« C'est la saint trou-du-cul ou quoi ? » Disons que ma mère était une dame de classe avec un vocabulaire très contrôlé. Ne jamais choquer les bobos, c'est déjà assez dur de s'intégrer dans leur monde alors si en plus tu sors un "putain" au milieu du repas c'est LE moment de solitude. Tu sais : toi au milieu avec tous les yeux braqués. Les gens briqués sont vraiment craignos. Elle a toujours été mon modèle, elle est tellement belle, tellement classe, tellement simple et tellement elle-même. Réellement, quand j'étais petite j'aurai tout donné même mon tamagotchi pour pouvoir lui ressembler dans un avenir lointain. Tiens parlons en de mon tamagotchi, mon bébé. Mes parents voulaient pas m'en acheter un, soi-disant que "ce joujou électronique te distrait de ta mission première : réussir à l'école" toujours le même refrain. Moi, en enfant rebelle, j'en avais volé un dans un magasin. J'avais eu de la chance... enfin jusque ma mère le découvre. « Voler ? VOLER KIMBERLEY STIFLER C'EST MAL. Tu vas aller le rendre demain ! » Je vous passerais les détails de la super claque de la mort que je me suis prise sur ma pauvre petite joue droite. Ouais la droite, ma mère était droitière et elle avait de la force. Bref, tout ça pour vous dire que je n'ai JAMAIS rendu ce tamagotchi, c'était mon best friend forever, l'amour de ma vie, mon tout à cet âge. Really. J'ai tout de même vécu une enfance heureuse, très carrée et stricte et j'étais beaucoup punie, maaaaais j'étais heureuse, je n'ai jamais voulu échanger mes parents surtout depuis que je connaissais les parents des voisins. Outch.

« Fuck la danse, j'en ai marre de me balader avec un tutu, j'veux faire de la danse orientale ! » Je veux, pas je voudrais, non vraiment j'étais pas vraiment la fille la plus polie qui existe sur cette terre mais je n'étais pas méchante non plus, je n'étais juste plus la petite fille sage (entre guillemets) que j'étais avant. J'avais bien changé. Quand je suis arrivée au collège, je me suis longtemps laissée marcher sur les pieds avec des rumeurs qui circulaient... Si vous saviez à quel point les enfants peuvent être cruels et même quand ils n'ont que 12 ans. A force de rien, de passer en dessus j'étais devenue une cible assez difficile puis j'ai pris de l'assurance dépassant les gamines qui disaient m'avoir vu sortir des toilettes des garçons pendant l'heure de permanence en lançant des piques brûlantes. J'étais Love Stifler, l'une des filles les plus populaires à Los Angeles, il faut dire que je n'étais pas du genre discrète. Victime au collège, médiatrice au lycée, j'avais comme toutes les filles une bande de copine, on se ressemblait toutes, enfin je veux dire on avait le même style, la même façon de parler et de voir les choses. Des meilleures copines quoi. Puis le drame. « L'année prochaine papa se fait muter à Arrowsic, c'est... la campagne. » L'annonce de la mutation de mon père associé au fait que j'allais quitter pour toujours ma ville natale c'était trop, surtout pour aller vivre dans le trou du cul du monde. « Papa va quand même pas devenir agriculteur ? » Quitter mon quotidien, mon train-train, mes amis, mon lycée, c'est dur... Il me restait une année alors il fallait en profiter.

« Tu penses que je peux prendre mes talons dans ma valise ? J'ai peur de marcher dans la bouse moi. » Depuis que je savais qu'il ne me restait pas longtemps à vivre à Los Angeles je n'avais pas vraiment le moral. J'avais mis 17 ans à me construire mon empire, l'empire des Stifler. 17 années pour au final aller vivre ailleurs, dans la campagne où ils ne connaissent surement pas la télévision. « Je vais aller acheter des polaires, je crois que le chauffage n'existe pas la bas. » J'étais extrême mais dans le fond j'aimais bien me plaindre à mes parents. Ils brisaient quand même tous mes rêves, moi je voulais devenir célèbre, chanteuse et danseuse professionnelle. J'étais née pour être une diva et c'est surement pas dans la campagne isolée que j'allais devenir la prochaine Beyonce. Au final ce départ allait s'avérer être plus bénéfique je ne pouvais penser. « Pas mal ton film. » De quoi elle me parlait elle ? Et puis c'était qui ? De quel film elle parle ? « Ouais je sais, je passe bien à l'écran. Par contre pour toi l'écran ne t'arrange pas du tout. » Un petit smile et puis je trace mon chemin jusqu'à ce que j'entende des autres réflexions. J'étais donc la seule pas au courant de cette histoire alors que j'étais la principale concernée. « En tout voyant j'aurais jamais cru que t'étais si agile. » Alors gros point d'interrogation, si mon meilleur ami s'y mettait aussi je n'allais pas avancer. « Tu parles de quoi ? » Du tac au tac il me montra la vidéo, du moins un bout de la vidéo sur son cellulaire. UNE SEXTAPE ? Alors je suis en train de faire des choses pas du tout du tout catholique sur une vidéo avec mon copain de l'époque, je n'étais même pas au courant. Me voilà au courant que je venais de tourner un film pornographique et dans le fond... finalement j'étais choquée sur le coup mais j'allais encore faire des jalouses. Premier réflexe : prendre mon téléphone et composer le numéro de mon petit con de petit ami (il faut dire qu'avec cette sextape il a du gagner beaucoup d'argent, il était assez connu dans le monde de la jet set, ça le rendait encore plus sexy qu'il ne l'était) « Si j'ai des contrats pour tourner des films porno, fais les moi parvenir dans mon patelin. Et va chier, espèce de connard. » Depuis j'ai reçu quelques scénarios, plutôt pas mal à vrai dire mais je dois attendre ma majorité pour devenir une star du x en toute légalité, en attendant je gagne de l'argent comme je peux et puis ça donne de l'ambiance dans ma misérable petite vie depuis que j'habite à la campagne. Bref voila ma petite vie, j'habite à Arrowsic depuis quelques mois maintenant et je joue mon rôle de parfaite petite lycéenne en double vie, c'est stimulant.