, de votre accusation à tord. Vous avez passé un peu plus d'une année en prison pour un crime que vous n'avez pas commis, ce n'est pas anodin. » « Si, c'est anodin. » « Je ne suis pas là pour parler de statistiques. Je suis là pour vous aider. » « Je n'ai pas besoin d'être aidé, Docteur. » « Vous avez une heure, une heure dont je devrai rendre compte au juge. Allons, Monsieur Moreau, vous avez vécu 382 jours en prison l'année de vos 21 ans, ce n'est pas anodin lorsque l'on est innocent. » « Très bien. J'ai été déclaré coupable d'agression sexuelle sur mineure alors que je n'avais rien fait. J'avais vingt ans, je viens d'une famille plus qu'aisée, des bourgeois on peut le dire. Donc oui, peut-être bien qu'un mec comme moi qui se retrouve tout à coup en prison, loin de ses cuillères en argent, ce n'est pas anodin. » « Racontez moi ce qui s'est passé. » « Vous savez ce qui s'est passé. Mon dossier est sur votre bureau. » « Prétendons que je ne sais pas. » « Bien. Elle s'appelle Madeleine. C'est ma voisine, la petite soeur de mon ami d'enfance. J'avais vingt ans, elle en avait seize. J'ai toujours su qu'elle craquait sur moi. Elle me tournait autour. Elle me provoquait. Elle savait que j'aimais les filles. Elle voyait bien que j'en ramenais souvent quand mes parents étaient absents, parce qu'ils l'étaient souvent, absents. Elle voulait être l'une d'entre elles. Nos chambres donnaient l'une sur l'autre, elle se mettait souvent en sous vêtement devant sa fenêtre. Elle voulait que je la vois, et je la voyais. Elle devait penser que ça me pousserait à l'appeler, à l'inviter à la maison. La vérité, c'est que j'en avais rien à faire. Même son frère était au courant. Il en riait. » « Que s'est-il passé finalement ? » « J'imagine que ma merveilleuse éloquence rend l'histoire plus captivante que celle décrite dans mon dossier. Enfin bref, un jour j'ai fait une fête chez moi. Il y avait beaucoup de gens, beaucoup d'alcool, un peu de drogue, comme à toutes les fêtes. Il y avait beaucoup de filles, j'avais des touches. Madeleine était là, elle avait insisté auprès de son frère pour l'accompagner. Je ne sais pas comment elle s'est débrouillée, mais elle a réussi à virer toutes les filles et à m'attirer dans une chambre. Honnêtement, j'avais passablement bu et certains éléments restent flous. C'est d'ailleurs ce qui m'a desservi. J'étais bourré, elle m'a chauffé. J'ai couché avec elle. Ce que j'ignorais, c'est qu'elle était vierge. Vu comme elle se comportait depuis tous ces mois, ça ne m'est jamais venu à l'esprit. » « Et pourquoi vous a-t-elle accusé de viol ? » « Vous croyez que je suis dans sa tête ? Tout ce que je sais, c'est qu'elle pensait que cette petite partie de jambe en l'air avait une quelconque importance pour moi, ce qui n'était bien évidemment pas le cas. Elle l'a surement mal pris. Enfin, tout ce que je sais, c'est que personne n'a pris mon parti, justement parce que j'avais cette sympathique habitude de me taper tout le monde sur Paris. » « Donc vous vous êtes retrouvés en prison. Qu'avez vous ressenti ? » « Je ne sais pas ce que j'ai ressenti. Ce n'est pas descriptible. Et puis, de toute façon vous ne pourriez pas comprendre. » « Je ne peux peut-être pas comprendre, mais je peux écouter. » « C'est vos phrases clés de psy, n'est-ce pas ? » « Je n'insiste pas. Parlez moi donc de cette année en prison. » « Ça fait pas une heure, là ? » « Il reste encore quinze minutes, Monsieur Moreau. » « Vous savez très bien ce qui arrive aux coupables de viol en prison. » « J'aimerais que vous en parliez. » « Ça aussi c'est écrit dans mon dossier, et je ne pense pas que ma merveilleuse éloquence rende l'histoire plus intéressante qu'elle n'est présentée dans ce fichu dossier. Parce que ce n'est même pas une histoire, ce ne sont que des faits. » « Qu'allez vous faire maintenant que vous êtes libre ? » « Je ne sais pas ce que ça veut dire d'être libre. Je crois que vous ne l'êtes pas plus que moi je l'étais en prison. Je crois que personne ne l'est. Mais ça, je dois en être sûr. Ce qui est sûr, c'est que vous ne me reverrez pas, je ne resterai pas en France. » « L'heure est écoulé, Monsieur Moreau. J'écrirai dans mon rapport que vous vous êtes montré coopératif. Cependant, j'aimerais vous conseiller quelque chose. Je sais que vous pensez ne pas avoir besoin de thérapie. Mais je dois vous dire qu'en vingt ans de métier, j'ai rarement vu quelqu'un comme vous. Vous n'avez montré aucune émotion, alors que d'autres auraient passé une heure à pleurer. » « Je ne suis pas comme les autres, Docteur. » « Je le sais, mais n'hésitez jamais à parler. Où que vous alliez, il y a toujours quelqu'un. »

