Sujet: The sound of silence. ▽ priya. Sam 6 Avr - 3:10
« Je sais pas si c'est un truc Indien de snober les gens mais tu pourrais au moins me donner un signe de vie. Même un va te faire foutre me ferait plaisir. Rah, Priya. » Dernier message envoyé après une dizaine d'appels et des sms aussi désespérés les que les autres. Il suffit d'ignorer un James Graham pour l'avoir à ses pieds. Ouais, j'ai toujours été à la recherche de ceux qui ne me désirent pas. Je sais pas, une sorte de défi personnel peut-être. Priya est de loin ce genre de femmes que je convoite le plus. L'idée même qu'elle puise me rejeter me rend dingue. Dingue d'elle. Dingue de cette barrière qui s'impose volontaire entre nous deux. Me prendre dix râteaux par jour ne m'effraie pas. Non, au contraire, cela ne fait qu'accentuer un peu plus mon optimisme. Le serpent de mes désirs. Démon tapi au fond de mon âme. L'animal s'éveille au moindre battement de cils. A ce parfum enivrant qu'est la distance. Je peux entendre son chant vicieux posséder mon corps. Il remonte à la surface. Me noue la gorge. Victime de mes propres pulsions, je me relève vivement de ce canapé et jette un coup d'oeil à l'horloge qui trône dans la pièce. Le bruit de ses aiguilles arrivent jusqu'à mes tympans. 18H30. Les copies de mes élèves s'échouent sur le sol tandis que Bill le chat s'étire en silence sur les morceaux de papier. Le félin ouvre la bouche pour bailler avec une exagération flagrante. Cela doit faire cinq heures qu'il dort sur ce canapé. Alors que moi, moi putain, je passe mon samedi après-midi le nez dans les copies comme un véritable professeur exemplaire. Faut dire que mes élèves réclament leurs résultats depuis si longtemps que je ne peux plus inventer la moindre excuse pour mon retard. Si ce n'est la flemme. Et ce soir encore, l'autre moitié des copies se retrouvera abandonnée sur le carrelage de mon salon. J'ai l'impression que mon cerveau est au bord de l'explosion. Que cela fait des heures, non, des jours, que je suis accroupis par terre à corriger des textes qui se ressemblent tous. Vous m'entendez ? Des jours que j'use mon énergie dans le boulot. Ouais bon, non cela doit faire deux heures maximum mais … merde quoi. C'est comme si mon cota de concentration venait soudainement de s'épuiser. Le moindre crépitement du feu parvient à me distraire et me faire oublier le programme d'histoire des terminales. Mes yeux bleus se posent une nouvelle fois sur le téléphone portable qui n'annonce aucun nouveau message. Ma main se resserre nerveusement sur le bâton de bois calé entre mes doigts. Et s'il lui est arrivé un truc ? Ouais non, à Arrowsic, tout le monde sait tout sur tout le monde. Si son corps est en train de moisir dans son appartement ? On a déjà vu ça à la télé, pleins de fois. Terrible cacophonie que deviennent mes pensées à ce silence troublant. Mon corps se contracte, lance le départ dans un coup de feu en direction du ciel. Je l'entends résonner fictivement à l'instar des battements fous de mon cœur.
Figé devant le miroir de la salle de bains après une longue préparation, l'image que me renvoie celui-ci me fait sourire. Parfait. Lisse. Sans bavure. Sans tâche. Sans fausse note. Beau. J'incarne à moi seul l'être superficiel. Celui que l'on convoite par son physique et non pour ses raisonnements. Un chic type. L'idylle des filles, le fantasme des hommes, le rêve des gamins. Il suffit de se trouver indestructible pour le devenir, la vie est d'une facilité déconcertante. Si le monde entier semble si mélancolique c'est uniquement parce que l'être humain se sent toujours obligé de compliquer les choses. Vous savez, il se complaît dans son malheur et c'est ainsi qu'il se fait plaindre. Pitoyable humanité quand tu nous tiens. La lumière de la pièce s'éteint au contact de mes doigts sur l'interrupteur. Mon regard se pose sur la table de la cuisine, divague jusqu'à une boîte de thé que j'attrape et plonge dans un sac plastique. Espérons que cela fasse l'affaire, espérons.
Allez, c'est le moment de tout laisser tomber. Tout laisser tomber pour la bonne cause, dirons nous.
