« - Amy. » La jeune se retourna, alors qu'elle avait toujours en bouche un morceau de choux à la crème. Elle lui fit un regard qui voulait exprimer qu'elle ne comprenait pas pourquoi il l'arrêtait. Elle avait à peine eu le temps de se lever qu'elle transportait sous son bras le maximum de livres et de dossier. Son appareil photo trainer autour de son cou et des lunettes de vue se tenait sur sa tête. Elle avait enfilait le premier tee-shirt délavé qu'elle avait trouvé et le premier jean qui se trouvait sur son lit sans oublier son sac qui se balançait de droite à gauche parce qu'elle le tenait entre ses doigts fin. Si elle restait comme ça, elle allait s'écroulait et tout faire tomber. Elle n'avait déjà pas la moindre idée comment allait en cours avec tout ça sur son vélo. Et encore, avec la pluie dehors elle sentait qu'elle allait faire une crise. Où était déjà son imperméable jaune canari ? « - Je t'emmène si tu veux. » Là, elle devait parler. Mais avec la pâtisserie en bouche ça risquait d'être assez difficile. Elle ravala un morceau alors qu'un autre tomba littéralement à terre et là ce fut le déluge. Son sac, ses cahiers, des feuilles partout. Elle s'essuya la bouche avant de dire :

« - Si seulement je n'avais pas peur de monter dans une putain de voiture ! » Visiblement elle était très stressée. Croquant dans une pomme Imran haussa les épaules tout en attrapant une boite en carton. Il déversa sur la table du salon les lettres qui étaient dans la boite. En réalité, il y avait là aussi les vieux journaux d'Imran. Il n'avait pas encore rangé ça correctement dans la grande bibliothèque de son bureau. En réalité, avec tous ces livres, il n'y avait pas vraiment de place. Il posa ça près d'Amy qui regroupait ces feuilles tout en allant ensuite chercher un sac poubelle. « - Tu fous tes trucs dedans, tu les mets ensuite dans la boite en carton et tu fonces. » La jeune femme le regarda. Ce n'était pas bête. Se trimballer un sac poubelle, c'était ridicule alors autant caché dans une boite en carton qui allait de toute évidence prendre l'eau. Une lueur d'espoir apparus dans les yeux d'Amy qui en se relevant manqua de peu de tomber. Elle rentra dans sa chambre, attrapa son imperméable, enfila ses basket, détacha ses cheveux, fit passera bandoulière de son sac par-dessus sa tête, rangea toutes ses affaires dans le sac en plastique puis ferma la boite en carton. Elle enfila son imperdable par-dessus, pour protéger son sac, ses cheveux et son appareil photo. Et en moins de temps qu'il n'en fallait, elle s'en alla sur son vélo sous la pluie.

Imran alla dans le salon s'asseoir et commença alors à ranger ses journaux. Il les empilait les uns sur les autres, parfois relisaient quelques passages, regardaient certaines photos. Il y avait aussi des lettres, des morceaux de papier, des photos. C'était fou à quel point c'était facile pour lui d'écrire à l'époque et maintenant ? Il ne se rendit pas compte du temps qui était passé. Parfois se replonger dans le passé pouvait avoir un drôle d'effet sur soi. C'était apaisant et triste. La plupart des petites choses qu'il écrivait, aujourd'hui il ne s'en souvenait pas tant que ça. Il entendit alors quelqu'un sonnait. En réalité, ça faisait plus d'une heure qu'il était là. Tout en se levant, Imran remonta les manches de sa chemise (arf, ça fait un moment que je n'avais pas écrit ça ! L'homme qui remontait constamment les manches de ses chemises)

Sans regarder qui était là, Imran ouvrit.