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Courriers reçus à New York entre le 17 avril et le 30 décembre 2012.

Citation :

21/04/12
Louis,

un jour j'aimerais pouvoir t'expliquer pourquoi j'ai fait ce que j'ai fait. Je suis tellement désolée. Mais ça, il faut que je te le dise de vive voix. Écris moi quand tu seras prêt.

Madeleine

Citation :

30/04/12
Louis,

Tu me manques tellement. J'aurai aimé que tu acceptes de rester à la maison. J'aurai aimé n'avoir jamais douté de toi et de ton innocence. J'aurai aimé payer cette caution que j'avais les moyens de payer. Tu sais, je ne t'en veux pas d'avoir refusé notre droit de visite, mais j'aurai tellement voulu être là. Même quand je te croyais coupable, je n'ai jamais cessé de t'aimer. Tu es mon fils, tu es ma chair et mon sang et je t'aimerai toujours quoi qu'il arrive.

Je rêverai de pouvoir revenir en arrière et changer les choses. Mais on sait tous les deux que c'est impossible. Cependant, je peux te promettre que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour te rendre heureux et t'aider à tourner la page.

Tu me manques.
Maman

PS: J'ai crédité ton compte de 5000$, n'hesites pas à m'appeler quand tu es à sec.

Citation :

13/05/12
Ça fait depuis le jour de ta libération que j'écris des brouillons que je dechire et puis que je recommence. J'avais tellement a te dire, mais peut être pas les couilles de venir te le dire en face quand tu étais encore en France. Et maintenant... Et maintenant tu es à des milliers de kilomètres et quelques part tout est plus facile. Mec, c'était ma sœur, j'étais obligé de la croire. J'aurais jamais pu imaginer qu'elle serait capable de faire un truc pareil. Je savais qu'elle en bavait pour toi, mais pas à ce point là. Je te connaissais par coeur, j'aurai pas du douter de toi. C'est juste que tout dans cette affaire était tellement cohérent. Personne ne croyait en toi alors que tu étais celui qui disait la vérité. Tout ça, je sais que tu le sais depuis le début. Je sais que c'est trop tard. Je sais que mes paroles n'ont sans doute pas de valeur pour toi. Et que ma lettre, au final, n'aura rien changé. C'est ce que tu te dis, mais tu as tord Louis. C'est toujours mieux que de se taire.

Je n'attends pas de réponse mais saches que je pense à toi.
Adrien

Citation :

18/07/12
Monsieur Moreau-Leroy,

Je vous écris pour vous mettre au courant de l'évolution de l'affaire numéro 75457 accusant Mademoiselle Madeleine Favre de fausses déclaration sous serment. L'accusée a été déclarée coupable et vous est donc redevable de dommages et intérêts s'élevant à 500'000 euros comme convenu au préalable.
Je vous avais promis que justice serait faite. Ce fut un plaisir de travailler avec vous.

Toutes mes salutations.
Maître René Simon

Citation :

29/07/12
COMMENT AS-TU OSÉ? Tu ne voulais pas simplement la punir elle, n'est ce pas ? Tu voulais punir tout le monde. Tout ceux qui ne t'ont pas cru. Tu savais pour nos problèmes d'argent, tu savais que ça nous ruinerait. Bravo Louis, tu as réussi ton coup. On vend la maison, je quitte Paris, je vais à Valence chez ma mère. Je n'ai plus le choix. Madeleine s'est tirée, maintenant qu'elle est majeure on ne peut plus rien faire pour la retenir. Mon père est dans ta merde. C'était ça ton but? Détruire des vies? Tu n'étais peut être pas coupable de ce qu'on t'accusait, mais je vois aujourd'hui que tu es capable de bien pire.
(écriture d'Adrien)

Citation :

26/08/12
Fils,

Le 18 septembre je serai à New York pour un voyage d'affaire. Je sais que ça ne te fait pas forcément plaisir mais nous devons nous voir. J'ai des documents à te donner concernant le procès. Ta mère viendra aussi, tu lui manques beaucoup.