Mes poings s'abattent violemment sur la porte en bois qui vibre au contact de mes coups. J'crois que je tape tellement fort que je suis au bord de la faire céder sous ma violence. Je me remémore une nouvelle fois des idées noires qui ne font qu'augmenter l'adrénaline. Mais non, putain James, elle est pas morte dans son appartement après avoir fait une fausse route avec sa soupe. Tu te fais des films. Mais tant pis, je tape encore un peu plus fort jusqu'à me calmer, enfin. « Priya si t'es là ouvre moi cette porte. Même si comme dans shrek t'es devenue une ogresse, j'te jure je te trouverais toujours aussi sexy. Ou si c'est juste que t'as décidé de faire le tour du monde mais que tu sais pas comment nous l'annoncer et que tu comptes filer discrètement je t'en empêcherais. Laisse ça aux anglais, tu veux ? J'ai des menottes pour t'attacher au pied de ta table s'il le faut. » Un jour, j'vous jure, j'arrêterai de faire référence à ma culture cinématographique et anglaise. Un jour. Juré. Je reprends ma respiration, tente de réfléchir. J'en ai peut-être fait un peu trop mais j'm'en balance parce que de toute façon ça a toujours été comme ça. Dans ma nature. Un gêne que l'on ne peut m'enlever, celui de l'excès. A tout jamais ancré sur chaque parcelle de mon corps. C'est fou le nombre de conneries que je peux lancer sous le coup de la panique. Surtout pour Priya quoi, c'est sa faute. Elle m'enlève toutes traces de self control et je deviens l'une de ces folles hyperactives. Allez, James, inspire, expire. Inspire, expire. « Bon ok, j'ai pas de menottes mais ça m'empêchera pas de camper devant chez toi. Tu sais comme j'peux être déterminé parfois. Va pas croire que je pardonne tous tes jours de silence et les vents que t'as pu me mettre hein. Oh non, j'compte bien te le reprocher jusqu'à la fin de ma vie. » A ces mots, mon regard dégringole sur la poignée tandis que je fixe celle-ci dans l'espoir de la voir bouger. « Mais ouvre quand même hein. J'ai du thé en plus. »
Sujet: Re: The sound of silence. ▽ priya. Dim 7 Avr - 20:06
les séductions de la chair sont moins distrayantes que celles du coeur et de l'esprit.
Se laissant complètement engloutir par le confort plaisant de son canapé, la brunette avait perdu toute notion de temps. Elle savait qu'elle avait bossé toute la soirée d'hier et elle savait qu'elle était rentrée complètement fatiguée. Mais, ce qu'elle ne savait pas exactement c'est quand sa léthargie avait débuté. Elle se souvenait d'avoir grignoté un truc rapide dans sa cuisine avant de se diriger au salon pour se retrouver là où elle était à présent mais, c'était tout. Depuis, Priya avait perdu toute notion de temps et des choses et était comme suspendue au beau milieu de plusieurs dimensions. Assez consciente pour entendre ce qui se déroulait autour d'elle mais, complètement pété pour ne serait-ce que bouger le petit doigt. Elle l'entendait de loin, son téléphone sonner à tout bout de champ. Elle l'entendait et pourtant ne bougeait pas. Ce n'était surement que cette connasse de Rumour Has It et son application débile. Quelle idée tout de même, regrouper tous les habitants dans une sorte de séance chat inutile. La belle brunette n'y avait pas répondu depuis des jours, et se contentait d'ignorer son téléphone sauf si elle recevait un coup de fil. C'est ainsi, et avec cette idée dans l'esprit, qu'elle referma tranquillement ses paupières pour se laisser emporter dans le plus profond des sommeils. Espérant que pour une fois, il allait durer, sans cauchemars, sans avoir toutes ces images qui ramenaient la jeune femme brutalement à la réalité... celle d'être complètement seule aujourd'hui. Souvent, même inconsciemment, ses pensées s'égaraient et repenser à Alaric, l'emmenant à ce point de non-retour, à cet instant qui avait tout bousculé entre eux. Si seulement il n'avait rien dit après avoir couché avec elle. Si seulement il s'était contenté de prétendre dormir, d'ignorer le sujet et éviter la discussion au lieu de la blesser si profondément comme il l'avait fait. Si seulement... « Priya … comme dans shrek t'es devenue une ogresse... faire le tour du monde … J'ai des menottes pour t'attacher au pied de ta table s'il le faut. » . Vous connaissez cette sensation qui vous envahit quand vous mêler rêve à la réalité et quand tout ce qui se dit réellement autour de vous se marie parfaitement au fil de vos songes et rêverie ? C'était ce que la belle brunette vivait en ce moment. Ces bribes de mots balançaient à droite et à gauche avaient trouvé un chemin jusqu'à ses oreilles mais, pas de la manière que James aurait souhaité. C'était