Imran regarda alors Kavi qui le salua. Ses yeux se posèrent automatiquement sur la valise, puis de nouveau vers l'adolescent. Ok, c'était une blague ? Non visiblement la valise avait l'air bien lourd. Kavi avait l'air d'être prêt à venir s'installer. Pas vraiment réveiller et surtout bien à l'ouest Imran lança : « - J'ai loupé un épisode ? » Il fronça les sourcils avant de regarder de nouveau la valise de Kavi. Non, mais nooon. « - Tu peux... tu peux attendre là un moment ? Merci, bon petit ! » Il ferma la porte en vitesse avant de monter à l'étage avec une vitesse et une adrénaline qu'il avait oublié. Ok, foutre son fils dehors... c'était hors option possible. Met la seule pièce de libre serait celle à l'étage, à côté de la chambre d'Imran. La pièce qui lui sert de vide dressing quoi. Chez Imran, c'était simple. Il y avait 4 pièces en bas. La cuisine - salon avec le bar à droite de l'entrée, à gauche il y avait le bureau d'Imran. Derrière l'escalier qui monte à l'étage la chambre d'Amy et en face une autre salle de bain. Tout au bout, une sortie vers le jardin. Quand on monte les escaliers on tombe directement sur la chambre d'Imran. A droite une plus grande salle de bain et à gauche une salle qui ne sert à rien. En réalité, une chambre, mais Imran s'en sert comme fourretout. Quand Amy avait débarqué, il y avait installé la plupart des trucs qu'il avait gardés de voyage. Mais ce qu'Imran devait faire avant de laisser Kavi débarquer, c'était la boite de médicament. Boite qui se trouvait dans sa salle de bain, en dessous du lavabo. Au début, l'objet avait traîné dans le couloir jusqu'à ce que Kai tombe dessus. Avec Amy, il savait qu'ici elle n'y entrerait pas. Si jamais elle voulait fouiner, elle pouvait toujours chercher dans sa chambre, mais maintenant... Imran souleva la boite assez lourde et se dirigea vers sa chambre. Pour le moment, ça allait rester là, sur le placard.

Imran respira un moment avant de redescendre vite et de ré-ouvrir la porte.

« - Désolé, je devais faire partir une blonde qui aurait pu devenir ta future belle-maman. » Un sourire taquin, il fit signe à son unique fils d'entrer. « - C'est la grosse qui t'as virée, c'est ça? »

Kavi lui avait déjà fait le coup une fois. Il avait débarqué à l'hôpital sans rien dire, il avait semblant d'être un patient et avait finalement lâché être son fils. Brutalement, balançant par la suite des questions dont Imran n'avait pas toutes les réponses. Mais une chose était sûre, ce jour-là, plus que de réaliser qu'il avait raté toute la vie de son fils, il avait réalisé qu'il pouvait faire ce que son père n'avait jamais fait : être un bon père, tout simplement. Etre présente, l'aider, agir en tant que papa jusqu'à ce que le temps se décide enfin à accomplir son dernier souhait. Alors soit, si Kavi débarque un jour pour vivre avec lui, alors d'accord. Il accepterait, c'est son rôle. C'était sa responsabilité. Lavanya avait passé sa vie à s'occuper de lui, à l'élever et à subvenir à ses besoins, Imran pouvait en faire autant pour le reste du temps qu'il possède. Mais aussi, la première chose qu'il pensa en le voyant c'était son secret, sa boite. Il devait le mettre ailleurs, éviter que son fils découvre tout ça. Il ne devait pas savoir, jamais. Parce que sinon il vivrait avec ce regret : j'aurais peut-être pu l'aider. C'était bien la seule chose qu'Imran ne voulais pas voir arriver.

Retournant à l'entrée il trouva la plus idiote des excuses. Le tout avec un humour habituel. Kavi afficha un sourire amusé, avant de reprendre et de faire une remarque peu subtile. Imran haussa les épaules, il n'allait pas rajouter quelque chose de plus.

« - Les joies d'être célibataire. »

Kavi se leva alors, lui qui s'était assis sur sa valise. Ils entrèrent chez Imran et celui-ci ne manqua pas de poser des questions. Pourquoi Kavi était-là ? Automatiquement il pensa à la soeur de Lavi qui l'avait sûrement foutu à la porte. Kavi avoua qu'elle en avait marre et qu'il s'était tiré avant qu'elle-même ne le foute dehors. « - Je vois. » Kavi rajouta qu'il espérait que ça ne dérangeait pas Imran qu'il débarque ici.