À bientôt.
Ton père

Citation :

25/09/12
Louis,

Ça m'a fait un énorme bien d'enfin te retrouver, même si c'était pour seulement quelques jours. J'espère sincèrement que tu penseras à ton retour à la maison. Même si je trouve très bien que tu te sois inscrit à la fac à New York. Je suis fière de toi, très fière de toi.

Maman

Citation :

04/11/12
Louis,

Comme convenu, j'ai eu ta tante du Maine au téléphone. Tout est ok pour ton arrivée là-bas. Je t'ai réservé un vol pour le 30 décembre, tu as les billets dans l'enveloppe. Apparemment, ta cousine Teddy se réjouit beaucoup de te revoir ! J'espère que les choses se passeront bien pour toi. Tiens moi au courant quant à ton transfert de fac.
Appelles moi s'il y a quoi que ce soit. Tu me manques.

Maman

Citation :

25/12/12
JOYEUX NOËL MON CHÉRI ! Je te souhaite bonne chance pour ton installation dans le Maine et j'espère que l'année à venir t'offrira plein de belles choses.
J'espère t'avoir au téléphone bientôt.

Maman

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Journal de pensées - Extraits datant de 2011/2012/2013

20/03/2011

Premier jour en prison, premier jour d’injustice. Je n’ai pas ma place ici. Je suis innocent.

31/03/2011

Je n’ai pas ma place ici, pas plus qu’ailleurs. Le mot «place» ne veut rien dire. Nous sommes là où nous nous trouvons, et ce pour certaines raisons. Qu’elles soient justes ou non, cela n’a pas d’importance. Il ne faut voir que les faits.

15/04/2011

Qu’est-ce que l’innocence ? Qu’est-ce que la culpabilité ? Ce n’est rien d’autre que des étiquettes que l’on met sur les gens. C’est la société qui juge de l’étiquette que l’on doit se voir attribuer. La société, c’est les gens. La masse, la population. Errare humanum est. Ces deux mots ne veulent rien dire puisqu’ils ne sont pas exactes et en tout cas pas utilisé à bon escient.

04/07/2011

Il fait chaud dans les prisons. Pas seulement parce que l’été approche à grand pas, pas seulement parce que le baromètre ne fait qu’augmenter et que les gardiens n’ont pas très envie de nous offrir l’air conditionné. Il fait chaud parce que les prisonniers, frustrés d’avoir été jugés sans avoir leur mot à dire, sont là pour faire leur justice à leur tour. Ils sont là pour punir ceux qui n’ont pas reçu de punition à la hauteur de ce qui aurait du leur être infligé. Et ça vaut particulièrement pour les coupables de viol.

06/07/2011

Je ne sais pas ce que ça veut dire «être coupable» ce qu’on ressent lorsqu’on a réellement commis le crime pour lequel on est accusé. En prison, tout le monde se prétend innocent. Rares sont ceux qui admettent leur crime. Ces gens dénaturisent le mot «innocence». J’en suis sûr, les mots n’ont plus de sens aujourd’hui.

13/10/2011

Dan est arrivé. Dan a vingt-quatre ans. Dan est accusé de viol sur mineure, comme moi. Dan se prétend innocent. Je ne sais pas si je le crois. Les autres ne le croient pas. Nouveau souffre douleur. On me laisse tranquille, enfin. Dan en bave. Dan n’est pas si fort que ça. Il subit en pleurant. Moi, je ne pleurais pas. Il est coupable, sa faiblesse le trahit. Je l’ai compris à mes dépends. La culpabilité se dévoile par le niveau de faiblesse. Un homme innocent traversera tout ça de manière digne. Un homme fort - innocent - n’a pas besoin de recourir à la force pour séduire une femme. Je suis fort, je suis innocent. Ils sont tous faibles, tous coupables.

01/01/2012

Bonne année.

16/02/2012

J’ai vingt-et-un ans aujourd’hui. Heureusement, personne ne le sait. Ils m’auraient fait ma fête sinon. Je peux le supporter, mais pas aujourd’hui. Aujourd’hui pour la première fois, je ne vais pas bien. Pas bien du tout. Pourquoi ? Parce que j’avais des projets pour mon vingt-et-unième anniversaire. Je voulais partir à Vegas, faire la fête, oublier mon prénom, jouer des milliers de dollars et inviter un certain nombre de filles dans ma chambre d’hôtel. Mais au lieu de ça, je suis dans cette cellule, avec Dan qui a trop mal au cul pour se lever de sa couchette. Pour la première fois, je me sens prisonnier, impuissant. Je ne peux pas faire ce que je veux, je n’ai pas de pouvoir de décision. Je suis en prison.