des mots qui pour elle faisait partie d'un étrange rêve où Shrek avait menotté son ogresse au pied d'une table pour qu'il puisse faire le tout du monde. Un rêve complètement insensé qui en réalité faisait partie d'un autre rêve. C'était vraiment la foire aux crétineries dans sa petite tête. « Bon ok, j'ai pas de menottes mais ça m'empêchera pas de camper devant chez toi. Tu sais comme j'peux être déterminé parfois. Va pas croire que je pardonne tous tes jours de silence et les vents que t'as pu me mettre hein. Oh non, j'compte bien te le reprocher jusqu'à la fin de ma vie. ». Et vous connaissez également cette sensation qui vous envahit quand vous reprenez enfin conscience et que vous réalisez que tout ce que vous étiez en train d'écouter depuis quelques minutes faisaient bel et bien partie de la réalité et non du rêve ? Oui, oui, cette sensation qui vous fait sursauter soudainement, au point de tomber du canapé. « Ouch... », marmonna-t-elle, ouvrant doucement les paupières qu'elle se frotta pour les revitaliser plus rapidement. « Mais ouvre quand même hein. J'ai du thé en plus. ». Ces paroles étaient beaucoup plus lucides maintenant, et leur source également. James. Elle reconnaîtrait sa voix facilement. Les Anglais à l'accent si succulent ne courraient pas les rues d'Arrowsic. « Doucement, j'arrive ! », lança-t-elle d'une voix haute, du moins, tenta-t-elle. Se relevant finalement, elle se dirigea tout doucement vers la porte qu'elle ouvrit enfin. « Désolée je... », un bâillement qui n'avait réellement rien de sexy l'interrompit dans ses paroles. Se mettant la main devant la bouche, la moindre chose, elle reprit une fois de plus. « Désolée, je faisais la marmotte sur mon canapé. ».
Elle reprenait petit à petit ses esprits, comme quoi rien de mieux qu’une sieste, ou dans le cas de Priya, des heures de sommeil, pour se remettre les idées en tête. « Quelqu’un a parlé de thé anglais ? », un sourire s’était finalement dessiné sur ses lèvres alors qu’elle invitait James à l’intérieur. « Entre je t’en prie, et désolée de t’avoir fait attendre si longtemps, hein. »
Sujet: Re: The sound of silence. ▽ priya. Jeu 11 Avr - 16:17
Un bruit résonne derrière la porte. Impatient, je plaque mon oreille contre le bois pour m'assurer que je n'ai pas rêvé. Mais non, elle est bien là. Je l'ai entendu. La tension monte d'un cran. Mes muscles se crispent pendant que mon cerveau tourne bien plus vite qu'il ne le devrait. Il doit même être en train de surchauffer à vrai dire. C'est vrai, pourquoi elle m'ouvre pas ? Peut-être qu'elle m'en veut pour un truc que j'ai fait. J'en sais rien mais une chose est sûre, c'est pas en restant sur le pas de la porte que je vais pouvoir tenter de me rattraper. Au moins, une chose est sûre : elle est bien vivante. « Doucement, j'arrive ! » A ces mots je me recule d'un pas en souriant. Cette phrase suffit à noyer toutes mes incertitudes en un quart de seconde. J'attends alors patiemment sur le pas de la porte en fixant toujours cette poignée jusqu'à ce que celle-ci se baisse, après de longues minutes. Enfin, le visage de Priya se dessine sous mes yeux. Je ne peux empêcher un rire moqueur de traverser mes lèvres. « Quand on parle d'ogresse ... » Le ton de ma voix est soudainement plus détendu que tout à l'heure. C'est à ce moment là que je me rends compte que j'y ai été peut-être un peu trop fort. Je dois certainement avoir des origines italiennes pour réagir comme ça, j'en sais rien. De toute façon, c'est un peu trop tard pour demander ça à mes parents. « Désolée je... » Et elle baille, ce qui me fait doublement sourire. L'idée que je puisse la déranger ne me traverse même pas l'esprit. Si je ne me repose pas, personne ne doit se reposer. C'est comme ça. Quand James Graham décide quelque chose les autres n'ont d'autres choix que de s'y plier. J'avance d'un pas pour grignoter la distante qui me sépare de la jeune brune et plaque mes lèvres sur son front en guise de bonjour. Ce doit être la première fois que je la vois comme ça : en petite tenue et les cheveux en bataille. « T'excuses pas. » Elle peut pas toujours être à ma disposition même si, je l'avoue, cela ne déplairait pas. Mais au fond, c'est c'qui fait son charme : cette distance qui, paradoxalement, nous unie. « Me dis pas que tu m'as fait attendre pour virer le mec dans ton lit ? » Ouais, aujourd'hui j'ai décidé de ne pas me la jouer sarcastique. Je me suis défoulé sur les copies de mes élèves pour ça. Je suis ce genre de prof qui note à la tête. C'est peut-être pas légal mais punaise, comme je me vois mal bien noter la copie d'un gamin insupportable.