« - Au contraire, tu seras peut-être la bonne excuse pour qu'Amy aille poser ses fesses ailleurs. » Il lui fit un regard très sérieux. Imran ferma la porte avant de guider Kavi vers le salon. Où il pourrait contempler le magnifique piano au fond ou encore la belle grande télé qu'Imran affectionnait tant. Un endroit pour mec quoi. A un détail près. Un DVD de yoga qu'Amy avait laissé sur la table basse avec le tapis rapidement enroulé. De vrai bordelique les Johar. « - Je ne sais pas si y'a un nom pour désigner la cousine de ton père, au pire des cas du peu l'appeler Aunty-ji. Ça va la faire crissé. » Aunty étant l'équivalent de Tata en français et le -ji est un signe de respect. En gros, on appelle ainsi les vielles tantes qui ne sont toujours pas marié et qui sont moches.

« - haha. » voilà, c'était sa réponse. Il n'allait pas dire qu'il ne ramenait jamais personne ici, au risque de devoir trouver une énième excuse. « - Amy a pris la chambre du bas avec la salle de bain perso, du coup tu seras à l'étage, faut juste qu'on débarrasse deux trois bidules. Mais avant, des règles... hum.. » Il fit signe à Kavi de s'asseoir tout en faisant les cents pas à la recherche de règles. Tout en marchant, il lâcha :

« - Numéro 1 ! Si tu veux sortir, je te demande qu'une chose : Le lieu et avec qui. » Si jamais il y a un problème, qui sache où le retrouver. « - Règle numéro 2 : Va te faire des doubles des clefs j't'ouvrirais pas à 4h du mat quand tu rentreras. » Il attrapa un pouf et s'y installa : « - J'ai le droit de véto sur tout. » Il lui fit un sourire moqueur. « - Tu veux ma caisse ? Eh bah tu peux rêver. J'vais t'offrir un tas de ferraille que tu vas réparer toi-même. Comme quand j'avais ton âge. Ça t'apprendra beaucoup et les filles te trouveront sexy quand tu répareras leurs caisses. C'est un bon hobbie aussi. » Il haussa les épaules. « - Si tu veux du fric, tu me demandes. Si je trouve que tu abuses, j'te fou à la morgue comme assistant du Robert, le cyclope. » Il fit craquait ses doigts tout en rajoutant : « - Je ne mange jamais le soir ici, donc force Amy à faire la cuisine. Où si tu veux, rejoins-moi au restaurant. » C'est vrai, il fallait expliquer que tous les soirs, Imran était au bar. En fait, c'était lui l'abruti qui rentrait à 4h du matin complètement ivre.

« - Je ne sais pas quoi dire d'autres si ce n'est : Tu fou pas le bordel dans ma salle de bain où je t'oblige à aller dans celui d'Amy et crois-moi, tu n'as pas envie de passer par sa chambre. » Au niveau rangement, elle était pire qu'Imran. Il suffisait de regarder un peu son salon ou son bureau pour voir que des trucs traînaient un peu partout. Le seul endroit propre était la chambre d'Imran, la salle de bain et la cuisine. Il aime quand ses draps sentent bons et que sa salle de bain soit net. Imran se leva.

« - Tu veux voir ta chambre ? » Il aurait pu avoir un fou rire, mais il allait attendre que Kavi voit l'endroit par lui-même.

Vous parlez de joie. Imran n'avait jamais été « seul. » Du moins jamais depuis la perte de sa mémoire. Avant c'était un romantique - aussi étrange que cela puisse paraitre. Pourtant, il l'avait longtemps été après le départ de la mère de Kavi. Entre elle et Minissha, il n'y avait jamais eu grand monde. Voir personne. Il n'avait jamais été du genre à aimer les coups d'une nuit, mais quand il avait perdu la mémoire, il s'était perdu lui-même. Aujourd'hui, il était continuellement entre deux facettes de sa personne. Autant dire que c'était un enfer. Et alors qu'il devait se battre chaque jour contre lui-même, le voilà qui devait accueillir son propre fils dans sa maison. Alors qu'Imran avoua qu'avec Kavi ici, Amy s'en irait, celui-ci ne se pressa pas de répondre qu'il était sûr qu'elle allait manquer à Imran. La blague. Pas du tout. Imran leva les yeux au ciel comme ci il n'y avait que ça à dire, ou plutôt à faire. Kavi demanda alors si Amy n'avait pas de fiancé, Imran pris cinq secondes pour réfléchir avant de dire :