11/03/2012

Il parait que je vais sortir. Il parait que Madeleine a avoué son mensonge. Pourquoi ? Ce qu’il se passe dehors, je n’en ai pas la moindre idée. J’ai toujours refuser qu’on me rende visite en prison. Que ce soit ma mère, mon père, mes amis. Tous ces gens qui n’ont plus de valeur pour moi. Mes parents n’ont plus qu’une valeur pratique pour moi, ils payent mon avocat.

21/03/2012

Je sors le premier avril, tu parles d’une blague.

31/03/2012

C’est mon dernier jour en prison, et à vrai dire, «la liberté» ne me tente pas tant que ça. Je suis persuadée que la liberté n’existe pas plus ici que là-bas. La seule différence peut-être, c’est que j’aurai enfin le droit de quitter ce complexe pénitentiaire et même la France. Je serai libre de mes mouvements, mais jamais complètement libre. Je devrai toujours agir selon certains codes. Je serai toujours jugé coupable simplement parce que j’ai passé 382 jours en prison. Je ne suis pas libre et je ne le serai jamais, mais ce qui me conforte un peu, c’est que personne ne l’est.

02/04/2012

La «liberté» a un goût amer. Je revois tous ces gens qui ne m’ont pas cru, qui ont cru au mensonge plutôt qu’à la vérité. Ils se confondent en excuses, ils sont stupides. Ils n’ont aucune capacité de réflexion. Ils ne réfléchissent pas par eux-mêmes, ils croient tout ce qu’on leur dit. Et si c’était Madeleine qui disait la vérité dès le début, mais qui désormais avait décidé de mentir ? Ils l’auraient cru.

17/04/2012

New York est la ville où tout est possible il paraît, je m’en vais vérifier.

25/05/2012

Elle a les yeux revolvers, elle a le regard qui tue. Elle a tiré la première, elle m’a touché c’est foutu.

07/06/2012

Elle réfléchit, elle ne croit pas tout ce qu’on lui dit, elle m’intéresse. Je veux la comprendre, et je la comprendrai.

27/09/2012

Elle est partie et je ressens quelque chose dont j’avais oublié l’existence: le vide. J’ai commencé la fac en philosophie, à NYU. Je ne peux rien faire d’autre de toute façon, à part écrire. Quand j’aurai validé mon semestre, je bougerai de là. J’aime New York, mais cette ville me rappelle déjà trop de souvenirs, de beaux souvenirs, des choses dont je ne veux pas me rappeler. Parce que je n’aime pas me sentir vide.

12/12/2012

Le 30 décembre je pars dans le Maine, j’irai faire mon deuxième semestre à Portland. Je vivrai chez ma tante, tout est planifié. J’ai reçu l’argent que me devait la famille de Madeleine, pour les dommages et intérêts. Je suis prêt à m’installer ailleurs, à écrire et à exprimer ce que j’ai à dire. À New York, il y a beaucoup d’intellectuels, surtout dans ma fac. Il y a beaucoup de gens comme moi. Mais du coup, ça me pousse à créer des liens, ça me pousse à m’attacher et c’est exactement tout ce que je ne veux pas. À Arrowsic, dans cette petite ville perdue, il n’y aura personne pour me dévier de mon travail et de ce que j’ai à faire, à accomplir. Je n’ai pas de problème avec la solitude. Je n’en ai jamais eu.

15/01/2013

J’aime vivre dans la chambre à côté de celle de Teddy, je peux la voir en petite nuisette et la faire rougir, ça me divertit un peu. Mon oncle et ma tante me laissent faire ce que je veux, je suis un peu le fils qu’ils n’ont jamais eu. Ça rend Teddy folle, et c’est encore plus drôle. Je suis bien ici.

16/02/2013

J'ai vingt-deux ans aujourd'hui et je me sens enfin prêt à mettre tous mes écrits ensembles, je me sens enfin prêt à écrire ma théorie et à l'imposer au monde. Je veux que les gens se rendent compte de leur bêtise, qu'ils se sentent mal comme il le devrait et idiots comme ils le sont. Je vais leur imposer la vérité, mais surtout leur montrer ce qu'est la vérité et la valeur des mots. Je vais leur montrer qu'ils sont tous coupables et que je suis innocent, depuis le début.