« Entre je t’en prie, et désolée de t’avoir fait attendre si longtemps, hein. » A ces mots je pénètre dans la maison de Priya en lui accordant un nouveau du regard pour l'inciter à cesser de s'excuser. C'est à cet instant que j'ai l'impression de la trouver plus pâle que d'habitude. Peut-être parce que ça fait un moment que je ne l'ai pas vu. Non, elle a l'air fatigué aussi. Bah évidemment James, tu viens de la réveiller. « Je fais comme chez moi hein. La cuisine c'est par là si j'me trompe pas ? » Sans attendre une quelconque réponse de sa part j'ai déjà commencé à me diriger vers la pièce pour entamer la préparation du thé. Tel une petite femme d'intérieur, je sors les tasses des placards tout en faisant chauffer de l'eau. « Retourne sur ton canapé la marmotte. T'as besoin qu'on s'occupe de toi je crois. » J'ai toujours aimé me donner de l'importance et me croire indispensable. Comme quoi, on se refait pas. Après quelques minutes de préparation je me dirige vers le salon avec un plateau supportant nos tasses et des gâteaux secs pour le poser sur la table basse tout en en prenant à mon tour place sur le canapé. « C'est pas vraiment une heure pour jouer à la belle au bois dormant, tu sais ? Laisse moi deviner, t'as encore trop bossé. C'était quoi l'urgence cette fois ? Priya tu devrais penser à toi un peu tu sais. » Non je ne l'egueule pas, j'aime juste faire la morale aux autres. Y a rien de mieux. Ce doit être un réflexe de prof. Puis au fond, j'tente de lui demander subtilement si elle va bien. Parce que niveau vie j'ai absolument pas de leçons à donner à qui que ce soit. Seulement voilà, je me devais de passer pour m'assurer que tout roulait pour elle. J'ai l'impression d'être une copine de substitution -en plus sexy bien sûr-. Ouais, aujourd'hui, et pour une rare fois, je suis peut-être ici pour l'écouter et ne pas essayer de lui faire du rentre dedans toutes les deux minutes. Comme quoi, tout arrive, à voir si cela va durer.
Sujet: Re: The sound of silence. ▽ priya. Lun 15 Avr - 16:23
les séductions de la chair sont moins distrayantes que celles du coeur et de l'esprit.