« - Ouais, un prof je crois. Clarke machin chouette. » Kavi n'avait pas tort. Qu'est-ce qu'elle attendait pour aller vivre avec Monsieur muscle ? Après tout, si elle était réellement à fond dans leur relation, pourquoi ne pas sauter le pas. Quitte à être sérieux, autant l'être à fond, non ? Imran amena Kavi dans le salon, chose logique quand on fait entrer quelqu'un chez soi. Quand Imran faisait des blagues, c'était toujours de savoir si il était sérieux ou non. En ce qui concerne Amy, il devait l'avouer, il était toujours sérieux. C'était sa cousine, certes, mais Imran s'était rendu compte d'une chose. L'avoir à ses côtés, lui rappelait certains de ses échecs. Il l'aimait bien, mais avant tout il voulait la voir bien ailleurs. Parce qu'il savait qu'il ne serait pas là éternellement, alors elle devait s'habituer à vivre seule ou avec son futur mari. Il n'aurait sans doute pas supporté savoir qu'elle serait encore là alors que lui, mourrait. Au début, ça ne lui avait rien fait de savoir qu'elle viendrait, au contraire, il l'avait su avant même qu'elle ne débarque, mais maintenant. Il avait peur. « - Mais non, personne ne peut se mettre Amy à dos. C'est un ange... Un ange envahissant. » Dit-il en regardant les affaires de Yoga. Imran, du Yoga ? Non, il était plus basket, salle de sport et jogging. Il aimait avoir la forme même si dernièrement il ne pouvait faire tout ce dont il avait envie.

Des règles. Allait savoir pourquoi Imran enchaîna si vite et si facilement comme si il avait déjà tout prévus. Visiblement, Kavi avait l'air assez surpris. Le droit de véto, ça pouvait faire peur et en ce qui concerne la vieille voiture pourri, Kavi avait déjà ce qui était encore mieux ! Visiblement, Kavi écoutait et répondais en faisant attention. Il n'avait pas 12 ans, mais 18. Il devait savoir se débrouillait seul en cas de nécessité. Pour finir, il rajouta un dernier détail. La salle de bain. Kavi tenta alors une question et Imran eut un sourire idiot.

« - Ah ouais, bah oui, fait toi plaisir. A la condition que tu ne fasses jamais la fête ici. » C'était le classique « donnant-donnant ». Imran ne supporterait pas qu'on entre dans son bureau ou dans sa chambre. Il y avait des secrets qui ne mériteraient pas d'être découvert. « - Je suis allergique aux fêtes chez soi. Si tu à l'occasion de t'amuser et de foutre la merde, fait le ailleurs C'est un conseil. »

Au moins, c'était clair. Imran se leva alors, Si jamais Kavi voulait voir sa chambre. Ou dépotoir. Car franchement, là tout de suite c'était un gros dépotoir. Imran fit signe à Kavi de le suivre à l'étage. Ils montèrent les escaliers et se dirigèrent vers la salle à côté de la chambre d'Imran, très classe et rangé. Trop ranger peut-être ? Imran tenta d'ouvrir la porte, puis força un peu plus pour ouvrir complètement. L'endroit était sombre, poussiéreux et surtout... remplis de tout... et n'importe quoi ! Imran toussa en rentrant et en allumant la lumière. On aurait dit un grenier, sauf que ça n'en était pas un. « - Quand j'ai acheté la maison, elle était déjà meublé, du coup j'ai dû entasser pas mal de choses... » Imran attrapa un vinyle qui se trouvait dans une boite, au-dessus de ce qui semblait être une commode à vêtement qui maintenait en équilibre à l'aide de gros livre en dessus. « - J'pense que je vais appeler un entrepreneur et un architecte, pour le sale boulot. J'dois avouer ne pas avoir le courage de tout sortir. Ou alors je te laisse te démerder. » Il se tourna vers Kavi. Imran pouvait payer beaucoup pour rien du tout. Vraiment. Il regarda de nouveau la pièce avant de s'exclamait : « - Oh, ma guitare ! »

Imran s'avança, fit le tour d'un placard géant et attrapa une guitare aux cordes intacte.

