Arrowsic, c'est ma ville... Mes emmerdes, ma meilleure amie, l'endroit où j'ai grandi, où je ne suis jamais partie, où j'ai appris les plus belles nouvelles de ma plus, les plus terribles également. Mais ne vous inquiétez pas, je ne suis pas de ceux à avoir eu une enfance terrible. Au contraire, on m'a aimé... Comme on peut aimer un enfant, on m'a soutenu comme on peut le faire pour des parents et j'ai grandi dans ce milieu plutôt agréable, pas très riche, mais diablement enivrant. Fille unique, je suis ce qu'on peut appeler l'enfant désiré, ma mère... Ma douce et farfelue mère a aimé mon père passionnément, mais comme à chaque fois qu'elle aimait, ce n'était pas pour un CDI, mais plutôt un CDD et elle se lassait rapidement des hommes, préférant papillonner de droite à gauche. Un jour, elle m'a raconté que son premier amour, fut le plus intense et le plus doux, celui avec qui elle voulait passer le reste de sa vie, mais qu'il fut obligé de partir, en gros la quitter, elle la simple étudiante. Depuis ce jour, elle s'est promis de ne pas se lasser de sa vie, de profiter, quitte à briser des cœurs. Mon père, elle l'aimait à sa manière et alors que j'avais quatre ans, elle a suivi son cœur vers un autre homme, l'animateur de salle de sport. Je n'ai aucun souvenir de lui, puisque nous ne sommes pas restés longtemps avec ce dernier, puis il y a eu Henry. Mon père adoptif, mon père de cœur qui était un artiste peintre hors pair. Beau et très doux, gentil avec moi, il me parlait comme si j'étais une grande et dire qu'à onze ans on l'est n'est pas vraiment le cas.

Nous sommes restés longtemps avec Henry, il semblait plaire au caractère volage de ma mère, mais je crois qu'il en a eu assez de ne pas être assez important pour elle, du coup, il est parti et reste tout de même en contact avec moi. J'ai moi-même grandi et en atteignant mes dix-sept ans je suis devenue une jolie jeune fille, bon okay je ne faisais pas attention à mon allure, j'étais du genre timide et réservée, complètement has been pour les jeunes de mon âge, mais j'étais libre dans ma tête et dans mes gestes, heureuse dans un monde qui ne me souriait pas. Au grand désespoir de ma mère, je ne jouais pas les jeunes premières, oh... J'étais bien la première de ma classe, mais je ne sortais pas le samedi soir avec les sportifs, je ne trouvais pas cela intéressant, puis je crois que je voulais faire de ma première fois avec un garçon quelque chose d'unique et de beau, d'assez pur aussi, mais j'avais tord, à dix-sept ans un garçon ne veut qu'une chose, se faire une fille. J'ai rapidement abandonnée l'idée de satisfaire ma mère et j'ai suivi mes envies, l'université. diplôme en poche, je quittais fièrement le domicile familiale pour vivre la grande aventure, celle qui me donnait l'espoir d'arriver à ce que je désirais tant... Faire ce que j'aime... Actuellement mon diplôme en poche, j'approche enfin de ce que je veux faire, rédactrice dans un journal ou magasine.

Politiquement impliquée, je tente de lutter contre ma maladresse maladive et mon manque de confiance en moi en travaillant petit bar de la ville, en vain. Je suis discrète et une très bonne amie, on peut me faire confiance, je lâche rarement les gens. J'ai des amis, une vie agréable, je ne suis pas compliquée, je ne tiens pas l'alcool, je suis un peu trop rêveuse, un peu trop introvertie, je parle souvent sans réfléchir, et je suis très intelligente, mais je suis naïve et je crois surtout que je suis encore trop jeune dans ma tête pour grandir, je pleurs devant les films, j'imagine souvent le prince charmant sur son beau cheval blanc et je sais également qu'ils ne sont pas comme cela. Je n'ai jamais eu... Enfin j'ai déjà embrassé un garçon ou deux, des échecs cuisants, ce n'était pas romantique, il ne me faisait pas tourner la tête, ce n'était pas... Enfin pas besoin de faire de dessin, puis je ne m'en plains pas, je n'ai pas le temps pour cela sans parler... Cette petite ville je l'aime parce qu'elle me ressemble, parce que je suis comme chez moi et je compte bien continuer comme cela. Et cela suffit à remplir mes semaines de thérapie appuyée.