Généralement, quand l'un vient de se réveiller, il lui faut un certain laps de temps pour bien assimiler tout ce qui se passe autour de lui, notamment pour réaliser qu'on toquait à sa porte et qu'il devrait sans plus attendre aller ouvrir. Généralement aussi, quand on prend cette décision-là, on s'assure au moins d'être un minimum présentable, en se couvrant ou en jetant un coup d'oeil rapide au miroir qui se trouve à l'entrée. Ce n'était absolument pas le cas de Priya. Vêtit peu convenablement pour accueillir qui que ce soit, elle avait ouvert la porte sans se rendre compte qu'elle était en petite tenue. C'était ce genre de tenue qu'elle avait l'habitude de porter seule chez-elle ou, en compagnie de quelqu'un qui lui était extrêmement familier. Et bien que son appréciation pour le professeur aille en augmentant, il ne l'avait jamais vu en petite tenue avant. D'ailleurs, jusqu'à aujourd'hui la belle indienne ne savait pas si elle devait le classer comme ami définitivement ou dans cette catégorie de potentiel amant. Bon, là n'était pas le moment d'aborder le sujet. Ce qui était fait est fait, et franchement, elle pouvait facilement deviner d'où sa prochaine remarque provient ! Souriante face au délicat baiser qu'il venait de lui offrir, la brunette afficha une petite moue boudeuse face à ce qu'il venait de lui dire, « Me dis pas que tu m'as fait attendre pour virer le mec dans ton lit ? ». Il était de bonne humeur et tant mieux. Il était au moins un à vouloir s’amuser et peut-être que ces humeurs taquines seraient transmis comme par magie à Priya qui avait grandement besoin de sourire et penser à autre chose qu’à ses problèmes. « Oh, non, rassure-toi. Si j’avais un mec dans mon lit je n’aurais même pas pris la peine de le virer, ou de me rhabiller. C’est toute nue que je serais venue t’ouvrir. », dit-elle sur un ton ironique, si tel était le cas elle n’aurait pas ouvert tout simplement, trop occupée à faire autre chose. Ou si non, elle le lui aurait expliqué clairement qu’elle avait de la visite. Pas de quoi avoir honte après tout. Cependant, en y pensant pour une seconde fois, la belle brune ne savait pas si porter une petite tenue était vraiment se rhabiller. Accompagnant son ironie d’un sourire taquin qui, selon les circonstances, pouvait être vu comme aguicheur, elle invita finalement le professeur à entrer. La situation était sans doute déjà désagréable pour lui ainsi, personne n’aime attendre si longtemps devant la porte et même si il ne voulait pas qu’elle s’excuse, elle le devait. Alors si en plus de le faire attendre pour ouvrir, elle le faisait attendre avant de le laisser entrer, bonjour le sens de l’hospitalité !
« Je fais comme chez moi hein. La cuisine c'est par là si j'me trompe pas ? ». Décidemment, cet homme a été créé pour lui rendre le sourire. N’attendant même pas une réponse de sa part, le bel homme avait déjà trouvé son chemin vers la cuisine. De là où elle était, elle arrivait à entendre les placard s’ouvrir et se fermer, ainsi que James lui ordonner d’un ton autoritaire d’aller s’effondrer sur le canapé. « Retourne sur ton canapé la marmotte. T'as besoin qu'on s'occupe de toi je crois. », un sourire toujours aux lèvres, elle resta sur place, préférant attendre son retour pour aller en sa compagnie rejoindre le canapé. « Je crains que si tu prends ton rôle protecteur trop au sérieux, la marmotte va te vouloir te séquestrer au sous-sol pour que t’obliger à prendre plus souvent soin d’elle. », tout compte fait, la fatigue ne lui allait absolument pas, mais alors-là pas du tout ! Si la brunette n’était pas si douce d’apparence, James aurait parfaitement la prendre pour une psychopathe-tueuse-en-série qui enferme ses proies dans sa caves. Faisant semblant d’ignorer sa bêtise et le voyant arrivé, la jeune femme alla finalement rejoindre son canapé qui lui avait tellement manqué ! « C'est pas vraiment une heure pour jouer à la belle au bois dormant, tu sais ? Laisse moi deviner, t'as encore trop bossé. C'était quoi l'urgence cette fois ? Priya tu devrais penser à toi un peu tu sais. ». Et James brûlait sur toute la ligne. La jeune femme ayant de plus en plus de mal à confronter sa réalité, elle a trouvé convenable de se laisser engloutir par son travail, enchaînant les horaires de malade, allant même jusqu’à s’occuper des patients de quelques-uns de ses collègues durant son temps libre. Comme toute chose a des limites, les capacités physique et morale de l’indienne avaient touché leur bout, ce qui la ramène aujourd’hui à ce point-là ; allongée sur son canapé sans grande conviction. Elle lui avait tout de même laissé assez de place pour s’installer, ne souhaitant pas qu’il la pense mauvaise hôte ou qu’il… s’en aille. « Bien que tu sois adorablement mignon avec tes airs inquiets, rassure-toi, tout va bien. », peut-être que si elle le répétait assez aux gens autour d’elle, elle-même finirait par vraiment y croire ? Qui ne tente rien n’a rien. « J’ai un peu forcé au boulot ces dernier temps et ça a comme conséquence l’état où je me trouve actuellement. Ça ira je t’assure, ton thé de mamie devrait faire l’affaire. », lança-t-elle taquine, en se redressant finalement prendre sa tasse entre les mains. « Comment t’as-su que j’aime le thé ? ».