« - Tu le connais ? » Imran arqua un sourcil un peu surpris. Il ne s'attendait pas à ce que son fils connaisse le copain de sa cousine, mais visiblement cette ville était définitivement trop petite pour que l'inconnu existe. Il haussa les épaules, ça ne l'intéressait pas plus que ça, mais la surprise avait pris le dessus. C'était étonnant quand même. Arrowsic était donc si petit, si minuscule pour que tous se connaissent si bien ? En un an il aurait dû s'en rendre compte, mais ce l'étonnait toujours. C'était tellement à l'opposer de Mumbai... C'était peut-être pour ça que la personne derrière ce blog - ou plutôt ancien blog - en savait autant. C'était forcément un vieux. Un vieux sans muscle à qui ont raconté tout sans le moindre souci. C'était peut-être comme ça que RHI avait su l'histoire de Luana. La seule et unique fois où Imran s'est rendu compte que la personne derrière tout ça n'était pas franchement innocente. Pauvre gamin qui s'était suicidé à cause de ça aussi... Et à tous les coups ça ne lui faisait rien. Imran devrait peut-être mettre RHI sur la liste des gens à buter avant de mourir, histoire que justice soit rendu.

Ça pouvait faire du tort à personne.

Les règles suivirent comme une évidence, une liste auquelle Kavi n'échapperais pas. Un contrat avec le diable en personne, forcé à signer avant d'avoir tout lu. C'est vrai qu'Imran n'avait pas pensé aux filles, mais à l'âge de Kavi on ne pouvait pas mettre une règle qui interdisait les nanas à venir. C'était stupide, il avait 18 ans pas 14. D'un coup, comme heureux de la situation, Imran se dit qu'il n'avait pas besoin d'avoir cette discutions dramatique du sexe avec son fils. Kavi n'étais pas puceaux - c'était un Johar quand même - et savait comment se servir d'un préservatif. Par-dessus tout son meilleur ami et un exemple vivant de l'erreur suivie de sa conséquence. Donc il pensait Kavi assez responsable pour éviter de faire la même erreur que son pote. Ou que son père, mais Imran ça ne compte pas. C'était sa première fois. Donc il n'avait pas forcément prévu ça. Enfin bref, Kavi était plutôt comme son père. Pas très fan des fêtes à la maison. Ce qu'Imran était bien content d'entendre. Il rajouta si invité un ami était considérer comme une fête, Imran ria. Sérieusement. C'était trop mignon pour ne pas rire où trop débile comme question pour être posé.

« - C'est pas le Taj Mahal ici. Tu as le droit de faire entrer des potes. C'est aussi chez toi maintenant. »

Direction la chambre, parce qu'il fallait bien une chambre à son fils. Alors qu'Imran était rentré dans la pièce surpeuplé de tout et de rien, Kavi était resté un petit peu en retrait, sans doute en train de se dire que c'était une blague... comment un type comme Imran pouvait en accumuler autant et surtout, comme Amy en dessous n'avait-elle jamais flippé ? Bah... le sol aurait pu lui tomber sur la tête avec tout ça. Le parquet craquait en plus, ça n'aidait pas. Imran avoua, tout simplement, qu'il hésitait à faire payer quelqu'un pour tout le boulot. Vu tout ce qu'il fallait ranger, réparer, améliorer. Mais aussitôt la voix de Kavi résonnait et un sourire idiot apparu sur le visage d'Imran.

« - Mauvaise réponse ! » En gros, Kavi allait tout faire tout seul. Bienvenue chez toi fiston ! Imran se dirigea vers un coin retrouvant sa guitare étrangement en état. « - J'en jouais, à la fac. Mais je n'étais pas très doué. » Imran tenta de jouer quelque chose, mais visiblement la guitare n'était pas accordé. A la Flem. Il reposa celle-ci. « - Tu aimes la musique ? » Demanda-t-il alors qu'il se frayait un chemin entre un plusieurs... meuble ? Ou morceaux et meuble et boite en carton. En réalité il cherchait la fenêtre. Fenêtre qu'il trouva. Ou plutôt il trouva un bout de rideau et la base d'un lit à la vertical qui cachait la fenêtre. Ok, bon, il laissait tomber. Il se retourna vers Kavi, main sur les hanches.

« - Bon bah je vais te laisser t'amuser. J'allais te dire de tout balançait par la fenêtre, mais tout ceci m'a l'air bien en place pour que tu utilises les escaliers et que tu te fasses les cuisses. »Il rajouta alors : « - Que veux-tu, ton père est une flemmarde catégorie Homer Simpson, avec la bière à la main et match de foot. Mais en plus beaux, sexy, sans le gros bidou et avec des cheveux sur la tête. »

« - Arrowsic est vraiment petit. » Puis Imran se tourna vers Kavi et se rectifia : « - Non, minuscule. » Il offrit un sourire avant de continuer. Cette ville était quand même incroyable, pas étonnant que des gens en profitaient pour dire via blog et sms. Aussi inutile cela puisse être. Mais bon, passons. Prof de sport de Kavi, ce n'était pas comme si c'était le grand-père de sa copine ou quelque chose comme ça ? Sinon, ça serait le scénario parfait d'une comédie romantique Bollywoodienne ou tous les gens étaient en réalité incroyablement liés. D'une manière tordue d'apparence, mais au fond très logique. Bon, ce n'était pas comme si tout ceci était sa priorité principale, Amy était libre de faire ce dont elle voulait et avec qui elle voulait. Il avait un fils à prendre en charger et à héberger. D'ailleurs, il pensa à des règles alors il énuméra ce qui lui passa par la tête. Parce qu'il faut des règles. Imran avait grandi dans des règles très striques. Que ça soit son père où sa mère, il avait eue beaucoup de problèmes vis-à-vis de ça. Vis-à-vis de ce qu'on lui imposait, des règles de la maison et de la société. Il savait donc qu'il y avait tout un tas de limites à ne pas franchir et tout à tas de limites à effacer.

« - Je ne suis pas ta tante, tu as de la chance. » Il haussa les épaules. Il fallait être un peu réaliste et puis, Kavi devait prendre conscience que les choses changeaient. Vite, d'une manière effrayante, mais elle changeait. Il devait suivre le mouvement, c'était simple. Alors, pour ne plus tarder, il montra à Kavi ce qui allait être sa future chambre. Bon, c'est vrai que là, c'était un peu une blague aux yeux de l'ado. C'était un placard au fond. Un énorme placard. Fermé, encombré, énorme. Il posa alors une question piège à son fils, comme si c'était évident et se plut à lui dire non. Un premier non dans la vie, c'était beau, hein ? Kavi allait devoir se débrouiller seul. Seul et... seul. Pas d'entrepreneur, pas d'aide venant de son popa. Non, Kavi allait apprendre les joies de la construction et de la satisfaction d'un projet terminé par soi et uniquement soi. « - Et oui, malheureusement, ton père est aussi un fin sadique. » Il tapota le dos de Kavi, avant d'aller vers sa guitare comme inexplicablement attiré vers sa musique. Ça lui rappelait tellement. Les cours, les concerts, les concours, les prix. Il s'était fait un nom, jeune, avec le piano, mais n'était jamais allé jusqu'au bout à cause de son père. C'était une éternelle frustration qui le torturait encore aujourd'hui.

« - Je te jouerais du piano plus tard, si mes doigts sont d’attaques. » Il offrit un sourire à Kavi avant de continuer à se balader maladroitement dans la pièce.

Le sens de l’humour d’Imran n’atteignait que lui-même. C’était ainsi, parfois il s’imaginait dans une série US et entendait les gens rires à ses répliques et à ses blagues. Comme si sa vie était diffusée devant des millions de spectateur. A la réponse de Kavi, Imran regarda son ventre en regardant ça de plus près. Non, jamais cela n’arriverait. Il était trop habitué à entretenir son corps pour qu’un jour, il quitte la salle de gym.

« - Connerie, tutututut ! On surveille son langage jeune garçon ! » Il ria. « - Tu peux prendre ton temps, j’vais aller faire de la limonade. » Imran offrit un beau sourire avant d’aller descendre les escaliers, mais il s’arrêta un moment avant de se retourner.

« - Kavi, j’crois que je l’ai flem de presser des citrons, au final, laisse la chambre je vais appeler des déménageurs. Ils sont les muscles pour ce genre de situation. » Il ria légèrement, avant de faire signe à Kavi de laisser tomber, il n’allait pas le forcer au final. C’était drôle, mais quand même.