Sujet: Re: The sound of silence. ▽ priya. Mer 17 Avr - 20:28
Un sourire, un simple sourire qui en dit long. Qui en exprime trop. Cet unique mouvement de lèvres pourtant si rassurant. Priya est en train de sourire, là, devant moi. Et même s'il n'est peut-être pas le plus pétillant des sourires qu'il m'est été de voir celui-ci suffit à me donner un élan de bien être. Vous savez, cette sensation de légèreté qui vous possède au moment où vous vous y attendez le moins. Celui qui vous tombe dessus après une dure journée de boulot. Une déception. Ou un simple coup de fatigue. C'est à peu près ce que je me suis surpris à ressentir à la vue de la jeune indienne. Lorsque le mot 'nu' résonne à mes tympans, mes yeux se posent instinctivement sur la silhouette de Priya. Ce genre de réflexe incontrôlable dont mon cerveau a besoin pour se sentir bien. Une sorte de drogue. Oui, c'est ça, le corps des femmes est de loin l'une de mes plus terribles addictions si l'on enlève ces joints que je fume dés que l'occasion m'en est donnée. Énième signe d'immaturité. Toutes ces conneries dont un homme adulte et posé de mon âge peut se passer sont à mes yeux indispensables pour une vie qui en vaut la peine. J'ai toujours cette triste impression de courir après quelque chose qui n'existe pas. Ce n'est qu'une fois les neurones entachés par la drogue ou par le parfum enivrant d'une femme que le paradis semble palpable. Triste bonheur que peut-être celui d'un homme.
Le regard perdu dans ma tasse de thé, celui-ci se relève lorsque, à nouveau, Priya reprend la parole. Sa voix atteint mes tympans, ravive les étoiles éteintes dans mes pupilles. Comme un véritable gamin, je ne peux m'empêcher de la bouffer des yeux. Son idée de me séquestrer m'arrache un rire, qui, éphémère se perd au milieu de nos respirations. De cette fumée que recrache le liquide brûlant. Mes doigts fermement resserrés sur la tasse ramènent le petit récipient à mes lèvres où je laisse s'échouer un filet d'air provenant de mes poumons. Malgré mes efforts, la première gorgée est si chaude qu'une grimace déforme l'espace de quelques secondes mon visage comprimé par la douleur. Et, je ne sais pas si c'est la température du thé ou le bonheur d'être ici mais mon cœur rate soudainement un battement. Peut-être les paroles de la jeune femme, qui sait. Tout ce que je sais, c'est qu'à ce moment là, l'idée de rester ici me traverse l'esprit. Comme un espoir mort né auquel on s'attache tout de même. Une sorte de but que l'on atteindra jamais et qui pourtant vous rattache inévitablement à lui. Et merde, James. C'est pas avec un comportement comme le tien que tu risques d'avancer un jour comme tu le désires. « Tu sais que t'as pas à me séquestrer pour ça. » Ma voix se brise soudainement lorsque je capte le ton que j'emploie. Trop sérieux, trop froid, trop distant … porteur d'une réalité qui n'a pas lieu d'être. Pas maintenant. « Bien que les lanières de cuir ne sont pas pour me déplaire. » La petite blague inévitable by James Graham. Juste pour camoufler mon égarement. Cette voix que je déteste plus que tout. Celle qui me rappelle que, quelque part, j'ai encore un cœur bourré d'espoirs idiots et déstabilisants. Dans tous les cas, mon seul et unique but reste toujours identique : retomber sur mes jambes sans jamais rien ne laisser paraître si ce n'est ce sentiment de bonne humeur communicative. Parce qu'au fond, je reste le type qui écoute sans rien demander en retour. Celui qui vous fout un coup de pied au cul pour oublier que derrière nous la vie est parfois moche. Et Priya qui m'assure que tout va bien. Qui referme un peu plus la bulle qui nous sépare. La tête légèrement penchée, je reste là, à admirer les traits de son visage sans jamais cesser de l'écouter. Comme pour capter dans ses yeux la moindre faiblesse. La petite craquelure dans laquelle je pourrais m’immiscer pour tenter de briser les chaînes. Mais … rien. Juste ces pupilles sombres et convaincantes. T'as plus d'autres choix que de la croire, James. Un soupir s'échappe de mes lèvres tandis que je bois une nouvelle gorgée de thé. C'est à ce moment là que je me rappelle comme je n'ai jamais aimé cela. Quel anglais je fais. Un haussement d'épaule accompagne soudainement la question de la jeune femme. « Toutes les femmes aiment le thé, non ? » Un sourire se glisse à ma presque évidence. « Puis, j'ai une chemise à la maison qui ne s'est toujours pas remise de notre première entrevue. Je me suis dit que … le thé tâcherait moins. »
« Mais … attends j'ai ramené autre chose. » La tasse à présent posée sur la table laisse une trace s'imprimer sur le bois tandis que je me relève vivement. « Le thé c'était juste pour faire bien. T'as une image assez négative de moi comme ça. » Un rire moqueur se fraie un chemin dans ma gorge nouée alors que je retourne en arrière pour attraper le sachet que j'avais apporté à l'occasion. Parce que oui, une pause thé c'est bien mais il y a toujours mieux. Dans toutes les situations, il existe le niveau au dessus. Voir même largement au dessus. « La fée verte est venue avec moi. » A ces mots, c'est du bout des doigts que je pose sur la table une bouteille d'absinthe accompagné par les ustensiles nécessaires à sa préparation. J'ai toujours trouvé fascinante l'histoire qui tourne autour de cet alcool. Et aujourd'hui, malgré le passé que celle-ci puisse porte, elle est là, sur cette table, prête à enflammer mon corps. A grignoter chaque parcelle de mes organes et raviver la flamme qui semble s'éteindre de jour en jour. Douce euphorie. « Avant de vider la bouteille dans les toilettes en me disant que je suis un pauvre fou immature, tu m'autorises à nous offrir un verre ? » Et pendant que je lance cette question dans l'air, je suis déjà en train de préparer deux verres. C'est avec une application démesurée que le liquide pur se vide dans les deux récipients tandis que je pose une pelle sur chacun. Le morceau de sucre perché sur le morceau de féraille s'embrase soudainement au contact de mon briquet alors que l'eau s'écoule lentement pour se joindre au liquide vert. Ce n'est qu'une fois la préparation terminée que je tends timidement le verre à Priya en plongeant mon regard dans le sien pour tenter de la convaincre. « On dit que l'absinthe met votre cœur en feu. » Simple phrase lancée dans le vide, portant l'espoir qu'elle ne me jette pas cette illégalité au visage. Et moi qui reste encore là, à la fixer. A l'affût d'un moindre sentiment de sa part. Tel un pauvre mourant qui s'accroche à sa dernière seconde de vie. Parce qu'une fois les effets de l'absinthe dans les veines, mon corps risque de s'embraser. L'étincelle devenir flamme. Et pourtant, en prenant dans ma main gauche l'autre verre j'acceptai de prendre le risque. Vous savez, perdre le masque face à la femme qui vous rend dingue. Ouais … vous savez.
Alors … L'absinthe brûlera t-elle les cordes de notre âme ?
Sujet: Re: The sound of silence. ▽ priya. Mar 30 Avr - 22:53
les séductions de la chair sont moins distrayantes que celles du coeur et de l'esprit.
Se sentant d’humeur taquine, la belle Priya ne put s’empêcher de lui laisser sous-entendre, à sa propre façon, que l’avoir dans les parages ne l’embêtait pas. Ce n’est pas tous les jours qu’elle était en si agréable compagnie et en toute honnêteté, ça ne pouvait que lui faire le plus grand bien. « Tu sais que t'as pas à me séquestrer pour ça. ». Arquant un sourcil face au ton qu’avait utilisé James, la brunette essayait silencieusement d’interpréter ces paroles. Il se pouvait simplement qu’à son tour, le bel homme ait décidé de se laisser entraîner dans ce jeu de taquineries absolues. « Bien que les lanières de cuir ne sont pas pour me déplaire. ». Oui, ça devait être ça. Un long jeu où les deux se cherchaient, parfois de façon non subtile mais, tout tournait autour du même principe : la rigolade. Pour paraître encore plus convaincante, la jeune femme laissa son éternel sourire se dessiner sur ses lèvres, ce sourire qui avait l’air si et que personne ne remettait en question. Jamais. Au fond elle ne savait pas si elle avait réellement un talent à dissimuler son malheur ou si les gens étaient tout simplement non intéressés au point de ne jamais insister ? Elle ne pensait pas que c’était le cas de James, du moins, elle ne l’espérait pas. Qu’il y avait-il de plus dur que de réaliser qu’une personne qui prétend vous apprécier n’en a rien à faire de vous au bout du compte ? Rien. Alors non, elle ne l’espérait pas.
« Toutes les femmes aiment le thé, non ? ». Affichant une moue pensive, elle répondit. « Je n’en ai pas la moindre idée. Pour ma part, le thé est une habitude que j’ai acquise en Angleterre. », Priya aimait le café aussi, ça l’aidait à tenir durant ses heures de boulot mais, le thé avait un effet plus calmant sur elle. « Puis, j'ai une chemise à la maison qui ne s'est toujours pas remise de notre première entrevue. Je me suis dit que … le thé tâcherait moins. ». Ah. Oui, leur première entre vue. Comment pouvait-elle l’oublier ! Se remémorant la scène, la jeune femme gloussa légèrement avant de surenchérir avec des plaisanteries. « Je tiens à préciser que je ne compte toujours pas m’excuser pour ça, tu l’as mérité très cher. Tu n’avais qu’à pas être si arrogant et accepter ta faute. » , en y repensant, Priya ne s’était effectivement jamais excusée pour lui avoir gâché sa belle chemise. Et elle ne comptait pas le faire, ce n’était qu’une juste vengeance qu’elle lui avait accordé ce jour-là et il devait être plutôt heureux que c’est sur la chemise que la belle brune avait tout déversé et non pas sur le visage. « Je n’arrive pas à croire que tu l’as gardé, tu n’as pas eu le temps de faire la lessive, c’est ça ? » , pourquoi aurait-il décidé de garder un souvenir d’une première rencontre qui, globalement, était plutôt désastreuse ?.
« Le thé c'était juste pour faire bien. T'as une image assez négative de moi comme ça. ». Son enthousiasme soudain avait intrigué la petite indienne. « Pas mal Graham. Le coup du thé est plutôt bien joué, je me demande donc ce que tu me réserves d’autre pour m’aider à changer l’image négative que je pourrais avoir de toi... » . Buvant une gorgée de son thé, elle décida de reposer sa tasse pour éviter de tout recracher. La voix de James annonçait une surprise, et on sait tous ce qui se passe quand l’un reçoit une surprise alors qu’il a la bouche pleinement occupée à boire ou à manger. S’étouffer ou recracher ce qu’elle venait d’avaler ne faisait point partie de ses plans de la journée. La réponse que le beau blond avait pour Priya aurait certainement eu cet effet sur elle, heureusement qu’elle a pensé à anticiper les choses. « La fée verte est venue avec moi. ». Ouvrant grand les yeux, elle le fixait d’un air perplexe. « De quoi ? » , nul doute, il venait réellement de dire ce qu’il avait dit, sortant la bouteille pour la poser sur la table ainsi que tous les outils nécessaire pour préparer l’alcool. « Avant de vider la bouteille dans les toilettes en me disant que je suis un pauvre fou immature, tu m'autorises à nous offrir un verre ? ». Comment avait-il deviné ? Etait-ce si évident que la brunette n’était pas spécialement adoratrice de cette idée ? Elle pouvait paraitre… coincée… vu ses idées un peu vieux jeu mais, elle avait ses raisons. « Je dois dire que tu es véritablement un pauvre fou immature mais, après qui suis-je pour te juger… hein. » . C’est dans des instants pareils qu’elle vit un de ces éternels conflits du bien contre le mal, où sa conscience se transforme en deux petits bonhommes, l’un angélique l’autre diabolique, posés sur chacun de ses épaules tentant de la persuader d’accepter, ou pas, cette offre. « Je … je ne sais pas. Je ne supporte pas réellement l’alcool et puis, on est beau milieu de la journée tout de même… qui boit à cette-heure ? » , excuse, excuse, excuse. Ceci était tout de même vrai mais James avait l’air bien obstiné et son regard bleu qui la perturbait n’arrangeait pas les choses. « On dit que l'absinthe met votre cœur en feu. ». Timidement, elle décida de finalement saisir le verre entre les doigts. Geste immoral qui lui couterait peut-être beaucoup mais, diable, elle avait tout de même le droit de se l’accorder, au moins cette fois avant que la conséquence de ses actes ne lui tombent sur la tête de nouveau.